Depuis le déclenchement de l’Intifada II par Yasser Arafat en 2000, sont apparus des associations ou Collectifs dont certains ont contesté la doxa « politiquement correcte », en matière de lutte contre l’antisémitisme, des Consistoires, du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et du Fonds Social Juif Unifié (FSJU) aux dirigeants semblant déconnectés de la réalité, souvent perçus comme des porte-paroles du pouvoir politique et figés dans des « postures morales » anti-« extrêême-droââte », anti-Rassemblement national (RN). Un conflit non larvé oppose aussi ces deux « camps » sur la représentativité des Français juifs ainsi que sur les modalités de la démocratie au sein de ces fédérations. Des dirigeants communautaires sont allés jusqu'au clash avec l'Etat d'Israël ; ce qui s'avère inadmissible pour de nombreux Juifs français. Et ce, sur fond d’aliyah et de bouleversements géopolitiques. Article actualisé.
Le MRAP débouté de sa plainte contre Laurent Dominati
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« Un peuple élu et mis à part : l’antisémitisme en Europe » par Joachim Schroeder et Sophie Hafner
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L’antisionisme : une forme d’antisémitisme ?
Des « Blacks, Blancs, Beurs » antisémites ont attaqué des Juifs lors de l'opération défensive « Protective Edge » (2/2)
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Une tragi-comédie communautaire française
Jean-Louis (Chalom) Levy, victime d’une tentative d’assassinat antisémite, est mort
Assassinat antisémite de Sarah Halimi
Une famille Juive française avait été menacée de mort à Goussainville
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Spoliations de Français juifs : l’affaire Krief (version longue)
L’affaire Krief, exemple d’antisémitisme d’Etat (version courte)
Spoliations de Français juifs : l’affaire Tanger
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La Cour d’appel de Paris a condamné des copropriétaires juifs français en créant leur « dette » !
L’avocate de Foncia, Foncia Paris, Jean-Patrick Jauneau et Karima Aktouf m’a adressé une mise en demeure liberticide
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Des fonctionnaires de la Direction des impôts problématiques à l’égard de Juifs français
Des huissiers de justice problématiques à l'égard de Français Juifs
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Qui représente les Français juifs, principalement face aux pouvoirs publics ? En d’autres termes, le CRIF ou des Consistoires, de France ou de Paris Ile-de-France, acceptent-ils que des associations communautaires dialoguent avec les pouvoirs publics sur des thèmes, identiques ou similaires aux leurs, voire interviennent sur la scène politique ou médiatique hors de leur doxa, et soient susceptibles de percevoir des subventions publiques ?
Des faits récents et passés inaperçus révèlent des mutations profondes qui se sont ancrées, en près d’un quart de siècle, dans communauté juive française. Et le leadership communautaire ne semble pas en avoir tiré toutes les conséquences.
Dialogue avec le RN
Le 18 décembre 2024, le CRIF a reposté sur X, ex-Twitter, le post du FSJU (Fonds social juif unifié) félicitant le « Dr Marc Djebali membre élu de notre Comité Directeur et Président du réseau Ezra qui vient d’être élu président des CCJ 95. Nous lui souhaitons tous les succès dans son departement du Val d’Oise ».
Quésaco « les CCJ 95 » ? Pourquoi avoir quasi-claironné cette annonce et (re)posté ce message ?
Flash-back. En 2003, Albert Myara et ses amis ont fondé l’Union des CCJ d'Ile-de-France (UCCJIF) qui regroupe les Conseils de Communautés Juives (CCJ) d’Ile-de-France créés dans chaque département d’Ile-de-Francd, et indépendants d’institutions juives françaises, tels les Consistoires, le CRIF, et le FSJU.
Elu en 2010, René Taieb est le dernier président élu du CCJ 95 (Val d’Oise, département de la banlieue au nord de Paris) ; son mandat était d’une durée de cinq ans. N’ayant pas pu obtenir la communication de documents réglementaires du CCJ 95, René Taieb a créé une nouvelle association, l’UCJ 95 (Union des Collectivités du Val-d'Oise), aux missions identiques à celles du CCJ 95, notamment en matière de lutte contre l’antisémitisme et de soutien à l’Etat d’Israël.
En 2019, deux dirigeants communautaires du Val-d’Oise ont décidé de réactiver le CCJ 95, jusque-là mis en sommeil. En avril 2024, une déclaration modificative de l'association CCJ 95 est déposée en préfecture.
Huit mois plus tard, ce 18 décembre 2024, le FSJU nous apprend donc que Marc Djebali a été élu président de ce CCJ 95… inactif depuis 14 ans.
Pourquoi cette réactivation ? Pourquoi cette zizanie entre dirigeants communautaires ? Animosités personnelles ? Volonté de détenir le leadership communautaire local ? Opposition sur la stratégie d’actions ? Ou tout cela à la fois ?
A l’origine, il y a un bouleversement de la vie politique française qui ne peut laisser indifférents les dirigeants communautaires : au fil des élections, locales, nationales ou européennes, le Rassemblement national (RN) a engrangé un nombre croissant de voix, notamment parmi des électeurs français juifs, et d’élus.
Pour le CRIF, les Consistoires et le FSJU, le RN et sa précédente dénomination jusqu’en 2018, Front national (FN), c’est « l’extrêême-droââte » fantasmée, jamais définie, et Marine Le Pen, ancienne Présidente du RN (2011-2021), ainsi que feu son père Jean-Marie Le Pen, co-fondateur avec d’anciens Waffen-SS du FN, c’est du pareil au même : le « Mal absolu ». Est-ce vrai ? Le RN affiche son soutien à l’Etat d’Israël et n’a pas émis de déclaration antisémite. Et il est loué par Serge Klarsfeld, Président des Filles et Fils des déportés juifs de France (FFDJF), et par son fils Me Arno Klarsfeld que l’on ne peut pas soupçonner de la moindre indulgence envers les antisémites, notamment les négationnistes.
Alors que s’effondre la condition juive française et que perdure à un haut niveau le nombre d’agressions antisémites, alors que des résultats électoraux montrent une droitisation d’une partie importante de l’électorat notamment juif, une organisation juive française peut-elle ignorer un parti politique qui enregistre de tels résultats électoraux : 5,28 millions de voix et 23,34% des suffrages exprimés aux élections européennes de 2019, 8,13 millions de voix et 23,15% des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 – la candidate RN Marine Le Pen recueille 13,28 millions de voix et 41,45% des suffrages exprimés au second tour -, 4,24 millions de voix et 18,68% des suffrages exprimés lors du premier tour de celles législatives de 2022 (3e position) ?
Par un courrier collectif du 12 novembre 2023, 17 présidents de communautés issus des huit départements d'Ile-de-France, dont René Taieb, Albert Myara, Philippe Besnainou et Albert Elharrar, avaient demandé au CRIF d’« ouvrir un canal de communication » avec Marine Le Pen, Présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, afin qu'elle indique sa position sur des sujets fondamentaux comme la che’hita (abattage rituel juif).
En effet, depuis plusieurs années, des dirigeants du RN, dont Marine Le Pen et Jordan Bardella, Président du RN depuis 2021 et eurodéputé, avaient exprimé leur opposition à l’abattage sans étourdissement préalable, ce qui signifiait l’interdiction de la che’hita – la position du culte musulman a varié sur l’étourdissement -, et leur souhait d’interdiction de l’importation de viande issue de l’abattage rituel. Ce qui inquiétait profondément des Français juifs et hypothéquait leur avenir en France en cas d’arrivée au pouvoir du RN.
A cette demande de 17 dirigeants communautaires franciliens, le CRIF a opposé un refus. Pourtant, le 24 avril 2023, le même CRIF avait participé, avec l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA ), à un colloque sur « L’antisémitisme, l’écologie et la gauche : un nécessaire état des lieux » organisé au Sénat par Europe Écologie Les Verts (EELV), un mouvement d’une écologie jamais dénazifiée.
« La démarche d’EELV de regarder ce qui vient de son propre camp est singulière et justifie que l’on y participe », a expliqué Yonathan Arfi, Président du CRIF, au quotidien La Croix. Parmi les partenaires, invités et intervenants : le CRIF, l’UEJF, l’American Jewish Committee (AJC) Paris, la LICRA, et le rabbin orthodoxe moderne Emile Ackermann.
« Une initiative inédite pour entamer un dialogue franc autour de l'antisémitisme contemporain à gauche. Antisionisme, islamisme, complotisme : tous les sujets ont été abordés », a alors posté le CRIF sur X, ex-Twitter. Non, pas tous. Le passé de l’ingénieur agronome René Dumont (1904-2001), premier candidat écologiste à l'élection présidentielle de 1974, demeure tabou : admirateur de la politique agricole du IIIe Reich, ce « pacifiste intégral » était « contre la guerre avec l'Allemagne nazie », a écrit des articles dans La Terre française, « hebdomadaire de l'agriculture et de l'artisanat rural » contrôlé par le gouvernement du maréchal Philippe Pétain et financé par l’Allemagne nazie… Aucun mouvement écologiste ne s’est distancé de cette figure politique.
Un colloque sur l’antisémitisme, réunissant des orateurs du CRIF et du RN, serait-il envisageable ? On peut en douter.
Elections
Surprise politique imprévisible : le 9 juin 2024, dès les résultats des élections européennes (RN en tête avec 7 ,76 millions de voix , 31,37% des suffrages exprimés) connus, le Président de la République Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale.
Deuxième surprise politique. Le 23 juin 2024 : lors de la campagne des élections législatives, Sébastien Chenu, porte-parole du RN, a annoncé sur Radio J, radio juive de la fréquence francilienne : « On va réunir les cultes pour savoir s’ils sont prêts à faire des efforts. S’ils ne le sont pas, il y aura une exception… Chacun pourra continuer à manger cacher si c'est son souhait... [Le RN envisage] « la possibilité d'importation (de viande issue d'abattage rituel sans étourdissement) et la possibilité de continuer dans un cadre religieux cet abattage sans étourdissement ». Un double revirement majeur.
Le 30 juin 2024, au soir du premier tour des élections législatives anticipées, le RN est arrivé en tête (9,37 millions de voix , 29,26% des suffrages exprimés), et certains lui prédisaient une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue du second tour, le 7 juillet 2024.
Le 1er juillet 2024, une délégation d’une trentaine de dirigeants communautaires de Paris et d’Ile-de-France, menée par René Taieb, a rencontré Marine Le Pen pour évoquer les thèmes intéressant les Français juifs : la cacherout, la circoncision, la lutte contre l’antisémitisme, la position envers l’Etat d’Israël, etc. Marine Le Pen leur a tenu un discours rassurant. Et crédible : au regard de la dette publique de 3228,4 milliards d'euros (soit 112 % du PIB), d’une immigration de masse incontrôlée, ne s’intégrant généralement pas en France et surreprésentée dans les prisons, des gangs de narcobanditisme corrupteurs et minant la souveraineté de l’Etat, de la menace djihadiste et de l’insécurité générale , des services publics délabrés, des thèmes comme la che'hita ne représentaient objectivement aucune urgence.
« L'extrême droite est aux portes du pouvoir », a allégué le 30 juin 2024 au soir le Premier ministre macronien Gabriel Attal, appelant à « empêcher le Rassemblement national d'avoir une majorité absolue » à l’Assemblée nationale, quitte à glisser un bulletin LFI dans l’enveloppe . « Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour », a affirmé Emmanuel Macron dans une déclaration écrite transmise aux médias dès 20 heures. Selon BFM, le Président de la République a demandé à ses équipes d'étudier chaque circonscription pour trouver des alliances, y compris avec certains candidats insoumis - même si des ténors de son camp semblaient jusqu'ici plutôt pencher pour un "ni RN, ni La France insoumise. "Jamais le Rassemblement national", scande l'union de la gauche baptisée Nouveau Front populaire. Quelques jours avant le premier tour, la présidente des écologistes, Marine Tondelier, a écrit aux chefs de partis du camp macroniste (Horizons, Renaissance, Modem, UDI) pour les convaincre d'accepter un "désistement républicain" afin de battre le RN au second tour, en cas de triangulaires. Souvent le fait des parties politiques, mais aussi de plus en plus celui de personnes influentes issue de la société civile, la consigne de vote est lancée sur les plateaux, martelée sur les réseaux sociaux. »
A un « barrage républicain » contre le RN et LFI, – mais pas contre l’extrême–centre macronien !? - ont exhorté le CRIF, qui communiquait ses argumentaires contre ces deux partis politiques, le Consistoire de France et le FSJU, trois des principales organisations juives françaises.
Force est de constater que ces trois organisations n’ont pas été massivement écoutées par leurs coreligionnaires. D’où un survote juif pour le RN. Des exemples ? A Sarcelles, les bureaux de votes où se déplacent les électeurs français juifs ont réalisé des scores proches de 70% pour le candidat du RN, et à Saint Brice-sous-forêt où vivent près de 1400 familles juives, le candidat du RN est arrivé en tête ! Pour n’avoir pas suivi les consignes de ces organisations, ces électeurs français juifs n’auraient pas été « fidèles aux valeurs de la République » selon les propres termes du CRI, du Consistoire de France et du FSJU ?
Même survote en faveur du candidat Eric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022.
Noué entre les deux tours, le « barrage républicain » (alliance de facto entre l’extrême-centre macroniste, la Droite et le Nouveau Front Populaire) contre le seul RN a rogné la victoire électorale de ce Rassemblement, empêché une majorité absolue à l’Assemblée nationale, induit l’instabilité gouvernementale (deux gouvernements en six mois, trois en un an) et a interdit aux députés RN tout poste-clé dans le bureau ainsi que dans les commissions de cette Assemblée essentielle à la démocratie. Et ce, en violation du règlement intérieur du Palais Bourbon, et de la démocratie.
Diner-test réussi
Environ six mois après cette réunion du 1er juillet 2024, Gérard Uzan et Albert Myara, dirigeants du CCJ 94, en partenariat avec René Taieb, président de l'UCJ 95, ont coorganisé leur dîner républicain annuel le 3 décembre 2024, au Pavillon Baltard (Nogent-sur-Marne) sous la Présidence d'honneur de Jacques J.P. Martin, maire nogentais. Un diner valant test.
Une salle pleine d’environ 650 convives dont des représentants de premier rang de préfectures, le Président du Conseil départemental du 94, des maires, des conseillers municipaux et généraux, des parlementaires, des dirigeants de communautés et d’associations, des centaines de coreligionnaires, des essayistes musulmans et politiciens algériens kabyles… C’est une victoire éclatante pour le CCJ 94 et l'UCJ 95.
Notons que tous les présidents d'institutions communautaires importantes, pourtant invités, se sont illustrés par leur absence à ce diner-républicain, et ce, alors qu'ils avaient toujours honoré de leur présence ces dîners républicains depuis la première édition en 2001.
Le CCJ 94 et l'UCJ 95 ont prouvé qu’une autre voie, une autre ligne politique est possible et viable sans être ostracisé par le pouvoir politique, national ou local, sans être boycotté par les Français juifs, ou ignoré par des personnalités politiques, des associations cultuelles, ou des médias communautaires. Ils bénéficient toujours du soutien de leurs coreligionnaires, malgré les injonctions du « camp du bien républicain » autoproclamé.
Le fait qu’une alternative soit réalisable sans perdre l’oreille des interlocuteurs publics officiels contrevient à la ligne politique d’un leadership déconnecté de la base communautaire, généralement dépourvu de tout lien direct avec ses coreligionnaires lambda, surtout trop proche du pouvoir macronien ou trop lié à une gauche (PS) ou extrême-gauche (EELV) dominée par La France Insoumise (LFI). Incapable de s’adapter à la réalité actuelle. Et surtout refusant le débat inhérent à la démocratie.
On ne peut s’émanciper de la dépendance envers le pouvoir politique que si on dispose de la base juive. C’est ce qu’a prouvé le diner républicain. Si le pouvoir politique boycottait le diner du Crif, combien ce dernier aurait-il de convives ?
Coïncidence ? Volonté de ne pas laisser les CCJ être les uniques interlocuteurs des pouvoirs publics, étatiques ou locaux, dans les départements d’Ile-de-France ? Le 12 décembre 2024, « à l’initiative du sénateur Laurent Lafon », le Président du CRIF Yonathan Arfi, accompagné de la vice-présidente Nathalie Beizermann, rencontraient au Sénat des élus du Val-de-Marne, département au sud-est de Paris. « Ces échanges étaient l’occasion d’évoquer la résurgence d’antisémitisme qui a suivi les attaques du 7 octobre 2023, attestée par les résultats du récent sondage mené par IPSOS pour le Crif. Au cours de cette discussion ont été abordées les différentes solutions à envisager, tant au niveau national que local, pour combattre la haine des Juifs et plus largement pour défendre et préserver les principes républicains essentiels tels que la laïcité. » Quelles « solutions » ? « Envisager » seulement ?
Cette réunion aurait-elle été le premier acte de la stratégie d’un leadership communautaire dont le deuxième acte aurait été l’élection du Dr Marc Djebali à la Présidence du CCJ 95, et le troisième acte serait peut-être l’implantation d’associations franciliennes visant à réduire l’influence d’Albert Myara et de ses amis, souvent affublés d’épithètes infamants ?
Coquilles quasi-vides, pratiques critiquables
Un quart de siècle après la recrudescence d’actes antisémites en France liée à l’Intifada II déclenchée par Yasser Arafat, quel est le bilan d’instances menant une lutte contre l’antisémitisme : le CRIF, les Consistoires, le FSJU ? Quelle est leur stratégie ? Que représentent-elles ? Quelle image donnent-elles ?
Ont-elles su freiner l’exode des Juifs des quartiers exposés à un antisémitisme virulent ? Leur doxa est-elle en phase avec les opinions de leurs concitoyens juifs dont beaucoup ont voté, par adhésion ou par opposition à la Macronie, pour une droite souveraine, identitaire ? Le décès de Jean-Marie Le Pen le 7 janvier 2025 a-t-il modifié leur position ? Non.
Qui a décidé de la ligne politique « ni extrêême-drooââte » ni extrême gauche ? Ne serait-il pas temps de voir la réalité en face et la dire avec la même vigueur et persistance : représentant l’extrême centre macronien, le Chef de l’Etat Emmanuel Macron a exprimé un blood libel (accusation portée contre les Juifs soupçonnés de tuer des enfants non juifs pour utiliser leur sang dans la fabrication de matsot) dès le 10 novembre 2023, a rétrogradé dédaigneusement les juifs le 11 novembre 2023, a refusé de manifester contre l’antisémitisme le 12 novembre 2023, a initié le boycott d’entreprises israéliennes à des Salons internationaux de la défense (Eurosatory et Euronaval) en 2024, délégitime l’Etat Juif en disant notamment : « On ne défend pas une civilisation en semant la barbarie ». Aucun dirigeant communautaire n’a réagi à la hauteur de ces actes ni prononcé ces mots : antisémitisme d’Etat.
Etudions quelques dirigeants et instances communautaires.
Elu Grand rabbin de France (GRF) en 2014, et réélu le 6 juin 2021, Haïm Korsia a noué, selon Le Monde, une « une amicale complicité » avec le Président de la République Emmanuel Macron. En quoi les Français juifs en bénéficient-ils ? Erreurs ou fautes partagées avec d'autres dirigeants communautaire lors de l'affaire Sarah Halimi et la pandémie de coronavirus, silence commun avec des dirigeants communautaires durant des semaines sur l'agression et la mort de Jérémie Cohen le 16 février 2022 à quelques mois de l’élection présidentielle – « pour ne pas faire le jeu du RN » ? -, absence de réaction dans les réseaux sociaux face au meurtre de René Hadjadj le 17 mai 2022, inaction dans l’affaire du Dr Lionel Krief spolié par le « gouvernement des juges », prestation problématique de cet esprit fin le 26 août 2024 sur BFM TV concernant la guerre menée par Israël – en près d’un an, aucun dirigeant communautaire ne semble disposer d’argumentaires -… Le bilan ne semble pas très positif.
Sur Eric Zemmour, le Grand Rabbin de France Haïm Korsia a déclaré lors de l’émission Télématin sur France 2 le 26 octobre 2021 : « Antisémite certainement, raciste évidemment. Quand vous dites simplement qu’il y a trop de tels ou tels, moi qui porte un texte qui s’appelle la Constitution qui est fondée sur l’idée des droits de l’homme et qui porte aussi un texte qui s’appelle la Bible et qui dit ‘tu aimeras l’étranger car tu as été étranger en terre d’Egypte’, je ne peux pas être en phase avec ce discours. » Un ordre révélateur. Combien d’étrangers le Grand rabbin Haïm Korsia , si favorable à l’accueil des migrants en France dès 2015, a-t-il hébergé chez lui et à ses frais ?
On invitera ce constitutionnaliste à relire le préambule de la Constitution de 1958 qui débute ainsi : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789 ». Oui, le « peuple français » ! « Le principe [de la République] est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » (article 2). La constitution n’est pas fondée uniquement sur les droits de l’homme, mais a été conçue pour résoudre les défauts de la Constitution de 1946, notamment l’instabilité gouvernementale, pour répondre aux idées gaullistes et dans une tradition française d’un pouvoir exécutif fort. En quoi « l’idée des droits de l’homme » serait-elle inconciliable avec une politique migratoire nationale ? Au fait, que dit la Bible sur le « Lachone hara » (médisance, en hébreu) ?
Passons au CRIF qui fédère une soixantaine d’associations dont au moins un tiers est inactif et compte très très très peu de membres, souvent âgés. Malgré ses délégations régionales, le CRIF manque de base communautaire. Et deux cursus institutionnels apparaissent : d’une part, après deux mandats, le Président devient Président d’honneur ou est nommé, comme Francis Kalifat, président du conseil du Congrès juif européen (CJE), et, d’autre part, la Présidence de l’UEJF parait pour certains une étape dans une voie politique ou communautaire : ainsi, Yonathan Arfi est un ancien Président de l’UEJF qui n’a pu vaincre « l’Intifada des campus » depuis 2000. Qu’a-t-il fait quand, membre du Conseil d’administration de l’œuvre de Secours aux enfants (OSE), celle-ci a été condamnée notamment pour licenciement abusif et poursuivie pour contrefaçon ? Inactif, comme les autres célèbres membres dudit Conseil. Et quel est son bilan provisoire comme Président du CRIF ?
Quant à Me Ariel Goldmann, Président du FSJU, il a posté sur X le 14 décembre 2024 : « La situation à #Mayotte est dramatique et les images choquantes. Soutien à nos compatriotes mahorais frappés de plein fouet par le #Cyclone #Chido . Le @fsju et la @FondationFJF sauront trouver les voies et moyens pour être au rendez-vous de la solidarité ! ». Quels « voies et moyens » ? S’agirait-il de financer la construction de maisons pour « les immigrés illégaux – la moitié de la population de Mayotte est de nationalité étrangère - dont se plaignent les Mohorais », a déploré Othman Nasrou, premier secrétaire général délégué des Républicains, le 3 janvier 2025 ? Les donateurs du FSJU, qui avaient choisi de cibler leurs dons vers des projets communautaires, sont-ils d’accord ? Le FSJU va-t-il demander leur avis, voire leur accord ?
Last, not least, l’UEJF qui se targue de 15000 membres. Où sont-ils ? Combien d’étudiants assistent à ses évènements ? Un militant de l’UEJF a simulé une agression physique douloureuse « le 6 octobre 2024 « lors une conférence organisée par le collectif "Urgence Palestine" et le média Paroles d'honneur dans un lieu solidaire à Pantin » ; AJ+ français et Palestine On Line ont diffusé sur les réseaux sociaux la vidéo le montrant au sol criant sans raison. Le militant a présenté ses excuses et démissionné de sa fonction de conseiller municipal d’une ville en Seine-Saint-Denis. Selon le Président de l’UEJF et ancien secrétaire national du Bureau Exécutif National (BEN) Yossef Murciano, ce militant aurait fait une « crise de panique. C'était très violent pour lui et ça l'a été sur les réseaux sociaux ». Une manière d’éviter des questions embarrassantes sur une action peut-être mal préparée.
Des candidats au poste de Président de l’UEJF ont été la cible de menaces, d’intimidations… En 2021, une pétition a exhorté à des élections démocratiques au sein de l’UEJF. Ces élections n’attirent pas l’intérêt des étudiants qui ont l’impression que le seul candidat agréé par le BEN sera élu. C’est devant des bancs inoccupés d’une salle quasi-vide, que des dirigeants de l’UEJF, dont Noémie Madar, se sont exprimés lors du 37e Congrès de l’UEJF en 2021. Samuel Lejoyeux y a été élu Président avec 82% des voix (!) – de quoi faire pâlir d’envie bien des chefs d’Etats -. Le compte LinkedIn de ce Président médiatisé ne mentionnait pas en 2024 sa qualité d’étudiant.
En 2003, l’UEJF, SOS Racisme et Ni Putes Ni Soumises ont créé la FEDER (Fédération des Enfants de la République) « pour défendre les droits des étudiants ». Quelle est la raison de la présence de Ni Putes Ni Soumises qui vise « à promouvoir les droits des femmes, en particulier celles vivant dans les quartiers populaires » ? « Fidèle aux valeurs de ses créateurs, la FEDER est très attachée à la promotion du vivre-ensemble et à la protection des valeurs de la République. Pour que l’Université soit un lieu qui rappelle ce qui nous lie plutôt que ce qui nous sépare, elle lutte contre toutes les inégalités et contre toutes les formes de discrimination. » L’association avec SOS Racisme apparait problématique en raison de ses positions anti-israéliennes. « A Paris 1, la FEDER représente les étudiants dans les Conseils des UFR 26 (droit) et 27 (MASS), ainsi qu’au Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU). Grace à vos votes, une dizaine de militants ont été élus au cours des dernières élections universitaires. » Si un étudiant vote pour l’UEJF, il apporte ses voix à des associations qui ne le concernent pas !?
La ligne politique de l’UEJF a suscité des polémiques : rassemblement le 31 janvier 2017 près de l’ambassade américaine, à Paris, « contre le décret anti-immigration de Donald Trump » - quel rapport avec la mission de l’UEJF ? -, rencontre le 27 septembre 2010 à Paris du révisionniste Mahmoud Abbas (Abou Mazen) avec des dirigeants communautaires dont Arielle Schwab, alors présidente de l’UEJF, Eric Zemmour honni - l’UEJF a déclaré le 20 octobre 2014 à propos de l'essai d'Eric Zemmour, Le suicide français : « L’apologie du régime de Vichy et la contestation des crimes de l’Occupation procèdent d’une confusion des valeurs permanentes » -, refus de rencontrer fin septembre 2014 Naftali Bennett, alors ministre israélien de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi et chargé de la Diaspora, président du parti sioniste religieux Habayit Hayehudi (Foyer Juif) lors de sa visite à Paris, car, selon un courriel de « la présidente de l’UEJF de l’Université Descartes [expliquant] que la raison pour laquelle cette rencontre n’a pas été organisée, « c’est parce qu’il (ndlr/ Naftali Bennett) est d’extrême droite et que le message que porte son parti va à l’encontre des valeurs que porte l’UEJF »… Est-il vrai que l’UEJF a mené, sans les prévenir, au début des années 2000 des étudiants français Juifs à la Moukata, à Ramallah, pour y rencontrer le terroriste Yasser Arafat, dont le mentor si admiré était le grand mufti de Jérusalem al-Husseini, allié d'Hitler dans la Shoah ?
Ces différents éléments ont conduit de nombreux étudiants juifs français à se détourner de l’UEJF. Ces étudiants l’ont perçue comme un mouvement trop politisé, qui serait peut-être davantage centré sur les ambitions personnelles de ses dirigeants que sur les besoins réels des étudiants. Ils critiquaient aussi le fonctionnement de l’UEJF jugé éloigné de principes démocratiques et son manque d’accueil envers les étudiants pratiquants.
Ces critiques ont nourri un désintérêt croissant pour l’UEJF.
Des alternatives sont apparues et connaissent un succès notable. Ainsi, s’est développé le mouvement ‘Habad dans le monde étudiant, ont émergé de nouvelles associations étudiantes comme Relev et Alliance qui ont su occuper un terrain laissé vacant. Leur croissance rapide révèle que ces associations ont répondu aux besoins concrets d’une nouvelle génération d’étudiants.
À titre d’exemple, la Fédération Alliance regroupe huit associations « Alliance » d’étudiants juifs français réparties sur Paris, La Défense, Reims et la Côte d’Azur, et elle projette d’en ouvrir de nouvelles prochainement. Elle s’appuie sur trois piliers fondateurs : l’indépendance idéologique et financière, un sionisme légitimiste soutenant l’État d’Israël quel que soit son gouvernement, et un positionnement apolitique. Les associations affiliées « Alliance » se concentrent sur des initiatives en lien avec Israël, la cité et le devoir de mémoire. Elles répondent aussi aux besoins spécifiques des étudiants juifs, notamment par l’organisation de chabbats et d’événements respectant les exigences de la cacherout. De plus, la Fédération Alliance développe des projets innovants, comme des programmes Alumni destinés à créer des ponts entre le milieu universitaire et le monde professionnel. Ces initiatives attirent un nombre croissant d’étudiants, notamment ceux qui recherchent des alternatives aux structures traditionnelles. « Les étudiants se tournent vers des associations capables de répondre à leurs attentes », souligne un observateur. Ne percevant aucune subvention publique, la Fédération Alliance a conclu des partenariats solides pour continuer son essor.
Un avenir à l’américaine ?
Et ce sont ces organisations juives françaises déconnectées de la réalité, sclérosées, souvent perçues comme des porte-paroles du pouvoir politique, et qui sont perçues en France et à l’étranger comme « représentatives » des Français juifs !
Aux Etats-Unis, on observe le même mouvement de critiques envers les principales organisations juives - Anti-Defamation League, American Jewish Committee (AJC), American Jewish Congress – qui ont gaspillé du temps et de l’argent à combattre pour des causes – LGBTQ+ - exclues de leur missions : les juifs, le judaïsme, l’antisémitisme, la mémoire de la Shoah. Le Jewish Leadership Project les a exhortées à se recentrer sur le sort des Juifs. Et des familles juives américaines ne confient plus pour des camps estivaux leurs enfants à des organisations juives partisanes par exemple du wokisme, de la théorie du genre ou des droits des trans. Elles préfèrent les envoyer à des activités similaires organisées par des organisations proches du mouvement Chabad.
Le « leadership » communautaire français « politiquement correct » croit-il que le pouvoir politique ignore sa faiblesse et sa très très très faible représentativité ? Ce pouvoir en a une parfaite connaissance, et s’en satisfait car cela sert ses intérêts à court terme. Il se réjouit aussi des propos acerbes visant de nouveaux acteurs communautaires, et de la zizanie qui perdure.
« L'antisémitisme qui pourrit notre pays devient en ce 15.10.2024 un antisémitisme d'Etat », a écrit Me Muriel Ouaknine-Melki, Présidente de l’OJE (Organisation juive européenne) sur X, en visant le Président Emmanuel Macron menaçant de faire disparaître, par une décision de l’ONU, l’Etat d’Israël combattant le djihad mondial. Une analyse lucide, que nous partageons depuis des années, et passée quasi-inaperçue. Mais, Me Muriel Ouaknine-Melki ne semble pas avoir exprimé cette analyse le 13 février 2025 lors des Assises de la lutte contre l’antisémitisme. Des Assises auxquelles n’avaient pas été conviés les CCJ ayant rencontré Marine Le Pen.
Nous assistons donc à un théâtre d’ombres, une tragi-comédie.
Si l’avenir des juifs en France n’était pas en jeu, on pourrait en rire.
Mais le leadership communautaire actuel n’a aucune stratégie d’actions, du court au long terme, et semble pratiquer l’entre-soi. Ses interventions, dont les colloques, font souvent penser à ces films subventionnés, dont les acteurs bien payés expriment la « bien-pensance », et qui s’avèrent des bides commerciaux, boudés par le grand public. Son bilan s’avère catastrophique pour les Français juifs. Jusqu’à quand ? Un exemple : le CRIF s’associe à l'Institut supérieur du travail (IST) pour organiser le colloque « Fait religieux et radicalités en entreprise » le 24 mars 2025 !?
Il devient impératif de desserrer l’étau qui jugule les Français juifs, de les sortir de l’impasse où d’un « leadership » communautaire isolé, qualifié par certains Internautes de « juif de cour », les a enfermés le Président François Mitterrand qui visait à empêcher l’union des mouvements de droite et a instrumentalisé les juifs français à des fins politiciennes.
Rencontre Chikli/Bardella
Mais un évènement majeur est venu troubler ce jeu pluri-décennal où les instances communautaires étaient chargées de rendre crédible la menace de l'« extrêême-droââte », et de décourager toute rencontre entre dirigeants israéliens et du RN.
Le 21 février 2025, le ministre israélien de la Diaspora Amichai Chikli a rencontré à Washington (Etats-Unis) le Président du RN, Jordan Bardella qui a écrit sur X que tous deux avaient eu des « discussions fructueuses » sur « les relations franco-israéliennes, la lutte internationale contre le terrorisme islamique et l’antisémitisme, et les futurs projets communs avec les Patriotes pour l’Europe » – nom du groupe de droite souverainiste créé, à l’initiative du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, au parlement de l’Union européenne (UE).
Les réactions du leadership communautaire ? Aucune.
Le 22 février 2025, Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Conseiller régional d'Ile-de-France, Vice-président du MODEM, a posté sur X : "Une grande leçon de patriotisme (et de diplomatie) : 2 jours après qu'Amichai Chikli a appelé à fermer le consulat général de France à Jérusalem, Jordan Bardella vient lui serrer la pince".
Ce consulat est considéré comme l'ambassade de France auprès de l'Autorité palestinienne, un soutien au terrorisme par Amichai Chikli et agissant en interférant dans la politique israélienne (visite de diplomates français dans des librairies des quartiers Est de Jérusalem, considérées par Israël « comme incitant à la violence »). La demande de fermeture du consulat n'aboutira pas.
Un Internaute, Franckalbert, a ironisé sur le post de Jean-Noël Barrot en postant des photographies du Président de la République Emmanuel Macron, du précédent ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et de Jean-Noël Barrot rencontrant des dirigeants de la République islamique d'Iran qui soutient le djihad mondial, notamment des mouvements islamistes tels le Hezbollah au Liban, le Hamas dans la bande de Gaza et les Houthis au Yémen.
Odoul invite une classe de l'école Lucien de Hirsch
Autre fait important, venant cette fois de Julien Odoul dont le parcours politique est surprenant car il a évolué du socialisme vers le RN : il a été membre du Parti socialiste (PS) soutien de la ligne de Laurent Fabius, du Nouveau Centre (NC) puis de l'Union des démocrates et indépendants (UDI). En 2014, il adhère au FN. Depuis 2016, il est conseiller régional RN de Bourgogne-Franche-Comté, conseiller municipal RN de Sens (2020-2022) et depuis 2022 député de l'Yonne. Marine Le Pen l'a nommé en 2021 porte-parole du Rassemblement national.
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:"🏛️ J’ai eu le plaisir de faire visiter l’@AssembleeNat aux élèves du groupe scolaire privé Lucien le Hirsch, la plus ancienne école juive de France.
Ces jeunes pousses sont la France et la République de demain. 🇫🇷"
Yonathan Arfi et Ariel Goldmann ont réagi sur les réseaux sociaux pour réitérer leur hostilité au RN.
Ariel Goldmann a posté :
"Je dénonce fermement l’instrumentalisation d’enfants à des fins politiques. La publication de photos d’élèves de l’école juive Lucien de Hirsch par un député du #RN est inacceptable.Nos écoles ne doivent pas servir de vitrine à des agendas partisans
#RespectDesEnfants #Éthique".
Yeshiva Boh'er, étudiant en yeshiva, lui a rappelé le 12 mars 2025 à 11 h 35 :
"Vous n'avez pourtant pas dénoncé l’instrumentalisation d’enfants à des fins politiques par ce député LREM ainsi que la publication de photos d’élèves de l’école juive Ozar Hatorah..."
Et Yeshiva Boph'er a cité le post de Buon Tan, Député LREM du 13e arrondissement de Paris #circo7509, Commission des Affaires étrangères, Président du groupe d'amitié France-Chine, en date du 29 novembre 2021 :
"🏛 Visite de l'Assemblée nationale ce matin par la classe de CM2 de l'école Ozar Hatorah du 13ème arrondissement #Paris13
Une expérience formatrice pour l'éducation citoyenne des jeunes et la connaissance de nos institutions !"
Et Mickaël Szerman a commenté le 13 mars 2025 :
"Pas d’instrumentalisation d’enfants ici @GOLDMANNAriel et @Yonathan_Arfi ? Bravo @JulienOdoul et merci d’être un ami de la communauté juive ! N’écoute pas les bobos gauchos caviar déconnectés qui ne sortent jamais de leurs salons parisiens du 16eme ! Merci @BuonTAN et @JulienOdoul !"
Rappelons que le 17 décembre 2024, Julien Odoul avait posté sur X :
"Très heureux d’avoir assisté à la @tsedaka_FSJU du Fonds Social Juif Unifié présidé par @GOLDMANNAriel. Merci aux organisateurs et aux artistes pour cette belle et grande soirée de solidarité. Unis et ensemble, nous sommes plus forts !"
Et Alain Goldmann lui avait répondu sur X :
"Ravi que Mr Odoul ait apprécié le spectacle de la #Tsedaka pour lequel il avait pris son billet.
Le @fsju est apolitique et accueille toute la pluralité de la France 🇫🇷 qui veut partager ses valeurs universelles , solidaires, fraternelles et humaines"
Quant à Yonathan Arfi, il a commenté sur X le post de Julien Odoul le 12 mars 2025 à 12 h 04 :
"L’histoire et les valeurs portées par l’école Lucien de Hirsch sont aux antipodes de l'histoire et des valeurs du RN.
Cela aurait dû suffire pour que cette visite de l'Assemblée nationale ne se fasse pas avec un député RN.
Indécence en plus de ce député qui n'hésite pas à instrumentaliser l'image d'enfants pour sa communication politique...."
Il est fort Yonathan Arfi : il sait mieux que les dirigeants et parents d'élèves de l'école Lucien de Hirsch quelles sont les valeurs de cette école !
Force est de constater que la direction de cette école a informé les parents d'élèves sur les prénom, nom et parti du député qui guidera leurs enfants à l'Assemblée nationale, et qu'aucune opposition ne s'est manifestée. Mais cela, Yonathan Arfi l'occulte.
Les réactions d'Internautes sont généralement hostiles à la position du Président du CRIF :
- Yana Grinshpun, linguiste : "Sérieux, c'est quoi l'instrumentalisation par
@JulienOdoul ? Quels en sont les procédés ? Les discours ? Les arguments ? Pourriez-vous préciser, Jonathan ? Et puis, depuis quand vous êtes nommé arbitre des élégances pour distribuer les points de décence ou d'indécence ?"
- Yohann Taïeb, militant pour la justice dans l'attentat terroriste islamiste contre la synagogue Copernic : "Joli selfie de Macron quelques jours après avoir critiqué les écoles juives lors de sa campagne présidentielle de 2017. Polémique vite étouffée par certaines personnes de la communauté juive qui ont obtenu des investitures par la suite".
- Mickaël Szerman, élu francilien : "Une nouvelle fois : Déconnexion totale @Le_CRIF ! @Yonathan_Arfi doit démissionner ! Totalement à la ramasse ! @JulienOdoul est un des seuls grand ami de la communauté juive et d’Israel ! Il fait l’unanimité ! Naufrage en direct de la gauche caviar ! La seule menace est l’islam politique ! Reveillez-vous !"
- Yael Mellul, avocate féministe : "On peut imaginer que les parents ont donné leur accord à @JulienOdoul. Pourquoi encore une polémique…"
- Victor Perez : "Apprenez à vous faire des alliès pour combattre l'ennemi commun, l'islam et sa haine de tout ce qui est mécréant. La paix venue vous pourrez alors avoir les amis que vous voulez."
L'Union des patrons et professionnels juifs français (UPJF), organisation sioniste, si active sous la présidence de Claude Barouch, décédé prématurément en 2020, est demeurée absente des débats sur la représentation des Français juifs et l'attitude envers le RN.
RN invité à Jérusalem à la Conférence contre l'antisémitisme
Le 12 mars 2025, Le Figaro a révélé que Jordan Bardella et Marion Maréchal, eurodéputée Identité-Libertés, participeront à la Conférence internationale de lutte contre l'antisémitisme à Jérusalem (Israël), les 26 et 27 mars 2025. Jordan Bardella y prononcera un discours sur « la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7-Octobre » selon un proche interrogé par Le Figaro. Il "rencontrera par ailleurs des membres de la communauté française et des officiels sur place. « La lutte contre le terrorisme islamiste est un enjeu de civilisation qui dépasse les frontières de l’Europe. Le RN a vocation à discuter et travailler avec toutes les nations qui combattent le terrorisme », a fait valoir son entourage".
"D’autres mouvements nationalistes et souverainistes étrangers seront représentés à la conférence en Israël. Des élus de droite nationale espagnols, hongrois, néerlandais ou suédois seront présents, selon Le Monde. Sont aussi annoncés le député brésilien Eduardo Bolsonaro (fils de l’ancien président), ou encore le président du Rassemblement des conservateurs américains (CPAC) Matt Schlapp, proche de Donald Trump. La conférence doit se conclure par un discours du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou"
La mue du parti RN est quasi-achevée : la stratégie de dédiabolisation menée par Marine Le Pen a fonctionné, avalisée par Serge et Arno Klarsfeld ainsi qu'un ministre israélien, et le leadership communautaire hostile est out, marginalisé.
Le 13 mars 2025, Bernard-Henri Lévy, philosophe et essayiste français, a annulé sa participation à cette Conférence. Lors du diner d'ouverture du 26 mars 2025, il devait prononcer un discours en présence du président israélien, Isaac Herzog. Il "s’est toujours positionné contre l’antisémitisme d’extrême droite. Mais il expliquait récemment dans les colonnes du Figaro qu’il considérait désormais l’antisémitisme d’extrême gauche ou islamiste comme étant plus dangereux encore. « Car il a le discours de légitimation qui fonctionne le mieux et qui déguise comme aucun autre la haine en amour », disait-il à propos de l’antisémitisme exprimé sous couvert d’antisionisme notamment au sein de la mouvance pro-palestinienne".
Le 13 mars 2025, c'est le Collectif Nous Vivrons, ancré à gauche, créé après l'agression djihadiste du 7 octobre 2023 en Israël et "engagé dans une lutte sans relâche contre l'antisémitisme", qui a publiquement exprimé son opposition à cette invitation israélienne sur X :
"2013 - Louis Alliot : « L’antisémitisme est la seule chose qui empêche les gens de voter pour le RN. A partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique, vous libérez le reste. »
2025 - Louis Alliot participe à une conférence internationale sur la lutte contre l’antisémitisme avec Jordan Bardella et Marion Maréchal Le Pen.
CQFD.
Nous ne laisserons pas les héritiers de Jean-Marie Le Pen nous instrumentaliser pour servir leur stratégie politique. Nous ne serons pas vos marches pieds. Nous ne serons jamais votre caution.
#nifachonifacho"
"Serge Klarsfeld, cofondateur de l'association des "Fils et Filles de Déportés Juifs de France", a déclaré avoir accepté la médaille de la ville de Perpignan en raison de "l'évolution" du parcours du maire RN Louis Aliot.
@louis_aliot @arnoklarsfeld".
En 2022, Serge Klarsfeld avait expliqué : "Lorsque je vois dans une droite extrême une évolution, quand je vois des gens qui se rallient à nos valeurs, qui condamnent, comme Louis Aliot l'a fait, la rafle du Vel d'Hiv (...), qui respectent la mémoire de la Shoah (...), quand je vois qu'il s'oppose au grand remplacement et à la ligne identitaire des purs et durs du RN, eh bien, je ne peux que le constater. L'ADN de tout parti d'extrême droite, c'est l'antisémitisme. Or, je vois qu'il y a une évolution chez certains et je pousse à cette évolution pacifique". Il avait dit préférer que "la droite extrême se droitise, évolue vers le camp républicain plutôt que de voir la droite passer du côté de l'extrême droite".
Ancienne Sénatrice du Val-de-Marne (2011-2017) et de Paris (2017-2023), ancienne membre d'EELV (Europe Ecologie Les Verts), Directrice d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Université PSL), Esther Benbassa a posté ce texte illustré par les portraits de l'ex-maréchal Pétain et de son chef du gouvernement (avril 1942-août 1944) Pierre Laval :
"Comment #Israël se vautre dans l'ignominie.
« @J_Bardella 𝑒𝑡 @MarionMarechal 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑠 𝑒𝑛 𝐼𝑠𝑟𝑎𝑒̈𝑙 𝑓𝑖𝑛 𝑚𝑎𝑟𝑠, 𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑓𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑎𝑙𝑖𝑠𝑡𝑒.
𝐼𝑁𝐹𝑂 𝐿𝐸 𝐹𝐼𝐺𝐴𝑅𝑂 - 𝐿𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑒𝑢𝑟𝑜𝑑𝑒́𝑝𝑢𝑡𝑒́𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑖𝑛𝑣𝑖𝑡𝑒́𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑔𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑖𝑠𝑟𝑎𝑒́𝑙𝑖𝑒𝑛 𝑎̀ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝐶𝑜𝑛𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑢𝑡𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙’#𝑎𝑛𝑡𝑖𝑠𝑒́𝑚𝑖𝑡𝑖𝑠𝑚𝑒, 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 26 𝑒𝑡 27 𝑚𝑎𝑟𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛. »
Dommage que Bibi n'ait pas invité aussi Pétain et Laval. Ils auraient sûrement eu des choses à dire.
Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias".
Le 16 mars 2025, Ygal Palmor, directeur de l'Unité des relations internationales et conseiller en politique étrangère du Président de l'Agence juive (AJPI), a déploré sur Radio J que le ministre israélien de la Diaspora Amichai Chikli ait invité ces deux dirigeants politiques sans en informer le gouvernement et sans coordination avec les dirigeants communautaires français. Il l'a qualifiée de "coup de poignard dans le dos" de ce leadership communautaire car elle rompait avec la ligne politique de l'AJPI depuis la présidence de Natan Sharansky adepte de la coopération entre dirigeants israéliens et ceux de la diaspora et estimant qu'il n'incombait pas à Israël de dire qui est antisémite ou non.
Il a cité l'exemple italien où les dirigeants communautaires nationaux ont agi par étapes et avec des dirigeants israéliens afin de s'assurer que le parti néo-fasciste Mouvement social italien (MSI) présidé par Gianfranco Fini évoluait dans le rejet de l'antisémitisme. Et ce politicien italien avait fondé le parti Alliance nationale, puis assuré les fonctions de vice-président du Conseil des ministres (2001-2006) et de ministre des Affaires étrangères (2004-2006) dans les gouvernements Berlusconi II et III, et présidé la Chambre des députés (2008-2013). Et quand des dirigeants communautaires de diaspora sont déconnectés de la réalité, de leurs coreligionnaires et fossilisés dans des postures qui affaiblissent considérablement la condition juive, que doit/peut faire le ministre israélien chargé de la Diaspora en sachant que l'Etat d'Israël ne peut pas immédiatement accueillir des centaines de milliers de juifs ? Le RN et ses dirigeants ont évolué, par étapes, et se sont engagés dans la défense des juifs victimes d'antisémitisme et d'Israël cible de boycotts. Et ce, malgré le refus des dirigeants communautaires français de le reconnaitre, et sans l'aval de l'AJPI. Le ministre israélien devait-il être ligoté, paralysé par leurs dénis de la réalité depuis tant d'années ?
De plus, l'intérêt de l'Etat d'Israël consiste à réduire ses opposants dans les instances onusiennes et de l'Union européenne. La France dispose d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. La délégation française macronienne vote Pour des résolutions onusiennes partiales, condamnant l'Etat Juif, etc. Il est logique que le gouvernement israélien ait une vision stratégique manquant à ces dirigeants communautaires. Ceux-ci peuvent-ils/doivent-ils entraver les efforts de la diplomatie israélienne ?
Et la décision israélienne est-elle un "coup de poignard dans le dos" de ces dirigeants communautaires, ou Israël a-t-il acté la faible légitimité de ces dirigeants, élus par un collège électoral réduit, parfois cooptés de facto, l'insuffisant renouvellement du "leadership" inadapté aux recompositions des scènes mondiales, européennes et nationales et dont l'efficacité dans le combat contre l'antisémitisme s'avère insatisfaisante ?
Sur son compte Facebook, René Taieb a publié ce message :
"INVITATION EN ISRAËL:
Quelques petites voix (plutôt de gauche) s’élèvent en Israël pour signaler que l’invitation de Jordan Bardella et Marion Maréchal à venir en Israël est « Un coup de poignard dans le dos des organisations juives ». D’autres voix plus puissantes ( plutôt de droite) les attendent pour écouter attentivement leurs interventions sur l’antisémitisme.
Israël a pris la bonne mesure comme à chaque fois et il est inacceptable que les « organisations juives » qui ne représentent que leurs adhérents puissent s’accaparer du sort de la Communauté juive de France qui est suffisamment grande pour analyser et décider du bien fondé de son avenir.
Pas besoin de porte parole pour quelle légitimité puisque 98% des juifs de France ne participent à aucun vote directement!
Il est sûr que depuis ce triste 7 octobre 2023, ils ont été ceux qui ont dit et condamnés avec force et immédiatement, tous les actes de barbaries et attaques sanglantes commis par les assassins du Hamas et sa population, contre des jeunes et des familles entières.
Qu’en pensez-vous??"
Des Internautes le soutenaient.
Le 17 mars 2025, le grand rabbin britannique Ephraim Mirvis ne participera pas à la Conférence sur l'antisémitisme organisée par le ministère israélien de la diaspora et de la lutte contre l'antisémitisme à Jérusalem « en réaction à la participation de plusieurs politiciens européens d'extrême droite" a déclaré son bureau à eJewishPhilanthropy.
Jonathan Greenblatt, Président de l’Anti Defamation League (ADL) a annoncé qu'il ne participera pas à cette conférence.
Président de la commission de l’Alya et de l’Intégration de la Knesset, le député Gilad Kariv (Les Démocrates), a exhorté le gouvernement à revenir sur sa décision d’inviter à la conférence des hommes politiques européens d’extrême droite. Dans une lettre adressée au Premier ministre Binyamin Netanyahu et au ministre des Affaires étrangères Guidon Saar, il a écrit que cette invitation constituait une « déviation par rapport à la politique de longue date des gouvernements israéliens et du ministère des Affaires étrangères, et qu’elle contredisait directement les positions et politiques des organisations représentatives des communautés juives dans ces pays ainsi qu’au niveau international ».
Le 18 mars 2025, Yonathan Arfi a déclaré sur Radio J : "L'école Lucien de Hirsch s'est exprimée sur cet incident. Il n'est pas normal qu'il y ait politisation sur un sujet très polémique. Il n'est pas neutre qu'une école juive se soit associée... Ce n'est pas la place d'une institution juive de permettre de blanchir l'image de ce parti. Nous ne pouvons pas accepter d'être instrumentalisé. Des institutions historiques et les valeurs du judaïsme ne doivent pas être instrumentalisées. Il faut garder le cap des valeurs morales du judaïsme."
Le 19 mars 2025, Ynet publiait l'article "'Morally indefensible' outrage after minister invites 'racists' to antisemitism conference" ("Indignation « moralement indéfendable » après que le ministre a invité des « racistes » à une conférence sur l'antisémitisme"), sous-titré "Les dirigeants juifs en Europe condamnent le ministre Amichai Chikli, qui avertit que cette décision porte atteinte à l'héritage des survivants de l'Holocauste, aliène les communautés juives et renforce les partis extrémistes en quête de légitimité sous l'égide d'Israël".
« En Europe, nous luttons pour maintenir les partis extrémistes à l'écart du courant dominant, mais en Israël, les politiciens les invitent, croyant à tort qu'ils soutiennent Israël. Ce n'est pas le cas. Ces partis recherchent la légitimité, et je ne comprends pas pourquoi un ministre israélien leur accorderait une telle légitimité. Cette position est moralement indéfendable et constitue une insulte à tous ceux qui ont survécu en Europe après 1945 et qui luttent contre l'antisémitisme et le négationnisme », a expliqué Muzicant. « C'est également une erreur de penser que les inviter leur apporterait leur soutien », a déclaré Ariel Muzicant (73 ans), président du Congrès juif européen (EJC) et vice-président du Congrès juif mondial (WJC), frustré".
"Selon Muzicant, les quatre plus grandes organisations juives du monde – l'American Jewish Congress (AJC), le Congrès juif européen (EJC), le Congrès juif mondial (WJC) et la Conférence des rabbins européens (CER) – prévoient de boycotter la conférence, laissant le ministre Chikli probablement isolé avec ses invités controversés". Ces institutions souffrent du même discrédit et des mêmes critiques de faible représentativité et démocratie interne que leurs homologues nationales.
Après son échec à constituer une coalition internationale pour lutter contre le Hamas et après le vote de la France Pour la résolution onusienne du 27 octobre 2023 ne condamnant pas le Hamas, le Chef de l’Etat a, les 10-12 novembre 2023, multiplié les actes graves hostiles aux juifs et à Israël. Sur la BBC, il a accusé Israël de tuer des bébés (blood libel) - accusation fausse, diffamatoire, portée contre les juifs accusés de tuer des enfants non-juifs (crime rituel), et dont on sait la portée létale pour les Juifs dès le Moyen-âge. Puis, dans un hommage au Soldat inconnu, il a rétrogradé les juifs en dernière position, après les musulmans et les catholiques. Last, not least, il a refusé de participer à la « marche contre l’antisémitisme et pour la république » : il estimait que sa fonction présidentielle excluait de manifester, et voulait « préserver l’unité de notre pays. » Une décision influencée par l'humoriste franco-marocain controversé Yassine Belattar qui avait alerté les conseillers élyséens « à ne pas commettre l’erreur irréparable qui donnera aux quartiers des raisons de s’enflammer ».
Ce leadership communautaire n’a pas réagi adéquatement après ces affronts graves émanant du Président Emmanuel Macron. Pire, ce Chef d’Etat a reçu à l’Elysée, le 7 décembre 2023, le Prix Rabbi Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens (CER) dont le premier vice-Président est le GRF Haïm Korsia. Lors de la cérémonie de remise, ce thuriféraire de la laïcité a allumé… une bougie de Hanoucca - ou pour les victimes de cette agression djihadiste ? -, ce qui a suscité une polémique et a induit une plainte pour non respect de la laïcité . Une réelle « amicale complicité » existe-t-elle entre le Président Emmanuel Macron et le GRF Haïm Korsia dont les intérêts sont parfois divergents, et sert-elle la communauté juive française ? Et que dire de cette récompense de la CER.
"Parmi les autres invités à cette Conférence figurent Hermann Tertsch, député européen du parti nationaliste espagnol VOX ; Charlie Weimers, député européen des Démocrates de Suède (extrême droite) ; et Kinga Gál, du parti au pouvoir en Hongrie, le Fidesz (Alliance civique hongroise)". Président de l'Argentine, Javier Milei a annulé sa participation - il devait s'exprimer durant la conférence - pour régler un problème nationale.
"En réponse à la liste controversée des invités, plusieurs personnalités ont annulé leur participation : Felix Klein, commissaire allemand à la vie juive et à la lutte contre l'antisémitisme ; Volker Beck, ancien député allemand et président de l'Association d'amitié germano-israélienne ; et le philosophe juif français Bernard-Henri Lévy, qui devait prononcer le discours d'ouverture lors d'une réception offerte par le président Isaac Herzog".
« 95 % des Juifs européens expriment leur solidarité avec Israël, surtout après le 7 octobre, et ressentent un profond besoin de le soutenir suite à cette tragédie. Il devient très difficile de justifier leur soutien lorsqu'un ministre israélien invite des partis aux visées racistes et fascistes. Les deuxième et troisième générations en Europe luttent contre le négationnisme, et pourtant, de nombreux dirigeants de ces partis ont ouvertement nié l'Holocauste. Je ne dis pas que M. Bardella ou Mme Maréchal-Le Pen sont antisémites, mais nombre de leurs partisans le sont assurément », a déclaré Ariel Muzicant qui rend responsable ces dirigeants politiques du racisme supposé de certains de leurs électeurs !? Qui croit que les Juifs de diaspora cesseront de soutenir Israël ou son gouvernement en raison de certains participants à cette Conférence.
Ariel Muzicant "a un message direct à adresser au ministre Chikli : « Il met les dirigeants de la communauté juive française, la plus importante d’Europe, dans une situation intenable et leur manque de respect. Ils sont pris entre l’extrême droite et l’extrême gauche. J’attends du ministre de la Diaspora qu’il discute avec mon collègue Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et qu’il comprenne qu’il crée un problème majeur pour la communauté, un problème qui pourrait la diviser. Nos partenaires israéliens – les ministres du gouvernement et le Premier ministre Netanyahou – nous poignardent dans le dos. » Comme si cette communauté n'était pas déjà divisée ! En fait, Ariel Muzicant donne un blanc-seing à l'extrême-centre.
"Les partis d'extrême droite s'intègrent de plus en plus à la vie politique dominante en Europe, et Chikli cherche dès maintenant à nouer des liens avec eux. « Chikli ne comprend pas la politique des communautés juives. Depuis 50 ans, je discute avec chaque président israélien de l'importance de renforcer les liens avec la diaspora. Nous devons veiller à ce qu'il n'y ait pas le moindre fossé entre nous et Israël. Beaucoup d'Israéliens ne comprennent pas que dans les 30 à 40 prochaines années, nous perdrons environ la moitié des membres de notre communauté. Ces communautés ont soutenu Israël pendant des décennies, et il y a 20 ans, j'ai dit à Netanyahou qu'Israël devait désormais les soutenir. Être sioniste ne se résume pas à vivre en Israël », a déclaré Muzicant avec colère. Et si c'était lui qui ne comprenait pas les communautés juives de diaspora ?
Yonathan Arfi a déclaré au Yedioth Ahronoth : « Certains imaginent que cette approche atténuera l'isolement politique et diplomatique d'Israël. Mais en réalité, c'est l'inverse qui se produira : elle amplifiera la diabolisation d'Israël et des Juifs du monde entier, sans parler du fait qu'elle contredit totalement la politique du CRIF et des organisations juives à l'égard des partis populistes européens. » Yonathan Arfi procède par allégations sans argumenter, ne définit pas le terme "populiste" et n'explique pas la politique du CRIF envers ces partis populistes. Et, il voudrait soumettre le gouvernement israélien issu d'élections démocratiques et doté d'une majorité à la Knesset, à la "politique" d'organisations juives de diaspora déconnectées de la réalité, ancrées à gauche, trop proches du pouvoir macronien ? Mais de quel droit ? Est-ce raisonnable ? Des organisations communautaires doivent-elles s'immiscer autant dans la vie politique nationale ? Quel mépris pour leurs concitoyens votant pour ces "partis populistes" ! Le gouvernement israélien devrait-il suivre ses intérêts et sa perception de ceux des Juifs de diaspora ou se soumettre à ces dirigeants communautaires ? Le fait qu'un dirigeant communautaire puisse tenir ce discours me semble inquiétant. Et qu'il esquive le débat surprend.
Le grand rabbin de France Haïm Korsia a déclaré sur RCJ : "J'ai eu hier une réunion avec la Conférence des rabbins européens. Tout le standing committee de la Conférence des rabbins européens [a décidé de ne pas y aller] un observateur. On enverra un observateur qui nous dira ce qui s'y passe... Je pense qu'Israël a un agenda immédiat politique à court terme, c'est leur choix. Je peux vous dire que, en l'occurrence, ils ont quand même affaire à un spécialiste, [Jordan Bardella], puisqu'il avait refusé de dire que Jean-Marie Le Pen était antisémite. (...) On verra ce qu'il dira et fera... C'est une façon de dédouaner toute une histoire... et quelqu'un qui a décidé dans son programme qu'il n'y aurait pas d'abattage rituel en France et qu'on interdira l'importation de viande abattue rituellement. Moi je n'irai pas... ".
Or, Jordan Bardella avait, quelques mois après son déni initial, reconnu l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen. Et en 2004, Haïm Korsia, alors secrétaire du grand rabbin de France, Joseph Haïm Sitruk, avait invité Dieudonné, comédien antisémite, à visiter le camp nazi d’Auschwitz (Pologne)... Une invitation qu'il avait été contraint de retirer, sans la regretter, après l'opposition unanime communautaire, dont celle de Joseph Haïm Sitruk.
Le 20 mars 2025, sur Radio J, Jonathan Hayoun, co-auteur d'une série documentaire partiale sur l'histoire de l'antisémitisme et du livre "La Main du diable. Comment l'extrême-droite a voulu séduire les juifs de France", a considéré que l'invitation à cette Conférence de Jordan Bardella et de Marion Maréchal était "maladroite". Le "RN est dans la continuité d'une stratégie de Jean-Marie Le Pen... Aujourd'hui c'est du côté de l'extrême-gauche qu'on entend des déclarations antisionistes, antisémites. Ce contexte favorise le RN."
Le 22 mars 2025, dans une rue d'Orléans, le rabbin Arié Engelberg a été agressé physiquement et verbalement par un jeune immigré Arabe devant son fils âgé de neuf ans. Il s'est défendu. Grâce à l'intervention d'un commerçant, l'agresseur a pris la fuite, puis a été arrêté. L'agresseur s'était fait passer pour un "Palestinien", alors qu'il était un Marocain. Il est défavorablement connu, sous des alias, de la police. Il "est impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique à Marseille, et de vol aggravé sur la commune d'Orléans". Après l’agression, le rabbin a dit à son fils :« Papa ne s’est pas laissé faire ».
Le 23 mars 2025, en signes de solidarité, l'évêque d'Orléans, Jacques Blaquart, et le maire, Serge Grouard, se sont rendus à la synagogue d'Orléans. "C'est un acte antisémite caractérisé, odieux, puisqu'il s'attaque à un homme et à son fils de 9 ans. C'est insupportable, et c'est avéré... L'agresseur, lui, est un étranger qui est arrivé d'on ne sait où pour l'instant, et qui n'a rien à faire ici. Donc j'en appelle maintenant à dire "ça suffit". Ce ne sont plus des mots, ce sont des actes. Moi, je me bats depuis plus de deux ans pour que cesse, sur Orléans, l'arrivée de ces étrangers, souvent en situation irrégulière", a commenté Serge Grouard. "À propos de la communauté juive, il a dit : "Ce sont des Orléanais qui ont une religion, et qui sont dans la ville comme n'importe qui. Et du jour au lendemain, le rabbin se fait agresser tout simplement parce qu'il est rabbin et qu'il est juif. Ça, c'est inacceptable, et en tant que maire, je dis non, tolérance zéro là-dessus !" Quant à l'évêque, il a rappelé "que les Juifs d'Orléans sont citoyens comme vous et moi, et qu'ils ont le droit de vivre ici. Arrêtons les amalgames avec ce qui se passe dans d'autres pays du monde. Ici, nous sommes tous des citoyens et nous voulons tous vivre en paix, ensemble. Quand nous nous rencontrons avec les responsables musulmans et juifs, nous nous redisons sans cesse cela."
Cet acte antisémite a été condamné notamment par le Président Emmanuel Macron, Yonathan Arfi, qui a exhorté à un sursaut républicain, et le grand rabbin de France Haïm Korsia. Le 23 mars 2025, Yonathan Arfi a déploré : "Non, l'antisémitisme n'est pas "résiduel"... Les actes antisémites ont explosé, on parle quand même d'une augmentation de 1000% sur les trois mois qui avaient suivi le 7-Octobre et des chiffres qui dorénavant se comptent en milliers d'actes par an, contre simplement quelques centaines ou quelques dizaines même il y a quelques dizaines d'années... Ceux qui minimisent, relativisent ou justifient la haine des Juifs par un conflit à 4000 km portent une immense responsabilité... Qui peut penser que s'attaquer à des juifs en France aiderait d'une manière ou d'une autre la cause palestinienne ?... Nous avons aujourd'hui une vague populiste en Europe qui me paraît dangereuse. Quand on est juif, on a une méfiance vis-à-vis des populismes parce qu'on sait que ça libère des choses dont on ne maîtrise pas totalement les conséquences. Cette réserve-là, elle vient de loin dans l'Histoire".
Le 24 mars 2025, le Président du Crif a affirmé : « Cette invitation est « le fait d'Israël » et «n'engage pas les institutions juives de France », en déplorant une lutte contre l'antisémitisme « instrumentalisé(e) » dans le but de « mettre en scène un Rassemblement national nouveau dans une stratégie de conquête du pouvoir. » Yonathan Arfi a par ailleurs tenu à rappeler la position de «méfiance vis-à-vis du Rassemblement national», pour « des raisons historiques », tenue par les institutions juives françaises." Jordan Bardella avait farouchement dénoncé la position tenue par le Président du Crif, déclarant que ce dernier «fai(sait) de la politique». Par ailleurs, le Président du parti a rappelé avec force que le RN « n’est plus le Front national» et que la rupture opérée en 2015 par Marine Le Pen d’avec son père Jean-Marie Le Pen l’avait été «en très grande partie en raison de la question de l’antisémitisme ».
Le 25 mars 2025, Marine Le Pen a répliqué en "estimant devant les journalistes de l’Assemblée nationale : « Yonathan Arfi est un homme de gauche, le Crif est une structure de gauche, qui prend des positions en fonction de ses convictions politiques plutôt qu'en fonction de l'intérêt de nos compatriotes de confession juive. C'est à nos compatriotes de confession juive, peut-être, de dégauchiser le Crif, pour qu'il reprenne véritablement le rôle qui doit être le sien, qui est celui de la protection de nos compatriotes, sans coloration politique ».
Le 25 mars 2025, une "marche silencieuse était organisée à Orléans à l’initiative de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Environ 1350 personnes "ont participé. La manifestation se termine après les prises de paroles d'André Druon, Président de la communauté israélite d'Orléans, Maayan Degani Gabbay, Présidente de l'Union des étudiants juifs (UEJF) d'Orléans et de Tours, et Joëlle Gellert, Présidente de la Licra dans le Loiret". Etaient absents notamment le Président du Crif Yonathan Arfi, qui se trouvait en Israël, et, plus curieusement, le grand rabbin de France Haïm Korsia. Comme si eux-mêmes ne croyaient plus en la pertinence d'une énième manifestation.
Le 24 mars 2025, sur Radio J, Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France (Ensemble pour la République, majorité présidentielle), a fustigé l'invitation du RN par le gouvernement israélien : "Je crois ce que je vois. Je vois des postures hypocrites [du RN qui a refusé de voter des lois dont celle du] 24 août 2021 sur le séparatisme... Les islamistes n'attendent qu'une chose : une victoire du RN... Le RN s'est abstenu de voter Pour une proposition de loi en mars 2024 qui permettait de mettre en prison les prédicateurs de haine condamnés pour antisémitisme". L'élue a stigmatisé "tous les anciens membres du GUD qui matraquaient des étudiants juifs... Des cadres du RN entretiennent des liens avec des mouvements islamistes radicaux. Thierry Mariani, soutien de la Syrie de Bachar al-Assad... les liens avec la Russie de Poutine." Et Caroline Yadan a conclu : "L'extrême-droite n'a jamais été et ne sera jamais un rempart pour les Juifs", puis elle a stigmatisé une "idéologie suprémaciste" et une invitation qui "fragilise l'image des juifs sur la scène internationale". Elle a opposé une "droite populiste illibérale" à la "nation moderne démocratique et tolérante".
« Est-ce qu’un parti politique peut changer ? Oui, manifestement, quand il vient de la gauche : personne ne reprocherait à Fabien Roussel [secrétaire national du Parti communiste français (PCF) depuis 2018, Ndlr] d’être un héritier de Joseph Staline. Non quand il vient de la droite où son passé demeure indélébile. Appelons cela le privilège rouge », a résumé le 26 mars 2025 Pascal Praud sur CNews.
Ces faits récents expliqueraient à eux-seuls l'invitation israélienne à Jordan Bardella et à Marion Maréchal. Des dirigeants communautaires aux réponses datées ou absentes, débitant le même discours politique et exhortant leurs concitoyens à les rejoindre alors qu'ils demeurent silencieux sur les problèmes de leurs compatriotes - insécurité liée à l'immigration de masse d'individus élevés dans la haine des juifs -, un maire qui dénonce l'immigration incontrôlée, des dirigeants du RN ayant opéré sa mutation.
Epilogue
L'Histoire s'accélère, et elle s'écrit sans le leadership communautaire français qui demeure figé dans sa « posture morale » dédaigneuse envers ceux ayant une pensée discordante du "camp du bien" autoproclamé, incrédule envers les changements du RN. Et ce leadership, isolé, sans soutien de la base communautaire, s'avère incapable de s’adapter à une nouvelle donne géopolitique, et d'exprimer une voix en harmonie, en phase avec cette base communautaire.
Soit le RN menace les institutions politiques nationales, et le gouvernement a la possibilité de le dissoudre légalement, soit le RN s'inscrit par son programme et ses actions dans la démocratie française, et toutes les diatribes diffamantes le visant ne sont que mauvaises répliques outrancières d'une tragi-comédie où le judaïsme, l'histoire juive, principalement la Shoah, et les Français juifs, dont leurs dirigeants, sont instrumentalisés cyniquement pour rendre crédible le fantasme d'une « extrêême-droââte » importante, éviter toute alternance politique permettant au RN d'arriver au pouvoir et laisser perdurer des gouvernements d'extrême-centre et leurs alliés. Et qu'ont à gagner les Français juifs à cette mascarade, à ce faux-semblant ? Rien.
Si des partis « extrêême-droââte » représentaient une quelconque menace pour les institutions ou la démocratie britannique, nul doute que le gouvernement du Premier ministre travailliste Keir Starmer les auraient dissouts.
Quand on est un invité respectueux, on n'impose pas ses choix à son hôte.
En février 20219, pour "élaborer une issue à la crise des « gilets jaunes », le Président de la République Emmanuel Macron avait invité "à l'Elysée, tous les dirigeants des partis représentés au Parlement." Il avait "entrepris de consulter les présidents de groupes de l’Assemblée nationale, de Sénat et du Parlement européen. Ainsi, le 6 février 2019, il avait reçu à l'Elysée Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Et le 26 août 2024," après la gauche, la droite et le camp présidentiel", le Président Emmanuel Macron a reçu "les chefs de file de l'extrême droite en vue de désigner, enfin, un ou une chef(fe) du gouvernement".
Ces invitations présidentielles correspondent à une règle de la démocratie. On n'a pas le souvenir que les dirigeants communautaires juifs français aient exprimé la moindre opposition ou indignation.
Quant à l'ADL & Cie, ces organisations juives se sont fourvoyées : elles ont soutenu les politiques immigrationnistes, ont ancré à gauche des instances qui devaient et doivent rester apolitiques, ont privilégié la défense de minorités sur l'essence même de leur mission : lutter contre l'antisémitisme, etc. Elles se sont déconnectées ainsi de leur base communautaire.
Aucune de ces organisations communautaires n'a procédé au bilan de leurs actions depuis 2000 ni ne s'est interrogée sur leur part de responsabilité dans la montée de l'antisémitisme.
Déconnectés de leur base communautaire - un secret de Polichinelle - et désormais d'Israël sur le combat contre l'antisémitisme, liés au seul pouvoir politique national, des dirigeants communautaires risquent de persévérer dans leurs positions, au grand dam de leurs coreligionnaires.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, des personnalités juives, notamment en Palestine mandataire, ont négocié avec les Nazis pour sauver leurs coreligionnaires de la Shoah. Le RN n'est pas un parti nazi. Pourquoi ne pas dialoguer avec lui pour obtenir son soutien dans la lutte contre l'antisémitisme, pour réduire l'isolement des Français juifs, pour intégrer les Juifs et le Judaïsme dans le "récit national", sur des thèmes sensibles, comme la cacherout, et lui communiquer des arguments légitimant l'Etat d'Israël, notamment sur la Judée et la Samarie pour contrer une propagande antisémite très active.
Des dirigeants communautaires ont révélé n'avoir pas les qualités attendues d'un chef : lucidité dans la conscience de la situation, intelligence comme capacité à s'adapter, courage de "mettre les mains dans le cambouis"... Beaucoup se montrent des communicants, piètres, aimant fréquenter des VIP louangeurs. Auraient-ils un "agenda politique", à court terme les élections municipales de 2026 où ils seront sollicités pour écarter le RN ?

Et le 27 septembre 2010, dans la suite [d'Abbas/Mazen] à l'hôtel Meurice à Paris, de nombreux dirigeants communautaires français ont rencontré, lors de sa visite en France ce révisionniste, cet antisémite, cet ennemi de l'Etat Juif. Parmi eux : Richard Prasquier, alors président du CRIF, Eric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah, Arielle Schwab, alors présidente de l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF), Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’Etat de Chirac, René Sirat, ancien Grand Rabbin de France, et des personnalités Juives françaises : les journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Ruth Elkrief, Valérie Hoffenberg et Simone Rodan-Benzaquen, deux déléguées successives de l’American Jewish Commitee (AJC) à Paris, et le professeur à l’Ecole Polytechnique Alain Finkielkraut.
Ce clash entre le gouvernement israélien et ces dirigeants communautaires durera-t-il ? Ces instances sont vouées à collaborer. Mais ce clash laissera vraisemblablement des traces après que les masques soient tombés. Quant aux Français juifs, ils continueront à aller en Israël, à le soutenir, etc. sans se soucier de ce clash.
Les rencontres avec des dirigeants du RN étaient des étapes utiles et leur contenu doit être confirmé par des engagements précis sur des sujets sensibles. Et d’autres actions doivent être menées : se distancier des pouvoirs publics, intégrer les Juifs et le Judaïsme dans le « récit national » pour réduire l’isolement des Français juifs et restituer l'Histoire de France, combattre le « gouvernement des juges », rompre le « politiquement correct », établir un réel dialogue avec des instances musulmanes sur l’islam, notamment sur les sujets qui fâchent - l’antijudaïsme et l’antisémitisme islamiques, la dhimmitude, l’exil d'environ un million de juifs du monde musulman dans la seconde moitié du XXe siècle - et cesser de présenter une Shoah « islamiquement correcte ».
Ce que des instances communautaires n’ont ni voulu ni pu faire depuis au moins un quart de siècle.
Alors, « ¡Afuera! », selon l'expression devenue célèbre du Président argentin Javier Milei ?
Ou bien un paysage plus éclaté avec une multiplicité de nouveaux acteurs communautaires qui, par leurs bilans, révèlent l’affaiblissement de leurs devanciers qui deviendraient finalement quasi-inutiles pour le pouvoir politique, car aucune organisation juive ne peut vivre sans sa base, et elle serait donc vouée à la disparition.
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Cet article a été publié le 6 mars 2025.
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