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« Les chevaliers Teutoniques » de Krzysztof Talczewski
« Les Croisés, une brève histoire de la Terre sainte »
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« Luther, la Réforme et le Pape », par Thomas Furch
La fabrique des saintes images. Rome-Paris, 1580-1660
Cranach et son temps
La fabrique des saintes images. Rome-Paris, 1580-1660
Cranach et son temps
Franz Stock est né dans une famille d'ouvriers allemands. En 1926, il participe à Bierville, près de Paris, au sixième Congrès démocratique international pour la paix, organisé par Marc Sangnier (1873-1950), fondateur du mouvement Le Sillon, promoteur de la démocratie chrétienne, avec la devise « La paix par la jeunesse ». Il y rencontre Joseph Folliet (1903-1972), cofondateur des Compagnons de Saint François et fondateur de La Vie catholique illustrée. À Pâques 1928, il étudie pendant trois semestres à l’Institut catholique de Paris dont il est "le premier étudiant allemand à y être admis depuis le Moyen Âge. Il devient Compagnon de Saint François, mouvement qui aspire à réaliser l’idéal de la vie simple et de la paix. Par la suite, il participe à plusieurs rencontres internationales, notamment sur le Borberg près de Brilon en 1931".
Le 12 mars 1932, l’archevêque de Paderborn, Caspar Klein, l'ordonne prêtre. Après la première messe que Franz Stock célèbre, les fidèles reçoivent des images sur lesquelles il a fait inscrire un extrait de la Première lettre de saint Pierre : « Obéissant à la vérité, sanctifiez vos âmes, pour vous aimer sincèrement comme des frères. D’un cœur pur, aimez-vous les uns les autres sans défaillance, engendrés de nouveau d’un germe non point corruptible, mais incorruptible, la Parole du Dieu vivant et éternel ».
En 1934, il est nommé recteur de la Mission catholique allemande de Paris.
En août 1939, peu avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, l’ambassade d'Allemagne, lui ordonne de retourner en Allemagne. Il exerce les fonctions de vicaire à Dortmund-Bodelschwingh, puis à Wanzleben.
Après l'armistice du 17 juin 1940, Franz Stock est nommé le 13 août à la Mission catholique allemande de Paris, un lieu qu'il rejoint dès octobre. Une France vaincue et occupée par les Allemands nazis.
Début 1941, Franz Stock rend visite aux détenus dans les prisons parisiennes : Fresnes, La Santé et le Cherche Midi. Un poste qui vaut en France à l'abbé Franz Stock d'être surnommé « l’aumônier de l’enfer » et « l’archange des prisons ».
"Le 10 juin 1941, il est nommé aumônier à titre de fonction secondaire par les autorités militaires allemandes". Il a pour missions "de prendre soin des détenus dans les prisons et leur apporter le réconfort spirituel. Il prépare et accompagne les condamnés à mort jusqu’au lieu de leur supplice. De 1941 à 1944, il y a environ 11 000 captifs dans les prisons de Paris. Les exécutions ont lieu au fort du Mont-Valérien. Il écrit dans son journal que le nombre des exécutions auxquelles il a assisté devait être « un nombre à quatre chiffres, et pas le plus petit ». Il apportera en 1942 les secours de la foi à l'acteur Harry Baur, considéré à tort comme juif, ainsi qu'à sa femme Rika Radifé qui se convertira au catholicisme. En février 1944, c'est le résistant d'origine arménienne Missak Manouchian qui, quelques heures avant son exécution, reçoit l'absolution et la communion des mains de l'abbé Franz Stock."
"Le 25 août 1944, quand le général de Gaulle entre dans Paris, l'abbé Stock se trouve à l’hôpital de la Pitié avec plus de 600 soldats allemands blessés et intransportables. Quand les Américains prennent en charge l'hôpital, l'abbé Stock devient prisonnier de guerre, enregistré sous le matricule: US/PWIB/31 G/820274." Il est détenu dans le camp de prisonniers de guerre de Cherbourg.
Les abbés Rodhain et Le Meur de l'aumônerie générale de Paris contactent l'abbé Stock en vue de la création d’un séminaire pour former au sacerdoce des détenus allemands en prison qui deviendraient des théologiens allemands, et contribueraient au renouveau du catholicisme en Allemagne. Ils proposent à l’abbé Stock de diriger la formation spirituelle des séminaristes allemands prisonniers dans le camp Dépôt 51, à Orléans. Le 24 avril 1945, l’abbé Le Meur et l’abbé Stock à Orléans repèrent vingt-huit théologiens. Le 17 août 1945, le « séminaire des Barbelés » quitte Orléans pour le camp 501 au Coudray, près de Chartres. Le colonel Gourut « confie » 160 séminaristes à Notre-Dame de Chartres. Deux jours plus tard, l’évêque de Chartres, Raoul Harscouët, et son secrétaire l’abbé Pierre André, se rendent au séminaire. De 1945 à 1947, l'abbé Stock est le supérieur du séminaire des prisonniers de Chartres.
Le 18 septembre 1945, puis le 16 mai 1946, le nonce apostolique en France, Angelo Giuseppe Roncalli, futur pape Jean XXIII, visite ce camp. Le premier dimanche après Noël 1946, il y transmet les vœux du pape Pie XII, et considère que ce séminaire fait honneur à la France qu'à l’Allemagne et qu'il est peut symboliser "l'entente et la réconciliation. Le 5 avril 1947, lors du Samedi Saint, Roncalli célèbre l’office avec les séminaristes et ordonne prêtres deux diacres du diocèse de Rottenburg."
Le 26 avril 1947, Franz Stock adresse aux séminaristes prisonniers de Chartres un message que plus tard, lors du vingtième anniversaire de sa mort, l’abbé Jean Pihan qualifiera de prophétique : « Un nombre de saints voulus par la Providence suffira à sauver notre époque […] C’est la Providence qui nous lance cet appel à la sainteté à travers la voix même de l’histoire et il nous faut l’entendre pour porter au monde le message de liberté, de paix, de salut et d’amour […] ».
Le 5 juin 1947, ce « séminaire des Barbelés » est clos, après avoir accueilli 949 enseignants, prêtres, frères et séminaristes, dont 369 y étudient alors.
Le 16 décembre 1947, l'abbé Stock apprend qu'il est nommé docteur honoris causa par l'université de Fribourg-en-Brisgau.
Il décède prématurément en 1948 à l'hôpital Cochin à Paris. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris. Le nonce apostolique Angelo Giuseppe Roncalli donne l’absoute, l’absolutio ad tumbam. L'abbé Stock est enterré au cimetière parisien de Thiais.
Le 3 juillet 1949, une cérémonie commémorative publique se déroule au Dôme des Invalides. Le nonce apostolique Angelo Giuseppe Roncalli, le 28 février 1948, lors de la bénédiction de sa dépouille mortelle, déclare « L’abbé Franz Stock « ce n’est pas un nom – c’est un programme ! » En juillet 1962, devenu pape, il répète cette phrase devant un groupe international de pèlerins : « […] Le prêtre Franz Stock – Nous le disions le jour de son inhumation lors de l’absoute après la messe de Requiem – ce n’est pas seulement un nom, c’est un programme. Aujourd’hui, après 14 années, Nous voudrions répéter ces mêmes mots. »
Le 13 juin 1963, la veille de la ratification du traité d'amitié franco-allemand par l'Assemblée nationale, son corps est exhumé du cimetière de Thiais. Son cercueil reste exposé, puis est inhumé deux jours plus tard en l’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres à Chartres. Un message du pape Jean XXIII y est lu. La bénédiction apostolique porte la signature d’un défunt – comme un legs. En 1995, le bâtiment abritant l'ancienne chapelle du séminaire est inscrit au titre de monument historique.
Le 18 novembre 1981, Jean-Paul II, à Fulda (Allemagne), évoque des grands saints de l’histoire allemande, dont Franz Stock.
Le 1er mars 1998, le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, Karl Lehmann, Président de la Conférence épiscopale allemande et Johannes Joachim Degenhardt, archevêque de Paderborn, célèbrent un office pontifical dans la cathédrale de Chartres, en présence d’évêques français et allemands, de René Monory, alors Président du Sénat français et du chancelier Helmut Kohl, qui avait déposé une couronne funéraire sur la tombe de Franz Stock. « Allemands et Français, nous sommes ensemble responsables de notre avenir commun, devant les hommes et devant Dieu », a notamment déclaré dans son homélie, le cardinal Lustiger.
Lors du cinquantième anniversaire du traité de l'Élysée, Ruggiero del Ponte-Gérard Valin, ancien Président des Amis de Franz Stock-Paris, écrit la pièce de théâtre, Le Mémorial de Chartres (2013) en hommage à l'action de réconciliation franco-allemande du père Franz Stock.
En 1990, l’esplanade devant le Mémorial de la France combattante du Mont Valérien à Suresnes a été nommée « Place de l’Abbé-Franz-Stock ».
Quatre ans plus tard, a été inaugurée la place de l'Abbé-Franz-Stock dans le XVIe arrondissement de Paris.
En 1998, La Poste française a émis un timbre à son effigie.
Vers 2003, dans un ensemble hodonymique lié à la Deuxième Guerre mondiale Caen, une voie près du Mémorial pour la Paix a été baptisée « Cours Abbé Franz Stock ».
En 2022, l'Église catholique a clos son procès en béatification, faute que soient réunies les conditions pour cet acte.
« Le journal de guerre de l’abbé Franz Stock 1940-1944 »
Arte diffusera le 1er avril 2025 à 23 h 55 « Le journal de guerre de l’abbé Franz Stock. Paris 1940-1944 » de Hermann Pölking et Linn Sackarnd.
« Franz Stock, aumônier militaire allemand, a accompagné à Paris des centaines de résistants condamnés à mort. À travers son journal, qui a documenté la terreur judiciaire orchestrée par la Wehrmacht sous l’Occupation, un récit qui interroge l’ambiguïté de ce témoignage. »
« De l’été 1940 à l’été 1944, le prêtre allemand Franz Stock travaille comme aumônier catholique dans les prisons de la Wehrmacht à Paris, où sont détenus des condamnés à mort parmi lesquels des résistants, des espions présumés et des otages. »
« Parfaitement francophone, l’ecclésiastique, qui a déjà vécu à Paris avant-guerre, accompagne ainsi quelque 800 détenus jusqu’à l’heure de leur exécution. »
« Durant cette période, celui qui est surnommé l’"aumônier de l’enfer" tient un journal au ton très factuel, qui documente avec une précision méthodique tous les événements auxquels il assiste. »
« Comment aborder le récit de Franz Stock ? »
« Si l’abbé a parfois apporté un réel soutien aux condamnés, s’arrangeant notamment pour transmettre aux familles les lettres et objets que les détenus lui avaient confiés avant leur exécution, il a aussi contribué à légitimer son effroyable terreur, en se gardant d’une quelconque contestation de l’appareil judiciaire déployé par les Allemands : une ambivalence dont témoignent les historiens Claire Andrieu et Étienne François, la journaliste Dagmar Pöpping ou encore Georges Duffau-Epstein, le fils du militant communiste et résistant Joseph Epstein. »
« À travers l’analyse d’extraits de ce journal et au fil d’images de l’époque tournées par des militaires allemands, un récit tout à la fois glaçant et poignant. »
« Le journal de guerre de l’abbé Franz Stock. Paris 1940-1944 » de Hermann Pölking et Linn Sackarnd
Allemagne, France, 2024, 53 mn
Production : Kinescope Film, en association avec NDR/ARTE
Disponible à partir du 01/04/2025
Sur Arte le 1er avril 2025 à 23 h 55
Sur arte.tv du 01/04/2025 au 29/06/2025
Visuels :
© Kinescope Film/Bibliothèque nationale de France
© Kinescope Film/Agentur Karl Höffkes
© Kinescope Film/Franz-Stock-Komitee für Deutschland
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Les citations sur le film proviennent d'Arte.
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