Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 5 mars 2025

« Illustrer l'histoire de France. L'épopée des manuels scolaires du 18e siècle à nos jours »

Les Archives nationales présentent, en partenariat avec l'
Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG), sur leur site de Pierrefitte-sur-Seine, l’exposition intéressante « Illustrer l'histoire de France. L'épopée des manuels scolaires du 18e siècle à nos jours ». Entrée libre. « Vercingétorix, Jeanne d'Arc, 1515… Loin du cliché d'une histoire de France éternelle campée sur ses frontières hexagonales, l'exposition s'intéresse à l'évolution de l'illustration des manuels scolaires du 18e siècle à nos jours. À travers une quarantaine de documents, elle raconte les enjeux forts de ce grand récit national depuis les origines. Sont passées en revue les diverses interprétations, les instrumentalisations au service de la morale, de la religion et de la politique ». Durant Limoud 2025, le 9 mars 2025, une conférence évoquera « le Judaïsme et les Juifs dans le récit national : marginalisés ou occultés ? »

Le MRAP débouté de sa plainte contre Laurent Dominati
Un sondage français biaisé sur l’évolution de la relation à l’autre 
La Présidence Hollande, les gouvernements Ayrault, Valls et Cazeneuve, c'était bien pour les Français Juifs ? 

« Qui n’a pas en mémoire l’image de l’un de ses anciens manuels d’histoire ? Reflets de leur temps, du développement des politiques scolaires et de l’évolution de la pédagogie sur trois siècles, ils ont contribué à façonner une culture matérielle de l’école. Appuis ou compléments du cours donné en classe, ils sont aussi des objets autonomes, des vecteurs culturels qui témoignent des différentes conceptions de l’histoire nationale et de la longue querelle entre l’Église catholique et l’État. »

« Loin du cliché d’une histoire de France éternelle campée sur ses frontières hexagonales, l’évolution de leur illustration du 18e siècle à nos jours raconte les enjeux forts de ce grand récit national depuis les origines. On passe des portraits de rois puis d’hommes illustres à des ouvrages techniquement complexes, complétés puis concurrencés par le numérique. »

« Les usages pédagogiques de ces livres témoignent de la transmission d’une certaine histoire qui s’apparente à l’album de famille de tous les Français. Un album soumis aux diverses interprétations, aux déformations qu’ont pu lui faire subir les injonctions de la morale, de la religion ou de la politique. »

« Vercingétorix, Jeanne d'Arc, 1515… Loin du cliché d'une histoire de France éternelle campée sur ses frontières hexagonales, l'exposition Illustrer l'histoire de France s'intéresse à l'évolution de l'illustration des manuels scolaires du 18e siècle à nos jours. À travers une quarantaine de documents, elle raconte les enjeux forts de ce grand récit national depuis les origines. Elle débute par des portraits de rois et d'hommes illustres et aboutit à des ouvrages plus complexes, complétés puis concurrencées par le numérique. L'objectif est de présenter au grand public la manière dont les manuels scolaires ont raconté l'histoire de France, mais aussi de décrypter les enjeux de ces représentations. » 

« Illustrer l'histoire de France incite à mesurer les effets pendant plus de trois siècles de ce panthéon scolaire sur la société contemporaine à travers les manuels que des générations d'élèves ont eus entre les mains. Les usages pédagogiques de ces livres témoignent de la transmission d'une certaine histoire qui s'apparente à « l'album de famille » de tous les Français. Sont passées en revue les diverses interprétations, les instrumentalisations au service de la morale, de la religion et de la politique. Sans omettre les déformations dont les événements historiques ont pu faire l'objet, comme saint Louis sous son chêne ou Bernard Palissy brûlant ses meubles pour faire cuire ses céramiques. »

Trois périodes, quatre regards d’historiens
Un comité scientifique coordonné par Thierry Claerr, responsable de la bibliothèque des Archives nationales, a conçu l’exposition en partenariat avec l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG).

Organisée en trois parties chronologiques, l’exposition associe des historiens de chacune des périodes : Transmettre l’histoire dans la France d’Ancien Régime et à l’époque romantique 18e siècle-1848, L’illustration du récit national de la révolution scolaire du 19e siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale, De nouvelles sensibilités scientifiques et pédagogiques - Une transmission plus égalitaire et européenne, voire mondiale, de l’histoire de France.

Ainsi, « Emmanuelle Chapron est intervenue sur la transmission de l’histoire dans la France d’Ancien Régime et à l’époque romantique (18e siècle-1848). De leur côté, Christian Amalvi et Jean-Charles Geslot se sont attachés à l’illustration du récit national de la révolution scolaire du 19e siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, Joëlle Alazard a travaillé sur les nouvelles sensibilités scientifiques et pédagogiques, pour une transmission plus égalitaire et européenne, voire mondiale, de l’histoire de France. »

Scénographie
Recréer l’ambiance d’une salle de classe
« À l’entrée de la salle d’exposition, la mise en scène de manuels scolaires sur plus de trois siècles accueille le visiteur. Elle a été construite en résonance avec la grande frise chronologique « Archives et histoire » du parcours permanent, qui évoque les différents récits construits sur l’histoire de France. Elle met en avant des illustrations des manuels scolaires de la IIIe République, recontextualisées dans l’exposition Illustrer l’histoire de France. L’atelier du musée des Archives nationales a conçu la scénographie autour d’une idée centrale : plonger le visiteur dans une salle de classe et ses transformations depuis le 18e siècle. Ainsi, le parcours présente une classe d’école avec son tableau noir, sa bibliothèque de fond de salle, ses tables en bois… »

« Visiter l’exposition s’apparente alors à une déambulation dans une salle de classe en même temps qu’à un voyage à travers le temps. Des images provenant de la collection du Musée national de l’Éducation (Munaé) participent à cette immersion. Elles scandent l’espace en trois parties chronologiques. »

Médiation
Créer des récits avec les visiteurs
« Quelles images de l’histoire de France conservons-nous dans notre mémoire depuis l’enseignement reçu à l’école ? »
« La médiation de l’exposition propose d’interroger la manière dont l’histoire se transmet, notamment à travers l’imagerie des manuels scolaires de l’enseignement primaire. Une classe de CM2 de Saint-Denis a réécrit les cartels de quelques documents, en associant analyse historique et récit personnel, mis en voix avec l’aide de la journaliste de podcast, Iris Ouedraogo. »
« Pour les scolaires et enseignants, il est proposé une visite de l’exposition, puis un atelier de l’historien sur un thème choisi (un personnage, un événement), à partir de la manipulation de manuels anciens, afin d’aborder la manière dont on transmet l’histoire aux enfants depuis la fin du 18e siècle. » 
« Pour les familles, la visite de l’exposition est le prétexte d’un dialogue intergénérationnel pour confronter les souvenirs des grands héros et des temps forts de « leur histoire ». »
« Pour tous les visiteurs, possibilité de présenter un document exposé, sous la forme d’un cartel écrit. »

En lien avec l’exposition Illustrer l’Histoire. L’épopée des manuels scolaires, 
l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG) propose, en collaboration avec les Archives nationales, le 15 mars 2025, de 8 h 45 à 16 h 30, à l'auditorium des Archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine,  une journée d’étude intitulée « Quels livres pour quelle histoire scolaire ? »

« Conçues comme un prolongement de l’exposition, les communications des spécialistes mettront en perspective l’histoire des manuels scolaires. Ils analyseront la manière dont ils témoignent de leur temps tout en répercutant les transformations des programmes et des méthodes pédagogiques. » 

Curieusement, aucune conférence n'évoquera la place et la présentation du Judaïsme et des Juifs dans le « récit national » des programmes et manuels scolaires. Les Juifs seront vraisemblablement évoqués dans l'Histoire de France transmise dans la France de l'Occupation et de Vichy (1940-1944).

Le n° 57 de Mémoire d'avenir, magazine des Archives nationales présente l'exposition.

Placard en bois, cartes ou affiches murales, image du tableau noir avec ses mentions écrites à la craie blanche, cahier d'élève à la belle calligraphie, photographie de classe, épreuve d'un manuel scolaire avec ses correctifs et sa gamme chromatique... Rien ne manque pour évoquer l'ambiance d'une salle de classe sous les IIIe et IVe Républiques.

On demeure admiratif envers les concepteurs de ces programmes et manuels ayant su fabriquer des patriotes, des citoyens éclairés, une nation cimentée dans la fierté de l'Histoire de France et d'appartenir à la civilisation française, ainsi que d'avoir su élever le niveau scolaires de générations d'enfants et d'adolescents, français ou étrangers.

Curieusement, nul panneau n'indique le passage en 1932 du ministère de l'Instruction publique au ministère de l'Education nationale. Des dénominations signifiantes, et non neutres. L'Education relève de la famille. L'Instruction transmet les savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, littérature, histoire, géographie, sciences naturelles...

L'exposition est très précautionneuse quand elle survole les décennies récentes, sans analyse critique, notamment sur le manuel d'histoire franco-allemand, ou de précisions sur « l'histoire européenne et mondiale de la France » ou « l'hétérogénéité croissante des publics scolaires ». 

Quid des pédagogistes gauchistes qui ont, après mai 1958, pratiqué l'entrisme pour occuper des postes décisionnels ? Ils avaient supprimé la chronologie dans les années 1980, puis accordé une place excessive aux histoires de peuples lointains ? Quid des effets de la pratique de l'ordinateur et des réseaux sociaux ? Comment enseigner l'Histoire de France à des élèves ne maîtrisant pas la langue française, au vocabulaire réduit et à l'attention difficile à maintenir ?

En raison d'une immigration incontrôlée, souvent originaire d'Afrique du nord ou subsaharienne, et de la fin de l'assimilation exigée des étrangers, par peur des réactions d'élèves, des pans entiers de l'Histoire de France ne sont pas ou plus enseignés, ainsi que l'avait révélé le rapport Obin en 2004. 

Reste un prêchi prêcha moralisateur, culpabilisant, ternissant une France esclavagiste et coloniale, omettant volontiers le djihad contre la France au Moyen-âge ou durant la guerre d'Algérie, etc. 

Voici quelques années, la professeure d'histoire Barbara Lefebvre avait expliqué que le programme d'histoire avait réintégré la Préhistoire pour montrer l'ancienneté des migrations, mais au détriment du roi Louis XIV réduit à quinze minutes d'enseignements. 

De même, l'étude du "phénomène migratoire" tend à imposer l'idée historiquement fausse que la France aurait toujours été une "terre d'immigration".

Enfin, le prestige du professeur a souvent disparu avec sa paupérisation dans une société privilégiant au savoir la consommation et l'apparence.

Force est de constater qu'un pays incapable de dire, d'enseigner son Histoire, et qui a intégré la théorie du genre et le wokisme dans son enseignement, est déjà en profonds déclins, et vaincu par le djihad mondial. Et la France rejoint dans les tréfonds des classements, notamment celui du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les pays les moins développés.

Durant ma visite, l'outil multimédia ne fonctionnait pas.

Le site Internet Manuelsanciens proposent librement de lire d'anciens manuels scolaires, notamment d'histoire.



Transmettre l’histoire
Dans la France d’Ancien Régime et à l’époque romantique 18e siècle - 1848
« Notre patriotisme gagnerait beaucoup en pureté et en fermeté si la connaissance de l’histoire, et surtout de l’histoire de France, se répandait plus généralement chez nous, et devenait en quelque sorte populaire. »
Augustin Thierry, Lettres sur l’histoire de France, 1827

« Au 18e siècle, l'histoire s'apprend surtout en dehors de l'école. Les livres que l'on propose aux enfants prennent la forme de chronologies, de portraits d’hommes illustres ou de généalogies des rois de France ornées de leurs médaillons, faisant la part belle au mythe des origines troyennes de la France. »

« Attesté dans une minorité de collèges, destiné aux garçons seulement, l’enseignement de l’histoire de France passe plus par le dialogue individuel avec les précepteurs, les lectures d'histoires romanesques et la compilation personnalisée que par l’usage d’abrégés. »

« La première partie du 19e siècle est marquée par l’essor du roman historique (Walter Scott, Victor Hugo…) et par l’affirmation d’une nouvelle écriture romantique de l’histoire. La diffusion du récit national apparaît de plus en plus comme un impératif. Tandis que les techniques d’illustration améliorent la qualité des livres d’histoire avec l’apparition de la lithographie, Jules Michelet développe une conception incarnée de la Nation et du peuple français. »

Mise en scène scolaire de la Révolution française dans les manuels d'histoire du 19e siècle
« Après la période des guerres de religion, la Révolution constitue l'époque qui suscite le plus de controverses politiques au 19e siècle, comme l’illustre la Collection de portraits des personnages les plus célèbres de l’histoire moderne exposée ici. »

« Faisant partie des ouvrages d’inspiration catholique et royaliste, elle représente la Révolution comme un bloc de malheur et privilégie de manière manichéenne deux catégories de figures de personnages : les bourreaux, criminels couverts de sang et leurs malheureuses victimes. »

« Parmi les monstres, elle dénonce Marat, Danton et Robespierre. Elle leur oppose les « martyrs rayonnants » de lumière, notamment les membres de la famille royale enfermés au Temple et les héros de la Vendée soulevée pour la défense de la religion catholique et de la monarchie, Henri de La Rochejaquelein entre autres. »

« En revanche, la date de 1789 représente, dans les manuels laïques, inspirés par l’oeuvre de Michelet, un moment fondateur dans l'histoire de la France contemporaine, celui de la conquête de la liberté pour tous. »

L’illustration du récit national de la révolution scolaire du 19e siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale
«
Tout livre d’histoire devrait être un livre d’images et l’enseignement historique deviendra vraiment intelligible quand il commencera par montrer, expliquer et commenter des objets, des figures et des scènes
. »
Ernest Lavisse, préface de l’Album historique, 1909
Ernest Lavisse (1842-1922), historien français, académicien, a fondé l'histoire positiviste, et est l'auteur de manuels scolaires dénommés  les « manuels Lavisse ».
Dans son manuel scolaire d'histoire figure :cette phrase : « Tu dois aimer la France, parce que la Nature l'a faite belle, et parce que l'Histoire l'a faite grande. »

« La révolution scolaire du 19e siècle accélère considérablement l’alphabétisation du pays. Portées par les historiens François Guizot (1833) et Victor Duruy (1867), puis par Jules Ferry en 1881-1882, les lois scolaires permettent le développement de l’enseignement primaire et la scolarisation des citadins comme des ruraux. »

« Le terme de « manuel » s’impose à la fin du 19e siècle, alors que les livres scolaires de l’école laïque, nouvellement instituée, deviennent des outils de la construction et de la diffusion d’un récit national républicain – de Vercingétorix à Gambetta – récusant l’histoire enseignée par les catholiques. »

« Le manuel d’histoire est de plus en plus attrayant pour les jeunes générations : le récit, l’anecdote, la biographie deviennent des éléments centraux de la pédagogie, sous la plume d’auteurs emblématiques comme Ernest Lavisse ou Léon Brossolette. Il fait également la part belle à l’illustration et participe ainsi à une éducation visuelle à l’histoire, à côté d’autres outils pédagogiques comme les affiches murales. »

La Guerre des manuels en France de 1880 à 1914
« Le 12 septembre 1908, une lettre signée de l'ensemble de l'épiscopat français, diffusée par la presse catholique nationale et régionale, reproche leur partialité à certains manuels d'histoire, notamment ceux de Léon Brossolette, inspecteur de l'enseignement primaire de la Seine, de Gauthier-Deschamps (pseudonyme de Madame Miallier-Souvigny), de Madame Guiot et François Mane, entre autres. »

« Jusqu’en 1914, ces critiques contre des manuels d’histoire laïques jugés sectaires et intolérants dans l’évocation du passé catholique et monarchique de la France sont largement relayées par des pères de famille catholiques. Plusieurs raisons expliquent cette offensive concertée, sans doute encouragée par le Vatican. »

« La principale est la loi de séparation des Églises et de l'État, votée le 9 décembre 1905 contre la volonté des catholiques. »

« Parmi les six séquences historiques qui provoquent la colère de l’épiscopat et des pères de famille catholiques, la plus connue est celle qui porte sur la mission de Jeanne d'Arc. Les catholiques sont indignés de voir que Léon Brossolette écrit que Jeanne « crut » entendre des voix. »

« La guerre de 1914 met un terme à ces escarmouches, mais, entre 1940 et 1944, le régime de Vichy descend dans l'arène pour régler ses comptes en reprenant les accusations des années 1908-1909 contre les manuels laïques et se faire ainsi l'auxiliaire zélé de leurs détracteurs. »

Les manuels d’histoire asservis sous l’Occupation  (1940-1944)
« Peu après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, le 10 juillet 1940, le gouvernement de Vichy réclame la révision des manuels scolaires en usage : ceux-ci, comme les programmes, doivent rompre avec l’idéologie républicaine accusée d’avoir entraîné la défaite. Dès le 21 août, un décret met fin au système libéral alors en vigueur et une liste de manuels proscrits est diffusée en février 1941. »

« Deux objectifs sont visés :
 éliminer les manuels dont le contenu est jugé offensant envers l’Allemagne : ceux qui emploient les termes « boche » ou « barbare », ceux qui font référence à la guerre de 1870, à l’Alsace-Lorraine et à la notion de crime de guerre ; ceux aussi écrits par des Juifs (par exemple Jules Isaac) ou par des écrivains jugés « hostiles » ou « immoraux » (francs maçons, communistes…).

 répandre des manuels promouvant l’esprit de la Révolution nationale et les valeurs portées par la nouvelle devise « travail, famille, patrie ».

« Annulée dès août 1944 par une ordonnance du Gouvernement provisoire, la réglementation de Vichy n’aura finalement eu que peu d’effets sur les contenus éducatifs. »

De nouvelles sensibilités scientifiques et pédagogiques
Une transmission plus égalitaire et européenne, voire mondiale, de l’histoire de France
« Ce livre veut avant tout vous faire rêver sur les hommes et les femmes qui ont construit la France. Il est composé d’histoires qui, ajoutées les unes aux autres, font L’Histoire. »
Alain Decaux, introduction à Alain Decaux raconte l’Histoire de France à vos enfants, 1987

« L’après Seconde Guerre mondiale se caractérise par une révolution de la pédagogie (omniprésence des images et incitation à l’autonomie des élèves) et par le perfectionnement technique des manuels avec des collections à succès largement illustrées. Dans un contexte d’hétérogénéité croissante des publics scolaires, le renouvellement des approches n’est pas exempt de controverses médiatiques, à l’image de la polémique nationale sur l’enseignement de l’histoire portée en 1979-1980 par Alain Decaux. »

« Connectés à la recherche scientifique, les manuels actuels participent à la transmission d’une histoire émancipatrice. S’ils continuent à enseigner l’histoire nationale, ils le font dans un cadre toujours plus européen – à l’exemple du manuel franco-allemand – et mondialisé. Loin de se limiter à une galerie des grands hommes, ils initient les élèves, selon les programmes, à l’histoire culturelle, économique et sociale. »

Les grandes dates de l’enseignement de l’histoire depuis le 18e siècle

« 1802
Création des lycées : enseignement de l'histoire obligatoire

1818
 Un enseignant d’histoire par établissement d’enseignement secondaire

1831
Création de l’agrégation d’histoire

1833
Loi Guizot : enseignement facultatif de l’histoire dans les écoles primaires
 Début de la publication de L'Histoire de France de Jules Michelet

1848
 Introduction de la période 1789-1815 dans les programmes
 Publication du manuel d’histoire de France de Victor Duruy

1850
15 mars,
Loi Falloux
(article 5 par lequel le ministère se réserve le droit d’interdire tout manuel qui sera « contraire à la constitution, à la morale et aux lois »)

1863
Introduction de la période contemporaine (après 1815) dans les programmes

1867
Loi Duruy : Enseignement obligatoire de l’histoire de France dans les écoles primaires

1876
Publication des Leçons préparatoires d’Histoire de France d’Ernest Lavisse

1881-1882
Lois Ferry : La loi du 16 juin 1881 instaure la gratuité des écoles primaires publiques.
En 1882 l’instruction primaire devient obligatoire.

1902
 Antiquité étudiée seulement en 6e
 Refonte des programmes scolaires, ce qui entraîne la publication de nombreux manuels d’histoire

1906
Stage obligatoire pour les agrégés

1907
Création de la licence d’histoire

1921
Disparition de l’histoire en cours préparatoire

1940-1944
Interdiction de certains manuels d’histoire sous l’Occupation

1943-1945
Diminution du temps d’enseignement consacré à l’histoire

1952
Création du CAPES d’histoire-géographie

1957
Nouveau programme sur les civilisations en terminale

1965
Femmes majoritaires dans le corps enseignant d’histoire géographie

1968-1969
L'histoire est intégrée aux disciplines (ou activités) d'éveil

1977-1978
Programmes Haby mêlant histoire, géographie, économie et éducation civique

1979-1980
Polémique nationale sur l’enseignement de l’histoire 

1984-1985
Programmes Savary-Chevènement supprimant les activités d'éveil et renforçant la dimension chronologique et nationale »

EVOLUTION DES PROGRAMMES D’HISTOIRE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE PUBLIC

« 1814
1ère Les Temps modernes et l’histoire de France
2de Le Moyen-âge
3e D’Auguste à Charlemagne
4e Rome
5e L’Egypte La Grève
6e Histoire sainte

1838
1ère La France (1406-1798)
2de Les Temps modernes
3e Le Moyen-âge
4e Rome
5e La Grèce
6e Histoire sainte – L’Antiquité

1852
1ère Les Temps modernes
2de Le Moyen-âge
3e L’Antiquité
4e Histoire de France (>1815)
5e Histoire de France
6e Histoire de France

1865
Terminale > Histoire du 19e siècle
1ère Approfondissement de la période 1661-1815
2de Les Temps modernes
3e Le Moyen-âge
4e Rome
5e La Grèce
6e L’Orient

1880
Terminale Histoire universelle de 1789 à 1815
1ère Histoire universelle de 1610 à 1789
2de Histoire universelle de 1270 à 1610
3e Histoire universelle de 395 à 1270
4e Rome
5e La Grèce
6e L’Orient

1902
Terminale 1815 – fin 19e siècle
1ère 1715 - 1815
2de 10e siècle - 1715
3e Contemporaine fin 19e siècle
4e Moderne
5e Moyen Age
6e Histoire ancienne

1925
Terminale 1848- 1920
1ère 1789 - 1848
2de 17e et 18e siècles
3e 1328 – fin 16e siècle
4e Moyen Age > 1328
5e Rome
6e Orient ancien et Grèce

1938
Terminale 1848- 1920
1ère 1789 - 1848
2de 17e et 18e siècles
3e Contemporaine
4e Moderne
5e Moyen Age
6e Antiquité

1941
Terminale 1815- 1939
1ère 1715 - 1815
2de Civilisations > 17e siècle
3e 1515 – 1715
4e 800 - 1515
5e Rome Moyen Age > 800
6e Orient ancien et Grèce

1943
Terminale Le monde qui se fait
1ère 1815 - 1918
2de 1715 - 1815
3e 1492 – 1715
4e 751 - 1492
5e Rome Moyen Age > 751
6e Orient ancien et Grèce

1945
Terminale 1848 – 1939
1ère 1789 - 1848
2de 1610 - 1789
3e 18e et 19e siècles
4e 1270 - 1715
5e Moyen Age > 1270
6e Histoire ancienne

1969
Terminale 1914 – 1945 et Civilisation
1ère 1848 - 1914
2de 1789 - 1848
3e De 1789 à nos jours
4e Renaissance et Moderne
5e Moyen Age 
6e Histoire ancienne

1981
Terminale De 1939 à nos jours
1ère 20e siècle > 1939
2de Civilisation occidentale Age industriel
3e 20e siècle
4e 16e – 19e siècle et thèmes
5e 16e siècle et thèmes 
6e Milieu local Histoire ancienne

1985
Terminale Construction du monde contemporain
1ère 1880 - 1945
2de Ancienne France – 19e siècle
3e  20e siècle
4e 17e – 19e siècles
5e Moyen Age – Naissance du monde moderne 
6e Ancienne, Inde et Chine

1995
Terminale De 1939 à nos jours
1ère De 1850 à 1945
2de Fondement du monde contemporain
3e  De 1914 à nos jours
4e  Du 17e siècle à 1914
5e Moyen Age – Naissance du monde moderne 
6e Ancienne »

« TECHNIQUES D’ILLUSTRATION DES MANUELS SCOLAIRES 
du 18e siècle à nos jours »

« La gravure sur bois ou xylographie
Gravure en relief sur une planche de bois d’un motif préalablement dessiné.
La gravure est taillée à l’aide d’une gouge ou d’un burin dans le sens du fils du bois. La gravure sur cuivre ou « taille-douce » : gravure en creux sur une plaque de métal, généralement en cuivre, à l’aide d’un burin, de manière plus ou moins large et profonde selon l’intensité du noir souhaité. On peut également creuser la plaque avec des acides comme l’eau-forte ou l’aquatinte.

La gravure sur bois « de bout »
Gravure en creux d’un motif à l’aide d’un burin, sur une planche de bois très dure, coupée perpendiculairement au sens des fibres du bois.

La lithographie
Technique apparue à la toute fin du 18e siècle, basée sur le phénomène physique de répulsion d’un corps gras soumis à de l’eau. Elle consiste à tracer un dessin au moyen d’un crayon gras sur une pierre calcaire choisie pour la finesse de son grain. Seules les surfaces couvertes de crayon gras attirent l’encre, les autres la refusant.

La photogravure
Technique photographique d’impression en creux et en couleurs englobant l’héliogravure (production de clichés en relief, à l’aide de films tramés), l’offset (sur plaque de métal, zinc ou aluminium) et la similigravure (à partir d’une trame placée dans un appareil photo).

La quadrichromie
Procédé d'imprimerie permettant de produire une large gamme de teintes à partir de trois couleurs primaires (bleu cyan, jaune et rouge magenta), auxquelles on ajoute le noir. »


Du 25 janvier au 18 octobre 2025
59 rue Guynemer. 93380 Pierrefitte-sur-Seine
Tél. : 01 75 47 20 02
Du lundi au samedi : 9 h - 16 h 45
Visuels :
Affiche
Illustration : Armand Rapeño (couverture du Premier livre d’histoire de France pour le cours élémentaire, de J. Fuster et A. Lebrun. 1949). Personnage d’écolière conçu à l’aide d’outils d’IA générative - Graphisme : Raphaêlle Vial/Archives nationales 

Jean Suquet, Scène scolaire lors d’une inspection primaire en Côte d’Or, 1956 ; 1978.05290.909. 
© Réseau Canopé - Musée national de l’éducation

Gustave Ducoudray, Histoire et civilisation de la France, Paris, Hachette, 1895. © Archives nationales de France

AumLéon Brossolette et Marianne Ozouf, Mon premier livre d’histoire de France, images en couleurs, Paris, Delagrave, 1937. 
© Archives nationales de France

Couverture « Le figaro magazine » du 20 octobre 1979


Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent du communiqué de presse. Cet article a été publié le 4 mars 2025.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire