Le Musée d'Orsay présente l’exposition « Caillebotte. Peindre les hommes ». « Alors qu’en 2024 nous commémorons le 130ème anniversaire de la mort de Gustave Caillebotte (1848-1894), cette exposition explore la prédilection de l’artiste impressionniste pour les figures masculines et les portraits d’hommes, et ambitionne d’éclairer d’un nouveau jour la vie et l’oeuvre d’un des plus grands peintres du XIXe siècle. Des œuvres sur « l’intimité familiale et ses frères, les travailleurs urbains, l’espace public avec ses passants, la silhouette et le costume masculin moderne, les hommes au balcon, en intérieur ou nus à leur toilette, les sportsmen, le canotage et les régates. »
Des lettres et des peintres (Manet, Gauguin, Matisse...)
Les frères Caillebotte, peintre et photographe
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Camille Pissarro (1830-1903)
Meijer de Haan (1852-1895), le maître caché
Paul Durand-Ruel. Le pari de l’impressionnisme : Manet, Monet, Renoir
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« Les Enfants de l'impressionnisme »
« Max Liebermann et les Impressionnistes français » de Grit Lederer
Camille Pissarro (1830-1903)
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« Contrairement à Manet, Degas, Béraud ou Eva Gonzalès, il ne peint pas les loisirs de la grande bourgeoisie, les soirées à l’opéra ou les sorties à l’hippodrome. Caillebotte peint son époque, et nombre de débats qui la traversent », a analysé Amaury Chardeau, descendant de la famille Caillebotte, dans "Caillebotte, la peinture est un jeu sérieux" (Editions Norma).
"L’exposition Caillebotte au musée d’Orsay est une succession de chefs-d'œuvre. C’est aussi un concentré de bêtise. Le peintre de la vie bourgeoise au XIXe siècle est présenté comme le chantre de la déconstruction, venu « bousculer les stéréotypes de genre » en tentant d’« échapper à sa condition de riche rentier ». On s’émerveille et on rigole", a commenté Georgia Ray dans Causeur (14 novembre 2024).
« En 2021 et 2022, le J. Paul Getty Museum et le musée d’Orsay ont acquis respectivement deux chefs-d’œuvre de Caillebotte, Jeune homme à sa fenêtre et Partie de bateau (ce dernier classé « trésor national » et acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH). Au centre de ces deux tableaux, proches du spectateur, deux figures d’hommes, l’un représenté de dos, dominant et observant le nouveau Paris d’Haussmann, l’autre, face à nous, ramant énergiquement dans un canot de promenade. Ces œuvres sont emblématiques du travail de l’artiste, dont près de 70% des tableaux de figures représentent exclusivement des hommes, et qui semble s’être intéressé surtout au côté masculin de la modernité, à la différence de Manet, Degas ou Renoir par exemple, pour qui la « vie moderne » s’est incarnée plutôt dans des figures féminines ou des scènes de sociabilités mixtes. »
« Fidèle au programme du « réalisme », Caillebotte ne prend ses modèles que dans son environnement le plus immédiat : ses frères, ses amis, les passants des rues de son quartier, des ouvriers ou domestiques travaillant pour sa famille, les canotiers avec qui il navigue sur l’Yerres ou sur la Seine. Il ne peint pas l’Homme, mais des hommes, c’est-à-dire des individus et des existences particulières. Si l’identité de plusieurs d’entre eux nous échappent toujours, le travail préparatoire à l’exposition a permis d’apporter des informations nouvelles quant à la biographie de ceux qui furent les modèles de prédilection de Caillebotte. « Chroniqueur pictural de l’existence moderne » (selon les mots du critique Gustave Geffroy), le peintre met au cœur de son oeuvre une certaine « condition masculine » qui est aussi la sienne, celle d’un jeune bourgeois parisien, peintre d’avant-garde mais aussi « amateur » de sport ou d’horticulture, célibataire (c’est-à-dire non marié et sans enfant) épris de liberté, de modernité et de fraternité(s). »
« Le contexte politique d’affirmation de la IIIe République au cours des années 1870-1880 constitue un terrain particulièrement propice à l’expression du goût de l’artiste pour les sociabilités masculines et les entreprises collectives (le groupe impressionniste, le Cercle de la voile de Paris). Elles lui permettent souvent, lui le riche rentier, de s’émanciper de ce qu’il nomme « les distinctions dites sociales » et de se lier d’amitié avec des hommes d’autres milieux. Dans certains de ses tableaux, comme Raboteurs de parquets ou Peintres en bâtiments, se lit une vraie admiration voire un sentiment d’identification de l’artiste avec ces travailleurs manuels, artistes à leur façon. »
« La grande modernité de la peinture de Caillebotte se situe aussi bien dans ses cadrages inattendus et ses compositions immersives que dans sa façon de faire entrer dans l’histoire de la peinture de nouvelles figures comme l’ouvrier urbain, le sportif ou l’homme nu à sa toilette. Ces images interrogent particulièrement la notion de virilité, valeur fondamentale dans la France du XIXe siècle, qui recouvre alors différentes qualités comme le courage, l’honneur, la maîtrise de soi ou le sacrifice pour la patrie et qui ordonne l’ensemble de la société. Par leur nouveauté et leur originalité, les œuvres de Caillebotte s’émancipent souvent des catégories de genre traditionnelles. D’un côté, avec ses canotiers par exemple, il participe à l’invention d’un nouvel idéal masculin moderne, viril, et non dénué de séduction. De l’autre, avec les portraits de ses frères ou de ses amis notamment, il se plaît ainsi à montrer le versant intime et « féminin » de la vie des hommes de la bourgeoisie, passant le temps en jouant aux cartes ou en regardant la ville depuis leurs balcons. »
« Bâtie autour du Jeune homme à sa fenêtre et de Partie de bateau, ainsi que du chef-d'œuvre de l’Art Institute of Chicago, Rue de Paris ; temps de pluie, l’exposition compte 65 peintures. Elle réunit les plus importants tableaux de figures de Caillebotte mais aussi plusieurs pastels méconnus, et un important ensemble d’études peintes et de dessins préparatoires pour ses compositions les plus célèbres, comme Raboteurs de parquets ou Le Pont de l’Europe (Genève, musée du Petit Palais). Des photographies, prises notamment par le frère de l’artiste, Martial, un ensemble de costumes et accessoires et des documents d’archive parfois inédits donnent corps à la vie et à l’oeuvre de l’artiste. »
« À la fois chronologique et thématique, l’exposition explore en 10 sections les différentes facettes de Caillebotte homme et artiste : l’intimité familiale et ses frères, les travailleurs urbains, l’espace public avec ses passants, la silhouette et le costume masculin moderne, les hommes au balcon, en intérieur ou nus à leur toilette, ou encore les sportsmen, le canotage et les régates. La présence de figures féminines tout au long des sections de l’exposition nous rappelle que la singularité du regard de l’artiste s’applique tout autant aux hommes qu’aux femmes. »
L’exposition sera présentée au J. Paul Getty Museum du 25 février au 25 mai 2025 et à l’Art Institute of Chicago du 29 juin au 5 octobre 2025.
Le Commissariat est assuré au musée d’Orsay par Paul Perrin, conservateur en chef et directeur de la conservation et des collections, musée d’Orsay, avec la collaboration de Fanny Matz, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay, Paris, au J. Paul Getty Museum par Scott Allan, curator of Paintings, The J. Paul Getty Museum, et à l’Art Institute of Chicago, et Gloria Groom, Curator of Painting and Sculpture of Europe and chair and David and Mary Winton Green, The Art Institute of Chicago, avec la collaboration de Megan True, curatorial assistant, Department of Painting and Sculpture of Europe, The Art Institute of Chicago.
L’hommage au legs Caillebotte
« À l’occasion du 130e anniversaire de sa mort, le musée d’Orsay met à l’honneur Gustave Caillebotte (1848-1894). Si l’exposition qui lui est consacrée, aborde son oeuvre d’artiste, cet accrochage exceptionnel rend hommage à son action de collectionneur et de donateur. »
« Issu d’un milieu aisé, Caillebotte a acquis de nombreuses œuvres auprès de ses amis impressionnistes. Tout en les soutenant financièrement, il réunit une importante collection d’art moderne destinée à la postérité. En effet, dès 1876, seulement âgé de 28 ans, il rédige un testament par lequel il lègue sa collection à l’État. Il spécifie que les tableaux devront tous être exposés au musée du Luxembourg à Paris (alors « musée des artistes vivants ») puis un jour au Louvre. À sa mort en 1894, sa collection compte un peu plus de soixante-dix œuvres signées Cézanne, Degas, Manet, Millet, Monet, Pissarro, Renoir et Sisley. »
« L’État accepte le legs mais des difficultés se font jour quant à la possibilité de présenter l’ensemble au musée du Luxembourg, trop petit et saturé. Après de longues discussions entre Martial Caillebotte, le frère de l’artiste, Renoir, son exécuteur testamentaire, et l’administration des musées, un compromis est accepté par tous : le legs ne sera composé que d’une sélection de quarante œuvres, mais toutes seront exposées. Monet, Pissarro, Renoir et Sisley participent au choix des œuvres. Pour que Caillebotte lui-même soit présent au musée aux côté de ses amis, ses héritiers font don à l’État de son tableau Raboteurs de parquet, considéré comme son chef-d'œuvre. »
« En février 1897, la salle « Caillebotte » ouvre au public. Un tel rassemblement d’œuvres impressionnistes dans un musée est alors unique au monde. Grâce à la générosité et à la volonté de Caillebotte, l’impressionnisme obtient enfin une véritable reconnaissance officielle en France. »
« Pour des raisons de conservation, les dessins de Millet et les pastels de Degas ne sont pas inclus dans cet accrochage. »
« Un ouvrage de référence sur cette collection, intitulé Caillebotte et les impressionnistes, histoire d’une collection, est également publié à cette occasion. »
Parcours de l’exposition
« Environ 140 œuvres et documents sont présentés dans l’exposition, dont 65 peintures, 29 dessins, 25 photos, 10 pièces de costumes et accessoires, 1 album photographique et 6 photos, et 9 documents. »
« Introduction : Caillebotte. Peindre les hommes
Salle 1 : Caillebotte et l’armée
Salle 2 : Gustave et ses frères
Salle 3 : Au travail et à l’oeuvre
Salle 4 : La ville est à nous
Salle 5 : Caillebotte et le costume masculin
Salle 6 : Hommes au balcon
Salle 7 : Portraits de célibataires
Salle 8 : Peindre le corps nu
Salle 9 : Caillebotte et les sportsmen
Salle 10 : Les plaisirs d’un « amateur »
« Dans la continuité de la politique portée par les musées d'Orsay et de l'Orangerie, la scénographie de cette exposition a été élaborée en prenant en compte les enjeux environnementaux et s’inscrit notamment dans une démarche d’économie circulaire. La très grande majorité des éléments de mobilier et les matériaux utilisés (cimaises, podiums, bancs, vitrines, etc.) est issue du réemploi et une partie a vocation à être réemployée pour de futures expositions. »
Textes de salles
INTRODUCTION : CAILLEBOTTE. PEINDRE LES HOMMES
« Plus que les autres peintres du groupe impressionniste, Gustave Caillebotte (1848 –1894) a toujours montré une forte prédilection pour les figures masculines. En « chroniqueur pictural de l’existence moderne » selon l’expression du critique Gustave Geffroy, il dépeint l’apparence et l’existence des hommes de son temps ; du moins de ceux qui vivent auprès de lui – ses frères et amis – ou qu’il croise sur les boulevards en bas de chez lui, ouvriers aussi bien que bourgeois en promenade. »
« Caillebotte pose un regard « réaliste » mais aussi très personnel sur ces figures, empreint d’interrogations sur sa propre identité d’homme (à la fois bourgeois, peintre, amateur, sportif, célibataire), avec l’aspiration de s’affranchir des antagonismes de classe, et empreint d’une forme d’admiration, voire de désir, pour un idéal masculin moderne défiant les stéréotypes de genre. Ainsi, Caillebotte introduit dans la peinture de nouvelles images de la virilité, comme l’ouvrier ou le sportif, mais se plaît aussi à montrer le versant intime, considéré alors comme « féminin », de la vie des hommes bourgeois, passant le temps à jouer aux cartes, à regarder la ville depuis leurs balcons ou même à leur toilette. »
« À une époque où les sphères masculines et féminines sont plus que jamais différenciées, où triomphent la virilité militaire, le patriarcat bourgeois et la fraternité républicaine, mais où s’amorce aussi le mouvement d’émancipation des femmes et d’émergence des subcultures homosexuelles, les peintures de Caillebotte attestent des reconfigurations à l’oeuvre dans la société de la fin du XIXe siècle. »
SALLE 1 : CAILLEBOTTE ET L’ARMÉE
« Si Caillebotte a peu représenté le monde militaire et jamais la guerre, ces sujets ont occupé une place non négligeable dans sa vie, contribuant sans doute à forger son regard sur la masculinité. Son père a notamment fait fortune comme « entrepreneur des services des lits militaires », fournissant des textiles à l’armée sous la Monarchie de Juillet puis le Second Empire. Alors qu’il suit des études de droit, Caillebotte est tiré au sort en février 1869 pour effectuer son service militaire. Il réussit à s’y soustraire, son père ayant la possibilité de payer un « remplaçant ».
« Mais pendant la guerre franco-prussienne (1870 –1871), il est incorporé au 7e bataillon de la garde nationale mobile de la Seine et affecté à la défense de Paris. »
« Sous la IIIe République, alors que le pays se prépare à une nouvelle guerre et rend progressivement obligatoire le service militaire, Caillebotte est versé dans la réserve active, puis dans l’armée territoriale. Le peintre effectue deux périodes d’exercices en 1876 et 1881 et est libéré de ses obligations en 1889. »
SALLE 2 : GUSTAVE ET SES FRÈRES
« Au début des années 1870, Caillebotte abandonne ses études de droit pour devenir peintre et est admis à l’École des Beaux-arts après une formation dans l’atelier de Léon Bonnat. Après un premier envoi refusé au Salon par le jury en 1875, il rejoint le groupe des impressionnistes dont il partage l’envie de tourner le dos aux traditions pour représenter de façon réaliste la société de leur temps et leur propre existence. »
« Ses premiers tableaux importants prennent pour sujet sa vie quotidienne, avec sa mère et ses frères, dans leur hôtel particulier du VIIIe arrondissement parisien ou leur maison de campagne à Yerres (Essonne). Son père Martial, mort en 1874, alors qu’il n’a que 26 ans, en est absent, mais ces somptueuses propriétés, bâties ou achetées par lui, sont le signe de sa grande réussite sociale. Martial père a encouragé ses fils dans leurs passions artistiques, la peinture pour Gustave et la musique pour Martial fils. »
« Les jeunes frères de Gustave sont parmi ses premiers modèles. À travers eux, il s’interroge sur son identité bourgeoise et sur sa place dans la société. Il est marqué par cette fratrie (deux frères et un demi-frère) et cherchera toute sa vie à retrouver et dépeindre ce sentiment d’appartenance à un groupe modelé par un idéal de fraternité. »
SALLE 3 : AU TRAVAIL ET À L’OEUVRE
« Caillebotte, qui a grandi à proximité de la manufacture textile familiale, dans un Paris où la population ouvrière s’accroît, est l’un des premiers à dédier de grands tableaux aux travailleurs urbains. Probablement refusé par le jury du Salon en 1875, Raboteurs de parquets attire tous les regards à l’exposition impressionniste de 1876. »
« La nouveauté tient beaucoup à l’intérêt que porte l’artiste à la représentation réaliste du corps de ces ouvriers à demi-nus, signe de la pénibilité de leur tâche. Cette oeuvre peut aussi se lire comme l’expression, pour l’artiste, d’un idéal masculin moderne, viril et républicain, fondé sur l’idée de l’effort collectif, du travail, de l’égalité et de la fraternité. Si le regard du peintre bourgeois domine ses modèles (les employés de sa famille), Caillebotte dit aussi mépriser « les distinctions dites sociales » et s’identifie à eux comme travailleur manuel, tout particulièrement dans Peintres en bâtiments. « Travailleur infatigable par tempérament, ayant horreur des oisifs » (selon les mots d’un journaliste de la revue Le Yacht), l’artiste tente ainsi d’échapper à sa condition de riche rentier et s’épanouit en bâtissant des rapports fraternels avec des hommes d’autres milieux, tels que Renoir, au sein du groupe impressionniste. »
SALLE 4 : LA VILLE EST À NOUS
« Parmi les compositions les plus spectaculaires de Caillebotte figurent ces ambitieuses vues urbaines parisiennes très remarquées à l’exposition impressionniste de 1877. Grands formats, constructions spatiales complexes, cadrages immersifs, elles produisent un puissant effet de réalité. D’une échelle bien supérieure à ce qui est communément admis alors pour de tels sujets, elles hissent la vie moderne à l’échelle héroïque de la peinture d’Histoire. La vision de la ville que donne à voir Caillebotte est à la fois emblématique de la modernité par la nouveauté des architectures, et très personnelle. L’artiste, qui a grandi dans l’ancien faubourg Saint-Denis, vit depuis presque dix ans dans ces nouveaux quartiers bourgeois de l’Ouest parisien. Il en arpente chaque jour les rues et boulevards pour se rendre vers les quartiers de l’Europe ou des Batignolles où se trouvent les ateliers de ses amis et les cafés où ils se rencontrent. »
« Ces compositions révèlent aussi l’assurance et la liberté avec lesquelles les hommes occupent l’espace public – fondamentalement masculin au XIXe siècle –, qu’ils soient des « propriétaires » comme Caillebotte, qui hérite de son père plusieurs immeubles en 1874, ou des travailleurs plus modestes. »
« Le haut de forme du protagoniste central, à qui Gustave a prêté ses propres traits, est ceint d’un voile de crêpe, comme c’était parfois l’usage. L’artiste porte le deuil [de son frère cadet René, flambeur tué dans un duel à 25ans]. Ce passant au haut de forme vient de dépasser une femme s’abritant sous une ombrelle. S’ils ne marchent pas ensemble, c’est donc qu’elle marche seule. Or à l’époque, une femme ‘’comme il faut’’ ne traîne pas non accompagnée sur le pavé. Celle-ci se trouve, de ce fait, identifiée à une demi-mondaine, voire à une simple prostituée, dans un quartier réputé pour cette activité. Comme la queue dressée du chien nous le suggère avec insistance, c’est bien de commerce sexuel dont il s’agit. Mais ce commerce, le protagoniste du haut de forme s’y refuse, opposant son deuil au frou-frou rouge qui chapeaute la belle. Fuyant la luxure dans laquelle s’est perdu son frère, l’artiste s’éloigne du même coup de ce rouge qu’on retrouve à l’arrière dans l’uniforme d’un soldat rappelant les horreurs de 1870, et sur les roues d’une calèche qui, tel un corbillard, semble emporter les traumatismes du passé », a analysé Amaury Chardeau, descendant de la famille Caillebotte, dans "Caillebotte, la peinture est un jeu sérieux" (Editions Norma).
SALLE 5 : CAILLEBOTTE ET LE COSTUME MASCULIN
« Le critique Duranty note dans La Nouvelle peinture (1876) : « ce qu’il nous faut, c’est la note spéciale de l’individu moderne, dans son vêtement, au milieu de ses habitudes sociales, chez lui ou dans la rue ».
« Souscrivant à ce projet « réaliste », Caillebotte s’attache à la représentation du costume masculin. Le vêtement ouvrier, coloré, bleu, ou clair, blanc, se démarque du costume bourgeois, le plus souvent noir. »
« Dans Peintre en bâtiments, un travailleur s’autorise même au port du canotier, un accessoire issu du monde des loisirs. Caillebotte utilise ces éléments pour équilibrer ses compositions mais aussi pour souligner l’uniformité des couleurs de la ville moderne. Il oppose l’ample blouse de l’ouvrier (proche de celle des artistes peintres), aux étroites redingotes et jaquettes bourgeoises, mettant en valeur la liberté de mouvement autorisée par ces vêtements. Les costumes clairs ou colorés, à motifs (rayures, carreaux, pied-de-poule…) sont également admis pour les hommes, comme vêtements de campagne ou « de saison » ; Caillebotte les représente dans ses scènes de villégiatures et de canotage. »
« Voulant dépeindre « l’héroïsme de la vie moderne », selon l’expression de Baudelaire, Caillebotte représente en grands formats des figures contemporaines où le costume masculin joue un rôle majeur. »
« En juxtaposant plusieurs silhouettes semblables, il met l’accent sur l’uniformité du vestiaire bourgeois, sombre et quasi monochrome (Baudelaire y voyait « l’expression de l’égalité universelle »). Le bannissement des couleurs et des matières luxueuses accompagne la promotion d’une culture virile faite de maîtrise de soi et de retenue, réservant aux femmes la séduction par la couleur et l’ornement. Caillebotte souligne cette uniformité républicaine qui confère aux rentiers et aux domestiques la même silhouette. Il note toutefois les détails qui permettent d’individualiser ses modèles (col ouvert de l’homme dans Au Café, et accessoires à la mode dans le portrait de Paul Hugot). »
« Il cherche aussi à restituer le corps sous le vêtement, montrant un intérêt particulier pour les attitudes nonchalantes, relâchées, exprimant une aisance toute virile. Cette gestuelle est facilitée par l’évolution du costume masculin, devenu, dans les années 1870 –1880, plus ample et plus confortable. Le paletot (pardessus large et droit en drap) triomphe. Il est omniprésent dans les tableaux de Caillebotte. »
SALLE 6 : HOMMES AU BALCON
« Après la mort de ses parents, Caillebotte, âgé de trente et un ans, vend l’hôtel familial et s’installe avec son frère Martial dans un grand appartement, au troisième étage d’un bel immeuble du boulevard Haussmann. »
« Avec l’invention de l’ascenseur, les habitations gagnent en hauteur ; les étages supérieurs deviennent des espaces nobles, comme en atteste le balcon filant du logement des deux frères. C’est là que l’artiste fait poser ses amis dans des compositions inédites, car si la fenêtre est un motif traditionnel en peinture, le balcon haussmannien est une nouveauté. De là, ces hommes semblent dominer la ville et participer à l’animation de la rue sans pour autant se mêler à la foule. Semblant à leur aise dans cet espace à mi-chemin entre la sphère publique de la rue, masculine, et la sphère privée, féminine, selon les conceptions de l’époque, leurs attitudes méditatives ou mélancoliques, laissent néanmoins deviner un sentiment d’isolement. »
« Ce point de vue original inspire à Caillebotte, qui peint sur son balcon, de singulières visions en « plongée » des boulevards où des silhouettes, réduites à quelques touches de couleurs, semblent errer dans un espace devenu abstrait. »
SALLE 7 : PORTRAITS DE CÉLIBATAIRES
« Il a des amis qu’il aime et dont il est aimé : il les assoit sur des canapés étranges, dans des poses fantastiques », écrit le critique Bertall, se moquant sans doute de la pose alanguie et des motifs envahissants du Portrait de M. R. sans doute perçus comme féminins et dévirilisants. »
« Auteur de nombreux portraits d’hommes à la fin des années 1870 et au début des années 1880, Caillebotte se montre souvent plus sobre, privilégiant l’intérieur presque vide de son appartement et des poses et expressions retenues, voire austères, pour se conformer à ce que l’on attend des hommes au XIXe siècle (ni ornement ni sentiment). Cette simplicité fait ressortir la forte présence physique de ses modèles et l’intensité de leurs regards, perdus dans leurs pensées ou fixant le peintre. »
« Ce monde, presque exclusivement masculin, comme le sont les sociabilités de Caillebotte, accepte parfois une présence féminine, sans doute l’« amie » de l’artiste, Charlotte Berthier, de dix ans sa cadette (ils ne se marieront pas et n’auront pas d’enfants). La plupart des modèles de ces portraits habitent près de chez lui et resteront également célibataires, ce qui, dans une société où l’accomplissement masculin passe notamment par la famille, peut s’apparenter à une forme de marginalité. »
SALLE 8 : PEINDRE LE CORPS NU
« Caillebotte a peint très peu de nus, mais au début des années 1880, il exécute trois tableaux sur ce sujet, l’un représentant une femme et les deux autres un homme. Ces peintures sont particulièrement novatrices par leur réalisme sans concession : aucun prétexte historique ou mythologique, aucune idéalisation des corps présentés dans leur vérité. Le Nu au divan, l’un de ses plus grands formats, n’est pas exposé de son vivant. »
« Homme au bain est présenté seulement à Bruxelles, en 1888, dans une exposition du « groupe des XX », un cercle d’avant-garde, qui le relègue dans une arrière-salle. »
« Ces œuvres sont-elles trop subversives ? En effet, si le thème de la toilette n’est pas neuf – Caillebotte s’inspire alors de Degas –, substituer un homme au modèle féminin, le représenter dans son intimité, de dos, dans une position vulnérable, placer le spectateur en situation de voyeur, et, enfin, offrir aussi franchement son anatomie au regard et à la délectation brise les conventions de l’époque. Ces œuvres, qui ont suscité des interrogations sur la sexualité de l’artiste, dont nous ne savons rien, questionnent les notions d’érotisme et de genre. Elles opposent leur mystère à toute interprétation facile. »
SALLE 9 : CAILLEBOTTE ET LES SPORTSMEN
« La culture des loisirs se développe en France pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Elle inspire à Caillebotte une importante série d’oeuvres sur le thème du canotage et de la baignade présentées à l’exposition impressionniste de 1879. Mais, contrairement à la majorité des artistes de sa génération pour qui ces sujets sont prétexte à figurer des hommes et des femmes flirtant en barque ou dans les guinguettes, Caillebotte montre un canotage sérieux, non-mixte et sportif. Expression d’une nouvelle culture masculine célébrant le dépassement de soi, la discipline, la force physique et l’effort collectif, le sport au grand air est vu comme un antidote aux maux et vices supposément dévirilisant de la société urbaine et industrielle. »
« Mais ces compositions ne sont pas dénuées d’une certaine sensualité. Caillebotte installe au plus près du spectateur ces jeunes hommes au physique athlétique portant un simple maillot blanc et jouissant du soleil, de l’air, de la vitesse et de l’immersion dans la nature. »
« Le sujet, éminemment moderne, est aussi très personnel. Ces sportifs ne participent pas en effet à de grandes compétitions sur la Seine ou sur la Marne, ils canotent simplement sur l’Yerres, rivière qui coule en bordure du parc de la maison de campagne des Caillebotte au sud-est de Paris. »
SALLE 10 : LES PLAISIRS D’UN « AMATEUR »
« Au début des années 1880, Gustave et Martial Caillebotte vendent le domaine de Yerres pour acquérir une propriété au Petit-Gennevilliers, au bord de la Seine. Là ils peuvent laisser libre cours à leur passion pour le yatching, mais aussi pour l’horticulture. »
« Au mariage de Martial en 1887, Gustave quitte Paris et s’installe définitivement en banlieue avec sa compagne Charlotte Berthier, quelques domestiques et deux matelots. Il ne quitte la région parisienne que pour participer à des régates en Normandie. »
« Après la dissolution du groupe impressionniste au cours des années 1880, et à la fin de leurs expositions collectives, il n’expose presque plus à Paris. Il continue cependant de peindre avec ardeur, dans un style plus hardi que jamais, des œuvres inspirées par ses activités d’« amateur » et pour lesquelles pose un cercle réduit d’intimes. »
« Dans son dernier grand format, Une course de bateaux (1893), le peintre réunit ses différentes passions. Il se représente en marin, à la barre d’un bateau de course qu’il a lui-même dessiné et fait construire, voguant avec un autre homme sur la Seine ; une certaine idée du bonheur, ou tout au moins de la liberté. »
« L’artiste meurt peu après d’une « congestion cérébrale » le 22 février 1894, à l’âge de quarante-cinq ans. »
Quelques œuvres commentées
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Portrait de l'artiste
vers 1892
Huile sur toile
H. 40,5 ; L. 32,5 cm.
Collection Musée d'Orsay
Achat avec les fonds d'une donation anonyme canadienne, 1971
© photo : GrandPalaisRmn (musée d'Orsay) / Martine Beck-Coppola
« Caillebotte représente, à la fenêtre de l’hôtel familial rue de Miromesnil, son frère René regardant vers le boulevard Malesherbes. Le jeune homme semble venir de se lever du fauteuil placé face à sa fenêtre, pour observer de plus près le spectacle de la rue, peut-être une passante. De sa silhouette émane le sentiment d’assurance d’un jeune et riche « rentier » - Caillebotte et ses frères ont hérité de plusieurs immeubles -, mais teinté d’ennui et d’une énergie mal canalisée entre les murs de la demeure bourgeoise. De dos, la figure s’offre comme un alter ego du peintre et un sujet d’identification pour tous les regardeurs. René décède quelques mois après la réalisation de cette toile, à l’âge de vingt-cinq ans. Ses dettes de jeu, de tailleur, de fournisseurs, son implication dans des affaires de mœurs et un duel alimenteront les spéculations sur un suicide. »
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Étude pour Raboteurs de parquets : homme agenouillé penché vers la gauche
Vers 1875
Crayon sur papier
47,3 × 31,5 cm
Collection particulière
Photo © Caroline Coyner Photography
Rue de Paris; temps de pluie [Rue de Paris, temps de pluie]
1877
Huile sur toile
212 × 276 cm
Chicago, The Art Institute of Chicago, Charles H. and Mary
F. S. Worcester Collection, 1964.336
Image courtesy of The Art Institute of Chicago
« Le tableau, le plus grand jamais peint par Caillebotte, domine l’exposition impressionniste de 1877, où il est révélé au public, par son format, sa complexité spatiale, et les attitudes variées des figures. Le personnage principal, paletot ouvert, malgré la pluie, main dans la poche, traversant l’espace d’un pas décidé, une jolie femme à son bras qui regarde dans la même direction que lui, dégage un sentiment d’assurance et de détachement. Il incarne peut-être pour Caillebotte une forme idéale de virilité bourgeoise et de masculinité accomplie, qui rappelle l’image de son propre père disparu trois ans auparavant. »
Dans un café
1880
Huile sur toile
155 × 115 cm
Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Rouen, RF 1943 70
Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Martine Beck-Coppola
« Caillebotte fréquente les cafés parisiens, surtout celui de la Nouvelle Athènes, où se retrouvent Manet et les impressionnistes au cours des années 1870. Le modèle de ce tableau complexe, sujet isolé dans son oeuvre serait son ami notaire Albert Courtier. Il pose ici en « pilier d’estaminet », selon les mots du critique Huysmans. »
« Particulièrement nonchalant, mains dans les poches, col ouvert et chapeau rond rejeté en arrière, il regarde deux hommes attablés de l’autre côté du café que nous apercevons seulement dans le reflet du miroir. Huysmans écrit : « ce sont des gens attablés qui oublient l’embêtement des états qui les font vivre, ne roulent point de grandes pensées, et jouent tout bonnement pour se distraire des tristesses du célibat ou du ménage ».
Le Pont de l’Europe
Vers 1877
Huile sur toile
105,7 × 130,8 cm
Fort Worth, Texas, Kimbell Art Museum, AP 1982.01
Photo Robert LaPrelle
« Dans ce tableau énigmatique, le pont de l’Europe devient une sorte de balcon sur les voies ferrées de la gare Saint-Lazare. Contrairement à l’homme qui se dirige vers la gauche, d’un pas décidé, un bourgeois en haut de forme et un ouvrier en chapeau melon se sont arrêtés pour observer ce spectacle, comme l’artiste pour fixer cette image. Tout dans ce tableau contrevient aux conventions de la peinture de l’époque : le centre de la composition est bouché, les effets de perspective traditionnels sont remplacés par une juxtaposition brutale entre le proche et le lointain, les protagonistes sont des anonymes dont le visage n’est pas visible, et le tableau ne raconte rien. Pour Caillebotte, la peinture est un fragment d’une réalité qui se poursuit au-delà du cadre. »
Boulevard vu d’en haut [Le Boulevard vu d’en haut]
1880
Huile sur toile
65 × 54 cm
Collection particulière
© Comité Caillebotte, Paris
« Cette vue d’un trottoir du boulevard Haussmann est peinte par Caillebotte depuis son balcon. Le résultat est inédit dans l’histoire de l’art ; il anticipe de quelques années la photographie, qui, à la fin du XIXe siècle, et surtout au XXe siècle, s’adonne à l’expérimentation formelle des vues en « plongée ». Malgré son aspect presque abstrait, le tableau est un concentré de modernité parisienne : le jeune arbre récemment planté, le nouveau mobilier urbain (banc, grille d’arbre) et la voiture attelée « garée » dans le caniveau qui semble attendre un passager. »
Intérieur [Intérieur, femme lisant]
1880
Huile sur toile
65 × 81 cm
Collection particulière
Photo © Caroline Coyner Photography
« Le tableau représente peut-être la compagne du peintre, Charlotte Berthier (jeune femme d’un milieu plus modeste, de dix ans sa cadette), et Richard Gallo. En représentant la femme lisant le journal (activité alors considérée comme masculine) et l’homme allongé sur le divan lisant un livre (attitude vue comme féminine), Caillebotte bouscule les stéréotypes de genre. Il se distingue aussi de ses confrères masculins en évacuant toute forme d’interaction sensuelle entre les deux personnages. Il n’oppose pas les hommes et les femmes et ne caricature pas leurs différences. »
Une course de bateaux [Régates à Argenteuil]
1893
Huile sur toile
157 × 117 cm
Collection particulière
Photo © Caroline Coyner Photography
« Si les régates sont une des grandes passions de Caillebotte, il n’y a cependant pas beaucoup de tableaux sur ce sujet dans son oeuvre. L’artiste semble s’y intéresser particulièrement au début des années 1890, peignant alors plusieurs toiles montrant deux hommes naviguant sur ces élégants bateaux, la plupart conçus par Caillebotte lui-même. Ces images suggèrent cet esprit de fraternité et de liberté cher au peintre. C’est le sujet de son dernier tableau de grand format, qui est aussi un autoportrait. »
Homme au bain
1884
Huile sur toile
144,8 × 114,3 cm
Boston, Museum of Fine Arts, Museum purchase with funds by exchange from an anonymous gift, Bequest of William A. Coolige, Juliana Cheney Edwards Collection, and from the Charles H. Bayley Picture and Painting Fund, Mary S. and Edward J. Holmes Fund, Fanny P. Mason Fund in memory of Alice Thevin, Arthur Gordon Tompkins Fund, Gift of Mrs. Samuel Parkman Oliver – Eliza R. Oliver Fund, Sophie F. Friedman Fund, Robert M. Rosenberg Family Fund, and funds donated in honor of George T. M.
Shackelford, Chair, Art of Europe, and Arthur K. Solomon Curator of Modern Art 1996-2011, 2011.231
Photo © 2024 Museum of Fine Arts, Boston
« Ce tableau révolutionne le genre du nu masculin, dominé jusqu’alors par les « académies » (des exercices d’atelier) et les nus héroïques et idéalisés de la peinture d’Histoire. Un homme bien réel (dont on ne connaît pas l’identité) pose dans ce qui semble être la salle de bain de l’artiste dans sa propriété de campagne du Petit-Gennevilliers. Est-ce là un yachtman prenant son bain après une régate ? Le sport et l’hygiène sont alors deux formes de « disciplines » corporelles qui se développent concomitamment. »
Partie de bateau [Canotier au chapeau haut de forme]
Vers 1877-1878
Huile sur toile
89,5 × 116,7 cm
Paris, musée d’Orsay, acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH, 2022, RF MO P 2022 5
Photo : Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy
« L’ambition de Caillebotte est sans doute de transposer en peinture, dans un grand format, et dans cet univers viril qu’il connaît bien, les scènes de femmes à leur toilette de Degas dont il a acquis quelques exemples. Le dispositif « voyeuriste » du tableau - l’homme a tiré le rideau mais nous l’observons de derrière -, la façon dont son anatomie nous est donnée à voir sans restriction et sans doute le plaisir que l’artiste a eu de la peindre autorise une lecture potentiellement érotique de l’oeuvre par le spectateur, homme ou femme. »
« Ce tableau, unique dans la série des canotiers de 1877-1878, ne représente pas le canotage sportif mais une promenade en barque. L’homme (dont l’identité est inconnue) a gardé son costume de ville, une élégante chemise rayée, signe de dandysme, et plus incongru encore, un élégant haut-de-forme en soie. En plaçant le rameur au centre de la composition, face à nous, si près du plan du tableau, et en insistant sur sa présence physique -ses vêtements près du corps mettent en valeur sa silhouette-, Caillebotte crée une forme d’intimité entre lui et le spectateur. Il déroge à l’iconographie habituelle où la place du passager ou du barreur est occupée par une femme. »
Du 25 février au 25 mai 2025
Au J. Paul Getty Museum
et
Du 29 juin au 5 octobre 2025
A l’Art Institute of Chicago
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 75007 Paris
Niveau 0, grand espace d’exposition
Tél. : +33 1 40 49 48 14
Ouvert tous les jours sauf le lundi, le 1er mai et le 25 décembre, de 9h30 à 18h.
Nocturne les jeudis jusqu’à 21h45.
Gratuit tous les premiers dimanches du mois.
Visuels :
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Périssoires [Périssoires sur l’Yerres]
1877
Huile sur toile
103,5 × 155,9 cm
Milwaukee, Milwaukee Art Museum, Gift of the Milwaukee Journal Company, in honor of Miss Faye McBeath,
M1965.25
Image Courtesy of the Milwaukee Art Museum. Photo John R. Glembin
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Peintres en bâtiments [Les Peintres en bâtiment]
1877
Huile sur toile
89,3 × 116 cm
Collection particulière, en dépôt au musée d’Orsay, Paris, DO 2023 2
Photo © musée d’Orsay / Sophie Crépy
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Partie de bézigue [La Partie de bésigue]
Vers 1881
Huile sur toile
125,3 × 165,6 cm
Abu Dhabi, Louvre Abu Dhabi, LAD 2009.036
© Department of Culture and Tourism – Abu Dhabi / Photo APF
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Étude pour Rue de Paris; temps de pluie : homme sous un parapluie, vu de profil gauche, et homme sous un parapluie allumant sa pipe
Vers 1877
Crayon sur papier
46 × 29 cm
Collection particulière
Photo © Caroline Coyner Photography
Martial Caillebotte
Gustave Caillebotte et Bergère sur la place du Carrousel
Février 1892
Tirage argentique, 15 × 10,6 cm
Collection particulière
Gustave Caillebotte (1848-1864)
Soldat [Un soldat],
vers 1881
Huile sur toile,
106,7 × 75 cm
Pasadena, Perenchio Foundation
Photograph by Fredrik Nilsen
Pierre Petit
Gustave, Martial et René Caillebotte, 1861
Épreuve sur papier albuminé, 9,1 × 5,3 cm
Collection particulière
Photo © Caroline Coyner Photography
Gustave Caillebotte (1848–1894)
Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet]
1875
Huile sur toile
102 × 145 cm
Paris, musée d’Orsay, don des héritiers de Gustave Caillebotte par l’intermédiaire d’Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, 1894, RF 2718
Photo © musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Le Pont de l’Europe
1876
Huile sur toile
125 × 180 cm Genève
Association des amis du Petit Palais, 111
© Rheinisches Bildarchiv Köln
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Portrait de Paul Hugot
1878
Huile sur toile
204 × 92 cm
Collection particulière
Photograph © The Museum of Fine Arts, Houston; Will Michels
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Balcon [Un balcon, boulevard Haussmann],
vers 1880
Huile sur toile, 69 × 62 cm
Collection particulière
Photo © Photo Josse / Bridgeman Images
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Portrait de M. G. [Portrait de Richard Gallo]
1881
Huile sur toile
97,2 × 116,5 cm
Kansas City, The Nelson-Atkins Museum of Art, William Rockhill Nelson Trust through the generosity of Mrs.
George C. Reuland through the W. J. Brace Charitable Trust and through exchange of bequests of Mr. and Mrs. William James Brace and Frances Logan; the gifts of Harold Woodbury Parsons, Mr. and Mrs. Henry W. Bloch, and the Laura Nelson Kirkwood Residuary Trust; and other Trust properties, 89-35
Photo Éric Frigière, Saint-Légier
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Homme s’essuyant la jambe
Vers 1884
Huile sur toile
100 × 125 cm
Collection particulière
Lea Gryze c/o Reprofotografen
Gustave Caillebotte (1848 - 1894)
Canotiers [Canotiers ramant sur l’Yerres], 1877
Huile sur toile, 80,5 × 116,5 cm
Collection particulière
Bridgeman Images
Martial Caillebotte
Gustave dans sa serre
Février 1892
Aristotype (?), 16 × 11 cm
Collection particulière
Photo © Caroline Coyner Photography
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