Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 29 décembre 2024

« Janine Niépce. Regard sur les femmes et le travail »

Janine Niépce (1921-2007) est née dans une famille de vignerons bourguignons. Durant la Deuxième Guerre mondiale, elle étudie par correspondance la technique photographique - elle dispose d'appareils Kodak, Rolleiflex, puis Leica - et s'active dans la résistance. En 1944, titulaire de sa licence d’histoire de l’art et d’archéologie de la Sorbonne, elle contribue à la Libération de Paris. Après guerre, journaliste reporter-photographe, elle saisit les mutations de la France, entre en 1955 l'agence Rapho - ses photographies sont diffusées par l'agence Roger-Viollet -, a sa première exposition personnelle en 1957, et en 1960, certaines de ses œuvres, avec celles de Robert Doisneau, Willy Ronis, Roger Pic, Jean Lattès et Daniel Frasnay sont présentées dans l'exposition collective Six photographes et Paris au Louvre. Elle effectue des reportages en Europe, Asie et Amérique du nord. En France, elle couvre mai 68, des combats féministes, photographie des chercheurs et techniciens pour le Ministère de la Recherche... Elle illustre le courant « humaniste » de la photographie française d'après-guerre. La Cité de l’Économie présente, dans le hall Defrasse, l’exposition « Janine Niépce, regard sur les femmes et le travail ».

« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 
Les mutilations génitales féminines
« La femme, la république et le bon Dieu » d’Olivia Cattan et d’Isabelle Lévy

Documentaires sur l'avortement sur Arte 

« Ce sont des photographies particulières. Elles portent sur le sens profond de la civilisation. Moi, je les vois venir du monde entier, elles restent universelles, d’une beauté et d’une vérité inépuisables », a déclaré Marguerite Duras des photographies de
 Janine Niépce (1921-2007).  

« Dans le cadre de sa saison 2024-2025 consacrée au travail, la Cité de l’Économie explore les rapports qu’entretiennent les femmes avec le monde du travail à travers le regard de la photographe Janine Niépce. »

« La seconde moitié du 20e siècle a été capitale pour l’intégration des femmes dans la vie active. Cette évolution a eu des répercussions aussi bien dans la sphère publique que dans les foyers. Avec Janine Niépce, regard sur les femmes et le travail, Citéco met en lumière l’oeuvre de cette grande photographe qui a su documenter avec une rare authenticité les grandes manifestations ainsi que les scènes du quotidien qui ont marqué les transformations de cette époque. »

« L’exposition met à l’honneur les photographies de l’artiste, témoin des évolutions de la place des femmes pendant la seconde partie du 20e siècle. Organisée en trois parties, elle offre une plongée dans le quotidien des femmes des années 50 à 90, mettant en lumière leur contribution essentielle à la société, leurs luttes pour leur affranchissement vis-à-vis de la maternité et pour l’égalité et enfin leur évolution au sein du monde du travail. »

« Janine Niépce est l’une des premières photographes à mettre en lumière le quotidien des femmes dans leur foyer, effectuant en son sein un travail non salarié et non reconnu par la société mais pourtant créateur de valeur. Elle photographie l’intégration de la société par ces femmes qui sortent de leur foyer ainsi que les signes d’émancipation féminine comme l’accès des jeunes femmes à des filières scientifiques, nouvelles modes (coupe à la garçonne, mini-jupe, pantalons), jeunes gens attablés à des cafés, femmes qui fument… »

« Pour la première fois, on ne voyait plus seulement des figures de rêve sur papier glacé, mais des femmes, les cheveux en bataille, surprises dans leur cuisine, un enfant dans les bras. (…) Les hommes avaient l’habitude de photographier de belles femmes, posant pour des modèles de haute couture, mais rarement en train de faire la lessive ! », a écrit Janine Niépce, dans « Les Années Femme ». Éditions de La Martinière, octobre 1993

« Les luttes féministes ont accompagné des changements sociaux fondamentaux, telles la légalisation de la contraception (loi Neuwirth en 1967) et l’Interruption Volontaire de Grossesse (loi Veil en 1975). Autant d’événements majeurs que Janine Niépce a suivi entre 1965 et 1980, tout en immortalisant des personnalités telles que Simone Veil, Colette, ou encore Elisabeth Badinter. »

« Simone de Beauvoir m’a beaucoup marquée, non seulement par son livre Le Deuxième Sexe, mais par sa personnalité. Elle m’a impressionnée par sa grande intelligence. Elle a compris ce que serait la vie des femmes dans notre siècle. Simone Veil a également beaucoup compté pour moi. Ce qu’elle a fait en 1975 est héroïque. Grâce à elle, nous sommes devenues libres et responsables de notre corps. Ce sont ces deux femmes, les deux Simone, qui ont eu le plus d’impact sur ma vie », a souligné Janine Niépce, dans « Les Années Femme ». Éditions de La Martinière, paru en Octobre 1993.

« Suite à ces grandes luttes féministes et à l’évolution des mœurs, de plus grandes possibilités de carrières s’ouvrent pour les femmes. Janine Niépce photographie ces avocates, ouvrières, scientifiques ou encore maitresses d’oeuvre sur des chantiers qui accèdent à des métiers jusqu’alors réservés aux hommes. Elle immortalise également les femmes qui travaillent dans les métiers du soin, institutrices, sages-femmes, infirmières…, ces professions essentielles à la société, majoritairement occupées par des femmes, et encore mal rémunérées de nos jours. »


JANINE NIÉPCE

« Janine Niépce fait partie du courant « humaniste » de la photographie d’après-guerre.

Bien que parisienne, elle se sent proche des vignerons bourguignons dont est issue sa famille, dont la modernité change les modes de vie. Elle traduira à travers son travail cette France en pleine mutation, entre reconstruction et tradition. C’est dans un Paris occupé qu’elle fait ses études universitaires et découvre la photographie. Révoltée par l’occupation nazie, elle s’engage dans la Résistance en développant des films pour les réseaux de renseignement, puis, en tant qu’agent de liaison, participe à la Libération de Paris.

Devenue par la suite photoreporter, elle sillonne les routes de France pour documenter la vie de ses contemporains, de l’intimité de leurs foyers aux lieux de travail de métiers en voie de disparition.

Dans un domaine encore largement occupé par les hommes, comme en atteste sa participation à l’exposition Six photographes et Paris en 1960 dans laquelle elle est la seule femme, elle parvient à s’imposer dès 1957 avec sa première exposition personnelle.

Son travail documentaire l’emmène jusqu’au Japon, au Cambodge, en Inde, aux États-Unis dans les années 1960. Elle couvre également les changements de son époque, de la mutation professionnelle des femmes aux événements de mai 68. »

Janine Niépce a expliqué la spécificité de son travail : « Je photographie les femmes dans leur trajectoire complète, de l'enfance à la vieillesse et dans tous les milieux. Lorsque les hommes photographient les femmes, ce qui les fascine ce sont leur corps, leur beauté, et, depuis quelque temps, même leur laideur, c'est la mode; en somme, toujours des femmes-objets. »

Janine Niépce vue par sa petite-fille Hélène Jaeger Defaix

« Janine, ma grand-mère, a toujours considéré le travail comme la pierre angulaire de l’indépendance financière et donc de la liberté des femmes. Elle y voyait aussi un fort vecteur d’émancipation et d’ouverture aux autres. Elle a ainsi documenté toutes les luttes féministes des années 1950 aux années 2000 : l’égalité salariale entre femmes et hommes, la contraception, l’accès à l’avortement, le planning familial, l’ouverture de certaines filières d’étude ou de certains métiers jusqu’alors exclusivement masculins… Elle était très proche de ces mouvements, ce qui lui a permis de les suivre au plus près. »

« L’humain étant au cœur de son oeuvre, ses images sont atemporelles et nous touchent aujourd’hui toujours autant. Les rires d’enfants, les échanges entre collègues, la concentration sur le visage d’un étudiant, les banderoles des manifestants, rien n’a vraiment changé. En ce qui concerne les combats et revendications aussi, les sujets restent d’actualité. ‘’Rien n’est jamais acquis, et surtout pas pour les femmes’’ disait-elle souvent. Force est de constater que cette mise en garde reste pleine de sens. » 


Du 3 octobre 2024 au 5 janvier 2025
Dans le hall Defrasse 
1, place du Général-Catroux. 75017 Paris
Du mardi au dimanche de 14h à 18h, et jusqu’à 19h les samedis.
Un jeudi par mois jusqu’à 22h
Pendant les petites vacances de la zone C, ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, jusqu’à 19h le samedi
Nocturne le premier jeudi du mois de 19 h à 22 h
Fermé le 1er janvier 2026
Visuels
Affiche
Jeune fille au drapeau. Défilé à la Bastille. Paris, mai 1968.
© Janine Niépce / Roger-Viollet

Copilote à Air-France. Ici dans les environs de Paris en 1972.
© Janine Niépce / Roger-Viollet

Frigidaire et machine à laver. Arras (Pas-de-Calais), 1959.
© Janine Niépce / Roger-Viollet

Étudiantes en chimie. Paris. 1964.
© Janine Niépce / Roger-Viollet

Janine Niepce (1921-2007), photographe française, et son Leica. 
Fonds Janine Niepce (1921-2007)


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Les citations proviennent du communiqué de presse.
 

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