lundi 18 novembre 2024

« La conspiration du Caire » de Tarik Saleh

Arte diffusera le 24 novembre 2024 à 21 h 00 « La conspiration du Caire  » de Tarik Saleh, puis à 22 h 55, dans la collection "Un film et son époque" de Serge July et Marie Genin, « Il était une fois... "La conspiration du Caire" d’Amine Mestari. « Un étudiant naïf est pris au piège d’une lutte de pouvoir politico-religieuse au sein de l’université Al-Azhar du Caire. Prix du scénario à Cannes, un thriller paranoïaque somptueux et sans concessions, qui met à nu les dures réalités de l’Égypte contemporaine. »

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« La conspiration du Caire » de Tarik Saleh
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La révolution de 2011 dénommée à tort le "printemps arabe" a amené des islamistes au pouvoir d'Etats Arabes. En Egypte, Mohamed Morsi, Président du Parti de la liberté et de la justice, vitrine des Frères musulmans, est élu Président en 2012 et fait adopté la Constitution égyptienne la même année.

Le 3 juillet 2013, organisé notamment par Abdel Fattah al-Sissi, un coup d'État militaire met fin à ce pouvoir islamiste. Vice-Premier ministre, Abdel Fattah al-Sissi abroge cette Constitution et fait adopter une nouvelle loi fondamentale. Ministre de la Défense (2012-2014), ce militaire est élu Président en 2014.

« Adam, modeste fils de pêcheur égyptien, bénéficie d’une bourse pour étudier à la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, haut lieu d’enseignement de l’islam sunnite. Peu après son arrivée, le grand imam à la tête de l’institution meurt subitement. Le jeune homme est alors précipité malgré lui au cœur des luttes de pouvoir opposant les élites religieuses et l’autorité politique, déterminée à faire élire le nouveau dirigeant de son choix. Manipulé par le colonel Ibrahim, membre de la sûreté de l’État, Adam devient un agent infiltré du régime, exposé à tous les périls… »

« Cinéaste suédois né d’un père égyptien, Tarik Saleh a déjà derrière lui une longue carrière d’artiste graffeur, de documentariste et de réalisateur lorsqu’il accède à la renommée internationale en 2017 grâce au fascinant film noir Le Caire confidentiel, vue en coupe d’une société égyptienne gangrenée par la corruption généralisée, au crépuscule du régime de Hosni Moubarak. » Quid des islamistes dont les Frères musulmans ?

« Cinq ans plus tard, le réalisateur adopte les codes du thriller d’espionnage politique cher à John le Carré pour nous dévoiler, à travers les yeux de son candide héros incarné avec intensité par l’acteur palestinien Tawfeek Barhom (vu récemment dans Les fantômes), les dures réalités de l’Égypte contemporaine, dirigée d’une main de fer par le maréchal Al-Sissi. » Celui-ci a mis un terme - provisoire ? - au pouvoir des islamistes qui instrumentalisent la démocratie.

« Passant avec virtuosité de scènes de foule très graphiques à d’oppressantes séquences en intérieur, Tarik Saleh utilise le décor grandiose de la mosquée universitaire pour révéler les tensions entre les différentes factions de l’islam politique, l’omnipotence des services de renseignement et l’hypocrisie des uns comme des autres. »

« Digne successeur des protagonistes des thrillers paranoïaques des années 1970, le jeune Adam parvient à s’extraire du dédale des trahisons, des menaces et des faux-semblants, mais en payant le prix fort. Car, comme l’énonce le colonel ambigu joué par le formidable Fares Fares, acteur fétiche du cinéaste : "On n’est pas maître de son destin."


« Il était une fois... "La conspiration du Caire"
Arte diffusera le 24 novembre 2024 à 22 h 55, dans la collection "Un film et son époque" de Serge July et Marie Genin, « Il était une fois... "La conspiration du Caire" d’Amine Mestari. 

« Pourquoi filmer un pays dont on est banni ? Réponse dans ce passionnant documentaire sur la genèse de La conspiration du Caire, thriller de Tarik Saleh primé à Cannes en 2022. »

« En 2016 au Caire, l’équipe du réalisateur Tarik Saleh, né en 1972 à Stockholm d’un père égyptien et d’une mère suédoise, s’apprête à tourner un polar politique dans la grande tradition du genre. Inspiré d’un fait divers réel, Le Caire confidentiel met en scène un policier contaminé par la corruption ambiante, campé par l’acteur libano-suédois Fares Fares. » 

« Surveillé par les autorités en raison du sujet traité, le cinéaste est expulsé du Caire la veille du tournage, avec interdiction d’y revenir. »

« Cinq ans plus tard, Tarik Saleh n’a pas désarmé et analyse les failles de l’Égypte actuelle par le prisme d’un récit haletant, construit autour d’une lutte de pouvoir entre les instances religieuses et politiques. Toujours persona non grata dans son pays d'origine, il est contraint de recréer la capitale égyptienne à Istanbul pour y filmer La conspiration du Caire. »

« Si Tarik Saleh annonce d’entrée de jeu son amour du cinéma de genre et son désir d’écrire un thriller d’espionnage sur le modèle du Nom de la rose d’Umberto Eco, c’est pourtant du côté de son histoire personnelle qu’il faut chercher les origines de La conspiration du Caire. Le cinéaste s’est en effet inspiré de la vie de son grand-père égyptien, lui-même boursier à l’université Al-Azhar, haut lieu des études islamiques influent dans le monde sunnite. Tarik Saleh, lui, a marché dans les pas de son père en partant étudier à la faculté des beaux-arts d’Alexandrie. Confronté à l’islam radical professé par les Frères musulmans, il est rentré en Suède désillusionné, suivant un parcours qui ressemble à celui de son jeune héros, Adam. » 

« Ce vécu infuse son obsession de recréer une Égypte aimée mais interdite, blessure dont témoignent ici ses proches, du chef opérateur Pierre Aïm à son interprète fétiche Fares Fares. » 

« Quant à sa productrice Kristina Aberg, elle encourage celui qui fut aussi journaliste et documentariste à poursuivre son œuvre politique. Prix du scénario à Cannes en 2022, La conspiration du Caire n’est jamais sorti en Égypte. »

« Conversation avec Tarik Saleh autour de "La conspiration du Caire"
Arte diffuse sur son site Internet « Conversation avec Tarik Saleh autour de "La conspiration du Caire". "Boy from Heaven" suit la destinée d'un étudiant pauvre, intelligent qui intègre la plus grande et plus ancienne école coranique d'Egypte : Al-Azhar. Plus qu'une école, c'est un lieu de pouvoir que la fréquenter est aussi un danger. En mêlant film de genre avec réflexion spirituelle sur notre monde et ses enjeux pour demain, le cinéaste égyptien compose une oeuvre pleine de menace, de folie, mais aussi de sagesse tendue. »



« La conspiration du Caire » de Tarik Saleh
France, Suède, Finlande, 2022
Production : Atmo, Memento Production, Bufo, Film i Väst, Sveriges Television, Mikael Ahlström Films, Haymaker, ARTE France Cinéma, Post Control Helsinki, Final Cut for Real
Producteurs : Kristina Åberg, Fredrik Zander
Scénario : Tarik Saleh
Image : Pierre Aïm
Montage : Theis Schmidt
Musique : Krister Linder
Avec Fares Fares (Ibrahim), Tawfeek Barhom (Adam), Mohammad Bakri (Général Al Sakran), Mehdi Dehbi (Zizo)
Disponible à partir du 24/11/2024
Sur Arte le 24 novembre 2024 à 21 h 00

France, 2024, 52 mn
Coproduction : ARTE France, Folamour Productions
Sur Arte le 24 novembre 2024 à 22 h 55
Sur arte.tv du 17/11/2024 au 23/12/2024

France, 2022, 10 min
Disponible jusqu'au 19/11/2025


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