Un colloque prospectif en 2001 sur l’exode des Juifs des pays arabes
En 1945, 1,2-1,3 million de Juifs vivaient dans le monde islamique ou/et arabe, en Eurasie et dans la péninsule indienne, c'est-à-dire dans un espace géographique avec une forte majorité musulmane.
« Les Nations unies… ne devraient pas perdre de vue le fait que la solution proposée risque de mettre en danger un million de juifs vivant dans les pays musulmans. La partition de la Palestine risque de créer dans ces pays un antisémitisme même plus difficile à extirper que celui que les Alliés étaient en train d’éradiquer en Allemagne… Si les Nations unies votaient pour la partition de la Palestine, elles pourraient être responsables du massacre d’un grand nombre de juifs ».
« Un million de Juifs vivent en paix en Egypte [et dans d’autres pays musulmans] et apprécient tous les droits de la citoyenneté. Ils n’ont aucun désir d’émigrer en Palestine. Cependant, si un Etat juif était créé, nul ne pourrait empêcher des troubles. Des émeutes pourraient éclater en Palestine, se répandre à travers tous les Etats arabes et risquent de mener à une guerre entre deux races ».
Selon un article en 2012 de Ron Prosor, ancien ambassadeur israélien, "la superficie totale des terres confisquées aux Juifs des pays Arabes atteint près de 40 000 miles carrés - cinq fois la taille d'Israël" et environ 104 000 km².
Si Israël réussit à obtenir des indemnisations, celles-ci seront distribuées par l'Etat via un Fonds spécial.
Le 14 juillet 2013, à l'initiative du parlementaire Shimon Ohayon (Likud Beiténou), le Comité ministériel pour la Législation au sein de la Kensset a choisi le 17 février - date du plan arabe - comme Journée nationale de commémoration des Juifs réfugiés ayant fui leurs pays natals : Etats arabes, Turquie, Iran et partie de Jérusalem.
Cette loi omet malheureusement la Turquie, le Golan, la Judée, la Samarie et Jérusalem que les Juifs ont été alors contraints de quitter.
"Ont suivi 3 tables rondes portant sur l’exil des juifs de la Péninsule ibérique, d’Afrique du Nord et de Méditerranée orientale, avec des personnalités variées de chacune de ces régions."
Ce rappel aura lieu durant le
chabbat du samedi 26 novembre 2022. Les synagogues Berith Chalom, Buffault, Charles Liché et Fleg (Paris) ainsi que de Neuilly et Aulnay-sous-bois (banlieue parisienne) ainsi que Tribunejuive.info et Torah Times magazine se joignent à ce mouvement.
Le 30 novembre 2022, de 17 h 30 à 22 h 30, la Mairie du XVIe arrondissement de Paris accueillera le colloque "Patrimoine juif séfarade. Histoire et avenir" organisé par l'INSSEF. Un Prix d'Histoire séfarade sera remis à Benjamin Stora pour l'ensemble de son oeuvre et le Prix du patrimoine séfarade distinguera Déborah Loupien-Suares pour le musée juif de Bayonne.
A Londres (Royaume-Uni), le 21 novembre 2022, l'historienne des Juifs de ces pays musulmans et de cet exil, Lyn Julius, a publié l'article "Mass Kaddish to be re-launched on Shabbat 26 November". Trois synagogues espagnoles et portugaises ainsi que celle de Holland Park participent à cet événement.
Harif, association de Juifs de la Mena, invite les fidèles à demander aux synagogues célébrant ce Mass Kaddish de dire la prière spécialement écrite par le rabbin Joseph Dweck.
Le 30 novembre 2022 - de 19 h 30 à 21 h 30 GB, 11 h 30 an PT, 2:30 pm ET, 20 h 30 Europe, 21 h 30 Israël -, JW3, Sephardi Voices UK, S&P Sephardi Community et HARIF présentent une soirée, en présentiel et online du souvenir de l'exode des Juifs des pays arabes et d'Iran. Cette année, cette commémoration officielle se déroulera en présence de dirigeants du Board of Deputies, le JLC et NJA, diplomates et du Grand rabbin Joseph Dweck, et aura pour thème "Les derniers juifs d'Irak"."En 1970, ne restaient en Irak que 3 000 Juifs alors que la communauté juive comptait 150 000 âmes dans les années 1940. Aujourd'hui, y demeurent seulement trois Juifs. Nous entendrons les témoignages de ceux qui étaient devenus les otages du régime de terreur de Saddam Hussein et qui ont assisté à la pendaison à Bagdad de neuf Juifs innocents en janvier 1969. Mais nous entendrons aussi des récits d'espoir et d'aventure : comment 2 000 Juifs ont fui l'Irak lors d'une audacieuse opération de contrebande, avant qu'il devienne possible de quitter le pays légalement. Prix : £5 (dont l'accompagnement musicale et les boissons) à payer sur place ou en réservant".A Montréal (Québec, Canada), la synagogue espagnole et portugaise célèbre depuis plusieurs années cet office, et participera en 2022 à ce Kaddich.A Genève (Suisse), cet évènement sera rappelé lors d'une soirée en présence de l'essayiste Bat Ye'or le 30 novembre 2022.
Lyn Julius a donné une liste de certains d'évènements organisés par des organisations juives et les ambassades d'Israël dans le monde :
"*29 November: ‘Departure without Return’, Dahan Centre, Bar Ilan university, Tel Aviv. 14 – 19:00. Details : dahan.center@biu.ac.ild
*30 November: Presentation at Sao Paulo Jewish Museum of Torah scroll brought to Brazil by Douek family from Egypt, 9 am.
*30 November: Official Commemoration, Israel. Reception and ceremony, 19:00, arranged by Ministry of Social Equality, Ben Zvi Institute, Jerusalem.
*30 November: Patrimoine juif sepharade: histoire et avenir. Commemorative event, 17:30 Paris, organised by INSSEF. Mairie du XVIeme.
*29 – 30 November: ‘From suffering to joy’, International Conference, Rome. Organised by ASTREL
*30 November: Official Commemoration, Switzerland, arranged by AS de JJAC. Geneva, 19:30.
*30 November: Day to remember the Departure and Exodus of Jews from Arab countries and Iran: the Last Jews of Iraq, London. Harif, Sephardi Voices UK, S&P Sephardi community.In-person and online. JW3.
*1 December: ‘From suffering to joy’: International conference, Milan. Organised by ASTREL.
*4 December:’ Jewish refugees from MENA to Israeli Cultural Renaissance’. Conference 10:30 am – 6 pm. American Sephardi Federation, Centre for Jewish History, New York City."
J’espère que cette initiative prendra de l’ampleur et que cette disparition tragique, rapide, de civilisations juives soit mieux connue, dans tous ses aspects. En effet, il importe que les mémoires juives familiales se transmettent et que cet évènement majeur soit mentionné dans l’Histoire du peuple Juif et celle du monde.
J'ai contacté les Consistoires de Paris Ile-de-France et de France en les personnes de leurs présidents et grands rabbins respectifs, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), le mouvement Chabad, le Judaïsme en mouvement (JEM), la Fondation du judaïsme français (FJF), l'UEJF (Union des étudiants juifs de France) et des médias communautaires français afin qu'ils se joignent à cette initiative ou la relayent. En vain.
La raison de cette occultation tient vraisemblablement en ce que cet exil contraint annihile toute pertinence ou crédibilité au "vivre ensemble" de la doxa reprise par les dirigeants de ces associations ou médias communautaires.
Toutes les organisations qui se joignent à cette initiative seront mentionnées dans cet article et dans cette page Facebook intitulée Jews Buried in Arab Lands.
Evènements en 2023
Cette année hébraïque 5784, le Kaddish mondial aura lieu durant le chabbat du samedi 25 novembre 2023 (12 kislev 5784).A Londres (Royaume-Uni), à l’initiative d’Harif, association de Juifs originaires de la MENA (Afrique du nord et Moyen-Orient), le Board of Deputies, équivalent britannique du CRIF, a soutenu dès l'été 2023 ce mouvement.Le 23 novembre 2023, le Consistoire Central de France m'a envoyé ce message :
"A la demande du Grand Rabbin de France Haïm Korsia et du Président du Consistoire Central de France Me Elie Korchia, un message sera envoyé à l’ensemble des communautés juives de France pour rappeler cet exode oublié.
Le kaddish sera prononcé notamment à la mémoire des Juifs enterrés dans ces pays, et dont les tombes sont le plus souvent inaccessibles."
Pour la première fois, le Consistoire Central de France s'était donc joint à l'initiative visant à ce que, le chabbat du 25 novembre 2023, dans les synagogues, un Kaddish soit prononcé à la mémoire de juifs enterrés dans ces pays musulmans. Certaines synagogues consistoriales n'ont pas reçu ce message consistorial.
"Appel à la reconnaissance par l’ONU du statut de réfugiés pour les juifs expulsés de pays arabes : une question de justice et d'équité.Près d'un million de Juifs ont été contraints de quitter leur foyer dans divers pays arabo-musulmans au cours du 19e et du 20e siècle, alors qu’ils y vivaient depuis des temps très reculés et parfois même avant la colonisation arabo-musulmane : il ne s’agit ni plus ni moins que d’une épuration ethnique. Non seulement ils ont été violement expulsés, mais ils ont aussi été spoliés de leurs biens. Nombreux sont ceux qui se souviennent des fouilles humiliantes aux ports et aéroports, où leurs bijoux leur étaient arrachés, ou encore du gel de leurs avoirs dans les banques locales : “ la valise ou le cercueil”.Un véritable génocide culturel a suivi cette épuration ethnique. Le judéo-arabe n'y est plus du tout parlé, les synagogues ont pratiquement disparu, de même que l'artisanat et l'art culinaire juif. Ne reste que quelques cimetières progressivement détruits.Aujourd’hui, nous demandons la reconnaissance du statut de réfugiés auprès de l'Organisation des Nations Unies et une reconnaissance de responsabilité des États concernés. Nous réclamons également la restitution des biens spoliés sous forme de compensation ainsi qu’une réparation pour les souffrances subies : nos revendications doivent être entendues sur la scène internationale.Le statut de réfugié reconnu en Droit international et notamment par la Convention de Genève nous concerne aussi au premier chef.Les Juifs expulsés de pays musulmans doivent bénéficier de ce statut. Nous ne demandons rien de plus que l'équité et la reconnaissance de notre Histoire.Il est important de rappeler que l'Allemagne, après la Shoah, a entrepris un processus de reconnaissance et de réparation exemplaire. Ce geste, bien que symbolique, est un pas essentiel vers la justice. Les pays arabes concernés doivent suivre cet exemple et reconnaître leur responsabilité historique.Le bien-fondé de cette revendication a été très largement documenté grâce au travail formidable accompli par plusieurs historiens qui se sont appuyés sur de nombreux témoignages, documents et archives.Ce texte a pour but de rassembler le plus grand nombre de signatures possible, afin de faire entendre notre voix et de réclamer une justice trop longtemps différée. Nous appelons toutes les personnes de bonne volonté, toutes les organisations et tous les gouvernements à soutenir notre cause. Ensemble, nous pouvons faire avancer cette reconnaissance nécessaire et obtenir les réparations qui nous sont dues."
- 7 mars, 11 juin et 30 novembre 2014, 5 février 2015 à la mémoire de Sir Martin Gilbert (1936-2015), historien célèbre pour ses atlas historiques, ses livres sur l'histoire du peuple Juif, notamment In Ishmael’s House: A History of Jews in Muslim Lands (2010), et biographe officiel de Winston Churchill ;
- 30 novembre 2015, 30 novembre 2016, 30 novembre 2018, 30 novembre 2019, 29 novembre 2020, 29 novembre 2021, 25 novembre 2022, 23 novembre 2023.