Michael Curtiz (1886-1962), né Manó Kaminer, était un réalisateur, producteur, scénariste et acteur juif américain né à Budapest, alors dans l'empire austro-hongrois. Après avoir travaillé au Danemark, en Hongrie, en Autriche et en Allemagne, il a réalisé des chefs d'oeuvres hollywoodiens dans divers genres cinématographiques : Capitaine Blood, La Charge de la brigade légère, Les Aventures de Robin des Bois, L'Aigle des mers, Casablanca, Le Roman de Mildred Pierce. Arte rediffusera le 30 avril 2024 à 13 h 35 "Les aventures de Robin des Bois" (Robin Hood, König der Vagabunden) de Michael Curtiz et William Keighley et le 1er mai 2024 à 13 h 35 L'Aigle des mers (The Sea Hawk ou Beggars of the Sea), film d'aventures américain réalisé par Michael Curtiz (1940).
Né à Budapest, Manó Kaminer ou Mihaly Kertesz Kaminer (1886-1962) étudie à l’Académie royale de théâtre et d’art et débute comme acteur et réalisateur en 1912.
Il sert dans l’Armée austro-hongroise lors de la Première Guerre mondiale, et reprend son activité de réalisateur en 1945.
Il quitte la Hongrie en 1919 et s’installe à Vienne où il dirige notamment Sodom und Gomorrha (1922).
Il se rend à Hollywood en 1926 pour travailler dans les studios Warner. En 1927, lors d'une visite à Hollywood, Ilya Tolstoy, fils de Leon Tolstoï, ami européen de Curtiz, lui a proposé de réaliser des films d'après les romans de son père. A cette époque, Warner Bros. commence à expérimenter les films parlants (talking films) et commande deux films mi sonores mi muets à Michael Curtiz : Tenderloin (1928) et Noah's Ark (1928), avec la star Dolores Costello.
Michael Curtiz réalise de nombreux films dont Captain Blood (1935), The Adventures of Robin Hood (1938), le célébrissime Casablanca (1942) qui évoque la résistance au nazisme et lui vaut l’Oscar du meilleur réalisateur, Yankee Doodle Dandy (1942) avec James Cagney, Mildred Pierce (1945) avec Joan Crawford, White Christmas (1954) avec Bing Crosby et Danny Kaye, King Creole (1958) dont la vedette est Elvis Presley aux côtés de Carolyn Jones et Walter Matthau...
Michael Curtiz contribue à l’European Film Fund afin d’aider à l’insertion des réfugiés européens ayant fui le nazisme dans l’industrie cinématographique américaine. Une partie de sa famille est tuée dans le camp d'Auschwitz.
"Réalisateur de légende"
La chaîne Histoire diffusa les 12 juin 2020 à 16 h 10, 16 juin 2020 à 16 h 10, 25 juin 2020 à 16 h 10 et 29 juin 2020 à 16 h 10, dans la série documentaire "Réalisateurs de légende", "Michael Curtiz"réalisé par Lyndy Caville. "Stanley Kubrick, Federico Fellini, Elia Kazan, Sergueï Eisenstein… Autant de noms qui ont marqué l’histoire du 7ème art et que la saison 2 inédite de Réalisateurs de légende vous propose de mieux connaitre."
"Cette série se concentre sur les cinéastes emblématiques du XXe siècle, innovateurs aux réalisations révolutionnaires. Nous découvrirons les premières étapes de leur vie, souvent difficiles. Certains ont vécu la guerre, d’autres sont nés pauvres avant de pouvoir exprimer leur talent dans le théâtre, puis le cinéma. De nombreux extraits de films enrichissent les images d’archives."
Michael Curtiz a contribué à populariser le film d’aventures avec Capitaine Blood (1935) et Les Aventures de Robin des Bois (1938). Il a adapté au cinéma de nombreux classiques du théâtre tels que Les Anges aux figures sales (1938) et Le Roman de Mildred Pierce (1945), ainsi que les comédies musicales La Glorieuse Parade (1942) et Noël blanc (1954) avec Bing Crosby, Rosemary Clooney, Danny Kaye et Vera Ellen, sur une musique d'Irving Berlin.
Mais ce réalisateur est surtout connu pour avoir créé l'un des films les plus aimés de tous les temps : Casablanca (1942) avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman."
"The Moon of Israel"
En 1924, Michael Curtiz, alors connu sous le nom de Mihaly Kertész réalise "Die Sklavenkönigin" ("The Moon of Israel" ou "The Queen of the Slaves" ; "L'Esclave reine") film muet épique autrichien avec María Corda. Directeur de Sascha-Film, Arnold Pressburger a été l'assistant de Michael Kertész comme directeur artistique.
Signé par Ladislaus Vajda, le scénario adapte le roman "Moon of Israel"de H. Rider Haggard, inspiré du livre de l'Exode de la Bible, la sortie des Hébreux d'Egypte où ils étaient esclaves de Pharaon. L'intrigue inclut l'histoire d'amour entre une esclave israélite et un prince égyptien.
Le film a été tourné à Vienne avec environ 5 000 figurants, dans les studios de Sascha-Film, et en extérieurs dans la zone verdoyante de Laaer Berg. La première du film eut lieu le 24 octobre 1924. Les effets spéciaux - traversée de la mer Rouge, ont impressionné le public.
Par ce film, Kertész a attiré l'attention de Jack L. Warner et Harry Warner qui l'a invité à Hollywood en 1926, où il devint rapidement Michael Curtiz et poursuit sa carrière de réalisateur dans les Studios Warner Studios, spécialisés dans les films de gangsters, réalistes, sociaux.
La version restaurée du film, que l'ont pensait pendant des années avoir entièrement perdu, a été présentée le 26 février 2005 au Wiener Metro Kino.
"Noah's Ark"
En 1928, Michael Curtiz réalise à Hollywood, pour la Warner Bros., "Noah's Ark" ("L'Arche de Noé"), un film épique et romantique mi-muet, mi sonore (système Vitaphone), avec Dolores Costello, George O'Brien, Noah Beery et Myrna Loy. Parmi les figurants lors de la scène du déluge : John Wayne, Andy Devine et Ward Bond.
L'histoire est signée par Darryl F. Zanuck d'après la Bible. L'intrigue noue en parallèle l'histoire de Noé, de la Tour de Babel, l'adoration du Veau d'or et une intrigue se déroulant en 1914, avant la Première Guerre mondiale.
Lors de sa sortie, des scènes parlantes réalisées par Roy del Ruth ont été ajoutées.
"Les aventures de Robin des Bois"
Arte rediffusera le 30 avril 2024 à 13 h 35 "Les aventures de Robin des Bois" (Robin Hood, König der Vagabunden ; The Adventures of Robin Hood) de Michael Curtiz et William Keighley.
"En l'an 1191, l'archer Robin de Loxsley et quelques compères organisent la résistance contre l'autorité de l'usurpateur Jean Sans-Terre... En Technicolor, un classique du film de cape et d’épée plein de verve et de souffle, avec le bondissant Errol Flynn."
"En l'an 1191, le roi Richard Cœur de Lion, parti en croisade, a été fait prisonnier avec demande de rançon. Mais à la cour de Nottingham, son frère, le prince Jean, veut garder le pouvoir avec la complicité du seigneur Guy de Gisbourne. Robin de Locksley, archer de grande valeur, refuse de reconnaître l'autorité de l'usurpateur. Recherché activement, il se réfugie dans la forêt de Sherwood avec quelques compagnons, dont Petit-Jean, Willy l'Écarlate et Frère Tuck. Ensemble, ils organisent la résistance…"
"La légende de Robin des Bois fut adaptée une vingtaine de fois au cinéma, le héros prenant notamment les traits de Douglas Fairbanks (1922) et de Kevin Costner (1991). Son incarnation par Errol Flynn reste l’une des meilleures, sans doute parce que Michael Curtiz, à la demande de Jack Warner, le patron du studio, et du producteur Hal Wallis, prit le relais de William Keighley pour terminer le film. Le fait que Curtiz ait déjà dirigé Errol Flynn dans Capitaine Blood et La charge de la brigade légère ne fut sans doute pas étranger à cette décision. Les aventures de Robin des Bois fut l'un des premiers films en Technicolor et la plus coûteuse production Warner Bros d'avant-guerre."
Après avoir pressenti Max Steiner, le studio Warner Brothers opère un choix surprenant pour le film d’action Les aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz : Erich Wolfgang Korngold (1897-1957), un compositeur Juif autrichien né en Moravie, célèbre notamment pour sa suite pour piano Don Quichotte (1909) et surtout son opéra Die tote Stadt (La ville morte) en 1920. Un enfant prodige illustrant le courant romantique.
En 1936, Erich Wolfgang Korngold s'installe à Hollywood.
Avant l’Anschluss – annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie –, le 12 mars 1938, cet artiste parvient à faire venir aux Etats-Unis sa proche famille.
La proposition de composer la musique de ce film hollywoodien d'aventures n'enthousiaste pas cet artiste européen. Réticent, ce compositeur autrichien d'opéras et de symphonies décline la proposition. Mais il perçoit dans l'histoire du héros combattant un pouvoir injuste un écho à la situation dramatique dans une Europe menacée par le nazisme et insuffle dans sa partition symphonique une puissance enthousiasmante, une fougue grandiose à la musique de ce film devenu mythique.
Meilleurs décors, musique et montage, Oscars 1938.
"Les Aventures de Robin des bois (The Adventures of Robin Hood, 1938)" de de Michael Curtiz et William Keighley est "un grand classique du cinéma d’aventures hollywoodien". Parti pour les croisades, le roi Richard Cœur-de-Lion est fait prisonnier par Léopold d’Autriche qui demande une rançon. Plutôt que de payer, le Prince Jean, frère du roi, s’installe sur le trône d’Angleterre. Robin de Locksley, archer de grande valeur, refuse de reconnaître l’usurpateur et organise dans la forêt la résistance pour sauver son roi. La légende de Robin des bois avait déjà été portée à l’écran à Hollywood en 1922, dans un long métrage de Allan Dwan avec Douglas Fairbanks, héros bondissant de l’âge d’or du cinéma muet", a écrit Olivier Père.
Et Olivier Père de préciser : "Superproduction tournée en Technicolor, luxueux procédé couleur, Les Aventures de Robin des bois au budget colossal pour l’époque peut être considéré comme l’ancêtre des « blockbusters » modernes, et demeure encore aujourd’hui un sommet du cinéma de divertissement et d’aventures historiques, une référence absolue du genre. Ce projet ambitieux marque un tournant dans l’histoire de la Warner, studio réputé dans les années 30 pour ses films de gangsters violents et ses sujets sociaux, bientôt contrariés par les tracasseries de la censure avec l’arrivée du code Hays. Le travail effectué par William Keighley premier réalisateur choisi est jugé trop terne et il est remplacé au pied levé par Michael Curtiz, l’homme aux 172 films, qui insuffle à ce spectacle plus grand que nature tout son panache et son énergie, ainsi qu’un sens inné du rythme et de la mise en scène."
"L’humour truculent, mais aussi les scènes d’action et les fameux duels du film portent la marque de Curtiz qui s’illustrera dans tous les genres mais donnera à l’aventure sur grand écran ses lettres de noblesse, notamment au cours de sa longue complicité avec Errol Flynn – onze films ensemble, celui-ci est le cinquième – star idéale pour incarner des héros flamboyants. En élargissant sa palette la Warner va ouvrir des nouvelles perspectives au cinéma d’évasion. Le triomphe des Aventures de Robin des bois inspirera une longue série de films de cape et d’épées, d’aventures médiévales ou de pirates, produits par la Warner ou d’autres studios. Le pouvoir de séduction et l’enthousiasmante vitalité de ce chef-d’œuvre du duo Curtiz Flynn continuent d’opérer sur les nouvelles générations de spectateurs," conclut Olivier Père.
"L'Aigle des mers"
Arte rediffusera le 1er mai 2024 à 13 h 35 L'Aigle des mers (The Sea Hawk ou Beggars of the Sea), film d'aventures américain réalisé par Michael Curtiz (1940).
Ce film est librement inspiré du roman de Rafael Sabatini "The Sea Hawk".
Interprété par Errol Flynn, Brenda Marshalll et Claude Rains, il fut sélectionné dans quatre catégories à la cérémonie des Oscar.
"En l'an 1585, les côtes britanniques sont protégées par les aigles des mers, marins chevronnés qui écument les mers au service d'Élisabeth. Le roi Philippe II d'Espagne envoie Don Alvarez de Cordoba à Londres en qualité d'ambassadeur. En mer, la Sainte-Eulalie, où se trouvent De Cordoba et sa nièce Maria, est attaquée par l'Albatros, bateau corsaire de "l'aigle des mers" Geoffrey Thorpe. Thorpe ramène lui-même l'équipage à la reine. Mais un espion de Philippe II veille à la cour..."
"Corsaires de la reine contre pirates du roi, combats, trahisons et galères : l'apogée du film d'aventures maritimes et le sommet de la complicité entre Errol Flynn et Michael Curtiz". La musique du film est signée par Erich Wolfgang Korngold."
Un film en phase aussi avec son époque : la Grande-Bretagne lutte alors contre le IIIe Reich.
"Casablanca"
"Casablanca" de Michael Curtiz réunit un couple mythique, Ingrid Bergman et Humphrey Bogart. "1942. Tous ceux qui tentent d’échapper au joug nazi et de rejoindre l’Amérique échouent à Casablanca, encore sous administration française. Une foule cosmopolite se presse ainsi chez Rick’s, le cabaret-casino à la mode. Un soir, le capitaine Renault, représentant du gouvernement de Vichy, y fait arrêter Ugarte, un aventurier qui a assassiné deux courriers allemands pour leur dérober leurs lettres de transit. Avant d’être emmené, Ugarte est parvenu à confier son butin au propriétaire des lieux, Rick, un Américain qui affecte la neutralité. Le même soir, Victor Laszlo, un important chef de la Résistance, débarque au cabaret en compagnie de sa femme. Rick reconnaît aussitôt Ilsa, dont il est tombé amoureux à Paris deux ans plus tôt, et qui l’a trahi..."
"Tourné en pleine Seconde Guerre mondiale, Casablanca est un film mythique sur lequel le temps n’a pas de prise. Michael Curtiz a réalisé un film de propagande antinazie, mais c’est à coup sûr le plus original et le plus subtil jamais tourné pendant le conflit". Un chef d'oeuvre à la chanson inoubliable "As time goes by".
"D’abord, il fait entrer dans la légende le couple Bogart/Bergman, qui n’a pas fini de faire rêver. Ensuite, il présente un formidable raccourci du conflit mondial dans une vision d’une grande justesse, les différentes forces en présence étant personnifiées par les clients du cabaret".
"Enfin, il parvient à mélanger avec fluidité et élégance une multitude de genres : Casablanca est à la fois l’une des plus belles histoires d’amour du cinéma hollywoodien, un film de guerre, un mélodrame exotique, un thriller et un prêche patriotique. Sur fond de guerre se joue le drame d’un trio dont chaque protagoniste incarne un mode d’engagement différent : rationnel (Laszlo), sentimental (Ilsa), chevaleresque (Rick). Résultat d’une improvisation féconde (le scénario du film était écrit au fur et à mesure du tournage), les louvoiements de l’action servent admirablement le propos d’un film où règnent l’incertitude, le hasard, le mensonge et le bluff".
Écrite en 1931, mais popularisée par le film Casablanca (1942) de Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, dans lequel Arthur "Dooley" Wilson l’interprète, la chanson « As Time Goes by » joue un rôle majeur dans le scénario, et est insérée dans le score original du compositeur Max Steiner, né à Vienne et émigré aux Etats-Unis en 1914. Max Steiner, compositeur d'origine viennoise ayant créé les thèmes musicaux notamment de Casablanca et Gone with the Wind (Autant en emporte le vent), et Dimitri Tiomkin, né en Russie et compositeur oscarisé pour High Noon (“Do Not Forsake Me O My Darling”) , sont nés un 10 mai, respectivement en 1888 et 1899.
Le 2 janvier 2019 est ressorti à Paris, dans une version restaurée, Une nuit à Casablanca (A Night in Casablanca, 1946) de Archie Mayo, avec Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Sig Ruman, Dan Seymour, Lisette Verea, Lois Collier, Charles Drake, Frederick Giermann, Lewis L Russell. Une parodie de Casablanca de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman.
"Pendant la Seconde Guerre mondiale. Le gérant de l'hôtel Casablanca est assassiné. Il n'est pas le premier : ses prédécesseurs ont connu le même sort funeste. Le meurtrier est le comte Pfefferman, un officier nazi prêt à tout pour s'approprier les oeuvres d'art cachées dans l'hôtel. Contre toute attente, un homme, Ronald Kornblow, se présente pour succéder au malheureux. Kornblow n'a apparemment pas d'autre ambition que de séduire la maîtresse du comte, la belle Béatrice. Cible de plusieurs attentats, il échappe à chaque fois à la mort, grâce à son fidèle garde du corps, Corbaccio, renseigné il est vrai par le valet du comte, Rusty..."
En 2018, Tamás Yvan Topolánszky a réalisé "Curtiz" inspiré de la vie de Michael Curtiz durant le tournage de Casablance et interprété par Ferenc Lengyel et Evelin Dobos. Ce film a remporté le Grand Prix des Amériques à Montréal en 2018. "As America prepares to enter WW2, Hungarian film director Michael Curtiz grapples with political intervention and a dysfunctional relationship with his estranged daughter amid the troubled production of Casablanca in 1942."
"Nous sommes en temps de guerre, monsieur Curtiz, et en temps de guerre, il y a seulement deux camps : eux et nous." C’est au croisement de la grande Histoire et de celle du cinéma que le jeune réalisateur suisso-hongroisTamas Yvan Topolánszky s’est plongé avec Curtiz, son premier long métrage, un film très sophistiqué en noir et blanc, vainqueur du Grand Prix des Amériques en septembre au Festival des Films du Monde de Montréal et qui fera le bonheur des cinéphiles puisqu’il s’immerge au cœur du tournage d’une des œuvres les plus mythiques du 7e art : Casablanca", analyse Fabien Lemercier.
Et Fabien Lemercier de décrire : "Après un prologue dans une salle de projection où un film d’actualité revient sur l’attaque de Pearl Harbour le 7 décembre 1941 et le discours de Roosevelt signant l’entrée en guerre des États-Unis, nous voici dans le vaste bureau hollywoodien de Jack Warner qui discute ave le producteur Hal Wallis (Scott Alexander Young) de l’adaptation au grand écran de la pièce Everybody Comes to Rick's. On évoque un changement de titre, mais aussi le message du film et la personnalité du réalisateur Michael Curtiz (Ferenc Lengyel), coureur de jupons, peu respectueux des délais de livraison et surtout "hongrois" (bien qu’il soit arrivé aux États-Unis 15 ans auparavant et cumule déjà trois nominations à l’Oscar du meilleur réalisateur) comme le souligne Johnson (Declan Hannigan), le suspicieux représentant du gouvernement auprès du studio."
"De fait, comme le montrera la suite et le tournage en 1942 de Casablanca, le cinéaste (amateur de ball-trap) est d’un naturel colérique, orgueilleux et plutôt égocentrique ("Je ne dois rien à personne"). Cependant, à la pression permanente de Johnson qui voudrait faire évoluer le scénario vers une propagande antinazie explicite, s’ajoute pour Curtiz des tourments familiaux avec une sœur menacée qu’il tente d’aider à quitter l’Europe et une fille (Evelin Dobos) qui surgit du néant pour demander des comptes à ce père qui l’a toujours ignorée (après l’avoir installée à New York, avec sa mère, son ex-femme). De sérieux dilemmes qui renvoient le cinéaste au miroir de l’immigrant qu’il était et de l’homme qu’il est devenu, un homme dont l’ambition était de devenir le plus grand cinéaste de tous les temps, mais qui a pour l’instant un tournage à mener à bien et une fin à trouver... ", souligne Fabien Lemercier.
Il conclut : "Avec ce premier long, Tamas Yvan Topolánszky démontre, à tous les niveaux, une très belle maîtrise formelle (favorisée entre autres par la photographie de Zoltán Dévényi et la musique de Gábor Subicz). Évitant astucieusement de montrer les personnages incarnés dans Casablanca par Ingrid Bergman et Humphrey Bogart, Curtiz restitue à merveille la fourmilière des studios hollywoodiens de l’époque (sur les plateaux voisins sont notamment tournés Desperate Journey de Raoul Walsh et Griffes jaunes de John Huston), le génie créatif de Curtiz, les brainstormings autour d’un scénario en work in progress (avec Yan et Rafael Feldman dans les rôles des frères Epstein) et l’impact du climat de guerre sur la production américaine. Un ensemble qui en fait un hommage très réussi à un film culte, à un âge d’or de la production et à un metteur en scène à qui Casablanca vaudra un triomphe aux Oscars en 1944 (meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario)."
"Curtiz a été produit par Claudia Sümeghy pour la société basée à Budapest JUNO11 Pictures, qui assurera elle-même la distribution dans les salles hongroises en février 2019 et qui est en quête d’un vendeur international."
"Curtiz" de Tamás Yvan Topolánszky
Hongrie 2018
Scénario : Tamas Yvan Topolanszky, Zsuzsanna Bak, Ward Parry
Acteurs : Lili Bordán, Evelin Dobos, Caroline Boulton, Nikolett Barabas, Kata Sarbó, Declan Hannigan, Yan Feldman, Björn Freiberg, Rafael Feldman, Scott Alexander Young
"Michael Curtiz" Lyndy Caville
Grande-Bretagne, 2019
Produit par 3DD Productions
Auteur : Sal Caville
Réalisé par Lyndy Caville
Sur Histoire les 31 mai 2020 à 21 h 25, 7 juin 2020 à 23 h 00, 12 juin 2020 à 16 h 10, 16 juin 2020 à 16 h 10, 25 juin 2020 à 16 h 10 et 29 juin 2020 à 16 h 10
"Die Sklavenkönigin" ("The Moon of Israel" ou "The Queen of the Slaves") de Mihaly Kertész
Autriche, Sascha-Film, 1924, 103 minutes
Scénario de Ladislaus Vajda
Adapté du roman de H. Rider Haggard
Musique : Gerhard Gruber (version moderne)
Avec María Corda (Merapi, The Moon of Israel), Adelqui Migliar (Adelqui Millar) dans le rôle de Prince Seti, Arlette Marchal (Userti), Ferdinand Bonn (Ana), Oskar Beregi Sr. (Amenmeses), Adolf Weisse (Pharaoh Menapta), Hans Marr (Moses), Reinhold Häussermann (Pampasa), Georges Haryton (Laban)
"Noah's Ark" de Michael Curtiz
Etats-Unis, 1928, 135 minutes
Produit et distribué par Warner Bros. Pictures
Ecrit par Darryl F. Zanuck (histoire)
Adaptation : Anthony Coldeway
Musique : Louis Silvers et Alois Reiser
Photographie : Barney McGill et Hal Mohr
Montage : Harold McCord
Avec Dolores Costello, George O'Brien, Noah Beery et Myrna Loy
Sortie : 1er novembre 1928 puis le 15 juin 1929
"Les aventures de Robin des Bois" de Michael Curtiz et William Keighley
Etats-Unis, 1938
Scénario : Seton I. Miller, Norman Reilly Raine
Production : Warner Bros.
Producteur/-trice : Hal B. Wallis, Henry Blanke, Jack L. Warner
Image : Tony Gaudio, Sol Polito
Montage : Ralph Dawson
Musique : Erich Wolfgang Korngold
Avec Errol Flynn, Olivia de Havilland, Basil Rathbone, Claude Rains, Melville Cooper, Patric Knowles, Eugene Pallette, Alan Hale, Ian Hunter
Sur Arte le 17 juin 2020 à 13 h 35 Visuels : © Warner Bros
Etats-Unis, 1940
Production : Warner Bros.
Producteurs : Jack L. Warner, Henry Blanke, Hal B. Wallis
Scénario : Seton I. Miller, Howard Koch
Image : Sol Polito
Montage : George Amy
Musique : Erich Wolfgang Korngold
Avec Errol Flynn (Capitaine Geoffrey Thorpe), Claude Rains (Don Jose Alvarez de Cordoba), Brenda Marshall (Donna Maria), Flora Robson (La Reine Elisabeth), Henry Daniell (Lord Wolfingham), Donald Crisp (Sir John Burleson), Alan Hale (Carl Pitt), Montagu Love (le Roi Philippe II d'Espagne)
Sur Arte les 1er mai 2024 à 13 h 35, 19 mai 2024 à 13 h 35
Etats-Unis, 1941, 98 min
Sur Arte le 30 août 2015 à 20 h 45
Auteur : Murray Burnett, Joan Alison
Image : Arthur Edeson
Montage : Owen Marks
Musique : Max Steiner
Producteur/-trice : Hal B. Wallis, Jack L. Warner
Production : Warner Bros.
Réalisation : Michael Curtiz
Scénario : Julius J. Epstein, Philip G. Epstein, Howard Koch
Image : HD, 16/9
Son : Mono
Acteurs : Humphrey Bogart, Ingrid Bergman, Paul Henreid, Claude Rains, Conrad Veidt, Sydney Greenstreet, Peter Lorre, S.Z. Sakall, Madeleine LeBeau, Dooley Wilson, Joy Page, John Qualen, Leonid Kinskey, Curt Bois
Une nuit à Casablanca de Archie Mayo
1946, Visa 5534, 1 h 25
Avec Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Sig Ruman, Dan Seymour, Lisette Verea, Lois Collier, Charles Drake, Frederick Giermann, Lewis L Russell.