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jeudi 14 mars 2024

« Les Ladinos, mémoire juive de la Turquie » de Fabrice Michelin

Présents dans l'actuelle Turquie depuis le IVe siècle avant l'ère commune, comprenant les Sépharades ayant fui l'Espagne en 1492, les Juifs y étaient au nombre de 100 000 au début du XXe siècle, et sont environ 10 000 un siècle plus tard. Un nombre en voie de réduction en raison de la politique du Président Recep Tayyip Erdoğan, cofondateur du Parti de la justice et du développement (AKP), Premier ministre (2003-2014) et Frère musulman. Arte diffusera le 18 mars 2024 à 17 h 20, dans le cadre d’« Invitation au voyage », « Les Ladinos, mémoire juive de la Turquie » de Fabrice Michelin. 

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Langue vernaculaire, le judéo-espagnol - dénommé aussi, selon les lieux (Turquie, Grèce, Bulgarie, Maroc, Egypte, Albanie, etc.) de ses locuteurs, judesmo, spanyolit, djudyo, tetuani, haketiya, spanyol - est une langue judéo-romane (judéo-latine) dont la matrice est le castillan, langue espagnole, du XVe siècle et l'hébreu. 

Ses locuteurs sont des Juifs séfarades descendants essentiellement des Juifs expulsés d'Espagne par le décret de l'Alhambra (1492).

D'origine turque, linguiste émérite, le professeur Haïm Vidal-Sephiha a distingué le judéo-espagnol du « ladino, un judéo-espagnol qui ne se parle pas ». Le ladino (לאדינו en hébreu) est une langue calque, induite par la traduction littérale de l'hébreu en espagnol en gardant la syntaxe hébraïque.

La Shoah a anéanti un grand nombre des locuteurs de judéo-espagnol, qui est étudié dans les universités, en particulier à l'INALCO.

Présents dans l'actuelle Turquie depuis le IVe siècle avant l'ère commune, les Juifs ont subi le statut cruel et infâmant de dhimmis sous le joug islamique.

Les Juifs ayant fui l'Espagne en 1492 se sont en partie dirigés vers l'empire ottoman, intéressé par leur rôle futur dans l'essor de cet empire. 

En 1951, la synagogue Neve Şalom est édifiée à Istanbul. Elle est la cible de trois attentats en 1986, 1997 et 2003.

En 2001, a été inauguré à Istanbul un musée juif. 

En 2015, les autorités turques ont restauré la Grande Synagogue séfarade d'Edirne, ou synagogue d'Andrinople de style néo-mauresque.

Au nombre de 100 000, essentiellement sépharades, au début du XXe siècle, ils sont environ 10 000 un siècle plus tard. Un nombre en voie continue de réduction en raison de la politique du Président Recep Tayyip Erdoğan, cofondateur du Parti de la justice et du développement (AKP), Premier ministre (2003-2014) et Frère musulman.

"Tribun « islamo-populiste » hors pair, Recep Tayyip Erdogan a su jouer, depuis 2002, la carte de la réislamisation en vue de fidéliser son électorat sunnite et de permettre à la Turquie de reprendre pied dans ses anciennes possessions ottomanes (Égypte, Gaza-Palestine, Liban-Syrie, Maghreb, Balkans...). Cette stratégie s'est déployée de façon progressive afin de ne pas braquer ses alliés occidentaux qui l'ont aidé à arriver au pouvoir et à vaincre l'« État profond » kémaliste. Mais, à partir de la fin des années 2000, elle s'est intensifiée à coups de surenchères verbales anti-israéliennes destinées à séduire les millions de musulmans attachés à la cause palestinienne", a analysé Alexandre Del Valle, essayiste et éditorialiste (La vraie nature de monsieur Erdoğan, Politique internationale, n° 148 - Été 2015)

Et Alexandre del Valle de poursuivre : "Plusieurs événements ont marqué la fin de l'amitié turco-israélienne. Le point de quasi-rupture a été atteint avec l'affaire de la flottille de Gaza, en mai 2010, lorsque des commandos israéliens ont tué neuf militants turcs pro-palestiniens à bord d'un ferry turc chargé d'aide humanitaire qui tentait de briser le blocus de Gaza, [cette flottille d'organisations terroristes islamistes visait le blocus israélien, et non celui égyptien, Ndlr]. Un prétexte tout trouvé pour dénoncer l'ex-allié israélien. Ankara a par la suite pleinement approuvé l'obtention, par la Palestine, d'un statut d'observateur à l'ONU, puis appelé à la création d'un « État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale », ce que refuse l'État hébreu, avec lequel la Turquie reste pourtant liée par un traité. Emboîtant le pas à son président, le premier ministre Davutoglu a déclaré, lors d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (à Djibouti, novembre 2012), que les « attaques dans la bande de Gaza - prison à ciel ouvert - sont un crime contre l'humanité ».

Le Président turc a aussi condamné la guerre israélienne Swords of Iron consécutive au djihad palestinien du 7 octobre 2023.

Une diplomatie turque anti-israélienne qui a dissuadé les Israéliens d'y effectuer des séjours touristiques.

« Les Ladinos, mémoire juive de la Turquie » 
« Invitation au voyage » est « le magazine de l'évasion culturelle. Du lundi au vendredi à 17h20 Linda Lorin nous entraîne autour du monde à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel, de lieux qui ont inspiré des artistes, de cités et de cultures uniques et nous invite dans les cuisines et les restaurants du monde entier. Le samedi à 16h35, "Invitation au voyage spécial" propose une escapade à la découverte d'une ville, d'une région ou d'un pays. »

Arte diffusera le 18 mars 2024 à 17 h 20, dans le cadre d’« Invitation au voyage », « Les Ladinos, mémoire juive de la Turquie » de Fabrice Michelin. 

« C’est un chant de survie dans une langue qui doit lutter pour ne pas disparaître : le ladino, la langue des juifs séfarades installés dans l’Empire ottoman depuis leur expulsion d’Espagne par Isabelle la Catholique en 1492. »

« Mais il y a aussi tout ce que les paroles taisent. Les non-dits d’une communauté juive en terre d’Islam qui, pour rester sauve, a dû apprendre à faire profil bas. » 

« Les Séfarades de Turquie ont dessiné la relation complexe que la Turquie d’aujourd’hui entretient avec le monde juif », notamment avec l'Etat d'Israël.


France, 2024, 45 mn
Coproduction : ARTE France, Éléphant Doc
Sur Arte les 18 mars 2024 à 17 h 20, 19 mars 2024 à 8 h 35
Sur arte.tv du 11/03/2024 au 15/06/2024
Visuel : © Elephant Doc

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