mercredi 20 mars 2024

« Balzac, Daumier et les Parisiens. De La Comédie humaine à la comédie urbaine »

La Maison de Balzac présente l’exposition « Balzac, Daumier et les Parisiens. De La Comédie humaine à la comédie urbaine ». Les petits métiers de Paris, les traits de la nature humaine, les évolutions techniques... Balzac les a décrits dans ses romans, Daumier les a croqués dans ses gravures avec le sens du détail, le trait d'humour et la liberté de créer sans le "politiquement correct". En contrepoint, des caricaturistes et illustrateurs proposent leurs visions de thèmes abordés par ces deux génies du XIXe siècle, et des vidéos de l'INA montrant l'éternité de faits déplorés au temps de Balzac et de Daumier.

Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 
Alexandre Soljénitsyne (1918-2008)

« S’il n’existe pas de preuve d’un lien entre Balzac et Daumier, tout laisse à penser qu’ils se sont croisés dans les salles des journaux et chez les éditeurs avec qui ils travaillaient régulièrement. Avec cette exposition, la Maison de Balzac se propose d’établir une correspondance entre dessin et littérature, entre ces deux hommes qui se rejoignent surtout par le regard aigu qu’ils ont porté sur leurs contemporains, brossant un vaste panorama de la société. »
« Cette proximité a maintes fois été soulignée, notamment par Charles Baudelaire qui a écrit « la véritable gloire et la vraie mission de Gavarni et de Daumier ont été de compléter Balzac, qui d’ailleurs le savait bien, et les estimait comme des auxiliaires et des commentateurs ».

« Les concierges, les saute-ruisseaux, les grisettes, les cuisinières, les employés et les petits commerçants trouvent ainsi une large place tant dans La Comédie humaine que dans l’oeuvre gravée de Daumier. »

« Ici comme là, l’observation relève les travers, les petitesses et les ridicules, sans grande indulgence mais avec une attention profonde pour l’humanité. »

« L’exposition propose au sein même de la maison occupée par Balzac de 1840 à 1847, une soixantaine de gravures de Daumier mais aussi quelques-unes de ses peintures, offrant ainsi un dialogue inédit sur deux œuvres qui se répondent et se complètent. »

« Pour enrichir et actualiser ces regards sur les Parisiens, le parcours présente également des dessins de plusieurs caricaturistes et illustrateurs contemporains. »

« Un album est édité à l’occasion de cette exposition, il présente une quarantaine de gravures de Daumier en correspondance avec des citations de Balzac. »

PARCOURS DE L’EXPOSITION

Caricature ou description ?
« La première partie de l’exposition souligne l’intérêt de Balzac et Daumier pour la classification sociale et la justesse de leur analyse, toujours actuelle, du quotidien des Parisiens : incertitudes du transport urbain, surprises de la vie nocturne, gestion des animaux domestiques ou qualité aléatoire des restaurants. »

« Avec La Comédie humaine, Balzac propose une classification des « Espèces sociales » comparable aux travaux menés sur les végétaux et les animaux au siècle précédent.

Les descriptions qui ouvrent les romans campent ainsi des types, celui du commerçant, du notaire ou du petit rentier, caractérisés par un accessoire, une  attitude, une expression. Ces « marqueurs sociaux » – le terme n’existait pas – conduisent, consciemment ou non, à catégoriser les personnes rencontrées, ils fondent la première impression. Un tel processus relève de la caricature et c’est à ce titre qu’il s’apparente au dessin de Daumier. »

« Avec un ton léger et humoristique, les caricatures de Daumier et les descriptions de Balzac sont ainsi mises en regard. »

Parisiens d’hier ou Parisiens d’aujourd’hui ?
« L’exposition présente également des regards contemporains sur les Parisiens croqués par des dessinateurs d’aujourd’hui. Cette partie souligne que si les Parisiens ont changé, les lunettes chaussées par Daumier et Balzac permettent aujourd’hui encore d’observer et de comprendre la société. Sont présentés ici des dessins de Belom, Coco, Fabrice Erre, Faro, Foolz, Gab, Didier Marandin et Robabée. »

Sous la caricature, l’humain
« Enfin, un choix de peintures rappelle que, si Daumier est un grand caricaturiste, ses œuvres peu connues et rarement exposées de son vivant témoignent de la grande profondeur psychologique de son art. De même, Balzac, s’il est sensible à l’importance des premières impressions, sait explorer le cœur de l’homme. » 

« Les personnages de La Comédie humaine se caractérisent par leur humanité. »

« Même les caractères les plus tranchés n’incarnent ni la perfection, ni le mal absolu. Certaines figures atteignent ainsi une profondeur psychologique inégalée. »

« Chez Daumier, la complexité psychologique n’apparaît guère dans les lithographies mais elle s’impose dans ses peintures. Ces productions tardives servies par une qualité de matière, de construction et de couleur qui évoque les maîtres anciens (Rubens, Greuze, Fragonard…), témoignent d’une grande empathie avec les modèles, et d’une humanité confinant à l’universel. Le petit peuple citadin de Daumier s’apparente ainsi aux paysans représentés par Jean-François Millet : même pesanteur des figures courbées vers le sol, même profondeur de l’être humain, isolé dans ses pensées. Bien que postérieures à la mort de Balzac, ces peintures forment un trait d’union spirituel très fort entre Daumier et le romancier. »




Du 22 novembre 2023 au 31 mars 2024
47, rue Raynouard. 75016 Paris
Tél. : 01 55 74 41 80
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
Visuels :
Honoré Daumier, Emotions parisiennes, lithographie, 24 x 24,3 cm © Paris Musées / Maison de Balzac

Honoré Daumier, Robert Macaire - un bon mari, lithographie, 40 x 50 cm © Paris Musées / Maison de Balzac

Honoré Daumier, Les chemins de fer, lithographie, 24,3 x 33 cm © Paris Musées / Maison de Balzac

Honoré Daumier, Mœurs conjugales, lithographie, 34 x 24,2 cm © Paris Musées / Maison de Balzac

Honoré Daumier, Emotions parisiennes, lithographie, 34 x 24,2 cm © Paris Musées / Maison de Balzac

Gab, Réforme du bio..., 2019, 27,5 x 21,5 cm, dessin
Courtesy Galerie Art-Maniak © Gab

Honoré Daumier, Les Joueurs d’échecs, 1863-1867, huile sur panneau, 24,8 x 32 cm
© Paris Musées / Petit Palais

Honoré Daumier, Le Joueur d'orgue de Barbarie, vers 1860, huile sur toile, 34,1 x 25,8 cm
© Paris Musées / Petit Palais
 
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Les citations proviennent du communiqué de presse.

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