Le 7 octobre 2023, durant Sim'hat Torah qui conclut la fête juive de Souccot, le mouvement terroriste islamiste Hamas, lié aux Frères musulmans, a initié, avec d'autres mouvements terroristes islamistes et accompagné de Gazaouis, le « Déluge Al-Aqsa » à partir de la bande de Gaza : tirs de plus de 6900 missiles sur des villes israéliennes - 450 sont retombées dans la bande de Gaza -, invasion du sud du territoire israélien, plus de 1400 civils assassinés, essentiellement israéliens, du bébé à l’octogénaire, viols, plus de 200 personnes kidnappées, plus de 4600 blessés, etc. Des actes commis avec barbarie. L’Etat d’Israël a riposté par « Swords of Iron » (Glaives de fer), guerre existentielle contre le Hamas et d’autres mouvements terroristes islamistes gazaouis. Spécialiste de la dhimmitude et du djihad, l’essayiste Bat Ye’or analyse les modalités et les enjeux de ce djihad qui, au-delà de l'Etat Juif, vise l'Occident.
« Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia » par Bat Ye’or
« L’œuvre de Bat Ye’or et sa réception. Jusqu’où la contradiction est-elle possible ? »
« L’œuvre de Bat Ye’or et sa réception. Jusqu’où la contradiction est-elle possible ? »
« Femmes, Totalitarisme et Tyrannie » sous la direction de Marc Crapez
« Le dernier khamsin des Juifs d’Égypte » par Bat Ye’or
« Le dernier khamsin des Juifs d’Égypte » par Bat Ye’or
« L’exil au Maghreb. La condition juive sous l’islam 1148-1912 » de Paul B. Fenton et David G. Littman
Le terrorisme jihadiste anti-israélien fut défini comme « résistance ». Il permit à Arafat de se revendiquer un « résistant », pareil aux résistants contre le nazisme, bien que son mouvement sous la direction de son oncle, le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, ait été le plus ardent collaborateur du fascisme et du nazisme dès les années 1920 et qu’il ait été formé idéologiquement et militairement par les criminels nazis émigrés en Egypte, Syrie et Irak dans les années 1950.
Au début du XXe siècle, la greffe du nazisme sur l’antijudaïsme musulman démultiplia la haine contre le peuple Juif. Euro-nazisme et islamo-nazisme constituèrent une alliance prégnante en Occident et dans le monde musulman jusqu’à présent.
La victoire des Alliés en 1945 interrompit le génocide des Juifs en Europe, mais la guerre contre eux continua dans les pays musulmans par des massacres répétés, des incarcérations, des expropriations et des expulsions. Le terrorisme contre les juifs palestiniens ne cessa jamais.
Comment qualifiez-vous l’acte initial du Hamas contre l’Etat d’Israël et les civils israéliens ?
Je qualifie cette agression du Hamas contre l’Etat d’Israël et ses civils comme un acte s’inscrivant dans la tradition juridique jihadiste, son éthique, sa stratégie et ses tactiques.
L’histoire des conquêtes islamiques sur trois continents regorge de tels récits.
Dans le passé, les atrocités se produisaient dans toutes les guerres, malgré les initiatives de l’Eglise.
Récemment seulement, à l’instigation du Suisse Henri Dunant (1818-1910), les nations occidentales ont promu des lois humanitaires pour restreindre la barbarie des conflits.
Mais ces lois cependant ne sont pas acceptables pour la majorité des pays musulmans pour deux raisons :
1. Elles s’opposent aux lois du jihad qui est selon les juristes une institution divine normative. Il est tout-à-la fois une idéologie religieuse, un ensemble de lois qui doivent être obligatoirement exécutées, et un code de guerre islamique. Le jihad régit l’ensemble des relations de l’Oumma (communauté des musulmans) avec le monde des Kouffars (mécréants), que ce soit en temps de guerre, de trêves provisoires ou de soumission (dhimmitude).
2. De plus, la loi islamique interdit aux musulmans d’adopter les lois des mécréants, surtout si elles contredisent celles de l’Islam .
Même si des gouvernements musulmans utilisent le langage officiel international et adoptent des politiques modernes, leurs désirs de réformes sont freinés et eux-mêmes sont menacés par leurs peuples travaillés par le radicalisme islamique. Ces derniers ne font aucun mystère de leur volonté de restaurer le Califat dont le siège sera à Jérusalem, dont la désignation musulmane traditionnelle al-Qods est empruntée à l’hébreu Kadosh, et d’où il mènera le jihad mondial.
Je précise qu’il s’agit d’un milliard et demi de musulmans répartis dans 56 pays musulmans avec des implantations importantes en Occident.
C’est dans ce contexte qu’on peut parler de guerres de civilisations, bien qu’il soit impossible de connaître les opinions de chaque musulman.
Pourquoi aucun politicien, officier ou journaliste n’a-t-il qualifié ces actes comme constitutifs du djihad ?
En Occident, le jihad est un mot interdit comme son corollaire, le mot dhimmitude, qui procède du jihad, c’est-à-dire de la conquête d’une terre non musulmane et islamisée par cette conquête.
Les peuples indigènes non-musulmans n’y sont tolérés que s’ils se soumettent aux contraintes juridiques obligatoires de la dhimmitude. La notion de dhimmitude embrasse l’ensemble des lois qui régissent leur statut.
Tous les pays musulmans sont des terres qui furent conquises par le jihad.
L’occultation du jihad en Occident est récente. Elle date de l’alliance de la Communauté économique européenne (CEE) devenue l’Union européenne (UE) avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de ses accords officieux avec les pays de la Ligue arabe (6 novembre et 15 décembre 1973), après la guerre du Kippour.
Le soutien politique européen à Yasser Arafat, qui date de cette époque, eut plusieurs conséquences. Il généra le concept de « peuple palestinien » au lieu de « réfugiés arabes », supprima la notion du « jihad » pour la remplacer par « l’occupation israélienne », une expression qui transférait sur Israël la responsabilité du conflit qui était un jihad.
Cette démarche s’intégrait au projet d’une Europe liée au monde arabe et musulman moyennant son soutien à l’OLP. Dans cette perspective, la Commission européenne et les milieux politiques concernés diffusèrent à tous les niveaux une vaste campagne promouvant la « tolérance éclairée de l’Islam », source des connaissances de l’Europe, la concorde paisible de leurs relations au cours des siècles (mythe al-Andalus) et les bienfaits d’une société multireligieuse.
Le soutien européen à l’OLP, mouvement jihadiste par excellence, occulta la notion même de jihad qui fut remplacée par la culpabilité de l’existence d’Israël. Ce procédé transférait sur le droit souverain d’Israël les causes de la guerre israélo-arabe alors qu’elles s’enracinaient dans le jihad, guerre d’éradication de toute souveraineté non-musulmane. La culpabilisation de l’existence d’Israël pour justifier une idéologie guerrière de conquête mondiale avec toutes ses tactiques terroristes fut la cause déterminante de l’islamisation d’une l’Europe volontairement aveugle durant quarante ans à la menace qu’elle niait.
Sur l’excellente chaîne d’information CNews (télévision française), le sociologue et essayiste québécois Matthieu Bock-Côté, toujours très précis, a exposé la tactique de la subversion du langage et ses méfaits cognitifs.
Professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français, Jacques Ellul y avait déjà consacré plusieurs ouvrages, dont La parole humiliée (Seuil, 1981).
J’ai signalé dans Eurabia : l’Axe euro-arabe le minutieux travail de la subversion du savoir et du langage entrepris par la Fondation Anna Lindh, créée précisément dans le but d’un fusionnement spirituel et culturel entre l’Europe et le monde musulman. Dans L’Europe et Spectre du califat je donne des précisions sur les listes dûment référencées de mots interdits et du langage codé que les gouvernements de l’UE et de Washington imposèrent aux médias.
La subversion du langage vise à remplacer le réel par un ensemble de représentations factices. Celles-ci induisent des conceptions interprétatives fallacieuses. Elaborés dans les années 1973 par les organes de la Commission européenne à la suite des nouvelles politiques pro-OLP adoptées, ces processus cognitifs subversifs construisirent une immense bulle d’inanités infantiles, de contre-vérités et d’absurdités. Aujourd’hui, l’Occident est pris au piège dans ce tissu homogène de duperies.
Mon dernier roman Ghazal (Les Provinciales, 2022) expose cette confrontation entre le sens subverti des mots et l’inexorable dureté du réel.
Dans ce contexte, on doit aussi souligner l’ambivalence des mots utilisés dans des systèmes de pensée opposés. Le mot « paix » n’a pas le même sens en Occident ou en Islam où il désigne l’extermination ou la dhimmitude du mécréant vaincu, c’est-à-dire au mieux la tolérance provisoire de son existence conditionnée à son statut discriminatoire. Il en est de même du mot « justice » souvent invoqué et qui, dans l’slam, exprime la justice de la charia régissant le jihad.
Comment expliquer les manifestations de joie de musulmans au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans d’autres pays ?
Contrairement aux Occidentaux, les musulmans radicaux n’ont aucun complexe quant à leurs desseins impérialistes d’islamiser la planète. Tout acte contre la mécréance est approuvé chaleureusement car, pour eux, c’est l’existence même des mécréants qui est condamnable et non leur suppression.
En Europe, on a tendance à croire que l’antisémitisme ne s’est manifesté qu’en chrétienté.
L’histoire séculaire des persécutions de musulmans contre les Juifs et les chrétiens est emplie d’atrocités similaires à celles commises par Daesh (Etat islamique), le Hamas ou les milices jihadistes qui sévissent en Afrique.
Mais cette histoire fut soigneusement dissimulée par une subversion insidieuse du savoir et de l’Histoire par les organes des groupes Eurabia établis en Europe sous le parrainage de la Commission européenne.
Je rappellerai ici des faits historiques effacés, supprimés, gommés par la « palestinisation » de la culture politique de l’Europe. Chrétiens et musulmans de la Palestine mandataire furent les plus fanatiques adeptes du nazisme dès les années 1920 et ses plus fidèles propagateurs dans le monde musulman. Leurs milliers de volontaires allèrent rejoindre la Wehrmacht et les SS dans le III Reich.
Dans une interview du 11 0ctobre 1947 Abdoul Rahman Azzam, premier Secrétaire-Général de la Ligue Arabe nouvellement créée disait : « [Cette guerre contre les Juifs] sera une guerre d’extermination et un monumental massacre dont on parlera comme des massacres mongols [13e siècle]. Je crois que le nombre de volontaires extérieurs à la Palestine [mandataire, Ndlr] sera plus grand que la population arabe palestinienne, car je sais que des volontaires arriveront vers nous d’aussi loin que les Indes, l’Afghanistan, la Chine… Ce sera l’opportunité d’un vaste pillage… Il sera impossible de maîtriser le zèle des volontaires qui arriveront de tous les coins du monde… » (1)
Dans l’après-guerre, fut créé l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés arabes de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Un grand nombre de ces « réfugiés » provenaient des pays Arabes limitrophes - Egypte Irak, Syrie -, auxquels s’étaient ajoutés les mercenaires musulmans infiltrés dans la Palestine mandataire.
L’historien Efraim Karsh évalue le nombre de ces « réfugiés » entre 583.000 et 600.000 (2) inclus sans doute les mercenaires étrangers mentionnés plus haut par Azzam Pacha, premier Secrétaire général de la Ligue arabe, et confirmés par Yoav Gelber, professeur spécialisé dans l'Histoire d'Israël, dans son livre Palestine 1948. Guerre d’indépendance ou catastrophe ? (3).
Par contre, les réfugiés juifs des pays Arabes, environ un million, ne reçurent aucune aide ni sympathie de personne. Ils ne furent même pas reconnus comme réfugiés. Ils eurent le sort des millions d’autres réfugiés éparpillés sur la planète, hormis les Arabes de « Palestine ».
Les manifestations de joie de musulmans dans divers pays montrent la prégnance fusionnelle du nazisme et du jihadisme, une haine qui se réjouit de la mort et de la souffrance humaines.
C’est cette haine qui organise cette exécration et ce mensonge mondialisés qui incriminent Israël, car depuis 1921 il existe une grande et vaste Palestine qui est la Jordanie. Ce pays arabe et musulman fut découpé dans le territoire de l’Israël biblique. Son roi, fidèle musulman, était prêt à accueillir les réfugiés arabes après les agressions militaires des pays Arabes contre Israël en 1947 et 1967. Mais cette solution qui entérinait l’existence de deux Etats côte à côte, l’un Juif et l’autre Arabe, fut refusée car elle aurait mis fin au conflit.
Or ni l’Europe ni le monde musulman en 1948 n'avaient accepté, et n’ont accepté à ce jour, la restauration d’un Etat juif sur sa terre historique. C’est pourquoi un second peuple palestinien, après le jordanien, fut inventé avec la mission de poursuivre l’œuvre inachevée de Hitler et du grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini.
Quid de la diplomatie des Etats-Unis et de l’Union européenne, et de ses Etats membres ?
L’Europe, les Etats-Unis, et les autres pays de la planète procurent généreusement des milliards à la « cause palestiniste » qui vise factuellement à la destruction de l’Etat juif. Grâce à leur soutien diplomatique et international, cette cause a pu mondialiser sa mission génocidaire dans un langage victimaire. Non seulement l’Europe lui envoie sans compter les milliards gagnés durement par ses propres populations dhimmies taillables et corvéables à merci, mais elle lui construit en Judée et Samarie les fondements d’un Etat visant à remplacer Israël et à devenir le siège d’un califat universel.
L’identité « palestinienne » a, dès le début avec la complicité active d’antisémites européens, usurpé l’Histoire et les droits du peuple Juif qu’elle veut exterminer. Déjà, la géographie biblique est islamisée par « l’esplanade des mosquées » qui remplace le Mont du Temple, la Judée et la Samarie effacées par « l’occupation israélienne des terres palestiniennes » et l’islamisation des sites juifs et des synagogues. Malgré les blocages sur ces sujets, des spécialistes trop nombreux pour être cités, comme Lukasz Hirszowicz, David Motadel, Matthias Küntzel et surtout Jeffrey Herf et bien d’autres encore, ont décrit et dénoncé cette prégnance fusionnelle islamo-nazie génocidaire.
La guerre contre les Juifs dans le IIIe Reich, c’est-à-dire dans de nombreux pays européens débordant dans des pays musulmans, ne s’est pas arrêtée en 1945. Cette collaboration euro-musulmane a continué et continue encore aujourd’hui dans le « palestinisme ».
Par une sorte de travesti pervers de l’Histoire, le destin tragique d’Israël est transféré aux Palestiniens, collaborateurs les plus intransigeants du projet génocidaire hitlérien et les déguise en victimes juives inoffensives des « nazis Israéliens ». Les ressorts de cette perfidie parfaitement apparente sont entièrement élaborés par des officines européennes propalestiniennes nostalgiques du nazisme sévissant souvent dans les clergés des églises réformées et catholiques. (4)
Loin d’être des victimes vulnérables, incapables de se défendre, comme le prétendent les médias européens pour susciter la pitié, les Arabes de la Palestine mandataire auxquels s’ajoutèrent les colons venus en 1949 dans les régions juives annexées par l’Egypte, la Syrie et la Jordanie ont imposé la guerre et le terrorisme nolens volens à de nombreux pays Arabes qui étaient réticents à les suivre. Depuis 1973 ils ont exigé des Etats de la planète le versement de milliards. Or il existe 56 pays musulmans, dont la Palestine/Jordanie où ils pourraient émigrer et vivre de leur travail. (Ndlr : plus des trois quarts de la population Jordanienne sont des "Palestiniens")
Peu de réfugiés fuyant les conquêtes islamiques au cours des siècles sur trois continents et victimes jusqu’à aujourd’hui du jihad, bénéficièrent de telles conditions. Où sont les fiers Byzantins qui régnèrent sur Constantinople ? Que reste-t-il de l’Egypte chrétienne, du christianisme libanais, des chrétiens chaldo-assyriens ? Qui se soucie des Arméniens forcés à un second exode et des Berbères ? Y a-t-il encore des Bouddhistes et des Hindouistes en Afghanistan, au Pakistan ?
Les véritables victimes des politiques « euro-palestinistes » sont les musulmans qui ne voulaient pas la guerre contre Israël, mais qu’ils subirent parce que les Arabes de Palestine l’exigèrent et l’imposèrent à force de menaces. Ces victimes musulmanes sont celles qui voulaient vivre en paix avec les Juifs, des musulmans modernistes et humanistes, opprimés par la réislamisation de leur pays encouragée par l’Occident dans son combat contre le communisme soviétique incarné par l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques). Ce sont ceux persécutés par le khomeynisme soutenu par la France. Et tant d’autres qui se terrent dans une Europe qui, à force de vivre dans le déni du réel et de s’enfermer dans une bulle de mensonges, obsédée par sa haine camouflée d’Israël, gangrenée par ses soumissions corrosives, ses passions nauséabondes, n’est même plus capable d’assurer sa propre sécurité.
Au Hamastan, les milliards de la planète entière affluaient à Gaza, les organes onusiens contemplaient et collaboraient par leur silence et leur argent à la construction aux portes d’Israël de cette ville souterraine monstrueuse où se préparaient la mort et l’extermination. Ils contribuaient aux écoles endoctrinant les enfants à la haine. Et cela avec le consentement actif d’une population que l’on nous décrit victime inoffensive. Au travers de l’UNRWA, les organisations internationales étaient là, présentes dans l’enfer sulfureux de l’abomination contre le peuple Juif et se taisaient depuis des décennies. Ne parlant que pour accuser Israël et non les continuels bombardements du Hamas sur les civils israéliens.
Déjà certains s’agitent, s’inquiétant pour les populations de Gaza qu’ils déresponsabilisent sciemment en les traitant en éternel victimes, alors qu’elles sont solidaires du Hamas pour lequel elles votèrent. Il serait temps de les laisser prendre leur destin en mains pour chasser le Hamas si telle est leur volonté. Ceux qui expriment tant de sollicitude pour les citoyens du Hamastan sont restés muets sur les dangers qu’affrontent les jeunes soldats de Tsahal en y entrant.
L’Europe s’efforce de différencier le Hamas de la « Palestine » pour sauver sa carte politique contre Israël. Il est évident qu’un grand nombre de musulmans dans divers pays, rejettent le Hamas et souhaiteraient vivre en paix avec Israël. Néanmoins, présenter la « Palestine » - quelle superficie ? Quelle langue ? Quel substrat historique ? - comme un agneau inoffensif victime du Hamas et d’Israël comme le fait l’UE, est encore une duperie. Comme les méticulosités langagières pour dissimuler les vérités. De fait, toutes les déclarations du Fatah, de l’OLP, du Hamas confirment cette unité.
Outre la guerre contre le Hamas, y-a-t-il d’autres combats idéologiques ou autres à mener pour compléter la victoire espérée d’Israël ?
Le combat d’Israël le dépasse car les Israéliens se battent contre l’idéologie de haine planétaire du jihad. On a vu la cruauté de Daesh (ISIS) en Syrie et en Irak contre les populations locales où il n’y avait aucun Juif. Déjà les voix habituelles se lèvent pour incriminer la politique d’Israël dans les crimes commis en France par des jihadistes.
C’est pourquoi je rappelle que les Juifs ne sont pas les cibles exclusives de ces derniers et que depuis treize siècles, bien avant la restauration de l’Etat d’Israël, un sort semblable sinon pire était infligé aux chrétiens, apostats, associationnistes (associant d’autres dieux à Allah), idolâtres (adorateurs d’images et de statues) et païens, et que les religions entrant dans ses catégories sont bien définies jusqu’à aujourd’hui. Pour ne pas attiser les haines je m’abstiendrai de les préciser.
La mondialisation du jihad au nom de la « Palestine » contre Israël, thème fondamental du nazisme, fut repris dès les années 1970-80. L’Europe s’y associa par intérêt, et ce compagnonnage jihadiste fut aussi l’occasion de conquérir et d’islamiser ces terres si longtemps convoitées et jadis interdites de la mécréance des adorateurs d’images, de statues et de divinités plurielles. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du peuple d’Israël que la cible qui les vise se retourne contre ceux qui l’envoie.
Aussi compte tenu de la globalité du jihad, il faudrait que le système et l’idéologie jihadistes soient interdits par l’ONU. Nombre de musulmans se sentiraient libérés de l’obligation de haïr et pourraient sans problèmes s’intégrer à la communauté internationale tout en gardant leur éthique religieuse.
Un autre combat consisterait à lutter contre l’ignorance généralisée et intentionnelle régnant en Europe sur l’histoire de l’expansion islamique, de son idéologie et de ses institutions structurelles. Il s’agit là d’acquérir des connaissances élémentaires sur d’énormes espaces géographiques et de nombreux peuples, y compris ceux qui y furent exterminés.
J’ai été sidérée d’entendre à la télévision des journalistes parler de la guerre du Hamas contre Israël exclusivement à l’intérieur de la bulle déformatrice des concepts occidentaux qui n’ont aucune valeur ni signification dans la civilisation islamique.
La palme revient à une émission de LCI où le mot jihad ne fut jamais prononcé dans les discussions sur l’agression du Hamas, alors qu’il en est le moteur essentiel. Il fut remplacé par le désespoir du « peuple palestinien », la « cruauté de l’occupation juive en Judée », la « vengeance juive » doublée et même triplée par rapport à l’offense, les « fanfaronnades » d’une armée somme toute « peu aguerrie »… Rires et allusions sous-entendues dans l’entre-soi vous ramenaient dans les années 1930. Demain on parlera de l’occupation française en France !
On se rend compte alors du vide cognitif résultant du manque de tout repère historique et du foisonnement d’anachronismes.
Pis : cette vacuité expose l’intégration inconsciente dans la mentalité européenne de la version islamique de l’Histoire avec ses critères éthiques. Une civilisation qui se détruit au point de se voir à travers le prisme de son ennemi se condamne à mourir. Après l’attentat à Bruxelles (16/10/23), un orateur franco-arabe s’efforça de démontrer que l’essor du jihad actuel était imputable à Israël ! Or le jihad est l’armature originelle de l’islam et elle en fut la première institution dès le septième siècle.
Les apprentis-sorciers qui suscitèrent les « printemps arabes » et semèrent le chaos, sont à l’œuvre dans « l’automne israélien » et annoncent leurs buts : la création de la seconde « Palestine » en Judée-Samarie, avec Jérusalem comme capitale et le retrait d’Israël sur les lignes d’armistices de 1949, ou « frontières d’Auschwitz » selon l’expression du diplomate israélien Abba Eban.
Des manifestations de milliers, voire de dizaines de milliers d’individus, en soutien à la « Palestine » ou pro-Hamas se multiplient en Europe, en Amérique du Nord et en Australie dans le silence de la quasi-totalité des intellectuels, artistes ou élus musulmans sur la barbarie génocidaire du Hamas. Ces défilés sont interdits en Allemagne, en France.
On observe la recrudescence du nombre d’actes antisémites, notamment en France où apparaît l’alliance islamo-gauchiste. Le gouvernement français craint « l’importation du conflit israélo-palestinien ». Les Juifs français sont isolés et craignent pour leurs coreligionnaires israéliens ainsi que pour les répercussions dans l’hexagone.
Sur CNews, le 14 octobre 2023, l’essayiste Alain Finkielkraut a redouté « l’importation des pogroms dans la société française ».
« C'était une grave erreur de laisser entrer autant de gens de culture, de religion et de concepts totalement différents, car cela crée un groupe de pression à l'intérieur de chaque pays qui a fait la même chose », a déclaré Henry Kissinger, ancien chef de la diplomatie américaine, âgé de 100 ans, d’un entretien accordé à la première chaîne allemande Welt TV. Il a ajouté qu’il était « douloureux » de voir ces manifestants se réjouir à Berlin de l’agression contre Israël.
Pourtant, des politiciens demeurent réticents à admettre les effets négatifs graves d’une immigration de masse ne partageant pas les valeurs des sociétés les ayant accueillis…
Il était évident dès le début que cette immigration de masse importerait les conflits jihadistes qui sont constitutifs de sa civilisation. Je l’avais écrit dans une interview datant de 1994. Le refus de s’intégrer au milieu mécréant et d’adopter les lois des mécréants est conforme aux lois de la charia. Rien de nouveau, ces textes répétitifs dans le droit musulman existent depuis le VIIIe siècle. Avant même l’agression jihadiste du Hamas, d’incommensurables difficultés se manifestaient à tous les niveaux dans les sociétés occidentales indépendamment d’Israël. Les concepteurs européens des politiques migratoires en Europe se prévalaient de leur alliance avec l’OLP pour garantir leur sécurité. Ils ignoraient que les versets anti-juifs y associent souvent le chrétien parfois plus durement que les juifs. Le jihad contre Israël n’exclut pas celui contre les chrétiens, les Croisés et les autres catégories. Ce n’est pas parce que l’Europe s’est cachée derrière le jihadisme pour supprimer Israël, ce qu’elle n’ose plus faire depuis la Shoah, qu’elle sera épargnée.
Le problème qu’il nous est difficile de résoudre est que sommes confrontés à deux types de guerre.
D’une part, la guerre occidentale avec ses garde-fous et des conventions limitant la barbarie des combats par la protection des populations civiles.
Et, d’autre part, une guerre déclarée d’institution divine par le droit islamique depuis le VIIIe siècle exigeant que les juifs et les chrétiens soient combattus jusqu’à ce qu’ils embrassent l’islam ou paient la jizya. Cette guerre ordonne de tuer des civils, des moines, des vieillards et des personnes faibles, aveugles ou malades ; si on ne les tue pas, on les réduit en esclavage. Femmes et enfants sont emmenés et serviront de rançons. S’il se trouve des musulmans parmi les mécréants, il est permis de les sacrifier pour obtenir la victoire. La cruauté est recommandée pour épouvanter l’ennemi. Ces quelques éléments qui figurent en détails abondants et explicites dans les innombrables traités sur le jihad, sont appliqués par les mouvements islamistes et notamment sous forme de terrorisme.
La question est la suivante : lorsque l’on est confronté à ce type de guerre, comment y répondre ? Doit-on respecter les critères humanitaires ou doit-on répondre à l’adversaire avec ses armes ? Je ne crois pas que nous pouvons répéter cette cruauté sur des êtres humains. La discussion publique de la nature et des procédés du jihad aurait pu conduire à sa répudiation par les autorités théologiques et politiques musulmanes. Mais les élites occidentales ont préféré occulter le jihad et abuser leurs populations par des fariboles sur le « vivre ensemble et la « société multiculturelle ».
Le 10 octobre 2023, le Hamas a publié une déclaration désignant le vendredi 13 octobre 2023 comme jour de mobilisation générale pour les opérations « Inondations d'Al-Aqsa » : « C’est un jour pour sacrifice, héroïsme et dévouement ».
Le 13 octobre 2023, à Arras (Pas-de-Calais), Mohammed Mogouchkov, Tchétchène né en 2003 en Russie et vivant en France depuis 2008, fiché S, islamiste comme son père et son frère, a égorgé Dominique Bernard, professeur agrégé de lettres moderne au lycée Gambetta, en criant « Allah Akbar ». Presque trois ans, jour pour jour, après la décapitation de Samuel Paty par Abdoullakh Anzorov, Russe d'origine tchétchène alors âgé de 18 ans, au statut de réfugié et au cri d’« Allahou Akbar ! »…
Médias et politiciens peinent à comprendre la puissance de l’appel au djihad et à qualifier l’auteur de terroriste…
Depuis longtemps, l’Occident est confronté au jihad sur son propre territoire. Il y a répondu en rejetant sur Israël la culpabilité des attentats, en multipliant les donations aux mouvements jihadistes dont l’OLP, ou par les campagnes de propagande pour la seconde « Palestine », ou encore en limitant davantage les droits démocratiques des peuples européens sous prétexte de lutter contre « l’islamophobie », ou par l’invocation de la pauvreté ou de la stigmatisation des immigrés. Depuis quarante ans, ses politiciens ont éliminé de l’Histoire et du vocabulaire le jihad. Ce n’était pas le jihad qui provoquait la guerre contre Israël, c’était Israël qui était fautif d’exister !
La plupart des Etats arabes, notamment l’Egypte, ne sont pas favorables aux jihadistes, aux Frères musulmans et aux mouvements radicaux qui risquent de provoquer de graves troubles dans leur pays et dans leurs relations internationales. Ils sont prisonniers de leurs peuples radicalisés et d’un conflit que beaucoup n’ont jamais voulu, mais qui leur fut imposé par des dirigeants arabes dans la Palestine mandataire et leurs soutiens occidentaux.
De fait, la bataille que devrait mener l’Occident est contre le jihad, et non contre Israël. Si l’Occident et surtout l’Europe se trompent d’ennemis, c’est l’ensemble du monde occidental qui sera détruit par le triomphe de la barbarie jihadiste, du refus des souverainetés « mécréantes » et de leur humiliation dans la dhimmitude.
Voilà ce qui se joue maintenant dans la bataille d’Israël pour affirmer son droit de vivre libre dans sa patrie.
(1) Pour plus de détails sur cet interview, voir David Barnett et Efraim Karsh « Azzam’s Genocidal Threat », dans Middle East Quarterly, Fall 2011, vol. 18, n°4, pp. 85-88.
(3) Yoav Gelber, Palestine 1948. Guerre d’indépendance ou catastrophe ? Les provinciales 2013 (eng. 2001-2006, hébreu 2004) traduit de l’anglais par Claire Darmon.
(4) Voir Bat Ye’or, Juifs et Chrétiens sous l’Islam. Les dhimmis face au défi intégriste, Berg International « Pensée Politique et Sciences Sociales », Paris, 1994, chap. IX
Visuel :
Ce drapeau israélien est composé de visages de victimes du Hamas le 7 octobre 2023.
Magistrale démonstration qui devrait être enseignée au plus vite...
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