Véronique Chemla: « Mémoire

Dans le cadre des Journées Européennes de la Culture et du Patrimoine Juifs (JECPJ) et avec le soutien du Ministère de la Culture, la galerie Saphir présentera le projet/exposition « Mémoire » d’Inna Sandler, artiste, illustratrice et graphique née en 1976 à Tachkent (Ouzbékistan).

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« Mémoire » d’Inna Sandler

Inna Sandler est née en 1976 à Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan), Etat situé en Asie centrale et alors dans l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS).

Elle est diplômée de l’Ecole nationale des Beaux-arts d’Ouzbékistan.

Elle est membre de l’Union créatrice de l’Académie des Beaux-arts d’Ouzbékistan et, en France, de la Maison des Artistes.

Parmi ses expositions, citons « Inspiration Française », projet de l’ambassade de France en Ouzbékistan 2020, le projet de la Délégation de l’Union européenne (UE) en Ouzbékistan – une exposition virtuelle « Connexions : 12 Symboles et Significations », le 49e Golden Pen de Belgrade (Serbie), la 14 Biennale internationale de l’Illustration (Serbie, 2017), « Altérité » à la Galerie Anthony Roth (Paris, 2019), « Promenades sur l’infini » (Cité Internationale des Arts, Paris, 2017).

Inna Sandler collabore notamment avec le Goethe-Institut Tachkent, la Konrad-Adenauer Foundation et l’UNESCO.

Elle est l’auteure des illustrations, des couvertures, de la conception et de la mise en page d’une trentaine de livres parus entre 1998 et 2023.

A la galerie Saphir, le projet « Mémoire » d'Inna Sandler « est une tentative de résurrection artistique et plastique (peintures et installations) - étayée par des textes et des documents - de personnes réelles, ses proches, des membres de sa famille, une famille juive d'Europe (Ukraine) et d'Asie centrale. Leurs vies s'imbriquent dans l'histoire humaine et la mémoire de l'époque. »

« Cette histoire a gravement affecté le sort de chacun d'entre eux (la Grande Famine en Ukraine, la dékoulakisation de Joseph Staline, la Deuxième Guerre mondiale et la Shoah) ».

« Il ne reste que la Mémoire, un réservoir gigantesque d'amour et de perte, de bonheur, de misère, de rêves... les yeux, les visages, les sourires – un fragment de l'univers du passé... »

« A partir de vieilles photos pieusement conservées, Inna Sandler invoque la mémoire de ses ancêtres, mémoire emblématique du destin de tout un peuple, le peuple Juif chassé et déplacé d'Europe en Asie et fait resurgir dans ses compositions les destins brisés de chacun. »

« J'entends et j'oublie,

Je vois et je me souviens,

Je fais et je comprends. »

Confucius

Inna Sandler a expliqué :

Les textures du bois, du métal et du papier ont leur propre caractère, bien spécifique et différent des autres. La texture des matériaux naturels nous pousse à la prise de conscience et à la compréhension de la nature et de l'essence de la vie... du destin... de la « texture d'un individu »...

La texture de vieilles photographies, quelque chose que nous percevons au toucher... Peut-être est-ce la texture du temps, du charisme... Les visages de ces gens dans les photographies du passé... Nous y cherchons les réponses aux questions sur le sens de la vie. Mais la génération de ceux qui auraient pu y répondre est déjà partie... Il ne reste que des questions auxquelles personne ne pourra répondre. Des réponses que nous ne connaîtrons jamais. Il reste la mémoire, rien que la mémoire, un réservoir gigantesque composé d'amour et de perte, de bonheur, de misère, de rêves... L'écheveau des destins des proches, les yeux, les visages, les sourires – un monde entier, un fragment de l'univers du passé...

La série d'œuvres « Mémoire » se base sur des photographies de personnes réelles (mes proches, des familles juives d'Europe et aussi d'Asie Centrale) dont les vies sont entrelacées avec la mémoire historique et humaine, ainsi que sur la compréhension de leur destins tragiques. Le chemin de l’Histoire a gravement affecté le sort de chacun d'eux... »