Arte diffusera le 5 septembre 2023 dès 20 h 55 « Djihad sur l'Europe », série documentaire en trois parties de Magali Serre. « Archives souvent inédites et témoins de premier plan racontent en trois volets denses et précis l'histoire trop longtemps ignorée d'un djihadisme européen toujours à l'œuvre. »
La Présidence Hollande, les gouvernements Ayrault, Valls et Cazeneuve, c'était bien pour les Français Juifs ?
« Nos années de plomb - Du Caire au Bataclan : Autopsie d'un désastre » par Philippe Cohen-Grillet
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« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
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« Terrorisme, raison d'Etat » par Ilan Ziv
« L'argent de la terreur »
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« De Londres à Copenhague en passant par Paris, Madrid ou Bruxelles, ils explorent avec une exhaustivité inédite à la télévision le territoire mouvant du djihadisme européen, grâce à des archives saisissantes, dont certaines n’avaient jamais été montrées jusqu’ici, et des entretiens approfondis avec des témoins de premier plan – anciens djihadistes "repentis", mais aussi chercheurs, policiers, journalistes... »
« Cette remarquable synthèse permet de comprendre comment ce phénomène en constante évolution a profité des failles des démocraties européennes, » notamment de leur ignorance de l'islam, du djihad, de la dhimmitude...
« Et rappelle qu'il constitue pour l'avenir un enjeu décisif, non pas seulement sécuritaire, mais aussi politique. »
Cette série présente une série chronologique d'attentats en omettant des informations indispensables pour la compréhension de ce djihad : quid des Etats-sponsors (Iran, Qatar) des djihadistes, de leurs médias et de leurs "proxies", mouvements locaux qu'ils subventionnent ? ? Comment expliquer le "homegrown terrorisme" (« terrorisme domestique » ou « terrorisme de l’intérieur ») ? Quid de la diplomatie des Etats et de l'Union européenne (UE) ? Quid de Palestiniens, à la fois terroristes mûs par la même idéologie djihadiste et "membre de la Cause" invoquée par des djihadistes, tel Mohamed Merah ? Quid d'Israël comme allié des services de renseignements - partage d'informations sensibles ayant évité des attentats en Europe - et de Défense d'Etats européens ? Quid de l'immigration en 2015 de plus d'un million d'individus, provenant majoritairement du monde musulman, et dont certains, envoyés par l'Etat islamique, ont commis les attentats du 13 novembre 2015 ?
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« En 1989, alors que l'Occident célèbre la fin d'une guerre froide qu'il pense avoir gagnée, ces quelques milliers d'"Arabes afghans" vont allumer les braises de nouvelles guerres, selon des méthodes qui ne seront comprises qu'après le 11 septembre 2001 ». Non, Israël avait tragiquement subi ce djihad.
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« Des dynamiques semblables s'enclenchent au Danemark et en Belgique. »
« Les premiers attentats suscités par cet activisme encore sous les radars ont lieu aux États-Unis (World Trade Center, 1993) et en France (Paris, 1995), mais ne permettent pas de prendre conscience du phénomène. » Quid des attentats à Paris, au drugstore Publicis Saint-Germain ou contre la synagogue rue Copernic ?
« Le 11 septembre 2001, Al-Qaïda, qui a utilisé ses relais en Europe pour organiser les attentats les plus meurtriers de l'histoire à ce jour (2 977 morts), émerge comme un acteur global en sidérant le monde entier. »
« S'y développent d’inédites théories du djihad, dans lesquelles l'Europe constitue le "ventre mou" d'un Occident qu'il faut mettre à genoux. »
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« En France, en 2012, l'équipée meurtrière de Mohamed Merah, interprétée à tort comme la dérive d'un "loup solitaire", résulte en réalité de réseaux qui ont commencé à se mettre en place une dizaine d'années plus tôt dans le Sud-ouest. »
« En parallèle, une guerre de plus en plus dévastatrice succède en Syrie à l'éphémère "printemps arabe". Le pays devient un nouveau théâtre du djihad global et européen. »
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« Après une vague terroriste sans précédent sur le continent (attentats de Paris en janvier et novembre 2015, puis Bruxelles et Berlin l'année suivante...), la coalition militaire occidentale, alliée aux forces kurdes, provoque l'effondrement de Daech. » La Russie y a contribué.
« Mais l'affaire des caricatures resurgit en France à la suite de l'assassinat du professeur Samuel Paty, en 2020, et de nouveaux enjeux émergent avec la question du rapatriement des hommes, femmes et enfants enrôlés sous la bannière de l'État islamique. »
« Dans un climat de tension politique grandissant dans tous les pays concernés, le djihadisme européen est-il en passe de se configurer à nouveau ? »
« Faux prophètes »
« Père fondateur
Au début des années 1980, le Palestinien Abdallah Azzam, savant islamiste passé par différents pays arabes avant de prendre fait et cause pour les moudjahidine afghans, théorise le djihadisme global. Il fait de l'invasion soviétique un "assaut mécréant contre l'islam mondial, que tous les fidèles qui le peuvent ont le devoir de combattre", résume Hugo Micheron. »
« Mentor du jeune Saoudien Oussama ben Laden, qui le finance grâce à sa fortune familiale, Azzam organise dès 1984 à Peshawar, au Pakistan, le recrutement de combattants étrangers par le biais d'un "Bureau des services" devenu légendaire, car il donne naissance à Al-Qaïda ("La Base"). »
« Tué en 1989 dans un attentat à la bombe, il reste une figure fondatrice qui a amalgamé divers courants radicaux, issus des Frères musulmans égyptiens et du salafisme saoudien, que représente Ben Laden. Disciple devenu rival, celui-ci aura le champ libre après sa mort pour passer d'une logique défensive à un mot d'ordre offensif.
Minorités agissantes
"Au départ, l'Occident n'a pas compris la dimension internationale du djihadisme, souligne le chercheur. Dès le retrait soviétique, ces 'Arabes afghans' vont investir de nouveaux conflits : l'Algérie, puis la Bosnie, dans les années 1990. Ils vont ensuite s'implanter en Europe, notamment à Londres, pour recruter des soldats. C'est le début de l'histoire européenne du djihadisme."
« Combattants ou prédicateurs, ces vétérans ne sont alors que quelques dizaines dans l’Union européenne (UE). »
« Vingt ans plus tard, vers 2015, les filières syro-irakiennes de Daech vont recruter quelque 6 000 Européens, soit cent fois plus, mais ils représentent encore une part infime de la population du continent (avant le Brexit, plus de 508 millions d'habitants, dont 26 millions de musulmans). »
« L'impact du djihadisme s'avère pourtant sans commune mesure avec ses effectifs. D'abord en raison des attentats qui se sont succédé sur le sol européen, de leur bilan (quelque 800 morts et 5 000 blessés) et de l'arsenal sécuritaire qu'ils ont suscité ; mais aussi, poursuit Hugo Micheron, parce que le mouvement a entretenu la confusion entre son idéologie totalitaire et l'islam lui-même, en "détournant et accaparant des symboles qui appartiennent à tous les musulmans", pour s'autoproclamer leur avant-garde.
L'islam en otage
« En parallèle, le salafisme, qui ne prône pas la violence en tant que telle, exerce une influence grandissante, dont on mesure mal la réalité et les contours, faute de l'avoir étudiée. »
« Inexistant dans les années 1990, il est relayé aujourd'hui par "quelques dizaines de milliers d'individus très organisés, notamment sur les réseaux sociaux, qui diffusent leurs normes rigoristes bien au-delà de leurs cercles, en se réclamant d'une nouvelle pureté religieuse", précise le chercheur. »
« Dans les années 2000, le recrutement djihadiste a profité de l'implantation locale d'activistes salafistes, par exemple dans les quartiers de Molenbeek, à Bruxelles, ou autour de la mosquée londonienne de Finsbury Park, un temps le siège de ce qu'on a appelé le "Londonistan".
"Les anciens djihadistes que nous avons interviewés témoignent de cette porosité", ajoute Hugo Micheron.
« Mais les démocraties européennes, tétanisées par le terrorisme, n'ont su lui apporter qu'une réponse sécuritaire, et non politique, estime-t-il. Enfermés "dans une gêne qui confine au déni", les gouvernements ont laissé le champ libre, aussi, à l'extrême droite. "Le silence qui perdure laisse prospérer le djihadisme, auquel on reconnaît ainsi tacitement une forme de légitimité à représenter l'islam, et en miroir, ce populisme qui cible tous les musulmans."
"D’où vient le jihadisme ? Où va-t-il ? Depuis l’effondrement de Daech en Syrie, ces interrogations semblent avoir disparu du débat public. Certes, les affaires qui émaillent tragiquement l’actualité rappellent que le sujet du terrorisme islamiste est loin d’être réglé. Mais en dehors des attentats, il est urgent de comprendre ce qui a permis au jihadisme de devenir, en l’espace d’une génération, un enjeu politique, sociétal et démocratique de premier plan. Hugo Micheron retrace avec précision ce qu’est le jihadisme depuis 1989, au-delà de la simple menace sécuritaire et du seul cas de la France."
"Il propose la première histoire du jihadisme européen, un phénomène d’abord ignoré, dont les transformations sont passées inaperçues et dont les implications sont considérables pour les équilibres actuels et futurs des démocraties européennes. C’est un récit à hauteur d’hommes et de femmes, sur plusieurs continents, qui permet de comprendre pourquoi l’Europe a été autant frappée par les attentats, de Stockholm à Madrid en passant par Nice, Paris, Londres et Berlin. Il éclaire la nature du jihadisme en Occident, ses métamorphoses passées et présentes, et nous fait prendre conscience des enjeux de la décennie à venir, car c’est quand on s’y attend le moins que les attentats nous frappent."
France, 2023
Producteurs : Olivier Mille, Artline Films
Coproduction : ARTE France, Artline Films, avec la participation d'Histoire TV, RTBF, RTS
Auteurs : Magali Serre, Hugo Micheron
Sur Arte :
1ère partie (53mn) : 5 septembre 2023 à 20 h 55
2e partie (53 mn) : 5 septembre 2023 à 21 h 45
3e partie (53 mn) : 5 septembre 2023 à 22 h 40
Sur arte.tv du 29/08/2023 au 09/03/2024
Visuels : © D.R. - ARTLINE FILMS
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