mercredi 5 juillet 2023

« Les soldats du désert. Leclerc et les Britanniques (1940-1943) »

Le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin propose l’exposition « Les soldats du désert. Leclerc et les Britanniques (1940-1943) ». A l'appel du général de Gaulle, l'épopée militaire passionnante de Français Libre alliés des Britanniques refusant l’armistice de juin 1940 et luttant victorieusement en Afrique contre les forces italiennes, l’Afrikakorps, et dans le désert.

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Le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin « s’intéresse à une période singulière et épique de la Seconde Guerre mondiale. Alors que la France est aux mains de l’Allemagne nazie, quelques Français décident de continuer le combat. »

« Philippe de Hauteclocque dit « Leclerc » est de ceux-là. En août 1940, le général de Gaulle l’envoie en Afrique équatoriale pour rallier des territoires à la France Libre. Puis il lui confie une nouvelle mission : prouver que les Français Libres n’acceptent pas l’armistice de juin 1940 et continuent la guerre. Dans le désert de Libye, avec l’aide des Britanniques, Leclerc lance sa petite colonne de soldats contre les postes italiens, écrivant ainsi l’épopée saharienne de la France Libre. »

L’exposition « retrace cette histoire, du Nigeria au Tchad, des oasis de Libye jusqu’en Tunisie. Au fil des missions en pirogue, des reconnaissances, des raids dans un environnement hostile, on découvre les portraits de ces soldats, connus ou inconnus, mais aussi une fraternité d’armes entre Français Libres et Britanniques face aux ennemis : les forces italiennes, l’Afrikakorps, le désert. »

Une « cinquantaine de pièces rarement exposées - films, photographies, armes, uniformes, équipements et autres pièces militaires parfois réinventées pour affronter le désert - plongent le visiteur au cœur du Sahara. »

« Ces pièces sont issues pour moitié des collections propres du musée, qui propose une synthèse de cet épisode historique dans une des salles du parcours permanent. L’exposition temporaire est un approfondissement de l’histoire des Français Libres de la colonne Leclerc, mettant en exergue les nécessaires relations avec les alliés britanniques. Portraits, documents, objets et photographies font le récit d’un engagement différent mais solidaire. »

L’exposition « présente également de nombreuses pièces provenant de musées partenaires en France et à l’étranger, tels que le musée de l’Ordre de la Libération, le musée de l’Armée, le musée de Strasbourg, l’lmperial War Museums et le National Army Museum de Londres. »

Le commissariat est assuré par Sylvie Zaidman, conservatrice générale et directrice du musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin.

Le conseil scientifique est composé de Christine Levisse-Touzé, historienne, conservateur général honoraire du Patrimoine de la Ville de Paris, directeur de recherche associé émérite à Sorbonne Université, du Général (2s) Jean-Paul Michel, président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque, de Gavin Mortimer, écrivain et historien britannique, et de Robert Rumble, conservateur à l’Imperial War Museums.

UN ÉPISODE D’UNE VASTE HISTOIRE
« En cet été 1940, la France du gouvernement de Vichy a négocié un armistice avec les Allemands et quitte la scène de la guerre. Le Royaume-Uni reste seul contre le Reich et l’Italie. Il s’appuie sur toutes les forces qui viennent rejoindre Londres, dont celles du général de Gaulle. Pour le chef de la France Libre, il est impératif que la France reprenne place dans le conflit. « 
« Dès septembre 1940, loin des capitales européennes, les chefs de guerre italiens et britanniques s’efforcent de conquérir la maîtrise de la Méditerranée et l’accès au canal de Suez. Plus loin encore, de l’autre côté de la Libye, une petite colonne de Français Libres du Tchad, commandée par le colonel Leclerc mène des raids sur les positions italiennes.
Comme les nommera Malraux, ce sont des « clochards épiques » qui dépendent de l’approvisionnement en matériel et armes britanniques. La victoire que remporte Leclerc avec 400.hommes le 1er mars 1941 à Koufra, un fort italien au milieu du Sahara, sera la première réussite autonome de la France Libre. »
« L’exposition mène le visiteur du Nigeria britannique, où atterrit Leclerc en août 1940, au Cameroun, pris par les Français Libres quelques semaines plus tard, mais aussi au Tchad et dans les oasis italiennes de Libye, attaquées par la colonne Leclerc, et jusqu’en Tunisie pour affronter l’Afrikakorps. »

DES PERSONNALITÉS FORTES
« Cette histoire n’aurait pu s’écrire sans l’action d’hommes aux forts caractères. Ce sont d’abord les chefs, Winston Churchill et Charles de Gaulle, qui mènent le combat, non sans moments orageux entre eux. »
« Sur le terrain, rien n’aurait pu se faire sans des personnalités décidées, au premier rang desquelles Philippe de Hauteclocque, jeune capitaine français qui rallie le général de Gaulle pour continuer à se battre. Chargé de mission politique et militaire, il apprend rapidement à maîtriser les situations et les hommes et devient un chef de guerre de la France Libre. »
« Durant cette « épopée des sables », il rencontre des Britanniques aussi volontaires qu’audacieux. Parmi eux Ralph Bagnold, un « maître saharien ».
« Spécialiste de la navigation dans le désert, il est à l’origine du Long Range Desert Group (LRDG) : une formation motorisée légendaire conçue pour mener des raids loin derrière les lignes italiennes. C’est Bagnold qui prend contact avec les Français Libres du Tchad pour obtenir le ravitaillement de ses patrouilles motorisées.
« Côté français, de nombreux portraits de soldats et officiers incarnent et racontent cette « colonne Leclerc », comme le lieutenant-colonel Jean Colonna d’Ornano. Méhariste renommé, il participe au ralliement du Tchad pour la France Libre. En novembre 1940, désireux de se battre, il négocie sa participation au raid britannique contre Mourzouk. L’opération est un succès, mais, touché à la gorge, Colonna d’Ornano est le premier mort au combat de la France Libre. »

DES OBJETS DE LÉGENDE
« Pour accompagner la découverte de l’épopée de la colonne Leclerc, les fonds du musée et de grandes institutions partenaires ont été mis à contribution. »
« Le visiteur pourra ainsi voir des équipements du LRDG prêtés par l’Imperial War Museums ou le National Army Museum, dont le fameux insigne des « scorpions du désert ». La victoire de Koufra sera évoquée grâce à l’authentique appareil photographique qui a permis de réaliser la prise de vue aérienne de l’oasis de Koufra le 31 décembre 1940, conservé par le musée de l’armée. Seront aussi présentés le fanion pris à la Sahariana, prêté par le musée de Strasbourg, et l’uniforme et les boussoles d’André Geoffroy, de la 2e compagnie de Découverte et de Combat (provenant du musée de l’Ordre de.la Libération). »

UNE PLONGÉE DANS LES SABLES DU DÉSERT
« Très évocatrice, la scénographie signée Alexis Patras et le graphisme de Tania Hagemeister sont imaginés à partir des collections photographiques du musée. Ils sont pensés comme une immersion dans l’immensité du Sahara, avec une approche résolument graphique du désert. »
« Alors qu’une grande fresque chronologique situe tous les événements, le parcours présente des portraits et des focus thématiques dévoilant une grande histoire politique, mais aussi une aventure humaine et militaire. Extraits de lettres, témoignages de ces soldats, ou encore archives filmées provenant de diverses sources (ECPAD, IWM) : ces voix et ces images incarnent cette aventure et accompagnent la visite. »
Des dispositifs interactifs et innovants
« De nombreux dispositifs de médiation numérique conçus et réalisés par Opixido invitent les plus jeunes à l’expérience du terrain. Ils permettent d’appréhender la lutte contre les conditions extrêmes d’un désert hostile, ou encore de voir les procédés de désensablement des véhicules motorisés. Des jumelles disposées en divers endroits du parcours proposent des points d’observation redonnant tout leur relief aux dunes sahariennes, grâce à des photographies d’archives traitées spécifiquement. Pour aller plus loin, des cartels numériques invitent à la manipulation d’équipements techniques : boussole, émetteur-récepteur, photographie aérienne, compas solaire. Ces quatre instruments indispensables à la survie dans le Sahara seront contextualisés de manière historique, et leur manipulation en 3D donnera lieu à une mission ludique, pour mieux comprendre cette plongée dans le désert. »

Expérimenter le désert grâce à la médiation digitale
« Pour une immersion complète dans l’épopée de la colonne Leclerc, plusieurs dispositifs de médiation numérique, imaginés par Opixido, sont proposés aux visiteurs. »
« Des « jumelles » permettent de se plonger dans des photographies d’époque illustrant la vie des Français Libres et des Britanniques dans le désert. Par l’usage d’effets de stéréoscopie, celles-ci prennent vie, offrant un point d’observation inédit. » 
« Pour mieux appréhender l’expérience du désert, l’exposition propose également aux visiteurs de réaliser des missions, comme un soldat de Leclerc, en manipulant des équipements particuliers. Des cartels numériques présentent quatre instruments : l’appareil de photographie aérienne, l’émetteur-récepteur, la boussole et le compas solaire. « L’utilisateur est invité à les découvrir virtuellement puis à les utiliser au cours de quatre missions interactives au coeur des préparatifs de l’attaque de Koufra. »

Vers une conception d’exposition éco-responsable
« Depuis 2013, Paris Musées travaille depuis la conception de ses expositions à réduire l’impact environnemental à travers le réemploi et la mutualisation des scénographies, l’optimisation des espaces de stockage, la prise en compte de critères d’éco-responsabilité dans la sélection des prestataires, le choix des matériaux mais aussi la réduction des impacts liés au transport des œuvres notamment leur emballage ou caisserie. A l’échelle des 14 sites et musées du réseau la réutilisation et mutualisation d’éléments scénographiques (de 60 à 95% selon les expositions) est ainsi devenue une démarche automatique. »
Pour l’exposition Les soldats du désert. Leclerc et les Britanniques (1940-1943), cette réutilisation d’éléments des précédentes expositions représente 80% de la scénographie :
» Près de 20 mètres linéaires de cloisons fixes simple face
» Près de 11 mètres linéaires de cloisons double face
» 10 vitrines, dont 2 modifiées, et 6 assises ».


TROIS QUESTIONS A SYLVIE ZAIDMAN, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION

« Pouvez-vous en quelques mots expliquer ce que sont les Français Libres de la colonne Leclerc et qui sont les Britanniques du Long Range Desert Group qui vont mener des raids avec eux ?
L’exposition fait découvrir aux visiteurs l’histoire de soldats qui se battent bien loin de la France. Ils en sont éloignés par la distance, car ils sont en Afrique, mais aussi par leurs idées : ils ont refusé d’abandonner les armes, comme le prévoit l’armistice signé par le gouvernement de Vichy, et se sont engagés dans la France Libre.
Parmi ces Français Libres, un jeune colonel audacieux, Leclerc, est nommé commandant militaire du Tchad par le général de Gaulle le 17 novembre 1940. 
Sur place, il ne dispose que de 6 000 soldats de troupes coloniales françaises, le régiment de tirailleurs sénégalais (RTST) et d’un matériel peu adapté pour mener sa mission : entraîner ses hommes à la guerre du désert, menacer les postes italiens de Libye, opérer la jonction par le Sud avec les Anglais qui se battent sur la côte libyenne lorsque le signal lui en sera donné. Ses cartes majeures : s’adapter aux circonstances, faire preuve d’audace, surprendre l’ennemi.
Sur le terrain, il va rencontrer les hommes du Long Range Desert Group. C’est un ingénieur britannique, Ralph Bagnold, qui a proposé en juin 1940 au général Wavell, commandant la force britannique en Egypte, une unité de reconnaissance motorisée, chargée de passer derrière les lignes italiennes pour obtenir des renseignements.
C’était une vraie gageure. ! Ses succès contre les italiens sont immédiats et en novembre 1940, le War Office (l’administration militaire britannique) renforce les effectifs et le nombre de camions pour créer le Long Range Desert Group.

Les aventures des hommes du SAS paraissent à peine croyables et ont inspiré récemment une série britannique, dont le succès indique l’engouement du public pour ces aventures militaires et humaines extraordinaires. La France Libre en a-t-elle connu ?
Le commandement britannique a créé en Egypte des unités spéciales comme le Long Range Desert Group ou le Special Air Service (SAS), dont l’histoire est jalonnée d’aventures et d’actions incroyables, qui sont au cœur de la série Rogue Heroes. Mais ce sont les conditions très particulières de cet épisode de la guerre, dans un environnement très hostile, sur un front très étiré, qui ont amené les hommes à inventer des solutions techniques, à expérimenter des voies détournées pour mener les actions, à faire preuve de créativité et d’audace… et non l’inverse.
La France Libre a elle aussi connu des épisodes d’incroyable intrépidité et des moments épiques. Je pense notamment au ralliement du Cameroun. Philippe de Hauteclocque alias Leclerc, Claude Hettier de Boislambert et René Pleven arrivent à Lagos, au Nigeria britannique, le 12 août 1940. Ce sont les émissaires du général de Gaulle, chargés de rallier les territoires d’Afrique française à la France libre et nouer des relations avec les autorités britanniques. Vaste mission… et par où commencer ? Leclerc et Boislambert, accompagnés d’une vingtaine d’hommes et de 17 pistolets empruntés aux Britanniques montent dans trois pirogues dans la nuit du 26 août 1940. Ils longent les chenaux fluviaux jusqu’à l’embouchure du fleuve Wouri et, trempés par la pluie, atteignent Douala au Cameroun français. Dans la nuit, ils convainquent des officiers et des notables locaux. Le 27 août au matin, ils investissent la ville. Le lendemain, le Cameroun rallie officiellement la France Libre.! J’aurais pu vous raconter la prise de Koufra ou la campagne de Tripolitaine : les pages épiques de l’histoire de la France Libre ne manquent pas et devraient inspirer les réalisateurs.

Le désert est un acteur à part entière dans la guerre menée en Libye dans les années 1941-1942. Comment les soldats en ont-ils tenu compte ?
Le désert est l’ennemi de tous les combattants, Français, Britanniques, Italiens, Allemands. C’est un environnement hostile et meurtrier. Il faut pouvoir s’y repérer alors que le vent modifie le paysage de sable. Dans les années 1940, seule une très petite partie du Sahara a été cartographié. Les distances sont immenses rapportées aux possibilités de déplacement, à la nécessité d’avoir du carburant et de trouver la bonne piste. Les camions s’ensablent, les avions se perdent. Ainsi, un équipage d’aviateurs français parti en 1941 s’est égaré et n’a été retrouvé qu’en 1959. Ajoutez à cela les températures extrêmes, le vent, le sable et les pierres, l’aridité ambiante et vous aurez une petite idée de la difficulté d’affronter le désert.
Cependant, pour mener leur guerre, les hommes s’adaptent. Les Britanniques du LRDG trouvent des solutions pour affronter les éléments : Ralph Bagnold munit les véhicules de compas solaires et fait ôter vitres et pare-brises pour éviter les reflets qui peuvent alerter l’ennemi. Leclerc, convaincu par l’efficacité du LRDG, adopte les camions au détriment des dromadaires. Il prépare minutieusement ses raids contre les Italiens en adaptant toute la logistique à l’opération projetée. Au final, on peut dire que le désert fait partie des adversaires que doivent combattre tous les belligérants. »


LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
La mission Sullivan : un territoire français pour la France Libre
« À Londres, le général de Gaulle refuse l’armistice demandé par le Maréchal Pétain, qu’il considère comme une capitulation honteuse. Pour créer une force politique crédible, alors qu’il est tributaire des Britanniques, il lui faut disposer d’un territoire. La Métropole est aux mains des Allemands et d’un gouvernement qui accepte leur domination. Il reste alors l’Empire français. Mais les colonies restent favorables au maréchal Pétain. »
« Aidé par Churchill, de Gaulle lance le 6 août 1940 une mission pour rallier les colonies françaises d’Afrique à la France Libre. Elle doit assurer sur place la liaison auprès des autorités britanniques. Le général dispose de forces restreintes. Il compte donc sur trois émissaires pour cet ambitieux projet : Philippe de Hauteclocque, alias Leclerc, René Pleven et Claude Hettier de Boislambert. »

Coup d’audace au Cameroun (26-27 août 1940) : une poignée de soldats et trois pirogues
« La petite équipe d’émissaires arrivée à Lagos est rejointe par le colonel Edgard de Larminat, puis par le commandant Colonna d’Ornano. Ensemble ils arrêtent un plan d’action pour rallier les territoires d’Afrique équatoriale à la France Libre. Le Cameroun est un des premiers objectifs. La société des Nations (SDN) a placé cette ancienne colonie allemande pour partie sous mandat français et pour partie sous la gestion du gouverneur britannique du Nigeria. »
« Leclerc, Boislambert et une vingtaine d’hommes s’équipent de dix-sept pistolets prêtés par les Britanniques et de trois pirogues. Le 26 août au soir ils partent de Yaoundé et remontent le fleuve Wouri jusqu’à Douala, au Cameroun français. Cette minuscule force va réussir à convaincre des officiers et des notables de l’intérêt de suivre le général de Gaulle. Le 27 août 1940 au matin, la ville est dans leurs mains. »

« Le lendemain, le Cameroun rallie la France Libre. »
Les premiers raids sur la Libye (décembre 1940-mars 1941) : une collaboration entre Britanniques et Français Libres dans le désert
« Sur les côtes libyennes, Britanniques et Italiens s’affrontent pour le contrôle de la Méditerranée. Plus au sud, le désert du Fezzan est d’un intérêt stratégique pour assurer la liaison aérienne britannique directe entre le Nigeria et l’Égypte. De Gaulle veut engager les forces françaises au combat contre les oasis italiennes de Koufra et Mourzouk en Libye. Il en fait part le 21 octobre 1940 au général de Larminat, commandant militaire de l’Afrique française Libre, ainsi qu’à Leclerc, bientôt commandant militaire du Tchad. Au début de 1941, des éléments britanniques préparent un raid sur Mourzouk. Leclerc autorise quelques hommes à y participer. »
« Et, malgré le sous-équipement de ses troupes, il assure de son côté la préparation d’un raid sur Koufra avec une participation britannique. »

Du Fezzan à la Tripolitaine (février 1942-janvier 1943) : le grand raid à travers la Libye, enfin !
« La situation internationale ne cesse d’évoluer. Rommel arrive en février 1941 à Tripoli pour commander l’Afrikakorps et repousse les Britanniques jusqu’à Tobrouk. »
« Cependant, le théâtre principal des opérations de l’Axe est à l’Est : en juin 1941, l’Allemagne entre en Union soviétique et la conquête de l’Égypte passe au second plan. »
« Leclerc doit coordonner son action militaire avec les Britanniques, mais ceux-ci ont affaire à forte partie sur la côte méditerranéenne. De leur côté, les Français Libres mènent des raids dans le Fezzan italien en février et mars 1942. »
« Or, le 8 novembre 1942, les Britanniques et les Américains débarquent en Algérie et au Maroc. En Égypte, les opérations de l’Axe échouent devant El-Alamein, les Italiens et Allemands font retraite en Tripolitaine. Leclerc peut enfin lancer ses troupes pour rejoindre les Alliés. »
« Les Britanniques se méfient des ambitions coloniales françaises en Libye, non sans raison.: pour de Gaulle, le Fezzan sera la part de la France Libre dans ce combat. »

Les combats de Tunisie (février-avril 1943) : les soldats de Leclerc sous commandement britannique pour affronter les Allemands
« Grâce à Montgomery, la « Force L » des soldats de Leclerc est entièrement rééquipée par les Britanniques. De nouvelles unités lui sont adjointes : des artilleurs, des sapeurs britanniques et un escadron d’officiers grecs. »
« Leur mission est de couvrir le flanc gauche des Britanniques lors de l’attaque de la ligne Mareth, un ouvrage défensif construit par les Français et utilisé par les forces de l’Axe. Ordre leur est donné le 18 février 1943 de tenir Ksar Rhilane. »
« Ils parviennent à repousser la 90e Panzer Grenadier Division. La Force L est affectée au corps d’armée néo-zélandais. »
« Enfin, Tunis est libérée le 8 mai. Le 14 mai 1943, Allemands et Italiens se rendent. »
« Mais les tensions politiques diminuent la joie du succès. Le 20 mai, dans les rues de Tunis, les Français Libres voient avec amertume l’armée d’Afrique, loyale au maréchal Pétain, participer au défilé de la victoire. »

QUELQUES PARCOURS BIOGRAPHIQUES

Leclerc l’audacieux
« Philippe de Hauteclocque suit des études militaires à l’école de Saint-Cyr, à l’école d’application de Cavalerie de Saumur puis à l’École de Guerre, dont il sort major la première année, en 1938. Le jeune capitaine se bat lors de la bataille de France en 1939-1940. Brièvement capturé, blessé, il parvient à s’échapper. S’en suit un périple dans un pays en plein désastre, qui le conduit à Paris, en Anjou puis en Gironde auprès de sa femme qu’il souhaite associer à sa décision, en Espagne, au Portugal d’où il rejoint l’Angleterre le 24 juillet 1940. »
« Celui qui s’appelle désormais « Leclerc » est totalement convaincu qu’il faut continuer le combat. Pourtant, il est le seul officier breveté de l’armée de terre à rejoindre la France Libre. Le 6 août 1940, le général de Gaulle lui fixe le cap : ce sera l’Afrique. »
« Leclerc est adulé par ses hommes pour sa hardiesse. De Gaulle lui décerne la croix de la Libération le 6 mars 1941 et le promeut général le 10 août. Pourtant, le « colonel » considère qu’il ne mérite pas encore ses étoiles. Il n’accepte de les porter qu’après les raids de février-mars 1942, sur un képi bricolé par ses hommes à partir d’une chéchia. »
« Le 25 mars 1942, de Gaulle le nomme commandant supérieur des forces de l’Afrique française Libre. Quitter le Tchad est bien difficile. ! Mais, depuis Brazzaville, il continue à s’intéresser à ses hommes et prépare le terrain pour l’offensive vers la Tripolitaine. Il n’hésite pas à réclamer encore et toujours du matériel aux Britanniques, au point de les irriter souvent… »

Ralph Alger Bagnold, l’ingénieur
« Ingénieur de formation, Ralph Bagnold s’efforce dans l’entre-deux-guerres d’explorer le désert du Sahara et d’en percer ses mystères. En 1932, il participe à la première traversée motorisée du désert libyen d’est en ouest. Fort de son expérience, il met au point plusieurs techniques et outils de navigation adaptés au désert. »
« En 1940, il obtient la création d’une unité motorisée capable d’effectuer des missions de reconnaissance au coeur du territoire libyen, sous domination italienne. D’abord nommée Long Range Patrol, cette unité devient, en novembre 1940, le mythique Long Range Desert Group. C’est également en novembre 1940 que Ralph Bagnold se rend au Tchad, à la rencontre des Français Libres. Il y est chaleureusement accueilli par le lieutenant-colonel Colonna d’Ornano, avec lequel il monte le premier raid franco-britannique, avec pour objectif Mourzouk. Ce raid inspirera à Leclerc la création d’unités motorisées sur le modèle de celle de Bagnold. »

Colonna d’Ornano, le maître saharien
« Jean Colonna d’Ornano se distingue durant la Première Guerre mondiale. »
« Il travaille ensuite dans l’administration coloniale. En 1938, il est chef de bataillon  et commande le groupe 3 (Borkou-Ennedi-Tibesti). Il est reconnu comme un grand «.saharien méhariste.» en Afrique équatoriale française. »
« Convaincu dès juin 1940, il participe au ralliement du Tchad à la France Libre avec René Pleven pour contrer les menaces italiennes à la frontière libyenne. Promu lieutenant-colonel, il est l’adjoint du commandant du RTST et rejoint Leclerc à son arrivée dans la colonie en décembre 1940. Il est tué lors du raid britannique du LRDG sur Mourzouk le 11 janvier 1941. C’est le premier Français Libre mort au combat. »

Patrick Andrew Clayton, le meneur de raids
« Membre central du Long Range Desert Group, Pat Clayton connaît bien le désert du Sahara. Dès l’entre-deux-guerres, il l’explore, le cartographie et l’observe au cours d’expéditions. C’est lors de l’une d’elles qu’il rencontre Ralph Bagnold. Lorsque ce dernier a l’idée, en 1940, de créer une unité motorisée du désert, c’est tout naturellement qu’il se tournera vers Clayton. »
« Son expérience du terrain en fait un meneur de raids expérimenté. Embarquant quelques Français Libres, il part ainsi, en janvier 1941, à l’assaut de Mourzouk et de son aérodrome. Quelques semaines plus tard, Leclerc, conscient de l’efficacité du Britannique, confie à Clayton l’avant-garde de l’opération sur Koufra. Mais les véhicules du LRDG seront repérés puis attaqués par l’aviation italienne. Le 31 janvier 1941, Clayton est fait prisonnier par les Italiens et .nit la guerre en captivité. »

Yves de Daruvar, le jeune aspirant
« D’origine austro-hongroise, Yves de Daruvar s’installe en France à la .n des années 1920. Il y fait ses études avant de quitter précipitamment son pays d’adoption le 21 juin 1940 pour rallier l’Angleterre et continuer le combat. Le 1er juillet, il s’engage dans les Forces françaises Libres. »
« Il débarque en Afrique en juin 1941. Aspirant officier, il est affecté à la 1ère compagnie de découverte et de combat et participe aux campagnes du Fezzan (1942-1943) puis aux combats en Tripolitaine et en Tunisie (1943), dans lesquels il s’illustre. »
« Le 25 avril 1943, il est grièvement blessé au djebel Garci (Tunisie). Désireux de participer à la Libération de la France, il parvient tout de même à rejoindre ses camarades au sein de la 2e DB, récemment créée. Après quatre ans d’exil forcé, il retrouve la France en août 1944, mais y est blessé en septembre. Son engagement et sa bravoure lui vaudront d’être naturalisé français en novembre 1944 et d’être fait Compagnon de la Libération en 1945. »

Pierre de Hauteclocque dit « Rennepont », combattre la Sahariana
« Saint-cyrien, Pierre de Hauteclocque rejoint la légion étrangère en 1937. Il participe à la campagne de Norvège. Refusant la défaite, il rejoint le 1er juillet 1940 l’état-major du général de Gaulle à Londres, sous le nom de « Rennepont ». Il y retrouve son cousin germain Philippe, alias « Leclerc ». En septembre 1940, il participe à l’expédition de Dakar, qui s’avère un échec, puis il rejoint Leclerc et commande la compagnie portée du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. »
« Lors de l’expédition sur Koufra, il accroche la Sahariana italienne à plusieurs reprises. »
« Son audace lui vaut la croix de la Libération le 14 juillet 1941. Il retourne ensuite à la Légion étrangère et participe aux combats d’El Alamein. Il quitte l’armée en 1958 pour une carrière dans le privé. »


Du 16 mars au 16 juillet 2023
Place Denfert Rochereau
4, avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy. 75014 Paris
Tél. : 01 71 28 34 70
Du mardi au dimanche, de 10 h à 18 h. Entrée gratuite


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