mercredi 9 novembre 2022

Le houmous

Le houmous est un mets à base essentiellement de pois chiches et de tahini, crème ou purée de sésame. Depuis quelques décennies, cette préparation culinaire proche-orientale a séduit des gastronomes américains et européens, et a suscité une « guerre du houmous » médiatisée concernant la titularité des droits d’auteur sur ce mélange : Juifs ? Arabes (Egyptiens, "Palestiniens") ? Turcs ?  Arméniens ? Arte diffusera le 09 novembre 2022 à 8 h 10, dans le cadre d’« Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « En Palestine, le houmous de Fadi » (Palästina: Fadis Hummus). » Un exemple d'appropriation culturelle, plus précisément gastronomique, par Arte afin de rendre crédible la "Palestine" et le "peuple palestinien".

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Le houmous est un mets associant pois chiches mixés, ail, jus de citron, huile d’olive, cumin ou paprika, sel et tahini, crème ou purée de sésame. 

« C'est il y a 9000 ans que débute la culture du pois chiche. On trouve les premières mentions du houmous au VIII siècle avant notre ère en Mésopotamie. La forme moderne du houmous serait apparue dans l’Empire ottoman durant le XVe siècle. Tous les ingrédients nécessaires à sa confection sont présents à ce moment-là dans la région… Difficile donc de savoir quel peuple a eu le premier l'idée de prendre un mortier et de réduire en purée les pois chiches », a déclaré Nathalie Sosna-Ofir, correspondante de Radio J en Israël, dans sa chronique du « Journal de la culture israélienne » le 31 octobre 2022.

Et cette journaliste de rappeler : « Le plus ancien robot culinaire au monde - l'ancêtre du Magimix - a été mis à jour dans la grotte de Tabun sur le mont Carmel, près de Haïfa, et il date d'avant même l'apparition de l'Homo sapiens. De la forme d'un galet de dolomite arrondi, il porte des signes microscopiques d'abrasion, et d'après les archéologues était utilisé pour la transformation des aliments. Et notamment des pois chiches. Une découverte qui pour les puristes du Houmous en Israël prouve qu'il est 100% israélien face aux libanais qui le revendiquent fermement. Au point d'attaquer Israël en justice pour violation du droit d'auteur On est en 2008, le Liban accuse Israël de revendiquer ce qui lui appartient. Les Libanais demandent à l'Union européenne de reconnaître le houmous comme un aliment libanais. Actuellement, la bataille est toujours en cours et il n'est pas certain qu'elle se termine bientôt. Le houmous pourrait être aussi un plat typiquement juif D'aucuns prêtent au houmous une origine biblique, et plus particulièrement juive, on trouve le mot hometz dans la Torah, cependant ce mot signifie également vinaigre en hébreu moderne. En fait, on pourrait résumer ainsi : le houmous est un plat du Moyen-Orient revendiqué par tous, mais qui en fait n'appartient à personne ».

Les bienfaits pour la santé du houmous ? « Il contient des protéines végétales, de la méthionine, un des huit acides aminés essentiels. C’est un aliment riche en fibres, et sa matière grasse est principalement monoinsaturée. C’est donc tout naturellement que le houmous a envahi depuis une dizaine d’années la scène culinaire healthy et veggie. Dans les grandes capitales il a même des “bars” à houmous et il pourrait être la solution à l'alimentation des astronautes dans l'espace car il est très nutritif. D'ailleurs en mars dernier l'une des expériences de l'astronaute israélien Eytan Stibbe dans la station spatiale internationale a consisté à faire pousser des pois chiches en état de gravité et ça a marché ! L'objectif : relever l’un des plus grands défis lors des séjours prolongés dans l'espace, l'approvisionnement alimentaire. Alors, c'est un fait le houmous est un aliment sain, mais il faut bien sûr éviter de l'accompagner de 10 pitot. Cependant, il fait bon l'accompagner de cette fameuse salade de crudités coupés en petits cubes Là aussi, c'est la guerre. Le monde arabe et Israël revendiquent la paternité de cette salade, composée notamment de tomates, concombres, qui doivent être coupés comme vous l'avez dit, en tout petit dès, moins d'un centimètre, arrosés d'un filet de citron et d'huile d'olive », a poursuivi Nathalie Sosna-Ofir. 

« Chaque année, les Israéliens consomment 40 000 tonnes de houmous. 93% des Israéliens en mangent au moins une fois par semaine, 50% au moins deux fois par semaine et 30% chaque jour. Et en Israël, chacun vous assure savoir où se trouve le meilleur houmous du pays ! Et si vous êtes en Israël et que quelqu'un vous demande « Ata Ba Le’nagev’ », littéralement "Tu viens essuyer ?", il ne vous invite pas à essuyer la vaisselle, mais du houmous, référence au geste circulaire de la main que l'on fait avec la pita dans l'assiette de purée de pois chiche. Le houmous est si ancré au patrimoine culturel d'Israël, qu'il a même son propre hymne », a conclu Nathalie Sosna-Ofir.

« En Palestine, le houmous de Fadi »
Arte diffusera le 09 novembre 2022 à 8 h 10, dans le cadre d’« Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « En Palestine, le houmous de Fadi » (Palästina: Fadis Hummus).

« Linda Lorin nous emmène à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel ». Pour Arte, le houmous serait « palestinien ».

« À Bethléem, Fadi prépare le plat qui divise et réunit le Moyen-Orient : le houmous ». Bethléem est la ville biblique où naquit Benjamin, deuxième fils de Jacob et de Rachel qui y décède. 

Fadi « réalise une base classique avec des pois chiches, de l’ail, de la tahina, du citron et du cumin puis, pour ajouter un côté "décadent", il le recouvre d’agneau, de pignons de pin, d’amandes, d’aubergines farcies et d’herbes. »

« Breaking Bread »
« Breaking Bread » (Couper le pain, en américain) est un documentaire réalisé par Beth Elise Hawk. 

Il a été présenté dans des festivals cinématographiques et sur des chaines de télévision.

Ce film évoque « le festival A-Sham, un festival culinaire novateur où des chefs juifs et arabes travaillent en tandem pour créer des plats appétissants afin de favoriser le changement social. Fondé par la Dr Nof Atamna-Ismaeel, microbiologiste, première Israélienne musulmane à avoir remporté en 2014 le concours de cuisine amateur télévisé MasterChef, ce festival se déroule à Haïfa, modèle de coexistence multiculturelle. Les chefs donnent une tournure personnelle à des recettes traditionnelles transmises de génération en génération - dont le kishek (une soupe au yaourt syrienne) et le qatayef (un dessert servi pendant le Ramadan) - transformant les saveurs tandis que les différences politiques et religieuses s'estompent. Régal pour les sens, cette délectable vitrine du patrimoine culinaire donne de l'espoir à l'idée que la collaboration dans la cuisine pourrait être un pont vers la compréhension mutuelle et, peut-être, un premier pas vers une paix durable ».

"La Dr Nof Atamna-Ismaeel siège au conseil d'administration du Centre Peres pour la paix et l'innovation, où elle crée des programmes à thème culinaire pour favoriser les relations entre les cultures. Elle utilise ses compétences en cuisine et ses relations avec les chefs pour collecter des fonds pour l'hôpital Hillel Yafe de Hadera, en Israël, qui accueille des patients des communautés juive et arabe."

"Avec un quart de million de followers sur les réseaux sociaux, elle est un visage de grandes marques alimentaires israéliennes, comme Sugat et Tara, a collaboré avec le détaillant britannique Marks & Spencer sur une ligne de produits alimentaires arabes, et est présentée dans la série vidéo "World of Culinary Arts : Israel" du Culinary Institute of America. Lorsqu'elle n'apparait pas à la télévision, elle fournit des services de traiteur pour des événements fabuleux,  cuisine pour des dignitaires, et  enseigne la cuisine et la pâtisserie arabes à la prestigieuse école culinaire israélienne Danon."

« Ce documentaire présente une vision d'Israël optimiste et, soyons honnête, parfois un peu naïve, dans laquelle des chefs de tous horizons vivent en paix grâce à leurs cuisines. On y entend aussi s'exprimer des politiciens de la ville de Haïfa, cette ville mixte, où la coexistence est plutôt une réussite, et que l'on surnomme d'ailleurs l'oasis du moyen orient. La réalisatrice affirme que la cuisine a le pouvoir de combler leurs différences et réunifier un Israël divisé. "Il n'y a pas de place pour la politique dans la cuisine", entend-on déclarer le chef Shlomi Meir, un descendant de troisième génération de cuisiniers israéliens, qui perpétue l'héritage de la cuisine ashkénaze de son grand-père et même message du côté d'Oussama Dalal, un célèbre chef qui se revendique d'origine palestinienne et qui connait un succès culinaire mondial », a observé Nathalie Sosna-Ofir.


France, 2022, 5 min
Sur Arte les 8 novembre 2022 à 05 h 00, 09 novembre 2022 à 8 h 10
Sur arte.tv du 01/11/2022 au 06/02/2023
Visuel :
À Bethléem, Fadi prépare le plat qui divise et réunit le Moyen-Orient : le houmous.
© Elephant Doc

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