jeudi 21 novembre 2024

Documentaires d'Arte sur les agriculteurs

La France a quatre fois moins d'agriculteurs exploitants qu'il y a quarante ans. Minée par la technocratie nationale et européenne, par la concurrence déloyale d'Etats d'Amérique latine (MERCOSUR) et d'Europe (Ukraine) et par les négociations avec la grande distribution et certains intermédiaires, subissant des vols de matériels dont des GPS, elle demeure difficilement une puissance agroalimentaire européenne et mondiale, peine à assurer par le libre fonctionnement du marché un revenu décent aux agriculteurs dont beaucoup se suicident, et sa souveraineté alimentaire est menacée. Arte diffusera le 26 novembre 2024 à 20 h 55 « Bio, la crise de foi » de Rémi Delescluse, puis à 22 h 25 « Le bio : un siècle d’histoire », documentaire partial de Marvin Entholt.

« Une femme d'exception. Le royaume d’Anna » par Beate Thalberg

Au nombre de "2,5 millions en 1955, les exploitants agricoles en France sont aujourd'hui 496 000 selon le recensement agricole (RA) de 2020. Corollaire de cette évolution, le nombre d'exploitations diminue, avoisinant 389 000 en 2020 en France métropolitaine, soit près de 800 000 de moins qu'en 1980.Chaque année depuis 2015, en moyenne 20 000 chefs d’exploitation cessent leur activité tandis que 14 000 s’installent. Cette tendance fait l’objet d’une attention croissante alors que 43% des exploitants sont aujourd’hui âgés de plus de 55 ans et sont donc susceptibles de partir en retraite d’ici 10 ans. L’année 2023 marque à cet égard un tournant de la politique d’installation des nouveaux agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles : le programme 2023-2027 de la politique agricole commune (PAC) délègue aux régions la gestion des aides à l’installation et à l’investissement ; l’élaboration du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles annoncés par le Président de la République en septembre 2022 fait l’objet d’une vaste concertation. À l’échelle de l’Union européenne comme à celle de la France, on partage le constat que le renouvellement des générations en agriculture ne se réduit pas à des considérations démographiques mais engage l’évolution vers des modèles et des pratiques d’agriculture durable et résiliente sur un territoire bien aménagé". (Cour des comptes, 12 avril 2023)

"Agriculteurs en polyculture-élevage, éleveurs de bovins, céréaliers, viticulteurs, maraîchers, patrons pêcheurs, entrepreneurs de travaux agricoles, etc. : en France, en près de quarante ans, alors que la taille des exploitations a augmenté, la part des agriculteurs exploitants dans l'emploi a fortement diminué, passant de 7,1 % en 1982 à 1,5 % en 2019."

"En 2019, les trois quarts des agriculteurs exploitants sont des hommes, une proportion en hausse depuis quarante ans, et plus de la moitié sont âgés de 50 ans ou plus."

"En moyenne, les agriculteurs ont une durée de travail hebdomadaire plus élevée que l'ensemble des personnes en emploi, et ils travaillent très fréquemment le samedi ou le dimanche."

"Le nombre d'agriculteurs en France est passé de 1,2 million en 1980 à 400 000 en 2024. Soit -66%. Sur la même période, le nombre de fonctionnaires du ministère de l'Agriculture est passé de 18 000, à 36 000. + 100%. Voila l’exemple parfait de la folie française...  Le code rural fait 3300 pages. Est-ce qu'un député l'a déjà lu ? Pourtant, nous disons à un agriculteur qui se lève à 5h et se couche à minuit que « nul n'est censé ignorer la loi ». Folie française", a écrit Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête ! sur X (ex-Twitter) le 26 novembre 2024.

« Le bio : un siècle d’histoire »
Arte diffusera le 26 novembre 2024 à 22 h 25 « Le bio : un siècle d’histoire », documentaire partial de Marvin Entholt.

 « Si la production durable et le bien-être animal figurent au rang des préoccupations actuelles, les principes de l’agriculture biologique datent d’une centaine d’années. Ce documentaire retrace ses grandes évolutions, des prémices du mouvement jusqu’à sa reconnaissance à l’échelle européenne. »

« Au cours du XIXe siècle, la mécanisation de l’agriculture allège le travail des paysans, tandis que les premiers engrais chimiques font leur apparition. »

« Après la Première Guerre mondiale, les excédents d’ammoniaque – nécessaire à la fabrication des explosifs – sont transformés en engrais azotés et utilisés comme arme contre la crise alimentaire qui frappe l’Europe. Les rendements augmentent, mais les sols se dégradent. »

« Des hommes et des femmes réfléchissent alors à de nouvelles méthodes pour préserver la terre. En 1924, le philosophe autrichien Rudolf Steiner pose les bases de l’agriculture biodynamique au cours d’un cycle de conférences en Silésie : la ferme est pensée comme un organisme vivant autonome, nourri avec des préparations naturelles, en suivant les rythmes cosmiques. » Quid de l'antisémitisme imprégnant l'origine de cette agriculture biodynamique et ses liens avec le nazisme ? Des faits révélés et analysés dans « Le brun et le vert. Quand les nazis étaient écologistes » de Philippe Simonnot.

« Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le modèle de l’agriculture intensive s’impose, à grand renfort de substances chimiques. » La France sortait de quatre années de pénurie alimentaire, conservait encore des tickets de rationnement, et devait nourrir sa population et le baby boom.

« En réaction aux ravages environnementaux et sanitaires causés par cette quête de productivité, un nombre croissant d’exploitants se tournent vers le bio dès les années 1960-1970. »

« La mobilisation politique de ces précurseurs, boostés par la demande de produits alimentaires sains, aboutit à l’adoption d’un règlement européen encadrant la production biologique en 1991. »

« On dénombre aujourd’hui un demi-million d’exploitations bio à travers le continent. Le réalisateur Marvin Entholt retrace l’émergence de ce mode de production respectueux de l’environnement, qui veille au bien-être animal, préserve la fertilité des sols et n’emploie pas d’intrants chimiques. » Comme si les agriculteurs fidèles à l'agriculture traditionnelle n'étaient pas attentifs à leurs animaux, aux produits phytosanitaires utilisés, etc. !

« Mettant en lumière ses pionniers (Rudolf Steiner, l’écologiste britannique Eve Balfour…), le film donne aussi la parole à leurs successeurs, qui ont contribué à son essor : l’agriculteur et scientifique français Philippe Desbrosses, l’agronome Hartmut Vogtmann, qui fut le premier directeur de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (le FiBL, leader mondial dans ce domaine), ou encore Helmy Abouleish, qui a repris les terres en biodynamie plantées par son père, Ibrahim, dans le désert égyptien. »

« Un retour éclairant sur l’histoire centenaire d’un mouvement qui a transformé l’agriculture et la façon de penser l’alimentation. » 

« Bio, la crise de foi »
Arte diffusera le 26 novembre 2024 à 20 h 55 « Bio, la crise de foi », documentaire de Rémi Delescluse.

« Après une décennie de croissance fulgurante, le bio traverse une crise sans précédent, liée à une massification semblable à celle de l’agriculture intensive. Enquête sur un modèle à bout de souffle. » 

« Longtemps, l’agriculture biologique a surfé sur son excellente image – celle d’exploitations familiales, respectueuses de l’environnement et du bien-être animal, garantes d’une alimentation plus saine – pour séduire des consommateurs rebutés par les excès de l’agro-industrie. »

« Mais après une décennie de croissance fulgurante, qui a vu doubler la consommation mondiale de produits estampillés bio, les ventes s’effondrent. »

« Si l’inflation a poussé les budgets modestes à renoncer à ces denrées vendues jusqu’à 30 % plus cher, la conjoncture économique n’est pas seule responsable : on assiste désormais à une crise de confiance entre consommateurs et producteurs. » Le documentaire montre des images filmées par ARIWA (Animal Rights Watch) de poules pondeuses, porcs et vaches serrés dans des espaces réduits, sales, de fermes certifiées biologiques allemandes, la présence de l'insecticide interdit Flonicamid dans des prélèvements inopinés de feuilles de concombres poussant dans les serres d'une exploitation "bio" bulgare qui conteste les résultats d'un laboratoire international, garde sa certification biologique et  bénéficie de l'impunité...

« Pour accompagner sa croissance, le secteur s’est massivement industrialisé, parfois sous la pression des lobbys de l'agrobusiness. Les hypermarchés ont, quant à eux, pris la place des enseignes spécialisées comme principaux distributeurs de produits siglés "AB", achevant de brouiller les cartes quant aux valeurs réellement défendues par les représentants du secteur… »

« Après Hypermarchés, la chute de l'empire (2022), le journaliste d’investigation Rémi Delescluse s’attaque cette fois à un autre modèle jadis florissant, dont la massification signe le début de la chute. »

« Des serres espagnoles jusqu’aux rayonnages des supermarchés, il débusque dans cette enquête rigoureuse les aberrations, les dérives et les scandales – mais aussi les angles morts de la réglementation européenne, notamment concernant l’usage des "biopesticides" – qui ont contribué à accélérer le désamour des consommateurs. »

« Les petits exploitants, qui avaient jadis embrassé avec enthousiasme une pratique proche de leurs convictions, en sont les premières victimes. Car, écrasés par la concurrence des grandes exploitations bio, aux processus industrialisés directement inspirés de l’élevage conventionnel, ils prennent aujourd’hui massivement le chemin de la "déconversion". 

« D’autres se lancent dans la création de nouveaux labels plus exigeants, qui privilégient le local, le respect de la saisonnalité et offrent des garanties plus strictes en matière de bien-être animal, de revenus des exploitants ou d’usage des pesticides – en bref, fidèles à la philosophie originelle qui a fait l’immense popularité de ce modèle, indissociable de l'avenir de notre planète. » 

« Sacrifice paysan »
Arte réunit plusieurs documentaires dans la série « La vie en face ». « Nos vies ont été bouleversées par la crise du COVID-19, par une nouvelle guerre en Europe, ARTE prend le temps de se pencher sur des histoires singulières qui racontent les mutations profondes en jeu dans nos sociétés contemporaines. Des films humains qui regardent leurs personnages avec respect et tendresse. »

Arte diffusa le 10 août 2022 à 22 h 50 « Sacrifice paysan » (Tod eines Viehzüchters) de Gabrielle Culand. « Comment un contrôle sanitaire a-t-il pu déboucher sur la mort d’un éleveur, abattu par les gendarmes en 2017 ? Décryptant les rouages de cette tragédie, ce documentaire plonge dans la complexité d’un monde agricole en détresse. » 

Jérôme Laronze a été le "premier agriculteur du village installé en bio en 2014". Il était membre de la Confédération paysanne. « Le 20 mai 2017, Jérôme Laronze, éleveur bovin de 37 ans, est abattu par les gendarmes au terme d’une cavale de neuf jours ». Son troupeau comptait 120 vaches. "Ordre avait été donné de l’interner en soins psychiatriques. Pendant neuf jours, il a échappé aux militaires qui le présentaient comme un individu dangereux. Il a été tué de trois balles, reçues de côté et de dos, au volant de sa voiture le 20 mai 2017".

« En conflit avec les services de l’État, l’exploitant bio, porte-parole de la Confédération paysanne de Saône-et-Loire, s’est soustrait à un énième contrôle sanitaire et a tenté d’alerter, au cours de sa fuite, sur le malaise de sa profession. »

Dans ses « Chroniques et états d’âme ruraux » au Journal de Saône-et-Loire, le paysan fustigeait la violence des contrôles : « La DDPP [direction départementale de la protection des populations, qui comprend les services vétérinaires] me submergera de menaces, de mises en demeure, d’injonctions, d’intimidations et de contrôles sur ma ferme avec à chaque fois, toujours plus de gens en armes alors que j’ai toujours été courtois et jamais menaçant ».

« J’ai été pris de la colère du juste. […] Mon cas est anecdotique, mais il illustre l’ultraréglementation qui conduit à une destruction des paysans », dira-t-il au Journal de Saône-et-Loire

« La nouvelle de son décès fait l’effet d’une bombe dans un monde agricole déjà endeuillé par une vague de suicides ». 

En 2020, le tribunal administratif de Dijon a jugé que trois contrôles dont il a fait l’objet en 2015 et 2016 étaient irréguliers : « Le préfet n’établit pas l’accord de M. Jérôme Laronze aux visites domiciliaires dont il a fait l’objet, accord qui constitue une garantie pour l’intéressé... La procédure administrative de contrôle [était] irrégulière ». 

Un gendarme a été mis en examen pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

« Quand vous avez huit gendarmes armés chez vous, peut-on considérer que vous donnez votre accord ?... Cette procédure nous a permis de découvrir quelque chose que Jérôme lui-même n’avait sans doute pas compris. À chaque fois que les agents de l’administration venaient, il y avait en fait un double contrôle : administratif et pénal », a déclaré Me Marie-Pierre Laronze, soeur du défunt. "Le contrôle administratif visait à vérifier qu’il remplissait les conditions permettant de recevoir les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC). Le contrôle pénal, lui, visait à rechercher d’éventuelles infractions. « Un contrôle pénal donne plus de pouvoirs aux agents, donc il y a plus de règles à respecter... Par ailleurs, les deux contrôles étaient effectués lors de la même visite. Or, si vous vous opposez au contrôle administratif, vous perdez vos aides. Donc, cela exerçait une pression pour accepter le contrôle pénal effectué en même temps. Dès le départ, les règles étaient truquées... Dans leurs dépositions, les gendarmes présentent Jérôme comme dangereux. Mais ce que nous dit le jugement du tribunal administratif, c’est que Jérôme était l’agressé. Cela change radicalement les choses. Désormais, je ne vois pas comment les gendarmes peuvent construire une défense », insiste Marie-Pierre Laronze". (Reporterre, 27 novembre 2020)

"Les contrôles ayant été annulés, les décisions qui en découlent aussi. Jérôme Laronze avait notamment eu une condamnation correctionnelle, à partir des procès-verbaux de ces contrôles, en avril 2016 : elle n’a plus de fondement juridique. Par ailleurs, la préfecture avait décidé à la suite de ces contrôles d’une réduction des aides PAC attribuées à l’éleveur, et formulé, après son homicide, une demande de remboursement à la famille. Elle n’a plus lieu d’être. « Cette décision rétablit Jérôme dans ses droits et dans sa dignité », se félicite sa sœur. Ironie de l’histoire, c’est justement cette lettre du préfet, demandant le remboursement des aides PAC, qui a choqué la famille, et déclenché la procédure. Marie-Pierre Laronze explique : « Cela nous semblait tellement déplacé de nous demander de restituer ces sommes alors que Jérôme avait été tué à la suite d’un contrôle ! Nous avons formulé un recours gracieux au préfet, resté sans réponse. Donc, pour poursuivre, nous n’avions que le tribunal administratif. »

« Les normes sont faites pour l’agriculture industrielle et ne correspondent pas aux pratiques de l’agriculture paysanne », précise Jérôme Escalier, porte-parole de la Confédération paysanne de Saône-et-Loire. « Donc, quand arrive le contrôle, forcément, on se demande toujours ce que l’on aura encore mal fait. » « Ce jugement montre à quel point le monde rural est une zone de non-droit, approuve Marie-Pierre Laronze. On impose aux paysans des réglementations tellement compliquées qu’ils n’ont plus la possibilité de connaître le droit, leurs droits. Et ils peuvent ne pas être respectés par ceux qui ont des pouvoirs importants. »

Le 21 mai 2022, dans la ferme familiale à Trivy, en Bourgogne, quatre-vingt proches et soutiens du paysan décédé se sont réunis. "Des bâches ont été tendues sur la grange : « Indignation », « N’oubliez pas », « Justice et vérité pour Jérôme Laronze ». 

« Marie-Pierre, l’aînée de la fratrie Laronze, souhaite rectifier le climat du récit du décès de son frère. Passer de celui de la « mort d’un paysan picaresque et perdu » à celle d’une « violence policière en milieu rural ». Or l'expression « violence policière » est connotée politiquement - extrême-gauche - et remet en cause la légitimité de la violence de l'Etat. Des policiers peuvent commettre des erreurs ou fautes dans l'exercice de leur métier, mais de là à en déduire une violence intrinsèque à l'institution policière,  non.

« Comment en est-on arrivé là ? » 

« Alors que leurs revenus dépendent quasi exclusivement des subventions européennes – lesquelles favorisent les grandes exploitations –, les paysans doivent se soumettre, en contrepartie, à des normes très strictes, plus difficiles à respecter pour les éleveurs en plein air ». 

« Isolés, souvent lancés dans une course à l’extension, certains se retrouvent broyés par les dettes, la fatigue, le stress et la dépression ». 

A noter que des agriculteurs conventionnels, ne pouvant ou ne voulant pas choisir l'agriculture biologique, sont dénigrés par un discours dominant qui les accuse d'utiliser des produits phytosanitaires dangereux, soit comme engrais soit comme insecticides, pour la santé humaine ou l'environnement.

La législation ou la réglementation en France et en Europe a autorisé l'utilisation en agriculture biologique d'une centaine d'engrais et d'intrants (pesticides, insecticides ou fongicides)é, tels le cuivre et le souffre.

« D’abord épinglé pour des retards d’identification de ses bêtes, Jérôme Laronze s’était engagé dans un bras de fer avec l’administration : refusant de pratiquer les tests ADN demandés pour garantir leur traçabilité, il avait été sanctionné par une interdiction de vendre ses bovins ». 

« Cette immobilisation avait entraîné une surmortalité qui devait conduire à la saisie de son troupeau pour maltraitance animale… » 

« Pour décrypter l’engrenage tragique qui a coûté la vie à l’éleveur, Gabrielle Culand s’est immergée dans la campagne bourguignonne, filmant des contrôles, la saisie d’un troupeau, et recueillant la parole de paysans, de syndicalistes, d’agents de l’État et de journalistes. »

« Son documentaire capte ainsi la tension sourde qui règne entre des paysans acculés, humiliés, pris dans une machine productiviste qui les pousse à bout, et une administration déconnectée de leurs pratiques, insensible à leurs difficultés ». 

« La seule intervention de l’administration, aujourd’hui, c’est de régler le problème des bêtes mais jamais de fabriquer un soutien quelconque à l’éleveur qui est en train de perdre pied », estime Yannick Ogor, un confrère, éleveur et maraîcher, ancien animateur de la Confédération paysanne, auteur du livre Le paysan impossible, qui dénonce les « mécanismes d’écrasement historiques de la paysannerie » contre lesquels luttait Jérôme Laronze. 

Des situations dramatiques qui se concluent par des revenus misérables permettant à peine à des paysans de survivre, et par des suicides.

Réforme des SAFER (Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), reconstitution de la souveraineté alimentaire française, renforcement de l'atout agro-alimentaire dans le commerce extérieur français, arrêt de traités déséquilibrés avec des Etats ne respectant pas les normes imposées aux agriculteurs français - d'où une concurrence déloyale -, révision de la liste des céréales soutenues financièrement par l'Etat, suppression d'une réglementation surabondante générant une bureaucratie inutile et uniquement préoccupée par les animaux, et non par les paysans... Des actions qu'aucun gouvernement n'a menées.

Les difficultés de transmission d'exploitations agricoles laissent à l'abandon des surfaces riches, gagnées par les bois qui s'y étendent.


« 27 - Qui veut la peau des agriculteurs »

« Aléas climatiques, nouvelles directives européennes, hausse des coûts de l’énergie et baisse des prix d’achat de leur production… : les agriculteurs sont particulièrement touchés par les crises que nous traversons. Comment continuer à assurer une alimentation pour tous dans ces conditions ? Les agriculteurs vont-ils tenir ? Faut-il mettre la pression sur la grande distribution ? »

« Les agriculteurs sont parmi les professionnels les plus touchés par les différentes crises que nous traversons. Comment continuer à assurer une alimentation pour tous dans ces conditions ? Les agriculteurs vont-ils tenir ? Faut-il mettre la pression à la grande distribution ? »

« Pour en débattre, deux invités incarnant deux visions opposées de l’agriculture : Benoît Biteau, poly-agriculteur, poly-éleveur et député Europe Écologie Les Verts au Parlement européen. Il défend une agriculture biologique, l’abandon rapide de la dépendance aux intrants chimiques et l’arrêt des politiques alimentaires productivistes. Pour lui, la nouvelle politique agricole commune distribue l’argent aux plus riches, sans conditionnalités, laissant les petits paysans en grand difficulté. »

« Face à lui, Phoebe Koundouri, économiste et coprésidente du Sustainable Development Solutions Network Europe, un organisme de conseil sur la mise en place de politiques durables. Pour elle, l’agriculture intensive et l’utilisation de pesticides sont des solutions pour maintenir la production agricole nécessaire. Et la nouvelle politique agricole commune va dans le bon sens. »

« Des échanges ponctués par les témoignages des neuf Européens qui ont défriché le sujet en amont de l’émission, et par un reportage en Sicile, où un groupement de producteurs a fait le pari de se passer de la grande distribution. »

« Enfin, dans le grand entretien, Nora Hamadi reçoit le professeur allemand Volkmar Nüssler, médecin, oncologue et spécialiste des questions de nutrition. Elle l’interroge sur les liens entre alimentation, maladie et pauvreté. »


« Le bio : un siècle d’histoire » de Marvin Entholt
Allemagne, 2024, 52 mn
Coproduction : ARTE/ZDF, SRF, ThurnFilm
Sur Arte les 26 novembre 2024 à 22 h 25, 02 décembre 2024 à 10 h 50
Sur arte.tv du 26/11/2024 au 24/05/2025


« Bio, la crise de foi » de Rémi Delescluse
France, 2024, 1 h 28
Coproduction : ARTE France, STP Productions
Sur Arte les 26 novembre 2024 à 20 h 55, 02 décembre 2024 à 9 h 25
Sur arte.tv du 19/11/2024 au 23/02/2025
Disponible à partir du 19/11/2024

« Sacrifice paysan » de Gabrielle Culand
France, 2022, 56 min
Coproduction : ARTE France, Éléphant Doc
Avec la voix de Jacques Gamblin
Sur Arte le 10 août 2022 à 22 h 50
Sur arte.tv du 20/06/2022 au 18/12/2022
Visuels :
Didier L'Hermite, contrôleur du pôle identification de l'établissement Départemental de l'élevage de Saône et Loire
Didier L'Hermite, contrôleur du pôle identification de l'établissement Départemental de l'élevage de Saône et Loire
La gendarmerie et le Samu viennent en renfort de la DDPP et de l'OABA pour la saisie des animaux de l'éleveur Philippe Vincent
Jean-Jacques Lahaye et ses vaches charolaises dans sa ferme de Neuvy-Grandchamp
Un tracteur à  la récolte des fourrages dans le Charolais
Une vache charolaise dans le soleil couchant
© Elephant Adventures

France, 2021, 45 mn
Coproduction : ARTE France, Magnéto Presse
Présentation : Nora Hamadi
Sur Arte le 15 janvier 2023 à 20 h 05
Sur arte.tv du 08/01/2023 au 14/12/2025

Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 8 août 2022, puis le 13 janvier 2023.

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