jeudi 28 avril 2022

Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 25 avril 2022 sur l'élection présidentielle

Réalisée le 25 avril 2022, mon interview sera diffusée sur Radio Chalom Nitsan (RCN) le 28 avril 2022, dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'huiémission animée par André Barmo'ha. J'y ai analysé l'élection présidentielle (10 et 24 avril 2022) : forte abstention, efficacité persistante mais décroissante du spectre d'un prétendu "fascisme" ou "extrémisme de droite", discrédit d'organisations juives françaises, "vote juif" en faveur d'Eric Zemmour diffamé ("extrême-droite"), "vote halal" en faveur de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) puis d'Emmanuel Macron, risques d'une union de la "Gauche"..

Mon interview par Radio Chalom Nitsan du 25 mars 2010
Mon interview sur Radio Chalom Nitsan les 13 et 20 février 2020 
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 25 février 2022 sur la pétition sur le rapport d’Amnesty International, « Portraits de France » et « Samouni Road » sur l'exposition Juifs d'Orient à l'IMA, le 36e diner du CRIF et la guerre en Ukraine

« Il y a mille façons d'informer. Il n'y en a qu'une pour dire la vérité »... Radio Chalom Nitsan émet de Nice. Cette "radio de la communauté Juive de la Côte d'Azur" dispose d'un site Internet, d'un compte Facebook, et d'une chaine Youtube

Dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'huiémission « sur l'actualité d'Israël et la géopolitique du monde » animée par André Barmo'ha qui laisse ses invités s'exprimer librement, j'évoquerai le procès des accusés du meurtre antisémite de Mireille Knoll

On peut écouter les interviews en live et sur divers supports. Diffusions de l'Émission (HD)
- Sur Internet / le site RCN rcnradio.info & Appli Radio.
- Sur Smartphone / l'Appli Gratuite de RCN & Appli Radio
- En F.M 89.3 sur la Côte d'Azur - RNT 208.1 (France)
- Sur les Réseaux Sociaux & Numériques (Heure de France)
- Chaque Dimanche de 10/00 à 11/00
En Israël sur Radio Futée
Chaque Samedi soir / Motsé Shabbat (Heure d’Israël)
En Podcast (Sans limite / Plusieurs émissions) 
Sur Internet / le site RCN rcnradio.info 
Sur Smartphone / l'Appli Gratuite de RCN

A l’issue du premier tour le 10 avril 2022, trois blocs apparaissaient : un bloc macronien, un bloc gauchiste et un bloc national.

Dans The Road to Somewhere : The New Tribes Shaping British Politics (Les Deux clans. La nouvelle fracture mondiale, Les Arènes), l’essayiste David Goodhart avait distingué en 2017 les « gens de n’importe où » (anywhere) favorables à la mondialisation dont ils tirent profit - 20 % à 25 % de la population -, le « peuple de quelque part » (somewhere) qui attaché à son mode de vie en voie de disparition représentait environ la moitié de la population et affronte des problèmes économiques et culturels, et le reste : des « Inbetweeners » ou « entre-deux ». 

Signe inquiétant : il n'y a pas eu de débats entre tous les candidats avant le premier tour de scrutin. Un refus émanant essentiellement du Président-candidat : ses soutiens alléguaient que le nombre élevé de candidats empêcherait les candidats de disposer de suffisamment de temps pour argumenter. Il eût peut-être été possible, en tout cas conforme à la démocratie, de prévoir plusieurs débats thématiques afin d'éclairer les électeurs.

En 2017, au second tour, Emmanuel Macron avait recueilli 20 743 128 voix (43,61% des inscrits et 66,10 des suffrages exprimés) et Marine Le Pen 10 638 475 voix (22,36% des inscrits et 33,90% des suffrages exprimés). 

Sur 47 568 693 d’inscrits, le taux d’abstentionnistes s’élevait à 25,44% ; le pourcentage de blancs 6,35% (3 021 499) et de nuls à 2,24% (1 064 225), et celui des suffrages exprimés à 88,48% des votants, soit 31 381 603.

Le 24 avril
 2022, au second tour, Emmanuel Macron a obtenu 18 779 641 voix, soit 58,54% des suffrages exprimés et 38,52% des inscrits, et Marine Le Pen 13 297 760 voix, soit 41,46% des suffrages exprimés et 27,28% des inscrits. Chacun a reçu des votes exprimant un rejet de l'autre candidat. 

Selon un sondage Ipsos Sopra Steria pour France Bleu et Radio France, "42% des Français qui ont voté Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle l'ont choisi "avant tout pour faire barrage à Marine Le Pen". 58% l'ont fait parce qu'ils considèrent "avant tout qu'il ferait un bon président de la République... Pour Marine Le Pen, 46% des Français qui ont voté pour l'ex-candidate l'ont fait "avant tout pour faire barrage à Emmanuel Macron." 54% l'ont fait parce qu'ils considèrent "avant tout qu'elle ferait une bonne présidente de la République".

En cinq ans, en comparant les résultats des seconds tours, Emmanuel Macron a perdu deux millions de voix, mais Marine Le Pen a gagné 2 659 285 voix. Mais si l'on compare les premiers tours de 2017 et 2022 de ces deux candidats, Emmanuel Macron a gagné 1 126 712 voix - 8 656 346 en 2017 et 9 783 058 en 2022 - et Marine Le Pen 455 337 voix - 7 678 491 voix en 2017 et 8 133 828 voix en 2022. Notons que les électeurs ont éliminé en 2022 dès le premier tour.

Sur  
48 752 500 d’inscrits, le taux d’abstentionnistes s’élevait à 28,01% (13 656 109) - il est l'un des deux plus élevés enregistrés en France sous la Ve République - ; le pourcentage de blancs 6,35% (2 228 044) et de nuls à 2,25% (790 946), et celui des suffrages exprimés à 91,40% des votants, soit 32 077 401.

Si l'on ajoute les abstentionnistes (28,01%), les votes blancs (4,57%) et nuls (1,62%), on obtient 34,2%, soit près d'un tiers des électeurs qui a refusé de choisir l'un des deux candidats en lice.

Les sondages quotidiens ont influé sur le vote des électeurs qui n'ont pas agi comme lors des scrutins précédents au cours desquels au premier tour l'électeur choisit, et au second tour il élimine. Dès le premier tour, les trois premiers candidats ayant recueilli le plus grand nombre de voix - Emmanuel Macron (27,85% des suffrages exprimés), Marine Le Pen (23,15%) et Jean-Luc Mélenchon (21,95%) - ont bénéficié du "vote utile". Or, ce "vote utile" a induit ce que refusaient les Français : un second tour entre le Président sortant et Marine Le Pen !?

"Au premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a recueilli 23,1% des suffrages exprimés, Éric Zemmour 7,1% et Nicolas Dupont-Aignan 2,1%. Additionnées, les voix de ces trois candidats représentent en tout un peu plus de 32% des suffrages, soit un tiers des bulletins". La droite nationale, souverainiste "gagne donc près de 3,4 millions de voix de plus qu'au premier tour de 2017".

"Le second tour a mis en présence un sortant qui ne courait aucun risque de perdre et une candidate qui n'avait aucune chance de gagner", a résumé Pierre Manent, disciple de Raymond Aron, directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales (Le Figaro, 26 avril 2022). 

C’est une France profondément divisée culturellement, socialement, territorialement et politiquement, ayant à affronter des défis existentiels qui apparait. Elle sera dirigée par un Président au style autoritaire et nombriliste, opportuniste partisan du "en même temps", sans empathie pour ses concitoyens, et incapable du moindre mea culpa en imputant la responsabilité de ses échecs à autrui ou à la pandémie de coronavirus.

Dans la soirée du 24 avril 2022, des violences ont éclaté dans toute la France. Peu de médias en ont parlé.

Emmanuel Macron
Le 7 mai 2017, sur l'esplanade du Louvre, Emmanuel Macron, qui venait d'être élu à la Présidence de la République, a déclaré :
"Je veux avoir un mot pour les Français qui ont voté simplement pour défendre la République face à l'extrémisme. Je sais nos désaccords, je les respecterai, mais je serai fidèle à cet engagement pris : je protégerai la République. Et je veux enfin avoir un mot pour ceux qui ont voté pour Madame Le Pen. Ne les sifflez pas, ils ont exprimé aujourd'hui une colère, un désarroi, parfois des convictions. Je les respecte. Mais je ferai tout durant les cinq années qui viennent pour qu'ils n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes. Ce soir, il n'y a que les Françaises et les Français, le peuple de France réuni, et ce que vous représentez ce soir ici au Louvre c'est une ferveur, un enthousiasme, c'est l'énergie du peuple de France. Et ce lieu dit cela, il est parcouru par notre histoire."

Un sondage a révélé que les Français ne voulaient pas d’un second tour en 2022 avec les deux mêmes candidats.

Mais, le but d’Emmanuel Macron, impopulaire, haï, était de s’assurer d’avoir Marine Le Pen au 2e tour pour jouer la « scène du danger fasciste en France » et être réélu plus par rejet du Rassemblement national (RN) que par adhésion à son programme. Et dans ses dernières déclarations, il a qualifié Marine Le Pen de "fasciste", de "populiste", d'"extrême-droite". Des termes jamais définis et qui renvoient pour certains aux années 1930.

« Pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n’avons jamais été face à une menace fasciste, donc tout antifascisme n’était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front National, qui était un parti d’extrême droite, un parti populiste aussi, à sa façon, mais nous n’avons jamais été dans une situation de menace fasciste, et même pas face à un parti fasciste.. Le procès en fascisme à l’égard de ns est à la fois absurde et scandaleux. Je suis profondément attaché à l’identité nationale, et je crois même ressentir et savoir ce qu’elle est pour moi : c’est notre bien commun, une langue, une Histoire, une mémoire, c’est une culture, et c’est une organisation politique avec ses principes et ses lois, et aussi un art de vivre… Je crois profondément que les nations existent encore et en France, nous sommes attachés à la multiplicité des expressions qui font notre nation et à la singularité de notre propre nation… Il faut que nous rappelions les éléments de notre identité nationale », a déclaré Lionel Jospin  (Répliques, 27 octobre 2007). Des propos que pourraient reprendre Eric Zemmour ou Marine Le Pen.

Un théâtre mis en scène avec maestria par le Président socialiste François Mitterrand, pour terroriser et diviser la droite, et conserver le pouvoir. Ses successeurs ont repris les vieilles ficelles politicardes qui marchent, surtout chez les jeunes, mais désespèrent les électeurs privés de choix. Le politologue Pierre-André Taguieff a analysé le relatif succès de cette stratégie du "repoussoir"-Front national.

Cette instrumentalisation cynique du "fascisme" ou de "l'extrême droite" - celle-ci renvoie aux années 1930 et 1940 - a pour effet d'interdire de percevoir correctement la réalité, et réduit l'importance historique, voire tragique, de ces phénomènes politiques historiquement datés.

Le Président Emmanuel Macron a bénéficié d'une unanimité de la classe politico-médiatique dans cette comédie du "danger fasciste". Les appels de syndicalistes - Laurent Berger et Philippe Martinez, les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT -, du Medef, organisation patronale, de dirigeants d'organisations confessionnelles - président et grand rabbin du Consistoire Central de France, Fédération protestante de France (FPF), recteur de la Grande Mosquée de Paris et le Rassemblement des Musulmans de France (GMP)  -, d'avocats, d'artistes, d'intellectuels ou de sportifs français et de dirigeants européens - Antonio Luis Santos da Costa, Premier ministre du Portugal depuis 2015, membre du Parti socialiste, Pedro Sánchez Pérez-Castejón, Président du gouvernement espagnol depuis 2018, membre du parti socialiste ouvrier espagnol, Olaf Scholz, Chancelier fédéral d’Allemagne depuis décembre 2021, membre du Parti social-démocrate - se sont succédés pour alerter sur ce prétendu "danger fasciste". La Gôche moralisante alliée à la Droite vaincue idéologiquement en un "Front républicain". 

Jusqu’au Président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui, en pleine guerre contre la Russie, répond à un média français sur une question étrangère : « Madame la candidate s'est trompée. Si elle comprend ça, notre relation pourrait changer… J'ai des relations avec Emmanuel Macron, et je ne voudrais pas les perdre ». Quid de l'ingérence étrangère sollicitée par un journaliste de BFM et non condamnée dans une élection nationale ?

Le 24 avril 2022 à 9 h 12, Me Alain Jakubowicz, ancien président de la LICRA, a twitté  : 
« En déposant notre bulletin de vote dans l’urne, souvenons nous que c’est aujourd’hui la journée nationale du souvenir de la déportation ». 
Son twitt était illustré par une photographie en noir et blanc d'enfants déportés derrière des fils barbelés. On peut regretter cette instrumentalisation politique de la déportation.

Dans un pays "frustré, divisé et troublé à l’aube d’un second quinquennat incertain... Emmanuel Macron a agrégé derrière lui un conglomérat hétéroclite et sans identité claire. Il a tout fait pour que se reproduise le face-à-face ultime avec l’extrême droite qu’il jugeait plus aisée à vaincre... [Le président sortant] a joué avec le feu" [pendant son précédent quinquennat et il est] "en partie responsable du score de Marine Le Pen au second tour (41,46%)"... L'abstention est considérable et l’extrême droite a encore progressé. Les deux partis qui, à droite et à gauche, structuraient hier le débat citoyen et offraient au pays l’alternance ont été marginalisés", a déclaré Lionel Jospin, qui avait appelé à  voter pour Emmanuel Macron contre le RN, au Parisien (25 avril 2022).

Surnommé le "Président des riches", Emmanuel Macron a été essentiellement (75% des seniors) le candidat des plus de 65 ans.  Cadres et retraités sont 77 % et 68 % à avoir voté Emmanuel Macron. Et "74 % des électeurs ayant bac +3 et plus "ont voté Emmanuel Macron qui "est en tête sans les catégories qui gagnent plus de 3000 euros où il rassemble 65 % des suffrages". Pour les électeurs, le pouvoir d'achat, la santé, l'environnement et l'écologie devraient être les thème prioritaires pour le Président réélu.

Au premier tour, le Président Emmanuel Macron a fait campagne à droite, et au second tour à gauche pour capter l'électorat de gauche - reprise de projets et d'expression de LFI ("planification écologique") - et le "vote halal". Le 10 avril 2022, il a bénéficié d'un électorat libéral favorable aux réformes adaptant la France à la mondialisation, à la "souveraineté européenne", et le 24 avril 2022, il a été soutenu en plus par une partie de la gauche et du vote communautaire croyant au "barrage républicain" contre le RN et espéré par le candidat car gage de sa victoire ou de son maintien au pouvoir.

Le Président sortant a su imposer, via notamment les médias son narratif : "Je n'ai pas pu agir durant mon mandat car ont surgi les Gilets jaunes, puis la pandémie de coronavirus, deux évènements imprévisibles." Et les autres candidats ont pensé qu'il était une "parenthèse politique" et n'ont pas continument et durablement critiqué son bilan, comme si la situation actuelle résultait du hasard, et non d'opportunités saisies par le Président de la République pour mettre en oeuvre sa politique : signature de la Convention onusienne sur les migrations malgré les manifestations des "Gilets jaunes", européisme exacerbé - "souveraineté européenne", acceptation de l'usurpation de compétences de la Commission européenne durant la pandémie de coronavirus -, etc.

En refusant tout débat avec tous les candidats entre les deux tours, le Président Emmanuel Macron a imposé l'absence de débat éclairant le choix des électeurs, sa crainte de la démocratie et de devoir s'expliquer sur son bilan politique, économique, social, diplomatique, etc. semé d'échecs.

Car malgré les "crises" (Gilets jaunes, coronavirus), le Président Emmanuel Macron a fait adopter des lois - bioéthique, pass vaccinal liberticide -, son programme immigrationniste - signature du Pacte onusien sur les migrations -, a dissimulé son affaiblissement de l'Etat au profit de cabinets de conseils... Il a divisé les Français en imposant une "gestion par la peur" réduisant les libertés publiques et individuelles : peur de la police éborgnant des Gilets jaunes, peur du coronavirus et d'autrui, peur d'une guerre de la Russie en France...

Malgré ses défaites aux élections européennes et locales durant son mandat, malgré son absence d'enracinement territorial, le Président Emmanuel Macron a misé sur une stratégie alliant la sociologie électorale au premier tour, et le "front républicain".

Le Président Emmanuel Macron a été réélu aussi pour plusieurs raisons : les électeurs savent que Marine Le Pen ne pourrait pas former un gouvernement faute d'équipes composées d'expert acceptant des postes ministériels et la stigmatisation, et ont peur du vide bien qu'il les a maltraités verbalement, a réprimé par la violence les Gilets jaunes, a géré par la peur et des mesures liberticides la pandémie de coronavirus et l'invasion par la Russie de l'Ukraine, a largement endetté la France pour verser des chèques - essence, alimentaire, énergie, vacances/SNCF... - aux Français... 

Depuis des années, et curieusement pas durant la campagne électorale, le Président Emmanuel Macron n'a jamais été interrogé sur son bilan - dette public, suppression de lits hospitaliers même durant la pandémie de coronavirus, paupérisation des classes moyennes, etc. - par les médias qui n'ont jamais critiqué ses actions, propos.

Voleurs à la sauvette, délinquance et saleté qui caractérisent d'ordinaire le Champs de Mars ont disparu peu avant l'installation de l'espace destiné à fêter la réélection du Président Emmanuel Macron. La soirée du 24 avril 2022 a commencé comme une nuit en boite de nuit à ciel ouvert. Puis, au son de l'hymne de l'Union européenne (Ode à la joie de Beethoven), le Président Emmanuel Macron réélu s'est avancé vers la scène entouré de son épouse, Brigitte Macron, et d'adolescents de la diversité, alors que son électorat est majoritairement constitué de retraités. 

Dans un discours creux, il a déclaré  : « Je sais que nombre de compatriotes ont voté pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. Je veux les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir... Non, ne sifflez personne. Depuis le début, je vous ai demandé de ne jamais siffler. Parce que dès à présent, je ne suis plus le candidat d'un camp, mais le président de tous ». Il a annoncé que les "jours à venir ne seront pas tranquilles" et une nouvelle manière de gouverner. 

Puis, une Marseillaise a été interprétée par Farrah El Dibany. Celle-ci, "arborant une spectaculaire robe de satin rouge, a chanté le premier couplet seule, à côté du couple présidentiel. Entre polyphonie corse et Castafiore. La cantatrice de 33 ans est passée par le Centre des arts de la Bibliothèque d’Alexandrie puis l’Académie de musique Hanns-Eisler à Berlin. Elle est entrée à l’Académie de l’Opéra de Paris, devenant la première chanteuse arabe à se faire une place dans cette filière d’exception".

"J'ai chanté pour Monsieur Macron en juillet dernier, à l'Institut du monde arabe, pour le forum Génération Égalité". Celle qui a récemment été nommée chevalier de l'Ordre des arts et des lettres raconte avoir échangé quelques mots avec Emmanuel Macron et son épouse Brigitte. Pourquoi a-t-elle accepté la proposition de l'équipe du candidat élu : "J'ai fait ça pour la France. La Marseillaise, c'est pour tous les Français, et même pour tout le monde. C'est un signe d'ouverture, ce n'est pas pour quelqu'un ou avec quelqu'un."

Après un bain de foule sans respect de gestes barrières, le Président est parti avec son épouse à la Lanterne, résidence secondaire située à Versailles et destinée au Premier ministre. 

La rentrée 2022 sera très dure : les Français subiront les contrecoups - inflation des produits de première nécessité : pâtes, riz, blé... - des sanctions visant la Russie et la poursuite d'une inflation - prix de l'énergie, de l'essence - ayant commencé depuis au moins 2021, des réformes.

Marine Le Pen
Marine Le Pen a bénéficié d’un accueil favorable de journalistes extasiés devant la nouvelle candidate, la « souriante dame aux chats ». Ils en oubliaient même le départ de cadres du Parti exaspérés par leur isolement ou l'indifférence des dirigeants, l'échec du RN aux élections départementales ou régionales.

La candidate du RN a centré sa campagne électorale sur la défense du pouvoir d’achat, et a laissé Eric Zemmour guerroyer seul sur des thèmes figurant pourtant sur sa profession de foi 2022 : immigration, violences.

Jusqu’aux résultats du 1er tour, elle pouvait penser avoir réussi sa « dédiabolisation » : tous les médias qualifiaient Eric Zemmour d’« extrémiste », d’être « à la droite de Marine Le Pen » et l'avaient "recentrée" !

Mais dès le 10 avril 2022 au soir, la rhétorique médiatico-politique sur le « danger fasciste » et de "l'extrême-droite" l’a stigmatisée. Ce qui révèle les limites de sa politique de dédiabolisation.

"Marine Le Pen se défend d'être d'extrême-droite car dans l'imaginaire collectif de l'Europe occidentale, le terme "extrême-droite" est toujours associé à l'héritage du fascisme, du national-socialisme, du régime de Vichy. Et très clairement, Marine Le Pen n'est pas fan du régime de Vichy, elle n'est pas antisémite, elle ne nie pas la réalité du génocide des Juifs, ce n'est pas son père. Maintenant, regardons son programme : il permettrait d'établir une hiérarchie entre Français et étrangers. Pour l'instant, notre Constitution ne nous le permet pas, parce qu'elle est attachée à quelque chose qui découle tout droit de l'idéologie des Lumières qui est le principe d'égalité", a observé le politologue Jean-Yves Camus. Ce qui est faux : ce principe d'égalité autorise la discrimination "si la loi l'autorise, si l'intérêt général le justifie ou si la situation présente des différences qui justifient la différence de traitement" (CE 10 mai 1974, Denoyez et Chorques, nos 88032, 88148 et Cons. const. 12 juill. 1979, n° 79-107 DC, Pont à péage). Il souffre d'exceptions comme la "discrimination positive".

La proposition de la candidate de recourir au référendum sur certains sujets ? "Autant, il est bénéfique d'avoir une part d'initiative populaire et de démocratie directe sur des sujets qui touchent à des questions de proximité, autant la démocratie référendaire, la démocratie plébiscitaire conduit d'une part le politique à abdiquer ce qui fait son essence et qui est de prendre le risque de la décision, quitte à être désavoué ensuite par les urnes et d'autre part, généraliser le référendum c'est donner à nous tous la possibilité de voter sous l'influence des passions... S'il y a un référendum sur l'immigration, après un attentat particulièrement meurtrier commis par des islamistes radicaux et bien naturellement, cela influencera le vote de beaucoup, le résultat ne sera pas le même", a allégué Jean-Yves Camus. Le référendum n'est pas le plébiscite. La Suisse pratique le référendum ; est-elle devenue une "démocratie plébiscitaire" où les électeurs votent "sous l'influence de passions" ?

Marine Le Pen a prôné la défense du bien-être animal et a inscrit, dans son programme, la suppression de l'abattage rituel. Mais elle gardait la corrida, la chasse... Cette mesure lui a aliéné le "vote juif", notamment lors du second tour. Même assortie de la tolérance de l'importation de viande cacher, elle signe la fin annoncée des Juifs en France. A moyen terme, cette proposition, qui recueille un large assentiment au sein de la population - vote des végétariens ou vegan - faute de campagnes de communication initiée par le Grand rabbin de France et le Président du Consistoire Central de France, risque d'obtenir le soutien de mouvements gauchistes et d'une partie de la droite. Un danger majeur car les forces opposées à l'abattage rituel sont agissantes du court au long termes, et voguent sur un "air du temps" voulant "faire du passé table rase" et bannissant la domination, fondée sur la Bible, entre l'être humain et l'animal, deux espèces distinctes. 

Lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours, Marine Le Pen a su argumenter et fustiger le "bilan économique très mauvais" du "Mozart de la finance" : six millions de pauvres, endettement induit par une mauvaise gestion publique - « Vous êtes celui qui a créé 600 milliards d'euros de dette supplémentaire, dont deux tiers n'ont rien à voir avec le Covid. [...] 145 milliards pour le Covid, tout le reste c'est de l'aggravation de la dette », -, 5,4 millions de chômeurs, etc. 

Mais à vouloir lisser son image, à vouloir faire oublier sa prestation lors du débat télévisé en 2017, Marine Le Pen a commis des fautes : elle a eu peu de répliques cinglantes, elle n'a pas abordé les dossiers encombrants de la Macronie : membres de cabinets de conseil ayant travaillé bénévolement lors de sa campagne électorale en 2017, profondément incrustés à prix d'or dans le fonctionnement de l'Etat et déterminants dans des décisions stratégiques où des conflits d'intérêts auraient du les écarter (vaccination), Alexandre Benalla, répression cruelle des Gilets jaunes, tolérances des Anti-fas et des casseurs, étiage élevé de violences quotidiennes, désintérêt pour la France périphérique ou rurale, fermeture des lits hospitaliers en pleine pandémie de coronavirus, effondrement du niveau scolaire, Rothschildgate, contrat d'exclusivité morale du Président Emmanuel Macron avec l'agence Bestimage dirigée par Michèle Marchand, etc. Et surtout aucun des deux candidats n'a présenté une vision de la France.

Nul doute qu'Eric Zemmour aurait été plus incisif.

Et, en disant dès le lendemain combien le Président avait méprisé les Français en la méprisant durant le débat, Marine Le Pen a avoué implicitement que, si elle n'avait pas su se défendre face à Emmanuel Macron, elle ne saurait pas les défendre dans l'exercice de la fonction présidentielle. Il lui suffisait pourtant de présenter la photographie du Président Poutine tenant à distance d'une longue table le Président français crispé.

Le vote de l'Outre Mer (Antilles, Guyane) la plaçant souvent devant le Président sortant fournit un argument massue contre ceux accusant Marine Le Pen d’être raciste.

En Israël, au second tour, Marine Le Pen a progressé, mais le taux de participation est faible (environ 10%).

L'électorat de Marine Le Pen ? 51% des 50-59 ans votent pour elle. "Les employés ont voté majoritairement pour Marine Le Pen avec 54% des voix, tout comme les ouvriers qui ont placé la candidate du RN en tête avec 68% des suffrages". "Quant au niveau de de revenus, Marine Le Pen (56 %) arrive en tête chez les catégories qui gagnent moins de 1 250 euros par mois."

Malgré son score, Marine Le Pen a enregistré l'échec du camp souverainiste ou national, et va le renouveler lors des élections législatives : elle accepte les électeurs d’Eric Zemmour, mais refuse les alliances avec les partis dont Debout la France ou Reconquête ! Ce que n'apprécient pas nombre d'électeurs de droite.

Après 1974, 1988, 1995, 2002, 2007, 2012, 2017, 2022, il s’agit de la 8e défaite de la famille Le Pen à une élection présidentielle, Marine Le Pen veut-elle gagner les élections ou maintenir la PME familiale ? 

Peut-être que la seule politicienne de la famille Le Pen qui a compris la voie sans issue du RN est Marion Maréchal : celle-ci s'est éloignée du mouvement en ralliant Eric Zemmour et a changé son nom patronymique.

"Je crois que nous revivons un scénario dont nous sommes malheureusement coutumiers depuis vingt ans. En l'occurrence, depuis 2002. Le Front National devenu Rassemblement National est en croissance électorale depuis très exactement 1984, lors des élections européennes, c'était la première fois où il avait dépassé la barre des 10%. Il lui est arrivé de trébucher, comme l'a fait Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002, comme il l'a fait aussi en 2007 parce que Nicolas Sarkozy a réduit l'étiage du vote FN. Mais il rebondit toujours. Or, on a toujours l'impression qu'on découvre ou qu'on redécouvre le Rassemblement National, sa force électorale, sa capacité d'attraction et sa capacité à se relever quinze jours, trois semaines avant chaque élection, puis lorsqu'arrive le second tour et que la candidate ou le candidat du parti est battu, on replonge durant cinq ans pendant lesquels on en parle pas ou peu. On n'en parle pas et surtout, on ne prend pas au sérieux la pérennité du phénomène et aucune formation politique ne s'attèle véritablement au travail de déconstruction du programme du RN, pourtant assez facilement accessible, pour proposer aux électeurs non pas simplement de voter contre l'extrême-droite ou contre Marine Le Pen mais d'expliquer ce que ce parti propose, en quoi c'est dangereux, en quoi cela coûte cher, en quoi ce n'est pas possible. C'est terriblement handicapant parce qu'on remet à chaque scrutin le métier sur l'ouvrage à partir de zéro", a analysé le politologue Jean-Yves Camus.

Eric Zemmour
Dès son premier débat télévisé, Eric Zemmour avait ringardisé les politiciens par sa sincérité et son langage clair et percutant, ainsi que par ses thèmes - volonté d'arrêter l'immigration de masse et incontrôlée, "grand remplacement", assimilation à la culture française des étrangers, lien entre immigration et délinquance, définition de l'islam comme religion et idéologie politique, restauration de la grandeur de la France, protection des repères anthropologiques, fin d'une Education nationale idéologisée (wokisme, décolonialisme, théorie du genre, écriture inclusive, écologisme angoissant) au profit d'un enseignement transmettant des savoirs... 

Il a suscité l'enthousiasme au sein d'un électorat souverainiste, attaché aux valeurs et à l'Histoire de France. Mais dès début mars 2022, il a décroché dans les intentions de vote. Comme ses soutiens, il a cru en un "vote caché", celui des personnes interrogées qui n'auraient pas osé avouer leur vote pour un "extrémiste".

Il a placé des thèmes tabous - immigration de masse et non contrôlée, lien avec la délinquance, islam non distinct de l'islamisme - dans le débat politique de l’élection la plus importante de la Ve République.

Il a représenté une figure de l’Israélite français, avec la variante berbère d'Algérie.

Essayiste, journaliste, il avait endossé les habits de candidat à l’élection présidentiel dès son premier meeting. Mais il s'est laissé enfermer dans la fonction de débatteur pour des médias en recherche de records d'audiences et a été la cible des épithètes infâmants usuellement attachés à Marine Le Pen ou son père Jean-Marie Le Pen. En outre, des dirigeants et médias communautaires ont concouru à une campagne haineuse à son égard, et le grand rabbin de France Haïm Korsia l'a qualifié d'"antisémite". Mais le politologue Pierre-André Taguieff n'a pas considéré Eric Zemmour comme antisémite.

"Militants aspergés d'essence, insultés en marge de meetings ou lors du collage d'affiches"... Le candidat de Reconquête, lui-même victime d'agressions physiques, et son parti déplorent ces "menaces et violences", et demandent "à l'État de sévir". Cela fait suite à l'agression ce 18 mars 2022 de militants du candidat à Linas dans l'Essonne, où huit personnes, dont trois adolescents de 11 à 16 ans, ont été aspergés par deux automobilistes, alors qu'ils cherchaient à étendre une banderole en soutien à Éric Zemmour au-dessus de la Francilienne. En garde à vue, les deux hommes "ont dit détester Zemmour et ses idées. Ils ont dit avoir vu le groupe de personnes, être allés chercher une bouteille d'essence pour les asperger, mais sans vouloir aller plus loin", a indiqué à l'AFP une source policière. Plus précisément, la bouteille contenait "du gasoil pour tracteur mélangé avec de l'Ice Tea", d'après les déclarations des deux hommes, rapportées par une source proche du dossier. Les agresseurs, deux hommes âgés de 24 et 26 ans se sont vus ordonner dimanche une composition pénale par le parquet d'Évry. Cette composition pénale - une mesure alternative aux poursuites pour éviter un procès - a été choisie "compte tenu de l'absence d'antécédents judiciaires et des regrets exprimés" par les deux mis en cause, a expliqué à l'AFP la procureure d'Évry, Caroline Nisand. La composition, qui sera inscrite à leur casier, leur impose d'indemniser les victimes et de réaliser un stage de citoyenneté."

"Depuis le début de la campagne, une cinquantaine de militants ont été "attaqués avec des couteaux, des poings américains, des chiens d'attaque, des gaz lacrymogènes, des armes à feu, des chaises, des tessons de bouteille et des tirs de mortier", a pointé Éric Zemmour dans un communiqué. Lui-même a reçu un œuf sur la tête le 12 mars à Moissac dans le Tarn-et-Garonne, de la part d'un agriculteur à la retraite, père d'un enfant autiste et en désaccord avec les prises de position controversées de Éric Zemmour au sujet des enfants en situation de handicap. Le candidat a dénoncé cette semaine une "complaisance totale du monde politico-médiatique" vis-à-vis de ces agressions, et demandé "à l'État de sévir" et à ses militants "de faire preuve de vigilance dans leur magnifique mobilisation partout en France". 

"À Metz, c’est le président de Génération Z, Stanislas Rigault qui a dû subir des insultes et des menaces de la part de racailles alors qu’il sortait d’un meeting d’Éric Zemmour. La liste est longue et ne provoque pas l’indignation de la classe politique. Celle-ci préfère faire son beurre sur les « Macron assassin » scandés au meeting du Trocadéro par une foule exaspérée par le laisser-faire coupable du gouvernement sur la question de l’insécurité. De la part d’Emmanuel Macron, pas un mot sur les agressions contre les militants. Mais en revanche, il a osé demander de la « bienveillance » de la part d’Éric Zemmour qui serait, selon lui, « dans la violence et l’invective » (BFM TV, 28/3/2022). Le même Emmanuel Macron, il n’y a pas si longtemps, admettait qu’il avait très envie d'« emmerder les Français »… Ne parlons même pas de son gendre qui avait souhaité la mort du candidat de Reconquête sur Twitter. En termes de bienveillance, on repassera ! Ainsi donc, pendant que l’ensemble des médias se concentre sur des slogans excessifs, elle passe sous silence les multiples agressions, les menaces de mort (France Bleu, 26/3/2022), voire parfois même les coups de couteau (Le Parisien, 11/3/2022) qui égrènent le quotidien des partisans de partis politiques de droite. La plupart de ces militants sont dans une situation complexe : ils savent qu’en plus de risquer leur intégrité physique, ils risquent le pilori médiatique à cause de leur étiquette politique. En effet, en cas de riposte, l’agression se transformera, dans le langage journalistique, en « altercation de militants pro-Zemmour et anti-Zemmour », indépendamment de toute responsabilité pour celui qui a lancé la première insulte, porté le premier coup. En cas de réaction d’autodéfense, le deux poids deux mesures des juges jouera probablement en faveur des activistes de gauche. Dans cette situation, les patriotes agressés ont tout à perdre et les antifas tout à gagner.Quand des soi-disant « antifascistes » viennent perturber un meeting avec des barres de fer, des couteaux, des pavés, des cocktails Molotov et même une grenade dans leurs besaces, comment peut-on tolérer que la classe médiatico-politique ne se focalise que sur les rares dérapages ayant lieu, au même moment, chez quelques individus isolés de l’autre côté du spectre politique ? Pourquoi les antifas payent-ils aussi rarement pour leurs attaques alors qu’ils entravent continuellement l’exercice de la démocratie ? Cette citation attribuée à Winston Churchill n’a jamais été autant d’actualité : « Les fascistes de demain s’appelleront eux-mêmes antifascistes. » Quoi qu’il en soit, les Français sont en droit d’attendre des pouvoirs publics qu’ils ripostent contre ces agressions de manière exemplaire et qu’ils mettent un terme à ces groupuscules d’extrême gauche qui ne semblent pas craindre, pour le moment, la menace d’une dissolution", a écrit Jean-Frédéric Poisson le 1er avril 2022 dans BdVoltaire

Deux agresseurs d'extrême-gauche qui avaient cherché de l'essence pour asperger des militants d'Eric Zemmour en mars 2022 ont été condamnés à un stage de citoyenneté par une procédure judiciaire curieuse détaillée par un avocat des parties civiles. "Il s'agit à tout le moins de violences volontaires, c'est la qualification pénale qui est retenue par le parquet. Ce n'est pas la qualification pénale que nous, avocats des parties civiles, avions retenue puisque, quand on dit en garde à vue : "Lorsque j'ai vu les militants d'Eric Zemmour, j'ai décidé à ce moment-là d'aller chercher de l'essence pour les asperger". Il y avait à ce moment-là de la préméditation. C'est donc une tentative d'assassinat qui n'a pas pu aboutir que parce que la police municipale est intervenue... Le Parquet aurait du retenir cette qualification pénale... En matière criminelle, la saisine d'un juge d'instruction est obligatoire. Voilà ce qui aurait du se passer. Non seulement, le parquet d'Evry ne retient pas cette qualification, mais le lendemain des faits, la procureure de la République d'Evry dit que c'est "une non affaire", et elle adresse un communiqué de presse à l'AFP pour expliquer qu'elle envoie ces deux garçons de 24 et 26 ans en composition pénale qui est une mesure alternative aux poursuites pénales : la personne ne fait pas l'objet d'un jugement. Même la qualification pénale retenue de violences volontaire... Il y a quatre circonstances aggravantes qui font que la peine encourue passe de trois ans de prison à sept ans ; usage d'une arme par destination, personnes agissant en réunion, trois victimes sont mineures de 11 à 13 ans... Pour une telle peine encourue, on ne peut pas proposer une composition pénale. Le délégué du Procureur nous a dit, en présence des confrères et du Bâtonnier d'Evry, qu'il y avait des instructions de la chancellerie, "cela vient d'en haut"... Le délégué du Procureur avait une instruction claire du Procureur d'Evry qui avait une instruction du Procureur de Paris", a expliqué Me Georges Sauver, avocat pénaliste défenseur des militants d'Eric Zemmour, sur CNews.

Eric Zemmour a commis des erreurs ou des fautes : polémiques et procédures judiciaires suscitées par la vidéo annonçant sa candidature - violations du droit de la propriété artistique - ou par des passages de son livre La France n'a pas dit son dernier mot, et par le recours à un fichier de noms juifs, perception d'un programme monothématique, etc. 

Eric Zemmour va devoir apprendre rapidement à diriger le parti politique Reconquête ! qu'il a fondé, même s'il a confié une grande partie de cette tâche à Marion Maréchal désignée vice-présidente exécutive du parti : relations avec des politiciens venus de LR et du RN, gestion du budget constitué par les adhésions...

Le 10 avril 2022, sur la France entière, Éric Zemmour a recueilli  2 485 226 voix, 5,10% des inscrits et 7,07% des suffrages exprimés. A Paris, dans des villes de sa banlieue (Sarcelles, Saint-Mandé, Neuilly, Boulogne-Billancourt) et à Marseille, Eric Zemmour a obtenu des scores supérieurs à celui national. Dans certains quartiers à forte densité juive - synagogue, commerces, etc. - de ces villes ou de Créteil, les scores sont plus élevés.

En Israël, "sur les 59 214 inscrits au Consulat (sur environ 180 000 Français en Israël), seuls 5 829 se seraient exprimés, soit un taux de participation de 9,84 %. Eric Zemmour aurait obtenu 53,59 % des suffrages exprimés (3 124 voix), et Emmanuel Macron 31,72 % (1 489 votes). Marine Le Pen a recueilli 3,32 % des suffrages exprimés (194 votes) et Jean-Luc Mélenchon 1,63 %, soit 95 votes.

Donc, malgré les consignes "Pas une voix juive pour Eric Zemmour", les Français juifs ont voté pour Eric Zemmour en lui accordant un surcroît de voix.

Au soir de sa défaite électorale, Eric Zemmour a appelé publiquement à voter pour Marine Le Pen. Il a déclaré, comme un gage de sa sincérité et de son honnêteté, n'être pas devenu un politicien. Mais, être un politicien n'est pas déshonorant, et la vie politique exige peut-être des professionnels. 

Cette défaite électorale a un goût d'autant plus amer qu'Eric Zemmour a toujours affirmé que lui seul avait des chances d'arriver au second tour et de réunir sur sa candidature des voix du RN et des Républicains, et qu'il a affiché son mépris pour Marine Le Pen. Or, le professionnalisme de cette dernière a prévalu sur l'amateurisme d'une partie de la jeune équipe d'Eric Zemmour.

Le 24 avril 2022, environ 85% des suffrages exprimés en Israël - environ 10% de participation - se sont portés vers Emmanuel Macron. Donc les électeurs d'Eric Zemmour se sont massivement reportés vers le candidat de LREM et le score de Marine Le Pen a légèrement augmenté.

A deux reprises - dans l'entre-deux tours et le 24 avril 2022 -, la proposition d'Eric Zemmour d'une alliance avec le RN a été refusée publiquement par ce mouvement.  What's next? Eric Zemmour espère-t-il que les électeurs du RN se lasseront de perdre les élections politiques et rejoindront Reconquête !?

A entendre les déclarations et commentaires de journalistes politiques et de membres du RN, on prend conscience à quel point Eric Zemmour a suscité la peur dans ce microcosme si déconnecté de la réalité, a dérangé un mécanisme qui finalement a imposé aux citoyens un duel politique de faible niveau et un vainqueur sans réelle opposition ou contre-pouvoir. 

Institutions juives
Avec des médias communautaires, des institutions juives se sont discréditées publiquement par leurs appels anti-Zemmour et la qualification infamante d'"antisémite" le visant, ainsi que par leur silence durant des semaines sur la mort de Jérémie Cohen - un silence qui a rappelé celui sur l'assassinat antisémite de Sarah Halimi

On peut s'étonner qu'ils aient rompu un principe juif fondamental - le chalom (paix) - et aggravé les divisions internes à la communauté juive française.

"Il y a plus de 30 ans, la politique mitterrandienne et le Parti socialiste avaient inventé la machine infernale de « l’anti-Le Pen », soit : « Choisissez entre moi ou le fascisme ! » . Cette stratégie a paralysé la politique française jusqu’à ce jour. Les institutions juives et les Juifs en général furent embrigadés, comme « Juifs de service », positifs cette fois-ci aux dires des socialistes, pour confirmer la véracité du danger (on se rappelle à ce propos le slogan : « Juifs=immigrés »)", a rappelé le philosophe et sociologue Shmuel Trigano le 17 février sur Radio J.

Par leur acceptation de l'épouvantail "fasciste" fantasmé, des dirigeants d'organisations juives françaises ont contribué à rendre crédible la "menace d'extrême-droite". Mais la situation de la France des années 1930 - opposition de ligues, parfois antisémites, à la république parlementaire, hostilité au régime bolchevique - dans une Europe où coexistent des Etats démocratiques, l'Italie fasciste de Mussolini et l'Allemagne nazie d'Hitler, est-elle celle de l'Europe de 2022 ? Ces amalgames risquent de banaliser le fascisme et l'extrême-droite, et avivent les souffrances de rescapés de la Shoah.

Au nom de "valeurs républicaines", ces institutions, dirigeants, médias et personnalités - avocats, artistes... -, ont appelé à voter contre "l'extrême-droite" représentée selon eux par Marine Le Pen, qui avait certes prôné la suppression de l'abattage rituel (che'hita), et pour Emmanuel Macron. 

Un Président qui a fait voter Pour des résolutions onusiennes hostiles à l'Etat d'Israël - déjudaïsation du mont du Temple -, et qui leur avait imposé son inaction dans la lutte contre l'antisémitisme/antisionisme (BDS). 

Un Chef d'Etat qui a fait adopter par le Parlement des lois peu conciliables avec le Judaïsme : allongement de 12 à 14 semaines de grossesse du délai de recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), autorisation de l'interruption médicale de grossesse (IMG) jusqu’au 9e mois pour « détresse psychosociale », interdiction de se rendre aux offices dans des synagogues durant la pandémie de coronavirus, etc. 

De plus, le parti La République en marche (LREM) a multiplié les entraves au député Meyer Habib dans la constitution de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, dans sa recherche de la vérité sur l'assassinat de Sarah Halimi et dans la rédaction d'un rapport listant les dysfonctionnements, notamment policiers et judiciaires.

Malgré ces appels unanimes d'organisations juives françaises, dont le CRIF - "Pas une voix juive pour Eric Zemmour" -, ou européennes telle ELNET, de très nombreux électeurs français juifs ont fait confiance à ce candidat, ont massivement espéré en sa victoire électorale et, dans le secret de l'isoloir, ont voté pour lui. 

"Les fonctions des synagogues et des consistoires sont à la fois religieuses et politiques. Napoléon se sert des rabbins et des grands rabbins comme d'agents dévoués à sa politique générale : par eux, il espère gouverner les consciences israélites, comme par ses prêtres, ses évêques ou ses pasteurs, il cherche à gouverner les consciences catholiques ou protestantes" (Sagnac Ph. Les Juifs et Napoléon (1806-1808). In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, tome 2, N°5,1900. pp. 461-484). Un article émaillé de clichés ou préjugés sur les Juifs.

Quel intérêt représentent désormais ces associations juives françaises, non écoutées par les Français juifs, pour le pouvoir politique du Président Emmanuel Macron ?

"Dans la matinée du dimanche 24 avril 2022, dans l’église Saint-Pierre-d’Arène à Nice, avant la messe de 10 h, un prêtre et une sœur ont été blessés au couteau par un individu originaire de Fréjus et né en 1991 ; le pronostic vital des victimes n’est pas engagé. Un suspect « déséquilibré » a rapidement été désarmé et interpellé par la police. Il a « spontanément déclaré aux effectifs de police qu’il était de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron et qu’il s’était finalement rabattu sur une église ». Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a été avisé ; l’enquête a été confiée à la police judiciaire. La piste terroriste n’est pas privilégiée, pour l’heure. Une enquête a été ouverte dans la journée pour « tentative d’homicide volontaire » et « violences volontaires avec arme ». Elle a été confiée à la police judiciaire de Nice. La situation était « en cours d’évaluation à leur niveau », avec un retour attendu « dans les prochaines heures », a précisé le procureur à l’AFP. « Les éléments d’information communiqués à ce stade ne justifient pas notre saisine », a déclaré le Pnat en fin de matinée. « Les mobiles du passage à l’acte sont à ce jour et à cette heure difficiles à établir », a insisté le procureur. Les forces de l’ordre ont bouclé le secteur. D’après une source policière citée par l’AFP, cet acte « n’a pas de caractère terroriste, a priori. »

"D’après l’AFP qui cite une source policière, le suspect est « manifestement bipolaire » et a « spontanément déclaré aux effectifs de police qu’il était de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron et qu’il s’était finalement rabattu sur une église ». Il a été placé en garde à vue. Le maire de la ville Christian Estrosi a ensuite précisé à la presse que des policiers municipaux et nationaux sont « entrés conjointement dans l’église pour neutraliser l’auteur. Il s’agirait d’un déséquilibré, qui n’a pas d’antécédent judiciaire, et qui a procédé à plusieurs coups de couteau. » Il est inconnu des services de police. Le suspect a été hospitalisé à plusieurs reprises en service psychiatrique, a ajouté le préfet. D’après l’AFP qui cite une source policière, le suspect est « manifestement bipolaire » et a été placé en garde à vue."

Jean-Luc Mélenchon
Le 24 septembre 2021, lors du débat télévisé contre Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise (LFI) mais présenté par des médias comme le "candidat de gauche", avait tenu des propos racolant le "vote halal".

Son parti est critiqué pour son "islamogauchisme". 
En novembre 2011, "dans une vidéo diffusée en direct sur la plateforme Twitch par le militant d'extrême gauche Wissam Xelka, des militants décoloniaux ont discuté du meilleur candidat pour porter leurs idées à la présidentielle. Invitée, Houria Bouteldja, fondatrice et ex-porte-parole des Indigènes de la République, a donné une véritable leçon de stratégie militante et politique. À la faveur de l'intimité trompeuse de ces chaînes confidentielles, la militante se laisse aller à se féliciter du travail de « massification » des idées décoloniales." 

"Selon elle, le candidat Jean-Luc Mélenchon a été conquis, de haute lutte, par son mouvement. « Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s'appelle Mélenchon, fanfaronne Houria Bouteldja. Il a fait un choix, on revient de loin » Quel choix ? Houria Bouteldja rappelle que Jean-Luc Mélenchon « était une espèce de laïcard de dingue ». Aujourd'hui, « il dit des choses qu'il n'aurait jamais dites, il y a quinze ans. » Houria Bouteldja indique aussi combien les affects musulmans ont été touché quand Jean-Luc Mélenchon a su "capter nos affects" en disant que "Mohamed est un beau prénom". Même "pas besoin de lire" son programme, a-t-elle assuré.

Le 11 avril 2022, l'IFOP, en partenariat avec La Croix a publié le sondage "Le vote des électorats confessionnels au 1er tour de l'élection présidentielle". Le 10 avril 2022, "jour du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, l’Ifop a réalisé pour La Croix une étude sur les votes des différents électorats confessionnels - "il n'y a pas les Français de confession juive parce que sur 4.000 sondés cela ne serait pas représentatif". "Et plus des deux tiers du vote d'électeurs musulmans (69%) se sont portés sur Jean-Luc Mélenchon (extrême-gauche), candidat critiqué pour sa proximité avec des "islamo-gauchistes". Ce score est en augmentation de 32 points par rapport à 2017. 
"Enjeux déterminants à plus de 70% pour les musulmans : le salaire et le pouvoir d'achat, les prix du carburant et de l'énergie, la précarité", a twitté Théo Moy, journaliste du quotidien catholique. 

Au second tour, selon un sondage publié par BFM, 42% des électeurs ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour ont voté pour Emmanuel Macron, 18% pour Marine Le Pen et 40% se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul.

Le départ de Jean-Luc Mélenchon de LFI pour la  direction de l'Institut-Fondation La Boétie va peut-être induire une division au sein de LFI entre les partisans d'une certaine conception de la laïcité (Alexis Corbière, Raquel Garrido) et les Indigénistes (Danièle Obono, Eric Coquerel) dénonçant "l'islamophobie" ou le "racisme d'Etat".

Si LFI dépassait le RN dans les résultats électoraux, comment réagiront des journalistes quasi-totalement acquis à l'idéologie gauchiste ?

"Vote halal"
Le 11 avril 2022, 
l'IFOP, en partenariat avec La Croix a révélé le sondage "Le vote des électorats confessionnels au 1er tour de l'élection présidentielle" qui montrait le taux élevé 
(69%) d'électeurs musulmans ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon (extrême-gauche). Un score en augmentation de 32 points par rapport à 2017. "Enjeux déterminants à plus de 70% pour les musulmans : le salaire et le pouvoir d'achat, les prix du carburant et de l'énergie, la précarité", a twitté Théo Moy, journaliste du quotidien catholique. 

Le vote des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, notamment le "vote halal", a été déterminant au second tour de l'élection présidentielle 2022. 

Le "vote halal", c'est-à-dire celui des musulmans a été choyé, notamment dans l'entre-deux tours : iftar à la Grande mosquée de Paris (GMP) en soutien à la réélection du Président Emmanuel Macron, accueil de Gérald Darmanin à la GMP, déplacement du Président en Seine-Saint-Denis, éloge par ce candidat-Président d'une femme musulmane portant "volontairement" le voile islamique, etc. 

Le 24 avril 2022, l’Ifop a réalisé pour La Croix et Le Pèlerin une étude sur le vote des électorats confessionnels au second tour de l’élection présidentielle de 2022. Un sondage rendu public le 25 avril 2022.

"Les électeurs de confession catholique se sont nettement plus déplacés dans les bureaux de vote lors de ce second tour (79%) que la moyenne des Français (71,8%), ainsi que des électeurs se déclarant d’une autre confession (70% des Protestants, 58% des Musulmans) ou « sans religion » (66%)."
 
"Concernant le nom inscrit sur le bulletin glissé dans l’urne, le vote catholique ne se démarque pas par sa spécificité – ou par extension, par son unicité – mais plutôt par son alignement relatif sur le vote de l’ensemble des Français (55% des électeurs catholiques ont voté pour Emmanuel Macron et 45% pour Marine Le Pen, soit trois points d’écarts à chaque fois seulement avec les scores nationaux). A ce titre, il est difficile de parler d’un « vote des catholiques ». En revanche, le vote des électeurs de confession musulmane, qui se positionnaient majoritairement en faveur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (69%), fait, lui, preuve d’une plus grande homogénéité. Lorsqu’ils ne se sont pas abstenus, ces derniers ont majoritairement fait barrage à la candidate Rassemblement National, n’étant ainsi été que 15% à l’avoir soutenu lors du second tour (7% au premier tour)."

Le 30 août 2022, Europe 1 a révélé une étude du Service central du renseignement territorial (SCRT) dans le cadre d’études sur « les influences islamistes dans le cadre du processus démocratique », afin de déterminer les raisons pour lesquelles 69% des électeurs musulmans "ont voté en faveur de l’Insoumis à la présidentielle. D’après ce document de 12 pages, le « vote musulman » pour le candidat de La France insoumise (LFI) a été aisément dicté par des influenceurs et des activistes islamistes. Selon les policiers du renseignement, les islamistes ont « clairement tenté de peser dans la campagne » présidentielle. Et « les prises de position de Jean-Luc Mélenchon sur la loi séparatisme lui ont attiré les faveurs de nombreux influenceurs communautaristes », indique la note. La loi confortant le respect des principes de la République a été promulguée le 24 août 2021, lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron".

"Le « contexte pré-électoral » et le « débat quasi-permanent » sur la religion musulmane durant 18 mois aurait alors poussé à « l’expression d’idées hostiles à l’islam et aux musulmans » et à une forme de « lassitude » et de « colère » de la part de « fidèles s’estimant stigmatisés ». Après la candidature annoncée d’Éric Zemmour, les islamistes auraient profité de l’inquiétude de l’électorat musulman, trouvant ainsi « un allié aussi providentiel qu’involontaire en [sa] personne, candidat ouvertement hostile à l’islam ».

"Certains activistes islamistes ont peu à peu commencé à influencer les musulmans en leur faisant croire que l’État était islamophobe, ravivant ainsi un sentiment de victimisation, pour se placer en défenseur des fidèles et obtenir leur confiance. Cette théorie d’une potentielle « islamophobie de l’État » a été vivement défendue par l’ancien avocat Rafik Chekkat, membre de l’association Agir contre l’islamophobie ou encore par l’activiste décoloniale Siham Assbague. Cette dernière appelait « les jeûneurs » du ramadan à se positionner « contre Macron dont le quinquennat a été marqué par l’amplification des violences d’État contre les musulmans », et « contre (Marine) Le Pen bien sûr ».

"Les prédicateurs fréristes Vincent Souleymane et Hani Ramadan – l’un des frères de Tarik Ramadan – n’ont pas hésité à relayer un communiqué la veille du premier tour pour apporter leur soutien à Jean-Luc Mélenchon, « le moins mauvais candidat ». Même stratégie pour l’imam frériste, Farid Slim, directeur pédagogique d’une association surveillée de près par le renseignement. Le Collectif contre l’Islamophobie, dissous en France et reformé en Belgique, avait aussi indiqué que le candidat LFI cochait toutes les cases, en se positionnant contre la loi sur le séparatisme, contre la fermeture des lieux de culte ou encore « fidèle » à la laïcité.
Mais la note conclut néanmoins que les islamistes affichent une « méfiance persistante » vis-à-vis de la « classe politique institutionnelle ». Il est encore écrit dans le dossier relayé par Europe 1 : « Les influenceurs fréristes n’iront pas vers une alliance durable avec LFI, qui restera toujours trop républicaine à leurs yeux. »

Effondrement de LR et du PS
Avec des résultats inférieurs à 5% - 4,78% des suffrages exprimés obtenus par Valérie Pécresse (Les Républicains) et 1,75% par la candidate socialiste Anne Hidalgo, maire de Paris -, Les Républicains et le Parti socialiste (PS) ne sont plus des partis d’alternance. Même s’ils détiennent encore des élus locaux dans un maillage de la France. Pour combien de temps encore ? Les élections législatives confirmeront vraisemblablement cette débâcle.

Un désastre imputable à des partis qui se sont partagés depuis dix ans, alternativement, l’exercice du pouvoir en se désintéressant des besoins des Français, et à des dirigeants n'ayant pas élaboré de programme correspondant aux attentes de leur électorat.

Emmanuel Macron a accéléré cette décomposition de la vie politique française. Et, surtout depuis 2021, il a accueilli des édiles opportunistes des deux partis.

Elections législatives
Selon certains médias, le Président Emmanuel Macron avancerait la date des élections législatives (12 et 19 juin 2022) qui ne sont pas un "troisième tour" car la Constitution de la Ve République considère le Président de la République comme la ".

Elles ne seront pas le « 3e tour », car le Président de la République est la « clef de voûte » du régime politique de la Ve République. 

Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo, "56% des personnes interrogées souhaitent qu'Emmanuel Macron "perde les législatives", 20% souhaitent qu'il obtienne une majorité, et 24% d'entre eux jugent qu'il est "préférable par cohérence" qu'il obtienne une majorité. Une écrasante majorité des sympathisants de gauche (93%) souhaitent une alliance pour ces élections législatives. À droite, 37% des sympathisants du parti Les Républicains se disent en faveur d'un rapprochement avec LREM et la majorité présidentielle, 23% avec le Rassemblement national, et 40% ni avec l'un ni avec l'autre. Les sympathisants du Rassemblement national (74%) et de Reconquête (94%) se prononcent également en faveur d'une union des deux partis d'extrême droite, ce que ne souhaite pas une majorité des Français interrogés (65%) dans cette enquête".

Arrivée en troisième position au soir du premier tour, La France Insoumise - Jean-Luc Mélenchon avait recueilli 21,95% des suffrages exprimés au premier tour - aspire à réunir sous son leadership divers partis de gauche, dont le PCF (Parti communiste français) - Fabien Roussel a recueilli au premier tour 2,28% des suffrages exprimés - et EELV (Europe Ecologie Les Verts) - Yannick Jadot a recueilli au premier tour 4,63% des suffrages exprimés - en voulant imposer sa position. Un bloc qui représentait 28,86% de ces suffrages. Mais certains dirigeants de l'ancienne gauche s'avèrent Macron-compatibles et intéressés par l'assurance d'un mandat électif ou d'un ministère.

Le 24 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon a rendu publique l'affiche de la campagne électorale de l'Union populaire (UP) pour les élections législatives. 

Son "devoir est de rassembler, [mais] pas sûr que certaines thématiques et le style de La France insoumise soient majoritaires à gauche", a estimé Lionel Jospin au Parisien (25 avril 2022). Il a enjoint le Parti socialiste à trouver "un accord électoral avec toute la gauche. Pour la suite, on verra."

Le 26 avril 2022, une première rencontre de trois heures entre dirigeants du PS et de LFI a eu lieu afin d'envisager une éventuelle alliance pour les élections législatives. Pierre Jouvet, porte-parole du PS, a constaté une « rencontre positive et constructive avec LFI. Il n’y a pas entre nous de point de blocage insurmontable. On va continuer dans les heures qui viennent de discuter ».

Le 15 février 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre du Président François Hollande - tous deux membres du PS -, avait distingué, en visant Jean-Luc Mélenchon, deux camps "irréconciliables" au sein de la gauche : "
A gauche, il faut qu'on se dépasse. Le problème n'est pas d'organiser une primaire qui irait de Mélenchon à Macron. Parfois, il y a des positions irréconciliables à gauche et il faut l'assumer. Moi, je ne peux pas gouverner avec ceux qui considèrent que François Hollande, c'est pire que Nicolas Sarkozy, ou que Manuel Valls, c'est pire que Jean-Marie Le Pen. Je ne peux pas gouverner avec ceux qui vont à des meetings avec (l'islamologue suisse) Tariq Ramadan, c'est à dire aux antipodes de ce que nous sommes. Donc ce débat nous devons aussi l'assumer à gauche. Tout ne se confond pas". 

Le 22 juin 2021, Manuel Valls avait twitté : "Pas une voix pour cette alliance avec la France Insoumise. Il y a des gauches irréconciliables et l’ alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon est une faute politique et morale."

Or ce regroupement à venir du PS et de LFI contredirait cette analyse. Et celle de dirigeants d'organisations juives françaises n'accueillant dans leurs cérémonies et dîners que des "partis républicains" fréquentables. Des dirigeants dont la marge de manœuvre politique serait quasi-inexistante face au seul méga-parti du Président Emmanuel Macron. Pour les Juifs et Israël, il serait gravissime en raison des déclarations de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot sur l'Etat d'Israël et leur soutien au BDS (Boycott Désinvestissement Sanction). Rappelons que le candidat écologiste avait invectivé Eric Zemmour sur Radio J comme "Juif de service pour les antisémites".

Au soir du premier tour, Eric Zemmour avait appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour, et sans aucune négociation. Dans l'entre-deux tours, il avait réitéré son appel. Mais Jordan Bardella, président par intérim du RN, avait répondu accepté les électeurs de Reconquête ! mais avait récusé toute alliance électorale. Le 24 avril 2022, Eric Zemmour a réitéré sa proposition d’un bloc national qui serait mutuellement bénéfique à tous les partenaires. « Nous n'allons pas nous enfermer dans une alliance avec Reconquête. Dans ce pôle populaire que nous sommes en train de constituer, il y aura des gens issus de l'extérieur du RN », a répondu Jordan Bardella. Les électeurs du RN n’apprécieront peut-être pas…

Dominique Lunel, conseillère en stratégie politique, a twitté le 26 avril 2022 : "L'union des droites à l’heure de la disparition du clivage droite/gauche au profit de pôles… est stratégiquement et politiquement une impasse".

Le Président Emmanuel Macron est en train de constituer une Méga entité appelée "Extrême-centre" et susceptible d'accueillir des personnalités de tous bords : écologistes et partisans de l'énergie nucléaire, défenseurs de la laïcité et islamodroitistes... Bref un parti dominant une vie politique éparpillée en petits partis et autoproclamé "parti du Bien" contre les extrémismes. 

Et, au vu de l’effondrement de la gauche, ces élections risquent de donner à l’Assemblée nationale une majorité écrasante, devenue une "chambre d'enregistrement", au Président réélu. Patrick Edery  a twitté : « Les non progressistes sont à 42% mais auront moins de 5% des sièges à l'Assemblée nationale.. #DémocratieConfisquée ».

Puis, il est possible que la droite perde la majorité au Sénat. Ce qui donnerait un Parlement quasi-entièrement acquis au Président.

Et on sait combien le Président Emmanuel Macron a écarté et méprisé les corps intermédiaires, tels les syndicats ou le Parlement - convention citoyenne délibérant sur le climat  -, et a bénéficié de la bienveillance du Conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius. C’est uniquement grâce à la majorité de droite au Sénat que les commissions d’information sur Alexandre Benalla ou les cabinets de conseils ont rendu leurs rapports. 

"Macron n'a pas de contre-pouvoir... Il va être tout-puissant... Il va devoir faire des réformes très difficiles... Quand on a une crise de représentation, institutionnelle, économique et sociale, on est dans un contexte prérévolutionnaire", a prévu Pierre Gentillet, avocat, le 24 avril 2022.

Et faute de pouvoir s'exprimer par ses représentants, l'opposition à un Président haï, impopulaire, s'exprimera dans la rue, par la violence.

Comptes de campagne
Le 19 juillet 2022, le Journal officiel de la République française a publié les comptes de campagne des candidats à l'élection présidentielle, "tels qu'ils ont été transmis à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Cette dernière devra ensuite les valider d'ici à la fin de l'année".

Le plus dépensier, Emmanuel Macron a peu fait campagne. Avec 10,9 millions d'euros, Eric Zemmour se trouve en cinquième position, après Marine Le Pen (11,4 millions d'euros). "Même s'il faut inclure dans les dépenses d'Emmanuel Macron les frais liés à la campagne de l'entre-deux-tours, le président sortant a donc dépensé 20 fois plus que son concurrent le plus économe".

"Au total, les 12 prétendants à l'Elysée ont dépensé quelque 83,5 millions d'euros avant le premier tour. Mais ces dépenses ne sont pas également réparties entre eux. Pourtant critiqué pour être entré en campagne tardivement, Emmanuel Macron est celui qui a eu le budget de campagne le plus élevé (16,7 millions d'euros), devant Valérie Pécresse (14,3 millions d'euros) et Jean-Luc Mélenchon (13,7 millions d'euros). Un sacré poids pour la candidate Les Républicains, qui avait dû lancer un appel aux dons pour éponger le coût de son échec électoral – la présidente de la région Ile-de-France n'avait pas réussi à atteindre les 5% (elle a obtenu 4,79% des voix), un seuil qui assure le remboursement de ses frais de campagne par l'Etat".

"A l'inverse, Jean Lassalle (813 060 euros), Philippe Poutou (819 686), Nicolas Dupont-Aignan (871 410) et Nathalie Arthaud (891 098) sont ceux qui ont dépensé le moins d'argent, avec des montants très proches, compris entre 800 000 et 900 000 euros. Ce qui est loin d'être un hasard : les candidats n'atteignant pas la barre des 5% des suffrages se voient tout de même remboursés de 800 000 euros."

"Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen sont ceux qui ont dépensé le plus utilement leur budget, au regard du nombre de voix obtenues. Pour chaque bulletin à son nom, l'ancien député des Pyrénées-Atlantiques n'a dépensé que 0,74 euro, son concurrent souverainiste 1,20 euro et la candidate d'extrême droite, arrivée au second tour, 1,41 euro. On note d'ailleurs que son concurrent du second tour, Emmanuel Macron, ne s'en tire pas si mal de ce point de vue : s'il est celui qui a dépensé le plus d'argent, le "coût" de chacune de ses voix revient à 1,71 euro"

"A l'inverse, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et Fabien Roussel ont "payé" cher les suffrages obtenus. La candidate des Républicains a dépensé 8,53 euros par voix obtenue, soit onze fois plus que Jean Lassalle. Les voix de la candidate socialiste lui sont revenues à 6,07 euros et celles du leader du Parti communiste français à 5,01 euros". Le coût pour Eric Zemmour s'élève à 4,40 €, ce qui le place en cinquième position de la liste des dépenses par nombre de voix obtenues.

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