mardi 6 août 2024

Lino Ventura (1919-1987)

Lino Ventura (1919-1987) était un champion d'Europe poids moyens de lutte en 1950, puis catcheur et dès 1954 un acteur populaire italien dont la carrière cinématographique en France sur près de 35 ans a été marquée par des comédies - Les Tontons flingueurs (1963), Les Barbouzes (1964), Ne nous fâchons pas (1966), L'aventure c'est l'aventure (1972), L'Emmerdeur (1973) ou La Gifle (1974) - ou films policiers - Les Grandes Gueules (1966), Le Deuxième Souffle (1966), Le Clan des Siciliens (1969), Garde à vue (1981) - à succès. Sensibilisé à la vie des handicapés mentaux par sa fille Linda souffrant de cette pathologie, Lino Ventura a créé l'association Perce-Neige qui a construit des maisons d'accueil pour ces personnes atteintes de handicap. Arte diffusera le 7 août 2024 à 13 h 35 « 125 rue Montmartre » de Gilles Grangier avec Lino Ventura, Andréa Parisy, Robert Hirsch, Dora Doll, Alfred Adam, Jean Desailly.

“J’ai très peur pour l’homme et son avenir, parce que tout le monde s’évertue à parler de liberté, de liberté, de liberté… Ce mot qu’on emploie à tort et à travers et moi, j’ai l’impression que la liberté de l’homme est de plus en plus menacée. On vit dans un monde où les hommes ont peur. Peur de dire ce qu’ils pensent, peur de ne pas être des intellectuels, peur de ne pas être dans le coup, peur de perdre leur place, peur de tout. C’est affreux, j’ai l’impression qu’on vit à plat ventre !” (Lino Ventura)

« Lino Ventura. La part intime »
Arte a diffusé « Lino Ventura. La part intime », documentaire de Philippe Kohly.

« Acteur instinctif, Lino Ventura, petit immigré italien devenu icône du cinéma français, s’est cantonné aux rôles d’homme intègre. Portrait intime d’un colosse touchant en perpétuelle quête de dignité. »

« Souvent, il écoutait sans ciller cinéastes et scénaristes qui se pressaient dans sa demeure de Saint-Cloud dans l’espoir de lui confier un rôle, avant de trancher, de sa voix grave et sans appel : "Pas pour moi." 

« Acteur instinctif, Lino Ventura, dont la présence crevait l’écran, sélectionnait scrupuleusement ses personnages, animé au cinéma comme dans la vie par l'inextinguible soif d'une dignité dont il avait été privé enfant. »

« Débarqué de Parme, où il est né le 14 juillet 1919, Angiolino, le petit "Macaroni" que sa mère élève seule dans les faubourgs parisiens après la désertion du père, est humilié à l’école par ses camarades. »
« La rue l’émancipe ».

« Dès 9 ans, il enchaîne les petits métiers – groom, livreur, marchand de journaux, mécanicien – et rêve dans les salles obscures. »

« Il aurait pu devenir voyou. Mais, dit-il, "je suis tombé du bon côté de la crête", sauvé par la lutte puis le catch. »

« En 1950, "la fusée italienne", son surnom, est même sacrée champion d’Europe des poids moyens, sous les yeux d’Odette, la femme de sa vie. »

« Bientôt, Jacques Becker le repère et lui offre, à 34 ans, une nouvelle carrière avec Touchez pas au grisbi, face au patron Gabin. Lequel prend sous son aile ce frère d’âme ».

« Le gorille vous salue bien, Classe tous risques, Les tontons flingueurs... : Lino Ventura, anxieux sur les tournages, impose sa force tranquille à l’écran, tout en refusant obstinément d’embrasser ses partenaires, dont Bardot dans Boulevard du rhum. »

« Retraçant le parcours de l’homme et de l’acteur de légende dont Jean-Pierre Melville disait qu’il pouvait tout jouer – et qu'il se l’interdisait –, ce portrait intime explore avec délicatesse la patiente résilience de "Lino", petit immigré italien blessé devenu icône du cinéma français. »

« Secret, pudique et d’une loyauté absolue, l’inoubliable inspecteur Antoine Gallien de Garde à vue n’a cessé de vouloir être un "type bien", dans la vie comme au fil de ses trois décennies de filmographie. Celui, au fond, que sa mère espérait. »


« 125 rue Montmartre »
Arte diffusera le 7 août 2024 à 13 h 35 « 125 rue Montmartre », film français réalisé par Gilles Grangier (1959) avec Lino Ventura, Andréa Parisy, Robert Hirsch, Dora Doll, Alfred Adam, Jean Desailly. Le s
cénario est signé par Jacques Robert, Michel Audiard, André Gillois, et Gilles Grangier.

« Un vendeur de journaux sauve de la noyade un inconnu qui lui assure être victime d’un complot familial. Dans le Paris populaire des années 1950, un film policier de Gilles Grangier avec Lino Ventura, alors en pleine ascension. »

« Chaque matin, Pascal se rend aux bureaux des Messageries de la presse parisienne pour récupérer un paquet de journaux qu’il vend à la criée dans les rues. Un jour, alors qu’il musarde au bord de la Seine après sa tournée, il sauve un homme de la noyade. L’inconnu, qui dit s’appeler Pascal Barrachet, lui raconte les malheurs qui l’ont poussé à attenter à ses jours. Selon lui, son épouse projette de le faire interner en clinique psychiatrique afin de mettre la main sur tous ses biens. Touché par son désarroi, Pascal le prend sous son aile. Quelques jours plus tard, il accepte d’aller récupérer à son domicile une importante somme d’argent cachée dans un secrétaire… »

« Adaptant un roman de l’ancien résistant André Gillois, Gilles Grangier (Le désordre et la nuit) mitonne une intrigue policière à la Boileau-Narcejac. Rien ne manque dans son tableau du Paris populaire idéalisé de l’après-guerre : la fraternité entre les petites gens, l’aspiration à la liberté des mœurs, les plaisirs d’une bonne cantine ou d’un spectacle de cirque. »

« Incarnant Pascal, antihéros bourru au cœur tendre – "né à Sienne, naturalisé français en 1938" –, Lino Ventura, dont la carrière est alors en pleine ascension, crève l’écran. »

« À ses côtés, une brochette de futures vedettes, de Dora Doll (Germaine) à Robert Hirsch (Julien) ou Jean Desailly (le commissaire) ». 

« Certains films acquièrent avec les décennies la valeur de document sur les us et coutumes de populations rurales et urbaines. Cela concerne essentiellement les productions, y compris les plus commerciales dénuées d’enjeux artistiques ou sociologiques, qui s’affranchirent totalement ou partiellement des décors de studio pour placer leurs caméras dans des lieux de vie, de passage ou de travail. Le néo-réalisme, ni ses épigones de la Nouvelle Vague n’ont inventé le tournage en extérieur. Cela commence par les premières vues Lumière et se poursuit aujourd’hui dans des projets portés par des préoccupations de réalisme ou d’authenticité », a analysé Olivier Père pour Arte. 

Et Olivier Père de préciser : « La première qualité de 125, rue Montmartre, réalisé en 1959 par Gilles Grangier, est documentaire. Nous y découvrons un métier aujourd’hui en voie d’extinction, autrefois répandu dans toutes les grandes villes : celui de crieur de journaux. C’est la profession qu’exerce Pascal, le héros de cette histoire. Ses pérégrinations dans les rues de Paris et sur les quais de la Seine vont le conduire à une étrange rencontre avec un homme suicidaire, qu’il sauve de la noyade. 

« C’est le début d’une intrigue policière retorse, sur le thème du faux coupable, qu’on est en droit de considérer comme secondaire. Ce polar permet à Gilles Grangier de filmer le tissu urbain de la capitale à la fin des années 50, des quartiers populaires jusqu’aux maisons bourgeoises du XVIème arrondissement. Le titre du film fait référence à l’adresse des Messageries de la Presse parisienne où les crieurs venaient prendre les journaux. Aidé par les dialogues de Michel Audiard, Lino Ventura façonne son personnage de dur à cuire. Ses nerfs sont mis à rude épreuve par l’histrion Robert Hirsch », a conclu Olivier Père.


« Un témoin dans la ville »
Arte diffusa le 14 mars 2022 à 20 h 55 « Un témoin dans la ville » (Der Mörder kam um Mitternacht) d’Edouard Molinaro. Le scénario est signé 
Scénario : Gérard Oury, Alain Poiré et Edouard Molinaro

« Après avoir assassiné le meurtrier de sa femme, un homme (Lino Ventura) traque dans les rues de Paris le chauffeur de taxi qui pourrait l'identifier... Un excellent et singulier polar signé Édouard Molinaro. » 

« Assassin de sa maîtresse, qu’il a jetée d’un train en marche, l’industriel Pierre Verdier a bénéficié d’un non-lieu, faute de preuves. Une nuit, Ancelin, le mari trompé de la victime, est venu se faire justice lui-même. Après avoir maquillé son forfait en suicide, il tombe nez à nez, dans la rue, avec le chauffeur du taxi qu’avait commandé Verdier. Le lendemain, Ancelin entreprend de retrouver ce témoin gênant, brave type amoureux d’une opératrice radio de sa compagnie, afin de l’éliminer… » 

« Adapté d’un roman de Boileau-Narcejac, "Un témoin dans la ville" se distingue de l’abondante production policière de l’époque par son ton et son style singuliers ». 

« S’il évoque l’univers de Clouzot et de Hitchcock, ce polar annonce aussi les "gialli", polars bien noirs en vogue dans l’Italie des années 1960 et 1970 ».

« Bercé par le jazz de Barney Wilen, le récit débute comme se terminent de nombreux thrillers, avec une vengeance et l’enchaînement de deux meurtres aussi parfaits qu’inattendus ». 

« S’ensuit une filature, prétexte à des scènes quasi documentaires de la nuit blanche parisienne : clients de night-clubs, alcooliques, soldats américains, prostituées et, bien sûr, les “radio-taxis”, qui se trouvent au cœur de l'intrigue ». 

« Coproduction oblige, ce film typiquement parisien, au style réaliste, fait appel à des acteurs italiens : Franco Fabrizi en chauffeur traqué et Sandra Milo en standardiste éprise de lui. Lino Ventura, capable de susciter la sympathie du spectateur malgré sa détermination criminelle, démontre une fois de plus sa subtilité derrière sa carrure d’athlète. »


"Un Taxi pour Tobrouk"
Arte rediffusa le 25 juillet 2018 à 15 h 10 "Un taxi pour Tobrouk" (Taxi nach Tobruk) réalisé par Denys de La Patellière, avec Lino Ventura, Charles Aznavour, Maurice Biraud, Hardy Krüger, Germán Cobos.

"En 1942, le périple de quatre résistants et de leur prisonnier allemand dans le désert libyen... Un film drôle et touchant, porté par les dialogues de Michel Audiard, avec Lino Ventura et Charles Aznavour. Engagés dans la Résistance pour des motifs plus ou moins louables, quatre soldats des Forces françaises libres se retrouvent à Tobrouk, en Libye. Livrés à eux-mêmes après la mort de leur chef, ils s'enfuient dans le désert en direction d'El-Alamein, où les combats font rage. Leader par défaut de ce commando, le brigadier Théo Dumas peine à tenir ses hommes, plus doués pour la parlote que pour la guerre. Quand leur pick-up est détruit par l'aviation ennemie, à 700 kilomètres des lignes alliées, la mort leur semble promise. Mais par un hasard miraculeux, ils tombent sur un convoi allemand, abattent les soldats et font un prisonnier : le capitaine Ludwig von Stegel, francophone et redoutablement malin. Le début d'un périple aux multiples rebondissements".

"Denys de La Patellière a voulu évoquer dans ce film l'absurdité d'une guerre qui a coûté la vie à plusieurs membres de sa famille. Grâce au génie de Michel Audiard, son plaidoyer pacifiste se double d'une ironie féroce et désopilante, superbement maniée par Lino Ventura et Charles Aznavour, étonnant en médecin juif dont le père, vichyste, "a la légalité dans le sang". Le périple de ce "commando d'orateurs" égarés dans les sables se déguste sans modération".

"Le Deuxième souffle" 
ARTE rediffuse en 2020 dans le cadre de son « Printemps du polar » Le Deuxième Souffle (1966) de Jean-Pierre Melville en version restaurée. « Un truand en cavale, accusé d’avoir donné ses complices, se bat pour laver son honneur... Pour son dernier film en noir et blanc, Jean-Pierre Melville récuse l'idée de réalisme, se débarrasse d'un certain folklore et annonce l'épure stylistique de ses films suivants. Avec Lino Ventura, Paul Meurisse et Michel Constantin ».

« Gustave Minda, dit « Gu », s’évade de la prison où il purgeait une peine à perpétuité et débarque à Paris chez Manouche, son ancienne petite amie, qui le cache. Grand expert du milieu, le commissaire Blot enquête sur l’affaire et reconnaît un peu plus tard la patte de Gu dans le meurtre de deux malfrats qui tentaient de faire chanter Manouche. Celle-ci part pour Marseille où elle parvient à organiser le départ du fugitif. Mais Gu veut se refaire avant de gagner l’étranger et décide d’accepter une proposition dangereuse : attaquer, avec trois complices, un convoi de fonds et liquider ceux qui l’accompagnent… »

Adapté du roman de José Giovanni, « le dernier film en noir et blanc de Jean-Pierre Melville procède à une synthèse parfaite des éléments contenus dans ses polars précédents, annonce l'épure stylistique et prépare l’abstraction glaciale de la trilogie en couleurs à venir avec Alain Delon. "Le Deuxième Souffle" supprime les détails pittoresques attachés à la description de la pègre ».

Réalisé après Le Doulos (1962) et L’Aîné des Ferchaux (1963), ce « film récuse l'idée de réalisme (c'est le premier pas vers l'abstraction glacée du « Samouraï ») tout en se débarrassant d'un certain folklore. Gu (Lino Ventura, admirable) est dénué du charme romantique des bandits. Il est essentiellement mû par son instinct de survie et son code de l'honneur, et ne connaît que le règne de la violence et de la fuite ».

Melville « ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s'identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale ».

Paul Meurisse « interprète le plus beau personnage de flic de toute l'œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l'échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un morceau d'anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste ».

"Gu (Lino Ventura, admirable) s’évade de prison et renoue avec ses complices du Milieu parisien. Transformé en bête traquée, accusé de trahison par des gangsters rivaux, il accomplit une dernière mission : l’attaque d’un convoi d’or dans la région marseillaise. Tiré d’un roman de José Giovanni, Le Deuxième Souffle est un des titres majeurs de la filmographie de Jean-Pierre Melville. C’est son dernier film en noir et blanc. Il procède à une synthèse parfaite des éléments contenus dans ses polars précédents, et annonce l’épure stylistique de la trilogie en couleur avec Alain Delon. Le Deuxième Souffle supprime les détails pittoresques attachés à la description de la pègre. Le film récuse l’idée de réalisme tout en se débarrassant d’un certain folklore mythologique. C’est le premier pas vers l’abstraction glacée du Samouraï. La notion de morale, si importante chez les gangsters, est bafouée tout au long du récit, rythmé par les mensonges et les doubles jeux. Gu est dénué du charme romantique des bandits. Il est essentiellement mu par son instinct de survie et son code de l’honneur, et ne connaît que le règne de la violence et de la fuite. Melville ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s’identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale. Paul Meurisse interprète le plus beau personnage de flic de toute l’œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l’échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un admirable morceau d’anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste", a analysé Olivier Père.

Diffusé en novembre 2017, "Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura, Paul Meurisse et Michel Constantin a attiré 2, 062 millions de téléspectateurs et 8,8% de PdA. Il s'agit de  la meilleure audience 2017 de la chaîne depuis Polisse de Maïwenn en novembre 2014  (2,655  millions de téléspectateurs et 10,1% de PdA)." 

« Les aventuriers »
Arte rediffusera le 15 mars 2022 à 13 h 35 « Les aventuriers » (Die Abenteurer) de Robert Enrico (1967) avec Alain Delon, Lino Ventura et 
Joanna Shimkus. La musique est signée par François de Roubaix.

« Unis par une indéfectible amitié et un goût prononcé pour les aventures extrêmes, Roland et Manu apprennent qu'un trésor dort au large des côtes du Congo, à la suite du crash d'un avion... Un film qui célèbre le rêve et l'aventure virile, avec Alain Delon et Lino Ventura au sommet de leur art. »

« Unis par une indéfectible amitié et un goût prononcé pour les aventures extrêmes, Roland et Manu apprennent qu’un trésor dort au large des côtes du Congo, à la suite du crash d’un avion. Ils décident de partir à sa recherche et emmènent Laetitia, une jeune sculptrice romantique qui les considère comme des frères. Mais au moment où le trio croit toucher au but, des mercenaires les attaquent et Laetitia est tuée… »

« Dans ce film des sixties à contre-courant de la Nouvelle Vague, auquel un large public a voué un culte au fil des générations, Robert Enrico renoue avec ses thèmes de prédilection : l’aventure, le rêve et les amitiés viriles. »

« Dans sa quête désespérée de liberté et d’expériences nouvelles, le trio se consume avec une jubilation enfantine, avant d’être rattrapé par le destin ». 

Robert Enrico, « l
e réalisateur des Grandes gueules signe ici quelques moments d’anthologie, comme l’enterrement de Laetitia sur la plage, magnifié par la bande originale de François de Roubaix, ou les scènes finales tournées au fort Boyard, bien avant sa cathodique popularité ». 

« Porté de bout en bout par un puissant lyrisme, le film oscille avec brio entre humour et tragédie. D’autant que son rythme est servi par des acteurs au sommet de leur art : Lino Ventura, bouleversant de retenue, Alain Delon, tout en insolente fraîcheur, et surtout la légère et fragile Joanna Shimkus, qui renonça peu après au cinéma pour épouser Sidney Poitier. »


"L’aventure c’est l’aventure"
« Cinq malfrats comparaissent pour une longue série de rapts juteux... Une épopée drolatique et désormais culte, à travers le regard amusé de Claude Lelouch sur les années 1970. Avec un quintette de légende : Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Charles Gérard et Aldo Maccione ».

« À Paris, cinq malfrats comparaissent pour une longue série de rapts juteux, alors que leur avocat les présente comme de généreux militants ayant agi au nom d’un idéal. Le temps du procès, le sympathique quintette franco-italien, grand amateur de spaghettis, revit toutes ses rocambolesques aventures. Délaissant l'attaque de banque, démodée, pour le plus rentable kidnapping de star du show-biz, de diplomate ou de leader suprême, les cinq compères ont couru le monde pour emporter le magot à chacune de leurs candides entreprises, élevant la maladresse au rang des beaux-arts ».

« Au moment où j’ai fait L'aventure c'est l'aventure, les affrontements idéologiques étaient à leur apogée. Mai 1968 avait réduit le fossé entre le patron et les ouvriers. Jamais la France n’avait été aussi politisée. Je voulais filmer cette confusion qui, au fond, me faisait rire. Je voulais montrer à quel point les intellos mélangent tout. Ils sont séduits par n’importe quel discours si l’orateur a du charisme. J’avais envie de faire intervenir des voyous qui n’ont rien à cirer de rien, mais qui se servent de la politique pour faire de l’argent », s’est souvenu Claude Lelouch.

« Film emblématique des années 1970, dont il décline avec style et fantaisie toutes les tendances – prostituées glamour et féministes, luttes marxistes en Amérique du Sud, émergence du show-biz… –, L’aventure, c’est l’aventure repose d’abord sur un irrésistible quintette. Lino Ventura en boss impeccable, Jacques Brel en escroc intello et hilarant pirate de l’air belge, le classieux Charles Denner, l’éternel « Charlot » Charles Gérard, et enfin Aldo Maccione, tout en fraîcheur à l’aube de sa carrière, lancée par sa fameuse démarche de dragueur ringard. Leur complicité, aux accents improvisés, emporte cette comédie haute en couleur vers des sommets délicieux, dans la nostalgie d’une époque, la meilleure de Claude Lelouch ».

"La Bonne année"

« Lino Ventura prépare le casse du siècle sur la Côte d’Azur, avant d’être pris dans les filets de l’amour. Signé Claude Lelouch, un film jubilatoire, emblématique des années 1970 ».

« Libéré à l’occasion d’une amnistie de fin d’année, Simon entreprend d’organiser le casse du siècle avec son compère Charlot. Leur cible : une bijouterie de luxe sur la Croisette. Dans un premier temps, les deux hommes se préparent minutieusement, surveillant le moindre mouvement dans la joaillerie. Mais au grand dam de Charlot, le regard de Simon se porte bientôt sur la séduisante et très raffinée antiquaire qui travaille à côté… »

 La Bonne Année est l’un des films dont Lino était le plus fier. Pour le dernier plan, il ne savait pas de quel côté aller. Il était très emmerdé car il ne pouvait pas admettre qu’un homme puisse pardonner à une femme qui l’avait trompé. Lino n’était pas au courant de l’épilogue. Et il ne savait pas qu’il s’agissait du dernier plan. Je lui ai dit « Je vais te filmer et tu vas te poser la question de savoir si tu lui pardonnes ou pas. Maintenant que tu sais ce dont parle le film, laisse-toi porter ! ». J’ai filmé un vrai Ventura. Il est passé par toutes les phases. On se dit qu’il pardonne quand même, mais du bout des lèvres. Et qu’il le fera payer… C’était le plan préféré de Stanley Kubrick… », a déclaré Claude Lelouch.

« Emblématique du cinéma français des années 1970, La bonne année réjouit par la vivacité de ses dialogues et la force de caractère stylisée de ses protagonistes. En gangster irréductible qui vacille sous les feux de l’amour, Lino Ventura est au sommet de son art. L’habileté du scénario tient justement à l’introduction inopinée de l’idylle dans l’univers viril des deux compères, Simon et Charlot. Alors qu’ils sont entièrement dédiés à la préparation du hold-up, le trouble du premier nuit bientôt à sa concentration, tandis que le film dérive peu à peu vers la comédie romantique. Dans un décor de Croisette en Cinémascope, le trio signe une performance délicieuse, mise en scène avec entrain par Claude Lelouch ».



« Lino Ventura. La part intime » de Philippe Kohly
France, 2017, 52mn
Coproduction : ARTE France, CFRT Productions, INA
Première diffusion : 4 février 2018

« 125 rue Montmartre » de Gilles Grangier 
France, 1959, 1 h 23
Production : Orex Films
Producteur : Lucien Viard
Scénario : Jacques Robert, Michel Audiard, André Gillois, Gilles Grangier
Auteur : André Gillois
Image : Jacques Lemare
Montage : Jacqueline Sadoul
Musique : Jean Yatove
Avec Lino Ventura (Pascal), Andréa Parisy (Catherine Barrachet), Robert Hirsch (Didier Barrachet), Dora Doll (Germaine Montillier, dite Mémène), Alfred Adam (Philippe Barrachet), Jean Desailly (Commissaire Dodelot)
Sur Arte les 7 août 2024 à 13 h 35, 18 août 2024 à 15 h 15, 26 août 2024 à 15 h 25
Visuels :
© Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © 1959 – GILLES GRANGIER - PATHE FILMS
© 1959 – PATHE FILMS

« Un témoin dans la ville » d’Edouard Molinaro
France, Italie, 1959
Auteurs : Pierre Boileau, Thomas Narcejac
Scénario : Gérard Oury, Alain Poiré, Edouard Molinaro
Production : S.N.E. Gaumont, Franco London Films, Paris Union Films, Tempo Films, Zebra Films
Producteurs : Henry Deutschmeister, Moris Ergas
Image : Henri Decaë
Montage : Robert Isnardon, Monique Isnardon
Musique : Barney Wilen
Avec Lino Ventura (Ancelin), Sandra Milo (Liliane), Franco Fabrizzi (Lambert), Jacques Berthier (Pierre Verdier), Robert Dalban (Raymond, chauffeur de taxi), Micheline Luccioni (Germaine), Françoise Brion (Jeanne)
Sur Arte le 14 mars 2022 à 20 h 55
Visuels :
Lino Ventura est Ancelin et Robert Dalban, Robert chauffeur de taxi, dans le film d' Eouard Molinaro " Un témoin dans la ville"
Lino Ventura est Ancelin dans le film d' Eouard Molinaro " Un témoin dans la ville"
© Gaumont

"Un taxi pour Tobrouk" réalisé par Denys de La Patellière
France, Espagne, 1960, 90 minutes
Image : Marcel Grignon
Montage : Jacqueline Thiédot
Musique : Georges Garvarentz
Production : Franco London Films, S.N.E. Gaumont, Procusa, Continental Film
Réalisation : Denys de La Patellière
Scénario : Michel Audiard, Denys de La Patellière, René Havard
Acteurs : Lino Ventura, Charles Aznavour, Maurice Biraud, Hardy Krüger
Germán Cobos

"Le Deuxième soufflede Jean-Pierre Melville
France, 1966, 150 min
Image : Marcel Combes
Montage : Michèle Boëhm, Monique Bonnot
Musique : Bernard Gérard
Production : Les Productions Montaigne
Producteurs : André Labay, Charles Lumbroso
Scénario : José Giovanni, Jean-Pierre Melville
Acteurs : Lino Ventura, Paul Meurisse, Raymond Pellegrin, Christine Fabréga, Marcel Bozzuffi, Michel Constantin
Auteur : José Giovanni
Sur Arte les 27 novembre 2017 à 20 h 50, 28 novembre 2017 - 13.35 / 4 décembre 2017 - 13.35 / 29 mars 2020 - 20.55 / 1 avril 2020 - 13.35 / 16 avril 2020 - 13.35
Visuels :
Lino Ventura
Paul Meurisse (à droite)
© D.R.
© Productions Charles Lumbroso

« Les aventuriers » de Robert Enrico
France, Italie, 1967
Auteur : José Giovanni
Scénario : José Giovanni, Robert Enrico, Pierre Pelegri
Production : CGIC, Compagnia Generale Finanziaria Cinematografica, Société Nouvelle de Cinématographie
Producteurs : Gérard Beytout, René Pignières
Image : Jean Boffety
Montage : Jacqueline Meppiel
Musique : François de Roubaix
Avec Lino Ventura (Roland), Alain Delon (Manu), Serge Reggiani (Le pilote), Joanna Shimkus (Laetitia), Hans Meyer (Le mercenaire), Odile Poisson (Yvette)
Sur Arte le 15 mars 2022 à 13 h 35
Visuels :
Lino Ventura, Joanna Shimkus et Alain Delon
Alain Delon et Lino Ventura
Alain Delon (en arrière plan) et Lino Ventura (au centre)
(De gauche à droite) Serge Reggiani (Le pilote), Lino Ventura et Alain Delon
© 1996-98 AccuSoft Inc.

L’Aventure c’est l’aventure
,  par Claude Lelouch
France, Italie, Les Films 13, Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés, Produzioni Europee Associati, 1972, 117 min
Image : Jean Collomb
Montage : Janine Boublil
Musique : Francis Lai, José Padilla
Producteur/-trice : Georges Dancigers, Alexandre Mnouchkine
Scénario : Pierre Uytterhoeven, Claude Lelouch
Avec Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Aldo Maccione, Charles Gérard, Johnny Hallyday
Sur Arte le 9 janvier 2017 à 20 h 55

La Bonne année
, par Claude Lelouch
France, Italie, Les Films 13, Rizzoli Film, 1973, 111 min
Image : Jean Collomb
Montage : Georges Klotz
Musique : Francis Lai
Producteur/-trice : Pierre Pardon
Scénario : Pierre Uytterhoeven, Claude Lelouch
Son : Bernard Bats
Avec Lino Ventura, Françoise Fabian, Charles Gérard, André Falcon, Mireille Mathieu, Claude Mann, Frédéric de Pasquale, Gérard Sire, Silvano Tranquilli 
Sur Arte le 2 janvier 2017 à 20 h 50

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