Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 30 mars 2022

« La main de justice ou la main du pouvoir » de Philippe Béziat

Arte diffusera le 2 avril 2022 à 18 h 15, dans le cadre de « Faire l'histoire » (Faire l'histoire), « La main de justice ou la main du pouvoir » (Geschichte schreiben Die Hand der Justiz - Symbol der Macht) de Philippe Béziat. Dès le Moyen-âge, la main de justice, considérée comme un sceptre du roi David, dotée d'un sens religieux, est remise au roi de France lors de son sacre. 


« Faire l'histoire », ce nouveau rendez-vous d'histoire proposé par Patrick Boucheron aborde l'histoire par le prisme des objets . Chaque semaine, des historiennes et des historiens nous racontent la destinée d'un objet, associant récit et analyse. Tout peut « faire l'histoire » : objets en série, génériques, objets uniques, fétiches, matériaux et documents. »

« Proposé par Patrick Boucheron, le magazine qui aborde l'histoire par le prisme des objets. Dans ce numéro : à partir de quand les objets deviennent-ils des symboles ? Entre effigie iconographique et simple bâton de commandement, voici la "main de justice" des rois capétiens du Moyen Âge. »

Le héraldiste Hervé Pinoteau a retracé l'histoire de la main de justice, dénommée au XVIIe siècle la main de Charlemagne (742, 747 ou 748-814).  La main de justice remonte à la fin des Capétiens ou aux premiers Valois. Dès l'empereur d'Occident et roi des Francs Charlemagne, le monarque français est comparé au roi David de la Bible hébraïque. Se fondant sur un sens erroné de David (
« main forte ») selon Saint-Jérôme, la main de justice aurait été considérée être un sceptre davidique.

« Second sceptre au moment du rituel du sacre royal, la main de justice apparaît au XIIIe siècle comme une effigie insigne, qui manifeste précisément que le roi ne juge plus, mais délègue, par sa main, la justice à des tribunaux et cours souveraines, qui vont faire du droit la base du pouvoir. Et inversement... »

C'est 
en 1461 lors des obsèques de Charles VII dit « le Victorieux » ou « le Bien Servi » que l'expression apparaît.  

Fixée à l'extrémité d'un bâton ou sceptre, la main de justice, souvent en ivoire, a un sens religieux : le pouce représente le roi, l'index la raison, le majeur la charité - tous trois incarnent la Trinité divine -, et les deux derniers doigts, l'annulaire et l'auriculaire, repliés la foi catholique. 

Un des symboles du pouvoir judiciaire, la main de justice a été peinte dans certains tableaux, notamment dans le portrait de Louis XV attribué à Henri Testelin. Elle est liée au sacre du roi. 
Conservée à l'abbaye royale de Saint-Denis, la main de justice était mise, après le sceptre, dans la main gauche du roi lors de la cérémonie de son sacre. Une autre était donnée à la reine pendant son sacre. 

Signifiant que le souverain peut rendre la justice, cet objet précieux a aussi été reprise notamment par 
les rois de Navarre et d'Écosse au XVIe siècle, l'empereur Napoléon Ier, les empereurs du Brésil au XIXe siècle, les rois des Belges dès1830, Louis-Philippe roi des Français...

La main de justice est présente sur le faisceau de pique du Sénat, ainsi que sur les insignes ("baromètres") des parlementaires de la IIIe République.

« Avec Élisabeth Schmit, historienne de la justice médiévale », chercheuse postdoctorale au Collège de France, et dont le sujet de thèse est : "En bon trayn de justice" : les grands jours du parlement de Paris au lendemain de la guerre de Cent Ans (1454-1459)."

"Ma thèse portait sur les Grands Jours, qui étaient des tribunaux éphémères, temporairement détachés du parlement de Paris dans plusieurs villes du royaume. Le Parlement était au Moyen Âge la plus haute cour de justice du royaume, qui jugeait notamment les appels en dernier ressort. Les Grands Jours permettaient donc, juste après la guerre de Cent Ans, de relancer et d’accélérer le cours de la justice après une période de crise. Ils s’inscrivent dans la relation très forte qui existe au Moyen Âge entre justice et paix. Au lendemain de ce long conflit avec l’Angleterre au XVe siècle, ils témoignent d’une forte volonté de restauration des institutions judiciaires. En étudiant les Grands Jours à partir des registres de ces sessions judiciaires, qui ont été conservés, j’ai donc cherché à comprendre le fonctionnement concret de la justice royale, mais aussi ce qu’on pourrait appeler la « politique judiciaire » de la royauté, c’est-à-dire les raisons politiques pour lesquelles on prête tant d’attention à la bonne marche de la justice" a déclaré Élisabeth Schmit le 3 mai 2021.

Et elle a ajouté : "Mes recherches actuelles portent sur la question de la procuration en justice. Le roi médiéval est un roi justicier : c’est lui qui est source de toute justice. On s’est beaucoup intéressé au fait que les juges rendent la justice au nom du roi, qu’ils le représentent. Mais on connaît bien moins le mécanisme de représentation des justiciables par les procureurs. Or il y a un phénomène intéressant : au Parlement, au début du XIVe siècle, seuls quelques privilégiés se font représenter par un procureur, c’est-à-dire par un professionnel qui s’occupe de toutes les démarches attenantes au procès, comme obtenir et faire produire les pièces nécessaires, gérer les relations avec l’avocat, etc. Un siècle plus tard, tous les justiciables, presque sans exception, sont représentés par un procureur. Ce changement s’explique, entre autres, par le fait que la procédure se complexifie beaucoup à la fin du Moyen Âge, et que la bonne marche d’un procès nécessite donc le recours à des professionnels. Mais ce qui est frappant, c’est que les procès et jugements sont restitués et enregistrés dans les archives comme si le roi et les justiciables étaient présents et s’exprimaient en leur propre nom : c’est une fiction, car il n’y a que des juges qui rendent des décisions devant des procureurs et des avocats. C’est la mise en place et la raison d’être de cette fiction qui m’intéressent. Je travaille sur ce projet en tant qu’attachée temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) au Collège de France. Mon temps se partage entre ma recherche personnelle et les activités de la chaire du Pr Patrick Boucheron, à laquelle je suis rattachée. Dans ce cadre, je m’occupe de la revue en ligne Entre-Temps, qui s’intéresse à toutes les formes d’écriture, d’enseignement et de transmission de l’histoire".


« La main de justice ou la main du pouvoir » de Philippe Béziat
France, 2020, 17 min
Sur Arte le 2 avril 2022 à 18 h 15
Disponible du 26/03/2022 au 03/01/2026
Visuels
Main de justice
Élisabeth Schmit
© Les Films d' Ici

mardi 29 mars 2022

Max Jacob (1876 -1944)

Max Jacob (1876-1944) était un journaliste, poète moderniste, romancier et peintre français. Ami d'artistes de l'avant-garde artistique parisienne - Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, André Salmon, Amedeo Modigliani -, juif converti au catholicisme, il est arrêté et interné au camp de Drancy où il décède le 5 mars 1944. Arte diffusera le 31 mars 2022 à 13 h 35 « Monsieur Max » de Gabriel Aghion.

Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 

“Le “Qu’est-ce que ça veut dire ?” est le reproche qu’on fait au poète qui n’a pas su vous émouvoir”, a écrit Max Jacob dans Conseils à un jeune poète.

Max Jacob (1876-1944) était un journaliste, poète moderniste, romancier et peintre français. 

Ami d'artistes de l'avant-garde artistique parisienne - Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, André Salmon, Amedeo Modigliani -, juif converti au catholicisme, il est arrêté et interné au camp de Drancy où il décède le 5 mars 1944. 

« Monsieur Max » 
Arte diffusera le 31 mars 2022 à 13 h 35 « Monsieur Max » de Gabriel Aghion.

« En 1944, le poète Max Jacob est arrêté par la Gestapo. Alice, une jeune orpheline qu'il a choyée quarante ans auparavant, va tenter l'impossible pour le sauver. Une fiction poignante, avec Jean-Claude Brialy dans son dernier grand rôle. »

« Février 1944. Réfugié dans l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, le poète Max Jacob y mène une vie quasi monastique ». 

« Un jour, la Gestapo pénètre dans le couvent et l’arrête ». 

« Quelques jours après, il est conduit au camp d’internement de Drancy. Des milliers de prisonniers y attendent leur déportation vers l’Allemagne ». 

« Ami de longue date de Pablo Picasso, et ancien du Bateau-lavoir, Max Jacob est lié aux grandes figures du Paris de l’époque : Jean Cocteau, Jean Marais, Sacha Guitry… Mais tous ces artistes tardent à se mobiliser. »

« Une jeune femme, Alice, que le poète a pris sous son aile lorsqu’elle était enfant, va tenter l’impossible pour le sauver… »

« Décédé le 30 mai 2007 à l’âge de 74 ans, Jean-Claude Brialy interprète dans Monsieur Max son dernier grand rôle. Il incarne avec un réalisme tragique le personnage émouvant et décalé de Max Jacob. »

« Le film retrace le parcours de cet artiste homosexuel en mal de reconnaissance, shooté à l’éther et mystique – juif, il se convertit au catholicisme –, qui vivait en marge de la société parisienne des années 40. »

« Sur fond de réalité historique, le scénario de Dan Franck intègre une part de fiction à travers le personnage romanesque d’Alice, magnifiquement interprétée par Dominique Blanc. »

« Un épisode méconnu de la vie de Picasso et de sa compagne de l’époque Fernande Olivier (l’adoption d’une petite fille qu’ils garderont sept mois avant de la remettre à l’orphelinat), devient l’axe majeur du film. »

« Les scènes tournées à Drancy évoquent l’horreur nazie sans la montrer, avec pudeur et retenue ».

« Abandonné par ses amis, le poète y mourra, quelques jours après son arrestation ». 

« Brialy, l’éternel dandy, révèle ici sa part sombre, si peu mise en scène lors de sa carrière, à l’exception des rôles que lui ont confiés Miller et Téchiné. “Maintenant, je peux partir tranquille”, avait confié l’acteur, après le tournage, à Daniel Leconte, producteur du téléfilm. »


« Monsieur Max » de Gabriel Aghion
France, 2006, 87 min
Production : Film en Stock, ARTE F, France 3, S.F.P.
Auteur : Dan Franck
Image : Patrick Ghininghelli
Montage : Luc Barnier
Musique : Antoine Duhamel
AvecJean-Claude Brialy (Max Jacob), Dominique Blanc (Alice), Guillaume Gallienne (Max Jacob jeune), Féodor Atkine (Picasso), Jean-Claude Dreyfus (Sacha Guitry), Iliona Bachelier (Alice jeune)
Costumes : Eve-Marie Arnault
Décors de film : Bertrand L'Herminier
Son : Didier Sain
Chargé(e) de programme : Isabelle Huige
Sur Arte le 31 mars 2022 à 13 h 35
Disponible du 24/03/2022 au 28/06/2022

vendredi 25 mars 2022

Le Concours national de la Résistance et de la Déportation : 60 ans d’histoire, de mémoire et d’engagement citoyen

Le Mémorial de la Shoah et le Musée de la Résistance nationale organisent l’exposition conjointe, à Paris et à Champigny-sur-Marne, « Le Concours National de la Résistance et de la Déportation : 60 ans d’histoire, de mémoire et d’engagement citoyen ». « Depuis 60 ans, le concours national mobilise des générations de collégiens, lycéens et enseignants au service de l’Histoire, de la transmission et de la mémoire. Pour cet anniversaire, cette exposition retrace 60 ans de réflexion, de création artistique et littéraire ». 
« À l’initiative de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, le Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD) - le plus ancien concours scolaire de France avec plus de 40 000 élèves par an, soit un million et demi de participants depuis 1961 – est commémoré avec une exposition organisée par le Mémorial de la Shoah et le musée de la Résistance nationale. »

« Cette exposition retrace la genèse du concours, son développement, ses enjeux et ses grandes évolutions. »

« Elle valorise les productions des élèves, l’implication des enseignants et souligne la modernité constante du CNRD. »

« Elle s’articule autour de quatre thèmes majeurs – Décider, Rencontrer, Réaliser, S’engager – et représente des documents originaux, des extraits de films, d’archives et des réalisations d’élèves primés. Elle souligne tout particulièrement la variété des sujets traités depuis 60 ans par les élèves, individuellement et collectivement. »

Le Commissariat est assuré par Claude Singer, historien et responsable du service pédagogique du Mémorial de la Shoah, Caroline François, chargée des expositions itinérantes au Mémorial de la Shoah, Thomas Fontaine, historien et directeur du musée de la Résistance nationale, Éric Brossard, professeur-relais au musée de la Résistance nationale, assistés de Marine Sarry, Elise Petitpez et Manuel Mingot Nicaise.

« Décider
La République qui se réinstalle, se préoccupe de préserver la mémoire des années d’occupation. Il s’agit d’abord de rendre hommage à ceux qui ont lutté ou qui ont péri, mais aussi de commencer à rassembler des preuves visant les responsables des crimes, traduits alors devant les tribunaux.

Parallèlement, d’anciens résistants et déportés commencent à raconter, témoigner, et écrire l’Histoire. Disposant de relais politiques nombreux, forts de l’appui du Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale, l’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles des Disparus (UNADIF), la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance (FNDIR) et le Réseau du Souvenir obtiennent, en 1954, l’adoption par le Parlement d’un Journée nationale du souvenir de la Déportation.

C’est dans ce contexte, à la fin des années 1950, que naît l’idée d’un « prix de la Résistance », un concours destiné aux plus jeunes. Initié d’abord au niveau départemental par la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance (CNCVR). Le Concours est organisé au niveau national dès 1961, grâce à l’intervention du Réseau du Souvenir, avec l’appui du ministère de l’Education nationale. »

« Organiser
Après les premières éditions, l’Education nationale prend en charge le pilotage du concours, sous la direction de Louis François, ancien résistant déporté et président du CNRD de 1963 à 1993. Ce dernier défend l’idée d’un concours pédagogiquement innovant, en mesure d’attirer les enseignants et les élèves.
 
L’intégration de la Seconde Guerre mondiale dans les programmes d’histoire, d’abord au lycée (en 1962), par la suite au collège (1969), et l’implication des diverses fédérations et associations du monde de la Résistance et de la Déportation facilitent grandement la participation constante de la communauté scolaire.

Devenu le Concours National de la Résistance et de la Déportation en 1972 – la Déportation rejoignant la Résistance dans l’intitulé –, le CNRD reste un concours avec une forte base départementale. Le thème de l’année est déterminé par le jury national, puis décliné ensuite en sujets par les jurys départementaux. Dans une configuration qui peut varier d’un département à l’autre, tous les jurys associent des représentants des associations d’anciens résistants et déportés avec des représentants des services de l’Etat – l’Education nationale mais aussi la Défense qui s’engage de plus en plus dans les actions de valorisation des mémoires.

Au fil du temps, la composition des jurys continue à évoluer : majoritaires jusqu’en 2009, les anciens résistants et déportés sont progressivement remplacés par les représentants des fondations, associations et musées, en charge de porter la mémoire de la Déportation et de la Résistance. Cependant, l’esprit des initiateurs du concours demeure : partir de l’histoire pour préserver le souvenir d’une période dramatique et glorieuse qui s’éloigne et aboutir à une réflexion civique pour mieux former les citoyens de demain. »

« Rencontrer
Depuis sa création, le CNRD s’ouvre à un public de plus en plus large. En 1961, les candidats devaient avoir 15 ans ou plus ; en 1963 la participation était encore limitée aux élèves de 3e et de Terminale de l’enseignement général. A partir de 1977, le CNRD s’ouvre aux élèves des lycées professionnels, puis aux élèves de 1re (1987) et de 2de (1994). En 1991, le CNRD s’adresse aussi aux élèves des établissements français à l’étranger. Depuis 2010, le CNRD est aussi accessible aux jeunes et aux adultes scolarisés en détention.

Aujourd’hui, les collégiens représentent environ les deux-tiers des candidats. De l’avis général, la part des filles est sensiblement plus importante que celle des garçons, tant au niveau des candidatures que du palmarès. Fait notable, le CNRD a été, dès sa création, un concours mixte, alors que les établissements appliquant la mixité avant 1968 étaient encore fort peu nombreux. 

D’autre part, la participation au CNRD est certes nationale, mais les élèves des départements situés au sud d’une ligne Lille-Orléans-Bordeaux participent davantage. Le CNRD demeure un concours qui se nourrit de la mémoire locale ; ceci explique l’importance de la mobilisation de la communauté scolaire sur les territoires marqués par la répression et la persécution. »

« L’année ne fut pas facile, c’est un fait. Le concours national de la Résistance et de la Déportation fut une très belle occasion de s’exprimer, de créer, d’expérimenter ! Il s’agit de préserver le devoir de mémoire, d’entreprendre une démarche citoyenne. Pour la passion de l’Histoire, la mémoire et la découverte, je recommencerai l’année prochaine cette belle démarche ! »
Corentin Naboulet et Hugo Murat, classe de Première, lycée Bellepierre, Saint-Denis, académie de la Réunion. Inscrits en individuel et pour le travail collectif, lauréats au concours 2021

« Réaliser
Depuis la création du concours en 1961, les candidats sont amenés à rédiger un devoir individuel autour d’un sujet inspiré du thème de l’année. Chaque année, les copies révèlent le profond respect des élèves pour les anciens résistants et déportés et s’approprient le message humaniste porté par ces derniers.

La possibilité de réaliser des travaux collectifs à partir de 1979 donne une nouvelle dimension au CNRD. L’importance accordée à l’Histoire et à une réflexion civique demeure évidemment essentielle, mais la créativité prend également son envol. Divers savoir-faire artistiques et techniques nourrissent la réalisation d’œuvres d’aujourd’hui.

Pour autant, le CNRD demeure un concours d’Histoire et de Mémoire qui, comme le pressentait clairement ses créateurs, a su se renouveler et s’adapter aux envies et aux aspirations des générations qui se sont succédées. C’est sans doute l’explication de son succès et aussi le gage de sa pérennité. »

« S’impliquer dans un projet, mener une enquête, se questionner, le dossier que j’ai réalisé en classe de troisième pour la cession 2013-2014 a été le premier moment où j’ai pu ressentir ce qu’être historien signifie. Outre le fait d’avoir gagné le premier prix départemental avec mes camarades, j’ai surtout gagné en expérience humaine. »
Calixte MADEJ, étudiant master histoire, CNRD 2013-2014 avec le collège Constant Bourgois – Guiscard (60), CNRD 2014-2015 avec le lycée Jean Calvin – Noyon (60)


Circulaire du 11 avril 1961 :
Célébration du souvenir des Déportés et des Résistants

« Pour exalter le sacrifice et rappeler les souffrances des héros et des martyrs de la Déportation, un monument du souvenir sera érigé à Paris dans l’Ile de la Cité.

Pour permettre son édification et donner à chacun l’occasion de se souvenir des heures les plus pures de la gloire française, une souscription nationale a été ouverte dans l’ensemble du pays.

Je crois indispensable d’y associer tous les élèves des lycées, collèges et écoles publiques et de centraliser séparément les sommes recueillies dans les établissements scolaires pour mieux marquer la part prise par les jeunes dans la célébration du souvenir de ceux qui leur ont permis de naître et de vivre libres.

D’autre part, je souhaite qu’à une date aussi rapprochée que possible du 30 avril 1961, Journée des Déportés, une causerie sur la Résistance et la Déportation soit faite aux élèves pendant les cours de morale ou d’instruction civique, pour qu’ils comprennent la raison et la portée du geste qu’on leur demande.

Enfin, j’ai décidé qu’un concours sur un sujet tiré de l’histoire de la Résistance et de la Déportation serait ouvert le 12 mai 1961 dans tous les départements aux élèves âgés de 15 ans au moins, désireux d’y participer. Il sera ensuite organisé annuellement.

Cette année, le sujet établi par un jury national, sera adressé sous pli cacheté à MM. Les Inspecteurs d’Académie chargés de le transmettre aux Chefs d’établissements. Les épreuves se dérouleront dans les établissements scolaires et les copies seront adressées à l’Inspection académique. Un Jury départemental constitué et présidé par l’Inspecteur d’Académie et composé de personnalités qualifiées, notamment de combattants volontaires de la Résistance et déportés, examinera tous les envois et enverra les meilleurs au Jury national. Les Lauréats, accompagnés de leur maître, seront conviés à Paris après l’inauguration du monument du souvenir et visiteront les hauts lieux de la Résistance.

Je suis certain que tous les universitaires, dont beaucoup ont pris une part active et brillante à la Résistance, auront à coeur d’expliquer aux enfants ce qu’elle fut et ce qu’elle a donné à la France. Il ne s’agit pas de réveiller des haines, mais d’évoquer le souvenir de sacrifices très purs et héroïques dans le combat livré pour que les jeunes Français puissent vivre libres et fraternellement unis dans la patrie retrouvée.
Lucien PAYE

Circulaire parue au Bulletin officiel de l’éducation nationale n°14 du 20 avril 1961.
Par Lucien PAYE (1907-1972), normalien, agrégé de lettres, ministre de l’éducation nationale (1961-1962) dans le gouvernement du président Charles de Gaulle. »





Du 17 novembre 2021 au 27 mars 2022
17, rue Geoffroy-l’Asnier. Paris 4e
Tél. : 01 42 77 44 72
Tous les jours, sauf le samedi, de 10 h à 18 h. Nocturne jusqu’à 22 h le jeudi.

Au Musée de la Résistance nationale 
40, quai Victor Hugo. 94500 Champigny-sur-Marne
Tél. : 01 49 83 90 91
Du mardi au vendredi de 13h30 à 18h. Ouverture de 11h à 19h le samedi et le dimanche.

Evgeny Kissin

Né en 1971, Evgeny Kissin est un pianiste juif russo-britannico-israélien qui affectionne la musique classique et romantique. Arte diffusera le 27 mars 2022 à 18 h 40 « Kissin joue Gershwin, Berg et Chopin Festival de Salzbourg 2021 » (Kissin spielt Gershwin, Berg und ChopinSalzburger Festspiele 2021) de Michael Beyer.

Bertolt Brecht (1898-1956) 
Saleem Ashkar
Saleem Ashkar
Daniel Barenboim  
« Requiem pour la vie », de Doug Schulz

Né en 1971 à Moscou, le pianiste Evgeny Kissin a été un enfant prodige.

Il a trois nationalités : russe, britannique et israélienne.

Prisant la musique classique et romantique, il met au programme de ses récitals Bach, Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Chopin, Schumann, Liszt, Brahms et Prokofiev. 

Le 26 février 2022, sur les réseaux sociaux, il a diffusé son opinion sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 : « La guerre, c’est toujours le malheur, les larmes, le sang et la mort de milliers, voire de millions de personnes. La guerre agressive, dans laquelle, contrairement aux traités et aux accords, l’armée d’une nation envahit le territoire d’une autre, qui elle-même n’a pas attaqué ou menacé, est un crime pour lequel il n’y a, et ne peut y avoir, aucune excuse. Malheureusement, tous les initiateurs de guerres criminelles sont loin d’être punis, mais aucun n’échappe au jugement de l’histoire. Dans la mémoire des générations à venir, ils resteront toujours ce qu’ils sont aujourd’hui, des criminels assoiffés de sang. » 

« Kissin joue Gershwin, Berg et Chopin Festival de Salzbourg 2021 »
Arte diffusera le 27 mars 2022 à 18 h 40 « Kissin joue Gershwin, Berg et Chopin Festival de Salzbourg 2021  » (Kissin spielt Gershwin, Berg und ChopinSalzburger Festspiele 2021) de Michael Beyer.

« Au Festival de Salzbourg 2021, le pianiste russe Evgeny Kissin livre un récital haut en couleur réunissant des œuvres de Gershwin, Berg et Chopin. » 

« Depuis ses débuts saisissants au Festival de Salzbourg 1987, à l’âge de 16 ans, le pianiste russe Evgeny Kissin est devenu l’un des artistes incontournables de ce grand rendez-vous estival ». 

« Pour l’édition 2021, le musicien a façonné un programme haut en couleur en piochant dans les répertoires des XIXe et XXe siècles ». 

« Les "Trois préludes" du compositeur américain George Gershwin ouvrent le récital sur un rythme endiablé et sensuel ». 

« Leur succède la "Sonate n° 1 pour piano" d’Alban Berg, une œuvre qui ressuscite la Vienne décadente du début du XXe siècle ». 

« Trois pièces phares de Frédéric Chopin viennent conclure avec élégance le concert : l’"Impromptu n° 1 en la majeur" opus 29, le "Scherzo n° 1 en si mineur" opus 20 et la "Polonaise n° 6 en la bémol majeur" opus 53 dite "Héroïque".



Allemagne, 2021, 44 mn
Avec Evgeny Kissin (piano)
Composition : Alban Berg, Frédéric Chopin, George Gershwin
Sur Arte les 27 mars 2022 à 18 h 40, 06 avril 2022 à 5 h 00 et 12 avril 2022 à 5 h 00
Sur arte.tv du 26/03/2022 au 25/04/2022