mardi 1 février 2022

Les frères Robert, Raymond et André Hakim, producteurs

Robert Hakim (1907-1992), Raymond Hakim (1909-1980) et André Hakim (1915-1980) étaient des frères juifs nés en Egypte et producteurs en France, en Europe et à Hollywood. Durant un demi-siècle, ils ont produit des chefs d’œuvres du cinéma français : 
La Bête humaine de Jean Renoir (1938), La Femme du boulanger de Marcel Pagnol (1938), Casque d'or de Jacques Becker (1952), Plein Soleil de René Clément (1960), L'Avventura de Michelangelo Antonioni (1960)Arte diffusera le 7 février 2022 à 20 h 55 « Pépé le Moko » (Pépé le Moko - Im Dunkel von Algier), film réalisé par Julien Duvivier avec Jean Gabin et produit par les frères Robert et Raymond Hakim.

Robert Hakim (1907-1992), Raymond Hakim (1909-1980) et André Hakim (1915-1980) étaient des frères juifs nés en Egypte, tous trois producteurs polyglottes.

Robert et Raymond Hakim ont débuté leur carrière cinématographique au sein de la firme américaine Paramount, puis en 1934 ils créent leur société, Paris-Film Production. Dans leur filmographie d'avant-guerre : Marthe Richard, au service de la France de Raymond Bernard (1937), Pépé le Moko de Julien Duvivier (1937) avec Jean Gabin, Naples au baiser de feu d'Augusto Genina (1937) avec le chanteur Tino Rossi, Viviane Romance, Michel Simon et Mireille Balin, La Bête humaine de Jean Renoir (1938)...

Durant la Deuxième Guerre mondiale, les frères Robert et Raymond Hakim s'exilent aux Etats-Unis. A Hollywood, ils produisent plusieurs films
, dont The Southerner de Jean Renoir (1945) et The Long Night (1947) d'Anatole Litvak, version américaine du film français Le jour se lève réalisé par Marcel Carné (1939) avec Barbara Bel Geddes et Henry Fonda.

En 1950, à leur retour en France, à l'affût de la bonne histoire pouvant plaire au public, ils produisent de nouveau des films visant un public international, ou au moins européens, donc concluant des coproductions avec des acteurs populaires, voire avec une star. Leur filmographie réunit des réalisateurs de films qualifiés de « qualité française » (Julien Duvivier, Jean Delannoy), de la Nouvelle vague (Claude Chabrol, Roger Vadim), d'"auteurs" (Luis Buñuel, Michelangelo Antonioni)... 

Citons La Femme au voile bleu de Curtis Bernhardt (1951), Casque d'or de Jacques Becker (1952), Thérèse Raquin de Marcel Carné (1953), Mam'zelle Nitouche d'Yves Allégret (1954), Notre Dame de Paris de Jean Delannoy (1956), Pot-Bouille de Julien Duvivier (1957), À double tour de Claude Chabrol (1959), Plein Soleil de René Clément (1960), L'Avventura de Michelangelo Antonioni (1960),  L'Éclipse (L'Eclisse) de Michelangelo Antonioni (1962), Eva de Joseph Losey (1962), La Ronde de Roger Vadim (1964), Week-end à Zuydcoote d'Henri Verneuil (1964), Belle de jour de Luis Buñuel (1967), Isadora de Karel Reisz (1968), Le Rempart des Béguines de Guy Casaril (1972), La Marge de Walerian Borowczyk (1976)...

Quant à André Hakim, il assure son métier de producteur pour la 20th Century Fox dans les années 1950.

Gregor Rabinovitch (Cine-Allianz), Adolf Osso né à Safed (Les Films Osso, Les Films Vendôme), Arnold Pressburger, Bernard Natan, Jacques Haïk, Henry Deutschmeister (Franco-London-Films), Alexandre Mnouchkine (Les Films Ariane), les frères Robert et Raymond Hakim, Pierre BraunbergerJacques Roitfeld, Gilbert de Goldschmidt (Madeleine Films), Serge Silberman (Greenwich Films), Artur Brauner... Q
uand ils n'ont pas été tués lors de la Shoah, ces producteurs juifs ont contribué pendant des décennies, à leurs risques et périls financiers, à la modernisation et l'essor des productions, distributions et exploitations cinématographiques, nationales et européenne, avant et après la Deuxième Guerre mondiale, à une époque sans chaîne de télévision ou SOFICA pour co-financer des films et réduire les risques de faillite. 

Hommage à la Cinémathèque
En 2007, la Cinémathèque française a rendu un hommage  aux frères Hakim, ou plus précisément aux deux des trois, les plus célèbres en France : Robert et Raymond Hakim. Et en montrant la variété des genres cinématographiques produits, ainsi que la diversité des styles des réalisateurs.

« Dans la profession on les appelait couramment « Les Hakim ». Sur les génériques c’était : « Robert et Raymond Hakim présentent… » On a vu s’inscrire ces noms au début de films qui font partie de l’histoire du cinéma : B*elle de jour* de Buñuel, Eva de Losey, ou L’Éclipse d’Antonioni. Robert, l’aîné, est né en 1907, Raymond le cadet en 1909. Tous les deux sont des Juifs d’Alexandrie. Ils travaillent d’abord pour la Paramount, avant de fonder leur propre compagnie. En 1937, ils produisent Pépé le Moko de Julien Duvivier »,  a écrit Serge Toubiana. 

Serge Toubiana poursuit : "L’année suivante La Bête humaine. Dans un de ses nombreux entretiens, Jean Renoir raconte : « La Bête humaine n’est pas un sujet que j’ai choisi. Je suis vraiment heureux d’avoir fait ce film. Cela prouve que c’est une erreur de croire que l’on doit toujours choisir ses sujets. C’est Robert Hakim qui m’a parlé de celui-ci et qui m’a convaincu que je devais le faire. J’ai écrit le scénario en quinze jours. Ensuite je l’ai lu aux Hakim, qui m’ont demandé de petites modifications sans importance. Mais je n’ai pas choisi le sujet. En ne l’ayant pas choisi (car j’avais lu La Bête humaine étant gosse, et ne l’avais pas relu peut-être depuis vingt ans), mon travail de scénariste était assez superficiel… ». Dans un autre entretien, Renoir n’hésite pas à se contredire en donnant une autre version de la genèse du film. « Une petit peu avant la guerre de 1939, Monsieur Hakim, producteur, eut l’idée de tourner La Bête humaine. Il pressentit Gabin pour jouer le rôle principal. Je ne sais pas si Hakim et Gabin sont venus directement à moi, mais enfin, en tout cas, Gabin a demandé que ce soit moi qui assure la mise en scène de ce film. Alors Gabin est venu me trouver, j’ai un petit peu réfléchi, j’ai dit : « Je voudrais tout de même savoir ce dont il s’agit ». Je suis obligé de faire un aveu, je n’avais pas lu le roman. Je l’ai très vite parcouru, ça m’a semblé passionnant et j’ai dit : «  Entendu, allons-y ».

Et Serge Toubiana de rappeler : « Dans son ouvrage, L’Âge classique du cinéma français (Flammarion), Pierre Billard donne une version plus détaillée des faits, et sans doute plus exacte. Tout serait parti de Jean Grémillon qui aurait fait lire à Gabin, pendant le tournage de Gueule d’amour, un scénario intitulé Train d’enfer. « Gabin, qui a vécu son enfance près d’une gare, a toujours rêvé de conduire une locomotive et s’est promis de tourner un film où il pourrait le faire ». Grémillon se fâche avec le producteur et renonce au projet. Les Hakim le reprennent et le proposent à Carné, qui refuse par solidarité envers Grémillon. D’après Billard, c’est Carné qui suggère aux Hakim de remplacer Train d’enfer par La Bête humaine. Avec Gabin et Simone Simon. L’écrivain Roger Martin du Gard avait dès 1933 conçu une adaptation du roman de Zola que devait réaliser Marc Allégret. Cinq ans plus tard, quand Renoir reprend le projet en main, c’est avec l’intention de reprendre à zéro l’adaptation, à la grande satisfaction de Martin du Gard qui ne garde pas un bon souvenir de son expérience de scénariste. Une des décisions majeures de Renoir sera de faire de Lantier un cheminot de 1938, et non de 1914, comme l’avait imaginé Martin du Gard, ce qui donnera au film une dimension autrement plus réaliste, après le Front populaire. »

« Quelques années plus tard, Renoir évoque à nouveau Robert Hakim. La guerre est terminée. Renoir a quitté la France en 1940, après un passage en Italie où il devait tourner La Tosca, produit par le fils de Mussolini. Il vit en Californie où il a déjà tourné trois films : Swamp Water (1941), This Land is Mine (1943) et Salute to France (1944). S’apprêtant à tourner The Southerner/L’Homme du Sud, il dit ceci : « L’idée du Southerner m’a été donnée par Robert Hakim ; un jour celui-ci m’a apporté un scénario qui était… enfin qui n’était pas très bon, qui était surtout le scénario type pour grand studio ; et il m’a dit : « Je voudrais tourner ce film avec un très petit budget. » Or, j’ai lu le scénario, cela n’était tournable qu’avec des millions. Je le lui ai dit, et il en a été convaincu, mais j’ai ajouté : « Il y a tout de même des choses épatantes dans cette histoire, je voudrais bien lire le livre » (car c’était déjà une adaptation) ; il m’a donc apporté le livre, qui est un livre charmant ; c’est une suite d’histoires courtes, qui se passent dans le Texas, écrite par un type qui s’appelle Sessions Perry, sur des personnages comme ceux qu’il y a dans le Southerner, des histoires d’ailleurs beaucoup plus variées ; on pourrait faire dix films comme cela avec ce livre. Et après l’avoir lu, j’ai dit à Hakim : « Cela m’intéresse, à condition que je puisse oublier le premier scénario, et en écrire un autre. » Il s’est trouvé que Hakim a proposé le Southerner à un autre producteur, qui était David Loew ; et cela a été pour moi l’occasion de devenir l’ami de ce personnage tout à fait extraordinaire… », a analysé Serge Toubiana.

Et Serge Toubiana d’observer : « La carrière des Hakim s’interrompt pendant l’Occupation, comme ce fut le cas pour tous les producteurs d’origine juive. On les retrouve en Amérique où ils produisent quelques films, dont celui de Renoir. Leur retour en France s’effectue peut après la fin de la guerre et il est marqué par un film, Casque d’or de Jacques Becker. Ce très beau film connut l’échec à sa sortie en 1952. Les Hakim enchaînent avec Thérèse Raquin de Carné (1953), Mam’zelle Nitouche d’Yves Allégret, Notre Dame de Paris de Jean Delannoy, Pot-Bouille de Duvivier. Des films de tradition classique. L’esprit Nouvelle Vague souffle sur le cinéma français du début des années soixante, et les Hakim se retrouvent par miracle au générique de trois films de Chabrol : A double tour (1959), puis Les Bonnes femmes (bide monumental à sa sortie), enfin Les Godelureaux (1961). Mais c’est avec Plein soleil de René Clément, adaptation de Patricia Highsmith, avec Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt, qu’ils connaissent un énorme succès. »

« L’expérience autour d’Eva, de Joseph Losey, fut calamiteuse. Dans son livre d’entretiens avec Michel Ciment, Losey raconte dans le détail la série de catastrophes subie par son film du fait de graves divergences avec les Hakim. Cela commence par le choix de Stanley Baker, acteur principal aux côtés de Jeanne Moreau. Les Hakim veulent à tout prix s’en débarrasser, tandis que Losey fait tout pour l’imposer, et il y parviendra. Les choix esthétiques opposent le réalisateur à ses producteurs, dès l’écriture du scénario, adapté du roman de James Hadley Chase, et durant le tournage du film à Venise. Le film terminé dure 2h48, les Hakim décident de l’amputer de vingt minutes, Losey est furieux mais impuissant, et en gardera un souvenir amer », a souligné Serge Toubiana.

Et Serge Toubiana de conclure : « Les Hakim avaient la manie de proposer à des cinéastes des sujets « clés en main ». Comme ils l’avaient fait avec Losey, ils le firent quelques années plus tard avec Buñuel pour Belle de jour, adaptation d’un roman de Joseph Kessel. Ni Buñuel ni Catherine Deneuve n’ont gardé un bon souvenir du tournage. La présence des Hakim sur le plateau en est sans doute la cause. Catherine Deneuve avait été pressentie pour le rôle par les Hakim, avant même que la mise en scène ne soit confiée à Buñuel. Celui-ci raconte : « Mon agent à Paris m’a dit que les Hakim me proposaient Belle de jour et il m’a donné le roman de Joseph Kessel. C’est une histoire un peu feuilletonesque et au début je ne voulais pas faire le film. Je leur ai dit qu’en tout cas j’exigeais une liberté totale. Je n’acceptais pas, en particulier, la clause selon laquelle les producteurs avaient le droit d’intervenir sur le montage en fonction de leurs intérêts. Ils ont insisté, finalement nous nous sommes mis d’accord, j’ai fait l’adaptation avec Carrière et tout a marché comme sur des roulettes. Le film terminé, nous courrions le risque que la censure ne le laisse pas sortir facilement. Les Hakim me disaient : « En laissant la censure faire quelques coupes elle-même, on évite qu’il y en ait davantage. » Il y avait une scène, celle du Christ, qui pouvait paraître désagréable, elle a été coupée. » (Conversations avec Luis Buñuel, éditions Cahiers du cinéma). En 1968 sort le roman d’Albert Cohen chez Gallimard, Belle du seigneur. Avec l’accord de l’écrivain, Gallimard cède les droits d’adaptation aux frères Hakim pour une durée de trente ans. Malgré des tentatives, le projet fut heureusement mis en veilleuse, mais les Hakim avaient de la suite dans les idées… Intervenant de manière très volontaire sur les choix esthétiques des films qu’ils produisent, donc souvent en conflit avec les réalisateurs, les Hakim symbolisent le cinéma à l’ancienne, où l’auteur n’est pas complètement maître du jeu. Il n’empêche que leur filmographie est digne et comprend quelques pépites. »

« Pépé le Moko »
Arte diffusera le 7 février 2022 à 20 h 55 « Pépé le Moko » (Pépé le Moko - Im Dunkel von Algier) réalisé par Julien Duvivier avec Jean Gabin, Mireille Balin, Line Noro, Lucas Gridoux, Gabriel Gabrio, Fernand Charpin, Marcel Dalio, Saturnin Fabre, Jean Temerson et Fréhel.

Le terme « Moko » désigne, en argot dérivé du provençal, un marin de la Marine nationale parcourant la mer Méditerranée et dont le point fixe est Toulon.

« Un dangereux malfaiteur se laisse séduire par une jeune femme en quête d’émotions fortes... Le chef-d’œuvre de Julien Duvivier, servi par un Jean Gabin mythique en mauvais garçon repenti. »

« Chef d’une bande de malfaiteurs, Pépé le Moko tente d’échapper à la police dans la Casbah d’Alger avec ses hommes de confiance et sa maîtresse, Inès. Un soir, une bagarre éclate entre des policiers et une bande de voyous. Apeurée, Gaby, une jeune touriste, se réfugie dans une maison maure, où Pépé, blessé, se cache à son tour. Séduit par la beauté de la jeune femme, il devient son amant. Slimane, qui travaille avec la police, utilise cet amour pour faire sortir le caïd de sa planque. Mais c’est Inès, jalouse de Gaby, qui précipitera la fin de son amant infidèle. »

« D’une efficace simplicité, que ce soit pour la trame policière, l’histoire d’amour ou l’étude du "milieu", "Pépé le Moko" n’a pas pris une ride. Julien Duvivier retrouve Jean Gabin, son acteur fétiche, avec lequel il a déjà tourné quatre films, contribuant à créer le mythe d’un personnage en marge, condamné à la fatalité. » 

« Tourné juste après "La bandera" (avec le même Gabin), le film renoue avec la figure du mauvais garçon repenti et affiche une distribution exceptionnelle, jusque dans les plus petits rôles. » 

« Considérée comme le chef-d’œuvre de Julien Duvivier, cette version européenne du "Scarface" de Howard Hawks – représentative du grand courant du cinéma français d’avant-guerre – remporta un vif succès, tant en Europe qu’aux États-Unis, et engendra plusieurs remakes, dont "Casbah" de John Berry en 1948 et même, un an plus tard, une parodie italienne, "Totò le Moko", de Carlo Ludovico Bragaglia. »

Si des images de la Casbah d'Alger ont été tournées en Algérie, l'essentiel du film a été tourné dans un studio cinématographique près de Paris.

Le film a été distingué par le Prix japonais Kinema Junpo (Meilleur film en langue étrangère en 1940) et le Prix américain du National Board of Review pour le Meilleur film étranger en 1941.



« Pépé le Moko » de Julien Duvivier
France, 1937, 1 h 34
Auteur : Henri La Barthe
Scénario : Scénario : Julien Duvivier, Henri Jeanson, Jacques Constant, Henri Labarthe, d’après son roman 
Production : Paris Film Production
Producteurs : Robert Hakim et Raymond Hakim
Image : Jules Kruger et Marc Fossard
Décorateur : Jacques Krauss
Montage : Marguerite Beaugé
Musique : Vincent Scotto et Mohamed Yguerbouchen
La chanson Où est-il donc ? - paroles d'André Decaye/Lucien Carol et musique de Vincent Scotto - est interprétée par Fréhel.
Avec Jean Gabin (Pépé le Moko), Mireille Balin (Gaby Gould), Line Noro (Inès), Lucas Gridoux (l'inspecteur Slimane), Gabriel Gabrio (Carlos), Fernand Charpin (Régis), Saturnin Fabre (le grand-père), Gilbert Gil (Pierrot), Roger Legris (Max), Gaston Modot (Jimmy, un homme de la bande), Jean Temerson (M. Gravère, un ami de Maxime Kleep), Marcel Dalio (l’Arbi, un mouchard), Fréhel (Tania), Gilbert Gil (Pierrot, le jeune ami de Pépé), Gabriel Gabrio (Carlos, un homme de la bande), Saturnin Fabre (le grand-père)
Sur Arte le 7 février 2022 à 20 h 55 et le 9 février 2022 à 13 h 35
Sur arte.tv du 07/02/2022 au 08/02/2022
Visuels : © Studio Canal
Jean Gabin (Pépé le Moko) dans le film de Julien Duvivier " Pépé le Moko"
Lucas Gridoux (l' Inspecteur Slimane), Mireille Balin (Gaby Gould) et Jean Gabin (Pépé le Moko) dans le film de Julien Duvivier " Pépé le Moko"
Lucas Gridoux (l' Inspecteur Slimane) et Mireille Balin (Gaby Gould) dans le film de Julien Duvivier " Pépé le Moko"
Lucas Gridoux (l' Inspecteur Slimane) et Line Noro (Inès) dans le film de Julien Duvivier " Pépé le Moko"
Scène du film " Pépé le Moko" de Julien Duvivier

Articles sur ce blog concernant :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire