Le Président s'est attaché à établir la chronologie des faits.
Des photographies de l'appartement de Mireille Knoll par la police judiciaire ont été vues.
La vidéo du bar où se sont rendus les accusés après le meurtre est visionnée. Yacine Mihoub apparait réjoui, réclame de l'alcool, alors qu'Alex Carrimbacus s'attable difficilement et reste prostré. Yacine Mihoub apparaît le meneur dans ce duo criminel.
Par sa légèreté à répondre aux questions précises du président Franck Zientara, Zoulika Khellaf a suscité son irritation. Le président de la Cour d'assises lui rappelle la gravité des faits.
En fin d'audience, Yacine Mihoub résume les carences factuelles dans le dossier : "Il manque sa veste [celle d'Alex Carrimbacus] et le couteau" ayant servi au meurtre de Mireille Knoll.
Mais comment Yacine Mihoub sait-il, et peut-il affirmer avec certitude que le long couteau retrouvé au domicile de son frère aîné n'est pas l'arme du meurtre de Mireille Knoll ?
Fin de l'audience à 18 h 40.
Yacine Mihoub "catégorisait" les Juifs, les chrétiens et les musulmans. Il liait les Juifs à l'argent.
Les avocats des trois accusés ont réfuté tout antisémitisme. Curieusement, ils se sont davantage appuyés sur les PV (procès-verbaux) que sur les témoins entendus en audiences.
Si l'on tient compte de la période d'internat et celle d'emprisonnement de Yacine Mihoub, la relation entre ce dernier et Mireille Knoll s'avère une relation en pointillés, ou en morse : de longues absences, quelques brèves présences dans l'immeuble.
Audience du mercredi 10 novembre 2021 au matin. Parole a été donnée aux trois accusés, conformément aux droits de la défense.
Alex Carrimbacus a eu un mot pour les parties civiles : "J'aurais pu et j'aurais du faire quelque chose" et exprimé son émotion d'avoir pu revoir sa mère lors d'une audience.
Yacine Mihoub a nié avoir tué Mireille Knoll : "Je suis désolé pour la famille et pour ce qui s'est passé".
Sa mère, Zoulikha Khellaf, n'a rien déclaré.
Verdict du 10 novembre 2021. Après près de dix heures de délibéré, la Cour d'assises de Paris a condamné Yacine Mihoub à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll, alors âgé de 85 ans, et Alex Carrimbacus à 15 ans de prison pour "vol aggravé", ainsi que tous deux pour avoir contribué à mettre le feu dans l'appartement de la victime :
- Yacine Mihoub, 32 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans - l'avocat général avait requis une période de sûreté de 18 ans -, pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll, vulnérable, atteinte de la maladie de Parkinson, et pour avoir contribué à mettre le feu dans l'appartement de la victime. En 2022, il comparaîtra devant un tribunal pour viol sur un enfant ;
- Alex Carrimbacus, 25 ans, a été condamné à 15 ans de prison pour vol aggravé de la victime et et pour avoir contribué à mettre le feu dans l'appartement de la victime ; une condamnation assortie d'une peine de sûreté de deux tiers. Le caractère antisémite du meurtre, donc du vol l'ayant suivi a été retenu par la Cour d'assises comme élément ayant contaminé le vol ;
- Zoulikha Khellaf a été condamnée pour avoir fait obstacle à la manifestation de la vérité par « destruction de preuves » à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Non incarcérée, elle sera astreinte au port d'un bracelet électronique à son domicile.
La jeune employée française musulmane d'une association, avec qui sortait Alex Carrimbacus, se précipite dans les bras du condamné et pleure. L'ayant présenté comme "collant" et leurs relations comme superficielles, elle avait indiqué à la barre qu'il lui avait dit envisager d'effectuer le pèlerinage à
La Mecque et de se convertir. Ce qu'elle n'aurait pas cru. Quant à la mère d'Alex Carrimbacus, elle enlace son fils et tous deux pleurent.
Zoulikha Khellaf donne d'ultimes directives à voix basse son fils qui acquiesce en souriant, détendu. Certes, Yacine Mihoub l'avait mise dans une situation délicate, mais la Cour d'assises a épargné à l'accusée l'emprisonnement.
"Une grande consolation pour la famille de Mireille Knoll", a dit Me Gilles-William Goldnadel, avocat des fils de la victime. Le 11 novembre 2021, sur CNews, il a ajouté : "C'est la première fois que je rencontre un être aussi pervers parce qu'il est sympathique (...) Mme Knoll aimait bien Yacine Mihoub". En audience, il avait dit avoir constaté, avec surprise, lors de la reconstitution du crime combien Yacine Mihoub était intelligent. Dans sa plaidoirie, il reconnaissait son charme.
Les deux fils de Mireille Knoll ont salué ce verdict : une "justice intelligente" selon Allan Knoll, un "bonheur de vivre dans un pays merveilleux dont la justice est juste en ce moment si douloureux. On vient de passer des moments extrêmement difficiles" a ajouté Daniel Knoll. "Ce jugement me rassure. La société sera protégée de ces individus, et c'est un soulagement", a déclaré Alexandre Knoll, petit-fils de la victime. Un verdict "très bien motivé" pour Mes Julien Charle & Sébastien Journé, avocats de membres de la famille Knoll.
"La Cour d'assises a reconnu l'antisémitisme présent au moment du meurtre, pour le vol, et elle en a décrit les motivations présentes chez l'accusé condamné... C'est un procès très important notamment pour la douleur de la famille. C'est un énorme soulagement, une reconnaissance : nommer les choses, les désigner. Un avocat a dit combien il est exceptionnel que le regard de Mireille Knoll ait été décrit par la Cour d'assises", a analysé Me Aude Weill-Raynal, avocate du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA).
Après une courte pause, l'audience civile s'est tenue. La famille Knoll a sollicité des dommages et intérêts. La décision sera remise au greffe le 6 décembre 2021.
Observations sur le procès
M'apparaissent des faits curieux, voire inquiétants - certains typiquement islamiques, dont l'humiliation des non-musulmans (femme battue) et le recours particulier à la main gauche, ont été soulignés par l'essayiste Bat Ye'or lors d'un entretien :
- la définition de l'antisémitisme.
Le Code pénal ne contient aucune définition de l'antisémitisme. L'antisémitisme y apparait comme une circonstance aggravante notamment lors d'un meurtre.
La Cour d'assises a souligné "l'antisémitisme obsessionnel" de Yacine Mihoub persuadé que les Juifs ont de l'argent et dirigent les médias, que le nombre de Juifs tués lors de la Shoah est inférieur à six millions... Des clichés antisémites classiques, négationnistes.
Curieusement, la
définition opérationnelle de l'antisémitisme par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), adoptée en une version modifiée par le Parlement français et destinée à éclairer des magistrats, a été occultée durant le procès. Inutile ?
- "Juif" ou "Yahoud"
Le terme même de Yahoud (Juif en arabe, Ndlr) a été mal compris par la Cour d'assises. Allan Knoll l'avait traduit en "youpin". "Cela veut dire juif", s'était insurgée la défense de Yacine Mihoub. Une traduction approuvée par le président de la Cour d'assises qui s'était renseigné. Et Me Charles Consigny a, lors de sa plaidoirie, communiqué une attestation d'un traducteur assermenté confirmant cette traduction comme si le mot était neutre. Or, Yahoud a une connotation négative, méprisante envers les Juifs.
Lors des entretiens téléphoniques entre la mère et son fils, enregistrés par la police, les accusés musulmans s'exprimaient généralement en français. Il n'est pas anodin de remarquer qu'ils recouraient à des termes en arabe pour désigner les Juifs (Yahoud) et les Arabes.
C'est ce substrat culturel - vision du monde, mentalités, structuration de la pensée - qui indiffère, à tort, policiers et magistrats. Ou qu'ils ignorent. Ce faisant, ils se privent des clés pour appréhender la situation et comprendre ses enjeux, ainsi que des moyens pour confondre les suspects.
- antisémitisme islamique non décrit et non analysé par les enquêteurs, lors de l'instruction et au fil des audiences.
Le meurtre a été commis par Yacine Mihoub un vendredi, jour saint de l'islam, par égorgement au couteau effectué de la main gauche par un musulman sur une kâfir (mécréante, Infidèle, ingrate, en arabe). Zoulikha Khellaf avait reproché à Mireille Knoll sa prétendue "ingratitude" après l'aide que son fils Yacine lui avait apportée.
Il convient d'ajouter que les experts psychologues ou psychiatres, la Cour d'assises et les avocats n'ont pas interprété tout ce qu'ils voyaient, tout ce qu'ils lisaient dans le dossier, tout ce qu'ils entendaient les témoins exprimer. Ainsi, l'expert psy a affirmé que Yacine Mihoub était droitier. Or, la première semaine d'audiences, cet accusé appuyait ses réponses aux interrogations du Président de la Cour essentiellement par des mouvements de la main gauche. Et, surtout, lors de la reconstitution du crime, Alex Carrimbacus a indiqué que Yacine Mihoub tenait le couteau dans sa main gauche, tandis qu'il maintenait Mireille Knoll par les épaules avec sa main et son bras droit. A deux reprises, une photographie de la reconstitution a été projetée sur grand écran. Et nul ne s'est interrogé sur le sens du recours à la main gauche pour assassiner Mireille Knoll. Par ignorance du sens de ce choix ?
"Pour les croyants musulmans, la main gauche pose problème, le prophète Mahomet ayant limité son usage à des actions impures" (Omar Youssef Souleimane, poète et romancier d'origine syrienne réfugié en France,
Le Point, 16 mars 2018).
C'est ce même antisémitisme islamique que la municipalité parisienne dirigée par la socialiste Anne Hidalgo a refusé de mentionner sur la plaque de
l'allée Mireille Knoll, à Paris ;
- la qualification "crime crapuleux antisémite" au lieu d'acte de terrorisme islamique, de djihad. Les pouvoirs exécutif et législatif ne peuvent pas ou ne veulent pas dire ce qu'ils voient : le jihad international attaque la France, non seulement par des attentats de grande ampleur - par exemple, celui au Bataclan le 13 novembre 2015 -, mais aussi par ces assassinats destinés à effrayer, à constituer des zones régies par la charia, où les éventuels non-musulmans subissent le statut humiliant, inhumain et cruel de la dhimmitude. Les prévenus sont accusés d'avoir dérobé des objets appartenant à Mireille Knoll : par exemple, une horloge. Le djihad s'accompagne de razzia.
"Allah Aqbar" signifie certes "Allah est plus grand", donc supérieur au Dieu des autres religions (judaïsme, christianisme), mais c'est aussi le cri du djihad.
Sur les murs de sa cellule de prison, Yacine Mihoub a écrit des graffitis louant des terroristes islamiques ayant tué des Juifs : le franco-algérien Mehdi Nemmouche, auteur de l'attentat au musée juif de Belgique à Bruxelles - quatre victimes juives -, le 24 mai 2014, et Amedy Coulibaly, auteur au nom de l'État islamique de la prise d'otages le 9 janvier 2015, à l'hypercacher de la Porte de Vincennes (Paris) où il a assassiné quatre Français juifs.
Dans la bibliothèque de Yacine Mihoub : des Corans, des livres de prières islamiques... Certains étaient achetés - où ? -, d'autres offerts par des musulmans en vêtements "traditionnel" et venant de "pays amis" de la France (afin de réislamiser des musulmans français?).
Des experts ont décrit la limite fluctuante, perméable, franchie parfois entre la délinquance et le djihad, les "
homegrown" djihadistes, terroristes nés et ayant grandi dans le pays où ils commettent des attentats terroristes et ont prouvé que le "loup solitaire" ("
Lone Wolf") relevait du
mythe. L'assassinat de Mireille Knoll illustrerait-il le « djihad à domicile » ? Une menace grave.
Zoulikha Khellaf avait prévenu un organisme public que, si son fils Yacine Mihoub, partait faire le djihad en Syrie, cet organisme, donc la France, serait responsable. Yacine Mihoub n'a pas rejoint l'Etat islamique (ISIS) en Syrie ou AQMI – Al Qaïda au Maghreb Islamique (Tanzim al-Qâ’ida bi-Bilâd al-Maghrib al-Islâmi, « l'Organisation d'Al-Qaïda aux Pays du Maghreb Islamique ») : il n'aurait pas pris les armes contre l'Algérie, pays qui lui est si cher. Quant au machiniste (conducteur de bus à la RATP) Mohamed Mihoub, un voisin musulman se souvient qu'il a "porté la barbe". Mais, quand il est interrogé par le président de la cour d'assises, il n'est plus loquace, et élude. Car la barbe est une prescription islamique - Mahomet était barbu - et elle peut révéler une proximité avec les Frères musulmans ou les salafistes. La reconnaissance d'un acte de djihad induit plusieurs conséquences : désigner son ennemi, mieux le connaître pour le vaincre, rendre justice aux victimes, prise en charge par l'Etat des frais de justice des victimes et de leurs familles, perspectives historiques pour appréhender exactement la situation actuelle : c'est ce djihad de proximité qui a contribué à contraindre, essentiellement dans les années 1950 et 1960, à l'exil les Juifs vivant dans des pays majoritairement musulmans.
A cet égard, la reconnaissance par le Président de la République Emmanuel Macron, lors de l'hommage national au colonel Arnaud Beltrame, le 28 mars 2018, dans la cour des Invalides, du caractère antisémite du meurtre - "Le meurtrier de Mireille Knoll a assassiné une femme innocente et vulnérable parce qu’elle était juive, et ainsi a profané nos valeurs sacrées et notre mémoire" - peut s'analyser comme un acte du pouvoir exécutif violant l'indépendance de l'autorité judiciaire - ce qu'ont relevé des avocats de la défense -, suscitant l'hostilité de magistrats corporatistes aussi attachés à leur indépendance que réticents à voir engagée leur responsabilité, et écartant en le niant le caractère djihadiste du meurtre de Mireille Knoll. Un "cadeau empoisonné" qu'ont pourtant loué les dirigeants d'organisations juives françaises.
Car l'assassinat aurait du être confié au
Parquet national antiterroriste (PNAT) pour diriger l'enquête et instruire cette affaire. Le criminel aurait du être jugé, non pas par une Cour d'assises, mais par une Cour d'assises spéciale seule compétente à juger des crimes commis en matière de terrorisme.
La justice française n'a pas reconnu le caractère antisémite de l'attentat terroriste islamiste au
Bataclan, alors que la salle de spectacle était la cible, au moins depuis 2009, des terroristes islamistes depuis des années : le Bataclan accueillait des spectacles de soutien aux soldats israéliens ou organisés par des associations juives françaises et ses propriétaires étaient juifs.
Le Parquet et des magistrats n'ont pas voulu non plus reconnaître le caractère djihadiste du crime de Mireille Knoll. Elle occulte ainsi la part disproportionnée des victimes juives du djihad en France. Et
quid de l'assassinat antisémite de
Sarah Halimi, sur lequel œuvre la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, et de tous les autres ?
- Les mensonges de Zoulikha Khellaf et de ses fils, Mohamed et Yacine Mihoub, expriment-ils une protection familiale ou/et la taqîya ("tromperie isamique") ?
Les mensonges ou versions contradictoires, incohérentes ou invraisemblables des membres de la famille Mihoub sont interprétés et acceptés par des journalistes comme exprimant la volonté naturelle de vouloir protéger un fils, un frère ou une mère.
Mais il s'agit de la taqîya, aussi écrite taqiyya : la "
tromperie islamique". "Les sunnites, loin d'être persécutés, ont toujours pratiqué quand c'était possible une forme de
taqiyya au service du djihad contre les incroyants, faisant de la
taqiyya une pratique non plus seulement de dissimulation, mais de tromperie active. En fait, le mensonge, qui a, dans l'islam, un fondement doctrinal, est souvent présenté comme égal, et parfois supérieur, aux autres vertus guerrières que sont le courage, la détermination, ou le sacrifice", a expliqué Raymond Ibrahim (
La Taqiyya et les règles de la guerre islamique,
Middle East Quarterly, Hiver 2010).
- L'islam imprègne les relations, mêlant violence, mépris et humiliation, de Yacine Mihoub envers les non-musulmans.
Caissière dans le Monoprix où travaillait Yacine Mihoub, la jeune Chloé a été séduite par Mihoub. Elle apprend que ce dernier a raconté à ses collègues qu'après "avoir couché avec la jeune femme, il l'avait prêtée à ses potes". Dans l'appartement de sa mère, Mihoub l'avait frappée et étranglée. Zoulika Khellaf était intervenue pour mettre un terme à ces violences. Témoignant par visio-conférence, sur un fond neutre, Chloé avait déclaré s'être interrogée pour savoir si Yacine Mihoub l'avait jamais aimée.
Pédocriminal, Yacine Mihoub a violé Matthew, beau-fils âgé de douze ans de son frère Mohamed et agressé sexuellement la fille de la dame de compagnie de Mireille Knoll. Il utilise les êtres fragiles comme des esclaves sexuels.
- Absence d'associations de lutte contre l'antisémitisme
Aux côtés de la famille Knoll, aucune association juive française, notamment pas le CRIF, et aucune association de lutte contre l'antisémitisme (LICRA, SOS Racisme, Ligue des droits de l'homme, Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) ne se sont constituées parties civiles, ou n'ont assisté au procès.
Curieusement, la LDH, la LICRA, le MRAP et SOS Racisme ont poursuivi judiciairement Eric Zemmour, Alain Fiunkielkraut ou l'historien Georges Bensoussan.
Pourquoi ? Parce que l'antisémitisme islamique caractérisait ce crime ?
A la fin du procès, Michel Zerbib, chroniqueur judiciaire de Radio J, a remarqué la présence de dirigeants de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France). Et après ?
- Dès les premières audiences, le procès a accumulé des preuves ou des exemples des analyses de l'éditorialiste Eric Zemmour.
Les familles joyeusement recomposées dans le bonheur des parents et enfants ?
Dans cette affaire, les deux accusés ont grandi dans des familles aux parents divorcés, remariés deux à trois fois. Ils ont été éloignés de domiciles où les pères étaient violents ou absents.
Alex Carrimbacus ignore l'identité de son père - tout au plus, sa mère lui a dit que son père était marié et avait des enfants ou serait mort -, et porte le nom d'un des époux successifs de sa mère. Il est en quête d'une figure paternelle. Surnommé "le Marseillais", il a été exhibitionniste et ce solitaire semblait peu socialisé, hormis sa relation avec une jeune employée française musulmane à qui il confie son projet de pèlerinage à La Mecque.
Les descendants d'immigrés sont assimilés, bien intégrés, en France ?
Les deux accusés sont nés en France.
D'origine algérienne, né en France, Yacine Mihoub porte des tatouages sur le corps : une carte de l'Algérie, "1962", année de la fin de la guerre d'Algérie, Nda), et une autre de l'Afrique avec des chaines brisées. Il défie ou bafoue la règle de droit en retournant dans l'immeuble de Mireille Knoll alors que l'institution judiciaire le lui avait interdit.
Quant à Alex Carrimbacus, il est d'origine portugaise et manque de repères.
Aucun ne sait ce qu'est une famille, ou qu'un homme doit respecter une femme, donc ne pas la battre.
L'immigration, une chance pour la France ?
Les familles des accusés vivent d'allocations sociales - logement, handicap - de l'Etat. Sans diplôme, ils travaillent parfois entre deux détentions sans être toujours déclarés, et leur parcours professionnel est chaotique. L'Etat les confie à des internats où adolescents ils subissent des viols ou agressions sexuelles, les instruit, les interpelle en cas de délits, les condamne, les emprisonne puis les libère, et les héberge dans des hôtels sociaux à leur sortie de prison, les suit par un service de conseilsqui leur rappelle leurs devoirs et les aide à trouver un travail...
Alex Carrimbacus vole, cambriole, pour payer ses doses de drogues dont le crack, souffre de troubles psychiatriques, et s'est rendu à la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour la connexion Wifi ou voir une exposition du dessinateur du Monde et de L'Express, Plantu. Il a confié à un voisin de l'hôtel social avoir "vu" ou "fait" un "truc de ouf",
et passe la nuit en boîte à se filmer dansant. On ne sait pas comment Yacine Mihoub, qui a compris la règle régissant les prisons - ne pas être faible -, a pu s'offrir ses baskets siglées Nike. L'après-midi du crime, Yacine Mihoub, alcoolique, fait trois canulars téléphoniques en appelant les pompiers. L'audition d'enregistrements audio de ses mauvaises plaisanteries a révélé les talents de comédien, le ton assuré, hautain, de Yacine Mihoub qui, à l'évidence, se réjouissait de narguer ces pompiers.
Au domicile de Zoulika Khellaf, il y a deux ordinateurs, dont un portable.
La France discrimine les immigrés ?
Au nom des droits de la défense et du droit à un procès équitable, l'Etat accorde aux accusés l'aide juridictionnelle (avocats, etc.), vraisemblablement totale, durant les procès : Alex Carrimbacus bénéficie de trois avocats qui assurent consciencieusement sa défense. Yacine Mihoub dispose de deux avocats aussi impliqués dans leur travail.
L'Etat rémunère un mandataire judiciaire chargé de la curatelle d'Alex Carrimbacus, mais comme ce professionnel assermenté a reconnu l'inutilité de sa tâche : ce co-accusé n'a pas de revenus à gérer ou à protéger. Au fil de ses condamnations judiciaires, Alex Carrimbacus a accumulé une dette d'environ 12 000 € d'amendes.
Le regroupement familial, un droit à défendre pour les immigrés ?
Après le divorce de ses parents algériens, Zoulika Khellaf est élevée par ses grands-parents paternels en Algérie. Après le décès de sa grand-mère, cette enfant rejoint en France son père qui s'est remarié. Et sa belle-mère la fait souffrir. Adolescente, elle fugue. Elle est victime d'un viol collectif.
Elle "a fait un bébé toute seule" ?
Menue, dotée d'un fort caractère, Zoulika Khellaf a trouvé divers emplois peu rémunérés. A vécu en concubinage ou s'est mariée successivement avec des hommes violents, a eu des enfants - quatre au total -, divorcé, s'est remariée, etc. Elle a vécu dans un logement insalubre. Ses enfants ont alors été placés en instituts. Zoulika Khellaf a obtenu un appartement social et a pu les récupérer. Handicapée, elle vit grâce à des aides sociales.
Dans les heures ayant suivi l'assassinat de Mireille Knoll, elle a réuni un conseil de famille avec ses deux fils et sa fille pour déterminer leur première version à la police, puis le plan B au cas où...
Elle se définit comme musulmane, et déclare ne pas pratiquer la religion islamique. Elle n'a jamais été scolarisée, ni en Algérie ni en France - comment a-t-elle pu grandir en France sans avoir été scolarisée ? Comment la CAF (Caisse d'allocations familiales) ou/et le service social de la Mairie ont-ils pu ignorer son cas ? - : elle se présente comme quasi-analphabète et ne comprend pas ou feint de ne pas comprendre des questions, généralement embarrassantes, lors des audiences.
Des écoutes téléphoniques ont révélé qu'elle coachait son fils en prévision d'auditions avec le juge d'instruction : "Fais le mesquine (pauvre, en arabe)".
Malgré son amour déclaré pour sa mère, Yacine Mihoub était agressif envers ses sœurs. Parce qu'elles voulaient s'émanciper par des vêtements non "pudiques" ?
Le "vivre ensemble" ? Yacine Mihoub se renseigne de manière partiale via Internet sur le conflit au Proche-Orient, sur le pouvoir des Juifs... Il est condamné pour agression sexuelle d'une mineure, la fille de l'aide ménagère de Mireille Knoll. Zoulika Khellaf, qui s'affirme proche de la victime, dit avoir ignoré que Mireille Knoll fût juive alors que des objets identifiables comme juifs se trouvent au domicile de la victime.
Finalement, la mère et le fils sont solidaires, unis face aux enquêteurs chargés d'élucider le crime et contre les Yahoud (Juifs en arabe, Nda). Zoulika Khellaf n'a-t-elle pas détruit des objets amenés à son domicile par son fils après le crime : une bouteille d'alcool consommée par son fils, un ou deux verres, le téléphone portable de la victime ?
La réinsertion des condamnés ?
En 2017, Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus purgeaient leurs peines d'emprisonnement à la prison de Fleury-Mérogis où ils ont noué leurs premiers contacts. Tous deux ont des addictions : respectivement alcool et drogues.
Malgré les efforts des associations et de l'Etat via ses organismes connus par leurs sigles, aucun des accusés multirécidivistes n'a réussi, pu ou voulu retrouver le monde légal.
Nourrissant une rancune tenace, Yacine Mihoub voue une haine à la France et l'institution ayant selon lui "couvert" les viols subis en internat. Fanfaron, voire insolent, il défiait magistrats et avocats de la famille Knoll.
Yacine Mihoub avait été condamné pour agression sexuelle sur la fille mineure de la dame de compagnie de Mireille Knoll - des faits commis dans l'appartement de la défunte -, par un jugement qui lui avait interdit de se rendre dans l'immeuble où s'étaient produits les faits. La justice a notifié ce jugement aux parties au procès, dont la victime qui avait entre temps déménagé, et n'a pas imposé un bracelet électronique à ce délinquant. Mais Mireille Knoll ignorait cette interdiction dont avait bien sûr connaissance Yacine Mihoub. Alors qu'il était suivi par des organismes chargés de sa réinsertion, et qui lui avaient rappelé ses devoirs, Yacine Mihoub a enfreint la règle de droit en se rendant dans cet immeuble. Il connaissait les failles de l'institution judiciaire et en a profité.
Un vrai tract sur la "France de la diversité".
Par contre, la famille Knoll est harmonieuse : d'origine modeste, rescapée de la Shoah, Mireille Knoll a divorcé et s'était remariée, mais son mari et elle avaient su maintenir l'unité familiale. Les deux fils aimants sont inconnus des services de la police, bien élevés, polis, respectueux, prévenants, choyant avec leurs épouses et enfants leur mère, l'entourant de leur présence et de leur affection, veillant sur elle. Mireille Knoll vivait dans un appartement similaire à celui de Zoulika Khellaf et meublé sans luxe.
Mais, au lieu de s'en inspirer, des êtres vils s'en sont pris à une dame octogénaire souffrant de la maladie de Parkinson.
Au cri de "Allah Aqbar", au moins un criminel l'a mortellement frappée au couteau.
Des délinquants brûlent des voitures volées pour ne laisser aucune trace ADN, aucune empreinte susceptible d'être exploitée par la police afin de les identifier en vue de leur interpellation et condamnation judiciaire.
Comme les Nazis, un des prévenus ou les deux ont mis le feu à un être humain vulnérable et bon, ainsi qu'à son domicile. Un "nazislamiste" ?
Journée Mireille Knoll
Le 9 novembre 2021, Allan et Daniel Knoll ont rendue publique leur lettre adressée à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale afin d'instaurer "ensemble une journée annuelle MireilleKnoll le 23 mars au nom de maman, lors de la semaine annuelle de lutte contre le racisme, l’antisémitisme du 21/28 mars et ne jamais oublier son assassinat antisémite". Ils ont sollicité de rencontrer le ministre pour mieux l'informer sur ce "projet éducatif en partenariat avec toutes les force vives de la nation" et l'impliquer, ainsi que son "ministère dans ce combat pour la mémoire".
Appel du jugement
Le 15 novembre 2021, Me Charles Consigny a déclaré à
RTL avoir interjeté appel du jugement de la Cour d'assises condamnant Yacine Mihoub pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll.
Me Gilles William Goldnadel, a commenté auprès de RTL : "Yacine Mihoub a parfaitement le droit de le faire et j’attends de revenir devant la cour d’assises avec une très grande sérénité".
Le 16 novembre 2021, l'association Mireille Knoll a diffusé sur les réseaux sociaux un communiqué d'Allan et de Daniel Knoll : "Suite à l’annonce de l’appel de l’un des coupables du meurtre antisémite de notre maman #MireilleKnoll, nous restons combatifs et faisons confiance en la @justice_gouv de notre pays Drapeau de la France. Merci de votre soutien et de vos msg !"
Alex Carrimbacus a également interjeté appel dudit jugement. L'un de ses avocats, Me Karim Laouafi, l'a confirmé au
Point.
Le 30 décembre 2021, l'AFP (Agence France Presse) a appris par l'un de ses avocats, Me Karim Laouafi, qu'Alex Carrimbacus s'était désisté de son appel. « Nous continuerons de nous battre pour obtenir l’aménagement de sa peine le plus rapidement possible », a déclaré à l'AFP Me Karim Laouafi.