vendredi 30 avril 2021

« Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française » de Judith Voelker

Arte diffusera le 4 mai 2021 « Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française » (Die Rastatter Prozesse. Kriegsverbrecher vor Gericht), documentaire-fiction de Judith Voelker. « Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des criminels de guerre nazis furent jugés par les Alliés à Rastatt, en Allemagne, sur le territoire de la zone d'occupation française. Coup de projecteur sur des procès méconnus ».

« Descendants de nazis. L’héritage infernal » de Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan 

Rastatt, ou Rastadt, est une ville allemande située dans le Land de Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Juifs et Judaïsme
L'implantation juive dans la cité remonte au Moyen-âge. Persécutions, expulsions et retour alternent au cours de l'époque moderne. Le 31 octobre 1829 est inaugurée la première synagogue. Une école et un mikvé (bain rituel) complètent les institutions juives. Inhumés au cimetière juif de Kuppenheim, les Juifs sont enterrés dès 1881 dans le cimetière juif de Rastatt. 

Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, les habitants juifs de Rastatt contribuent à l'essor économique et industriel de la cité. En 1877, Josef Altschul est le premier conseiller municipal Juif de la ville. Jusqu'en 1933, d'autres habitants Juifs sont élus membres du conseil municipal.

On recense 227 Juifs en 1900. Le nombre de Juifs diminue avec le départ des jeunes, surtout après la Première Guerre mondiale. 

En 1918, le Centralverein deutscher Staatsbürger jüdischen Glaubens (Union centrale des citoyens allemands de confession juive) s'implante à Rastatt, suivie en 1924 par l'Organisation sioniste.

En 1924, Rastatt compte 200 Juifs, soit 1,33%  des 15 000 habitants, et en 1933, 155 Juifs appartenant à la bourgeoise : industriels, aubergiste, médecin, avocat, négociants, commerçants...

De 1933 à 1940, les deux tiers des habitants juifs persécutés se réfugient dans d'autres villes allemandes, ou fuient aux États-Unis, en France et en Palestine mandataire.

Inaugurée en 1906, la deuxième synagogue de Rastatt a été détruite en 1938 durant la nuit de Cristal, au cours duquel des magasins Juifs sont pillés, détruits, et des Juifs interpellés, battus à la gare et déportés au camp de concentration de Dachau. 

Le 22 octobre 1940, trente habitants juifs de Rastatt sont déportés au camp de Gurs (France). Sur ce groupe maltraité, six meurent à Gurs, un au camp de Noé et un au camp de Rivesaltes,  huit parviennent à quitter ce cam. Les autres Juifs sont déportés dansles camps d'extermination à l'est. Ne demeure à Rastatt qu'une seule femme juive, Mischling, née d'un couple mixte, juif et « aryen ».

Le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël) a identifié 51 victimes juives, nées ou ayant vécu à Rastatt, du nazisme. Douze déportés de Rastatt survivront aux camps.

Procès
« Largement éclipsés par celui de Nuremberg, les procès de Rastatt comptent pourtant parmi les plus importants menés par les Alliés pour crimes de guerre après le second conflit mondial ».

"Le tribunal général du gouvernement militaire de la zone française d'occupation en Allemagne (GMZFOA) fut institué par l’arrêté no 43 du 2 mars 1946 pour la zone française d’occupation et le secteur français de Berlin. Il siégea de 1946 à 1949, à Rastatt, dans le Bade-Wurthemberg."

« Entre 1946 et 1949, sur le territoire de la zone d'occupation française, 235 procès se sont tenus devant le Tribunal général, au château de Rastatt, dans le Land du Bade-Wurtemberg, afin de juger principalement des membres du personnel des camps nazis – 2 130 accusations furent portées ». 

"Au total, plus de 2 000 accusés ont dû répondre, devant le Tribunal général de Rastatt, de 1946 à 1954, de leur implication dans le national-socialisme. Ils ont été inculpés de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de crimes contre la paix. Soixante-deux des accusés ont été exécutés. Un peu moins d'un quart a été acquitté".

Parmi les personnages principaux : le procureur français Joseph Granier et la jeune avocate allemande Helga Kloninger.

Parmi ces procès, celui de  Hermann Röchling, "magnat de la sidérurgie sarroise", et Ernst Röchling devant le Tribunal du Gouvernement militaire de la zone française d'occupation en Allemagne (G.M.Z.F.O.A.) à Rastatt (1948-1949).

Hermann Röchling, membre du parti national-socialiste, le NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) est le chef de l'économie de guerre allemande depuis 1942. C'est devant la chambre économique de ce tribunal qu'eut lieu les 16 février-30 juin, 15 novembre-20 décembre 1948 le procès intenté à Hermann Röchling, industriel sarrois, et aux autres dirigeants du trust industriel et commercial « Röchlingsche Eisen-und Stahlwerke », accusés de crimes contre la paix, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Les forges et aciéries Röchling, à Völklingen, près de Sarrebruck, constituaient l’une des plus importantes firmes de la Sarre avec de nombreuses filiales en Allemagne et à l'étranger."

"Durant la Deuxième Guerre mondiale, le recours aux travailleurs forcés dans les usines Röchling va grandement changer par rapport au premier conflit mondial, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Cette pratique atteint son apogée lorsque Goebbels proclame la « guerre totale ».

"En Union soviétique, l’Ukraine devient une importante plaque tournante pour les travailleurs forcés déplacés. Une fois arrivés en Allemagne, les déportés se voient retirer leur passeport. Ils doivent ensuite porter l’insigne « OST » qui désigne les travailleurs de l’Est et sont confinés dans des camps fermés. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, 12 000 étrangers ont travaillé sur le site de Völklingen. Plus de 250 de ces travailleurs forcés ont trouvé la mort".

"Du 16 février au 30 juin 1948, les principaux représentants de l’usine sidérurgique Röchling de Völklingen sont jugés au château de Rastatt par le Tribunal Général : Hermann Röchling comparaît en qualité de président du comité directeur ainsi que les membres de la direction Ernst Röchling, Hans-Lothar von Gemmingen, Wilhelm Rodenhauser et Albert Meier. La défense fait appel du jugement rendu le 30 juin 1948." Il "fut reconnu, par jugement de 30 juin 1948, coupable de crime contre la paix pour avoir contribué à la conduite des guerres d'agression, et de crimes de guerre pour avoir pratiqué, en vue de l'augmentation du potentiel de guerre allemand, le pillage économique des pays occupés et la politique du travail forcé". 

L'arrêt en appel "ne retint que le chef de crimes de guerre mais avec des charges plus lourdes" pour Hermann Röchling. "Le 25 janvier 1949, le verdict définitif est prononcé : dix ans de prison, confiscation de sa fortune et privation de ses droits civiques pour Hermann Röchling. Trois ans de prison, confiscation de la moitié de sa fortune et perte de ses droits civiques pour Hans-Lothar von Gemmingen. Trois ans de prison pour Wilhelm Rodenhauser. Albert Maier est acquitté. Alors qu’il avait été acquitté en première instance, Ernst Röchling est condamné à cinq ans de prison, sa fortune est confisquée et il est privé de ses droits civiques."

"Les responsables SS de Natzweiler, arrêtés ou en fuite, sont jugés au cours des procès de Wuppertal (1946), de Rastatt (1946-1954) et de Metz (1952-1954), mis à part Josef Kramer. Alors en zone d'occupation française en Allemagne, un tribunal militaire français à Rastatt juge notamment les deux derniers commandants du camp du Struthof, Friedrich Hartjenstein et Heinrich Schwarz. Le verdict est prononcé le 1er février 1947. Les deux commandants du camp du Struthof sont condamnés à mort, mais seule la peine de Heinrich Schwarz est immédiatement appliquée. Friedrich Hartjenstein échappe une seconde fois à la condamnation à mort, lui qui était pourtant commandant du camp d'extermination d'Auschwitz II-Birkenau avant d'organiser l'évacuation du KL-Natzweiler. Il décède d'une crise cardiaque le 20 octobre 1954, dans une clinique francilienne tandis qu'il attendait l'exécution de sa peine. Dix-neuf autres responsables SS sont condamnés à mort, dont Franz Ehrmanntraut, surnommé Fernandel par les détenus du camp souche, jugé uniquement pour son rôle au camp annexe de Bisingen". 

Citons aussi les procès de Herbert Oehler et Walter Telschow en 1946. Le SS Oehler avait créé des menottes très douloureuses. Pendant des semaines, il a contraint des détenus à les porter et a pris un plaisir sadique à voir leur souffrance. Quant à Telschow, lui-même prisonnier dans un camp de concentration, il a cruellement assassiné des prisonniers. 

En décembre 1949, s'est déroulé le procès de gardiennes au camp de concentration de Ravensbrück.

« Longtemps restées inaccessibles, les archives judiciaires ont pu récemment être dépouillées et étudiées, permettant ainsi de documenter le déroulement exact de nombreuses procédures ». 

« Enrichi d’interviews d’historiens et de spécialistes, ce documentaire-fiction méticuleusement reconstitué nous plonge au cœur des procès de Rastatt et permet de replacer dans un contexte historique global tout un pan de la relation franco-allemande de l’après-guerre. »


Allemagne, 2020, 1 h 30
Sur Arte les 4 mai 2021 à 20 h 50 et 14 mai 2021 à 9.25
Disponible du 04/05/2021 au 01/08/2021
Visuels : © SWR/Moving Story Media/Hans Jakobi

Les Studios Eclair de 1907 à 2021


En 2007, Epinay-sur-Seine, ville dans la banlieue au nord de Paris (Seine-Saint-Denis), et la Cinémathèque française ont célébré le centenaire de ses industries cinématographiques par une exposition  didactique retraçant l’histoire des studios et laboratoires Eclair, « des hommes forts de l’entreprise, des innovations techniques créées – Caméflex et caméras légères utilisées par la Nouvelle vague - et des nombreux films qui y ont vu le jour ». Depuis le 18 juin 2015, la firme Eclair, leader dans la restauration de films, était en redressement judiciaire. En 2018, la municipalité a acheté le site des laboratoires qui sera transformé en quartier artistique et culturel.

L'enfance d'Alexandre Arcady

En 24 panneaux illustrés, Marc Sandberg, petit-fils de Serge Sandberg et auteur de la scénographie, des textes et fiches de l’exposition Les Studios Eclair de 1907 à 2007, assisté d’Olivier Sandberg, ont décrit les mutations d’une société devenue en 2003 le premier laboratoire de postproduction photochimique et numérique d’Europe.

Distinguant plusieurs périodes phares, cette exposition didactique a souligné le dynamisme des fondateurs, Charles Jourjon et Ambroise Parnaland, qui en moins de cinq ans, et par une production variée - séries comiques et scientifiques, l’Eclair-Journal – ont hissé leur firme, la société française des films l’Eclair, au 3e rang mondial de l’industrie cinématographique. 

"La Ville d'Épinay-sur-Seine accueille ses premiers tournages en 1907. Les studios Éclair rivalisent alors avec Pathé et Gaumont pour devenir un incontournable dans le paysage cinématographique. Retour sur un rêve français."

"C’est sur l’ancienne propriété du comte de Lacépède, située avenue de Lattre de Tassigny, que l’industriel parisien Charles Jourjon décide de fonder la société Éclair, le 22 avril 1907. La propriété, située au cœur d’un parc de 4 hectares comptant une grande variété d’essences d’arbres, le ru d’Enghien et sa presqu’île servent alors de décors naturels aux premiers films muets. Un studio y est ensuite construit avec un atelier de décors et, grâce à l’arrivée d’un transformateur électrique en 1911, les tournages ne sont plus soumis aux caprices de la météo."

"Au vu du succès de l’entreprise, Joseph Menchen, producteur de cinéma autrichien, s’installe à son tour à Épinay-sur-Seine, dans l’ancienne propriété de Madame d’Épinay, rue du Mont. Il y fait construire un studio de tournage et en confie la direction artistique au dramaturge Michel Carré. Le plateau de 40 x 22 mètres est alors éclairé de façon naturelle par une grande verrière. Ce studio sera ensuite mis au noir en 1924. En 1914, la guerre éclate et Joseph Menchen doit quitter la France. Charles Jourjon en profite pour récupérer le studio de son concurrent."

A la fin de la Première Guerre mondiale, des problèmes ont amené la direction à faire appel à de nouveaux partenaires, notamment Serge Sandberg (1879-1981), exploitant de salles d’origine lituanienne qui fonda la société SIC Eclair et relança l’orchestre Pasdeloup en 1918.

"En 1920, l’ancien studio de tournage de films muets, ainsi que le magasin de décors d’origine, avenue de Lattre de Tassigny, sont réaménagés en studios d’enregistrement et de synchronisation sonore, s’appelant d’abord « L’Usine Éclair » avant de devenir « Les Laboratoires Éclair ». En 1929, ce studio sera loué à la société anonyme des films sonores Tobis qui en fera le premier studio sonore français. Le début de la fin pour les films muets ! Mais après la guerre, en 1955, Les Laboratoires Éclair s’adaptent encore une fois à l’arrivée de nouvelles techniques pour pouvoir traiter les pellicules couleur."

Avec le film parlant, ces studios ont été choisis en particulier par la société Albatros d’Alexandre Kamenka pour le tournage d’œuvres de Jean Epstein, Jacques Feyder (La Kermesse héroïque) ou René Clair (« Sous les toits de Paris ») dans les décors de Lazare Meerson, assisté d’Alexandre Trauner.

En 1930, Serge Sandberg a revendu à Charles Jourjon tous les actifs d’Eclair sauf les studios de la rue du Mont loués avec promesse de vente à la société des films sonores Tobis…

"Trois autres plateaux de tournage sont, par la suite, construits sur le site de la rue du Mont, dont le plateau F en 1961, celui que l’on voit en arrivant par le pont d’Épinay. Sa forme trapézoïdale permet alors la reconstitution de rues, de carrefours et même d’un quartier entier, une offre inédite pour les réalisateurs à l’époque. Les Laboratoires Éclair règnent alors en maître à Épinay-sur-Seine, concentrant les activités de tournage et de traitement des pellicules."

En complément de cette exposition, étaient diffusés des films tournés par ou dans les studios Eclair de 1913 à 1920.

Depuis le 18 juin 2015, la firme Eclair, leader dans la restauration de films, est en redressement judiciaire

En 2018, la municipalité a acheté le site des laboratoires qui sera transformé en quartier artistique et culturel.

Articles sur ce blog concernant :

Cet article a été publié par L'Arche, et sur ce blog les :
- 26 novembre 2014. La Cinémathèque française a présenté l'exposition Profession Chef décorateur (3 décembre 2014-28 juin 2015). Un hommage à Bernard Natan, a été rendu le 26 novembre, à 18 h au siège de la Fémis, 6 rue Francoeur, 75018 Paris, qui abrita la société Rapid films, dirigée par Bernard Natan (1886-1942), Juif français né en Roumaniepionnier visionnaire du cinéma françaisproducteur talentueux, spolié - une spoliation évoquant celle du Dr Lionel Krief -, et diffamé par des rumeurs infondées le présentant à tort comme un escroc, puis assassiné à Auschwitz ;
- 8 juillet 2015. 

mercredi 28 avril 2021

MaPrimeRénov'

Dans le cadre de la lutte « contre le réchauffement climatique », le gouvernement français a organisé un système bureaucratique, opaque et restrictif d’aides financières à des travaux de rénovation énergétique. Un maquis de normes saturé de taux ésotériques, excluant mystérieusement de nombreux demandeurs et qui risque de pénaliser les plus pauvres en transformant un chauffage nécessaire en quasi-luxe. Exemple avec MaPrimeRénov'. 


Dans un entretien au Parisien (25 avril 2021), Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, se félicite du succès de MaPrimeRénov' : « Depuis le 1er janvier 2021, 221 000 dossiers ont été déposés, à comparer aux 200 000 demandes enregistrées sur l’ensemble de 2020. À ce rythme, et alors que MaPrimeRénov’ n’est pas encore ouverte aux propriétaires bailleurs, nous devrions finir l’année avec 800 000 dossiers déposés, soit le double de l’objectif fixé ».

Et la ministre d’ajouter : « Tous ceux qui la demandent et qui sont éligibles l’auront ». Une tautologie.

Les demandeurs ont bien du mérite à solliciter ce « dispositif gouvernemental »
.
Remplir un dossier de demande de MaPrimeRénov' relève du parcours du combattant. Le demandeur doit d’abord s’échiner à déchiffrer des tableaux ésotériques. Puis réunir des documents pour « justifier de la réalisation d’économies d’énergie ». Ainsi, l’entreprise doit ajouter dans le devis ou la facture des caractéristiques dont le sens lui demeure souvent inconnu : par exemple, quelle est la différence entre « chaudière à haute performance énergétique » et « chaudière à très haute performance énergétique » ?

Une fois envoyé à l’organisme adéquat, le dossier s’égare parfois dans les méandres des services de l’organisme chargé de son examen. Car conformément au principe « pollueur payeur », ce sont les fournisseurs d’énergie qui accordent MaPrimeRénov'.

Il arrive aussi que des documents manquent ou sont incomplets.

Enfin, la réponse parvient. Positive, ou laconiquement négative.

Exemple : 
« Dans le cadre du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie, votre (vos) émetteur(s) électrique(s) doit(doivent) être certifié(s) NF Electricité Performance 3* Oeil OU posséder les fonctions avancées suivantes : 
- Régulation ayant une amplitude inférieure à 0,3 K et une dérive inférieure à 1 K ;
- Détection automatique et intégrée à l’appareil de l’ouverture d’une fenêtre par passage en mode « arrêt chauffage » ou « hors-gel » ;
- Détection automatique d’absence par réduction d’allure et passage progressif jusqu’au mode « éco » ;
- Indication de surconsommation par information visuelle du consommateur ayant a minima 3 niveaux de consommation basée sur la température de consigne.
Or, d'après les éléments en notre possession, votre (vos) émetteur(s) électrique(s) ne respecte(nt) pas un ou plusieurs de ces critères. Votre (vos) émetteur(s) électrique(s) n'est (ne sont) donc pas éligible(s) au dispositif des Certificats d’Economies d’Energie. »

Comprenne qui pourra.

En résumé : l’organisme n’a pas jugé utile de préciser laquelle de ces raisons explique son refus. 

Persévérons et interrogeons l’organisme auteur de ce sabir. Une employée parvient à déterminer lequel de ces motifs a justifié le refus – « chaudière a une efficacité énergétique saisonnière de 77%, et non supérieure ou égale à 92% » -, mais avoue ignorer le sens de ce motif.

Poursuivons auprès du service de presse du ministère de la Transition écologique… qui n’a pas répondu à mes questions :
- Qui a fixé ce taux de 92% ? Et pourquoi pas 91 % ?
- Comment et quand a été fixé ce taux à 92% ?
- Existe-t-il une prime pour un taux de 77% ?
- Se chauffer ou avoir de l'eau chaude deviendront-ils un luxe ?
- Votre critère ne risque-t-il pas de pénaliser les plus pauvres ? » 

Les motifs du gouvernement semblent louables : « réduire la consommation énergétique des français », aider la « rénovation énergétique » de logements.

Les demandeurs peuvent être sensibles à ce discours. 
Mais, parfois, ils sont contraints de remplacer une chaudière à gaz ne fonctionnant plus faute de pièce détachée. Et le coût monte vite : 3 300 € au minimum. 

Le choix de la chaudière s’avère restreint, conditionné par la configuration de la pièce, par les travaux supplémentaires à effectuer pour la pose de certaines modèles. 

Sans MaPrimeRénov' ou d’autres aides financières, le demandeur subit une dépense au montant exorbitant pouvant dépasser 8 000 €. Combien peuvent financer une telle dépense ?


Le peintre-verrier Marc Chagall : Hadassah, de l’esquisse au vitrail

Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) a raconté en 2002 « l’aventure artistique » (1959-1962) d’une œuvre majeure de Chagall. Pour la synagogue de l’hôpital Hadassah (Jérusalem), le peintre-verrier a illustré les 12 tribus d’Israël. Cette exposition et son catalogue, denses et didactiques, ont révélé 62 dessins préparatoires et maquettes, ainsi que quatre vitraux d’essai pour cette commande muée par la vision d’un poète, admirablement compris par les maîtres-verriers, Charles et Brigitte Marq. Ils ont évoqué aussi le dialogue intime, souvent en yiddish, entre Chagall et la Bible, et montré les magnifiques photos d'IzisLe 28 avril 2021 à 20 h 30, Cultures-J propose la visio-conférence sur Zoom "La synagogue de la Hadassah et le Hall d'État de la Knesset: Marc Chagall, vitraux, tapisseries et mosaïques à Jérusalem".

Tout commence en 1958. « Myriam Freund, présidente de Hadassah (association féminine de bienfaisance américaine créée en 1912) et l’architecte du nouveau centre médical, Joseph Neufeld, proposent à Marc Chagall de réaliser des vitraux sur le thème des douze tribus d’Israël pour la synagogue de l’hôpital Hadassah à Jérusalem. Chagall accepte » et les rencontre « lors de l’exposition monographique de l’artiste au Musée des Arts décoratifs de Paris en 1959 ».

Chagall a déjà conçu en 1957 des vitraux, avec Bonnard, Braque, Léger, Matisse et Rouault, pour une église du plateau d’Assy, et seul, en 1958, pour la cathédrale de Metz. Et déjà avec les époux Marq, maîtres-verriers du fameux atelier Simon (Reims), créé au XVIe siècle.

« Pénétrer dans la lumière du plein jour »
Mais cette commande est différente.

Chagall doit relever plusieurs défis : la monumentalité des vitraux (3,4 m de haut sur 2,5 m de large) disposés en couronne, l’interdiction de la figure humaine, la restitution de « la profondeur vivante » des couleurs, la place des vitraux dans l’ensemble hospitalier, l’absence de narration, etc.

« La théorie, la technique, qu’est-ce que c’est ? Mais la matière, la lumière, voilà la création ! », relève le peintre. Et né dans une famille hassidique de Vitebsk (Biélorussie), il est particulièrement sensible à la Bible, donc au sujet à illustrer. A fortiori en Israël : Chagall a séjourné en Palestine mandataire de février à avril 1931.

Quelle est « la genèse de cette œuvre d’exception » ?

Sur les murs de la première salle, des phrases, un peu hautes, de la Bible inspirent ou veillent sur les « petits dessins en noir et blanc, au crayon et à l’encre de Chine, au pinceau », des esquisses initiales d’« une cosmogonie où les astres, les éléments et les animaux surtout, dessinent une ronde des tribus ». Et où apparaît « l’expression symbolique » de chaque tribu retenue par Chagall.

Les croquis ultérieurs précisent, en apportant de rares modifications. Par exemple, un oiseau devient taureau dans la maquette définitive de Lévi.

Puis, une série de doubles pages présentent les prophéties de Jacob, fils d'Isaac et petit-fils d'Abraham - patriarches du peuple Juif -, à ses fils (Genèse 49) et les bénédictions de Moïse (Deutéronome 33), qui ont inspiré Chagall.

Elles explicitent aussi leurs représentations par l’artiste. « Selon la tradition biblique, le peuple hébreu était structuré depuis la sortie d’Egypte en une confédération de douze tribus établie selon la descendance des douze fils de Jacob » (Rivon Krygier).

Après un combat initiatique avec un envoyé céleste, Joseph fut nommé Israël par cet être : « Car tu as lutté avec le divin et l’humain, et tu as vaincu » (Genèse, 32:29).

Donc, « les douze fils de Jacob - Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Gad, Asher, Nephtali, Joseph et Benjamin - se nomment dans les textes bibliques bné Israël, fils d’Israël, ou Israélites.

Sur le point de mourir, Jacob et Moïse convoquent les enfants d’Israël pour leur annoncer leur avenir, et à travers eux celui de la nation tout entière.

Les douze fils de Jacob deviennent ainsi les représentants éponymes des douze tribus et le légendaire point de départ d’un processus historique qui devait aboutir, un jour, à la création de l’Etat d’Israël ».

Le visiteur peut ainsi mieux comprendre les dessins préparatoires, plus grands, mêlant en plus aquarelles, gouaches et collages de papier et tissu, pour indiquer « le rythme des ombres et des lumières, la composition formelle et chromatique, la texture des vitraux, le tracé des plombs et les rapports des tons ».

L’homme se devine au travers d’objets religieux et des symboliques du bestiaire biblique - « lion, taureau, loup, âne, serpent, biche » -, qualifiant le caractère des « enfants d’Israël ». « Les poissons, la mer profonde, les cieux, soleils, lunes, collines et tentes, évoquent la vision de Moïse. Partout, des prunelles grandes ouvertes expriment le pouvoir essentiel du regard ».

Chagall n’a cependant pas oublié le Livre, l’Etoile, la corne de bélier (shofar) et le chandelier à sept branches (menorah). Et, dans le vitrail de Siméon, il reprend « la thématique des oiseaux qui s’éloignent et se dispersent, récurrente dans l’imagerie et le folklore yiddish ».

Ensuite, le visiteur lève les yeux pour voir les côtés d’un carré formé des douze réductions des vitraux où dominent le bleu, le jaune, le vert et le rouge.

« En disposant les vitraux trois par trois, aux quatre points cardinaux, Chagall reprend la répartition des tribus dans le désert, mais il renvoie à la filiation directe de Jacob et désigne les douze tribus, non selon leur répartition territoriale, mais telles qu’elles étaient représentées par des pierreries sur le pectoral du grand-prêtre ». Donc, sans les deux fils égyptiens de Joseph, Ephraïm et Manassé, reconnus et bénis par Jacob dans la Genèse.

Dominé par le bleu, le vitrail de Ruben, premier-né des frères et issu de l'union de Jacob et de Léa, « traduit une confusion entre les mondes aquatique et aérien.

Les oiseaux semblent naître de l’écume, rappelant que toute vie vient de la mer ». Avec les poissons, ils symbolisent « l’abondance et la fécondité ».

D’un bleu sombre, « le vitrail de Siméon impose une atmosphère de forfait nocturne ». Siméon est le deuxième fils de Jacob et de Léa. Le symbole de Siméon représente une épée et la porte de Sichem. En haut du vitrail est écrit le prénom Siméon. En bas, la phrase rappelle un épisode biblique. 

De retour du pays de Canaan, Jacob acquiert un terrain (Genèse 33,19) dans la région de Sichem (Shechem en hébreu ; Naplouse actuelle), et  s'y fixe. Sa fille Dinah, née de son union avec Léa, est convoitée par Shechem, le fils du chef de la ville, Hamor. Shechem enlève et viole Dinah, s'éprend d'elle et demande à son père de demander la main de Dinah à son père, Jacob. Le chef hivite Hamor va chez Jacob et ses fils, indignés par le déshonneur de leur sœur. Il demande en mariage Dinah et une alliance avec Israël. Les fils de Jacob réclament que tous les hommes de la ville soient circoncis pour sceller leur alliance. Hamor et Shechem obtiennent des habitants de la ville qu'ils se fassent circoncire. Affaiblis par leur circoncision, au troisième jour après cet acte, les hommes de Sichem sont tués par Siméon et Lévi qui, ensuite, pillent la cité ville et ramènent Dinah. Lévi tue Shechem, puis Siméon tue Hamor. Jacob réprouve ces actes ; Shiméon et Lévi lui répondent : « Devait-on traiter notre sœur comme une prostituée ? » (Genèse 34, 31). Craignant une vengeance, Jacob fuit avec sa famille la région. Avant son décès, avant l'ultime bénédiction, il évoque leur violence qu'il désavoue de nouveau (Genèse 49, 5 à 7). Et il leur dit que son héritage, ce qu'il veut leur transmettre, ce n'est pas cette violence. Ce qui est résumé dans la phrase en bas du vitrail. Siméon adopte Shaoul, né du viol de sa sœur Dinah. Dans le Livre des Juges, la tribu de Siméon s'allie à la tribu de Juda pour conquérir ensemble le sud du pays de Canaan et s'emparer de Jérusalem. Parmi la descendance de Siméon : Judith.

Le fond jaune or du vitrail de Lévi « souligne un certain rayonnement et la noblesse d’un culte qui a éclairé le peuple juif à travers les temps ». La famille Lévi assure des charges sacerdotales. Moïse est un Lévite, et son frère Aaron est le premier Grand Prêtre d'Israël (Kohen Gadol ou Kohen HaGadol, en hébreu). 

C’est la « fonction symbolique d’enseignement et de transmission, perpétuant la mémoire » que Chagall privilégie dans les phrases figurant sur les Tables de la Loi.

Juda est le quatrième fils de Jacob et Léa. La bénédiction de Jacob mourant à ses fils associe Juda au lion. Les titres des négus d'Ethiopie incluent l'expression « Lion de Juda ».

Le vitrail de Juda surprend par le rouge vif.

De la tribu de Juda, sont sortis les rois d'Israël, de la lignée de David. Des mains soutiennent ou bénissent une couronne, royale ou céleste.

A Juda est parfois associée une pierre précieuse sur le pectoral du grand prêtre. Les traductions de l'hébreu de cette gemme varient. L'une de ces traductions est escarboucle (grenat).

Issachar (« homme de la récompense », en hébreu) est le cinquième des six fils de Jacob et Léa. « Le vert tendre du vitrail de Issachar accentue le caractère champêtre de la composition, plus printanier que le vert olive d’Asher marquant lui le temps des récoltes » (Raphaëlle Laufer-Krygier). Issachar, qui apporte « la félicité », est voué à l’étude de la Torah. 

Cette spiritualité est incarnée par la tente blanche, symbole du mont Sinaï. Derrière, se profilent les Tables de la Loi.

Zabulon est le sixième fils de Jacob et de Léa. 

En symbioses chromatique et spirituelle, « trempé dans les couleurs d’un soleil couchant sur la mer, le vitrail de Zabulon communique la fièvre des voyages ». Les poissons y symbolisent l’abondance et la prospérité. 

Parmi la descendance de Zabulon : Elon, juge d'Israël.

Dan est le fils de Jacob et de Bilha, servante de Rachel. Parmi ses descendants : le célèbre juge Samson, fils de Manoah.

Dans le vitrail de Dan, « l’équilibre qu’assure le chandelier à trois branches renvoie allégoriquement au motif de la balance, symbole universel de la justice. 

L’enroulement du serpent autour du chandelier permet à Chagall de souligner la double nature de Dan - juge et justicier - tout en renvoyant aux autres connotations bibliques : serpent du Jardin d’Eden enroulé autour de l’arbre de la connaissance du bien et du mal », etc.

Gad est le septième fils de Jacob et le premier fils de Zilpa, servante de son épouse Léa. 

Durant la conquête du pays de Canaan, la tribu de Gad se fixe à l'est du fleuve Jourdain.

C’est de la violence des combats que semble résonner le vitrail de Gad, « bouclier adventice, guerrier assailli et téméraire », s’enhardissant dans les lignes ennemies.

Asher (« bonheur ») est le huitième fils de Jacob. Il a pour mère Zilpa, servante de Léa, première épouse de Jacob. 

Mais c’est la paix qui émane du vitrail de Asher. La fonction nourricière de celui-ci - en huile pour les autres tribus, le Palais et le Temple - induit la place prédominante de l’olivier : par la couleur verte et par les branches feuillues et chargées de fruits. Du bas vers le haut, se superposent les objets rituels, dont le chandelier à sept branches du Temple de Jérusalem, la souveraineté royale et messianique ainsi que la colombe de la paix universelle.

Nephtali est le sixième fils de Jacob et le second fils de sa troisième épouse Bilha. 

Parmi les descendants de Nephtali : Tobit, héros du Livre de Tobit.

Sur un fond jaune, Nephtali, cerf-biche, repose près d’une colline habitée, le mont Thabor.

Volette un oiseau rouge et bleu - un coq ? ,- protecteur ou menaçant.

Joseph (Yosseph signifie « Il ajoutera ») est le premier des deux fils de Rachel. 

Vendu par ses frères jaloux, réduit à l'esclavage, il devient un dirigeant puissant de l'Égypte de Pharaon.

Dans le vitrail de Joseph, en des jaunes-orangers, Chagall exalte la « vertu réparatrice et unificatrice restaurant la fraternité perdue » ainsi que l’abondance.

Benjamin est le dernier enfant de Jacob, ainsi que le deuxième et dernier fils qu'il a eu avec son épouse Rachel. La Tribu de Benjamin constituera, avec la Tribu de Juda, le Royaume de Juda.

De la tribu de Benjamin est issu Saül, premier roi d'Israël, à qui succède le roi David et, plus tard, Paul de Tarse. Héroïne du Livre d'Esther, la reine Esther est une descendante de Benjamin.

Le vitrail de Benjamin baigne dans une ambiance nocturne bleutée : la fleur centrale, Israël, ne sera pas vaincue par les animaux menaçants qui l’entourent. 

L’art du verre renouvelé
Plus loin, sur chaque panneau d’essai - Ruben, Zabulon, Gad et Joseph -, en noir et blanc est posé, en relief, un extrait dans la tonalité majeure dudit vitrail. « La grille orthogonale des plombs est une offense faite à la lumière-liberté. Chagall travaillera donc à assouplir leur rigidité inorganique. Il greffe sur ces carreaux des filets de plomb plus minces et plus souples » (Pierre Schneider)

Enfin, la dernière salle est dédiée au travail des maîtres-verriers, Charles Marq et son épouse Brigitte Simon, avec en fond sonore, une interview du peintre et de Charles Marq, expliquant leurs engagements profonds.

« Par des suggestions poétiques, par des évocations d’ambiance », Chagall incite ces remarquables artisans à se surpasser pour traduire ses exigences, parfois en recourant à des techniques anciennes (grisaille, émail coloré, gravure). « Charles Marq retrouve l’antique procédé médiéval oublié du verre plaqué. La diffusion des lumières y est optimale, en en respectant aussi bien les variations de transparences et d’opacités, que la puissance ou la délicatesse du trait » (Daniel Marchesseau, Chagall ivre d’images, Gallimard, 1995).

Des photographies, notamment d’Izis, révèlent l’attention, l’investissement et la complicité des deux hommes, le travail de retouche de Chagall devant chaque fenêtre, sur chaque détail, ainsi que l’exposition de l’œuvre à Paris (juin-septembre 1961) et à New York (novembre 1961-janvier 1962), avant son inauguration le 6 février 1962. Ce jour-là, Chagall déclare en yiddish :
« Il me semble que vos mouvements de résistance dans les ghettos, tragiques et héroïques, que votre guerre, ici, dans ce pays, se sont trouvés mêlés à mes fleurs, à mes bêtes, à mes couleurs de feu... [Ce modeste présent est] pour ce peuple juif qui, depuis toujours, a rêvé d’amour biblique, d’amitié et de paix avec tous les peuples ; pour ce peuple qui a vécu il y a des milliers d’années, ici, parmi les autres peuples sémitiques. Et c’est en pensant aux grandes créations des peuples sémitiques d’alentour que moi, j’ai créé [cet « Art sacré »]. Je veux espérer ainsi tendre la main aux amis de la culture, aux poètes et aux artistes des peuples qui nous environnent ».
Une lettre à l’architecte, Joseph Neufeld, atteste de l’émotion de Chagall qui espère un écho international et universel. Sa crainte est que ces vitraux, dont il sent la perfection, ne restent méconnus.

Dans un courrier à Myriam Freund du 6 janvier 1967, le peintre exprime une colère triste face aux atteintes à son travail : synagogue « écrasée » par les bâtiments hauts édifiés récemment, détérioration du bas de vitraux à même le sol, etc.

Vient enfin la réconciliation du peintre octogénaire et de son œuvre, quand il voit l’afflux des visiteurs venus admirer ces vitraux à la spiritualité biblique.

L’après-midi de ma visite au MAHJ, qui a présenté la magnifique exposition Chagall et la Bible (2 mars-5 juin 2011), un responsable du Musée a ouvert un bref moment l’une des portes donnant sur la cour de l’Hôtel de Saint-Aignan. La lumière printanière de Paris s’est engouffrée dans la salle, éclairant joliment l’arrière des miniatures des vitraux.

Bien sûr, est toute autre la lumière merveilleuse de Jérusalem derrière ces vitraux qui, comme l’écrivait André Malraux, « s’éveillent et s’endorment avec le jour »...

ADDENDUM
Cet article a été republié en ce Pessah (Pâque juive) qui commémore la sortie d'Egypte ancienne des Hébreux qui y étaient esclaves. Cette fête juive est aussi appelée fête de la liberté. 

Le 9 avril 2015, la Maison de la culture yiddish-Bibliothèque Medem organisa un atelier en yiddish sur Marc Chagall, artiste Juif de l'Ecole de Paris. 

Le 22 mai 2017, de 12 h 45 à 13 h 30, le Collège des Bernardins proposa, dans le cadre d'Une heure, une oeuvre, Connaissez-vous Chagall ? Les autoportraits d'un Juif errant, enfant chéri de la modernité. "Chaque mois, une heure de pause devant une toile de maître pour la regarder, la comprendre et vivre grâce à elle une expérience spirituelle, et méditer plus avant sur le mystère de la vie, de l’amour, de Dieu. Le lundi de 12h45 à 13h30 : en 3/4 d'heure le cours abordera une œuvre, un artiste ou un groupe d’œuvres autour d'une thématique, suivi d'un temps d'échange pour ceux qui le souhaitent". La conférencière est Mélina de Courcy, professeurs d'histoire de l'art.


"Artiste à la renommée internationale, Marc Chagall reçut dans les années 60 deux importantes commandes officielles en Israël".

"Tout d’abord celle Myriam Feund, fondatrice de l’association sioniste américaine Hadassah. Lorsqu’elle visite Paris avec l’architecte Joseph Neufeld, Myriam Feund y découvre le travail de Marc Chagall pour la cathédrale de Reims. Elle lui commande aussitôt une série de vitraux pour la synagogue du complexe hospitalier Hadassah de Jérusalem, alors en construction".

"Cinq and plus tard, c’est au tour de la Knesset, le Parlement israélien, de passer une commande officielle à l’artiste, cette fois pour la décoration du Hall d’État du bâtiment. Marc Chagall réalise pour l’occasion une série de mosaïques et de tapisseries d’une beauté exceptionnelle".

"Avec cette visioconférence passionnante, nous vous invitons à partir à la découverte de deux des plus impressionnants ensembles artistiques de Marc Chagall".


Marc Chagall, Hadassah, de l’esquisse au vitrail. MAHJ-Ed. Adam Biro, 2002. 152 pages, 80 illustrations couleurs

Visuels :
Maquette pour la Tribu de Siméon
1960
Gouache, aquarelle, pastel, encre de Chine et collage de papier
Archives Marc et Ida Chagall, Paris
© ADAGP, Paris 2010 – Chagall ®

Carte des 12 tribus d'Israël
© Ministère israélien des Affaires étrangères

Les timbres postaux d'Israël représentent ces vitraux
 
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Cet article avait été publié sur Guysen, et sur ce blog les 3 mars 2011 et 5 avril 2012, 8 avril 2015, 22 mai 2017.