Arte diffusera les 9 et 12 mars 2021 « Fast fashion - Les dessous de la mode à bas prix » (Fast Fashion - Die dunkle Welt der Billigmode ; "Fast Fashion: The Real Price Of Low-Cost Fashion"), documentaire de Edouard Perrin et Gilles Bovon. « En quelques décennies, la "fast fashion", ou mode jetable, a révolutionné l’industrie textile à bas prix. Enquête sur l'impact social et le coût environnemental d'un secteur qui ne connaît pas la crise ».
La Mode retrouvée. Les robes trésors de la comtesse Greffulhe (Proust’s Muse, The Countess Greffulhe)
Sonia Delaunay (1885-1979)
Madame Grès, la couture à l’œuvre
Madame Carven (1909-2015)
Coco Chanel
Karl Lagerfeld (1933-2019)
Jeanne Lanvin
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Paris - Haute couture
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« Stitching History from the Holocaust »
L'Art de l'automobile. Chefs-d’œuvre de la collection Ralph Lauren
Sonia Rykiel (1930-2016)
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« Fast fashion - Les dessous de la mode à bas prix » de Edouard Perrin et Gilles Bovon
L’histoire sous les pieds. 3000 ans de chaussures
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« Avec la mode des vêtements bon marché proposés par de grandes chaînes internationales, quel est l’impact de cette industrie qui se prétend équitable et verte?? Salaires de misère dans des usines au cœur du Royaume-Uni, dégâts environnementaux autour des usines de viscose, copies de vêtements de marque, le tableau est sombre. Les consommateurs sont-ils prêts à renoncer à leur t-shirt à trois francs ? »
« Fabriquer une robe pour une douzaine d'euros, au cœur de l’Europe et en moins de 15 jours. C’est non seulement possible, mais c’est en passe de devenir la norme. Depuis que l’industrie du vêtement a pris le virage de la Fast Fashion, c’est toujours plus vite, toujours moins cher. Qu’importent les conséquences?! A commencer par celles subies par les travailleurs du secteur : ils travaillent entre 12 et 15 heures par jour, pour des salaires inférieurs de moitié au minimum légal. Les conditions de travail ne sont pas sans risques les produits chimiques des usines textiles empoisonnent toujours les ouvriers et les riverains. »
« Quant aux marques, elles n’ont plus le temps de créer. Pour rassasier le consommateur avide de nouveautés, copier des modèles chez le voisin, ça va plus vite et c’est moins cher, quitte à risquer un procès de temps en temps. »
« Renouveler en permanence sa garde-robe sans se ruiner : rien de plus simple aujourd’hui. Tandis que les marques qui font le pari de vendre exclusivement en ligne se multiplient, l’achat de vêtements tient désormais pour beaucoup d’entre nous du loisir à part entière ».
« Une tendance entretenue par les nouveaux acteurs de la fast fashion sur les réseaux sociaux qui, via un marketing subtil, rémunèrent les influenceurs pour placer leurs produits ».
Plusieurs collections par saison, voire par mois, fabrication en petites séries à très faibles coûts sociaux et environnementaux, soit au cœur de villes occidentales (Leicester) soit dans des pays asiatiques ou nord-africains, fashionistas incitées à renouveler leur garde-robe tout en vendant sur Internet une partie de leurs vêtements qui s'abiment rapidement, surproduction induisant des invendus...
Un système de production/vente/consommation qui détruit les industries nationales textiles et de la confection et boutiques de prêt-à-porter en France, en Israël, et dans bien d'autres pays où taxes, impôts et normes accablent des producteurs soumis à des concurrences déloyales.
Des industries nationales textiles occidentales qui se sont révélées réactives et précieuses lors de la pandémie de coronavirus en fournissant des masques en pleine pénurie de ces articles.
« Ces dernières années, des marques d’ultra fast fashion se sont même lancé le défi de produire et de livrer encore plus vite et moins cher que les vendeurs traditionnels ».
« Mais leur efficacité se paie au prix fort ».
« En Grande-Bretagne, ces vêtements sont fabriqués dans des ateliers insalubres par des ouvriers payés la moitié du salaire minimum ». Dans une précarité totale et éprouvante. Au vu et au su de tous.
« Au-delà de son impact social, la fast fashion, deuxième industrie la plus polluante au monde, a aussi un coût environnemental ».
« Même quand ce modèle industriel promet de s’amender en proposant une mode plus durable, sa facture écologique reste lourde. »
« Alors que 56 millions de tonnes de vêtements sont vendues chaque année dans le monde, les journalistes d’investigation Gilles Bovon (Starbucks sans filtre) et Édouard Perrin ont enquêté sur l’impact social, environnemental et sanitaire de ce secteur en plein boom ».
« En Europe, aux États-Unis et en Inde, ils ont rencontré des acteurs du secteur − anthropologue, professeur d’économie, chercheur en neuromarketing… − et se sont infiltrés au cœur de l’industrie textile ».
« Au Royaume-Uni, ils ont pu filmer des ateliers de fabrication illégaux et interviewer des personnes qui ont côtoyé de près la fast fashion (ex-styliste, influenceuse mode, ancien associé du fondateur de Zara...) »
« Riche de témoignages, leur film dresse le bilan trop peu écoresponsable d’une industrie qui brasse des milliards. »
Il démonte la publicité ou le marketing présentant la viscose comme une fibre naturelle, écologique, issue du changement du bois en cellulose. Or, la production de cette fibre textile requiert des produits chimiques dangereux pour les ouvriers. Et rejet des liquides utilisés pour cette production dans des cours d'eau s'avère nuisible pour la santé des habitants des villages proches des usines. Les images des jeunes Hindous handicapés par la consommation d'une eau mêlée à ces liquides dans leur village en Inde sont bouleversantes.
Le 24 avril 2013 au matin, l'immeuble Rana Plaza à Dhaka (Bangladesh), où étaient fabriqués des vêtements pour des grandes marques occidentales, s'est effondré. Bilan : 1 138 morts et 2 500 blessés. La veille, des fissures avaient été constatées, mais les dirigeants des ateliers de confection avaient ignoré les consignes d'évacuation.
Catherine Dauriac, coordinatrice nationale de l’association Fashion Revolution France pour une mode plus transparente et éthique, remet les choses en perspective pour Madmoizelle (2 mars 2021) : « Je ne suis pas du tout surprise par ce nouveau drame. Il ne s’agit jamais de faits divers isolés mais bien d’un problème structurel de la mode : la façon dont on fait de l’argent sur le dos des travailleurs, et surtout des travailleuses, a fortiori racisées. Car le colonialisme ne s’est pas arrêté à la fin des colonies, comme en attestent ces relations entre pays du Nord qui passent commande et pays du Sud exploités. »
"Pour la responsable France de cette organisation internationale née suite à l’effondrement du Rana Plaza, le fait qu’il s’agisse d’une industrie majoritairement féminine joue également sur la sous-considération de ces problèmes pourtant majeurs : « 80% des ouvriers et ouvrières textile dans le monde sont des femmes, donc c’est aussi une question de droits des femmes qui ne sont pas respectés. Au Maroc, en l’occurrence, beaucoup de ces femmes sont payées rien que la moitié du salaire minimum du pays. Le patriarcat et le capitalisme fonctionnent main dans la main pour faire en sorte qu’une certaine partie de la population soit exploitée. »
Contre la Fast fashion, la Slow fashion, une mode au mode de production respectant les ouvriers, l'environnement et les animaux. Des ONG dont OXFAM préconisent d'acheter des vêtements "responsables de seconde main" dans des "boutiques solidaires", des vêtements "issus du commerce équitable", de "labels FairTrade International, WFTO), mais aussi fabriqués à partir de fibres biologiques (GOTS), dans des conditions éthiques (Fair Wear Foundation). Il peut s’agir d’une fabrication locale (comme Hopaal ou Loom) de systèmes de création collaborative et de précommande qui limitent la surconsommation (comme Atelier Unes), de démarches « upcycling » (récupérer une matière ou un objet usagé pour créer un produit de qualité supérieure), de location de vêtements, et aussi bien sûr de seconde main !" Autres pistes : réparer un vêtement, améliorer le tri.
« Dans une enquête alarmante sur l’industrie de la fast fashion cosignée avec Gilles Bovon, le journaliste Édouard Perrin constate les dégâts sociaux et environnementaux causés par un secteur en plein essor. Propos recueillis par Élise Pontoizeau ».
Édouard Perrin : La fast fashion, qui consiste en un renouvellement très rapide des collections, a fait accélérer toute la mode classique, si bien qu’on en est aujourd’hui à l’ultra fast fashion. Elle a presque inversé, avec une rapidité surprenante, la tendance de ces cinquante dernières années à fabriquer les vêtements dans des pays du tiers-monde. En effet, certaines marques ne peuvent plus attendre des livraisons depuis l’Asie tant le système s’est accéléré. Elles ont donc réimporté des ateliers en Europe de l’Est, en Turquie et en Grande-Bretagne notamment, où les conditions de travail et les salaires des ouvriers sont à peu près dignes de ce qui se passe dans les pays pauvres. J’ai rencontré des acteurs du textile britannique qui me disaient avoir arrêté de s’approvisionner à Leicester parce qu’ils savaient ce qu’il s’y passait. Ils affirmaient avoir moins de difficultés à surveiller leurs usines au Bangladesh !
Vous évoquez les impacts sociaux de la fast fashion. Qu’en est-il des conséquences environnementales ?
Aujourd’hui, vous pouvez, en restant chez vous, commander des vêtements quasiment sans vous en rendre compte et très rapidement via les différentes plates-formes ou les réseaux sociaux. On a réduit ce que les spécialistes du marketing appellent les "frictions", c’est-à-dire tous les moments qui pourraient freiner l’acte d’achat, pour faire consommer plus. Comme les vêtements sont moins chers, leur quantité vendue chaque année a explosé. Les filières de recyclage sont littéralement étouffées par la masse de textile à gérer. On a beau mettre nos vêtements usagés dans des bennes, s’ils ne sont pas suffisamment solides pour être réutilisés, ils ne seront pas recyclés. Ils le seront peut-être pour fabriquer autre chose, mais les dispositifs techniques sont soit non écologiques, soit non économiques.
La législation ne freine-t-elle pas ces dérives industrielles ?
Il existe des textes sur les responsabilités des multinationales. Mais, du fait de l’addition de nombreux sous-traitants, une marque peut toujours affirmer n’être pas responsable de ce qui se passe dans les ateliers de tel ou tel intermédiaire qui collabore avec elle. C’est justement pour pallier l’absence de législation que les ONG, avec lesquelles nous avons travaillé, ont forcé les marques à donner des informations sur leurs chaînes d’approvisionnement, lors de nombreuses campagnes. Certaines s’y prêtent plus que d’autres. Zara, par exemple, refuse de dévoiler le nom de ses fournisseurs. »
« Fast fashion - Les dessous de la mode à bas prix » de Edouard Perrin et Gilles Bovon
France, ARTE France, Premières lignes, 2020, 92 min
Auteur : Edouard PERRIN
Sur Arte les 9 mars 2021 à 20 h 50, 12 mars 2021 à 9 h 25, 8 avril 2021 à 9 h 20
Disponible du 02/03/2021 au 06/06/2021
Visuels :
Zara
Shooting " Little pretty things"
Atelier à Leicester
Usine en Inde
oholita
Shooting de mode
© Premiere Ligne
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