lundi 3 août 2020

« Uranium, si puissant et si dangereux ? » de Wain Fimeri


Arte diffusera le 5 août 2020 « Uranium, si puissant et si dangereux ? » (Uran und Mensch - Ein gespaltenes Verhältnis ; Uranium: Twisting the Dragon’s Tail), série documentaire de Wain Fimeri. Ce film en deux volets - « Un métal devient bombe » (Ein Metall wird zur Bombe) et « Un métal change le monde » (Ein Metall verändert die Welt) - « suit le physicien Derek Muller, très connu sur Youtube, dans sa quête de réponses concernant l’une des substances les plus dangereuses au monde ».

« Sécurité nucléaire : le grand mensonge » d’Eric Guéret  
« Uranium, si puissant et si dangereux ? » de Wain Fimeri 
« Israël et le tabou de la bombe », par Dirk Pohlmann 
« Un combat pour la paix. Histoire du mouvement pacifiste » par Werner Köhne


L'uranium est un métal lourd radioactif contenu dans des minerais extraits de gisements, soit en sous-sol soit à ciel ouvert. 

"Chimiste allemand, Martin Heinrich Klaproth (1743-1817) est célèbre pour sa découverte de plusieurs éléments chimiques dont l'uranium, le zirconium, et le chrome en 1789.Il est parfois considéré comme le « père de la chimie analytique".

En 2015, les principaux pays producteurs d'uranium sont le Kazakhstan (39 %), le Canada (22 %), l'Australie (9 %), le Niger (7 %), la Russie (5 %), la Namibie (5 %) et l'Ouzbékistan (4 %). En France, la Vendée et le Limousin dispose de gisements quasi-épuisés.

« Sur les traces du physicien Derek Muller, un retour en deux volets sur l’itinéraire de l’élément chimique le plus convoité et le plus détesté au monde ». 

Premier volet : « Un métal devient bombe » 
« On découvrit l'uranium au XIXe siècle, mais ce n’est qu’au moment où Adolf Hitler incita des physiciens allemands comme Otto Hahn à se pencher sur la construction d’un réacteur expérimental, et sur la fabrication d’un matériau pouvant servir à l’armement nucléaire, que cet élément radioactif se révéla dangereux ». 

« Face à la menace d’une bombe atomique, Albert Einstein alerta le président Roosevelt, poussant ainsi le gouvernement américain à mettre sur pied un projet de recherche secret ». 

« Les 6 et 9 août 1945, des avions de chasse américains larguèrent deux bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, faisant 155 000 victimes ». C’est oublier le refus des dirigeants japonais de capituler et de réagir quand les avions américains se sont dirigés vers leurs cibles.

« La contamination radioactive causa la mort de 110 000 autres personnes dans les semaines qui suivirent. »

Second volet : « Un métal change le monde »
« Avec la crise pétrolière, l’énergie atomique sembla s’imposer rapidement comme une solution énergétique "propre". 

« Cette euphorie prit brutalement fin en 1986, avec l’accident de Tchernobyl ». 

« La moitié de l’Europe fut touchée par ses retombées radioactives ». 

« Il y a quelques années, nul ne pouvait imaginer qu’une catastrophe semblable puisse à nouveau survenir dans un pays occidental, jusqu’au désastre de Fukushima, en 2011 ». 

Ces deux accidents nucléaires sont différents.

D'une part, la catastrophe Tchernobyl est survenue le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire V.I. Lénine, alors dans la république socialiste soviétique d'Ukraine, en Union soviétique. C'est la plus grave catastrophe nucléaire du XXe siècle, classée au niveau 7 (le plus élevé) de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES). Cet accident a été causé par des erreurs des techniciens de la centrale qui n'ont pas respecté les consignes de sécurités : « faute de préparation suffisante des conditions nécessaires à l’essai prévu, et par manque de temps lors de sa réalisation, les opérateurs n’ont pas respecté toutes les règles de conduite. Ils ont par ailleurs commis des violations de règles en inhibant de très importants systèmes de sûreté. »

D’autre part, le séisme du 11 mars 2011 a induit un tsunami qui a mis hors service le système de refroidissement principal de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon, générant "la fusion des cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 ainsi que la surchauffe de la piscine de désactivation du réacteur 4".

Et maintenant ? À l’heure où l’Allemagne organise sa transition énergétique, la France, elle, mise toujours sur le nucléaire ». 

Fleuron industriel français
Pour des raisons électoralistes, conformément au « politiquement correct », les Présidents de la République François Hollande puis Emmanuel Macron ont amorcé un revirement de la politique énergétique française. 

Ainsi, le Président Emmanuel Macron a décidé fin 2018 de réduire à 50% la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité. Le nucléaire est la « production non intermittente la plus décarbonnée au monde  », avait pourtant asséné le Président Emmanuel Macron, favorable à des « énergies renouvelables », mais non continues, très chères, peu respectueuses de l’environnement et augmentant la dépendance de la France envers des métaux rares détenues notamment par la Chine, au Dauphiné Libéré le 12 février 2020.

Il a évoqué la Programmation  pluriannuelle de l'énergie (PPE) en annonçant en novembre 2018 « un plan pour fermer  14 réacteurs nucléaires de 900 mégawatts d'ici 2035 » et la fermeture de la « centrale de Fessenheim, effective  depuis le 29 juin. Avec la fermeture de la première centrale nucléaire dotée de réacteurs à eau pressurisée construite en France et de ses deux réacteurs, se pose la question de son démantèlement ».
« Entériné par la nouvelle feuille de route énergétique du gouvernement, le désengagement du nucléaire ne répond à aucune logique financière ni écologique, mais politique. A son plus bas niveau de production depuis trente ans, l’énergie, pourtant la plus verte disponible, pourrait ne jamais sortir de cette mauvaise passe », considère Quentin Hoster (Valeurs actuelles, 9 mai 2020). Et de poursuivre :« Sortie des bureaux du ministère de la Transition écologique et solidaire le 23 avril, la nouvelle trajectoire énergétique du gouvernement, dite PPE (Programmation Pluriannuelle de l’énergie), enfonce un clou supplémentaire sur le cercueil d’un fleuron de l’industrie française : le nucléaire civil. D’ici à 2035, 14 réacteurs, parmi les 57 opérationnels dans l’Hexagone, seront retirés du service, afin d’abaisser à 50% la part du nucléaire dans la production d’énergie, contre 70% aujourd’hui. En juin prochain, quatre mois après l’arrêt du premier, ce sera au tour du second réacteur de la centrale de Fessenheim de s’arrêter.Une hérésie pour les experts, qui dénoncent la conséquence d’une décision très politique, celle de la fermeture de la centrale la plus vieille de France mais toujours fonctionnelle, prise en 2011 par François Hollande pour des accords d’appareil avec les Verts. Pour le réacteur alsacien comme pour les prochains en sursis, « il n’y a aucune raison technique qui justifie leur fermeture. Le gouvernement n’en a même pas le droit, a priori, car seuls l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire, ndlr) et EDF (dont il est certes actionnaire majoritaire) peuvent le décider pour des raisons liées à la sûreté » dénonce Jacques Percebois, expert du parc nucléaire français et professeur émérite à l’Université de Montpellier.Adoptée, en dépit de la crise, « pour montrer qu’on maintient le cap et envoyer un signal aux écologistes », selon M. Percebois, la nouvelle feuille de route fixe, en outre, pour la prochaine décennie, une multiplication par 2,25 de la puissance installée du parc éolien terrestre. De 7000 aujourd’hui, le nombre d’éoliennes – toujours plus massives – devrait ainsi passer à 25 000 en 2028, pour un bilan carbone quasi identique. Pour une production électrique équivalente à la centrale de Fessenheim, géographiquement dense, 3000 éoliennes – dont l’étalement et l’impact environnemental paraît évident – seraient nécessaires. Avec un coût supérieur au nucléaire (10 g de CO2 produit par kWh contre 6g), l’énergie souffre en outre de son intermittence : seule 24% des capacités d’une éolienne sont en moyenne utilisées, tandis qu’une centrale est mobilisable à 100% pour de très longues durées. L’éolien et le solaire sont encore subventionnés pour rester compétitifs » poursuit Jacques Percebois, qui rappelle le coût prohibitif de ces énergies renouvelables, « surtout financées par la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, ndlr), dont les recettes reposent essentiellement (et ironiquement, ndlr) sur les produits pétroliers ». En réponse à l’apparition programmée de 18 000 de ces monstres d’acier sur le territoire, de nombreuses personnalités scientifiques et défenseurs du patrimoine, au premier rang desquels Stéphane Bern, ont publié une tribune dans Le Figaro, le 6 mai dernier. Notre président et son gouvernement ne donnent aucune preuve qu’ils disposent d’une vision structurée et cohérente sur ce sujet. A part faire des grands discours sur le ‘défi climatique’, il n’a pas mieux compris les réels enjeux que ses prédécesseurs ». La charge est signée, dans Le Point, du polytechnicien spécialiste de l’énergie, Jean-Marc Jancovici, qui ne décolère pas à l’annonce de la poursuite du gouvernement dans une voie qu’il dénonce depuis des années. » 

Autriche, 2014
Sur Arte : 
« Un métal devient bombe » (Ein Metall wird zur Bombe) : les 5 août 2020 à 00 h 15, 21 août 2020 à 9 h 25
« Un métal change le monde » (Ein Metall verändert die Welt) : les 5 août 2020 à 01 h 10, 21 août 2020 à 10 h 20
Disponible du 04/08/2020 au 02/09/2020
Visuels :
Le physicien Derek Muller avec Chuck Penson, employé du Musée Titan Missile à Tucson, en Arizona
© Josephine Wright/Genepool Productions Pty Ltd

Le Titan II, le plus grand missile balistique intercontinental des États-Unis, dans son silo au Musée Titan Missile à Tuscon, en Arizona. Cette ogive n' a été remplie que de matières nucléaires, uranium ou plutonium
© Josephine Wright/Genepool Productions Pty Ltd

Sur le tournage du documentaire à Tchernobyl
© Martin Keir/Genepool Productions Pty Ltd

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Les citations sur le film proviennent d'Arte.

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