vendredi 31 juillet 2020

Hajj, le pèlerinage à La Mecque


Le pèlerinage islamique à La Mecque (Arabie saoudite) ou « hajj constitue un événement religieux, mais aussi social et culturel, rassemblant des croyants d’ethnies, de langues et de provenances différentes ». C'est l'un des cinq piliers de l'islam. Le 29 juillet 2020 a débuté le pèlerinage à La Mecque dans le cadre de la pandémie de coronavirus.

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Après le British Museum, l’Institut du monde Arabe (IMA) a présenté l’exposition Hajj, le pèlerinage à La Mecque.


 "500 000 personnes visitent chaque année l’Institut du Monde Arabe. C’est considérable, c’est impressionnant et en même temps ce n’est pas surprenant car depuis des siècles la circulation des biens, des idées et des personnes a lié nos destins, les destins de la France et du Monde Arabe", a déclaré le Président François Hollande lors du vernissage de cette exposition, en présence notamment de dirigeants saoudiens, le 22 avril 2014 à l'IMA.

Des "messages politiques"
Et le Président François Hollande de poursuivre : "L’arabe a été enseigné, ici à Paris, depuis le 16ème siècle. Les études islamiques se sont très tôt épanouies et il y a même eu la création d’une « Bibliothèque orientale » qui, à partir du 17ème siècle a servi d’encyclopédie pour l’Islam... La France a toujours voulu être une nation ouverte au monde, à toutes les influences, à tous les peuples, à toutes les cultures, à toutes les religions. Cet attrait est encore plus vrai aujourd’hui, par rapport au monde arabe et par rapport à l’Islam, quand tant de nos compatriotes sont unis par leurs origines ou par leurs croyances à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient".

"Le pèlerinage à La Mecque appartient aussi à toute l’humanité. C’est vrai que c’est d’abord un acte pieux, un acte religieux... Aujourd’hui, aller à La Mecque n’est plus une aventure, c’est un événement planétaire. La ville – nous avons là aussi quelques preuves de son évolution, de sa transformation – a connu modifications considérables pour adapter les lieux, tout en gardant leur caractère sacré, aux besoins des pèlerins. Pour les autorités saoudiennes, l’organisation du Hajj est une immense responsabilité à laquelle le roi ABDALLAH, Gardien des deux lieux saints, est particulièrement vigilant et attaché. La France contribue, à sa place, à assurer la sécurité des lieux saints. C’est un principe essentiel si l’on veut accueillir près de 3 millions de pèlerins, ce qui est le cas aujourd’hui. Parmi ces 3 millions de pèlerins, il y a aussi les musulmans venus de France. Ils sont chaque année près de 25 000, ce sont les plus nombreux d’Europe. La France est attentive aussi à leurs besoins. Pas depuis ces dernières années, depuis longtemps ! Nous avons retrouvé la trace d’un consulat à Djeddah, dès 1841, pour porter assistance aux pèlerins. Aujourd’hui encore, avec une dimension nouvelle, avec une échelle qui n’a plus rien à voir, la France fait en sorte de pouvoir assurer aux croyants, aux pèlerins venant de notre sol, les meilleures conditions. Le gouvernement a soutenu la signature d’une charte de qualité par les opérateurs agréés du Pèlerinage pour s’en assurer", a dit le Président François Hollande


Sur cette "exceptionnelle exposition", il a estimé : "Beaucoup découvriront – ceux qui ne le connaissent pas, par définition – que la figure d’Abraham est très présente. Ici, c’est le rassemblement de religions monothéistes. Beaucoup comprendront la communion des fidèles, un certain nombre de rites, notamment la lapidation du diable et aussi comment le pèlerinage est à la fois resté immuable et en même temps a considérablement changé, ne serait-ce que par l’ampleur de l’accueil qui est réservé aux pèlerins. La ville de la Mecque se transforme, il y a des travaux considérables qui sont effectués et qui ne s’achèveront que dans plusieurs années. Là aussi, la France y prend sa part. Cette exposition a aussi un message politique qui doit être ici prononcé. Quel est-il ? C’est d’abord la force de la relation entre la France et le monde arabe. Le message, c’est celui de la compréhension : compréhension des cultures, compréhension des civilisations, compréhension des religions. Le message, c’est celui de la tolérance qui est ce qui nous unit, le respect. Ce message, c’est celui de la reconnaissance de religions qui peuvent être différentes et qui néanmoins partagent un certain nombre de valeurs. Ce sont ces principes et ces messages qui permettent de nous unir aujourd’hui mais aussi d’affirmer le caractère sacré des religions et également de dénoncer leur dévoiement. Je veux, ici, souligner les cruautés du fanatisme quand il s’empare de certains individus et mettre en garde ceux qui s’y laissent prendre".


Et d'annoncer le plan du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "contre les filières djihadistes" : "Aujourd’hui le ministre de l’Intérieur travaille à un plan – qui sera présenté mercredi au Conseil des ministres – afin que notre pays, comme l’Arabie saoudite l’a fait également, prenne toutes les mesures pour dissuader, empêcher, punir ceux ou celles qui seraient tentés d’aller livrer des combats là où ils n’ont pas leur place. La France déploiera tout un arsenal en utilisant toutes les techniques, y compris la cybersécurité, mais aussi les techniques humaines – celles qui consistent tout simplement à parler, à aller chercher dans les familles un certain nombre d’alertes qui nous permettent ensuite d’intervenir. Ce plan n’est pas fait pour empêcher l’acte de foi, mais il est fait pour que la religion ne soit pas utilisée à d’autre fins et notamment la fin la plus abominable qui est le terrorisme".


Enfin, le Président de la République a rappelé "le lien d’amitié que nous avons avec l’Arabie saoudite, mais au-delà, montrer que l’échange des cultures, le respect des religions, la solidarité des peuples sont de belles missions. Missions qui ont été confiées à l’Institut du Monde arabe, que la France soutient politiquement, humainement, financièrement. Puisqu’ici il y a un certain nombre de représentants de pays ou d’amis qui veulent promouvoir la culture du monde arabe, je lance un appel, celui que Jack Lang n’a pas pu prononcer. Je sais que ce qui nous unit est profond. Je sais que cette exposition est aussi un symbole de ce qu’un pays laïc comme la France est capable de démontrer, que la religion est aussi une culture. Qu’il nous soit permis de dire que nous devons œuvrer au rassemblement, à la solidarité et à la paix. C’est également ce que signifie cette belle exposition dont je ne doute pas du succès".

Après avoir visité cette exposition, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré, en présence de responsables des cultes juif, chrétiens et musulman, le 26 juin 2014 qu'il revenait "aux musulmans eux-mêmes d'agir, de refuser les intégrismes, les radicalismes qui utilisent la religion pour diffuser la haine et la terreur. Et dans ce combat - et je veux saluer le très beau texte publié par le Conseil du culte musulman (la "convention citoyenne des musulmans de France", nda), la République sera toujours à leurs côtés". Et d'ajouter : "Au-delà des musulmans de France, c'est toute une nation qui reconnaît, ici, la grandeur, la finesse et la diversité de l'islam. C'est toute une nation qui dit aussi que l'islam a toute sa place en France, parce que l'islam est une religion de tolérance, de respect, une religion de lumière et d'avenir, à mille lieues de ceux qui en détournent et en salissent le message". Manuel Valls a souligné qu'il assistera, comme chaque année, au repas de rupture du jeûne du mois sacré de ramadan, qui débutera quelques jours plus tard en France et adressera aux musulmans " un message de confiance ; un message qui souligne combien la France est une terre de liberté qui respecte les croyances de chacun, et qui considère que le fait que l'islam est la deuxième religion de France est une chance pour la France".

Finalement, entre les richissimes et problématiques Qatar et l'Arabie saoudite, la France ne sait lequel privilégier...

Alors les demandes des parents de Candice Cohen-Ahnine afin de revoir leur-petite-fille Haya née de l'union de cette jeune femme française Juive avec le prince saoudien Sattam al Saud bin Naser bin Abdul Aziz et otage en Arabie saoudite...

"Art du pèlerinage"
Hajj, le pèlerinage à La Mecque est une exposition organisée par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Bibliothèque nationale du Roi Abdulaziz à Riyad (Arabie Saoudite), avec la participation du British Museum, « sous la direction scientifique des commissaires Omar Saghi, écrivain, scénariste et Fahad Abdulkareem, directeur des affaires culturelles et éducatives de la Bibliothèque nationale du Roi Abdulaziz », avec le soutien exceptionnel de la Fondation d’entreprise Total, Grand Mécène de l’IMA depuis 2011, qui entend « contribuer au partage des cultures ».

Environ « 230 pièces, très souvent inédites en France, en provenance de collections publiques et privées", dont celle de Nasser Khalili, collectionneur britannique Juif d'origine iranienne, "de bibliothèques et de galeries d’art contemporain, d’Afrique, d’Asie et d’Europe » sur « la géographie sacrée dont La Mecque et la Kaaba sont le centre ».

Le "plus important prêteur de l’exposition Hajj, le pèlerinage à La Mecque, se trouve être le Professeur Nasser David Khalili grâce auquel l’Institut du monde arabe a pu naguère présenter à son public l’exposition Arts de l’islam (6 octobre 2009-14 mars 2010), exclusivement constituée de pièces issues de sa collection. Cet immense collectionneur a souvent été désigné par différents chefs d’Etats et hommes politiques du monde islamique, comme l’« ambassadeur culturel de l’islam ».

Né dans une famille Juive à Ispahan (Iran), Nasser Khalili a, d’abord, poursuivi ses études aux Etats-Unis, à partir de 1967, avant de s’installer au Royaume-Uni en 1978. Il fait fortune dans l'immobilier.

Nasser Khalili a constitué "huit collections consacrées à des domaines aussi divers que les émaux, l’art japonais ou encore les textiles scandinaves. Chacune de ses collections constitue dans son secteur la plus importante au monde. Celle qu’il a rassemblée sur les arts du monde islamique, des origines à nos jours, se prolonge d’une autre, consacrée pour sa part, spécifiquement au hajj et aux arts du pèlerinage, laquelle est riche de quelque 1 500 reliques couvrant toute l’histoire du pèlerinage à La Mecque, de l’an 700 à nos jours. Les objets en provenance de cette collection ont permis que puissent être organisées" les expositions Hajj: Journey to the Heart of Islam (26 janvier-15 avril 2012) au British Museum de Londres (Grande-Bretagne) et Longing for Mecca – the pilgrim’s journey (10 septembre 2013-9 mars 2014) au National Museum of Ethnology de Leiden (Pays-Bas).

Nasser David Khallili est "le plus grand collectionneur privé d’art islamique au monde », ainsi que l’a souligné Jack Lang lors de l'inauguration, en présence du Président François Hollande. Les œuvres de ses collections ont été montrées aux publics du monde entier dans le cadre d'expositions accueillies par plus de 35 musées.

Nasser Khalili a en outre fondé, en 1989, une chaire d’art et d’archéologie islamiques au sein de l’Institut d’Etudes Orientales et Africaines (School of Oriental and African Studies), de Londres. Grand philanthrope, il a fondé en 1995 "l’Institut Maïmonide dont la vocation est de promouvoir la paix et une meilleure compréhension entre les trois religions révélées. L’engagement du Professeur Nasser D. Khalili en faveur de la paix lui a valu de nombreux honneurs et distinctions. Il a notamment été fait chevalier dans l’Ordre de Saint Sylvestre par le Pape Jean-Paul II, avant d’être élevé au grade de commandeur par Benoît XVI. En 2012, Nasser Khalili a été fait ambassadeur de bonne volonté par l’UNESCO".

Exposition "saoudiennement correcte"
C’est une exposition bilingue français/arabe quasi-exhaustive, paradoxale et un vecteur de communication pour l’Arabie saoudite. 

Quasi-exhaustive car elle présente « le pèlerinage à la Mecque dans ses diverses dimensions et à travers leur évolution historique. Expérience mystique individuelle, de méditation religieuse, source d’inspiration artistique et d’échanges transculturels, ces multiples facettes du pèlerinage sont présentées au public à travers des objets d’art médiéval, manuscrits et enluminures, tissus d’apparats et offrandes ».

Une exposition intéressante par ce qu’elle occulte et ce qu’elle révèle, souvent involontairement, sur le royaume wahhabite et sa vision littérale rigoureuse de l’islam.

Plus cette exposition souligne l’importance de La Mecque en islam, plus elle révèle involontairement le quasi désintérêt des musulmans pour Jérusalem qui n’apparaît que dans un des dessins de mosquées vues par un pèlerin et même pas dans la carte de quatre voies maritimes et terrestres du hajj à partir de Paris et Marseille, en France. Classiques  voies du hajjj : les routes irakienne, d'Afrique sub-saharienne, et d'Afrique du nord. Seule autre ville sainte en islam évoquée dans un espace réduit en fin de parcours : Médine. De plus, le roi Abdullah Bin Abdulaziz Al Saud du royaume d'Arabie saoudite est appelé « serviteur des deux saintes mosquées », et non des "trois mosquées"...

Lors du vernissage presse, étaient donnés un catalogue bilingue français/arabe ainsi qu’un assortiment de photographies en couleurs et sur papier glacé « saoudiennement corrects », c’est-à-dire occultant la polémique non pas sur la nécessité des travaux urbanistiques à Médine et à La Mecque afin d’accueillir un nombre croissant de pèlerins, mais sur la nature de ces travaux grandioses susceptible selon le site Oumma.com de transformer La Mecque en "Las Vegas du "royaume wahhabite". Le site Oumma.com s'indigne dès le 17 février 2012 : "La maison du prophète Mohamed et de sa  femme Khadija a été démolie pour faire place à des toilettes publiques !  Selon Irfan Ahmed Al-Alawi,  qui est le  Président de la Fondation du patrimoine islamique, dont l'objectif est de  sauvegarder les lieux saints,  il resterait  seulement  moins de vingt édifices historiques remontant à l'époque du Prophète. Parmi ces destructions, la maison  d'Abou Bakr (premier Calife de l'islam)  a été remplacée par l' Hôtel Hilton. Alors qu'un palais a été édifié sur la  mosquée historique d'Abou Qubais. Selon Ali Al-Ahmad, le directeur de l'Institut du Golfe à Washington, 95% des anciens bâtiments  de la Mecque ont été démolis au cours des vingt dernières années pour être  remplacés par des buildings de plus en plus hauts". Et Oumma de préciser dans son article La destruction planifiée du berceau du Prophète (25 février 2014) : « Qui aurait pu imaginer, même dans les plus noires prédictions, que derrière les gardiens du temple de la monarchie saoudienne se dissimuleraient les fossoyeurs de la richesse du patrimoine islamique, faisant bien peu de cas des vestiges irremplaçables reçus en héritage pour assouvir leur démesure urbanistique ? Sous le règne rigoriste des grands bâtisseurs, le rouleau compresseur de la démolition n’est jamais bien loin, près de 95% du précieux legs historique et archéologique de La Mecque et de Médine (des monuments vieux de 1 000 ans) ayant été ainsi broyé en l’espace de deux petites décennies ». Que font l'UNESCO, la Ligue arabe et l'organisation de la coopération islamique (OCI) ? Quand on songe aux cris d'orfraie des Palestiniens, et du monde arabe en général, quand l'Etat d'Israël avait entamé en 1996 des travaux d'agrandissement d'un tunnel près du mont du Temple afin de favoriser l'accès des touristes... Pourquoi cette omission de la controverse par les commissaires de l'exposition ? Espoir de redorer l’image du royaume wahhabite, dont la conception rigoriste de l’islam est contestée par des musulmans et dont le soutien à des mouvements terroristes islamistes inquiète ? Souci de réislamiser à la saoudienne les musulmans français ? Volonté de maintenir sa place dans le monde musulman, malgré les assauts chiites soutenus par l'Iran et la rivalité avec la Turquie ?

Un « microcosme universel »
Le hajj ou « pèlerinage à la Mecque est l’un des cinq piliers de l’islam – avec la profession de foi (chahâda), la prière, le jeûne du mois de ramadan et l’aumône (zakât) ». Obligation pour le croyant qui a les moyens physiques et matériels de l’effectuer, il doit s’accomplir « à une date précise du mois de dhu al-hijja du calendrier islamique », à la différence « de la umra (petit pèlerinage) ».

L'exposition évoque certains dangers qui menacent les pèlerins, notamment le risque sanitaire - une lettre du 18 avril 1886 du Dr Adrien Proust, médecin hygiéniste, et père de l'écrivain Marcel Proust -, mais peu la bousculade meurtrière. Le 2 octobre 2014, a débuté le Hajj, pèlerinage à La Mecque (Arabie saoudite) qui devrait attirer plus d'un million de musulmans. Les autorités saoudiennes ont adopté des mesures sanitaires face aux menaces  du virus Ebola et du coronavirus ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

Le « pèlerinage a des racines qui remontent à la période antéislamique. Depuis l’instauration de l’islam, c’est-à-dire depuis bientôt quinze siècles, le hajj constitue un événement religieux, mais aussi social et culturel, rassemblant des croyants d’ethnies, de langues et de provenances différentes. Au cours de la décennie écoulée, ce sont ainsi plus de trois millions de pèlerins qui, chaque année, ont accompli le hajj. Théologiens, lettrés, artistes, commerçants, politiques ou simples croyants, font de La Mecque, pendant cinq à six jours, un microcosme universel ». Une union à nuancer : un panneau en début d’exposition indique deux voies : l'une pour les seuls musulmans ("Muslims Only"), l'autre pour les non-musulmans ("For non Muslims"). Sans que nul n’ait manifesté la moindre indignation pour cette discrimination religieuse. Par ailleurs, "les non-Musulmans sont interdits de résidence" à La Mecque. Ce qu'omettent de mentionner l'exposition et la propagande arabe diffamant l'Etat d'Israël en alléguant à tort qu'il pratiquerait l'apartheid.

Des « palais royaux aux plus humbles maisons, en passant par les appartements des villes et des cités, pas une demeure musulmane qui ne contienne un objet exprimant ce désir de La Mecque... Miniatures et gravures naïves, calligraphies savantes expriment de la sorte la centralité de la ville sainte, son ubiquité, dans tous les styles de toutes les cultures islamiques ».

Parallèlement, « la ville de La Mecque constitue depuis des siècles et des siècles le réceptacle unique d’offrandes et de cadeaux somptueux – en provenance de toutes les grandes villes de l’islam, Damas ou Le Caire, Istanbul ou Ispahan, et de plus loin encore… –, textiles brodés d’or, stèles commémoratives, chandeliers et tapis, envoyés en hommage à l’occasion du pèlerinage ».

Aux regards d’artistes sur le hajj et d’architectes sur l’aménagement de La Mecque, s’ajoute le regard occidental de « peintres orientalistes, voyageurs et chroniqueurs » qui « se sont interrogés sur cet événement central de l’islam, croisant des thèmes communs aux deux civilisations : universalisme, figure d’Abraham, rapport à l’autre ». L’exposition vise à faire « découvrir ces rites immuables découlant de l’héritage d’Abraham, qui sont suivi scrupuleusement depuis l’année 632, année du pèlerinage de Mahomet ».  Pour l'illustrer : le tableau Le sacrifice d'Isaac par Abraham de Rubens illustrant la "tradition judéo-chrétienne", alors que la "tradition musulmane" substitue Ismaël au fils de Sarah. En outre, Abraham n’est pas une figure commune à la Bible et au Coran : Abraham est un patriarche biblique, alors qu’Ibrahim al-Khalil est un prophète dans l’islam. Entretenir cette confusion est d’autant plus inquiétant que sept dates de visite étaient  « réservées dans le cadre de la mission « Vivre ensemble » du ministère de la Culture et de la Communication  » et que des dirigeants communautaires promeuvent la visite de l’IMA aux élèves d’écoles Juives françaises.

Cette exposition vise à décrire « l’histoire du hajj ainsi que celle de l’ensemble des rites qui le compose pour donner à comprendre ce que représente la dévotion intemporelle, personnelle et collective, extatique et esthétique, qu’expérimente, à l’occasion du pèlerinage, chaque croyant au sein de la communauté des musulmans, la Oumma. Le parcours de l’exposition propose de suivre les pas de ces pèlerins au cours de leur voyage, du Moyen-âge à nos jours, jusqu’à La Mecque et de les accompagner pendant ces cinq jours sacrés du mois de dhu al-hijja au cours des rites qui composent le hajj : circumambulation autour de la Kaaba (littéralement, le « cube »), course entre Safa et Marwah, station à Arafa, lapidation du diable, sacrifice… » Autre omission majeure de l'exposition : les musulmans n'ont pas toujours prié cinq fois par jour en direction de la ka'ba, "construction cubique, située au cœur du haram (sanctuaire)" de La Mecque, et "attribuée au prophète Abraham et à son fils Ismaël, accomplissant une volonté de Dieu". "Quand Mahomet a cherché à convertir les Juifs en l'an 620 après J.C., il adopta quelques pratiques de style juif - un jeûne semblable à Yom Kippour, un lieu de culte ressemblant à une synagogue, des restrictions alimentaires rappelant la casherout, ainsi que des prières orientées vers Jérusalem. Mais, lorsque la plupart des Juifs refusèrent de se convertir, il changea la direction de la prière pour la Mecque. C'est ainsi que Jérusalem perdit de son importance pour les musulmans" (Daniel Pipes).

Aux témoignages de pèlerins, les visiteurs peuvent ajouter les leurs en les enregistrant dans une « cabine audio-photomaton ». Ces souvenirs oraux sont complétés par des « souvenirs matériels (cadeaux, certificats de pèlerinages…) déposés par des pèlerins ».

Il est curieux qu'aucun des médias ayant recensé cette exposition n'ait relevé cette ségrégation entre "musulmans" et "non-musulmans", la destruction du patrimoine islamique certes niée par l'Arabie saoudite,  cette occultation des liens anciens entre l'islam et le judaïsme, etc.

Le 2 octobre 2014, a débuté le Hajj, pèlerinage à La Mecque (Arabie saoudite) qui devrait attirer plus d'un million de musulmans. Les autorités saoudiennes ont adopté des mesures sanitaires face aux menaces  du virus Ebola et du coronavirus ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

Le 24 septembre 2015, plus de 769 personnes sont mortes et 863 ont été blessées à Mina, près de La Mecque, lorsque deux foules se sont heurtées en venant de directions opposées. Environ deux millions de pèlerins sont réunis pour ce pèlerinage. Au "premier jour de la fête de l’Aïd el-Kébir, les pèlerins avaient commencé le rituel de la lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Ce rituel consiste à jeter sept pierres le premier jour de l’Aïd el-Kébir sur une grande stèle représentant Satan, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur trois stèles – grande, moyenne, petite. La rue 204, où le drame s’est produit, est l’une des deux principales artères menant de Mina à Jamarat où le Diable est symboliquement lapidé par les pèlerins. Sur les sept accidents majeurs ayant endeuillé le pèlerinage depuis 1990, six ont eu lieu lors de ce rituel, le dernier remontant à janvier 2006 quand 364 pèlerins ont péri dans une bousculade à Min"a.


Le 10 septembre 2016, environ 1,5 million de fidèles venus du monde entier ont débuté le pèlerinage à La Mecque (Arabie saoudite).

Des "dizaines de milliers d’Iraniens seront eux privés de pèlerinage cette année, et ce pour la première fois depuis près de trois décennies. Sur les quelque 60 000 qui s’étaient rendus en 2015 à La Mecque, plus de 460 avaient péri dans la bousculade, provoquant la colère de Téhéran, dont les relations étaient déjà très tendues avec Ryad, notamment au sujet des conflits en Syrie et au Yémen. Après ce drame, et en dépit de négociations, les deux puissances régionales rivales ne sont pas parvenues à trouver un accord pour l’envoi des Iraniens au pèlerinage, échangeant cette semaine des invectives qui ont atteint un niveau inédit. Le guide suprême de l’Iran chiite, Ali Khamenei, a estimé que la famille royale saoudienne «ne mérite pas de gérer les lieux saints» de l’islam, alors que le grand mufti de l’Arabie sunnite, Abdel Aziz ben al-Cheikh, a lancé que les Iraniens n’étaient «pas des musulmans». L’Arabie saoudite «ne pense même pas aux mesures de sécurité» pour le pèlerinage, a affirmé Saïd Ohadi, chef de l’organisation iranienne du hajj. Vendredi, des milliers d’Iraniens ont défilé à Téhéran sous des pancartes proclamant qu’ils ne «pardonneraient jamais» à l’Arabie saoudite leur exclusion du hajj".

En 2017, le pèlerinage s'est déroulé du 30 août au 4 septembre 2017.

Le 19 août 2018, plus de deux millions de musulmans, mais pas du Qatar, ont initié ce pèlerinage : "Les plus gros contingents de pèlerins viennent d'Égypte, d'Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Soudan". "Le jeune prince héritier Mohammed Ben Salman, fils du roi et inspirateur des réformes, a clamé la volonté de son pays de «renouer avec un islam modéré et tolérant», tout en multipliant les arrestations dans les milieux dissidents, y compris parmi les défenseurs des droits de l'Homme et les religieux critiques. Le pèlerinage intervient en outre en pleine guerre au Yémen où l'Arabie saoudite intervient contre des rebelles soutenus par l'Iran, le grand rival régional de Riyad."

"Le siège de La Mecque"
Arte diffusa le 21 août 2018 à 22 h 45 "Le siège de La Mecque" ("Mekka 1979 - Urknall des Terrors?", "The Siege of Mecca"), documentaire réalisé par Dirk van den Berg. "En 1979, le premier jour du hadj, un commando de 400 extrémistes religieux prend d’assaut la Grande Mosquée de La Mecque, retenant en otages des milliers de pèlerins. Pendant plus de deux semaines, ce siège ébranle l’Arabie Saoudite. Ce film dévoile l’un des secrets les mieux gardés de l’histoire contemporaine, événement fondateur du terrorisme fondamentaliste aussi méconnu que stupéfiant".

"Avec certains de ses témoins clés, retour sur l'insurrection occultée qui a ciblé en 1979 la Grande Mosquée de La Mecque et sur sa répression sanglante, menée avec le soutien secret de la France. Dirk van den Berg livre un exceptionnel récit de l'intérieur, tirant un à un les fils historiques, politiques et géostratégiques de cet événement spectaculaire et oublié."

"Le 20 novembre 1979, à l'aube, un commando de plusieurs centaines d'hommes lourdement armés, accompagnés de femmes et d'enfants, prend possession de la Grande Mosquée de La Mecque et transforme le sanctuaire le plus sacré de l'islam en une forteresse. À sa tête, un Saoudien, Juhayman al-Otaibi, prédicateur issu d'une tribu bédouine marginalisée, qui exige l'abdication de la famille royale, l'expulsion de tous les étrangers impies et le retour du pays à un islam pur. Des milliers de pèlerins prennent la fuite, mais plusieurs centaines d'autres sont piégés à l'intérieur, durant un siège qui va durer quinze jours. La famille régnante commence par imposer un secret absolu puis, la situation s'éternisant, en appelle à ses alliés occidentaux."

"C'est finalement le GIGN français qui aidera en secret l'armée saoudienne à combattre les insurgés, notamment en lui fournissant plus de 300 kilos de gaz lacrymogène. Au total, le bilan des combats au sein de la Grande Mosquée s'élèverait à des milliers de morts, même si le régime saoudien en reconnaît moins de trois cents. Après l'exécution sans procès des rebelles, il va s'efforcer de faire oublier au pays et au reste du monde cet épisode sanglant, tout en intensifiant la répression de toute forme d'opposition."

"L'ex-chef des services secrets saoudiens Turki al-Fayçal, membre de la famille royale, le journaliste Khaled al-Maeena, le fils du général qui a dirigé l'assaut des forces saoudiennes (lequel offre au réalisateur les vidéos des combats qu'il cherchait depuis cinq ans), d'anciens frères d'armes de Juhayman, un très influent prédicateur djihadiste basé en Jordanie, Abou Mohammad al-Maqdisi, l'ancien attaché militaire américain à Djedda, Mark Hambley, les ex-GIGN Christian Prouteau et Paul Barril, les chercheurs Madawi al-Rasheed et Pascal Ménoret… : grâce à ces témoins et à leurs archives personnelles, Dirk van den Berg livre un exceptionnel récit de l'intérieur, tirant un à un les fils historiques, politiques et géostratégiques de cet événement spectaculaire et oublié. Il révèle ainsi un pan d'une réalité complexe, celle d'un pays fermé d'ordinaire aux regards extérieurs."

On ne comprend pas pourquoi le Conseil régional d'Ile-de-France a subventionné ce documentaire ainsi présenté : "Le 20 novembre 1979, lors du pèlerinage annuel du Hadj, des fondamentalistes saoudiens, dirigé par Juhayman Al-Utaiby, prennent d'assaut la Grande Mosquée de la Mecque, le lieu le plus saint de l'Islam. Ils demandent l'abdication de la famille royale saoudienne, l'expulsion des non-musulmans et le retour d'un Islam intransigeant wahhabite. Commence un siège de 18 jours qui fera près de 5000 morts. Le GIGN obtiendra finalement la réédition du commando. Cet événement est le premier acte d'un mouvement qui donnera naissance à Al Qaïda et Daesh". "Intérêt régional : Cette subvention donne lieu à l’engagement du bénéficiaire de recruter 2 stagiaires ou alternants". Le montant de la subvention maximum s'élève à 53 000 €. Cela fait cher le coût du stagiaire ou de l'alternant.

Coronavirus
Le 29 juillet 2020 a débuté le pèlerinage à La Mecque dans le cadre de la pandémie de coronavirus. Au 9 juin 2020, "on recensait un total de 105 283 personnes infectées, 746 décès et 74 524 guérisons dans le royaume". Au 29 juillet 2020, le royaume "a enregistré environ 270 000 cas d'infection au nouveau coronavirus, soit l'un des taux les plus élevés du Moyen-Orient".

"Au lieu de voir défiler 2,5 millions de fidèles, comme l’année dernière, la cité la plus sainte du monde musulman ne devrait accueillir que quelques milliers de croyants, 10 000 au maximum. Une affluence minimale, quasi-symbolique, qui constitue une première dans l’histoire du royaume saoudien, fondé en 1932.

"Les autorités saoudiennes ont décidé de maintenir la fermeture de La Mecque aux pèlerins étrangers. Cette décision avait été prise fin février, à l’orée de la crise sanitaire. Alors même qu’aucun cas d’infection par le Covid-19 n’avait été enregistré dans le pays, Riyad avait suspendu la délivrance de visa pour l’omra, le petit pèlerinage, qui peut être effectué tout au long de l’année."


"L’autorisation de participer au grand pèlerinage, qui se tient traditionnellement à l’approche de la fête de l’Aïd-el-Kébir, la plus importante date du calendrier musulman, n’a donc été délivrée qu’à une poignée d’habitants du royaume ; 30 % d’entre eux sont des Saoudiens, professionnels de la santé et membres de l’armée, qui ont attrapé le Covid-19 dans le cadre des efforts déployés par l’Etat pour lutter contre cette maladie, ont guéri et se voient ainsi récompensés pour leur dévouement. Les 70 % restant sont des résidents étrangers, choisis par tirage au sort."


"Le siège de La Mecque" documentaire réalisé par Dirk van den Berg.
Allemagne, France, Outremer Film, K2 Productions, INA, PROCIREP - Société des Producteurs, Conseil régional d'Ile-de-France, 2015, 52 min
Sur Arte le 21 août 2018 à 22 h 45
Visuels :
Vue aerienne de nuit de l'esplanade de La Mecque et de la Kabaa, Arabie Saoudite.
Vue aérienne de nuit de La Mecque (ville de l'ouest de l'Arabie Saoudite et capitale de la province de de la Mecque) et son horloge.
Soldats saoudiens catacombes
Deux Soldats saoudiens dans les catacombes de la mosquée
© K2-Outremerfilm

Du 23 avril au 17 août 2014
A l’Institut du monde Arabe (IMA)
Niveaux 1 et 2
1, rue des Fossés-Saint-Bernard. Place Mohammed-V. 75005 Paris
Tél. : 01 40 51 38 38
Du mardi au jeudi de 9h30 à 19h, nocturne le vendredi jusqu'à 21h30, week-ends et jours fériés de 9h30 à 20h

Visuels : 
Photographies du vernissage
© Présidence de la République

Pèlerins allant à La Mecque
 Léon Belly 1861
© RMN-Grand Palais
(musée d’Orsay) / Franck Raux/Stephane Marechalle

Camps de pélerins turcs, Mirza,
Vers 1890
© King Abdulaziz Public Library

Vue de Jaba al-Rahma, 2000
© Reem Al Faisal

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Les citations proviennent du dossiers de presse. Cet article a été publié les 17 août et 3 octobre 2014, 25 septembre 2015, 12 septembre 2016, 8 septembre 2017, 22 août 2018 et 30 juillet 2020. Il a été modifié le 30 juillet 2020.

jeudi 30 juillet 2020

Le sport européen à l’épreuve du nazisme. Des J.O. de Berlin aux J.O. de Londres (1936-1948)



 L’exposition  Le sport européen à l’épreuve du nazisme. Des J.O. de Berlin aux J.O. de Londres (1936-1948) - From the Olympic Games of Berlin to the London Olympics (1936-1948) ;  Lo sport europeo sotto il nazismo. dai giochi olimpici di Berlino ai giochi olimpici di Londra (1936-1948) est intéressante, assortie d’un catalogue passionnant. Photographies, affiches, cartes d’adhésions à des fédérations sportives, etc. illustrent les relations complexes entre sports, corps et régimes autoritaires ou totalitaires au XXe siècle et rappellent des trajectoires humaines sportives parfois tragiques. Des régimes totalitaires, fasciste et nazi, qui ont mené des politiques sportives ambitieuses et discriminantes, notamment à l’égard des Juifs, pour façonner leur « homme nouveau ». Addendum sur les J.O. de Londres (2012). Le 23 juillet 2020, le CIO (Comité international olympique) a posté un twit controversé qui "faisait partie d'une série de 30 minifilms montrant l'allumage de la flamme olympique lors de différents Jeux, à un an des prochains JO de Tokyo, reportés en juillet 2021. Les 29 juillet 2020 à 15 h 30, 31 juillet à 14 h 35, 3 août à 1 h 48, 4 août 2020 à 7 h 21Toute l'Histoire diffusera "1936, les Jeux de Berlin" (The Nazi Games - Berlin, 1936. 2016, 54 min) de Christoph Weber.


Grande, élancée, cette athlète brune se prépare à lancer son disque en 1937. Elle est photographiée non par Leni Riefenstahl, mais par Liselotte Grschebina. Celle-ci est née en 1908 à Karlsruhe. Elle fuit le nazisme en 1934 et émigre en Palestine mandataire. Elle s’installe à Tel-Aviv et meurt en 1994 à Petah Tikva.

Du sport, cette exposition Le sport européen à l’épreuve du nazisme. Des J.O. de Berlin aux J.O. de Londres (1936-1948) au Mémorial de la Shoah, puis au  Tribunal de Grande Instance de Poitiers et au Centre d'études et musée Edmond Michelet, a souligné l’emprise sur les peuples, la politisation et la médiatisation. Elle a évoqué peu l’Union soviétique – le club Dynamo est soutenu par le ministère de l’Intérieur, plus particulièrement par la police secrète - ou le Japon.

Elle se déployait dans deux salles.

Dans le premier espace, ont été présentées des histoires parallèles sous le thème Corps et sport entre démocraties et totalitarismes et en deux allées : celle de gauche évoque la destinée tragique du sport (1925-1948) - l’Italie fasciste : le sport sous la devise « croire, obéir, combattre », Le sport allemand aryanisé, Sport et monde Juif en Europe, entre émancipation et exclusion, « Travail, famille, patrie… et sport » dans la France de Vichy, Le sport dans les camps d’internement, « Sport » dans les ghettos et dans l’univers concentrationnaire et Résister dans le sport et par le sport - et celle de droite le mur sportif, d’une olympiade à l’autre : les Jeux du Reich : propagande, boycott, performances, les contres-jeux ouvriers et l’olympiade populaire de Barcelone, les Maccabiades, « premiers Jeux Olympiques Juifs », adhésion sportive et engagement politique, l’olympiade sacrifiée de 1940 et Londres 1948 : des Jeux de sortie de guerre.

La seconde salle a été dédiée à des portraits de sportifs de sept disciplines : gymnastique - Alfred Flatow et Gustav Felix Flatow -, escrime, sports de combat - boxeur Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945), champion de France des poids mouches puis champion du monde dans cette catégorie en 1931, abattu lors d'une marche de la mort -, sports aquatiques - Alfred Nakache et les nageuses du club Juif viennois Hakoah -, athlétisme, football - Matthias Sindelar - et sports de raquette - joueurs de tennis Daniel Prenn et Gottfried von Cramm.

Le 6 avril 1896, a eu lieu la première édition des Jeux olympiques de l’ère moderne.

Le corps au service des régimes totalitaires
Les régimes aspirent à modeler les corps pour impressionner les opinions publiques et soumettre le sport à leur idéologie.

Comme l’écrit l’historien George Mosse dans L'Image de l'homme. L'invention de la virilité moderne : « Le fascisme et le national-socialisme ont démontré les effrayantes possibilités de la virilité moderne, une fois celle-ci réduite à ses fonctions guerrières. Cela aurait pu ne pas se produire. On peut imaginer un idéal masculin qui eût été poussé du côté du fair-play et des vertus chevaleresques ».

Les régimes autoritaires et totalitaires ont mis en œuvre des politiques sportives ambitieuses.

Les régimes totalitaires ont instrumentalisé l’école, l’armée et les loisirs afin de façonner le corps de « l’homme nouveau » et influer sur son esprit. Ils ont aussi recouru à l’éducation physique et au sport envisagés comme « un moyen d’améliorer la « race » et de préparer la guerre. D’où l’intérêt plus marqué pour la natation et l’athlétisme qui assouplissent les musculatures et sculptent les corps, pour le rugby et la boxe qui trempent les caractères, pour les sports de vitesse comme l’automobile et l’aviation qui donnent le goût du risque. D’où la méfiance vis-à-vis du football : un sport-spectacle qui profite à des joueurs professionnels et qui rend incontrôlables les foules de passionnés ».

Les bases de la politique sportive des régimes fasciste italien et nazi allemand, de « leurs imitateurs vichyste et franquiste, mais aussi de l’URSS » ? La « prise de contrôle et l’épuration des fédérations sportives et de leurs clubs, l’encadrement sportif des masses et le rayonnement à l’étranger des champions et des équipes nationales constituent ». Dans sa dimension sportive, un corps soumis étroitement à l’État et exhibé dans le stade, « lieu phare des manifestations sportives », espace public de « cristallisation des pratiques et des idéologies totalitaires ».

Le sport était à la fois un mode de formation de « l’homme nouveau », un instrument du combat idéologique immiscé jusque dans les stades et de mobilisation des masses, et un lieu méconnu de la persécution des Juifs.

L’Italie fasciste : Le sport sous la devise « Croire, obéir, combattre »
Fondateur du Parti national fasciste (PNF), Benito Mussolini arrive au pouvoir en octobre 1922. Sous sa férule, l’Italie engage « une politique de développement sportif de masse qui encadre l’activité physique sous l’autorité de l’État ».

En « reprenant l’idée de la fonction militaire de la gymnastique, déjà largement répandue en Europe au début du XXe siècle, le fascisme utilise le sport comme un moyen de forger et d’embrigader les masses et surtout la jeunesse italienne. Mussolini veut cette dernière dynamique, forte et fidèle à son chef, selon sa devise « Croire, obéir, combattre » qui illustre le caractère violent du régime ».

Elément central de l’investissement de l’Etat dans l’activité sportive et illustration de l’idéologie fasciste : la construction des infrastructures sportives. « Ainsi, l’inauguration des stades, toujours le 28 octobre, jour anniversaire de la marche sur Rome (1922), devient l’occasion d’organiser des fêtes fascistes et de mettre en scène le mythe de « l’homme nouveau » italien ».

Bénéficiant d’une propagande dense, les victoires sportives sont instrumentalisées en succès politiques : à l’étranger, elles glorifient le régime ; en Italie, elles visent à renforcer « la cohésion sociale autour d’une conscience nationale et de transformer les sportifs en héros civils ». Ainsi, Champion du monde des poids lourds en 1933, Primo Carnera « devient le symbole vivant de la force du régime. Il pose devant la presse internationale en uniforme fasciste en faisant le salut romain ».

La « volonté uniformisatrice », totalitaire du régime « se traduit par une politique de fascisation qui embrasse tous les domaines de la société », dont les milieux sportifs. Le régime fasciste italien, totalitaire, encadre l’activité physique des jeunes par un système d’organisation pyramidale qui débute « dès l’âge de huit ans et la pratique obligatoire de la gymnastique se poursuit à l’âge adulte ».

Vers « le milieu des années 1930, le régime fasciste s’engage progressivement sur la voie du racisme et de l’antisémitisme, un processus d’épuration des milieux sportifs se met brutalement en place ». Des fédérations et associations sportives tel le Club Alpino Italiano, et les clubs d’échecs et du tennis édictent un règlement « aryen ». Adoptée en 1938, cette législation antisémite exclut des Juifs de la société italienne, dont les activités sportives.

Ainsi, le boxeur Primo Lampronti est déchu de son titre et contraint de mettre un terme à sa carrière. L’entraîneur hongrois Arpad Weisz qui, dans les années 1930, « avait hissé les équipes Inter de Milan et Bologne au sommet du championnat de football, doit quitter l’Italie et chercher refuge aux Pays-Bas d’où il est déporté en 1942 à Auschwitz ».

Malgré tous ses efforts et sa propagande en faveur d’un sport spectacle, le fascisme italien ne parvient pas à créer « un homme nouveau » par sa politique sportive.

Le sport allemand aryanisé
« Le jeune Allemand doit être mince et élancé, agile comme un lévrier, résistant comme le cuir et dur comme l'acier de Krupp ». Telle est la description d’Adolf Hitler.

Ce qui suppose un corps sculpté par une discipline sportive spéciale, d’airain.

Dès 1933, les nazis « ont non seulement mis en œuvre la nazification de la culture physique et des organisations sportives, mais également utilisé le sport à des fins racialistes ».

De manière plus extrémiste qu’en Italie, le sport allemand est donc « épuré » et dirigé le chef SA de Dresde, Hans von Tschammer und Osten. Celui-ci devient Reichssportführer en mai 1933. Il déclare que « l'âge de l'individualisme sportif a pris fin » et que le sport est désormais « une obligation » pour tout Allemand. Le sport est également « intégré dans la vie collective de la jeunesse à raison de 10 heures hebdomadaires d'éducation physique pour « contrebalancer une éducation scolaire » estimée « uniquement intellectuelle ». Enfin, jeunes filles et femmes sont aussi astreintes à des activités physiques afin qu’elles « offrent à l'État et au peuple (Volk) des enfants en pleine santé ».

De plus, les « fédérations sportives ouvrières sont interdites, les clubs chrétiens sommés d'abandonner toute orientation religieuse, et les Juifs exclus des clubs et des championnats allemands ».

En théorie, les Juifs sont autorisés à s'inscrire soit dans les clubs sionistes Maccabi car ils prônent l'émigration, soit dans les sociétés Schild des anciens combattants Juifs visant à « propager le sentiment patriotique allemand dans les jeunesses Juives ».

En réalité, ces deux mouvements affrontent de nombreux obstacles, en particulier pour obtenir des terrains de jeux spécifiquement juifs, jusqu'à leur interdiction définitive après la Nuit de cristal en novembre 1938. L'antisémitisme d’État s’applique aux terrains publics de sport, aux piscines, aux lacs et rivières utilisés pour nager... Les Juifs « n'ont même plus le droit de monter à cheval, au motif qu’un cheval allemand ne saurait être en contact avec un Juif ».

Sont aussi persécutés les sportifs tziganes sont également persécutés. Ainsi, « le boxeur Sinti, Johann Wihlelm Trollmann, champion d’Allemagne en 1933 grâce à son fameux jeu de jambes, se voit-il retirer son titre par les nazis ».

Judaïsme, sionisme et sport
Depuis  « la plus haute Antiquité, la force et la masculinité juives apparaissent de manière ambivalente », écrit Patrick Clastres dans le passionnant catalogue de l’exposition. Et de citer les personnages de Samson et de Salomon.

Cette tradition de la force s’est illustrée dans des sports – le boxeur britannique David Mendoza (1764-1836), le judoka Moshe Feldendkrais dans les années 1930 -, les arts du cirque – le trapéziste américain d’origine hongroise Ehrich Weiss (1874-1926) devient le célèbre prestidigitateur Houdini -, l’haltérophilie, etc. Les combats de lutteurs professionnels, parfois parlant le yéniche (mélange d’allemand, d’hébreu, de yiddish et de romani) passionnent des rabbins et des élèves des écoles talmudiques d’Europe centrale et orientale.

L’émancipation des Juifs européens s’accompagne de la pratique des sports, notamment de la gymnastique, notamment en Allemagne.

« Nous devons aspirer à créer de nouveau un « judaïsme du muscle, nous devons devenir de nouveau des hommes aux torses saillants, avec des corps d’athlète et au regard hardi et nous devons élever une jeunesse agile, souple et musclée qui doit se développer à l’image de nos ancêtres, les Hasmonéens, les Maccabées et Bar Kokhba. Elle doit parfaitement être à la hauteur des combats héroïques de toutes les nations », écrit Max Nordau (1849-1923), né Simon Miksa Südfeld, dans son appel lors du deuxième Congrès sioniste à Bâle, en 1898.

En 1913, des clubs d’Europe centrale prennent le nom de Maccabi (« marteau » en hébreu), d’après le nom de Macchabée, qui a fondé la dynastie hasmonéenne. Certains imposent la langue hébraïque dans les stades.

Au tournant et au début du XXe siècle, dans les rangs sionistes, bundistes et communistes, dans les communautés Juives d’Europe - mouvements sportifs juifs ouvriers dans la Pologne de l’entre-deux guerres (Stern, Morgnshtern) - et du pourtour méditerranéen, de nombreux clubs sportifs sont créés – club Bar Kochba à Berlin (1898) qui ouvre dès 1900 une section féminine, club néerlandais Attila - et sont des espaces de sociabilité.

Lors des premières dynasties (alyoth), « les nouvelles cultures corporelles s’introduisent en Palestine ottomane », sont diffusées dans les lycées et clubs à Rishon le Tsion – le club se transforme en Maccabi de Tel-Aviv en 1912 - ou Bar Giora dès 1906. La fédération des clubs Maccabi en Palestine mandataire préfigure la structure sportive du futur Etat d’Israël.

Lors du XIIe congrès sioniste à Karlovy Vary (Carlsbad) en Tchécoslovaquie (1921), l’Union juive des clubs de gymnastique (UJCG), fondée en 1903, se mue en Union mondiale du Maccabi (UMM) pour regrouper les clubs d’Amérique, d’Afrique du nord et de Palestine mandataire, et privilégier les sports sur la gymnastique. En 1937, ces Maccabi regroupaient environ 200 000 membres de 27 pays, dont 30 000 de 250 clubs en Pologne.

Dès 1926, est fondée à Tel-Aviv, une fédération sportive sioniste et socialiste appelée Ha-Poel (ouvrier en hébreu) placée sous le contrôle du syndicat de travailleurs Histadrut. Cette fédération s’implante en 1932 en Lituanie et en Lettonie, en 1935 en Pologne…

Une troisième organisation sportive sioniste est liée au Bétar.

Aux Etats-Unis, jusqu'au XXe siècle, les Juifs sont exclus de quartiers aisés, d’hôtels, de stades, de gymnases, etc. Dans les années 1920, les jeunes Juifs partagent les convictions de leurs concitoyens sur les valeurs véhiculées par le sport. Même champions, ces sportifs Juifs américains sont visés par des stéréotypes antisémites.

Deux associations sportives juives marquent l’histoire du sport : le Morgnshtern et l’Hakoah. Le club omnisports Hakoah de Vienne (« la force » en hébreu) est fondé en réaction à l’interdiction faite aux athlètes Juifs d’intégrer les clubs autrichiens et gagnent nombre de compétitions européennes. Ses membres arborent l’étoile de David sur leur maillot.

Le sport-roi pour les jeunes Juifs : le football, dans lequel s’illustre l’Hakoah dans les années 1920 (victoire sur le West Ham United, équipe réserve, en 1923).

Quant aux femmes, elles sont attirées par deux modèles dominant dans cette première moitié du XXe siècle : celui vantant les mérites de la santé par la culture physique afin de renforcer la capacité à enfanter, ou celui de « la sportive ».

Après le refus du CIO (Comité international olympique) de reconnaître l’UMM, Yosef Yekutieli suggère en 1929 au président du Fonds national juif de créer des « Jeux olympiques Juifs » pour le 1800e anniversaire de la révolte de Bar Kokhba (132-135 de l’ère vulgaire) contre l'empire romain. Le Haut commissaire britannique en Palestine Sir Arthur Wauchope conditionne son accord à la participation d’athlètes arabes et des sportifs du mandat britannique. Du 28 mars au 6 avril 1932, les premières « Olympiades Juives » ou Maccabiades se déroulent dans le stade de 20 000 places édifié spécialement près du fleuve Yarkon, à Tel Aviv, ville de 50 000 habitants. Défilent 390 athlètes représentant 18 pays et 1 500 gymnastes. En nombre de médailles, la Pologne devance l’Autriche et les Etats-Unis.

Les IIes Maccabiades (1935) attirent 1 350 sportifs de 28 pays. Malgré les restrictions britanniques à l’aliyah (Livres blancs en 1922 et 1930), des athlètes s’installent en Eretz Israël.

Des Maccabiades d’hiver ont lieu à Zakopane (Pologne) en 1933 et à Banska Bystrica (Tchécoslovaquie) en 1936.

Les Maccabiades prévues en 1938 sont annulées en raison des persécutions contre les Juifs en Europe et des troubles en Palestine mandataire.

Elles réapparaissent en 1950 avec 800 athlètes de 19 pays, en présence du président Chaïm Weizmann et de David Ben Gourion.

La quatrième édition a lieu en 1953, puis les Maccabiades auront lieu dans l’année suivant les Jeux olympiques.

Les Jeux du Reich, les « Jeux d’Hitler » (1936)
En avril 1931, le CIO  attribue à Berlin les XIe Jeux Olympiques d’été.

Ces Jeux auraient pu ne pas se dérouler à Berlin car Hitler méprisait « la croyance pathétique qui attribue au sport un rôle dans la réconciliation des peuples, dans la paix mondiale, dans l'union des Nations, et dans la solidarité internationale ».

Le Führer est persuadé de leur importance par Goebbels qui lui fait miroiter « le potentiel de propagande » de cette fête quadriennale de la jeunesse sportive du monde.

Pour ces Jeux, le ministère nazi de la Propagande produit à destination du monde entier cartes postales, badges, bulletins d'information publiés en 14 langues européennes, 200 000 posters traduits en 19 langues (dont un millier en japonais) et quatre millions de brochures diffusées par la Compagnie allemande de chemin de fer.

L’Allemagne nazie entreprend des travaux importants pour prouver la « puissance technologique et industrielle allemande : un stade de 100 000 places et des équipements extérieurs pouvant accueillir 250 000 spectateurs, une tour géante équipée d'une cloche olympique en bronze, deux nouvelles stations de métro, une voie triomphale pour le défilé motorisé du Führer, un village olympique ultramoderne pour héberger les 4 400 sportifs et les 360 sportives sélectionnés ». Les dirigeants des Jeunesses nazies usent de tous les moyens pour ramener des médailles comme, par exemple, « l’obligation faite à l’hermaphrodite Herman Ratjen de concourir chez les femmes ».

Les Nazis refusent « aux Noirs esclaves, aux Nègres, de disputer la palme de la victoire aux hommes libres » ; ils s’opposent aussi à la sélection de Juifs dans leurs équipes nationales. Sous la pression internationale, ils autorisent finalement les athlètes juifs allemands à s’entrainer pour les épreuves qualificatives, mais « ils ne leur offrent que des conditions d'entraînement misérables ».

Aux États-Unis, malgré un appel à un boycott des Jeux, l’AAU (Amateur Athletic Union) donne son accord en décembre 1935, par quatre voix de majorité, à la participation des athlètes américains.

Le mouvement sportif européen s’est relativement peu mobilisé pour s’opposer aux Jeux de Berlin.

L’opposition la plus énergique provient de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA), Comité mondial de la jeunesse et les deux Internationales sportives ouvrières, socialiste et communiste.

Des manifestations sont organisées à Amsterdam, à Prague, au Danemark, en Norvège, à l’initiative d’émigrés allemands, d’artistes, de militants de gauche, de défenseurs des droits de l’homme. Le « mouvement de boycott connaît finalement son apogée à Paris avec l’organisation, par les communistes français, de la conférence internationale pour le respect de l’Idée olympique (6 et 7 juin 1936) ».

Les Jeux Olympiques de Berlin (1936) « constituent le plus grand événement médiatique des années 1930, et la plus grande démonstration de force nazie ».

Le 1er août 1936, alors que les croix gammées se mêlent aux anneaux olympiques, plus de 100 000 spectateurs emplissent le stade olympique de Berlin. Ils chantent « Deutschland über alles » et « Horst Wessel Lied » à l’adresse des 53 nations représentées par 4 500 athlètes et officiels. Ils se réjouissent quand la délégation française se présente bras tendus devant la tribune d’honneur : ils croient que le salut olympique est le salut nazi. Bientôt « s’avance un jeune « aryen », le champion d’Allemagne du 1 500 m, qui embrase la vasque avec une flamme allumée pour la première fois à Olympie » (Patrick Clastres).

Quinze jours plus tard, avec 89 médailles dont 33 en or, et de nombreuses places d'honneur, les sportifs allemands montent sur la première place du podium pour le plus grand plaisir des dignitaires nazis présents dans les tribunes. Vingt-trois des médailles d’or du IIIe Reich concernent « des disciplines qui relèvent des cultures pré-sportives (équitation militaire, haltérophilie gymnastique) ou d’épreuves athlétiques où prime la force (poids, marteau, javelot) ». Le IIIe Reich a atteint le firmament olympique.

Pourtant invaincus depuis 1896, les Américains occupent la deuxième marche du podium (56 médailles dont 24 en or).

Les Hongrois se hissent au troisième rang grâce à leurs escrimeurs (16 médailles dont 10 en or).

Sauf quelques exceptions telle Gisela Mauermayer, les « Aryens » ont « subi la loi des Afro-américains en athlétisme. Sans oublier celui dont les victoires dépassent la seule histoire du sport : James « Jesse » Owens quadruple médaillé d'or (100 m en 10’’3, 200 m en 20’’7, relais 4 x 100 m en 39’’8, saut en longueur avec 8,06 m) ».

L'exposition aurait gagné à évoquer la Corée et le Japon impérial. Le 9 juillet 2018 à 0 h 50, Histoire diffusa The Rundocumentaire réalisé par Friedemann Hottenbacher, produit par Werwiewas Medienproduktion (2016). "Allemagne, été 1936. Tous les regards sont tournés vers Berlin où l’Allemagne nazie accueille les Jeux Olympiques les plus politisés de tous les temps. Un autre drame politique - qui passe quasiment inaperçu à ce moment-là - se joue également à Berlin : celui de Son Ki-chong, athlète coréen qui a remporté la médaille d’or au marathon. Contraint de courir pour l’équipe japonaise, sa course est devenue le symbole de l’oppression et de la révolte. Ce documentaire inédit nous relate son histoire et, à travers elle, un chapitre de l’histoire du 20e siècle".

« Olympia, esthétique du corps masculin et hymne à la propagande nazie »
« Des statues d’athlètes antiques qui prennent vie, un homme noir au corps souple et musclé qui s’élance pour un 100 mètres, des compétiteurs allemands qui s’exercent nus dans la campagne germanique dans l’attente de l’ouverture des Jeux. Religion de l’athlète, record chronométré, « supériorité » de la race aryenne. Passé de l’agonistique grecque, présent de l’athlétisme anglo-saxon, avenir de la culture physique allemande. Telle est la démonstration produite par Leni Riefenstahl avec Olympia, projeté en avant-première le 20 avril 1937, en présence d’Hitler ».

Les compétitions olympiques à Berlin en août 1936 sont représentées « dans un cadre esthétique conçu comme un hymne à la beauté et à la force aryennes ».

Bénéficiant d’importants moyens financiers alloués par Goebbels, Leni Riefenstahl, jeune danseuse et actrice devenue cinéaste, a pu réaliser une œuvre filmée d'une très grande modernité.

Des « rails de travelling le long de la piste du 100 m, une caméra-catapulte pour les épreuves de saut, des caméras en mouvement sur l'eau et sous l’eau, des lentilles et des focales jamais expérimentées, la possibilité de ralenti, le recours fréquent à la contre-plongée pour donner une stature majestueuse aux athlètes »… Ces innovations sont utilisées dans les 400 000 m de bobines et 200 minutes du film. La « plastique des corps en mouvement envahit l’écran ».

En 1936, « dans l’univers olympique, les images de propagande de Leni Riefenstahl, empreintes de références à l’antiquité ».


L’Olympiade populaire de Barcelone et les Contre-Jeux ouvriers (1936)
En 1936, devait se tenir « l’Olympiade populaire, semaine du sport et du folklore » à Barcelone (Espagne), avec des épreuves inédites (pelote basque, échecs, tennis de table) et des sportifs représentant des Etats non constitués : Algérie, Palestine, Juifs émigrés, Catalogne, Maroc espagnol Maroc français, Euskadi.


Des menaces ont visé les sportifs Juifs.


Le déclenchement de la guerre d’Espagne annule la tenue de cette manifestation sportive.


Peu d’athlètes – Yask d’Anvers - s’engagent dans les Brigades internationales.

« Travail, famille, patrie… et sport » dans la France de Vichy
Pour des raisons politiques et esthétiques, la propagande de Vichy a accordé une attention considérable au sport dont il a combattu le professionnalisme.

Né de la défaite militaire (1940), le régime de Vichy est dirigé par le maréchal Pétain, alors octogénaire, qui mène la « révolution nationale » et la collaboration avec l’occupant allemand nazi. Il trouve dans le sport un support adéquat pour « exprimer la régénération et la re-virilisation de la nation, la vitalité de la jeunesse, l’esprit de sacrifice de « l'homme nouveau » et son obéissance au chef ». Au « mousquetaire du tennis » Jean Borotra est confiée la tache « de renforcer les corps et d'embrigader les esprits ».

Par la Charte des sports du 20 décembre 1940, imitée de la Carta dello sport adoptée en Italie en 1926, le commissaire général à l’Education générale et aux Sports (CGEGS) contrôle les fédérations sportives. Il a également « l'ambition d’éduquer les masses par l'image du sport et développe une importante propagande en ayant recourt à l'affiche, à la photographie, à la radio, au documentaire ». La « propagande du CGEGS, dont l'impact doit être relativisé, prend d'autres formes comme les matchs contre des équipes allemandes et les manifestations publiques ». Une imagerie est reproduite pour les jeunes et les clubs, la presse locale, des dirigeants sportifs et des membres du gouvernement.

L'engouement pour le sport des jeunes, des adultes, ou bien encore des jeunes filles et des femmes, est bien réel, même s’il ne signifie pas un ralliement au régime de Vichy. En effet, dans cette ère marquée par les privations et les inquiétudes, le sport a pu servir de dérivatif.

Le régime de Vichy privilégie les sports de base ou « purs », tels l'athlétisme et la natation, et les sports violents comme le rugby à XV et la boxe.

Avec le retour de Pierre Laval, chef du gouvernement dès avril 1942, Borotra est écarté de sa fonction, puis déporté par les autorités allemandes pour « acharnement patriotique » et Joseph Pascot , ancien officier de l'artillerie coloniale et joueur de rugby à XV, directeur des sports dans le cabinet Borotra, est promu commissaire général aux sports.


Pascot se démarque de Borotra « par son culte de la personnalité, par un autoritarisme accru, et surtout par sa complicité passive avec l’occupant, notamment dans les persécutions antisémites. Les services de « Jep » Pascot vérifient les conditions d'application de l'ordonnance allemande du 8 juillet 1942 qui interdit aux Juifs « l'accès à toutes manifestations sportives, soit comme participants, soit comme spectateurs, de même qu'aux plages et aux piscines ». L’application de la législation antisémite par le CGEGS et certaines fédérations, telle la Fédération française de pelote Basque, oblige les sportifs à déclarer sur l’honneur qu’ils respectent les dispositions de la loi du 2 juin 1941 (elle remplace la loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs).

Les échanges entre le CGEGS, le Commissariat aux questions juives et l’UGIF (Union générale des israélites de France) montrent les formes variées d’exclusion des Juifs des activités sportives. L’étau se resserre sur les sportifs Juifs et communistes. Les membres de la FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail), association sportive d'éducation populaire, sont poursuivis, et son secrétaire général, Auguste Delaune est interpellé, interné, remis à la Gestapo et torturé à mort. Les champions Alfred « Artem » Nakache, nageur, et Victor « Young » Perez, (1911-1945) boxeur, sont déportés à Auschwitz.

En 1940, le régime de Vichy veut « redresser » moralement et physiquement la jeunesse française. Mission est confiée à un organisme nouveau, le Commissariat général à l’éducation générale et aux sports qui « introduit l’autoritarisme vichyste dans un espace social théoriquement neutre ».

« Sport » dans les ghettos et dans l’univers concentrationnaire nazi
Dans les camps d'internement, dont celui de Pithiviers (France), certains pratiquent des activités sportives.

De pratique autorisée dans les premiers camps de concentration et les ghettos, le sport est transformé dans son essence par les Nazis pour devenir un supplice dans les centres de mise à mort. En effet, « dans la phraséologie nazie, le terme de « sport » a pu recouvrir différentes significations mortifères comme chasse aux Juifs sans défense, humiliation physique, ou mise à mort ».

Dans la « première période des camps de concentration de Dachau, Buchenwald, ou Poniatowa, les déportés politiques rejoints par les prisonniers de guerre ont pu pratiquer le sport, comme d’autres activités (théâtre, musique, conférences) ».

Dans les ghettos – Lodz, Varsovie -, les populations organisent des séances de gymnastique pour garder des « repères de normalité et de liberté ». Pour les habitants Juifs des ghettos, les « exercices physiques peuvent aussi être transformés par les persécuteurs en brimades et humiliations : séances de gymnastique au sol dans les rues boueuses de Varsovie, flexions des genoux avec les bras tendus en avant jusqu’à épuisement à Thessalonique, ou bien encore courses de chevaux humains sous les huées à Minsk ». Le « processus nazi de déshumanisation brouille les frontières entre la vie et la mort ». Sur une partie du cimetière Juif de Lublin, des Juifs du ghetto de cette ville polonaise sont contraints de construire le terrain de sport et le complexe nautique de la SS.

À Terezín (Theresienstadt), « des simulacres de courses sont imposées aux prisonniers pour tester leur aptitude au travail forcé : leur performance déterminait leur survie. Survivre si, et seulement, si on est vainqueur à la course ». Dans ce camp, est aussi autorisé un club de football. Le documentaire ou "documenteur" Le Führer offre une ville aux Juifs (Theresienstadt, a Jewish Settlement) accorde une large place à ce match. L'écrivain Arnošt Lustig a été alors gardien de but.

Dans les centres de mise à mort, le sport se présente sous des formes extrêmes comme ces quelques matchs de football attestés entre SS et Totenjüden à Belzec ou bien entre SS et Sonderkommandos à Auschwitz, ou ces matches de boxe auxquels a participé notamment Salomo Arouch (1923-2009), né à Thessalonique, déporté Juif grec à Auschwitz. Les champions Juifs, lorsqu’ils sont reconnus, sont très souvent humiliés et victimes de tortures « sportives ».

Résister dans et par le sport
Des résistants comme Marcel Rayman ou Rino Della Negra ont un passé sportif.

Les motifs de la résistance ? Le « sursaut patriotique, le niveau de conscience politique, le désir de vengeance, l’inconscience du danger souvent propre à la jeunesse, l’effet d’entraînement qu’impliquent les liens de camaraderie et de solidarité ».

Parmi « les héros français du sport » dont les biographies sont publiées par Bernard Busson en 1947, les « athlètes qui ont combattu sous l’uniforme en 1939-40 et en 1944-45 sont plus nombreux que les sportifs devenus combattants de l’ombre ».

En Allemagne, quelques athlètes tels Werner Seelenbinder et Albert Richter ont résisté au régime nazi, démontrant « une opposition à l’embrigadement et l’idéologie officiels ». Pour avoir perdu et sympathisé avec Jesse Owens lors des J.O. de Berlin (1936), le sauteur en longueur Carl Ludwig « Luz » Long est affecté sur le front italien où il meurt en 1943 lors de la bataille de San Pietro.

Les activités sportives, lorsqu’elles sont autorisées, ont pu servir de couverture à des formes d’organisation résistante. Ainsi, le préfet Bousquet dissout des clubs de ping-pong parisiens au motif qu’ils dissimulent d’anciennes cellules communistes. La section socialiste de Toulouse, qui refuse de se rallier au nouveau conseil municipal, se reconstitue sous la forme d’une association sportive. À Orléans, les dirigeants locaux de la résistance s’activent au sein des clubs dans lesquels ils étaient déjà actifs avant-guerre. Les « déplacements sportifs peuvent également couvrir des activités de résistance et les foules des stades servir de refuge aux combattants ». Créé en 1941 par Robert Mension et Auguste Delaune, Sport Libre est le seul mouvement sportif clandestin français. Il illustre « la participation du sport ouvrier aux combats de la Résistance et, plus précisément, un prolongement dans le stade de l’action résistante communiste. Tandis qu’Auguste Delaune est arrêté par la police de Vichy et torturé à mort en 1943, son camarade Robert Mension devient l’un des principaux dirigeants des jeunesses communistes ».

Le sport, en particulier « sous sa forme de culture physique, est un pourvoyeur d’énergie et un reconstituant psychique. Les maquisards ont pu l’utiliser, par exemple, pour se maintenir en forme et se préparer au combat. Après la dissolution par Pierre Laval de l’École des cadres d’Uriage créée par le régime de Vichy pour former l’élite française, l’animateur Joffre Dumazedier entre dans la clandestinité et développe sa pédagogie du sport auprès des militants ajistes de la région Rhône-Alpes ».

Ingénieur et professeur d'éducation physique, le résistant Georges Loinger utilise ses activités physiques et sportives, et de scoutisme, pour éduquer et sauver des enfants Juifs en les faisant passer en Suisse.

Le sport, comme défi dans les situations les plus dramatiques ? Le champion de natation français Alfred Nakache et le jeune Noah Klieger nagent dans une citerne d’Auschwitz à l’insu de leurs bourreaux. Pour « se prouver qu’ils n’ont pas été privés de toute humanité, et aussi pour redonner courage à leurs compagnons d’infortune ».

Sport, régimes totalitaires ou autoritaires et cinéma
Ces relations complexes entre sport et régimes totalitaires ont inspiré de nombreux films, dont Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl (Allemagne, documentaire, 1936), Le boxeur et la mort de Peter Solan (Tchécoslovaquie, 1963) et L’Enclos d’Armand Gatti, ancien déporté au camp de Lindemann (France, Yougoslavie, 1961) - dans ces deux films, l’action se déroule dans un camp de concentration -, Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz de Christian Meunier (France, documentaire, 2001), Albert Richter, le champion qui a dit non de Michel Viotte (France, documentaire, 2005), Watermarks de Yaron Zilberman (Israël, France, Etats-Unis, documentaire, 2006) sur l’Hakoah.

Londres 1948, des Jeux de sortie de guerre
Malgré la paix et la liberté, l’après-guerre s’avère difficile et empli de défis à relever : reconstruire des économies, transformer des économies de guerre en économie de paix, relancer des sociétés et des démocraties affaiblies et rendues exsangues par la Seconde Guerre mondiale… Tout ceci rend nécessaire au préalable « la reconstitution des organismes et le ressourcement des psychismes ».

La vie quotidienne des Européens consiste à s’alimenter – les bons d’alimentation ont encore cours -, à découvrir, et pour certains oublier, les atrocités (Shoah), récupérer un état de santé anémiée par les privations. Ces priorités économiques et alimentaires basiques passent avant les activités sportives.

C’est à Londres, cité de résistance et bombardée, que le Comité international olympique (CIO), confie la tache de relancer en 1948 le cycle olympique interrompu à Berlin (1936) – les J.O. de 1940 sont annulés en raison du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Organisés « dans la bonne humeur et grâce au système D, les « jeux de l’austerity » sont présentés comme une contribution britannique au relèvement du monde ».

Un an après l’indépendance du sous-continent indien, les piètres résultats des athlètes anglais, qui ne remportent que trois médailles, symbolisent plutôt un déclin de l’Empire britannique. Grâce à l’absence des nations exclues, la France « sauve son statut de grande puissance en terminant troisième, au nombre de médailles, derrière les États-Unis et la Suède ».

Les performances réalisées lors des Jeux Olympiques de Londres (29 juillet – 14 août 1948) sont souvent inférieures à celles de 1936, car les organismes sont affaiblis. Douze années les J.O de Berlin, nombre de champions sont morts au front, en résistant ou en déportation. Certains « font toutefois figure de ressuscités » : le tireur au fusil philippin Martin Gison, arrivé quatrième à Berlin, fait prisonnier par les Japonais et obligé de participer à la marche de la mort de Bataan, le tireur au pistolet Karoly Takacs, champion du monde par équipes pour la Hongrie en 1938, médaillé d’or à Londres avec sa main gauche car il a perdu sa main droite à la suite de l'explosion d'une grenade, le nageur français Alfred Nakache, éprouvé par sa déportation à Auschwitz, est qualifié pour Londres mais sans pouvoir atteindre la finale du 200 m brasse.

Le cavalier français André Jousseaume en dressage par équipe, l’épéiste italien Edoardo Mangiarotti, le gymnaste suisse Michael Reusch, les Hongrois Jenö Brandi (polo), Jozsef Varszegi (javelot), Aladar Gerevitch (sabre) et Ilona Helek (fleuret), l'haltérophile américain John Terpak, le marathonien sud-africain Johannes Coleman... Tels sont les athlètes ayant participé voire obtenu des médailles aux Jeux Olympiques de 1936 et de 1948.

Ces Jeux de Londres de l’année 1948 symbolisent le monde libre et la résistance au nazisme.
Après le Mémorial de la Shoah, la Médiathèque José-Cabanis et le Centre Edmond Fleg de Marseille et le Museo Diffuso della Resistenza, Deportazione, Guerra, Diritti e della Libertà à Turin (Italie), le Tribunal de Grande Instance de Poitiers présente cette exposition.



Itinéraires biographiques

Gretel Bergmann
Athlète Juive allemande, Gretel Bergmann a été championne internationale de saut en hauteur.

Expulsée de son club d’athlétisme en 1933, elle se réfugie au Royaume-Uni où elle s’illustre comme une championne nationale.

En septembre 1935, la fédération sportive allemande d’athlétisme l’invite à intégrer l’équipe olympique allemande qui s’entraine pour les Jeux Olympiques de Berlin (1936). Le régime nazi tente ainsi d’apaiser les mouvements de contestation exhortant au boycott de ces Jeux et de redorer l’image de l’Allemagne en la présentant comme une nation pacifique ne discriminant pas les Juifs. A Berlin, Gretel Bergmann s’entraîne avec l’équipe allemande.

Le 30 juin 1936, un mois avant les Jeux Olympiques, Gretel Bergmann saute 1,60 mètre et bat le record d’Allemagne. A la fin du stage de préparation, elle est évincée de l’équipe nationale allemande en alléguant des « performances insuffisantes ».

« Humiliée, Gretel Bergmann s’exile en 1937 aux Etats-Unis où elle poursuit sa carrière jusqu’en 1939. Après son mariage avec l’athlète Bruno Lambert, elle prendra son nom, devenant Margareth Lambert ».

Son record de 1936 ne sera reconnu par la fédération allemande d'athlétisme qu’en 2009.

Ilona Elek, Helene Mayer et Ellen Preis
« Au regard des lois nazies de Nuremberg, ce sont trois « demi-juives » (Mischlinge), qui occupent le podium olympique du fleuret féminin à Berlin en 1936 ». Médaillée d’argent, Helene Mayer effectue le salut nazi.

D'origine juive par son père, médecin réputé et patriote, Helene Mayer jouit d’une immense popularité en Allemagne depuis sa victoire aux jeux d'Amsterdam en 1928 à l'âge de 17 ans. En Californie, elle étudie le droit après les jeux de Los Angeles. Là, elle apprend en 1933 sa radiation du club d’Offenbach.

« Incarnation de la parfaite « aryenne » pour les nazis, se considérant elle-même comme Allemande, elle répond favorablement à l'invitation d’Hitler de participer aux Jeux de Berlin. Son ambition sportive et sa naïveté politique, davantage que la crainte de représailles pour sa famille, en font la caution du régime nazi et de tous les adversaires du boycott ». Elle continue sa carrière aux Etats-Unis, puis revient vivre en République fédérale d’Allemagne (RFA), Allemagnede l’ouest, après la Seconde Guerre mondiale.

Quant à ses deux rivales, elles « connaissent une longévité olympique remarquable : une nouvelle médaille d’or à Londres en 1948 et l’argent à Helsinki en 1952 pour la Hongroise Ilona Elek, le bronze à Londres et une honorable septième place à Melbourne en 1956 pour l’Autrichienne Ellen Preis ».

Noah Klieger
Né en 1926 à Strasbourg, Noah Klieger est arrêté sur dénonciation, et déporté à Auschwitz le 15 janvier 1943.

Il échappe à la sélection grâce au champion du monde des poids mouche Victor « Young » Perez qui lui suggère de se présenter comme un boxeur. Il entre dans l’équipe de boxe d’Auschwitz- III (Buna-Monovitz) créée par le commandant Schwartz. Les combats se déroulent le dimanche d’octobre 1943 à mai 1944.

Après 1945, ce journaliste embarque sur l’Exodus, fait son aliyah, et combat pour l’indépendance du pays.

Il écrit pour Yediot Aharonot et L’Equipe.

Noah Klieger, "survivant d’Auschwitz, membre de l’équipage de l’Exodus, journaliste israélienémérite, journaliste de L'Equipe et du quotidien israélien Yédioth Aharonot, sera présent les 9 et 12 octobre 2014 aux Rendez-vous de l'Histoire de Blois dans le cadre de la Carte blanche aux éditions Elkana - "Noah Klieger, le rebelle survivant d’Auschwitz à l’ExodusSe battre, affirmer son refus de la déshumanisation nazie ou bien du colonialisme britannique, et rester cependant un humaniste dans l’âme, tels sont les messages du témoignage de Noah Klieger, témoin exceptionnel tant de la planète Auschwitz que de l’héroïsme des passagers du bateau Exodus" -, et le 11 octobre 2014 au repas shabbatique de Dorvador à Paris (75020).


Dans le cadre du festival Cinétov (28 juin-2 juillet 2017), le nonagénaire Noah Klieger, survivant d’Auschwitz, présentera le 2 juillet 2017, au cinéma Etoile Lilas (XXe), « Boxer pour survivre », documentaire d'Uri Borreda (2016)


Le 19 novembre 2017 à 17 h, dans le cadre du Mois du film documentaire, le Mémorial de la Shoah proposa « Boxer pour survivre » d’Uri Borreda (Israël, documentaire, 60 mn, Shemi Shoenfeld Production, 2016). Séance en présence de Noah Klieger, dernier survivant de l’équipe des boxeurs d’Auschwitz, et animée par Benoît Heimermann, journaliste. « Dans ce documentaire illustré par des images d’archives, Noah Klieger revient pour la première fois sur les lieux qui ont marqué sa vie d’adolescent juif français de 1940 à 1947. Déporté à Auschwitz, alors qu’il n’a que 16 ans, il se déclare boxeur, ce qui lui sauvera la vie. Noah Klieger est un exemple de courage, d’optimisme et de résilience ».  


Georges Loinger
Ingénieur et professeur d'éducation physique, le résistant Georges Loinger utilise ses activités physiques et sportives, et de scoutisme, pour influer positivement sur le moral des enfants Juifs accueillis avant guerre et ceux réfugiés dans les quatorze « maisons » de zone non-occupée, et fait passer des enfants Juifs en Suisse, notamment via un terrain de sport d’Annemasse près de la frontière.

Le sport sert alors à éduquer – « programmes sportifs et compétitions comme vecteur d’épanouissement personnel et collectif » - et à sauver.

A la fin de la guerre, Georges Loinger crée le service de l’éducation physique et l’association Sport et Joie, et participe à l’aliyah clandestine vers la Palestine mandataire.

Alfred Nakache
Né à Constantine, Alfred Nakache devient, dans les années 1930, aux côtés de Jean Taris, une « figure emblématique de la natation française » en multipliant les exploits sportifs.

Surnommé « Artem », il « s’illustre en brasse papillon et enchaîne titres, médailles et « Unes » de la presse. A plusieurs reprises champion de France, il poursuit cette ascension sportive jusqu’à l’été 1942.

Le régime du Maréchal Pétain, tout en adoptant une législation antisémite qui fait des Juifs de France des citoyens de seconde zone, autorise Alfred Nakache à nager pour défendre les couleurs nationales ».

Mais « le paradoxe ne dure pas : le champion est la cible des attaques des journaux antisémites tandis que le Commissariat à l’Education générale et aux Sports lui interdit de participer aux championnats de France en 1943 ».

Après l’échec d’une tentative de fuite via l’Espagne, Alfred Nakache est arrêté en 1943, et déporté à Auschwitz en janvier 1944 avec sa femme et leur fille. Celles-ci sont assassinées dès leur arrivée.

Alfred Nakache est affecté au camp d’Auschwitz III-Monowitz. « Il nage encore. Il s’agit parfois d’actes de résistance et de dignité humaine face à l’indicible ; à d’autres reprises, dans le bassin de rétention d’eau, il est question de l’arbitraire d’un garde SS qui lui impose une pratique de la nage, instrument de soumission en allant chercher les clés et les cailloux qui lui sont lancés au fond d’une citerne d’eau croupie et glacée. L’expérience concentrationnaire vécue par Alfred Nakache est marquée du sceau de son statut de champion de natation. Elle a largement contribué à construire l’image du « nageur d’Auschwitz ».

De retour des camps, Alfred Nakache parivent à reprendre la natation, à se faire sélectionner aux Jeux Olympiques de 1948, douze ans après sa participation aux J.O. de Berlin (1936).

A l'occasion du Yom HaShoah (19 avril 2012), la mairie de Netanya a donné le nom du nageur Alfred Nakache à la salle de sports de l'école Shaï Agnon de cette ville israélienne. Puis a été inaugurée la salle de sports du lycée Sharett qui désormais porte le nom du boxeur Victor Young Perez. 

Victor Young Perez

Le boxeur Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945) et né à la Hara, quartier pauvre de Tunis, 

Il est champion de France des poids mouches,  puis champion du monde dans cette catégorie en 1931 en battant par K.O. le boxeur américain Frankie Genaro, 

Arrêté en septembre 1943, il est déporté le 7 octobre 1973 au camp d’Auschwitz. "Le directeur d'Auschwitz 3, Monowitz-Buna, passionné de boxe, avait été tellement heureux de voir arriver dans son camp un "champion du monde", qu'il avait eu l'incroyable idée de monter une écurie de boxeurs au sein du camp et d'organiser des combats le dimanche, des combats de chiens, pour distraire les SS. Young et quelques autres déportés y boxèrent pour sauver leur peau", relate Sophie Nahum dans le Huffington Post, le 25 février 2015.

Il est abattu lors de la Marche de la Mort. 

Les éditions Télémaque ont publié Young Perez, champion, d'André Nahum.

Petite-fille du biographe de ce champion, la documentariste Sophie Nahum a débuté, avec l'acteur Tomer Sisley. Laurent Preece, co-réalisateur et co-producteur, et Arnaud Mansir, chef opérateur, à un film sur Victor Young Perez. L'artiste Keren Ann a offert sa musique pour la bande-son du documentaire. Devant les refus de chaines de télévision, Sophie Nahum a fait appel au crowdfunding en invitant les Internautes à co-financer le film. Sur les 30 000 € nécessaires, près de sept mille euros ont été collectés au 27 février 2015. Le 21 avril 2015, la collecte a été terminée : 31 141 € ont été recueillis.

Albert Richter
Albert Richter est l’un des plus grands coureurs cyclistes allemands de l’entre-deux-guerres.

Malgré l’emprise des nazis, Richter demeure fidèle à son entraineur Juif, Ernst Berliner.

Il est le seul cycliste à s’opposer publiquement à l’autorité des Nazis.

Le 3 janvier 1940, Richter est retrouvé mort dans des circonstances non élucidées.

Addendum 2012 

La campagne JustOneMinute - pétition lancée par Ankie Spitzer, veuve d'Andrei Spitzer, entraineur de l'équipe israélienne d'escrime - a visé à faire respecter une minute de silence, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Londres (27 juillet-12 août 2012) à la mémoire des onze athlètes Juifs israéliens - David Mark Berger (28 ans, haltérophile), Zeev Friedman (28 ans, haltérophile), Yosef Gottfreund (40 ans, arbitre de lutte), Eliezaar Halfen (24 ans, lutteur), Yosef Romano (32 ans, haltérophile), Amitzur Shapira (40 ans, entraîneur de l'équipe d'athlétisme), Mark Slavin (18 ans, lutteur), Andre Spitzer (27 ans, arbitre d'escrime), Yakov Springer (50 ans, entraîneur de l'équipe d'haltérophilie), Kehat Schor (53 ans, entraîneur de l'équipe de tir), Moshe Weinberg (32 ans, entraîneur de l'équipe de lutte) - assassinés par les terroristes arabes palestiniens de l'organisation Septembre noir lors des Jeux Olympiques (JO) de Munich, en 1972.
Lancée à cette fin, une pétition sur Internet a recueilli  111 753 signatures.

Cette demande est refusée par les organisateurs des JO, dont Jacques Rogge, l’actuel président du Comité d’organisation des JO, et Sebastian Coe, responsable du Comité d'organisation des JO à Londres, en alléguant que les JO seraient apolitiques et qu'une minute de silence serait inappropriée lors de la cérémonie d'ouverture des JO. En fait, ces dirigeants craignent la réaction, et l'éventuel refus ou retrait des pays arabes.



En 1996, la guerre dans les Balkans a été évoquée lors de la cérémonie d'ouverture des JO. En 2002, une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001. En 2010, une minute de silence a été respectée à la mémoire d'un sportif décédé lors d'un entrainement.


La campagne JustOneMinute est soutenue par des politiciens israéliens, américains (Congrès), canadiens, italiens, français (Claude Goasguen), les gouvernements d'Israël, des Etats-Unis, d'Allemagne et d'Australie, ainsi que par des communautés Juives dans le monde.


Le 25 juillet 2012, Ilana Romano a demandé à ce que les spectateurs de la cérémonie d'ouverture des JO observent une minute de silence lorsque Jacques Rogge, qui a participé aux JO de Munich en tant que sportif, débutera son discours.


Jibril Rajoub, président du Comité olympique palestinien, a exprimé dans une lettre à Jacques Rogge son appréciation de son opposition à la demande d'une minute de silence à la mémoire des athlètes Juifs israéliens assassinés. Le 25 juillet 2012, le quotidien palestinien al-Hayat a qualifié d'"opération" cet attentat terroriste palestinien et a cité Jibril Rajoub alléguant que cette minute serait "une cause de division et diffuserait le racisme parmi les nations". 


Le 6 août 2012, une cérémonie à la mémoire des athlètes israéliens assassinés a été organisée par la communauté britannique Juive et l'ambassade d'Israël en Grande-Bretagne. Environ mille personnes y ont assisté, dont des responsables communautaires, Boris Johnson, maire de Londres, David Cameron, Premier ministre, Jacques Rogge, Sebastian Coe, président du Comité d'organisation de ces Jeux 2012. "Même après 40 ans, c'est douloureux de revivre les moments les plus douloureux du mouvement olympique",a indiqué  Jacques Rogge. "Honte à vous, parce que vous avez oublié onze membres de la famille olympique. Vous les discriminez pour la seule raison qu'ils sont Israéliens et Juifs", a déclaré Ankie Spitzer, veuve d'Andrei Spitzer, entraineur de l'équipe israélienne olympique d'escrime. Une déclaration accueillie par une standing ovation réservée aussi à Ilana Romano, veuve de l'haltérophile israélien Yosef Romano, qui a déploré que Jacques Rogge "se soit soumis au terrorisme. Votre nom sera écrit sur les pages de l'histoire comme un ancien athlète devenu le président qui a violé la charte olympique qui appelle à la fraternité, l'amitié et la paix".

Futur Mémorial
Le 4 septembre 2013, lors de la cérémonie marquant le 41e anniversaire de cet attentat terroriste palestinien, Ludwig Spaenle, ministre bavarois de l’Education et des Affaires culturelles, a annoncé l’édification d’un Mémorial  à Munich en mémoire des onze athlètes israéliens et du policier allemand tués en 1972.

Coûtant 1,7 millions d’euros, ce mémorial sera construit près du site munichois ayant accueilli les J.O. Il est l’aboutissement d’une réflexion commune dudit ministère bavarois et du ministère bavarois pour l’Education politique, des familles des victimes, du musée Juif de Munich, du consul d’Israël et du Mémorial du camp de concentration de Flossenbürg. Il sera inauguré en 2016.


Maccabiades 
Le 18 juillet 2013 au soir ont été ouverts les XIXe Maccabiades (Maccabiah) au Teddy Stadium de Jérusalem (Israël). La gymnaste américaine Juive et médaillée olympique Aly Raisman, qui s'était prononcée pour une minute de silence en mémoire aux onze sportifs israéliens assassinés lors des Jeux olympiques à Munich (alors République fédérale d'Allemagne) en 1972, a mené la parade ce soir. Du 18 au 30 juillet 2013, environ 9 000 sportifs Juifs venant de 75 pays ont participé à ces "Jeux Olympiques" Juifs. En 1997, quatre membres de la délégation d'Australie sont morts lors de l'effondrement d'un pont sur le fleuve Yarkon menant au stade de Ramat


Les 14e Maccabiades européennes se sont déroulées pour la première fois à Berlin (Allemagne), dans le Parc olympique, du 27 juillet au 5 août 2015. Et ce, 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, ainsi que 50 ans après l'établissement des relations diplomatiques entre l'Etat d'Israël et la République fédérale d'Allemagne (RFA). Plus de 2 000 sportifs Juifs venant de 36 pays participeront à 19 disciplines dans ce qui est l’événement sportif Juif le plus important en Europe. Les 13e Maccabiades européennes s'étaient déroulées en 2011 à Vienne (Autriche).


Lonah Chemtai Salpeter
Lors des Championnats européens d'athlétisme à Berlin (7-12 août 2018), Lonah Chemtai Salpeter, athlète israélienne originaire du Kenya, est devenue, le 8 août 2018, la première athlète d'Israël à remporter une médaille d'or en gagnant l'épreuve féminine des 10 000 m, soit 10 km. Et ce, dans le stade où s'étaient déroulés les J.O. d'été en 1936.


CIO 2020
Le 23 juillet 2020, le CIO (Comité international olympique) a posté un twit controversé qui "faisait partie d'une série de 30 minifilms montrant l'allumage de la flamme olympique lors de différents Jeux, à un an des prochains JO de Tokyo, reportés en juillet 2021. « Berlin 1936 a marqué le premier relais de la flamme olympique vers le chaudron. Nous avons hâte de voir le prochain au Japon », pouvait-on lire sur le tweet, suivi du hashtag #StrongerTogether." (« plus forts ensemble »)

"La légèreté du ton contrastait avec les images montrant le sprinter et sauteur en longueur noir américain Jesse Owens, quadruple champion olympique à Berlin, ainsi que l'allumage de la vasque olympique, mises en scène par la cinéaste Leni Riefenstahl, au service de la propagande nazie."


Ce twit a suscité l'indignation, notamment du Musée-mémorial d'Auschwitz-Birkenau, "rappelant que la « dictature nazie » avait utilisé les Jeux olympiques pour masquer « son caractère raciste et militariste » et « pour tromper les spectateurs étrangers avec l'image d'une Allemagne pacifique et tolérante ». Ce Musée a invité les Internautes à lire sur son site Internet son court descriptif de ces Jeux.

"Le 24 juillet 2020 après-midi, en réaction à un flot de réactions indignées, le CIO a supprimé ce tweet et a adressé ses excuses « à ceux qui se sont sentis offensés. Puis il a diffusé une série de tweets expliquant qu'il avait souhaité mettre en évidence les images montrant Owens. « Les images sélectionnées pour tous les films ont été choisies dans le but de délivrer un message d'unité et de solidarité », a également tenu à préciser le CIO dans l'un de ses tweets. « Celles concernant les Jeux Olympiques de Berlin 1936 ont été spécifiquement choisies dans ce but, PAS pour célébrer cette édition des Jeux. »



"The Nazi Games - Berlin, 1936"
Les 29 juillet 2020 à 15 h 30, 31 juillet à 14 h 35, 3 août à 1 h 48, 4 août 2020 à 7 h 21Toute l'Histoire diffusera "1936, les Jeux de Berlin" (The Nazi Games - Berlin, 1936. 2016, 54 min) de Christoph WeberCe "documentaire révèle comment les nazis et le CIO ont transformé, dans leur intérêt mutuel, un petit événement sportif en Jeux olympiques modernes. Les grands thèmes des Jeux de 1936 ont continué à ce jour: monumentalité, dépassements de budget, corruption et corruption." "Featuring never-before-seen archival footage and new research, The Nazi Games: Berlin 1936 reveals how the modern Olympics were shaped by the collaboration of interests between Hitler and ambitious Olympic planners."



"1936, les Jeux de Berlin" de Christoph Weber
 2016, 54 min
Sur Toute l'Histoire les 29 juillet 2020 à 15 h 30, 31 juillet à 14 h 35, 3 août à 1 h 48, 4 août 2020 à 7 h 21

Le sport européen à l’épreuve du nazisme. Des JO de Berlin aux JO de Londres (1936–1948). Ed. Mémorial de la Shoah, 2011. 126 pages. ISBN : 9782916966625

Du 15 juin au 10 octobre 2016

Au Centre d'études et musée Edmond Michelet
4, rue Champanatier. 19100 Brive La Gaillarde
Tél : 05 55 74 06 08
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h et le samedi de 13 h à 18 h


Le 27 avril 2014 à 21h15
Au Mémorial de la Shoah
 Le dernier combat : Young Perez et Auschwitz
Co-organisée avec les Éclaireuses et Éclaireurs israélites de France (EEIF), cette rencontre réunira Jacques Altmann et Charles Palant, (sous réserve) témoins, Serge Klarsfeld, avocat, historien, Jacques Toros, Association des Fils et Filles des Déportés juifs de France. Elle sera animée par Olivier Lalieu, historien, responsable des lieux de mémoire au Mémorial de la Shoah, et Charles Tenenbaum, maître de conférences des Universités. Elle sera suivie de la projection d’extraits de Victor « Young » Perez de Jacques Ouaniche. En présence de Brahim Asloum, champion de boxe et acteur (sous réserve), et Steve Suissa, acteur du film (sous réserve).

Du 2 avril au 24 avril 2014
Au Tribunal de Grande Instance de Poitiers
10 place Alphonse Lepetit, 86000 Poitiers
Tél. : 05 49 50 22 00

Lo sport europeo sotto il nazismo. dai giochi olimpici di Berlino ai giochi olimpici di Londra (1936-1948)
Du 6 novembre au 8 décembre 2013
Au Museo Diffuso della Resistenza, Deportazione, Guerra, Diritti e della Libertà
Palazzo dei Quartieri Militari Corso Valdocco
4/A Torino PI 09438720014
Tél. : 011/4420780
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, le jeudi de 14 h à 22 h. Vernissage le 6 novembre 2013 à 11 h.

 Jusqu'au 15 mars 2013
4, impasse Dragon. 13006 Marseille
Tél. : 04 91 37 42 01 
Du 1er juillet au 31 août 2012
1, allée Jacques-Chaban-Delmas. 31500 Toulouse
Tél. : 05 62 27 40 00

Jusqu’au 29 avril 2012
17, rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72
Tous les jours sauf le samedi, de 10 h à 18 h et le jeudi jusqu’à 22 h

Visuels :
Affiche
Athlète au disque.
Photographie de Liselotte Grschebina, 1937.
Liselotte Grschebina, photographe juive allemande, quitte l’Allemagne nazie en 1934 pour s’installer à Tel Aviv. Elle réalise en 1937 une série de photographies de sportifs juifs dont l'esthétisme n'est pas sans rappeler les sources d’inspiration et les réalisations de Leni Riefenstahl notamment pour son film Olympia. © Le Musée d’Israël, Jérusalem

Séance de gymnastique lors d’une fête sportive à la maison d’enfants du château de Chabannes. France, 25 août 1942.
La photographie a été prise la veille de la rafle du 26 août 1942.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC/Fonds OSE/Coll. Rosner.

Groupe d’étudiants à ski d’une université fasciste s’entrainant dans les Alpes italiennes.
Italie, années 1930.
© AKG-images

Lanceur de poids, lors du championnat du Maccabi et du Reichsbundes jüdischer Frontsoldaten (RJF, association sportive des vétérans juifs d’Allemagne). Berlin, Allemagne, 14 juillet 1935.
© AKG-images/Abraham Pisarek.

Démonstration effectuée par Moshe Feldenkrais au Jiu-Jitsu-Club de France.
Paris, 10 février 1939. Coll. Michel Brousse

Carte postale publiée à l'occasion des IIe Maccabiades.
Tel Aviv, Palestine mandataire, 2 au 10 avril 1935.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

L’Olympiastadion, construit par les nazis pour les Jeux Olympiques de Berlin de 1936.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

 Pas un athlète à Berlin ! Comité d’action contre le déroulement des Jeux Olympiques à Berlin, France, 1936. Affiche, [40,1 x 60,1 cm]. Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

Luz Long et Jesse Owens le long de la piste lors de la finale du saut en longueur des Jeux Olympiques.
Berlin, Allemagne, 1936.
Coll. George Eisen

Le sport, cette chevalerie moderne.
France, 1940.
Affiche éditée par le Commissariat général à l’Education générale et aux Sports. [123 x 166,5 cm]
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

Les Messagers du Sport.
France, 1941.
Affiche du film de propagande tourné au cours de la tournée Borotra en Afrique du Nord.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

Armée nouvelle.
France, 1941.
Coll. Mémorial de la Shoah.

« Jeunesse et montagne ».
France, 1940-1944.
Affiche éditée par le Commissariat à l’Education générale et aux Sports.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

Internés membres du groupe sportif de la baraque 10 du camp d’internement de Pithiviers (Loiret).
France, mai 1941-juin 1942.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC/Coll. Krauzman

Le « sport » dans le ghetto de Salonique.
Grèce, 1942.
Sous les ordres des nazis, les Juifs sont obligés de faire des exercices sportifs jusqu’à épuisement.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC

Activités sportives pour les enfants d’une maison du Secours suisse aux Enfants.
Chambon-sur-Lignon, France, 1941-1944.
Coll. Mémorial de la Shoah /CDJC/Auguste Bohny

Alfred Nakache nageant le 200 m papillon lors des championnats de France de natation.
Toulouse, France, 1941.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC

Carte postale éditée pour promouvoir les Jeux Olympiques de 1940.
Allemagne, 1939.
Les Jeux Olympiques d’hiver de Garmisch-Partenkirchen et les Jeux Olympiques d’été d’Helsinki sont annulés respectivement en novembre 1939 et en avril 1940 à cause de la guerre.
Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.

La championne de saut en hauteur Gretel Bergmann remporte le record de saut féminin avec 1,60 m de hauteur au Championnat sportif du Reichsbundes jüdischer Frontsoldaten (RJF, Association sportive des vétérans juifs d'Allemagne) sur le terrain de sport de la communauté sportive de Berlin-Grünewald.
Berlin, Allemagne, juillet 1936.
© Bildarchiv Pisarek/AKG-images

Les citations proviennent du dossier de presse et du catalogue.

Articles sur ce blog concernant :

Cet article a été publié sur ce blog le 24 avril 2012 et modifié le 4 novembre 2013.
Il a été republié le :
- 18 juillet 2012 en raison de la campagne Just One Minute ;
- 27 juillet 2012 à l'approche de la cérémonie d'ouverture des JO de Londres ;
- 12 août 2012 à l'approche de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques à Londres (27 juillet-12 août 2012) :
- le 30 décembre 2012, 2 mai 2013 et 21 mai 2014 à l'approche de la diffusion de Leni Riefenstahl, le pouvoir des images série en deux parties de Ray Muller (Movieman Productions GMBH, 1h40) sur Histoire, les 30 décembre 2012 à 22 h 30, 5 mai 2013 à 22 h 25, 22 et 25 mai 2014. Leni Riefenstahl, le pouvoir des images, "Le nom de Riefenstahl sent le soufre. Des bruits, des demi-vérités brouillent son image. L'idée d'exhiber à nouveau sous les feux de la rampe, en s'appuyant sur une abondante documentation, la "déesse du cinéma du IIIe Reich", est considérée par beaucoup comme sacrilège. Pourtant, en cette période actuelle de retour à un radicalisme de droite, un débat totalement libre sur l'idéologie nazie est plus important que jamais. Et notamment un débat sur cette femme qui a contribué, consciemment ou non, à la mystification du national-socialisme. Le film engage à un tel débat, mais il fait plus que cela : il révèle la vie aventureuse de Léni Riefenstahl, les multiples facettes de son oeuvre, le monde qui fut le sien" ;
- 9 février 2013 à l'approche de l'hommage qui sera rendu au défunt boxeur Young Perez au Centre Fleg le 11 février 2013, à 20 h, à Marseillle ;
- 18 juillet 2013 car s'ouvraient ce soir les XIXe Maccabiades (Maccabiah) au Teddy Stadium de Jérusalem (Israël). La gymnaste américaine Juive et médaillée olympique Aly Raisman, qui s'était prononcée pour une minute de silence en mémoire aux onze sportifs israéliens assassinés lors des Jeux olympiques à Munich (alors République fédérale d'Allemagne) en 1972, a mené la parade ce soir. Du 18 au 30 juillet 2013, environ 9 000 sportifs Juifs venant de 75 pays ont participé à ces "Jeux Olympiques" Juifs. En 1997, quatre membres de la délégation d'Australie sont morts lors de l'effondrement d'un pont sur le fleuve Yarkon menant au stade de Ramat Gan ;
- 4 novembre et 4 décembre 2013 ;
- 7 février 2014.  Les Jeux olympiques d'hiver de 2014, ou XXIIes Jeux olympiques d'hiver, se déroulent à Sotchi (Russie), du 7 au 23 février 2014 ;
- 24 avril 2014. Le 27 avril 2014, à 21 h 15, le Mémorial de la Shoah a rendu hommage à Young Perez ;
- 8 octobre 2014, 27 février et 27 juillet 2015, 7 avril et 31 août 2016, 30 janvier, 29 juin et 18 novembre 2017, 15 août 2018.