jeudi 13 février 2020

Mon interview sur RCN les 13 et 20 février 2020



Mon interview par Radio Chalom Nitsan du 25 mars 2010

Mon interview sur Radio Chalom Nitsan les 13 et 20 février 2020

La Ligue islamique mondiale
La Ligue islamique mondiale (LIM) est une organisation musulmane instituée en 1962 à La Mecque par le prince Fayçal d'Arabie saoudite.

Depuis les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001 fomentés par al-Qaïda et commis essentiellement par des Saoudiens, l’Arabie saoudite traverse une période délicate : son implication dans le terrorisme islamiste mondial a été révélée, l’Iran des mollahs chiites vise le leadership régional, développe son programme nucléaire militaire et la combat au Yémen via les rebelles houthis, et, le « printemps arabe » a été marqué par des émeutes des populations chiites de la péninsule arabique, les Etats-Unis du Président Donald Trump ont assuré leur indépendance énergétique et exigent des réformes du régime saoudien, la préparation de la transition vers l’après-pétrole s’avère urgente pour le royaume saoudien, des livres ont dénoncé son idéologie wahhabite, le journaliste membre des Frères musulmans Jamal Khashoggi a été assassiné le 2 octobre 2018 au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (Turquie), etc. 


Ce qui a incité l’Arabie saoudite à adopter des mesures de libéralisations légères, à renforcer son « soft power » et à nouer des relations officielles avec l’Etat d’Israël honni.

La monarchie saoudienne vise donc à améliorer l’image de l’Arabie saoudite pour maintenir, voire étendre son influence en Europe et aux Etats-Unis. Et plus généralement, dans le monde.


C’est dans ce cadre d’une stratégie de communication, d’alliances tactiques et d’actions médiatisées que s’inscrit le périple du secrétaire général de la LIM, Mohammad Abdelkarim Al-Issa en Europe en 2019 et 2020.


Le 17 septembre 2019, la LIM et la Fondation de l’islam de France (FIF) ont organisé au Palais Brongniart, à Paris, la Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité. Une réunion « islamiquement correcte ».


Des tables-rondes ont réuni des représentants du judaïsme, du christianisme - aucun dirigeant national ou de très haut niveau - et de l’islam, mais pas du Conseil français du culte musulman (CFCM), ainsi que des représentants d’associations et des universitaires. Quasiment tous français, ou saoudien. Ce choix d’interlocuteurs, rabbins ou archevêque, a établi l’islam uniquement comme une religion parmi d’autres, plus anciennement ancrées en France. Et il a occulté l’aspect politique de l’islam. 

Cette journée médiatisée a débuté par THE image – les représentants de la LIM, de la FIF, du judaïsme orthodoxe, du christianisme souriants sur l'estrade - et s’est achevée par la signature du Memorandum d'entente et d'amitié.  


Les signataires : Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, François Clavairoly, Co-président du Conseil d’Eglises chrétiennes en France, S.E Mohammed Abdul Karim Al-Issa, Secrétaire général de la Ligue Islamique mondiale et Mgr Emmanuel Adamakis, Président de l’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France. Les témoins de bonne foi - Michel Serfaty, président de l’amitié judéo-musulmane de France, Père Vincent Feroldi, Directeur du Service national pour les relations avec les musulmans de la Conférence des Évêques de France et Ghaleb Bencheikh El Hocine, Président de la Fondation de l’Islam de France - de cet accord contribueront à sa mise en œuvre. Des actions concrètes seront annoncées ; elles doivent permettre de favoriser la paix et la cohésion sociale".

Entre les deux : l’annonce que Mohammad Abdelkarim Al-Issa, himself, se rendrait au camp nazi d’Auschwitz (Pologne) en janvier 2020 et des discours répétitifs : l’islam est une religion de paix. Hélas, certains l’interprétaient mal et ces extrémistes ont tout faux. Donc aucun reproche ne peut/doit être adressé à l’islam. Entonnés par tous les invités, ces discours « islamiquement corrects » m'ont paru dénaturer le judaïsme et le christianisme dont les représentants les approuvaient ou les exprimaient.



Des thèmes essentiels, sources de différends, ont été occultés : l'antisémitisme islamique, la dhimmitude - statut humiliant, déshumanisant et cruel des non-musulmans sous domination islamique - liée au djihad, le monde Arabe ou/et musulman et la Shoah - rôle du grand mufti de Jérusalem al-Husseini, propagande nazie dans le monde Arabe, farhud, etc. - et l’exil, essentiellement des années 1940 aux années 1970, d'environ un million de Juifs du monde Arabe, de Turquie, d’Iran, de Judée, de Samarie, etc. Comme lors de la conférence de lancement du projet Aladin dirigé par Anne-Marie Revcolevschi présente à cette conférence.

Pourtant la vérité est apparue, incidemment, quand un orateur a évoqué un ouléma tué par les Omeyyades. Ou quand, bien prudemment, le grand rabbin de France Haïm Korsia a invité la LIM à rouvrir l’ijtihâd, i.e. l'interprétation des textes fondateurs de l'islam. Faute d'inattention ? Le Grand Rabbin de France Haïm Korsia a salué les représentants du catholicisme et du protestantisme, mais non celui du christianisme orthodoxe. Celui-ci le lui a fait remarquer avec humour, mais avec tristesse et consternation.

Se déroulait le spectacle navrant de représentants du judaïsme, orthodoxe et libéral, et du christianisme incapables d'envisager ou ayant refusé de facto une alliance, et concourant, avec plus ou moins de naïveté ou de cynisme, en ordre dispersé, à conjuguer bonne volonté, sourires et louanges sur l'islam représenté par le secrétaire général de la LIM. Et à ce jeu, ils étaient tous perdants : c'était à celui qui sanctuariserait le plus l'islam. Mais avaient-ils le choix ? Le premier qui dit la vérité... Depuis des décennies, le pouvoir politique français s'est efforcé d'encenser "l'islam-religion-de-paix-et-d-amour" et de concevoir un "islam de France", un "islam en France", voire un "islam français", ainsi que de mettre un terme à "l'islam consulaire". En vain. 

Ces discours "islamiquement corrects" empêchent toute alliance entre juifs, chrétiens et musulmans modérés. Or, la situation tragique actuelle requiert urgemment cette alliance, notamment pour que les Français juifs demeurent dans leur pays et que soit réduit le nombre d'actes antisémites, anti-chrétiens et anti-musulmans.

Liée à cette conférence, une délégation de dignitaires musulmans, dont des Saoudiens, a participé à la visite, organisée par l’American Jewish Committee (AJC), le 27 janvier 2020 du camp nazi d’Auschwitz, en Pologne.

Visite de la Grande synagogue de la rue des Victoires en 2017, du Mémorial et musée de l'Holocauste à Washington en 2018, du camp d'Auschwitz en 2020... Comme d'autres monarchies musulmanes, l'Arabie saoudite instrumentalise des organisations juives de diaspora qui évitent soigneusement les "sujets qui fâchent". Dès lors, quel intérêt à ces rencontres et visites ? Ne serait-ce pas une alliance "gagnant-perdant" pour les Juifs ?

Le Centre Européen du Judaïsme
Le 29 octobre 2019, a été inauguré le si attendu Centre Européen du Judaïsme (CEJ) à Paris en présence du Président de la République Emmanuel Macron, du Président des Consistoires et initiateur du projet le Dr. Joël Mergui, du Grand rabbin de France Haïm Korsia, et de quelques centaines de personnalités juives, chrétiennes et musulmanes. Les trois discours prononcés, notamment celui du Président Emmanuel Macron, n’ont pas rassuré des Français juifs inquiets et suscitaient bien des interrogations.


Situé dans le Nord-ouest de Paris, le Centre Européen du Judaïsme (CEJ), doté d’une superficie de 4 600 m² est composé de trois immeubles au style moderne : l’un abrite une synagogue de 600 places ainsi qu’une salle de réunion ; les deux autres sont dédiés aux bureaux des employés du Consistoire Central-Union des communautés juives de France et du Consistoire-Communautés juives de Paris Ile-de-France, des organisations françaises juives orthodoxes. Les Consistoires représentent la majorité des Juifs français.

Joël Mergui a remercié les donateurs, publics et privés. Son discours était sous-tendu par cette exhortation lancinante adressée au Président Macron : « Répondez par des actes à l’inquiétude des Français Juifs concernant leur présent et leur avenir en France ».

Dans un discours improvisé et superficiel, le Grand rabbin de France Haïm Korsia a souligné combien le Centre « représente la pluralité du judaïsme » et a conclu par la Prière pour la République.

Sur le ton empreint de compassion que l’on adopte pour parler à un patient gravement malade, le Président Emmanuel Macron a donné sa définition de la laïcité et a loué « la richesse et la pluralité du judaïsme européen », la contribution des Juifs aux arts – ChagallSoutineZadkine – et aux sciences : « A Cordoue, aux IXe et Xe siècles, malgré leur statut de dhimmi, les Juifs développèrent une culture extraordinaire ». Le Président Emmanuel Macron a dénoncé « la résurgence de l’extrémisme et de discours de haine » sans les qualifier. Il a allégué avoir tenu ses promesses de lutter contre l’antisémitisme et a conclu que le départ des Juifs français « est une amputation de ce qu’est la République » et a cité la philosophe juive Simone Weil analysant des « Juifs déracinés ».

Pourquoi les Consistoires quittent-ils leur immeuble historique situé au centre de la capitale, pour un autre localisé en périphérie de la ville ? Un dirigeant communautaire que j’ai interviewé a insisté sur la vétusté de bureaux. La communauté juive française est caractérisée par une population déclinante : mariages mixtes, pourcentage élevé de divorces, nombre croissant de familles monoparentales, aliyot et exils essentiellement pour l’Amérique du Nord et Londres, familles vieillissantes. De manière surprenante, le nombre d’employés des Consistoires ne semble pas avoir diminué. Lors de précédentes élections au Consistoire de Paris, un candidat avait alerté sur l’absence d’une politique du personnel dans cet organisme comprenant des rabbins et des administratifs. Si ce problème, ou d’éventuels autres, n’ont pas été résolus, le déménagement du Consistoire ne fera que transférer ces difficultés, peut-être structurelles, du IXe arrondissement au XVIIe arrondissement de Paris.

Ce Centre a coûté plus de 15 millions d’euros, dont trois millions ont été alloués par l’Etat. Il représente un pari risqué. Depuis 2000, des milliers de Juifs français ont quitté des cités de banlieues devenues dangereuses par crainte de l’antisémitisme. S’ils avaient les moyens financiers, ils ont loué ou acheté des appartements dans les arrondissements de l’Ouest parisien. La plupart de ces Juifs français sont traditionalistes ou des « Juifs du Kippour », et non des « piliers de synagogues ». Pourquoi participeraient-ils ou assisteraient-ils aux activités de ce Centre ? Pourquoi préféreraient-ils une immense synagogue à celles de quartier, plus conviviales ? Sans parler de la politique anti-voitures de la municipalité parisienne dirigée par une alliance de socialistes, de communistes et d’écologistes…


Le Président Joël Mergui a consacré environ treize ans à quémander de l’argent public, celui de donateurs privés et un prêt bancaire. Parallèlement, il a plaidé dans des affaires d’antisémitisme, comme celle du Dr Lionel Krief. Celui-ci a été ruiné et spolié par un « gouvernement des juges ». La recherche de fonds par Joël Mergui a-t-elle interféré dans cette défense de dossiers sensibles ? Force est de constater que ni lui, ni le grand rabbin Haïm Korsia, n’ont dénoncé publiquement ce scandale majeur.

Le message (in)volontaire de Joël Mergui ? Malgré l’antisémitisme létal – le meurtre du DJ Sébastien Selam a été omis par les trois orateurs -, les Français juifs ne sont pas si inquiets et ont de l’argent : ils ont construit le Centre Juif le plus grand d’Europe. Aussi, pourquoi le Président Emmanuel Macron combattrait-il l’antisémitisme si ses concitoyens juifs demeurent optimistes quant à leur avenir en France ? Il a clairement signifié que la définition opérationnelle de l’antisémitisme élaborée par l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) ne sera pas intégrée dans la proposition de "résolution visant à lutter contre l'antisémitisme", non contraignante, discutée à l'Assemblée nationale le 3 décembre 2019. Sans définition de l'antisémitisme dans le Code pénal et sans disparition du "gouvernement des juges", comment combattre efficacement l'antisémitisme ?

Adepte semble-t-il de la « cool attitude », le Grand rabbin de France Haïm Korsia a manqué une opportunité unique de présenter le Judaïsme et ses contributions à des thèmes éternels et contemporains. Des plaisanteries ne peuvent suppléer un manque de préparation et de profondeur. Ce qui laissait insatisfaits nombre de spectateurs.

Finalement, les dirigeants des Consistoires ne semblent pas avoir conscience qu’ils ont privilégié l’ère de la construction immobilière, pourtant révolue, dans une ville enlaidie et sale, au détriment de l’édification d’une communauté plus experte en Judaïsme…


Avec Joël Mergui et Haïm Korsia se posent la double question du Judaïsme, de l’Histoire des Juifs, de leur fonction respective. Primo, leur registre lexical diffère de celui de leur interlocuteur : quand les deux premiers énoncent la « patrie », le Président Emmanuel Macron parle de la France comme d’un « archipel ». D’où une grave incompréhension, voire un dialogue de sourds. Secundo, le statut infâme, inférieur, déshumanisant et cruel du dhimmi – non musulman sous domination islamique - est tabou au sein des instances dirigeantes des organisations juives françaises entravées par le « politiquement correct », par leur « dialogue » avec leurs homologues musulmanes. C’est finalement un Président de la République chrétien qui a prononcé ce vocable étudié par l’essayiste Bat Ye’or, elle aussi généralement ostracisée par ces organisations qui ont refermé silencieusement le couvercle de la mémoire Juive. Que ce soit à cet édile suprême de dire l’Histoire Juive révèle la situation dramatique des Français Juifs : l’Histoire est écrite par les vainqueurs, et par leur amnésie officielle, ces organisations ont rangé les juifs parmi les vaincus. Ce que refuse d’être le peuple « à la nuque raide ». Tertio, le Président de la République a-t-il signifié, avec un brin de perversité, que si, dans le passé, les Juifs dhimmis persécutés par des musulmans ont brillé dans tous les domaines, eh bien, ils peuvent actuellement exceller malgré l’antisémitisme de musulmans ?! Quarto, la posture de dirigeants communautaires « constructeurs » éclipse-t-elle leur devoir de vérité envers leurs coreligionnaires ? Quid des synagogues érigées dans les « territoires perdus de la République » ? Un patrimoine dont la valeur est désormais réduite au prix du mètre carré… Quinto, il semblait un peu maladroit pour le Président Emmanuel Macron de citer Simone Weil, une intellectuelle juive française convertie au catholicisme qui a fustigé le judaïsme. Que cette philosophe évoque des « Juifs déracinés » pouvait se comprendre avant la refondation de l’Etat Juif en 1948, mais que le chef de la diplomatie française ait repris cette expression en 2019 révèle une vision des Juifs choquante. Et, des chirurgiens amputent un membre afin de sauver la vie d’un être humain.

Enfin, le "en même temps", source de confusion ou d'interprétations multiples, du Président Emmanuel Macron laisse une impression gênante. Exemples. Le Chef de l'Etat loue le "judaïsme, qui a coulé dans les veines de l'Europe durant plus de deux millénaires et a contribué à forger notre civilisation" et évoque les "entrelas inexorables avec notre culture européenne" - ce qui semble exclure les Juifs de cette culture. "Qu'un centre soit là, bâti aujourd'hui pour le dire haut et fort, pour mettre des faits, des mots, des oeuvres sur ce que nous appelons parfois confusément la civilisation judéochrétienne, le Président de la République française que je suis, Européen passionné que je suis, ne peut l'accueillir qu'avec une immense bienveillance... Cette part d'altérité [chez Emmanuel Levinas] que j'accepte". Bienveillance, accepte... Des mots quelque peu condescendants, et ce, sans raison. Le reste est à l'avenant.

Le 18 janvier 2020, adolescente homosexuelle française, "passionnée par le chant", Mila a évoqué sur Instagram avec ses abonnés les préférences amoureuses, son maquillage, sa nouvelle couleur de cheveux, puis les religions. Elle a décliné les avances  lourdes d'un dragueur  musulman. Ce qui a suscité  des insultes racistes, homophobes et sexistes contre elle. Mila a tenu des propos véhéments contre l'islam. Elle a été visée par des menaces de mort. 


Ministre française de la Justice, Nicole Belloubet a déclaré le 29 janvier 2020 : « Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable, c'est absolument impossible, c'est quelque chose qui vient rompre avec le respect que l'on doit à l'autre, c'est impossible, c'est inacceptable... Insulter les religions, c’est porter atteinte à la liberté de conscience ».

Devant l'indignation suscitée par ses propos, la ministre les a qualifiés de maladroits. Le 8 février 2020, elle a écrit dans Le Monde une tribune où elle regrettait une "expression maladroite" en se défaussant sur le temps réduit qui lui avait été accordé et stigmatisait le judaïsme :

"L’affaire Mila a remis en lumière la question du droit au blasphème. Ce droit existe. Dans notre pays, chacun est libre de blasphémer. [...] La France n’est pas une terre de fatwas. Nous ne sommes plus au temps de Moïse, où le blasphémateur devait mourir lapidé par la communauté."
Dans cette affaire si sensible, le discours de la ministre a-t-il été soumis préalablement au Président Macron pour approbation ? Cynisme ? La ministre de la Justice Nicole Belloubet a évité de nommer l'islam, tout en évoquant la peine de mort infligée au blasphémateur au temps de Moïse, une sanction révolue depuis des siècles dans le judaïsme qui a la même époque recevait le commandement "Tu ne tueras point". Un dommage collatéral visant le seul judaïsme. Aucun dirigeant communautaire, du judaïsme orthodoxe à celui libéral ou réformé, n'a à ce jour réagi publiquement pour rétablir la vérité. Pourquoi ? 

Jean-Louis (Chalom) Levy
Mehdi Kerkoub est né à Constantine, en Algérie, en 1971. Il est arrivé en France en 1978. C’est un délinquant franco-algérien, sous curatelle, qui a été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux. 


Le vendredi 30 avril 2010, à la sortie du tramway, Mehdi Kerkoub avait agressé David Pariente, Français Juif quarantenaire et portant une kippa. Il l’avait frappé avec un couteau « en-dessous du cou », puis, quand la victime fut à terre, il l’a battu au visage avec une barre de fer. La victime avait été hospitalisée. Mehdi Kerkoub avait déclaré à la police « détester les Juifs et vouloir en tuer un au hasard ». « Selon un témoignage recueilli par » la LICRA, il aurait déclaré aux enquêteurs : "C'est à cause de psys juifs que j'ai été à l'hôpital ». 


Le 15 décembre 2011, Mehdi Kerkoub avait comparu pour tentative de meurtre à raison de la religion devant la Chambre de l’instruction de Colmar. Celle-ci l’avait déclaré irresponsable pénalement pour cause de trouble mental. Elle avait ordonné son hospitalisation d'office. Elle avait prononcé une interdiction de séjour à Strasbourg et « une interdiction de détenir une arme pendant dix ans ».

Le même jour, Mehdi Kerkoub était admis en soins psychiatriques à l’EPSAN (Etablissement Public de Santé Alsace Nord), disposant de sites agréables à Strasbourg et Brumath », ville située à 17 km au nord de Strasbourg. 

Le 2 août 2016, invoquant des « remboursements tardifs », Mehdi Kerkoub menaçait verbalement les employés de la CPAM » (Caisse primaire d'assurance maladie) de Strasbourg (des salariés de la Sécurité sociale, Nda) et dégradait du matériel informatique. Il avait été interpellé. Jugé en comparution immédiate le 4 août 2016, il avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis.

Le 8 août 2016, il « menaçait de nouveau les employées de la CPAM ». Il « présentait alors des fragilités psychologiques et somatiques ne permettant pas son interpellation ».

Le 9 août 2016, le Dr Thierry Royer, psychiatre de l’EPSAN, examinait Mehdi Kerkoub et rédigeait « un certificat modifiant la forme des soins psychiatriques à la demande du représentant de l’Etat » et aux termes alarmants :
« M. Kerkoub est un patient psychotique chronique suivi en programme de soins. Depuis quelques jours, il tient des propos menaçants qui prouve une dégradation de son état psychique sous forme d’une recrudescence délirante. Il a de plus déclaré qu’il ne souhaitait plus se rendre dans la structure de soins. Il refuse l’hospitalisation qui lui a été proposée. Or il peut s’avérer dangereux pour autrui comme il l’a été dans le passé dans des circonstances similaires.
L’état clinique (ou le comportement) du patient ne permet plus une prise en charge sous la forme prévue au 2e de l’article L. 3211-2-1 et nécessite sa réintégration en hospitalisation complète avec le concours des forces de l’ordre conformément aux dispositions de l’article L. 3211-11 du Code de Santé Publique. »
Le 9 août 2016, par délégation du préfet Stéphane Fratacci, préfet de la région Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine, Christian Riguet, Secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin, signait un arrêté afin que Mehdi Kerkoub poursuive ses soins psychiatriques « sous la forme d’une hospitalisation complète » à l’EPSAN de Brumath. Il précisait que « les forces de l’ordre apporteront leur concours à l’exécution de l’arrêt ».

Que s’est-il passé pour que, dix jours après cet acte administratif, Mehdi Kerkoub, dont le passé prouvait sa volonté de tuer un Juif, a circulé librement à Stasbourg et agressé Jean-Louis Levy ?

Car les conséquences de ce défaut d’hospitalisation complète sont tragiquement graves. Sans que nulle fatalité ne puisse être invoquée. Seulement l’enchaînement d'inactions et de carences, de défaillances et d’indifférence, d’erreurs ou de fautes tissant la chronique de l'agression criminelle prévisible d’un Juif français qui, pour son malheur, a croisé la route de Mehdi Kerkoub le 19 août 2016. 

Le vendredi 19 août 2016, Jean-Louis (Chalom) Levy, sexagénaire français juif, était agressé gravement au couteau par Mehdi Kerkoub, délinquant franco-algérien multirécidiviste, alors âgé de 44 ans et criant « Allahou Aqbar » (Allah est le plus grand).


Quelques heures plus tard, Mehdi Kerkoub a déclaré aux policiers qui l’interrogeaient : « J’ai frappé un juif un vendredi c’est mes obligations… J’ai visé le plexus, je voulais le blesser ou le tuer… J’ai marché dans les quartiers juifs pour en trouver un… Je voulais que cela sorte dans les journaux car avec mes versets j’avais des obligations et je voulais que cela se sache… Il me fallait un Juif au hasard ».

Jean-Louis (Chalom) Levy a été opéré en urgence car la lame avait failli toucher le cœur, et avait atteint le foie et le rein. 

Il « était âgé de 62 ans, et à la retraite après avoir été boucher et shohet (expert certifié accomplissant l’abattage rituel juif ou shehita, Nda). Il avait une constitution solide. Mais il ne s’est jamais remis de cette agression qui aurait pu être mortelle. Il était traumatisé. Il a été contraint de déménager. Il vivait dans la terreur. Il restait souvent chez lui. Il avait acheté un gilet pare-balles. Le chabbat, il se rendait à la synagogue, vêtu de son gilet pare-balles et entouré de ses enfants », m’a confié Me Raphaël Nisand, avocat de la victime, le 31 décembre 2019.

« Ces expertises sont convergentes : elles ont conclu à l’abolition du discernement de Mehdi Kerkoub, donc à l’irresponsabilité pénale. Or, Mehdi Kerkoub a eu la force mentale et physique de s’armer, de chercher dans la rue un juif afin de le tuer en invoquant Allah comme le font nombre de musulmans lorsqu’ils tuent un kouffar (mécréant) », a relevé Me Raphaël Nisand lors de son interview du 31 décembre 2019.

Le 5 septembre 2019, pour l’audience devant la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Colmar, « j’ai amené en voiture Jean-Louis Levy à la Cour. Il se déplaçait avec son déambulateur. Je l’ai soutenu à plusieurs reprises car il chancelait. Les deux psychiatres ont témoigné. Un expert psychiatre a nié l’antisémitisme de Mehdi Kerkoub en disant que sa fille avait pour prénom « Sara ». J’ai immédiatement rectifié : « Ce prénom s’écrit Sara sans ‘h’ final. C’est un prénom musulman souvent donné, dans les cités, aux filles d’origine maghrébine »… La présidente Mme Katz a exhorté le Dr Brunner : « Dites-nous que vous allez garder Mehdi Kerkoub ». Et l’expert psychiatre lui a répondu : « Mais madame la Présidente, nous sommes des psychiatres, pas des gardiens de prison ! », s’est souvenu Me Raphaël Nisand.

L’avocat général M. Raymondeaud-Castanet a requis l’irresponsabilité pénale de Mehdi Kerkoub.

Me Raphaël Nisand a « demandé le renvoi de Mehdi Kerkoub devant la Cour d’assises du Bas-Rhin pour tentative d’homicide avec circonstance aggravante. Mehdi Kerkoub avait été condamné à plusieurs reprises pour diverses infractions par la justice, notamment par le tribunal correctionnel. Pourquoi ne l’aurait-il pas été pour cette tentative d’assassinat d’un Juif ? J’alertais sur l’effet délétère, pour l’ordre public et la communauté juive de Strasbourg, de l’absence de procès public devant la Cour d’assises. On peut être soigné pour des troubles psychiatriques en prison. Je sollicitais aussi une expertise médiale de mon client pour déterminer l’étendue de son préjudice médical et psychologique ».


Me Sendegul Aras, avocate de Mehdi Kerkoub, a plaidé l’irrégularité de la procédure et demandé l’annulation de certains actes.

Le 12 septembre 2019, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Colmar a conclu à une tentative de meurtre antisémite, a déclaré l’agresseur pénalement irresponsable « en raison d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant, au moment des faits, aboli son discernement ou le contrôle de ses actes »


Elle a ordonné l’hospitalisation complète de Mehdi Kerkoub. Dans quel établissement médical ? Le même EPSAN ?


La Cour d'appel lui a interdit pendant vingt ans de « comparaître dans le Bas-Rhin, de détenir ou porter une arme, d’entrer en relation avec Jean-Louis Levy et les membres de la famille de celui-ci ». Pour la deuxième fois, la Cour a ordonné l'interdiction de détenir une arme !? Et cette fois, l'interdiction de comparaître a été élargie à tout un département ! Qui va contrôler ces deux interdictions ? La Cour sait pourtant que les précédentes interdictions n'ont guère montré leur efficacité. 


Quel est le sens de cette décision judiciaire, pour Mehdi Kerkoub, la victime Jean-Louis (Chalom) Levy et sa famille, ainsi que pour les autres intervenants : psychiatres, préfet, etc. 


Le 30 décembre 2019, Jean-Louis Levy est décédé à l’âge de 65 ans ; il a été enterré en Israël. Son agression aurait du/pu être évitée. 


L’attitude des principales organisations juives françaises dans cette affaire ?  Un souci du CRIF local, le silence du CRIF national.



Le 3 janvier 2020, le site Internet du CRIF a publié un article sur le décès de Chalom Levy. Le 9 janvier 2020, CRIF a organisé un hommage aux victimes juives de l'attentat terroriste islamiste à l'hypercacher à la porte de Vincennes (2015). "Avant l’allumage de la bougie en mémoire de Sarah Halimi, le président du Crif, Francis Kalifat, a tenu à s’exprimer sur le meurtre de Sarah Halimi, insistant sur la nécessité d'un procès.

Pourquoi le CRIF a-t-il omis Jean-Louis (Chalom) Levy ? Devra-t-on attendre près de seize ans pour qu’un président du CRIF reconnaisse l’importance de cette affaire, comme l’a fait Francis Kalifat en 2019 dans l’affaire Selam (le D. J. Sébastien Selam a été assassiné en 2003, Nda) et pour qu'il l'évoque publiquement.

Ces dirigeants communautaires français évoqueront-ils l'affaire Levy auprès des autorités politiques pour réclamer une enquête pour établir les faits et déterminer les responsabilités ?

Selon son beau-frère qui l’hébergeait à Strasbourg, Mehdi Kerkoub « avait un sentiment de haine envers la communauté juive depuis qu’il estimait avoir tout perdu (femme, enfants, travail) suite à son internement par un médecin présentant un patronyme à consonance juive, il y a une quinzaine d’années ». 

La sœur de Mehdi Kerkoub a déclaré que son frère « approuvait les attentats s’étant déroulés au Bataclan à Paris et qu’il lui avait dit qu’il aimerait bien enfiler une ceinture et se faire exploser ».

L’ordonnance de la Chambre de l’instruction constate « la haine viscérale des personnes de confession juive » du prévenu, retient « qu’il existe des charges suffisantes contre Mehdi Kerkoub d’avoir commis des faits de tentative d’homicide volontaire en raison de l’appartenance réelle ou supposée de la victime à la religion juive ». Mais elle élude le soutien aux djihadistes exprimé par Mehdi Kerkoub !? Pourquoi cette tentative d’homicide antijuif au cri d’« Allah Aqbar » n’a-t-elle pas été analysée et qualifiée par la police et par la justice comme un acte terroriste antisémite ? 

Un acte aussi marqué par l’islam : c’est toujours un vendredi (Jumu’ah), le « meilleur des jours » en islam, que Mehdi Kerkoub agresse physiquement des Juifs.

La police a interrogé Mehdi Kerkoub pour savoir s’il « se rendait habituellement dans un lieu de culte ». A-t-elle procédé à des investigations ? Avec quels résultats ? Si non, pourquoi ?


« Une fois que Mehdi Kerkoub sort de l’hôpital, on perd toute traçabilité », a alerté Me Raphaël Nisand. 

Que se passera-t-il alors ? La communauté juive strasbourgeoise en sera-t-elle informée ? Devra-t-elle réduire ses sorties ? Doit-on craindre raisonnablement qu’il tentera une troisième fois de tuer un Juif ? Mehdi Kerkoub a la double nationalité franco-algérienne. Est-il envisageable ou légalement possible de le déchoir de la nationalité française + comme il est binational, il ne deviendra pas apatride - afin de l’expulser de France pour la menace à l’ordre public qu’il représente ?

Ces agressions de Juifs par des « irresponsables pénaux » musulmans suscitent maintes inquiétudes et réflexions. Quel est le nombre exact de victimes juives françaises d’antisémitisme islamique depuis 2000 - treize ? Seize ? Plus ? Et, dans ce nombre, quelle est la part de celles agressées par des irresponsables pénaux ? Pourquoi des organisations juives françaises se sont-elles désintéressées de certaines d’entre elles ?

Pourquoi la France n’établit-elle pas un fichier de ces « Allahou Akbar boys » (Mark Steyn), en distinguant les irresponsables pénaux, pour les recenser, analyser ces statistiques et surveiller ces individus dangereux ? Par déni ou peur de la réalité ? Par manque de moyens ? Quel est le coût financier pour l’Etat de leur hospitalisation, notamment complète ? Peut-on légalement établir une traçabilité de ces irresponsables pénaux criminels ? 

Entre les terroristes islamistes tués par les forces de l’ordre et les irresponsables pénaux, combien d’assassins de Français seront condamnés à des peines de prison ? Combien seront finalement libérés par décision du « gouvernement des juges » d’un Etat très endetté, préférant des solutions alternatives à l’hospitalisation complète si coûteuse et ne cessant d’accorder des droits aux personnes hospitalisées sans leur consentement ?

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