Arte diffusera le 14 janvier 2020 « Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » (Wir sind Franzosen! Muslime in Frankreich. Vom Öffentlichen zum Priv), documentaire en deux parties réalisé par Romain Icard. « Comment vit-on l'islam en France ? En deux volets, une photographie inédite des Français musulmans, loin des fantasmes d’un débat irrationnel. Portrait nuancé et multiple ». Des intervenants, parfois proches des Frères musulmans, entre taqîya et occultations. Soirée présentée par Émilie Aubry.
Vers un « vote halal » en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et en Israël ?
« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers
« Des humanitaires sur le chemin d’Allah » par Claire Billet, Constance de Bonnaventure et Olivier Jobard
« Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui »
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
L'Etat islamique
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich
« L'argent de la terreur »
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama
« Pictures for Peace. La douleur après l’attentat - Hocine Zaourar » par Rémy Burkel
« Cheikh Zayed, une légende arabe » par Frédéric Mitterrand
« Emirats, les mirages de la puissance », par Frédéric Compain
L’Arabie saoudite
Hajj, le pèlerinage à La Mecque
L’Irak, une ex-mosaïque ethnico-religieuse
« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
« Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » par Romain Icard
Quand la « rue arabe » pro-palestinienne ou/et pro-Hamas défilait lors de l'Opération Plomb durci… (1/2)
Des « Blacks, Blancs, Beurs » antisémites ont attaqué des Juifs lors de l'opération défensive « Protective Edge » (2/2)
« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers
« Des humanitaires sur le chemin d’Allah » par Claire Billet, Constance de Bonnaventure et Olivier Jobard
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« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
« Les pharaons de l’Egypte moderne : Moubarak » par Jihan el Tahri
« Al-Sissi, bons baisers du Caire » par Bence Máté
Le Qatar
« La dernière colonie. Le peuple oublié du Sahara occidental », de Christian Gropper
Soirée Erdogan sur Arte
Soirée sur Arte consacrée à l'Iran
Le keffieh, c'est tendance ! « Al-Sissi, bons baisers du Caire » par Bence Máté
Le Qatar
« La dernière colonie. Le peuple oublié du Sahara occidental », de Christian Gropper
Soirée Erdogan sur Arte
Soirée sur Arte consacrée à l'Iran
« Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » par Romain Icard
Quand la « rue arabe » pro-palestinienne ou/et pro-Hamas défilait lors de l'Opération Plomb durci… (1/2)
Des « Blacks, Blancs, Beurs » antisémites ont attaqué des Juifs lors de l'opération défensive « Protective Edge » (2/2)
Le titre de la série documentaire « Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » s'avère éloquent. Alors que les institutions juives françaises, le pouvoir politique et les médias évoquent les "Juifs de France", le documentariste a souligné la nationalité des musulmans de France, en occultant les doubles nationaux et leur taux de participation aux élections françaises et concernant leur pays d'origine.
Il est choquant que le documentaire débute en liant en voix off la grande manifestation parisienne du 11 janvier 2015 à la seule tuerie à la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie hebdo, en omettant donc notamment les victimes juives françaises de l'hypercacher.
Ce documentaire évoque par de brèves séquences de quelques seconds l'islamisation de la France et le "grand remplacement", et aussitôt donne la parole à des musulmans qui en nient la réalité.
Certains intervenants musulmans confondent à tort la laïcité avec la liberté de conscience.
Caractéristiques permanentes
En 2005, une étude de Sylvain Brouard et Vincent Tiberj, chercheurs du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po, associé au CNRS depuis 1968), et intitulée « Français comme les autres ? Enquête sur les citoyens d’origine maghrébine, africaine et turque »a porté sur 1 003 personnes de plus de 18 ans de l’échantillon représentatif. Elle a révélé une corrélation inquiétante entre le degré de pratique de l’islam et les préjugés, notamment antisémites. « 46% des musulmans pratiquants de l'échantillon, 40% des musulmans pratiquants occasionnels et 30% des musulmans non pratiquants manifestent des sentiments antisémites ». « Pour l’antisionisme… plus les personnes interrogées sont jeunes, plus elles sont négatives à l’égard d’Israël », soit 62% des 18-24 ans, 52% des 25-31 ans, 53% des 32-41 ans et 39% des plus de 42 ans. (p. 104 et p.107).
L'étude "Fundamentalism and out-group hostility. Muslim immigrants and Christian natives in Western Europe" a été publiée en décembre 2013. Financée par WZB (WZB Berlin Social Science Center, Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung), cette étude comparative analyse les réponses de 9 000 immigrants d'origine turque ou marocaine et natifs en Allemagne, France, aux Pays-Bas, en Belgique, en Autriche et en Suède interrogés en 2008.
"Près de 60 % des musulmans interrogés rejettent les homosexuels comme amis, 45% pensent qu'on ne peut pas faire confiance aux Juifs, et un pourcentage identique croit que l'Occident veut détruire l'islam". Près de 60% des musulmans approuvent que les musulmans devraient retourner aux racines de l'islam, 75% pensent qu'il y a seulement une interprétation du Coran possible à laquelle chaque musulman devrait s'attacher, et 65% que les règles religieuses sont plus importantes pour eux que les lois du pays où ils vivent, et 44% des musulmans ayant répondu sont d'accord avec ces trois déclarations.
L'étude "Fundamentalism and out-group hostility. Muslim immigrants and Christian natives in Western Europe" a été publiée en décembre 2013. Financée par WZB (WZB Berlin Social Science Center, Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung), cette étude comparative analyse les réponses de 9 000 immigrants d'origine turque ou marocaine et natifs en Allemagne, France, aux Pays-Bas, en Belgique, en Autriche et en Suède interrogés en 2008.
"Près de 60 % des musulmans interrogés rejettent les homosexuels comme amis, 45% pensent qu'on ne peut pas faire confiance aux Juifs, et un pourcentage identique croit que l'Occident veut détruire l'islam". Près de 60% des musulmans approuvent que les musulmans devraient retourner aux racines de l'islam, 75% pensent qu'il y a seulement une interprétation du Coran possible à laquelle chaque musulman devrait s'attacher, et 65% que les règles religieuses sont plus importantes pour eux que les lois du pays où ils vivent, et 44% des musulmans ayant répondu sont d'accord avec ces trois déclarations.
Le 2 février 2016, sur Radio J, Michel Gurfinkiel, essayiste et président du think tank Institut Jean-Jacques Rousseau, a cité un sondage d'IPSOS rendu public le 31 janvier 2016. Il a souligné la part importante - environ un tiers - des musulmans de France ayant une assez bonne ou une très bonne image de l'Etat islamique (15%) et d'al Qaïda (18%) ou refusant de se prononcer sur ces mouvements terroristes islamistes (respectivement 16% et 15%). Et Michel Gurfinkiel d'observer : "Des chiffres cohérents avec ceux publiés à l'été 2014. un très fort courant de soutien à la forme la plus extrême de l'extrémisme djihadiste. Cette proportion est plus élevée chez les moins de 24 ans".
En 2017, IPSOS a effectué un sondage sur les Français se déclarant musulmans. "Il ressort de ce sondage que les Français se déclarant musulmans n’ont pas tous le même rapport à l’islam. 6% d’entre eux se disent non croyants bien qu’ils se définissent comme musulmans. 38,5% se disent croyants ne pratiquant pas leur culte. Et 55,5% se disent croyants et pratiquants."
"Parmi les 55,5% de Français musulmans qui se déclarent croyants et pratiquants, tous n’ont pas le même rapport au culte. Les plus visibles sont les 26% de musulmans dont le quotidien et les relations sociales sont régies par le religieux : on dit d’eux qu’ils sont intégrés dans la société française et rigoristes.
7,5% pratiquants très occasionnels.
10% pratiquants radicalisés isolés.
12% pratiquants réguliers".
"Les pratiques rigoristes sont néanmoins loin d’être généralisées ou même majoritaire.
Au contraire, dans l’étude, un des groupes les plus importants est celui des croyants non-pratiquants.
Ils sont plus de 38%. On dit d’eux qu’ils sont sécularisés."
"Plus de 35 ans après la Marche des beurs, le sentiment de malaise identitaire perdure.
44% des Français musulmans estiment que la société française manque de considération à leur égard.
Ce sentiment passe à 61% pour les musulmans vivant dans un foyer dont le revenu net est inférieur à 1250€ par mois."
"Parmi les 55,5% de musulmans français se déclarant croyants et pratiquants, une frange interpelle la société française. Ils affichent, au nom de l’islam, une certaine défiance envers la République.
On dit d’eux qu’ils sont radicalisés et isolés.
D’après notre sondage, ils seraient 10% de la population française musulmane".
"Questionnés sur leur rapport à la laïcité, 81% des Français musulmans la considèrent comme assez ou très positive.
77% des musulmans estiment qu’il est possible de respecter les principes de sa religion en France."
"À la question de savoir s’ils aiment leur pays, 90% des musulmans aiment la France.
82% sont fiers d‘être français.
Ce sont exactement les mêmes chiffres que pour la population globale".
Un sondage cité dans le dossier de presse de "Nous, Français musulmans".
En juin 2019, l"IFOP a publié l'étude "Le regard des Français sur l'homosexualité et la place des LGBT dans la société". Une "enquête sur le regard des Français sur l’homosexualité, l’homoparentalité et leur degré d’adhésion aux différents préjugés et opinions LGBTPHOBES. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 3 000 personnes, cette étude met en lumière une acceptation croissante de l’homosexualité et de l’homoparentalité dans la société mais aussi la persistance de certains clichés hétérosexistes, en particulier dans les catégories de la population les plus influencées par la religion". Ainsi, "la proportion de Français voyant dans l’homosexualité « une maladie que l’on doit guérir » ou « une perversion sexuelle que l’on doit combattre » est désormais très limitée - 15% en 2019, contre 31% en 1996 et 64% en 1975 - en dehors des catégories de la population caractérisées par un faible niveau socioculturel (22% chez les personnes sans diplôme), un niveau social inférieur à la moyenne (23% chez les personnes ayant un revenu inférieur à 800 €, 21% chez les habitants des banlieues populaires) ou par un plus fort respect des préceptes religieux comme peuvent l’être par exemple les musulmans (63%) ou les catholiques pratiquants (20%)... La proportion de Français trouvant « choquant » qu’un couple gay s’embrasse (33%) ou « se tiennent la main » (17%) dans un lieu public a diminué de moitié depuis juin 1996 (Ifop/Le Monde) : seuls les personnes âgées de plus de 65 ans (52%) ou de confession musulmane (71%) sont aujourd’hui majoritairement choquées à l’idée qu’un couple gay s’embrassent dans la rue... Un Français sur dix estiment que « les violences contre les homosexuels sont parfois compréhensibles » (10%, +3 points par rapport à février 2004), en particulier dans les rangs des catégories populaires (15% parmi les ouvriers, 16% pour changer les personnes ayant des revenus inférieur à 800 € par mois), des personnes non diplômées (19%) ou de confession musulmane (32%)".
En septembre 2019, l'IFOP a réalisé une étude pour Le Point et la Fondation Jean Jaurès. "L'enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 012 personnes, représentatif de la population de religion ou d’origine musulmane âgée de 15 ans et plus". Jérôme Fourquet, auteur de L'Archipel français et directeur du pôle « opinion et stratégies d'entreprise » de l'Ifop, a déclaré au Point :
En 2017, IPSOS a effectué un sondage sur les Français se déclarant musulmans. "Il ressort de ce sondage que les Français se déclarant musulmans n’ont pas tous le même rapport à l’islam. 6% d’entre eux se disent non croyants bien qu’ils se définissent comme musulmans. 38,5% se disent croyants ne pratiquant pas leur culte. Et 55,5% se disent croyants et pratiquants."
"Parmi les 55,5% de Français musulmans qui se déclarent croyants et pratiquants, tous n’ont pas le même rapport au culte. Les plus visibles sont les 26% de musulmans dont le quotidien et les relations sociales sont régies par le religieux : on dit d’eux qu’ils sont intégrés dans la société française et rigoristes.
7,5% pratiquants très occasionnels.
10% pratiquants radicalisés isolés.
12% pratiquants réguliers".
"Les pratiques rigoristes sont néanmoins loin d’être généralisées ou même majoritaire.
Au contraire, dans l’étude, un des groupes les plus importants est celui des croyants non-pratiquants.
Ils sont plus de 38%. On dit d’eux qu’ils sont sécularisés."
"Plus de 35 ans après la Marche des beurs, le sentiment de malaise identitaire perdure.
44% des Français musulmans estiment que la société française manque de considération à leur égard.
Ce sentiment passe à 61% pour les musulmans vivant dans un foyer dont le revenu net est inférieur à 1250€ par mois."
"Parmi les 55,5% de musulmans français se déclarant croyants et pratiquants, une frange interpelle la société française. Ils affichent, au nom de l’islam, une certaine défiance envers la République.
On dit d’eux qu’ils sont radicalisés et isolés.
D’après notre sondage, ils seraient 10% de la population française musulmane".
"Questionnés sur leur rapport à la laïcité, 81% des Français musulmans la considèrent comme assez ou très positive.
77% des musulmans estiment qu’il est possible de respecter les principes de sa religion en France."
"À la question de savoir s’ils aiment leur pays, 90% des musulmans aiment la France.
82% sont fiers d‘être français.
Ce sont exactement les mêmes chiffres que pour la population globale".
Un sondage cité dans le dossier de presse de "Nous, Français musulmans".
En juin 2019, l"IFOP a publié l'étude "Le regard des Français sur l'homosexualité et la place des LGBT dans la société". Une "enquête sur le regard des Français sur l’homosexualité, l’homoparentalité et leur degré d’adhésion aux différents préjugés et opinions LGBTPHOBES. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 3 000 personnes, cette étude met en lumière une acceptation croissante de l’homosexualité et de l’homoparentalité dans la société mais aussi la persistance de certains clichés hétérosexistes, en particulier dans les catégories de la population les plus influencées par la religion". Ainsi, "la proportion de Français voyant dans l’homosexualité « une maladie que l’on doit guérir » ou « une perversion sexuelle que l’on doit combattre » est désormais très limitée - 15% en 2019, contre 31% en 1996 et 64% en 1975 - en dehors des catégories de la population caractérisées par un faible niveau socioculturel (22% chez les personnes sans diplôme), un niveau social inférieur à la moyenne (23% chez les personnes ayant un revenu inférieur à 800 €, 21% chez les habitants des banlieues populaires) ou par un plus fort respect des préceptes religieux comme peuvent l’être par exemple les musulmans (63%) ou les catholiques pratiquants (20%)... La proportion de Français trouvant « choquant » qu’un couple gay s’embrasse (33%) ou « se tiennent la main » (17%) dans un lieu public a diminué de moitié depuis juin 1996 (Ifop/Le Monde) : seuls les personnes âgées de plus de 65 ans (52%) ou de confession musulmane (71%) sont aujourd’hui majoritairement choquées à l’idée qu’un couple gay s’embrassent dans la rue... Un Français sur dix estiment que « les violences contre les homosexuels sont parfois compréhensibles » (10%, +3 points par rapport à février 2004), en particulier dans les rangs des catégories populaires (15% parmi les ouvriers, 16% pour changer les personnes ayant des revenus inférieur à 800 € par mois), des personnes non diplômées (19%) ou de confession musulmane (32%)".
En septembre 2019, l'IFOP a réalisé une étude pour Le Point et la Fondation Jean Jaurès. "L'enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 012 personnes, représentatif de la population de religion ou d’origine musulmane âgée de 15 ans et plus". Jérôme Fourquet, auteur de L'Archipel français et directeur du pôle « opinion et stratégies d'entreprise » de l'Ifop, a déclaré au Point :
"A partir du début des année 1980, il y a une prise de conscience collective, par la société française, non seulement de la réalité de la présence d’immigrés de culture musulmane sur son territoire, mais aussi du fait que cette immigration a vocation à rester sur place. La première date symbolique, c’est 1983, avec la Marche des beurs et les grèves dans l’automobile. On commence à parler de « la deuxième génération ». 1989 est une autre date clé, avec cette fois-ci une prise de conscience des défis que représente cette immigration musulmane, notamment sur le principe de la laïcité. Les signes religieux dans les établissements publics ne sont alors plus une problématique dans une société française qui est en train de s’apaiser sur la guerre des deux écoles, et qui, comme l’écrit Marcel Gauchet en 1985 dans le « Désenchantement du monde », a déjà bien entamé son processus de sortie de la religion. L’affaire de Creil repose subitement la question de la manifestation du religieux dans l’espace public et, comme le montre bien le livre que vient de publier la Fondation Jean Jaurès, « Les foulards de la discorde », ce retour du religieux, mais musulman, est particulièrement problématique pour la gauche française. La laïcité, élément structurant de l’identité de la gauche française, avait toujours été pensée dans le contexte de l’opposition au catholicisme. Là, elle se retrouve confrontée à la religion musulmane, ce qui change énormément de choses.
Plus globalement, l’affaire de Creil va susciter un intense débat dans la société française autour de l’interrogation sur l’acclimatation possible de l’islam à notre modèle républicain. 1989 ouvre en quelque sorte une nouvelle ère et acte médiatiquement et sociologiquement l’existence de l’islam en France. L’Ifop, qui a pour vocation de suivre les évolutions de fond de la société française, a d’ailleurs commencé cette année-là à sonder et interroger la population de confession ou de culture musulmane. 30 ans après cet événement marquant, le Point et la Fondation Jean Jaurès, ont demandé à notre institut de jeter un nouveau coup de projecteur sur cette population de confession ou de culture musulmane.
Le premier enseignement réside dans la puissance de l’orthopraxie qui se renforce au fil du temps, notamment auprès des jeunes générations. L’orthopraxie, désigne la capacité d’une religion à fixer des règles comportementales concernant la vie quotidienne, et le fait que le public de croyants se conforme aux injonctions de la religion à laquelle il est rattaché spirituellement et culturellement. L’islam en comporte un certain nombre et son empreinte sur la vie quotidienne a gagné du terrain. En 1989, beaucoup ont cru à une crise d’adolescence, et qu’il suffisait d’être patient. S’opposant à l’exclusion des collégiennes voilées de Creil, SOS Racisme estimait que « le jean finira par l’emporter sur le tchador ». Avec trente ans de recul, et alors que les jeunes qui avaient 15 ans à l’époque en ont aujourd’hui 45, on voit que l’empreinte de la religion sur cette population ne s’est pas effacée, bien au contraire.
Notre enquête montre ainsi que la proportion de personnes (de confession ou de culture musulmane) déclarant participer à la prière du vendredi à la mosquée a plus que doublé, passant de 16% en 1989 à 38% aujourd’hui. C’est spectaculaire. Bien sûr, il s’agit de déclaratif, et il faut donc relativiser cette assiduité affichée. Mais le biais déclaratif était le même dans le sondage de 1989. Ce que ces résultats traduisent c’est que, dans cette population, la norme sociale est beaucoup plus religieuse aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Quand on regarde dans le détail, on observe que cette pratique est, comme dans les pays musulmans, beaucoup plus importante chez les hommes (55% des hommes déclarent fréquenter la mosquée le vendredi contre 20% chez les femmes). Des écarts importants apparaissent également selon les tranches d’âge. C’est l’inverse du catholicisme, c’est à dire que les générations les plus âgés apparaissent moins sous l’influence de cette injonction à la prière (seulement 28% des plus de 50 ans disent aller à la mosquée le vendredi) alors que 49% des jeunes disent se conformer à ce commandement. Le respect du jeûne pendant le ramadan est aussi en progression depuis 1989, passant de 60% à 66%. La progression s’est surtout faite au début des années 2000, période où s’est produit un réveil identitaire et religieux dans tout le monde musulman.Troisième manifestation de l’empreinte religieuse sur la vie quotidienne : nous constatons une chute de la proportion de personnes de religion ou culture musulmane déclarant boire de l’alcool, même occasionnellement, passant de 35% en 1989 à seulement 21% aujourd’hui. Il y a sans doute, là encore, un biais déclaratif (et nous n’allons pas vérifier dans leur vie quotidienne !), mais de nouveau, ce biais déclaratif valait aussi en 1989. Manifestement à l’époque, le conformisme ambiant dans cette population était moins strict en la matière. Quatrième élément : la forte prégnance du hallal, qui ne se limite plus à la viande. 57% des sondés disent consommer uniquement de la confiserie hallal, mais 47% achètent aussi des plats cuisinés hallal, et 48% affirment systématiquement regarder la composition des produits alimentaires achetés pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas de la gélatine animale ou du porc. Comme le poids de cette population musulmane a augmenté et que l’orthopraxie y est plus répandue, des acteurs économiques ont répondu à cette demande et un marché s’est créé, facilitant et encourageant en retour le respect du hallal par le consommateur. Il y a trente ans, lors de l’affaire de Creil, les débats tournaient autour du foulard. Aujourd’hui, dans la sphère scolaire, les tensions se cristallisent autour de la question du hallal. Au regard de ces résultats, on constate que l’évolution générale ne va pas dans le sens d’une sécularisation, mais d’une réaffirmation identitaire et religieuse se manifestant notamment dans les comportements quotidiens.On constate que les musulmans en France, très majoritairement, déclarent (à 70%) pouvoir pratiquer en toute liberté leur religion en France, un résultat rassurant. Mais pour autant, ce diagnostic s’accompagne de fortes demandes pour adapter notre cadre laïc et républicain. Ils ne sont que 41% à estimer que c’est la pratique de l’islam doit être adaptée et aménagée pour se conformer à la laïcité à la française, contre 37% qui estiment que c’est au contraire la laïcité française qui doit s’adapter, avec une forte minorité (19%) qui ne se positionne pas sur cette question. Par rapport à 2011, on constate une progression de 8 points de ceux qui disent que c’est à la laïcité à la française de s’adapter. On observe également une forte progression de l’opposition à la loi de 2010 bannissant le voile intégral dans la rue. 59% estiment que cette loi est plutôt une mauvaise chose, alors qu’ils n’étaient que 33% dans ce cas en 2011. Différents événements comme des contrôles policiers qui ont mal tourné (à Trappes ou à Toulouse notamment), ou la perception que cette loi serait une discrimination supplémentaire visant les musulmans en France, peuvent expliquer ce résultat.
Quand on regarde dans le détail, on voit que les demandes concrètes d’adaptation de la laïcité sont soutenues et parfois très massivement. 82% des sondés pensent ainsi qu’on devrait pouvoir manger hallal dans les cantines scolaires et 68% estiment qu’une jeune fille devrait avoir la possibilité de porter le voile à l’école. L’islam étant une religion assez injonctive dans la vie quotidienne, ces injonctions se heurtent au cadre laïc.54% déclarent également qu’on devrait avoir la possibilité d’affirmer son identité religieuse au travail. Après l’école et le halal, la question des signes ostentatoires dans le monde du travail est en train de monter depuis plusieurs années. Si 26% des cadres disent qu’on devrait pouvoir affirmer son identité religieuse au travail, ils sont 38% parmi les professions intermédiaires et 55% chez les employés et ouvriers. Cette revendication est plus forte dans les milieux populaires, et rappelle les débats qu’il y a eu par exemple à la RATP ou parmi le personnel de Roissy. Les organisations syndicales, historiquement et culturellement de gauche, souvent très laïques sauf la CFTC, sont confrontées à ces demandes. La CFTC revendique ses racines chrétiennes, mais ne fait pas grève pour exiger la présence d’un crucifix. Dans le monde du travail, là notamment où il y a beaucoup d’employés ou d’ouvriers, comme dans les transports publics, les chantiers ou les plateformes logistiques, ces questions des signes religieux ostentatoires se posent depuis plusieurs années. L’affaire de Creil n’était que le début, pas un prurit momentané, comme certains ont pu le penser. Pour autant, nous n’assistons pas à un assaut généralisé contre le cadre laïc, mais plutôt à de multiples demandes pour qu’on desserre le cadre républicain et laïc.
Les musulmans en France ne forment pas un bloc homogène. La grande majorité des musulmans demande des adaptations, mais une minorité se positionne sur un agenda beaucoup plus maximaliste et radical. A ce propos, un différentiel assez important se dessine selon l’ancienneté de la présence en France. Parmi ceux qui sont Français de naissance, « seuls » 18% estiment que la charia devrait s’imposer. Parmi ceux qui sont Français par acquisition, ils sont 26% et parmi les étrangers, c’est 41%. Cette revendication d’une suprématie de la charia est donc d’abord portée par les nouveaux arrivants qui viennent de pays où l’empreinte de l’islam est très forte. En 1989 avec l’affaire de Creil, beaucoup pensaient qu’avec le temps le processus de sécularisation et de « sortie de la religion » allait aussi concerner la population immigrée. Sauf que depuis, des centaines de milliers de personnes ont rejoint la France, et le bain culturel des pays d’origine a été entretenu et vivifié par la persistance des flux migratoires, là où le flux des Polonais par exemple s’était tari dans les années 1930".
« Nous, Français musulmans. Du public à l'intime »
« Les Français musulmans sont-ils tiraillés entre leur identité religieuse et l’adhésion aux valeurs de la République, entre l'islam et la France ? »
« L'enquête d’Ipsos, réalisée pour ce documentaire auprès de 1 513 personnes représentatives de la société française bat en brèche nombre d’idées reçues dans un débat sensible, hystérisé par l’amalgame entre islam, islamisme, identité et insécurité ».
« À partir de ces résultats, le film recueille la parole d’une majorité silencieuse de musulmans, citoyens français résolument attachés aux valeurs de la République, quand les regards restent braqués sur un islam rigoriste – et sa frange radicalisée – plus visible et pourtant très minoritaire dans le pays ».
« Mettant en perspective les enseignements de ce sondage inédit, citoyens engagés, imams, islamologues, sociologues ou philosophes dessinent le portrait nuancé et multiple d’une communauté apaisée, à rebours des fantasmes entretenus par la rumeur politico-médiatique, a fortiori depuis les attentats de 2015 ».
« Une réflexion éclairante, qui n’occulte cependant pas les points de tension ».
Les intervenants
La série documentaire a choisi des intervenants, généralement masculins, chrétiens ou musulmans, mais pas juifs :
Taoufik Barboucha, association « Renovo » pour la réussite scolaire.
Les intervenants
La série documentaire a choisi des intervenants, généralement masculins, chrétiens ou musulmans, mais pas juifs :
Taoufik Barboucha, association « Renovo » pour la réussite scolaire.
Mohamed Bajrafil, imam prédicateur franco-comorien de la mosquée Annour (« la lumière ») à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Né en 1978 à Moroni (Comores),
"Fils de Shaykh Mouhammad Soighir, un des illustres disciples de l’ancien grand Mufti des Comores, Sa’id Mouhammad ‘Abdourrahmane", il "nourrira son discours par de grandes références comme le Shakh Ali Jumu’a (mufti d’Egypte), dont il se réclame de l’école, shaykh Safwat Hegazy (auprès de qui il apprend les sciences du hadith), Shaykh al Bouti, Shaykh al Qardawi (à travers leurs écrits et quelques rencontres, seulement avec le premier) et bien d’autres".
Il arrive en 1999 en France. Il est titulaire d'un doctorat en linguistique à l’université Paris-Diderot. Professeur de lettre et d'histoire en lycée professionnel à Paris, il est chercheur associé au Laboratoire de linguistique formelle (UMR 7110 CNRS-Paris 7), et chargé du cours de Géopolitique des religions au Centre Universitaire de Formation et de Recherche à Mayotte.
Mohamed Bajrafil est secrétaire général du conseil théologique des Musulmans de France, nouvelle dénomination de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France). Depuis 2018, il présente un programme de la chaîne française Ère TV.
Il est l'auteur de "Islam de France, l'an I : il est temps d'entrer dans le XXIe siècle" (2015) et "Réveillons-nous ! Lettre à un jeune Français musulman" (2018) publiés aux Editions Plein Jour.
"Fils de Shaykh Mouhammad Soighir, un des illustres disciples de l’ancien grand Mufti des Comores, Sa’id Mouhammad ‘Abdourrahmane", il "nourrira son discours par de grandes références comme le Shakh Ali Jumu’a (mufti d’Egypte), dont il se réclame de l’école, shaykh Safwat Hegazy (auprès de qui il apprend les sciences du hadith), Shaykh al Bouti, Shaykh al Qardawi (à travers leurs écrits et quelques rencontres, seulement avec le premier) et bien d’autres".
Il arrive en 1999 en France. Il est titulaire d'un doctorat en linguistique à l’université Paris-Diderot. Professeur de lettre et d'histoire en lycée professionnel à Paris, il est chercheur associé au Laboratoire de linguistique formelle (UMR 7110 CNRS-Paris 7), et chargé du cours de Géopolitique des religions au Centre Universitaire de Formation et de Recherche à Mayotte.
Mohamed Bajrafil est secrétaire général du conseil théologique des Musulmans de France, nouvelle dénomination de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France). Depuis 2018, il présente un programme de la chaîne française Ère TV.
Il est l'auteur de "Islam de France, l'an I : il est temps d'entrer dans le XXIe siècle" (2015) et "Réveillons-nous ! Lettre à un jeune Français musulman" (2018) publiés aux Editions Plein Jour.
Mohamed Bajrafil s'est indigné de l'absence de manifestation attirant un grand nombre de manifestants contre "le massacre des Rohingyas" : "Il n'y a rien de plus élevé au monde que la vie d'un croyant... Qui bouge ? On va manifester : il y a trois pèlerins... Comment le Palestinien est traité dans les pays qui les accueillent ? C'est des choses à pas dire entre nous. Des fois tu te dis même si Israël ne les traite pas mieux que les pays dans lesquels ils sont réfugiés. Parqués dans des endroits".
Sur le port du burkini, il a déclaré à La Croix (26 août 2016) : "Il s’agit de jeunes femmes qui - contrairement à ce que croient beaucoup - aspirent à se mélanger avec tout le monde, tout en ne montrant pas ce qu’elles considèrent comme relevant de leur nudité, ou plutôt de leur intimité. On est loin, par conséquent des influences rigoristes dont on les dit victimes : en effet, d’un point de vue strictement religieux, hommes et femmes n’ont pas à se rendre là où d’autres sont susceptibles de dévoiler une partie de leur intimité. Ces jeunes femmes ne sont donc pas en phase avec une quelconque lecture rigoriste".
Membre fondateur de la Fondation Al Kawakibi, qui "ambitionnait d’organiser un Forum mondial pour une réforme islamique en 2016", il prône "« la réforme de la pensée islamique » à travers le recours de nouveau à l'ijtihad". La réforme doit s'effectuer sur les lectures des textes produits par les jurisconsultes musulmans pendant les 15 siècles d'existence de l'islam, à partir de leurs compréhensions des textes fondateurs. Si le legs scientifique de nos savants est, de mon point de vue, le plus riche au monde, il est loin d'être sacré" tout en affirmant : "Si on choisit d'être musulman, ce n'est pas pour changer le Message auquel on croit. Ce serait une totale aberration et un contre-sens absolu".
Le 14 mai 2020, Le Point publiait l'article "Dîner caritatif à Saint-Denis : l'islamisme déductible des impôts ?", sous-titré "L'association Sciences & Éducation organise une soirée avec un prédicateur fondamentaliste et propose de faire des dons « déductibles des impôts ». Prévu le 24 mai 2020, ce dîner devait se dérouler dans les "locaux de l'IESH de Saint-Denis (Institut européen des sciences humaines), le centre de formation d'imams proche des Frères musulmans. Le programme prévoit une soirée « au profit du centre de formation des oulémas » de Mauritanie... et annonce la possibilité de faire des dons « déductibles des impôts ». En effet, le droit français prévoit une réduction d'impôt aux organismes à « caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire (...) » et aux associations « cultuelles ou de bienfaisance autorisées à recevoir des dons et legs ». Problème : ce centre de formation des oulémas a été partiellement fermé par les autorités mauritaniennes en septembre 2018, car accusé de « propager des idéologies extrémistes auprès de ses étudiants » d'après le site lemonde-arabe.fr. Mais les dirigeants du centre mauritanien peuvent compter sur le soutien de l'association française Sciences & Éducation créée en août 2018 à Asnières, dont l'objet prévoit « d'assister les étudiants, en Mauritanie, qui rencontrent des difficultés financières afin de leur permettre de poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions et de réussir ». Il est aussi précisé dans les statuts que l'association « pourra apporter librement son soutien aux projets présentés par des organisations œuvrant à des missions d'intérêt général liées à l'action humanitaire ». Le programme de la soirée n'est pas sans poser question. Il y est en effet prévu une intervention par vidéoconférence de Mohamed Ould Dedew. Ce prédicateur, considéré comme une référence dans les milieux fondamentalistes, s'est fait connaître en prenant des positions antisémites et ses théories pour bien battre sa femme".
En marge de manifestations haineuses de la « rue arabe » hostile à l’opération israélienne défensive « Protective Edge » (Bordure protectrice, 8 juillet-26 août 2014), des synagogues parisiennes ont été ciblées à l'été 2014 par des attaques violentes de « Blacks, Blancs, Beurs », portant souvent des keffiehs, dissimulant leur visage par des capuches, armés de projectiles, de battes de base-ball et parfois de hache, brandissant des drapeaux palestiniens, et scandant « Allah Aqbar » (Allah est le plus grand) ainsi que « Mort aux Juifs », en français et en arabe.
Dans ce contexte, Mohamed Bajrafil est co-signataire de l'"Appel aux musulmans français pour Gaza" illustré sur son blog par un visuel représentant un drapeau palestinien sur lequel figure un garçon au visage entouré du keffieh, faisant le signe V de la victoire de la main droite et arborant semble-t-il une arme de la main gauche :
Membre fondateur de la Fondation Al Kawakibi, qui "ambitionnait d’organiser un Forum mondial pour une réforme islamique en 2016", il prône "« la réforme de la pensée islamique » à travers le recours de nouveau à l'ijtihad". La réforme doit s'effectuer sur les lectures des textes produits par les jurisconsultes musulmans pendant les 15 siècles d'existence de l'islam, à partir de leurs compréhensions des textes fondateurs. Si le legs scientifique de nos savants est, de mon point de vue, le plus riche au monde, il est loin d'être sacré" tout en affirmant : "Si on choisit d'être musulman, ce n'est pas pour changer le Message auquel on croit. Ce serait une totale aberration et un contre-sens absolu".
Le 14 mai 2020, Le Point publiait l'article "Dîner caritatif à Saint-Denis : l'islamisme déductible des impôts ?", sous-titré "L'association Sciences & Éducation organise une soirée avec un prédicateur fondamentaliste et propose de faire des dons « déductibles des impôts ». Prévu le 24 mai 2020, ce dîner devait se dérouler dans les "locaux de l'IESH de Saint-Denis (Institut européen des sciences humaines), le centre de formation d'imams proche des Frères musulmans. Le programme prévoit une soirée « au profit du centre de formation des oulémas » de Mauritanie... et annonce la possibilité de faire des dons « déductibles des impôts ». En effet, le droit français prévoit une réduction d'impôt aux organismes à « caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire (...) » et aux associations « cultuelles ou de bienfaisance autorisées à recevoir des dons et legs ». Problème : ce centre de formation des oulémas a été partiellement fermé par les autorités mauritaniennes en septembre 2018, car accusé de « propager des idéologies extrémistes auprès de ses étudiants » d'après le site lemonde-arabe.fr. Mais les dirigeants du centre mauritanien peuvent compter sur le soutien de l'association française Sciences & Éducation créée en août 2018 à Asnières, dont l'objet prévoit « d'assister les étudiants, en Mauritanie, qui rencontrent des difficultés financières afin de leur permettre de poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions et de réussir ». Il est aussi précisé dans les statuts que l'association « pourra apporter librement son soutien aux projets présentés par des organisations œuvrant à des missions d'intérêt général liées à l'action humanitaire ». Le programme de la soirée n'est pas sans poser question. Il y est en effet prévu une intervention par vidéoconférence de Mohamed Ould Dedew. Ce prédicateur, considéré comme une référence dans les milieux fondamentalistes, s'est fait connaître en prenant des positions antisémites et ses théories pour bien battre sa femme".
En marge de manifestations haineuses de la « rue arabe » hostile à l’opération israélienne défensive « Protective Edge » (Bordure protectrice, 8 juillet-26 août 2014), des synagogues parisiennes ont été ciblées à l'été 2014 par des attaques violentes de « Blacks, Blancs, Beurs », portant souvent des keffiehs, dissimulant leur visage par des capuches, armés de projectiles, de battes de base-ball et parfois de hache, brandissant des drapeaux palestiniens, et scandant « Allah Aqbar » (Allah est le plus grand) ainsi que « Mort aux Juifs », en français et en arabe.
Dans ce contexte, Mohamed Bajrafil est co-signataire de l'"Appel aux musulmans français pour Gaza" illustré sur son blog par un visuel représentant un drapeau palestinien sur lequel figure un garçon au visage entouré du keffieh, faisant le signe V de la victoire de la main droite et arborant semble-t-il une arme de la main gauche :
"Nous avons entendu les cris, vu les pleures et le sang de nos frères et sœurs à Gaza, cinquante jours durant, sous une pluie de bombes. Leurs maisons ont été détruites comme on leur a pris la vie. Ils ont perdu leurs proches, leurs biens et sont devenus démunis de tout. Nous les avons vus nous appeler à l’aide : « Ô nos frères ! Pitié ! ». Le bilan est de plus de 2000 morts, plus de 10.000 blessés et plus de 460.000 sans abri, soit plus du tiers des habitants de Gaza.
Face à ce malheur qui s’est abattu sur les habitants de Gaza, il ne nous est pas possible de rester comme des spectateurs, non concernés par ce qui se passe. Au contraire, il est maintenant obligatoire à tout musulman de tendre la main à ses frères palestiniens.
Et nous sommes dans une période précédant une fête, où coïncident le sacrifice surérogatoire d’une bête et l’obligation de secourir nos frères.
En vertu de ce qui est reconnu en droit des priorités, à savoir que l’obligation passe avant le surérogatoire, nous appelons:
– Les musulmans français à destiner cette année le prix de la bête du sacrifice (soit 200€) à la reconstruction de Gaza, afin d’offrir un toit à celui qui n’en a pas et soigner celui qui attend un traitement.
– Celui qui a les moyens de remplir à la fois l’obligation d’aider les gazaouits avec 200€ et la très forte recommandation du sacrifice de procéder aux deux.
– Celui qui possède seulement le prix de la bête, au-delà de ses besoins, à ne pas accomplir le sacrifice cette année et à faire passer l’obligation d’aider nos frères avant l’acte recommandé du sacrifice.
– Celui qui peut donner plus de 200€ à le faire, car Dieu ne perd jamais la récompense des bienfaiteurs.
– Celui qui a la zakat à l’envoyer là-bas afin d’aider les gazaouits.
– Les responsables des mosquées et associations et tous les prêcheurs à parler avec insistance aux fidèles, dans leurs sermons et prêches du vendredi, de l’obligation d’aider leurs frères à Gaza (avec 200€), qui doit passer avant la recommandation du sacrifice cette année, voire de son annulation cette année.
– Les responsables des associations à réunir les sommes des dons et à les transférer au secours islamique ou au CBSP, tout en précisant qu’elles vont servir à la reconstruction de Gaza et au secours de ses habitants.
Enfin, nous prions que Dieu bénisse cette initiative et l’agrée ; qu’Il récompense par le meilleur toute personne qui a participé à cette bonne œuvre. Certes, Il est infiniment voyant, infiniment entendant et infiniment prompt à exaucer les vœux.
Puisse Dieu accorder Son salut et Sa bénédiction au prophète Muhammad, à sa famille et à l’ensemble de ses compagnons.
Louange à Dieu, Seigneur des mondes."
Paris le 12/11/1435 correspondant au 07/09/2014.
Les signataires du communiqué:
Cheikh Mohamed Najah
Cheikh Ounis Guerguah
Cheikh Larbi Kechat
Cheikh Mohamed Badjarafil
Cheikh Hassane Houari
Cheikh Ahmed Jaballah
Cheikh Omar Dormane".
Yassine Belattar, humoriste franco-marocain né en 1982 à Conflans-Sainte-Honorine
. En 2015, il a été maître de cérémonie lors du diner de gala du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
Il a déclaré à Respect Magazine (10 novembre 2017) : "Un spectacle, c’est une partie de nous-même. Avant de le faire, j’ai quand même eu 10 ans de militantisme politique... Quand on a été militant, on le reste. Un spectacle est un acte politique. S’il est bien amené, il peut poser des questions d’actualité dans le débat public... Je ne crois pas que « Charlie » soit une unité de mesure. Dire « Je suis Charlie », à l’époque, était incontournable. Dans le spectacle, je dis que je ne suis pas Charlie. Les gens ne sont pas Charlie, ils sont français. Mais à partir du moment où il y a une attaque sur le territoire, ils sont en deuil. Ce qui est triste, c’est de dire « Si tu n’es pas Charlie, tu es Kouachi ». Restons mesurés... Je respecte le deuil suite au drame de janvier 2015. Les gens qui sont autour de ce deuil voudraient imposer le fait que c’est ce deuil-là qui est plus important que les autres. Personnellement, j’ai été beaucoup plus affecté par les attentats de Nice. Il y avait des enfants, c’était le 14 juillet. Les gens de Charlie, eux, étaient des militants. Charb était un militant. Tu sais que tu t’exposes à des dangers. Mais quand tu es un enfant et que tu vas voir le 14 juillet, tu n’as pas de conscience politique." Dans une démocratie, un dessinateur ne doit encourir aucun danger en effectuant son métier d'auteur. Yassine Belattar admet implicitement qu'une fatwa puisse s'appliquer en France, et justifie la charia condamnant le blasphème". Fête nationale française, le 14 juillet commémore la Fête de la Fédération de 1790. Un acte politique. Le 28 mars 2019, Belattar a été mis en examen par la justice pour « menaces de mort », « menaces de crimes réitérés », « envois réitérés de messages malveillants » et « harcèlement moral ».
En mars 2018, le Président de la République Emmanuel Macron l'a nommé membre du Conseil des villes. D'après l'Élysée, elle aura vocation à « rassembler des personnes issues des quartiers populaires, de tout âge, de tout profil et animées par un engagement et reconnues pour leur expertise», lesquelles «seront chargées de nourrir la réflexion du président de la République sur la politique de la ville».
En octobre 2018, Yassine Belattar quitte le Conseil des villes.
Le 22 octobre 2018, il a déclaré sur RFI : "Le fait d’être Français de confession musulmane pose problème aujourd’hui […] Si j'étais lui [le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, Ndlr], j'éviterais de mettre les pieds dans le 93.»
. En 2015, il a été maître de cérémonie lors du diner de gala du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
Il a déclaré à Respect Magazine (10 novembre 2017) : "Un spectacle, c’est une partie de nous-même. Avant de le faire, j’ai quand même eu 10 ans de militantisme politique... Quand on a été militant, on le reste. Un spectacle est un acte politique. S’il est bien amené, il peut poser des questions d’actualité dans le débat public... Je ne crois pas que « Charlie » soit une unité de mesure. Dire « Je suis Charlie », à l’époque, était incontournable. Dans le spectacle, je dis que je ne suis pas Charlie. Les gens ne sont pas Charlie, ils sont français. Mais à partir du moment où il y a une attaque sur le territoire, ils sont en deuil. Ce qui est triste, c’est de dire « Si tu n’es pas Charlie, tu es Kouachi ». Restons mesurés... Je respecte le deuil suite au drame de janvier 2015. Les gens qui sont autour de ce deuil voudraient imposer le fait que c’est ce deuil-là qui est plus important que les autres. Personnellement, j’ai été beaucoup plus affecté par les attentats de Nice. Il y avait des enfants, c’était le 14 juillet. Les gens de Charlie, eux, étaient des militants. Charb était un militant. Tu sais que tu t’exposes à des dangers. Mais quand tu es un enfant et que tu vas voir le 14 juillet, tu n’as pas de conscience politique." Dans une démocratie, un dessinateur ne doit encourir aucun danger en effectuant son métier d'auteur. Yassine Belattar admet implicitement qu'une fatwa puisse s'appliquer en France, et justifie la charia condamnant le blasphème". Fête nationale française, le 14 juillet commémore la Fête de la Fédération de 1790. Un acte politique. Le 28 mars 2019, Belattar a été mis en examen par la justice pour « menaces de mort », « menaces de crimes réitérés », « envois réitérés de messages malveillants » et « harcèlement moral ».
En mars 2018, le Président de la République Emmanuel Macron l'a nommé membre du Conseil des villes. D'après l'Élysée, elle aura vocation à « rassembler des personnes issues des quartiers populaires, de tout âge, de tout profil et animées par un engagement et reconnues pour leur expertise», lesquelles «seront chargées de nourrir la réflexion du président de la République sur la politique de la ville».
En octobre 2018, Yassine Belattar quitte le Conseil des villes.
Le 22 octobre 2018, il a déclaré sur RFI : "Le fait d’être Français de confession musulmane pose problème aujourd’hui […] Si j'étais lui [le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, Ndlr], j'éviterais de mettre les pieds dans le 93.»
Ghaleib Bencheikh est un physicien franco-algérien né à Djeddah (Arabie saoudite) et fils d'un ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris. Depuis 2000, il présente l'émission Islam sur France 2 et depuis 2018 préside la Fondation de l’Islam de France (FIF) et co-organisateur en 2019 avec la Ligue islamique mondiale (LIM) de la controversée Conférence internationale de Paris pour la paix et la sécurité. Il a été vice-président de la Fraternité d'Abraham. Il édulcore la dhimmitude.
Houssame Bentabet, sociologue, spécialiste de l’islam. En juin 2018, il "a soutenu sa thèse "L’abandon de l’Islam. De l’irréligiosité au reniement de la foi chez les musulmans de France. (Les formes et les raisons)" sous la direction de Michel Boivin.
"A l’instant où les yeux se tournent principalement vers les thèses dites de repli identitaire ou de radicalisation des musulmans, l’abandon de l’islam pousse dans le silence et touche des musulmans de nationalités différentes. En effet, un conseil des ex-musulmans, initialement créé en 2007, en Grande-Bretagne et en Allemagne par deux ex-musulmanes d’origine iranienne, a essaimé dans plusieurs pays. Les Ex-musulmans restent contraints à la discrétion, même dans des sociétés dites séculières censées garantir la liberté de conscience et de croyance par la loi. Cette discrétion résulte d’une tension intestine au sein de l’islam sur la question « d’apostasie », qui reste une problématique non-encore réglée de manière définitive par les savants de l’islam. En droit musulman classique, l’abandon de l’islam est en effet puni de mort. En affichant leur croyance, ces ex-musulmans, notamment en Europe, ne se sentent pas à l’abri d’une application de cette peine par des fondamentalistes, ou du moins, d’un rejet de la part de leur famille et de leur communauté. Et si les agitations actuelles de ce corps islamique, annonçaient en réalité, la naissance d’un nouveau rapport à l’islam ? Dans la thèse que voici, nous étudions ce phénomène dans la société Française. Notre ambition est de placer l’abandon de l’islam entre deux regards différents : celui de l’islam à travers ses textes et ses lois ; et celui de l’ex-musulman lui-même à travers sa trajectoire personnelle. Nous souhaitons comprendre pourquoi ces ex-musulmans quittent-ils l’islam et par quel processus cela se fait-il ?"
"A l’instant où les yeux se tournent principalement vers les thèses dites de repli identitaire ou de radicalisation des musulmans, l’abandon de l’islam pousse dans le silence et touche des musulmans de nationalités différentes. En effet, un conseil des ex-musulmans, initialement créé en 2007, en Grande-Bretagne et en Allemagne par deux ex-musulmanes d’origine iranienne, a essaimé dans plusieurs pays. Les Ex-musulmans restent contraints à la discrétion, même dans des sociétés dites séculières censées garantir la liberté de conscience et de croyance par la loi. Cette discrétion résulte d’une tension intestine au sein de l’islam sur la question « d’apostasie », qui reste une problématique non-encore réglée de manière définitive par les savants de l’islam. En droit musulman classique, l’abandon de l’islam est en effet puni de mort. En affichant leur croyance, ces ex-musulmans, notamment en Europe, ne se sentent pas à l’abri d’une application de cette peine par des fondamentalistes, ou du moins, d’un rejet de la part de leur famille et de leur communauté. Et si les agitations actuelles de ce corps islamique, annonçaient en réalité, la naissance d’un nouveau rapport à l’islam ? Dans la thèse que voici, nous étudions ce phénomène dans la société Française. Notre ambition est de placer l’abandon de l’islam entre deux regards différents : celui de l’islam à travers ses textes et ses lois ; et celui de l’ex-musulman lui-même à travers sa trajectoire personnelle. Nous souhaitons comprendre pourquoi ces ex-musulmans quittent-ils l’islam et par quel processus cela se fait-il ?"
Abdennour Bidar, normalien et agrégé de philosophie né en 1971. Sa mère est une Française catholique convertie à l'Islam et il a été élevé en partie par un père adoptif marocain.
En 2012, Abdennour Bidar est chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de l'Éducation nationale et au Haut conseil à l'intégration. L'année suivante, il est désigné membre de l'Observatoire de la laïcité. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Esprit. Sur France Inter, il a produit et animé en 2012-2013 l'émission de débat sur le thème du vivre ensemble et de l'identité "Cause commune, tu m'intéresses" et à l'été 2014 France islam : questions croisées. En 2015, il reprend l'émission Cultures d'islam sur France Culture après le décès de son fondateur Abdelwahab Meddeb. En 2015, il crée avec la psychologue Inès Weber le Sésame, centre de culture spirituelle.
En 2016, il est nommé inspecteur général de l'Éducation nationale.zr zqr nommé membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) devenue DILCRAH, présidé par Dominique Schnapper. Il est aussi membre du Comité consultatif national d'éthique, et du Conseil des sages sur la laïcité.
En 20147, il a écrit une Lettre ouverte au monde musulman :
En 2012, Abdennour Bidar est chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de l'Éducation nationale et au Haut conseil à l'intégration. L'année suivante, il est désigné membre de l'Observatoire de la laïcité. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Esprit. Sur France Inter, il a produit et animé en 2012-2013 l'émission de débat sur le thème du vivre ensemble et de l'identité "Cause commune, tu m'intéresses" et à l'été 2014 France islam : questions croisées. En 2015, il reprend l'émission Cultures d'islam sur France Culture après le décès de son fondateur Abdelwahab Meddeb. En 2015, il crée avec la psychologue Inès Weber le Sésame, centre de culture spirituelle.
En 2016, il est nommé inspecteur général de l'Éducation nationale.zr zqr nommé membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) devenue DILCRAH, présidé par Dominique Schnapper. Il est aussi membre du Comité consultatif national d'éthique, et du Conseil des sages sur la laïcité.
En 20147, il a écrit une Lettre ouverte au monde musulman :
"Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin - de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd'hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale
Et qu'est-ce que je vois ? Qu'est-ce que je vois mieux que d'autres, sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois, toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer Etat islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : Daesh. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.
Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Tu cries : « Ce n'est pas moi ! », « Ce n'est pas l'islam ! » Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (#NotInMyName). Tu t'insurges que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu'à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l'islam dénonce la barbarie. Mais c'est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l'autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de l'autocritique. Tu te contentes de t'indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te remettre en question ! Et tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité
J'entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui, tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde, l'islam a créé tout au long de son histoire de la beauté, de la justice, du sens, du bien, et il a puissamment éclairé l'être humain sur le chemin du mystère de l'existence... Je me bats ici, en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l'islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine je vois aussi autre chose que tu ne sais pas voir...
Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant « Etat islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre - et il en surgira autant d'autres monstres pires encore que celui-ci que tu tarderas à admettre ta maladie, pour attaquer enfin cette racine du mal !
Même les intellectuels occidentaux ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion - en bien et en mal, sur la vie et sur la mort - qu'ils me disent : « Non, le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc. » Ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur de réacteur d'une civilisation humaine ! Et que l'avenir de l'humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière, mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité tout entière !
Tous ceux-là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c'est l'état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms d'Al-Qaïda, Jabhat Al-Nosra, Aqmi ou « Etat islamique ». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion ; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l'égalité, de la responsabilité et de la liberté ; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l'autorité de la religion ; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.
Tout cela serait-il donc la faute de l'Occident ? Combien de temps précieux vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ?
Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l'avouer, tu as été incapable de répondre au défi de l'Occident. Soit tu t'es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l'intérieur de tes frontières - un wahhabisme que tu répands à partir de tes Lieux saints de l'Arabie saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité - je veux parler notamment de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie mondiale qu'est le culte du dieu Argent.
Qu'as-tu d'admirable aujourd'hui, mon ami ?
Qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi, qui sont tes Aung San Suu Kyi ? Où sont tes grands penseurs dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l'Inde à l'Espagne ? En réalité, tu es devenu si faible derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même...
Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l'islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l'Etat que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu'à l'intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d'imposer que l'islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu'« il n'y a pas de contrainte en religion » (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son appel à la liberté l'empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ? Je dis qu'il est l'heure, dans la civilisation de l'islam, d'instituer cette liberté spirituelle - la plus sublime et difficile de toutes - à la place de toutes les lois inventées par des générations de théologiens !
De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s'élèvent aujourd'hui dans la Oumma pour dénoncer ce tabou d'une religion autoritaire et indiscutable...
Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, chouyoukhs, etc.) qu'ils ne comprennent même pas qu'on leur parle de liberté spirituelle, ni qu'on leur parle de choix personnel vis-à-vis des « piliers » de l'islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge » si sacrée qu'ils n'osent pas donner à leur propre conscience le droit de la remettre en question ! Et il y a tant de familles où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès le plus jeune âge et où l'éducation spirituelle est d'une telle pauvreté que tout ce qui concerne la religion reste quelque chose qui ne se discute pas !
Car tout ce que je viens d'évoquer - une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive - est trop souvent l'islam ordinaire, l'islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l'islam du passé dépassé, l'islam déformé par tous ceux qui l'instrumentalisent politiquement, l'islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement spiritualité et liberté ?
Bien sûr, dans ton immense territoire il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d'approfondissement spirituel ; des lieux où l'islam donne encore le meilleur de lui-même, une culture du partage, de l'honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l'être humain et la réalité ultime qu'on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en terre d'Islam, et partout dans les communautés musulmanes du monde, des consciences fortes et libres. Mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans reconnaissance d'un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l'instant le droit de dire « Je choisis mon islam », « J'ai mon propre rapport à l'islam » n'a été reconnu par l'« islam officiel » des dignitaires. Ceux-là, au contraire, s'acharnent à imposer que « la doctrine de l'islam est unique » et que « l'obéissance aux piliers de l'islam est la seule voie droite » (sirâtou-l-moustaqîm).
Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l'une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l'un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés tout entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop de tes filles et tous tes fils dans la cage d'un bien et d'un mal, d'un licite (halâl) et d'un illicite (harâm) que personne ne choisit mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel. Dans trop de tes contrées, tu associes encore la religion et la violence - contre les femmes, les « mauvais croyants », les minorités chrétiennes ou autres, les penseurs et les esprits libres, les rebelles - de sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du djihad !
Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! C'est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas, tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction."
Hakim El Karoui, Association musulmane pour l’islam de France
Olivier Galland, Sociologue Directeur de recherches au CNRS
Marcel Gauchet, philosophe. "Les signes se prêtent exemplairement aux conflits", explique Marcel Gauchet.
Philippe Gaudin, Philosophe Groupe Sociétés, Religions, Laïcités du CNRS
Bernard Godard, Ancien haut fonctionnaire des Renseignements Généraux
Hayette Hamidi, avocate et présidente du Think Tank "France Fière". Elle est "professeur des écoles contractuelle en Seine-Saint-Denis. À 30 ans, elle est élue municipale déléguée à la Police municipale au Blanc-Mesnil (93) et membre du Comité stratégique de Sens Commun (Les Républicains)." Elle a déclaré à Atlantico (5 août 2016) :
Dans l'article "Sevran : jeunes juifs et musulmans œuvrent ensemble pour les sans-abri", Le Parisien (26 février 2017) a évoqué une "action de solidarité" menée par Yacine Hilmi, responsable de l’association de Sevran Hozes et Oren Giorno, responsable jeunesse au Mouvement juif libéral de France, avec "des adolescents de Sevran et Paris".
« Bonheur et sourire », « SDF et partage ». En deux mots, Selma et Sanou, jeunes filles musulmanes de Sevran, décrivent la matinée qu'elles ont passée, ce dimanche, avec des adolescents parisiens de confession juive. Ensemble, ils ont préparé des repas, distribués ensuite à des sans-abri par le groupe Coexister Montreuil. Un rendez-vous organisé par la Fondation pour la compréhension interculturelle (la Foundation for ethnic understanding fondée en 1989 aux Etats-Unis). « L'objectif, c'est de montrer que c'est facile de briser les barrières entre les uns et les autres. Nous voulons déconstruire l'idée que juifs et musulmans sont des ennemis irréductibles. Ça, c'est un préjugé que l'on pose et que les gens ont tendance à assimiler », explique Salma Hathroubi, ancienne professeur en Seine-Saint-Denis, qui a voulu « donner du sens à la rencontre » en montant une action solidaire. « On a appris de nouvelles choses, comme l'histoire de Moïse, c'était intéressant », jugent les jeunes Sevranaises à l'issue de la préparation des repas. « Ça nous a séduit d'échanger, de se rassembler pour une bonne cause », complètent les Parisiennes Siena, Ilana et Alexia. Les ados se reverront fin mars pour la visite d'une synagogue puis fin avril pour un rendez-vous à la mosquée. « Au nom de valeurs communes, on peut rendre à la société et aux plus démunis, cela fait partie de l'ADN des juifs et des musulmans, c'est le don indistinct », explique Samia Hathroubi. En attestent les sacs contenant les repas préparés. Ils sont recouverts d'une feuille indiquant « offert par le projet Sadaqa-Tsedaka ». Soit « l'aumône » en arabe et en hébreu."
La zakât ou zakaa (« aumône légale ») est le troisième pilier de l'islam. Le verset 9:60 du Coran la définit ainsi : « Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à la Voie de Dieu (l'expansion de l’islam) et aux voyageur démunis. C’est une imposition de la part de Dieu. Dieu est Omniscient et Sage ». La zakât vise notamment à garder dans la sphère islamique des musulmans qui songeraient à la quitter et à convertir les non-musulmans. Cette expansion de l'islam peut aussi être envisagée dans le cadre du djihad. C'est donc à tort que la zakât est parfois assimilée à la tsedaka - la racine de ce mot signifie "justice" en hébreu - du judaïsme - un commandement divin qui permet au fidèle en particulier d'assurer le tikoun olam (réparation du monde) - ou l'aumône/charité chrétienne effectuée par amour du prochain et de Dieu.
Du 19 au 24 juin 2018, il a participé au voyage d'étude au Vatican où le pape François a reçu la délégation de l'association d'anciens élèves d'Emouna-Fraternité (promotion 2016-2017) l'amphi des religions. Dans le cadre de la formation continue, ce programme de Sciences-po Paris a pour but de promouvoir le dialogue interreligieux.
"Commencée « de façon bénévole il y a trois ans », la formation FLE est aujourd’hui financée par la préfecture du département depuis novembre 2015, avec le soutien actif du préfet Didier Leschi, qui fut un ancien chef du bureau des cultes du ministère de l’Intérieur." Yacine Hilmi "a monté un projet d'aide aux réfugiés de Calais rassemblant juifs et musulmans".
Il a expliqué "le rôle important que joue l’imam dans notre société française, au-delà de ses seules activités cultuelles" (SaphirNews, 2 novembre 2019)
Hayette Hamidi, avocate et présidente du Think Tank "France Fière". Elle est "professeur des écoles contractuelle en Seine-Saint-Denis. À 30 ans, elle est élue municipale déléguée à la Police municipale au Blanc-Mesnil (93) et membre du Comité stratégique de Sens Commun (Les Républicains)." Elle a déclaré à Atlantico (5 août 2016) :
"A mon sens, la barbarie et l'inhumanité des actes perpétrés touchant toutes les composantes de notre société - avant l'attentat contre l'église catholique et le prêtre Jacques Hamel, je rappelle que les terroristes ont touché la composante juive de notre pays tant à l'école de Toulouse qu'à l'Hyper Casher de la Porte de Vincennes, l'institution militaire à Mautauban, la liberté d'expression à travers les journalistes de Charlie Hebdo, ainsi que des centaines de nos concitoyens innocents à Paris et à Nice - ne peuvent être que dénoncées par des êtres normalement constitués. La population de confession musulmane éduquée religieusement et spirituellement ne peut en aucun cas partager une quelconque idée avec les terroristes. Cela me paraît complètement inconcevable.Yacine Hilmi, ingénieur, entrepreneur, directeur de l’Institut Hozes à Sevran. Cet Institut forme les imams à l’apprentissage du français et leur fait visiter des institutions.
Néanmoins, il ne faut pas être naïf : il existe un terreau favorisant directement ou indirectement la radicalisation, et par conséquent le terrorisme. Manifestement, depuis les tueries de 2012, l'ensemble des acteurs de la sûreté de notre pays, mais également les acteurs des institutions musulmanes de notre pays à l'échelle nationale ou locale, n'ont pas réussi à éradiquer ces foyers de radicalisation. Je suis consciente que cela n'est pas totalement évident avec notre culture ou philosophie de liberté, mais je suis convaincue qu'il faille mettre tous les moyens possibles pour protéger les Français. Notre responsabilité est de s'employer plus encore à ne plus subir ces actes barbares.
Dans l'article "Sevran : jeunes juifs et musulmans œuvrent ensemble pour les sans-abri", Le Parisien (26 février 2017) a évoqué une "action de solidarité" menée par Yacine Hilmi, responsable de l’association de Sevran Hozes et Oren Giorno, responsable jeunesse au Mouvement juif libéral de France, avec "des adolescents de Sevran et Paris".
« Bonheur et sourire », « SDF et partage ». En deux mots, Selma et Sanou, jeunes filles musulmanes de Sevran, décrivent la matinée qu'elles ont passée, ce dimanche, avec des adolescents parisiens de confession juive. Ensemble, ils ont préparé des repas, distribués ensuite à des sans-abri par le groupe Coexister Montreuil. Un rendez-vous organisé par la Fondation pour la compréhension interculturelle (la Foundation for ethnic understanding fondée en 1989 aux Etats-Unis). « L'objectif, c'est de montrer que c'est facile de briser les barrières entre les uns et les autres. Nous voulons déconstruire l'idée que juifs et musulmans sont des ennemis irréductibles. Ça, c'est un préjugé que l'on pose et que les gens ont tendance à assimiler », explique Salma Hathroubi, ancienne professeur en Seine-Saint-Denis, qui a voulu « donner du sens à la rencontre » en montant une action solidaire. « On a appris de nouvelles choses, comme l'histoire de Moïse, c'était intéressant », jugent les jeunes Sevranaises à l'issue de la préparation des repas. « Ça nous a séduit d'échanger, de se rassembler pour une bonne cause », complètent les Parisiennes Siena, Ilana et Alexia. Les ados se reverront fin mars pour la visite d'une synagogue puis fin avril pour un rendez-vous à la mosquée. « Au nom de valeurs communes, on peut rendre à la société et aux plus démunis, cela fait partie de l'ADN des juifs et des musulmans, c'est le don indistinct », explique Samia Hathroubi. En attestent les sacs contenant les repas préparés. Ils sont recouverts d'une feuille indiquant « offert par le projet Sadaqa-Tsedaka ». Soit « l'aumône » en arabe et en hébreu."
La zakât ou zakaa (« aumône légale ») est le troisième pilier de l'islam. Le verset 9:60 du Coran la définit ainsi : « Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à la Voie de Dieu (l'expansion de l’islam) et aux voyageur démunis. C’est une imposition de la part de Dieu. Dieu est Omniscient et Sage ». La zakât vise notamment à garder dans la sphère islamique des musulmans qui songeraient à la quitter et à convertir les non-musulmans. Cette expansion de l'islam peut aussi être envisagée dans le cadre du djihad. C'est donc à tort que la zakât est parfois assimilée à la tsedaka - la racine de ce mot signifie "justice" en hébreu - du judaïsme - un commandement divin qui permet au fidèle en particulier d'assurer le tikoun olam (réparation du monde) - ou l'aumône/charité chrétienne effectuée par amour du prochain et de Dieu.
Du 19 au 24 juin 2018, il a participé au voyage d'étude au Vatican où le pape François a reçu la délégation de l'association d'anciens élèves d'Emouna-Fraternité (promotion 2016-2017) l'amphi des religions. Dans le cadre de la formation continue, ce programme de Sciences-po Paris a pour but de promouvoir le dialogue interreligieux.
"Commencée « de façon bénévole il y a trois ans », la formation FLE est aujourd’hui financée par la préfecture du département depuis novembre 2015, avec le soutien actif du préfet Didier Leschi, qui fut un ancien chef du bureau des cultes du ministère de l’Intérieur." Yacine Hilmi "a monté un projet d'aide aux réfugiés de Calais rassemblant juifs et musulmans".
Il a expliqué "le rôle important que joue l’imam dans notre société française, au-delà de ses seules activités cultuelles" (SaphirNews, 2 novembre 2019)
"Bien souvent, l’imam assure les cinq prières quotidiennes, le prêche du vendredi, donne des conférences à la mosquée. Il est aussi sollicité pour les cérémonies religieuses (mariage, baptêmes, veillées funéraires). L’imam est aussi appelé en tant que médiateur afin de régler des conflits conjugaux, familiaux, de voisinage ou d’héritage. Il joue aussi, parfois, le rôle d’aumônier lorsqu’il est sollicité pour visiter des malades à la maison ou à l’hôpital. Il peut lui arriver de participer à des rencontres interreligieuses dans sa localité.
L’imam peut être amené aussi à jouer un rôle pour animer la mosquée en tant que lieu social où il arrive que des conférences ouvertes à tous y sont organisées. Certains lieux de prière organisent même des rencontres pour l’emploi ou des découvertes de métiers. Ils peuvent être un centre de solidarité pour les plus précaires de toutes confessions. Je me souviens aussi que, durant les émeutes de 2005, des maires ont pris contact avec des responsables de mosquées de leurs communes pour délivrer un message d’apaisement et de calme durant le prêche du vendredi… La réalité est aujourd’hui plus complexe que ce qui est présentée dans les médias mainstream.
Dans le même temps, le statut de l’imam est précaire, alors même qu’il doit faire face à une multitude de sollicitations non seulement des fidèles mais aussi des responsables de sa mosquée et, maintenant, de la société toute entière. L'imam est souvent bénévole. S'il a la chance d'avoir un contrat de travail, il est souvent embauché à mi-temps en tant qu'animateur pour un salaire au Smic. Je connais certaines mosquées qui offrent une rémunération plus confortable mais ce sont des exceptions. L'imam dépend beaucoup de la générosité des fidèles et des invitations aux cérémonies religieuses. Il n’a, en général, aucun pouvoir sur la gestion de sa mosquée car elle est dirigée par le président et les membres du bureau de l'association. Ce sont ces derniers, selon leur obédience, qui oriente et donne la ligne directrice des discours religieux.
Je constate aussi que beaucoup d’imams n’ont pas une connaissance approfondie de l’histoire et de la culture française. A cela s’ajoutent des difficultés à communiquer avec les fidèles et ont donc beaucoup de mal à répondre à leurs interrogations et à leurs sollicitations. C’est particulièrement vrai envers le public jeune, qui n’a souvent pas d’autres moyens de s’exprimer en français.
La gestion des mosquées aujourd’hui a changé, elle est plus complexe et elle demande par conséquent des compétences – qu’elles soient d’ordre administratif, juridique ou comptable – que n’ont pas forcément les bénévoles qui donnent de leur temps pour leur lieu de culte. L’aspect sécuritaire est une préoccupation de plus en plus importante pour les responsables de mosquées, soucieux de vouloir protéger leurs fidèles dans un contexte où le risque d’attentat ne faiblit pasL'Etat finance jusqu'à 75 % de l'investissement consacré à la sécurité des lieux de culte (vidéosurveillance, sas de sécurité...) mais de nombreux gestionnaires de mosquées ne sollicitent pas cette aide."
Eva Janadin, co-fondatrice de l’association « Voix d’un islam éclairé »( VIE - Mouvement pour un islam spirituel et progressiste) pour incarner un « autre islam » œuvrant en faveur de « la liberté et l'esprit critique » et de l'Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM).
En février 2019, la Fondapol a publié "Une mosquée mixte pour un islam spirituel et progressiste" d'Anne-Sophie Monsinay, professeur de musique, et d'Eva Janadin, professeur d'historie, administratrices du groupe Facebook « Soufisme progressiste » créé le 23 avril 2018 et ayant 2231 membres le 12 janvier 2020. "L’émergence d’un islam spirituel et progressiste, encouragée par les auteures de cette note, est attendue par un grand nombre de Français musulmans. C’est une demande de liberté au sein de leur foi, qui offre les jalons d’un cheminement spirituel nourri par la modernité. Cette vision s’inscrit dans le projet d’un lieu de culte, la mosquée Sîmorgh [célèbre oiseau de la mythologie perse], qui consacrerait un certain nombre de principes fondateurs."
Toutes deux sont proches du philosophe Abdennour Bidar. Elles semblent éluder le versant politique de l'islam.
Eva Janadin confie à Vice.com (19 mars 2019) : « Je viens d’une famille athée et je n’ai jamais eu d’éducation religieuse particulière. Je me suis d’abord intéressée à l’islam pour mes études. A la fac, j’ai abordé l’histoire des religions, de l’islam. J’ai fait beaucoup de recherches et progressivement, j’ai senti que ça me touchait davantage que par simple curiosité intellectuelle ». Dès lors, en devenant musulmane, après avoir découvert le mutazilisme (une école de pensée rationaliste de l’islam qui allie la raison à la foi ), Eva Janadin prend conscience « de la peur, de l’incompréhension et du sentiment de trahison » que peut enclencher son choix auprès de son entourage. « Il y a une telle mauvaise image des musulmans que, même quand il s’agit de quelqu’un que l’on connaît depuis toujours, certaines personnes qui ont des préjugés, n’arrivent plus à s’en débarrasser. » Très seule au début, Eva Janadin trouve du soutien sur Internet. Elle se renseigne sur des sites, des blogs, intègre des groupes sur les réseaux sociaux où peu à peu l’islam progressiste prend de la place. Elle intègre le groupe que gère Anne-Sophie Monsinay avec Abdennour Bidar et la rencontre entre les deux femmes leur donne envie de collaborer : elles animent ensemble des discussions sur Facebook et y constatent rapidement « que d’autres musulmans progressistes, plus nombreux qu’[elles] ne l’auraient imaginé, ont de réelles attentes ».
Toutes deux sont proches du philosophe Abdennour Bidar. Elles semblent éluder le versant politique de l'islam.
Eva Janadin confie à Vice.com (19 mars 2019) : « Je viens d’une famille athée et je n’ai jamais eu d’éducation religieuse particulière. Je me suis d’abord intéressée à l’islam pour mes études. A la fac, j’ai abordé l’histoire des religions, de l’islam. J’ai fait beaucoup de recherches et progressivement, j’ai senti que ça me touchait davantage que par simple curiosité intellectuelle ». Dès lors, en devenant musulmane, après avoir découvert le mutazilisme (une école de pensée rationaliste de l’islam qui allie la raison à la foi ), Eva Janadin prend conscience « de la peur, de l’incompréhension et du sentiment de trahison » que peut enclencher son choix auprès de son entourage. « Il y a une telle mauvaise image des musulmans que, même quand il s’agit de quelqu’un que l’on connaît depuis toujours, certaines personnes qui ont des préjugés, n’arrivent plus à s’en débarrasser. » Très seule au début, Eva Janadin trouve du soutien sur Internet. Elle se renseigne sur des sites, des blogs, intègre des groupes sur les réseaux sociaux où peu à peu l’islam progressiste prend de la place. Elle intègre le groupe que gère Anne-Sophie Monsinay avec Abdennour Bidar et la rencontre entre les deux femmes leur donne envie de collaborer : elles animent ensemble des discussions sur Facebook et y constatent rapidement « que d’autres musulmans progressistes, plus nombreux qu’[elles] ne l’auraient imaginé, ont de réelles attentes ».
En septembre 2019, "Eva Janadin, 29 ans, et Anne-Sophie Monsinay, 30 ans, converties à l'islam il y a 10 ans", en suivant un parcours "soufie pour l’une, mutazilite pour l’autre", ont ouvert une mosquée mixte à Paris. "Une fois par mois, elles louent un local parisien pour diriger la prière. Sur les tapis de prières, [une soixantaine de] femmes et hommes sont côte à côte sans distinction. Face à eux, dans une salle parisienne, deux femmes imames prononcent le sermon, un moment inédit pour le culte musulman en France... "Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous", déclame en arabe puis en français Eva Janadin, l'une des deux imames, bientôt suivie par l'appel à la prière entonné par Anne-Sophie Monsinay... Certaines fidèles portent un voile. D'autres non, notamment les deux imames. Le sermon est en français et les formules arabes systématiquement traduites. Le tout sous l'oeil d'un ami rabbin, d'invités protestants ou encore de l'Américano-malaisienne Ani Zonneveld, présidente de l'association Muslims for Progressive Values, aux États-Unis. L'imame de la mosquée de Berlin, ouverte en 2017, Seyran Ates, avocate d'origine turque, est aussi venue encourager ce projet "moderne et progressiste Le vœu de ces deux enseignantes depuis plusieurs années: traduire par des actes concrets leur vision d'un islam "spirituel", "progressiste" et "éclairé", qui s'inspire, entre autres, du soufisme, une branche mystique de l'islam. Toutes deux sont persuadées que "beaucoup de musulmanes et de musulmans ont un besoin vital d'émancipation et de libération". "Il est possible de faire germer un modèle alternatif pour contrer l'islamisme et le conservatisme", assurent-elles. Ludovic-Mohamed Zahed, imam homosexuel, qui avait ouvert et dirigé en 2012 et pendant plusieurs mois un lieu de culte "inclusif" rassemblant dans une même salle "femmes, hommes, homosexuels, hétérosexuels, croyants ou non...", a vu dans la cérémonie la poursuite d'un "grand mouvement".
Moussa Khedimellah, sociologue. Il est "consultant diplômé de troisième cycle de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales (EHESS), disciple de Alain Touraine et de Farhad Khosrokhavar avec qui il a mené la première recherche-action sur l'islam dans les prisons françaises et sur la radicalisation. Chercheur invité d’Oxford Analytica (Oxford) et de la NSA (Washington) puis Fulbright via le département d’Etat américain sur le dialogue entre les civilisations (2008), enseignant à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) pour les étudiants du Magistère CFI, il est aujourd'hui consultant freelance et formateur sur les politiques publiques, le capital humain et le management du fait religieux (élus locaux, entreprises, institutions), il est le fondateur du réseau SOCIETALIS d'experts en stratégie décisionnelle qui compte notamment Bernard Godard, Piero Galloro, Rachid Benzine ou Mouloud Haddad".
Il "a été à plusieurs reprises chef de projet ou chargé de mission pour plusieurs ministères ou institutions (Ville, Justice, Intérieur) sur des questions sociales et sociétales. Il a été conseiller de la maison blanche à Washington (juillet 2004). Moussa Khedimellah a été chargé de mission développement durable sur les enjeux sociaux dans une grande entreprise Française du CAC 40."
Il a déclaré à Jeune Afrique (4 novembre 2011) :
Il "a été à plusieurs reprises chef de projet ou chargé de mission pour plusieurs ministères ou institutions (Ville, Justice, Intérieur) sur des questions sociales et sociétales. Il a été conseiller de la maison blanche à Washington (juillet 2004). Moussa Khedimellah a été chargé de mission développement durable sur les enjeux sociaux dans une grande entreprise Française du CAC 40."
Il a déclaré à Jeune Afrique (4 novembre 2011) :
"Il y a eu une phrase de Nicolas Sarkozy, politiquement forte : « L’antisémitisme et l’islamophobie seront condamnés avec la même sévérité », avait-il dit en janvier 2009. Mais dans les faits, il y a deux poids deux mesures. La communauté musulmane attend aujourd’hui des gestes de la part de ses dirigeants. Lorsqu’il y a des actes antisémites, souvent, un membre du gouvernement se déplace, alors que ce n’est jamais le cas quand il s’agit d’un acte islamophobe.La gauche est historiquement plus proches des immigrés que la droite. En ce qui concerne l’exercice du pouvoir, la réalité démontre le contraire : aujourd’hui, seule la droite à réussi à imposer au gouvernement une diversité, avec Rachida Dati ou Rama Yade par exemple. Le Parti socialiste doit maintenant démontrer qu’il prend en compte les minorités. Il semble que François Hollande est assez sensible à ces questions, il était notamment présent lors des commémorations du massacre des Algériens du 17 octobre 1961. Bien sur, cet acte entrait dans une logique de campagne électorale, mais comme ce sont des engagements qu’il avait pris avant les primaires socialistes, on peut espérer qu’ils seront suivis d’effets si la gauche venait à remporter l’élection présidentielle."
Didier Leschi, Président de l’Institut européen en science des religions. Il est l'auteur de "Misère de l'Islam". Ancien préfet à l'Egalité des chances, ex-chef du bureau des Cultes, Didier Leschi, avait favorisé en 2005 la création du premier diplôme universitaire civique pour les imams.
Avec Régis Debray, il a écrit "La Laïcité au quotidien, guide pratique" (Gallimard, 2016).
Ce haut fonctionnaire est l'auteur de "Misère(s) de l'islam de France" (Les Editions du Cerf, coll. Actualité, 20147). "L’islam de France est-il une impasse ? La laïcité a-t-elle trouvé ses limites ? La République a-t-elle faibli ? Où sont les musulmans face aux défis ? Où sont leurs imams, leurs responsables, leurs intellectuels ? Pour avoir été l’un des rares qui, des années durant, s’est plongé dans ces difficultés, a initié un dialogue sans précédent, a mené un accompagnement constant et a fréquenté la sortie des mosquées, Didier Leschi dit ici les vérités sans lesquelles aucune solution ne pourra être trouvée."
Avec Régis Debray, il a écrit "La Laïcité au quotidien, guide pratique" (Gallimard, 2016).
Ce haut fonctionnaire est l'auteur de "Misère(s) de l'islam de France" (Les Editions du Cerf, coll. Actualité, 20147). "L’islam de France est-il une impasse ? La laïcité a-t-elle trouvé ses limites ? La République a-t-elle faibli ? Où sont les musulmans face aux défis ? Où sont leurs imams, leurs responsables, leurs intellectuels ? Pour avoir été l’un des rares qui, des années durant, s’est plongé dans ces difficultés, a initié un dialogue sans précédent, a mené un accompagnement constant et a fréquenté la sortie des mosquées, Didier Leschi dit ici les vérités sans lesquelles aucune solution ne pourra être trouvée."
Hafsa Loumassine, habitante de Sevran. "Ma foi motive mes engagements... Porter le voile est ma liberté. J'ai les mêmes droits que les autres", déclare Hafsa Loumassine.
Faïza Sellam, Association « ACORA » pour l’aide aux primo-arrivantes. "ACORA a pour objectif premier de former les mère arrivant en France sur la vie dans le pays et en particulier sur la laïcité pour éviter incompréhension et repli. L’association intervient dans les centres culturels et sociaux où elle propose des conférences-débats et des ateliers de réflexion."
David Vallat, djihadiste repenti. Il est né en 1971 à Villefontaine en Isère. Au contact de ses amis musulmans, il se convertit à l'islam à 15 ans. Délinquant, il approfondit son étude de l'islam. En 1993, il essaie de se rendre en Bosnie. L'année suivante, il se rend en Afghanistan où les islamistes complètent sa formation militaire.
En 2016, les éditions Calmann-Lévy ont publié son récit "Terreur de jeunesse". "1995, David Vallat, 23 ans, est arrêté. Impliqué dans les réseaux du GIA qui terrorisent alors la France, le djihadiste a longtemps côtoyé Khaled Kelkal, Ali Touchent ou encore Boualem Bensaïd. Derrière les barreaux, il ouvre les yeux. Aujourd’hui, David Vallat témoigne des mécanismes qui poussent un jeune à s’engager dans le djihad. Déterminé à lutter contre les dérives religieuses, il décortique, dans ce livre citoyen, les rouages de l’embrigadement et propose des pistes vers un processus de déradicalisation. David Vallat pensait vivre caché mais les attentats de Charlie Hebdo et ceux du 13-Novembre ont changé la donne".
En 2016, les éditions Calmann-Lévy ont publié son récit "Terreur de jeunesse". "1995, David Vallat, 23 ans, est arrêté. Impliqué dans les réseaux du GIA qui terrorisent alors la France, le djihadiste a longtemps côtoyé Khaled Kelkal, Ali Touchent ou encore Boualem Bensaïd. Derrière les barreaux, il ouvre les yeux. Aujourd’hui, David Vallat témoigne des mécanismes qui poussent un jeune à s’engager dans le djihad. Déterminé à lutter contre les dérives religieuses, il décortique, dans ce livre citoyen, les rouages de l’embrigadement et propose des pistes vers un processus de déradicalisation. David Vallat pensait vivre caché mais les attentats de Charlie Hebdo et ceux du 13-Novembre ont changé la donne".
1er volet
« Entre malaise identitaire, lié notamment à la ghettoïsation des banlieues, et affirmation d’une islamité dans l’espace public avec le port du voile ou du burkini, ce premier épisode retrace les étapes qui ont contribué à l’incompréhension de l’islam de France ».
« Loin de la théorie du "grand remplacement", la communauté musulmane représente aujourd’hui 7,5 % de la population française ».
« En 1983, la marche pour l'égalité des droits et contre le racisme marque les esprits. Mais par la suite, la revendication d’équité sociale est peu à peu associée au religieux ». "C'est l'idée de cahiers de doléances... Le vocabulaire a progressiveness glissé de "travailleurs" à "musulmans"", analyse Didier Leschi. Un des leaders de cette marche arbore un keffieh.
Des sondages soulignent les discriminations à l'embauche visant les musulmans, et dans une moindre mesure les musulmanes.
Le documentaire insiste sur la dimension sociale des revendications, notamment identitaires, des musulmans (voile islamique dans un établissement scolaire à Creil, burkini en piscine ou sur une plage publique), en éludant le rôle actif d'Etats musulmans arabes en France, en particulier dans le financement de mosquées et l'envoi d'imams.
Des sondages soulignent les discriminations à l'embauche visant les musulmans, et dans une moindre mesure les musulmanes.
Le documentaire insiste sur la dimension sociale des revendications, notamment identitaires, des musulmans (voile islamique dans un établissement scolaire à Creil, burkini en piscine ou sur une plage publique), en éludant le rôle actif d'Etats musulmans arabes en France, en particulier dans le financement de mosquées et l'envoi d'imams.
« En explorant la diversité des pratiques, y compris à l’écart du dogme, ce film questionne les musulmans sur leur rapport au religieux, à la laïcité, à la femme ou à la discrimination. Alors que la communauté exprime une grande proximité avec la société française dans son ensemble sur nombre des questions posées, ses membres, en quête d’anonymat, déclarent souffrir de l’attention excessive et du rejet dont ils font l’objet. »
2e volet
« Comment vit-on l'islam en France ? »
« Depuis les attentats de 2015, la foi qui relevait de l'intime a envahi le champ médiatique pour devenir une question publique et idéologique âprement débattue ».
« Cet épisode revient sur les crispations entre la société française et l'islam et sur les amalgames, stigmatisants et clivants, entre religion et radicalité ».
« Les protagonistes questionnent notamment l’injonction faite aux Français musulmans de condamner publiquement les djihadistes à travers le slogan "Pas en mon nom", comme leur droit à n’être pas "Charlie", tout en exprimant leur solidarité avec les victimes ».
« De l'image de Daech en France à l’influence des pays d’origine ou de l’Arabie saoudite en passant par le développement du salafisme, le film met aussi au jour le vide laissé par des instances musulmanes officielles peu représentatives et pointe l’enjeu de la formation des imams ». Selon le ministère de l'Intérieur, sur les 2500 imams en France, 300 seraient fonctionnaires notamment de Turquie et d'Etats d'Afrique du nord.
« Il esquisse enfin une France multiculturelle peinant à accepter les six millions de musulmans, qui composent désormais une part de son identité ».
ENTRETIEN AVEC LE REALISATEUR ROMAIN ICARD
Propos recueillis par Sylvie Dauvillier
Romain Icard : Sonder les Français, qu’ils soient musulmans ou pas, nous a paru la meilleure méthode pour approcher leur(s) réalité(s). Que pensent-ils ? Que disent-ils ? Nous voulions recueillir une parole posée et des réponses précises sur le rapport au religieux, à la laïcité, à la femme, au travail ou à la discrimination – loin de l’hystérisation à laquelle on assiste souvent. Pour corréler cette analyse chiffrée, nous avons interrogé des témoins qui, par leur expérience, leur engagement associatif ou leur expertise universitaire, portent depuis des années une réflexion sur ce sujet. Nous avons fait le choix d’écarter ceux qui, d’ordinaire, monopolisent et parasitent le débat.
Le film dessine le portrait d’une communauté plutôt apaisée…
Absolument. Comme le dit l’imam Mohamed Bajrafil, si elle ne l’était pas, le pays serait à feu et à sang, et sans occulter le traumatisme causé par les attentats, nous n’en sommes pas là. En confondant religion, radicalité et questions socio-économiques – notamment la ghettoïsation des banlieues –, on convoque un schisme présumé entre islam et République et on montre du doigt une communauté qui serait à couteaux tirés avec la société française.
Or, la majorité des six millions de Français musulmans exprime un attachement fort aux valeurs de la République et à la laïcité. Proches de la population globale, ils aspirent surtout à l’anonymat et à n’être plus l’objet d’un débat national permanent, ce qui les blesse énormément.
L’enquête éclaire en outre la diversité des pratiques religieuses : il existe des islams de France.
Vous retracez les étapes de la crispation, depuis la Marche des beurs en 1983.
À la marche pour l’égalité des droits et contre le racisme, qui soulevait la question de l’intégration à travers des cahiers de doléances empruntés à la révolution française, la réponse est venue de la société civile avec le slogan «Touche pas à mon pote». La dimension religieuse a été introduite un peu plus tard dans cette revendication d’équité sociale, et on est entrés dans un biais dont on ne parvient plus à sortir : que fait-on aujourd’hui de cette population confrontée à la précarité et à la discrimination ? En 2015, après l’attentat de Charlie Hebdo et l’émotion qui nous a saisis, partagée par la quasi-totalité de la communauté, «Je suis Charlie» s’est imposé en injonction. Il ne s’agit pas d’affirmer que ce credo a confisqué la discussion, mais il est important que des gens travaillant sur ces questions, et pas seulement des musulmans, puissent dire : on n’a pas le droit de ne pas éprouver d’empathie pour les victimes mais on a le droit de ne pas être Charlie. Mes interlocuteurs ont mal vécu l’amalgame entre islam et islamisme qui a résulté de cette situation.
Comment dépasser ces points de friction ?
Les théologiens musulmans, notamment français, doivent offrir une alternative à l’influence de pays étrangers et à une lecture archaïque des textes. Nous sommes peut-être en train de devenir un pays d’histoire islamo-judéo-chrétienne et la France doit s’accepter plurielle. L’islam en France doit aussi travailler sur la question de la femme, c’est incontestable, même si, comme le rappelle l’historien et philosophe Marcel Gauchet, aucune religion n’est émancipatrice en la matière."
« Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » de Romain Icard
France, ARTE France, Nilaya Productions, 2019 – 2x52 mn
Sur Arte :
1er volet : le 14 janvier 2020 à 20 h 50.
2 e volet : le 14 janvier 2020 à 21:45
Disponible du 14/01/2020 au 07/01/2021
Visuels :
Mohamed Bajrafil, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Ghaleib Bencheikh, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Houssame Bentabet, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Abdennour Bidar, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Hayette Hamidi, intervenante dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Didier Leschi, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
© Nilaya Productions
Visuels :
Mohamed Bajrafil, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Ghaleib Bencheikh, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Houssame Bentabet, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Abdennour Bidar, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Hayette Hamidi, intervenante dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
Didier Leschi, intervenant dans le documentaire " Nous, Français musulmans" de Romain Icard
© Nilaya Productions
Articles sur ce blog concernant :
Les citations sur le film sont d'Arte.
Marcel Gauchet : " aucune religion n’est émancipatrice en la matière ". Pourtant, l'Islam est la seule religion monothéiste et polygame. Le passage entre Khadija, femme indépendante et riche, à Aïcha une fillette de six ans, montre à quel point le fondateur de l'islam a fait le chemin inverse à l'emancipation.
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