Arte rediffusera le 19 mai 2022 à 9 h 25 « 1944 : il faut bombarder Auschwitz » (1944: Bomben auf Auschwitz? ; 1944: Should We Bomb Auschwitz?) par Mark Hayhurst. « Au printemps 1944, le témoignage de deux évadés juifs sur l’extermination en cours à Auschwitz parvient aux Alliés. Ce film retrace la trajectoire du document et les débats, persistants, suscités par le projet de bombardement du camp. »
« Auschwitz, premiers témoignages » d’Emil Weiss
« Sonderkommando. Auschwitz-Birkenau » par Emil Weiss
« 1944 : il faut bombarder Auschwitz » par Mark Hayhurst
Filmer les camps, John Ford, Samuel Fuller, George Stevens de Hollywood à Nuremberg
« Sonderkommando. Auschwitz-Birkenau » par Emil Weiss
« 1944 : il faut bombarder Auschwitz » par Mark Hayhurst
Filmer les camps, John Ford, Samuel Fuller, George Stevens de Hollywood à Nuremberg
« Le 10 avril 1944, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler réussissent à s'échapper du camp d'Auschwitz-Birkenau ».
« Parvenus à Zilina, en Slovaquie, ils entrent en contact avec les responsables du Conseil juif et, interrogés séparément, décrivent avec une abondance de détails la machine d'extermination nazie ».
« Par la diffusion de ce document, les deux hommes espèrent empêcher l'anéantissement, imminent, de 800 000 membres de la communauté juive de Hongrie ».
« Après avoir transité par le rabbin Michael Weissmandl, qui y a joint un appel à bombarder le camp, le rapport parvient en Suisse à Roswell McClelland, le représentant du War Refugee Board, un organisme créé par Roosevelt ».
« Celui-ci transmet en urgence à Washington une version résumée, à laquelle auront accès les leaders des principales organisations juives, mais aussi Winston Churchill et son ministre des Affaires étrangères, Anthony Eden ».
Parmi les questions tourmentant les principaux protagonistes : peut-on bombarder ce camp en sachant que des déportés périront sous les bombes alliées ? Pendant combien de temps ces bombardement parviendront-ils à enrayer le génocide ?
« En cette phase cruciale du conflit, les Alliés, qui viennent de débarquer en Normandie, choisissent finalement de concentrer leurs forces sur le champ de bataille ».
« Il faudra attendre le 27 janvier 1945 pour que les troupes soviétiques libèrent le camp, où 1,1 million de déportés ont été exterminés ».
« Entre le 15 mai et le 9 juillet 1944, plus de 5 000 juifs hongrois en moyenne ont péri quotidiennement dans les chambres à gaz ».
« Fallait-il bombarder Auschwitz, au risque de sacrifier les survivants ? »
« Croisant reconstitutions, archives et éclairages d’historiens et de rescapés hongrois, ce documentaire suit la trajectoire tortueuse du rapport Vrba-Wetzler, premier témoignage de l’intérieur de l’indicible horreur du génocide, et retrace les tractations qu'il a engendrées, sur fond de dilemme moral, de stratégie militaire et d’antisémitisme larvé ».
"Quand, au printemps 1944, deux évadés d'Auschwitz alertent les Alliés sur la réalité du génocide, ceux-ci envisagent de bombarder le camp, puis y renoncent. Un remarquable documentaire retrace cet épisode méconnu, soixante-quinze ans après la libération d'Auschwitz". Par Laure Naimski.
Témoignage de l'intérieur
Miraculeusement évadés d'Auschwitz en avril 1944, deux Juifs slovaques, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, atteignent la Slovaquie, où ils contactent les organisations juives clandestines. Ils leur livrent un témoignage exceptionnel sur le fonctionnement de la machine génocidaire nazie et alertent sur l'imminente extermination de 800 000 juifs hongrois. Ils produisent ensuite un document, le "rapport Vrba-Wetzler" ou "protocole d'Auschwitz", dans lequel, schéma des chambres à gaz et des crématoriums à l'appui, ils décrivent minutieusement la sélection, la mise à mort et les conditions inhumaines endurées par les survivants. Diffusé en mai 1944 par le rabbin Michael Weissmandl, le rapport parvient au War Refugee Board, une agence créée en Suisse par le président américain Roosevelt pour venir en aide aux victimes du nazisme. Le rabbin y a ajouté un post-scriptum suppliant les Alliés de bombarder Auschwitz.
Pour et contre
Avec Winston Churchill, les leaders des organisations juives à Jérusalem sont d'abord favorables à une opération. Mais ces derniers changent d'avis, de peur de causer des pertes parmi les prisonniers sans pour autant parvenir à enrayer l'extermination. Le Premier ministre britannique se ravise lui aussi, car il estime que les préparatifs du Débarquement doivent primer. Un résumé du rapport parvient par ailleurs à John Pehle, directeur du War Refugee Board à Washinton, qui réclame en vain à l'assistant du secrétaire d'État à la guerre, John McCloy, des frappes aériennes sur Auschwitz. Un mélange d'antisémitisme larvé et de scepticisme quant à la véracité du rapport fait également obstacle. Un débat subsiste entre historiens sur le fait que Roosevelt lui-même ait été consulté.
La presse entre en jeu
En septembre 1944, les Alliés bombardent le camp par erreur, faisant une cinquantaine de victimes parmi les prisonniers et les SS, alors que l'usine mitoyenne de caoutchouc IG Farben constituait leur cible. En octobre, Pehle reçoit l'intégralité du rapport et conjure McCloy de revenir sur sa décision, mais son interlocuteur, au nom de la "faisabilité militaire", demeure inflexible. Pehle divulgue alors le rapport à la presse américaine qui titre en une sur le génocide en cours. Fin novembre, alors que l'information se répand dans l'opinion publique, les Allemands détruisent les chambres à gaz. Le 27 janvier 1945, il y a près de soixante-quinze ans jour pour jour, le camp d'Auschwitz-Birkenau, où 1,1 million de personnes ont péri, est libéré par l'Armée rouge."
"• April 1944: The harrowing testimony of Rudolf Vrba and Alfred Wetzler, Jewish prisoners who escaped the Auschwitz-Birkenau concentration camp, was turned into a detailed report known as The Auschwitz Protocol.
• May 1944: The Auschwitz Protocol reached Rabbi Michael Weissmandl, who secretly worked for the Jewish Underground in Slovakia. Weissmandl sent the protocol to Roswell McClelland at the War Refugee Board in neutral Switzerland with a plea for help and a demand for Allied air forces to bomb Auschwitz. Later, McClelland sent a cable containing a summary of the protocol and the plea to bomb the camp to the headquarters of the War Refugee Board in Washington, D.C.
• June 29, 1944: War Refugee Board director John Pehle passed the recommendations to bomb Auschwitz to John McCloy, Assistant Secretary of War, who was not inclined to divert resources from the war to stop the mass murder happening at the camp.
• July 6, 1941: Jewish Agency representatives Chaim Weizmann and Moshe Shertok met with Foreign Secretary Anthony Eden in London, where he was presented with The Auschwitz Protocol and a memo from U.K. Prime Minister Winston Churchill urging the bombing of Auschwitz. Eden then summoned Head of Air Ministry Sir Archibald Sinclair to discuss the feasibility of a raid.
• September 13, 1944: Allied forces accidentally bombed Auschwitz, killing 40 prisoners and 15 SS troops, while attempting to bomb a nearby IG Farben factory.
• Early November 1944: John Pehle received the complete The Auschwitz Protocol and shared the report with John McCloy who informed him that bombing Auschwitz was not “feasible from a military standpoint.” Failing to get the War Department involved, Pehle leaked The Auschwitz Protocol to newspapers.
• November 1944: With the tide of the war turning, the Nazis began dismantling the gas chambers at Auschwitz in an effort to destroy evidence of their crimes – and accelerated their efforts with the new media attention.
• December 3, 1944: The Washington Post published an editorial on the atrocities titled “Genocide,” marking the first time the word appeared in a national newspaper.
• January 27, 1945: Nine months after Rudolf Vrba and Alfred Wetzler gave their testimony to the Jewish Underground, Auschwitz was liberated by the Soviet Army."
• May 1944: The Auschwitz Protocol reached Rabbi Michael Weissmandl, who secretly worked for the Jewish Underground in Slovakia. Weissmandl sent the protocol to Roswell McClelland at the War Refugee Board in neutral Switzerland with a plea for help and a demand for Allied air forces to bomb Auschwitz. Later, McClelland sent a cable containing a summary of the protocol and the plea to bomb the camp to the headquarters of the War Refugee Board in Washington, D.C.
• June 29, 1944: War Refugee Board director John Pehle passed the recommendations to bomb Auschwitz to John McCloy, Assistant Secretary of War, who was not inclined to divert resources from the war to stop the mass murder happening at the camp.
• July 6, 1941: Jewish Agency representatives Chaim Weizmann and Moshe Shertok met with Foreign Secretary Anthony Eden in London, where he was presented with The Auschwitz Protocol and a memo from U.K. Prime Minister Winston Churchill urging the bombing of Auschwitz. Eden then summoned Head of Air Ministry Sir Archibald Sinclair to discuss the feasibility of a raid.
• September 13, 1944: Allied forces accidentally bombed Auschwitz, killing 40 prisoners and 15 SS troops, while attempting to bomb a nearby IG Farben factory.
• Early November 1944: John Pehle received the complete The Auschwitz Protocol and shared the report with John McCloy who informed him that bombing Auschwitz was not “feasible from a military standpoint.” Failing to get the War Department involved, Pehle leaked The Auschwitz Protocol to newspapers.
• November 1944: With the tide of the war turning, the Nazis began dismantling the gas chambers at Auschwitz in an effort to destroy evidence of their crimes – and accelerated their efforts with the new media attention.
• December 3, 1944: The Washington Post published an editorial on the atrocities titled “Genocide,” marking the first time the word appeared in a national newspaper.
• January 27, 1945: Nine months after Rudolf Vrba and Alfred Wetzler gave their testimony to the Jewish Underground, Auschwitz was liberated by the Soviet Army."
« 1944 : il faut bombarder Auschwitz » par Mark Hayhurst
Allemagne, Oxford Film & Television, 2019, 59 minutes
Avec Daniel Caltagirone (John Pehle), Ashley Cook (Leon Kubowitski), Doron Davidson (Rabbi Weissmandl), Michael Fox (Alfred Wetzler), Ilan Goodman (Benjamin Akzin)
Avec Daniel Caltagirone (John Pehle), Ashley Cook (Leon Kubowitski), Doron Davidson (Rabbi Weissmandl), Michael Fox (Alfred Wetzler), Ilan Goodman (Benjamin Akzin)
Sur Arte les 21 janvier 2020 à 20 h 50, 28 janvier 2020 à 0 h 20, 19 mai 2022 à 9 h 25
Disponible du 20/01/2020 au 19/02/2020, du 02/05/2022 au 01/06/2022
Visuels : © Oxford Films
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Les citations sur le film sont d'Arte. Cet article a été publié le 18 janvier 2020.
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