Helena Rubinstein (1872-1965) était une femme d'affaires juive, sioniste, américaine, née à Cracovie, ayant fondé sa société de produits cosmétiques à dimension internationale. Collectionneuse d'oeuvres d'art, elle a fréquenté l'avant-garde artistique à Paris. Des musées aux Etats-Unis et en Autriche lui ont consacré des expositions, un documentaire et une comédie musicale lui ont rendu hommage (excerpts in English below).
Helena Rubinstein (1872-1965)
« Poudre, gloire & beauté » d’Ann Carol Grossman et Arnie Reisman
« La beauté c’est le pouvoir. Et même le plus important de tous », affirmait Helena Rubinstein.
« Helena Rubinstein L'aventure de la beauté »
En 2019, le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) présente l’exposition « Helena Rubinstein L'aventure de la beauté » ("Helena Rubinstein: The Adventure of Beauty").
« Pour la première fois en France, le mahJ a consacré une exposition à Helena Rubinstein (1872-1965). Plus de trois cents documents, objets, vêtements, photos, gravures, ouvrages, peintures, sculptures, tapisseries – et notamment des œuvres de Marc Chagall, Michel Kikoïne, Sarah Lipska, Louis Marcoussis, Elie Nadelman ou Maurice Utrillo, provenant de sa célèbre collection personnelle – retracent le parcours de celle que Jean Cocteau nommait « l’impératrice de la beauté ».
« Pour la première fois en France, le mahJ a consacré une exposition à Helena Rubinstein (1872-1965). Plus de trois cents documents, objets, vêtements, photos, gravures, ouvrages, peintures, sculptures, tapisseries – et notamment des œuvres de Marc Chagall, Michel Kikoïne, Sarah Lipska, Louis Marcoussis, Elie Nadelman ou Maurice Utrillo, provenant de sa célèbre collection personnelle – retracent le parcours de celle que Jean Cocteau nommait « l’impératrice de la beauté ».
« Née à Cracovie en 1872 dans une modeste famille juive orthodoxe, Helena Rubinstein, fondatrice d’un empire auquel elle a donné son nom, a réinventé la culture de la beauté en l’adaptant à la modernité. Visionnaire, elle met la science au service de la cosmétique dès la création de son premier institut, à Melbourne, en 1902. En précurseure, elle montre aux femmes comment prendre soin d’elles, attentive à ce que la beauté, « ce nouveau pouvoir », accompagne leur émancipation ».
« Femme d’avant-garde, Helena Rubinstein collectionne très tôt les arts premiers et la peinture, pose pour Raoul Dufy, Salvador Dalí ou Marie Laurencin, s’habille chez les plus grands couturiers de son temps – Poiret, Balenciaga, Chanel, Dior –, vit entre New York, Londres et Paris, qu’elle affectionne particulièrement. C’est là que se constitue sa grande et éclectique collection d’art, qui va des peintres de l’École de Paris à Pablo Picasso, de Fernand Léger à George Braque. C’est aussi à Paris que naît son amitié pour de nombreux artistes dont elle devient la mécène attentionnée. Passionnée d’architecture et d’arts décoratifs, elle est aussi la commanditaire de salons de beauté et d’immeubles à des architectes du mouvement moderne ».
« Helena Rubinstein. L’aventure de la beauté » relate les étapes de la vie de cette femme d’exception dans les villes qui ont compté pour elle : Cracovie, Vienne, Melbourne, Londres, Paris, New York et Tel-Aviv ».
Michèle Fitoussi, auteure de Helena Rubinstein. La femme qui inventa la beauté (Grasset, 2010) en assure le commissariat, et Dorota Sniezek, en est la commissaire adjointe, mahJ.
Cette exposition « est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture/ Direction générale des patrimoines/Service des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État ».
L’exposition « est accompagnée de rencontres à l’auditorium du mahJ, de visites thématiques, d’ateliers pour le jeune public et de promenades dans le Paris d'Helena Rubinstein. Le catalogue est coédité avec Flammarion ».
Une « première version de cette exposition a été présentée au Jüdisches Museum de Vienne d'octobre 2017 à mai 2018 : la conception en a été assurée par Iris Meder, commissaire, et Danielle Spera, directrice du Jüdisches Museum de Vienne ». Le mahJ a décliné cette exposition en l'adaptant à ses espaces et à l'histoire parisienne de Helena Rubinstein.
L'exposition bénéficie du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), de Helena Rubinstein (L'Oréal) et de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT).
Autour de l’exposition étaient organisées des rencontres avec Michèle Fitoussi et Elisabeth Sandager, directrice de la marque Helena Rubinstein au sein du groupe L’Oréal - rencontre animée par Francesca Isidori, suivie de la projection de « Poudre, gloire et beauté » (The Powder and the Glory) d’Ann Carol Grossman et d’Arnie Reisman (États-Unis, documentaire, 2007, VOSTF ›.
« Cracovie – New York » était évoquée par Audrey Kichelewski, université de Strasbourg, et Pauline Peretz, université Paris 8. Une séance animée par Anaïs Kien, France Culture. Julie Verlaine, université Paris 1, décrivait « Helena Rubinstein et les arts ».
Quant à la thématique « Corps féminin, beauté et judaïsme », elle a été présentée par Delphine Horvilleur, rabbin, auteure notamment d’« En tenue d’Ève. Féminin, pudeur et judaïsme » (Grasset, 2013)
En complément : visites guidées, ateliers en famille et jeune public - Histoires contées, histoires brodées, Le salon de beauté de Madame Rubinstein, Helena Rubinstein, une héroïne moderne -, « Une expo, une œuvre » - Tête funéraire par Julie Verlaine, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Paris 1, La vie juive à Cracovie par Judith Lindenberg, responsable de la médiathèque et des archives du mahJ, et Portrait d’Helena Rubinstein par Julie Verlaine -, Promenade hors les murs - Le Paris d’Helena Rubinstein par Ingrid Held, guide-conférencière nationale -, visite thématique de la collection - Beauté divine par Raphaëlle Laufer-Krygier, conférencière du mahJ -, etc.
« Cracovie – New York » était évoquée par Audrey Kichelewski, université de Strasbourg, et Pauline Peretz, université Paris 8. Une séance animée par Anaïs Kien, France Culture. Julie Verlaine, université Paris 1, décrivait « Helena Rubinstein et les arts ».
Quant à la thématique « Corps féminin, beauté et judaïsme », elle a été présentée par Delphine Horvilleur, rabbin, auteure notamment d’« En tenue d’Ève. Féminin, pudeur et judaïsme » (Grasset, 2013)
En complément : visites guidées, ateliers en famille et jeune public - Histoires contées, histoires brodées, Le salon de beauté de Madame Rubinstein, Helena Rubinstein, une héroïne moderne -, « Une expo, une œuvre » - Tête funéraire par Julie Verlaine, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Paris 1, La vie juive à Cracovie par Judith Lindenberg, responsable de la médiathèque et des archives du mahJ, et Portrait d’Helena Rubinstein par Julie Verlaine -, Promenade hors les murs - Le Paris d’Helena Rubinstein par Ingrid Held, guide-conférencière nationale -, visite thématique de la collection - Beauté divine par Raphaëlle Laufer-Krygier, conférencière du mahJ -, etc.
L’exposition s’articule autour de sept villes-étapes de l’ascension sociale et du parcours professionnel d’Helena Rubinstein : Cracovie, Vienne, Melbourne, Londres, Paris, New York et Tel Aviv.
A noter : deux films émouvants. Dans la première salle, est diffusé le film en noir et blanc La vie juive à Cracovie (1939) et dans la dernière salle, l'exposition s'achève avec l'interview vers 1960, à New York, de Helena Rubinstein qui s'exprime dans un français parfait pour définir le maquillage minimal idéal d'une femme mettant en valeur ses yeux et sa bouche.
Deux lettres dactylographiée méritent une attention particulière. La première est adressée le 10 janvier 1930 par Helena Rubinstein à Miss Shapiro, une de ses collaboratrices. Craignant l'antisémitisme à New York, Helena Rubinstein invite la destinataire de sa missive à changer de nom car celui-ci pourrait induire des problèmes "dans les magasins ou auprès des clientes" et à détruire son courrier. La deuxième lettre à Miss Shapiro est datée du 16 mars 1931 et évoque son différend avec le directeur d'une agence de publicité dont elle fustige le caractère bas de gamme de ses publicités. Sa collaboratrice a donc gardé son nom à consonance juive.
On peut regretter que l'exposition ne brosse pas un tableau complet intégrant le rôle éminent des Juifs dans l'industrie des cosmétiques aux Etats-Unis. Ces entrepreneurs juifs ont réalisé l'American dream (rêve américain) de self made (wo)man par des stratégies différentes : influencer les femmes via les stars de Hollywood (Max Factor), via des produits cosmétiques de haut de gamme vantés pour être l'aboutissement de recherches scientifiques, une pédagogie enseignée en salons de beauté et des publicités mettant en scène des VIP (Helena Rubinstein), marketing ciblé, boutiques dans le monde, "Visages" pour ses publicités et ligne de parfums ainsi que de cosmétiques non allergènes (Estée Lauder, d'origine hongroise)...
Ainsi, Max Factor (1877-1938), d'origine juive polonaise, a forgé le vocable "make-up", créé le look de Jean Harlow (blonde platine), Clara Bow, Lucille Ball et Joan Crawford, embelli les stars à Hollywood dès l'ère du cinéma muet et été distingué en 1929 par un Oscar. Popularisée par le film "Hollywood Hotel" (1937), la chanson "Hooray For Hollywood" évoque le rôle de Max Factor ayant élaboré le maquillage des lèvres de Clara Bow en forme de cœur : "To be an actor / See Mr. Factor / He'll make your pucker look good!" (Pour être un acteur / Voyez M. Factor / Il fera en sorte qu'un pli vous avantage !")
De même, l'attitude de ces entrepreneurs juifs américains évolue vers une implication institutionnelle culminant avec Ronald Lauder élu en 2007 président du Congrès juif mondial (WJC).
Cette exposition n'explique pas le contexte de vive concurrence dans cette industrie américaine des produits cosmétiques avec l'arrivée par exemple d'Estée Lauder, les causes des problèmes financiers de la société Helena Rubinstein, les raisons ayant présidé à son rachat par L'Oréal et pour quelles raisons cette firme mondiale, fondée par le chimiste Eugène Schueller (1881-1957), entrepreneur impliquée profondément dans la Collaboration sous le régime de Vichy, et mécène de l'exposition, a délaissé la commercialisation des produits Helena Rubinstein en France.
A noter : deux films émouvants. Dans la première salle, est diffusé le film en noir et blanc La vie juive à Cracovie (1939) et dans la dernière salle, l'exposition s'achève avec l'interview vers 1960, à New York, de Helena Rubinstein qui s'exprime dans un français parfait pour définir le maquillage minimal idéal d'une femme mettant en valeur ses yeux et sa bouche.
Deux lettres dactylographiée méritent une attention particulière. La première est adressée le 10 janvier 1930 par Helena Rubinstein à Miss Shapiro, une de ses collaboratrices. Craignant l'antisémitisme à New York, Helena Rubinstein invite la destinataire de sa missive à changer de nom car celui-ci pourrait induire des problèmes "dans les magasins ou auprès des clientes" et à détruire son courrier. La deuxième lettre à Miss Shapiro est datée du 16 mars 1931 et évoque son différend avec le directeur d'une agence de publicité dont elle fustige le caractère bas de gamme de ses publicités. Sa collaboratrice a donc gardé son nom à consonance juive.
On peut regretter que l'exposition ne brosse pas un tableau complet intégrant le rôle éminent des Juifs dans l'industrie des cosmétiques aux Etats-Unis. Ces entrepreneurs juifs ont réalisé l'American dream (rêve américain) de self made (wo)man par des stratégies différentes : influencer les femmes via les stars de Hollywood (Max Factor), via des produits cosmétiques de haut de gamme vantés pour être l'aboutissement de recherches scientifiques, une pédagogie enseignée en salons de beauté et des publicités mettant en scène des VIP (Helena Rubinstein), marketing ciblé, boutiques dans le monde, "Visages" pour ses publicités et ligne de parfums ainsi que de cosmétiques non allergènes (Estée Lauder, d'origine hongroise)...
De même, l'attitude de ces entrepreneurs juifs américains évolue vers une implication institutionnelle culminant avec Ronald Lauder élu en 2007 président du Congrès juif mondial (WJC).
Cette exposition n'explique pas le contexte de vive concurrence dans cette industrie américaine des produits cosmétiques avec l'arrivée par exemple d'Estée Lauder, les causes des problèmes financiers de la société Helena Rubinstein, les raisons ayant présidé à son rachat par L'Oréal et pour quelles raisons cette firme mondiale, fondée par le chimiste Eugène Schueller (1881-1957), entrepreneur impliquée profondément dans la Collaboration sous le régime de Vichy, et mécène de l'exposition, a délaissé la commercialisation des produits Helena Rubinstein en France.
Cracovie
« Helena Rubinstein, dont le vrai prénom est Chaje, ou Chaja, est née le 25 décembre 1872 à Kazimierz, le quartier juif de Cracovie qui appartient à l’époque à l’Empire austro-hongrois ».
« Ses parents, Gittel (Augusta) Silberfeld et Naftali Herzel Rubinstein, sont cousins au second degré, issus de deux modestes familles de rabbins. »
Menue, « Helena est l’ainée de huit filles : Paulina, Regina, Rosa, Stella, Ceska, Manka et Erna, survivantes d’une fratrie de treize enfants. Chaja (Helena) est intelligente, vive et dotée d’un caractère bien trempé. Attirée par l’école et désireuse d’étudier la médecine, elle est contrainte d’arrêter sa scolarisation à l’âge de quinze ans pour travailler dans l'épicerie de son père où elle se montre très entreprenante. Sa mère initie ses filles aux secrets de la beauté et leur fait découvrir une crème hydratante fabriquée par un apothicaire local. »
Vienne
« Parce qu’elle refuse les époux que ses parents veulent lui imposer, Chaja est envoyée à Vienne en 1894, chez sa tante Helena et son mari Leibisch Splitter, un fourreur qui l’emploie dans sa boutique. Il n’existe pas d’archives témoignant de ce séjour hormis plusieurs portraits de la jeune femme, réalisés dans un studio viennois. Outre le polonais et le yiddish, elle parle couramment l’allemand. La ville et ses artistes la marquent durablement En 1913, fortune faite, elle commandera un service en argenterie à Josef Hoffmann, membre des Wiener Werkstätte, qu'elle conservera sa vie durant ».
« En 1932, après avoir conquis l’Australie, Londres, Paris et New York, Helena Rubinstein ouvre un salon de beauté à Vienne au 8 Kohlmarkt. En 1935, elle rachète secrètement la licence du premier mascara waterproof, inventé par la chanteuse viennoise Helene Winterstein-Kambersky, créatrice de la marque de beauté, La Bella Nussy. Helena Rubinstein le présentera comme une nouveauté exclusive de la marque Rubinstein à l’exposition internationale de New York, en 1939, au cours d’un ballet aquatique. Cette même année, le salon viennois doit fermer en conséquence de l'Anschluss. Après la guerre, Helena Rubinstein établit une agence à Vienne pour distribuer ses produits et revient régulièrement dans la ville jusqu’en 1962 ».
Melbourne
« Toujours indocile et rebelle, Chaja s’ennuie à Vienne. En 1896, le conseil de famille l’exile en Australie où vivent trois de ses oncles. Elle profite du voyage en paquebot pour changer de prénom sur ses papiers d’identité : désormais, elle s’appellera Helena Juliet Rubinstein. C’est sans doute de cette traversée effectuée seule, à 24 ans, que lui vient son goût prononcé pour les voyages et celui de la beauté des femmes noires, indiennes, métissées, qu’elle découvre à chaque escale. L’aventure commence alors ».
« La ville de Coleraine, dans l’État de Victoria, se trouve à 1 500 kilomètres de Melbourne. L’un de ses oncles y possède un petit bazar où il la fait durement travailler. La rudesse du climat, sa solitude parmi les fermiers et les avances de son oncle la convainquent de quitter l’endroit. Aiguillonnée par son désir de réussite, elle se rend à Melbourne pour ouvrir un institut de beauté. L’idée lui est venue en discutant avec les fermières australiennes, à la peau burinée par le soleil et le vent, qui admirent la finesse de son teint. Elle leur vante les mérites des pots de crème que sa mère a glissés dans ses bagages lorsqu’elle a quitté l’Europe ».
« Après quelques étapes difficiles où, pour gagner sa vie, elle travaille comme vendeuse chez un pharmacien, comme gouvernante auprès de riches familles du Queensland et enfin comme serveuse dans un salon de thé de Melbourne, elle réussit à fabriquer la crème à base de plantes et de lanoline. Elle la nomme Valaze (« don du ciel » en hongrois). Le succès est immédiat ».
« Bientôt, elle gagne assez d’argent pour ouvrir le salon dont elle rêve, au 243 Collins Street. C’est le premier du genre. Grâce au bouche-à-oreilles et à la publicité dont elle inonde déjà les journaux en employant des actrices et des cantatrices comme égéries de sa marque, elle a vite les moyens d’en ouvrir un autre à Sydney en 1907. Suivent Wellington et Auckland en Nouvelle Zélande ».
« En 1905, Helena Rubinstein rentre en Europe. En Pologne d’abord, où elle embauche deux de ses soeurs et une cousine, pour travailler auprès d’elle à Melbourne ; puis à Londres, à Paris et en Allemagne. Elle rencontre des médecins, des dermatologues, des chirurgiens esthétiques, visite des stations thermales et prend conscience de l’importance des découvertes scientifiques qu’elle appliquera à la beauté. Elle est la première à établir une classification de la peau en trois groupes, et à soumettre ses produits à des tests rigoureux ».
Londres
« En
1908, elle décide de conquérir l’Europe et ouvre son premier salon de beauté à
Londres, dans le quartier huppé de Mayfair, au 26 Grafton Street. Il sera
détruit par les bombardements durant la Seconde Guerre mondiale et elle en
ouvrira un autre au 3 Grafton Street en 1951. Toujours en 1908, elle épouse
Edward William Titus, un journaliste américain rencontré à Melbourne et engagé
pour écrire ses textes publicitaires. D’origine juive polonaise comme elle, il
est né en 1870 à Cracovie. Cultivé, parlant plusieurs langues, il a émigré aux
États-Unis quand il n’était qu’un jeune homme. Titus, avec qui elle aura deux
fils, Roy et Horace, l’aide à modeler son image pour les médias, lui trouve le
surnom de « Madame », rédige les notices de ses crèmes de beauté et les
publicités pour la marque dont il accompagnera le développement jusqu’en 1936 ».
« Il complète aussi son éducation et forme son goût pour les arts. À Londres, elle découvre les Ballets russes de Serge de Diaghilev dont les couleurs flamboyantes, le pourpre, le violet, l’orange, le jaune, l’or et le noir, vont l’inspirer pour les décors de ses instituts et pour ses palettes de poudres. Elle fait la connaissance du peintre et sculpteur Jacob Epstein, un juif anglais d’origine polonaise, ami de son mari. C’est avec lui qu’Helena apprend à acheter dans les salles de ventes à Paris des objets africains et océaniens. En suivant les conseils d’Epstein, elle constituera bientôt l’une des plus grandes collections d’art au monde ».
« Il complète aussi son éducation et forme son goût pour les arts. À Londres, elle découvre les Ballets russes de Serge de Diaghilev dont les couleurs flamboyantes, le pourpre, le violet, l’orange, le jaune, l’or et le noir, vont l’inspirer pour les décors de ses instituts et pour ses palettes de poudres. Elle fait la connaissance du peintre et sculpteur Jacob Epstein, un juif anglais d’origine polonaise, ami de son mari. C’est avec lui qu’Helena apprend à acheter dans les salles de ventes à Paris des objets africains et océaniens. En suivant les conseils d’Epstein, elle constituera bientôt l’une des plus grandes collections d’art au monde ».
Paris
« En 1912, Helena Rubinstein quitte Londres pour Paris, où elle a ouvert une clinique de beauté en 1909 au 255, rue du Faubourg-Saint-Honoré, meublée par André Groult. Après la guerre de 1914-1918, le salon déménage au 126, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Le couturier Paul Poiret, avec lequel elle s’est liée d’amitié, se charge du décor. En 1929, Helena Rubinstein achète un immeuble au 52, où elle regroupe l’institut, les cabines de soin et ses bureaux ».
« Deux personnes ont une influence déterminante sur sa vie parisienne ; son mari Edward Titus et la pianiste Misia Sert, dont Helena fait connaissance en arrivant dans la capitale. Misia, d’origine polonaise comme elle, est une figure célèbre du Paris artistique, et lui présente notamment Juan Gris ou Amedeo Modigliani, ainsi que l’écrivain Colette, les comédiennes Réjane et Cécile Sorel, la comtesse Greffhule, immortalisée par Marcel Proust ».
« Forte de son succès, Helena fait construire à Saint-Cloud un laboratoire pour fabriquer industriellement ses crèmes, lequel sera remplacé par une usine au début des années 1930. Elle crée des maquillages pour Joséphine Baker qui se produit dans la Revue nègre et conçoit des cosmétiques pour tous les types de peaux. Au marché aux Puces, elle achète des poudriers et des boîtes anciennes qu’elle fait copier pour présenter ses produits de beauté ». Helena Rubinstein se plait à se faire photographier en scientifique pour crédibiliser ses produits et pour peaufiner son image, occultant ses carences en sciences.
« Passionnée par la mode depuis son plus jeune âge, elle se lie avec Madeleine Vionnet, Coco Chanel, Christian Dior, Elsa Schiaparelli, Jeanne Lanvin et, plus tard, avec Cristóbal Balenciaga et Yves Saint Laurent, dont elle sera l’une des premières clientes dès 1962. Elle se fait photographier dans la plupart de ses tenues haute couture et utilise ces innombrables clichés pour assurer sa publicité ».
« Helena Rubinstein finance la librairie et la maison d’édition que son mari, Edward Titus, ouvre au 4, rue Delambre, At the Sign of the Black Mannikin. En 1932, Titus rachète This Quarter, une revue artistique anglophone publiée à Paris. Helena rencontre des artistes et des écrivains, dont la plupart sont des amis de son mari : Ernest Hemingway, James Joyce, Man Ray, Francis Scott Fitzgerald. Elle mécène les peintres qu’elle reçoit toutes les semaines à dîner et se rend dans leurs ateliers de Montmartre et de Montparnasse. Elle commence à constituer une collection qui regroupe les artistes vivant alors à Paris : Bonnard, Brancusi, Braque, Miró, Pascin, Kisling, Picasso, Maillol, Juan Gris, Van Dongen, Léger. À la fin de sa vie, elle possèdera plus de trente portraits d’elle-même peints par Raoul Dufy, Paul César Helleu, Marie Laurencin, Christian Bérard, Pavel Tchelitchew ou Sarah Lipska. Seul Picasso refuse de la portraiturer mais il exécutera quarante croquis d’elle dans les années 1950 ».
« Helena Rubinstein est la première à présenter des oeuvres d’art dans ses instituts de beauté, comme celles de Brancusi, Chirico, Marcoussis, Modigliani, Nadelman, et à faire participer certains artistes à ses campagnes publicitaires, comme Miró, Marie Laurencin, Dufy ou de Kooning ».
« Dalí, Modigliani, Marcoussis, Tchelitchew, Juan Gris peignent des panneaux muraux dans ses salons et ses appartements. Jean-Michel Frank, Eileen Gray, Pierre Chareau, André Groult, Emilio Terry dessinent et réalisent son mobilier. « Madame » aime surtout s’entourer d’artistes immigrés comme elle, la plupart juifs hongrois, polonais, russes ou autrichiens. La diversité culturelle fait partie de sa vision du monde ».
« Elle continue à acquérir des oeuvres d’arts premiers, dont la célèbre Bangwa Queen. En 1935, elle prête 17 pièces à l’exposition « African Art » au MoMA. Elle collectionne aussi les opalines, les bijoux vrais et faux, l’argenterie, la vaisselle et les maisons de poupées ».
« Au début des années 1930, Helena et sa famille déménagent dans un appartement situé au 216, boulevard Raspail, dans un immeuble moderne restructuré par Bruno Elkouken et décoré par Ernö Goldfinger. Au rez-de-chaussée, Edward Titus fait aménager un théâtre. Ensemble, ils ont créé une société immobilière qui possède plusieurs immeubles dans le quartier ».
« En 1932, elle fait l’acquisition de l’hôtel Hesselin dans l’île Saint-Louis, au 24, quai de Béthune. Elle le fait démolir et reconstruire par l’architecte Louis Süe. Elle s’y installe en 1937 dans un triplex dont la plupart des meubles sont dessinés par Louis Marcoussis et Jean Michel Frank, qu’elle associe à du mobilier ancien. Les tapis, qui proviennent de la maison Myrbor, sont exécutés d’après des dessins de Lurçat ou de Picasso. Une gigantesque terrasse sert de cadre à ses somptueuses soirées où elle reçoit le tout-Paris ».
« En 1938, elle divorce d’Edward Titus et épouse le prince géorgien Artchil Gourielli-Tchkonia, professeur de bridge et son cadet de 23 ans ».
« Lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, Helena Rubinstein a déjà conquis les États-Unis depuis un quart de siècle. C’est donc à New York qu’elle passe les quatre années du conflit. De retour en France en septembre 1945, elle trouve son appartement du quai de Béthune pillé et détruit par les occupants allemands. Son salon de beauté du Faubourg-Saint- Honoré et sa maison de Combs-la-Ville ont subi le même sort. À soixante-quinze ans, elle se met en tête de tout rebâtir et, comme toujours, fait appel à des architectes, des décorateurs et des artistes : Louis Süe, Jean-Michel Frank, Emilio Terry et Casimir Brancusi. De nouveau, elle va vivre entre Paris et New York ».
New York
« Pendant la Première Guerre mondiale, Helena Rubinstein déménage avec sa famille à New York sans abandonner ses logements londonien et parisien. Son entreprise connait une expansion rapide, qui lui permet d’ouvrir des salons dans les grandes villes et des corners de beauté dans la plupart des grands magasins américains. Comme à Paris, elle décore ses somptueux salons avec des oeuvres d’artistes qu’elle affectionne particulièrement. Elle crée une école de beauté où les futures esthéticiennes – un métier qu’elle invente –, sont formées pendant six mois et sortent diplômées ».
« Sa position de femme d’affaires se renforce de façon spectaculaire lorsqu’en 1928, elle vend son entreprise américaine aux frères Lehman au prix fort de 7 millions de dollars, puis la rachète un an plus tard, grâce à l’effondrement de la Bourse, pour 1,5 millions de dollars ».
« En 1937, elle ouvre son salon le plus spectaculaire au 715 Fifth Avenue – décoré avec des statues africaines, des bas-reliefs de marbre, de nombreux tableaux et des peintures murales de Giorgio de Chirico –, en même temps que le vernissage de l’exposition du MoMA sur le surréalisme, pendant lequel elle achète le baiser de Man Ray, Observatory time – the lovers, afin de promouvoir ses rouges à lèvres. Sa rivalité avec Elizabeth Arden, l’autre grande dame de la cosmétique, devient légendaire ».
« Elle passe toute la seconde guerre mondiale à New York avec son époux, le prince Gourielli. Presque toute sa famille a pu quitter la Pologne à temps. Les enfants de Regina, Mala et Oscar Kolin, ont rejoint Helena avant la guerre et travaillent à ses côtés. D’autres sont partis avec son aide : beaucoup sont employés dans ses entreprises à travers le monde. Helena Rubinstein aide aussi de nombreux juifs polonais qui ont réussi à gagner New York, en leur procurant emplois et logements. Quand, en 1941, on lui refuse la location d’un appartement au 625 Park Avenue, en raison de ses origines juives, elle achète l’immeuble entier. »
« En 1948, elle lance à New York, « The House of Gourielli », le premier salon de beauté pour hommes. On y trouve une boutique qui vend sa marque de cosmétiques masculins, encore une innovation, un barbier, un sauna et un restaurant ».
« Helena Rubinstein se trouve désormais à la tête d’une entreprise multinationale. C’est à cette période qu’elle devient l’une des premières clientes de l’anglais David Ogilvy, roi incontesté de la publicité à New York. Pendant dix ans, il donnera son ton à la marque, en l’inscrivant dans le lifestyle glamour des années 1950 ».
Tel-Aviv
« En 1955, la mort brutale de son époux puis, en 1958, la disparition dans un accident de voiture de son fils cadet Horace la plongent dans une grave dépression. Pour y échapper, Helena Rubinstein entreprend un long voyage en compagnie de son jeune assistant, Patrick O’Higgins, en Australie, au Japon, à Hong Kong, à Moscou et en Israël où vit une de ses nièces, Rachel Shalev, sœur de Mala et d’Oscar. Elle est conquise par les Israéliens. Elle qui aime les pionniers, se reconnaît en eux. La ferveur sioniste de sa nièce qui vit dans un kibboutz avec sa famille, lui redonne de la force. À Tel-Aviv, elle rencontre David Ben Gourion et Golda Meir ».
« Son intérêt pour la jeune nation se traduit par le financement du « Helena Rubinstein Pavilion for Contemporary Art » au musée d’art de Tel-Aviv qu’elle inaugure en janvier 1959, mais dont l’architecture la déçoit. À cette occasion elle fait don au musée d’un portrait d’elle par le peintre brésilien Candido Portinari et de deux tableaux de Maurice Utrillo. Plus tard, elle léguera au musée sa collection de maisons miniatures. Elle fait aussi construire en Israël une nouvelle usine qui sera inaugurée en 1962 ».
Après le Jewish Museum de New York (31 octobre 2014-22 mars 2015), le Boca Raton Museum of Art a présenté l'exposition Helena Rubinstein: Beauty Is Power (21 avril-12 juillet 2015).
Helena Rubinstein: Beauty Is Power est la première exposition centrée sur cette collectrice d'oeuvres d'art et entrepreneur en produits cosmétiques. Elle explore les idées, innovations et influences de la légendaire Helena Rubinstein (1872-1965). "By the time of her death, Rubinstein had risen from humble origins in small-town Jewish Poland to become a global icon of female entrepreneurship and a leader in art, fashion, design, and philanthropy. As the head of a cosmetics empire that extended across four continents, she was, arguably, the first modern self-made woman magnate. Rubinstein was ahead of her time in her embrace of cultural and artistic diversity. She was not only an early patron of European and Latin American modern art, but also one of the earliest, leading collectors of African and Oceanic sculpture."
"The exhibition will explore how Madame (as she was universally known) helped break down the status quo of taste by blurring boundaries between commerce, art, fashion, beauty, and design. Through 200 objects – works of art, photographs, and ephemera – Helena Rubinstein: Beauty Is Power reveals how Rubinstein’s unique style and pioneering approaches to business challenged conservative taste and heralded a modern notion of beauty, democratized and accessible to all."
"The exhibition will reunite selections from Rubinstein’s famed art collection, dispersed at auction in 1966, featuring works by Picasso, Elie Nadelman, Frida Kahlo, Max Ernst, Leonor Fini, Joan Miró, and Henri Matisse, among others, as well as thirty works from her peerless collection of African and Oceanic art. Other exhibition highlights include Rubinstein’s beloved miniature period rooms, jewelry, and clothing designed by Cristóbal Balenciaga, Elsa Schiaparelli, and Paul Poiret. Rubinstein’s savvy for self-promotion will be seen in portraits of her made by the leading artists of her day, from Marie Laurencin to Andy Warhol. Also on display will be vintage advertisements, cosmetics products, and promotional films related to her beauty business."
"Picasso, one of Rubinstein’s favorite artists, completed over thirty drawings of Madame in 1955. Twelve of these will be exhibited in the United States for the first time. The drawings capture a range of Rubinstein’s volatile moods, and depict many of her well-known attributes – the clothes, the jewelry, the chignon, the imperious manner and bearing."
"Rubinstein amassed one of the most acclaimed collections of African and Oceanic art of the early 20th century. She treated the work as high art before it was common to do so, displaying the sculptures in her homes and beauty salons. She delighted in works from a broad range of cultures, and she especially loved the immense variety of forms and types within each tradition. Some of the highlights on display in the exhibition are: two exceptional Punu masks (Gabon); three highly stylized Bakota reliquary figures (Gabon); four celebrated Fang heads (Gabon); two impressive Bamana puppet headdresses (Mali); a distinctive Lake Sentani figure (New Guinea); and a Yoruba head (Nigeria) with an elaborate coiffure, thought to be one of Madame’s favorites."
"Rubinstein had a lifelong love of miniature rooms and commissioned numerous doll-size dioramas, decorated in period styles. They ranged from a Spanish Baroque dining room to an artist’s garret in turn-of-the-century Montmartre. She installed her miniature rooms in a gallery at her flagship New York beauty salon at 715 Fifth Avenue for the education and delight of visitors and clients. Seven of these miniature rooms will be seen for the first time in the United States in fifty years."
"In 1888, Rubinstein fled the prospect of an arranged marriage. By 1896 she had found her way from Krakow to Vienna to Australia, where she established her first business, Helena Rubinstein & Co., producing skin creams. The exhibition title refers to one of the first slogans Rubinstein used to promote her cosmetics. ‘Beauty is Power,’ announced the headline of an advertisement that first appeared in an Australian newspaper in 1904. The bold phrase is an early indication of Rubinstein’s distinctive blend of commercial savvy and inherent feminism."
"At the turn of the century the use of cosmetics – associated with the painted faces of actresses and prostitutes – was widely frowned upon by the middle class. A model of independence, Rubinstein rejected this, producing and marketing the means for ordinary women to transform themselves. Her business challenged the myth of beauty and taste as inborn, or something to which only the wealthy were entitled. By encouraging women to define themselves as self-expressive individuals, Rubinstein contributed to their empowerment."
"Inspired by the tradition of European literary salons, Rubinstein conceived of her beauty salons as intimate environments where progressive ideas were exchanged under the guidance of a sophisticated patroness. After her initial success in Australia, she opened beauty salons in the grandest districts of London and Paris. At the outbreak of World War I she moved to the United States, where she founded her first New York salon in 1915. Two revolutionary events had recently occurred there: the Armory Show of avant-garde European art in 1913 and a huge rally in 1911 of women suffragists. Tens of thousands of women had marched in the rally, with some wearing lip rouge as a badge of emancipation. It was Rubinstein’s genius to develop a brand that appealed equally to the cultured socialite and the average wage earner – a market created by the influx of young immigrant women into the workforce."
"By the 1920s Rubinstein was a wealthy and influential businesswoman with salons worldwide, and was becoming known as an art collector. She had little interest in the conventional standards of connoisseurship. She bought what she liked and learned as she went from the many artists she met, and delighted in mingling Western and non-Western art together. Her eclectic tastes distinguished her from the conservative and elitist culture prevalent in fashionable circles."
"By mid-century, Rubinstein maintained homes in London, Paris, New York, the south of France, and Greenwich, Connecticut, all functioning as ever more public platforms for the display of her collections. She was known for her independent, deliberate originality, collaborating with artists such as Salvador Dalí and interior designers such as David Hicks to create outlandish décors. Rubinstein’s fascination with different cultures and artistic approaches was reflected in her clothes, art, furniture, and jewelry. This kaleidoscopic variety of styles in the décor of her salons and homes served to level snobbish aesthetic taste and expand the notion of who and what could be considered beautiful."
"Today the term “beauty salon” means a hairdresser or a day spa. But the Rubinstein salon was a place designed entirely for women, where a client could learn not only how to improve her looks, but also how to reconceive her standards of taste, to understand design, color, and art in order to express her own personality. Art and cosmetics embodied Rubinstein’s overarching dual enterprise: to establish a correspondence between modern art and personal beauty, both of which she felt should be interpreted individually and subjectively."
"Now we take such subjectivity for granted, but the sense of individuality and independence Rubinstein fostered was new and profound in the early 20th century. She offered women the ideal of self-invention – a fundamental principle of modernity. One’s identity, she asserted, is a matter of choice."
"In conjunction with the exhibition, the Jewish Museum is publishing a 168-page catalogue by Mason Klein, distributed by Yale University Press. Mr. Klein concentrates on Helena Rubinstein as an art collector and patron as well as a titan of business. He explores her little-known role in integrating the notion of style--reflecting in her wide-ranging tastes--within the overarching culture and industry of beauty. In tracing how her brand name became associated with the woman herself, the book examines the various ways Rubinstein controlled and defined her remarkable image".
War Paint, musical
War Paint, est une comédie musicale en deux actes au livret signé par Doug Wright, la musique par Scott Frankel, et les lyrics par Michael Korie, d'après War Paint, livre de Lindy Woodhead (2004) et le documentaire "The Powder & the Glory" (2007) réalisé par Ann Carol Grossman et Arnie Reisman. Cette oeuvre se concentre sur la vie et la rivalité de deux femmes dirigeant d'entreprises au XXe siècle : Elizabeth Arden and Helena Rubinstein, interprétées respectivement par Christine Ebersole et Patti LuPone. Elle a été présentée en 2016 à Chicago et en 2017 à Broadway.
Helena Rubinstein. Pioneer of Beauty
Le Jewish Museum Vienna présenta l'exposition Helena Rubinstein. Die Schönheitserfinderin (Helena Rubinstein. Pioneer of Beauty).
"Helena Rubinstein was a pioneer in female entrepreneurship. It did not come easily to her. She was born in the 1870s in Kraków as the oldest of eight daughters and grew up in modest circumstances in an orthodox Jewish family."
"At the age of sixteen she turned her back on the confining, middle-class conditions of her Orthodox Jewish family, heading first to Vienna, then to Australia. After a stopover in Vienna, where she worked in her aunt’s fur store and collected the first ideas for her later career, she emigrated to Australia and worked initially as a children’s nanny. She began to sell creams imported from Poland and founded her first beauty salon. In order to develop her own products, she handed over the business to two of her sisters and left for Paris. In 1912 she invented the first system for identifying skin types. She founded beauty salons in Paris and London. In 1914, by now married, she emigrated with her two children and husband to the USA, where she continued to develop her own cosmetic line, which from the 1920s also bore her name. Her business grew rapidly".
"Without any help she founded a worldwide empire there, paving the way for many other, likewise predominantly Jewish businesswomen and businessmen in the new field of cosmetics. Her company soon included 100 branches in 14 countries with around 30,000 employees; she also became an important patron of the arts and sciences along the way. By the time of her death in 1965 it had 100 branches in fourteen countries and around 30,000 employees. Her private assets amounted to over 100 million US dollars. She was a patron of the arts and sciences, setting up a fund to support art students and financing the Helena Rubenstein Pavilion, a museum for modern art, in Tel Aviv. She established a faculty of chemistry at the University of Massachusetts and in 1953 founded the Helena Rubinstein Foundation, which continues to support women scientists today. The exhibition looks at her life, particularly the years in Vienna".
"Krakow—Vienna—Melbourne—London—Paris—New York—Tel Aviv are the essential stations of her life. The exhibition traces Rubinstein’s path as a migrant who conquered continents and broke conventions, and places her commitment to the self-determination of women in the spotlight. A focus on Vienna shows how skillfully she used her artistic network and business savvy on site. The fact that she succeeded more or less by herself seems to have almost amazed her when she looked back upon her life."
Cosmetics pioneer
"Passion, toughness, tenacity, bearing responsibility, leading, commanding, coupled with an “innate,” extraordinary taste and an exceptional talent for capturing the spirit of the times—these are the essential traits that made Helena Rubinstein into the first self-made woman in history."
"At a time when beauty care was not even a topic and make-up was regarded as defamatory and frowned upon, she prevailed with her idea that every woman could discover her individual beauty and should make the best out of it. Rubinstein was inspired by, indeed literally obsessed with the notion that women would gain self-confidence as a result. This was a disposition that appertained to her like few of her female contemporaries. She also asserted herself, nearly by the way, in the (business) world still dominated by men and created a completely innovative market that sustainably established itself internationally and still exists today. “Beauty is your special field, your actual home, Helena. A field that is still fallow. Learn to build it.” A maxim that she repeatedly said to herself."
"Headstrong and unconventional, she crafted her own image. She spent a fortune on artworks, buildings and their furnishings. For the architecture and design of her beauty salons, her institutes, as well as her houses and apartments, she employed the most interesting and innovative architects of her era. Urban modernity was Helena Rubinstein’s principle, coupled with an excessive penchant for opulence. She also did groundbreaking work in the design, packaging and advertisement of her beauty products. From the very beginning of her activity, she recognized the importance of this métier and also hired the most interesting creative heads here".
Waterproof mascara made in Vienna
"The expansion of Helena Rubinstein’s beauty salons also did not stop in Vienna. She founded a salon at Kohlmarkt 8 in 1932. Just a few years after the opening, Vienna already played an important role in Rubinstein’s enterprise: The race for the development of waterproof mascara that did not run in the rain or heat was won, first unnoticed, by the Viennese native Helene Winterstein-Kambersky. Confined to a wheelchair after suffering from lead poisoning, the singer patented the waterproof mascara, which she developed in many attempts, in 1935. Under the provision that she could market the formula herself with her own firm “La Bella Nussy,” she sold the license to Rubinstein. Waterproof mascara was introduced in a media-effective manner as a global novelty at the 1939 World’s Fair in New York with a water ballet. Back then, mascara was applied from aluminum tubes using paper sticks. Under the name Mascara-Matic, Rubinstein brought the mascara in a small tube with a brush, which is common up to today, onto the market in 1958".
"In 1939, one year after the so-called “Anschluss,” the Rubinstein salon in Vienna was closed. Helena Rubinstein also experienced anti-Semitism in the USA, among other occasions, when she wanted to rent an apartment in New York. They refused to rent it to her because she was Jewish. But they messed with the wrong woman. Helena Rubinstein subsequently bought the whole building on Park Avenue. In cities that tended to be regarded as WASP strongholds she ceded the terrain to her long-time competitor Elizabeth Arden. Up to today, the rivalry between the two cosmetic giants has served as material for literature, as well as the motif for musicals and plays."
“Quality is nice, but quantity makes a show.”
"After the Nazis seized power, Helena Rubinstein managed to bring nearly her entire family to the USA. However, one of her sisters, Regina Kolin, and her husband were killed in Auschwitz. Further strokes of fate were inevitable: the divorce of her beloved first husband Edward Titus, the death of her second husband, the considerably younger Georgian prince Archil Gourielli-Tchkonia, and shortly thereafter the death of her son Horace Titus in a car accident. The indefatigable beauty tycoon drew strength and incentive again and again from her work."
"Trips to Australia, Japan, Hong Kong and Israel, where she planned a factory, roused her out of her sorrow. At this time, the Helena Rubinstein Pavilion for Contemporary Art of the Tel Aviv Museum, which she endowed and donated several works from her collection to, was opened. Moreover, she bequeathed her collection of historic miniature rooms with approx. 20,000 pieces of furniture and figurines in historic costumes to the Tel Aviv Museum of Art."
"With all the glamour and megalomania, the “Jewish Queen Victoria,” as Rubinstein was called by the New York Post columnist Leonard Lyons, remained in part the little girl from Kazimierz: with an unashamed Slavic accent, a language mix spattered with Yiddish, German and Polish, and the legendary brown paper bags in which she took hardboiled eggs, chicken legs, Krakowska sausage and the correspondingly greasy dollar notes for the taxi to her office—and scolded all of the employees there who did not shut off the light when they left a room."
"On April 1, 1965, Helena Rubinstein died at the age of 94. She was buried in her favorite Yves St. Laurent dress. Her wish to be laid in the grave with her most valuable, multi-rowed strings of black pearls was not fulfilled. In the end, Rubinstein always unflinchingly went her own way, which also meant that she fulfilled all of her dreams under her own steam, with self-earned money and according to her own, immodest predilections. She said it herself: “Quality is nice, but quantity makes a show.”
CITATIONS/QUOTES
« There are no ugly women, only lazy ones ».
« Whether you are sixteen or over sixty, remember, understatement is the rule of a fine makeup artist. »
« Whether you are sixteen or over sixty, remember, understatement is the rule of a fine makeup artist. »
REPERES BIOGRAPHIQUES
1872 Naissance de Chaja Rubinstein à Kazimierz, le quartier juif de Cracovie ; son père, Herzel Rubinstein, tient une petite épicerie ; sa mère, Augusta, née Silberfeld, s’occupe de ses huit filles, Pauline, Rosa, Regina, Stella, Ceska, Manka et Erna, dont Chaja est l’aînée.
1887 À l’âge de quinze ans, Chaja doit quitter l’école pour aider ses parents ; elle travaille dans la boutique de son père.
1894 Après avoir refusé de se marier à plusieurs reprises, elle part pour Vienne chez une tante et un oncle ; ce dernier l’emploie comme vendeuse dans son magasin de fourrures.
1896 Elle rejoint trois de ses oncles en Australie ; à l’occasion de ce premier voyage en paquebot sur le Prinz Regent Luitpold, elle change son prénom en Helena Juliet et se rajeunit de neuf ans sur son passeport.
1896-1899 À Coleraine, à 1 500 kilomètres de Melbourne, Helena travaille dans le magasin de ses oncles et apprend l’anglais ; son teint parfait fascine les clientes ; elle décide de fabriquer sa propre crème de beauté en copiant celle que sa mère a glissée dans sa valise à son départ pour l’Australie.
1901 Départ pour Melbourne ; elle travaille comme serveuse dans un salon de thé ; elle réussit à fabriquer sa première crème de soin pour le visage avec de la lanoline, du sésame, de la cire végétale, de l’huile minérale, et la baptise Valaze (« don du ciel », en hongrois).
1903 Ouverture du salon de beauté « Valaze » au 243 Collins Street à Melbourne ; après quelques reportages dans la presse, les clientes affluent.
1904 Premières publicités dans les quotidiens de Melbourne et d’Adélaïde ; rédaction d’un premier Guide de la beauté, vendu par correspondance, comme sa crème, dans toute l’Australie.
1905 Helena rentre en Europe ; séjours à Cracovie, Vienne, Berlin, Wiesbaden, Londres et Paris, où elle rencontre des scientifiques dont Marcellin Berthelot, et où elle a l’intuition de la classification de la peau en trois types différent ; elle s’habille chez Charles Frederick Worth et Jacques Doucet.
1907 À Melbourne, elle rencontre un journaliste américain juif d’origine polonaise, Edward William Titus ; elle l’engage pour améliorer le design de ses produits et rédiger les réclames qui paraissent dans la presse australienne ; il lui trouve son surnom de « Madame » ; ouverture d’un salon de beauté à Sydney.
1908 Ouverture d’un salon de beauté à Wellington, en Nouvelle-Zélande ; départ pour Londres ; sa sœur, Ceska, s’occupe du salon de Melbourne ; ouverture d’un salon à Londres, dans le quartier chic de Mayfair, au 24 Grafton Street ; après ses premiers succès dans le soin des peaux abîmées, Helena Rubinstein gagne une large clientèle et introduit le maquillage auprès des femmes de la bonne société ; mariage avec Edward Titus qui l’a rejointe à Londres.
1908-1909 Premiers achats d’art primitif à l’hôtel Drouot, à Paris ; elle commence ainsi sa propre collection et s’intéresse aussi à la peinture ; elle demande à Paul César Helleu de la peindre ; ce tableau sera le premier d’une longue série de portraits exécutés par des artistes renommés ; création de la compagnie britannique Helena Rubinstein ; à Paris, André Groult décore son premier salon parisien, 255, rue du Faubourg-Saint-Honoré ; naissance de Roy Valentine Titus, le premier fils d’Edward et d’Helena.
1911 Toujours à l’avant-garde, Helena réaménage son salon londonien en s’inspirant des couleurs flamboyantes des décors des Ballets russes ; elle rencontre le sculpteur Elie Nadelman qui redécore sa maison victorienne de Roehampton Lane, dans la banlieue aisée de Londres.
1912 Naissance d’Horace (Herzel) Gustave Titus, le second fils d’Edward et d’Helena ; installation de la famille à Paris ; Helena rencontre Misia Sert, pianiste et égérie de nombreux artistes ; celle-ci l’initie aux codes de la bonne société et lui présente ses amies qui deviendront des clientes assidues, comme l’écrivain Colette.
1913 Construction d’un laboratoire à Saint-Cloud ; création d’une ligne de maquillage avec le couturier Paul Poiret ; Helena, qui adore chiner, achète des poudriers et des boîtiers anciens qu’elle fait copier pour embellir le packaging de ses produits.
1914-1915 Helena part pour New York au début de la guerre ; elle s'installe avec sa famille s’installe au-dessus du salon de beauté situé à l’angle de la 15e rue et de la 49e avenue, conçu par l’architecte autrichien Paul Frankl et le décorateur polonais Witold Gordon ; Elie Nadelman réalise spécialement des sculptures et des bas-reliefs en marbre de Carrare ; cet écrin moderniste pour le corps et le visage correspond à un courant novateur en Europe, qui mêle l’art, la mode, la décoration, le luxe et la beauté.
1915-1918 Ouverture de points de vente dans les grands magasins de luxe aux États-Unis ; Helena forme des vendeuses pour promouvoir ses produits, inaugure des salons à Philadelphie, Boston, San Francisco, et crée une école d’esthéticiennes à New York ; construction de sa première usine américaine à Long Island ; début de la rivalité avec Elizabeth Arden.
1918 Retour en France avec sa famille ; ouverture d’un salon au 126, rue du Faubourg-Saint- Honoré, à Paris, décoré par Paul Poiret (Ateliers Martine).
1920 Création de la marque Helena Rubinstein.
1921 Voyage en Afrique du Nord avec le peintre Jean Lurçat.
1922 Création du « vamp look », le regard charbonneux, pour Theda Bara, une star du cinéma muet.
1924 Edward Titus ouvre une librairie-maison d’édition au 4, rue Delambre, dans le quartier de Montparnasse, « At the Sign of the Black Mannikin », financée par son épouse. Celle-ci déménage son salon de beauté au 52, faubourg-Saint-Honoré.
1926 L’architecte d’origine hongroise Ernö Goldfinger refait le salon londonien.
1928 Nouveaux salons d’esprit moderniste à Chicago et à New York (8 East 57th Street), ce dernier étant conçu par l’architecte Benjamin Whinston et décoré par Paul Frankl ; vente de la branche américaine de l’entreprise aux frères Lehman pour 7,3 millions de dollars ; cette transaction fait d’elle l’une des femmes les plus riches des États-Unis ; portrait d’Helena dans The New Yorker : « La femme qui n’avait pas de pays ».
1929 Rachat de la société aux frères Lehman pour 1,5 million de dollars à la faveur du krach boursier de 1929 ; achat d’un appartement à New York donnant sur Central Park et décoré par l’architecte d’origine hongroise Imre Róth ; à Paris, Edward Titus acquiert la revue This Quarter et publie une version non expurgée de Lady Chatterley’s Lover de D. H. Lawrence ; Helena Rubinstein acquiert l’immeuble du 52, rue du Faubourg-Saint-Honoré, où elle regroupe son institut de beauté et ses bureaux.
1930 Construction d’une usine à Saint-Cloud ; création d’une holding immobilière à Paris ; publication de The Art of Feminine Beauty d’Helena Rubinstein ; publication de The Art of feminine Beauty de Helena Rubinstein (H. Liverwright, New York 1930)
1932 Achète un appartement situé au 216, boulevard Raspail, restructuré par l’architecte polonais Bruno Elkouken et décoré par l’architecte et designer hongrois Ernö Goldfinger, et l’hôtel Hesselin au 24, quai de Béthune, qui appartient au peintre catalan José Maria Sert, mari de Misia ; fermeture de la librairie d’Edward Titus qui s’installe à Cagnes-sur-Mer ; ouverture d’un salon de beauté à Vienne.
1935 Exposition de sa collection d’art primitif au Museum of Modern Art, à New York.
1937 Installation dans l’appartement de cinquante pièces avec terrasse au 24, quai de Béthune, sur l’ile Saint-Louis à Paris, dans un immeuble qu’elle a fait raser et entièrement reconstruire par Louis Süe ; ouverture d’un nouveau salon à New York, au 715 de la Cinquième avenue.
1938 Divorce avec Edward Titus et remariage avec le prince géorgien Artchill Gourielli- Tchkonia, de vingt-trois ans son cadet ; achat du moulin du Breuil à Combs-la-Ville en Seine-et-Marne ; portrait d’Helena par Christian Bérard
1939 Création du premier mascara waterproof dont le brevet est acheté à une esthéticienne viennoise ; celui-ci est présenté par les nageuses d’un ballet aquatique, dans le cadre de la New York World’s Fair ; retour d’Helena Rubinstein et d’Artchill Gourielli- Tchkonia aux États-Unis.
1941 Achat de l’immeuble du 625 Park Avenue, où elle se réserve le triplex du dernier étage : trente-six pièces et une terrasse sur le toit ; elle y abritera une grande partie de sa collection ; création de la marque pour hommes Gourielli.
1942 Salvador Dalí peint un triptyque mural dans l’appartement de Park Avenue et commence son portrait.
1945 Retour en Europe ; le salon de beauté londonien a été détruit par les bombardements ; en France, les Allemands ont pillé le salon du Faubourg-Saint-Honoré et l’appartement du quai de Béthune, ainsi que le moulin de Combs-la-Ville ; Helena fait tout reconstruire et rouvre le salon de beauté en 1947.
1948 Lancement du salon de beauté pour hommes « The House of Gourielli » à New York ; David Ogilvy devient le publicitaire de la marque.
1951 Helena engage Patrick O’Higgins comme assistant ; elle fait construire « La Maison blanche » à Grasse dans les Alpes-Maritimes ; ouverture d’un salon à Londres, au 3 Grafton Street, pour remplacer celui détruit dans les bombardements ; mort d’Edward Titus.
1953 Création d’une fondation philanthropique pour l’éducation des jeunes filles défavorisées ; ouverture d’une importante usine à Long Island. D’autres ouvertures suivront à travers le monde.
1955 Mort d’Artchill Gourielli le 21 novembre ; Picasso réalise quarante esquisses pour un portrait d’Helena qu’il ne peindra jamais.
1958 Mort de son fils Horace Titus, dans un accident de voiture ; à Londres, le peintre britannique Graham Sutherland commence deux portraits d’Helena qui seront exposés à la Tate Gallery ; à New York, Helena Rubinstein apparaît dans des spots publicitaires à la télévision ; elle se rend au Japon, en Chine, en Australie, ainsi qu’en Israël, où elle finance la construction du Helena Rubinstein Pavilion for Contemporary Art au musée d’Art de Tel-Aviv, conçu par Ya’akov Rechter et inauguré l’année suivante.
1962 Inauguration de l’usine Helena Rubinstein en Israël.
1964 Publication de son autobiographie My Life for Beauty (Simon et Schuster, New York).
1965 Helena Rubinstein s’éteint le 1er avril à New York, à l’âge de quatre-vingt-treize ans ; est enterrée au Mount Olivet Cemetery, dans le Queens. Présente dans quatorze pays sur trois continents, son entreprise emploie 30 000 personnes. Sa fortune est évaluée à plus de cent millions de dollars.
Autobiographies et ouvrages d’Helena Rubinstein
Helena Rubinstein, The Art of Feminine Beauty, New York, Horace Liveright, 1930.
Helena Rubinstein, Food for Beauty, New York, David Mc Kay, 1938.
Helena Rubinstein, Je suis esthéticienne, Paris, Éditions du Conquistador, 1957.
Helena Rubinstein, My Life for Beauty, New York, Simon and Schuster, 1965. Édition française : Ma vie. Mes secrets de beauté, trad. de l’américain par Solange Lecomte, Paris, Seuil, 1967.
Biographies
Michèle Fitoussi, Helena Rubinstein. La femme qui inventa la beauté, Paris, Grasset, 2010 ; Paris, Livre de Poche, 2012.
Madame Avant-Garde. Helena Rubinstein, préface par Michèle Fitoussi, Paris, Le Cherche- Midi, 2016.
Ruth Brandon, La Guerre de la beauté. Comment L'Oréal et Helena Rubinstein ont conquis le monde, Paris, Denoël, 2011.
Catherine Jadzdewski, Helena Rubinstein, Paris, Assouline, « Mémoire de la beauté», 1999 et 2006.
Madeleine Leveau-Fernandez, Helena Rubinstein, Paris, Flammarion, « Grandes biographies », 2003
Patrick O’Higgins, Madame. Dans l’enfer doré d’Helena Rubinstein, trad. de l’américain par Jeanne Mignot, Paris, Robert Laffont, 1972.
Catalogues
The Helena Rubinstein Collection, vente des 20-29 avril 1966, New York, Parke-Bernet Galleries, 1966.
Mason Klein, Helena Rubinstein. Beauty is Power, New York, Jewish Museum, 2014.
Iris Meder et Danielle Spera (dir.), Helena Rubinstein. Pioneer of Beauty – Helena Rubinstein. Die Schönheitserfinderin, Jüdisches Museum Wien, 2017. 20
Helena Rubinstein. « L'aventure de la beauté ». Coédition mahJ – Flammarion. 256 pages ; 250 illustrations. 35 €
Bibliographie sélective
Helena Rubinstein, The Art of Feminine Beauty, New York, Horace Liveright, 1930.
Helena Rubinstein, Food for Beauty, New York, David Mc Kay, 1938.
Helena Rubinstein, Je suis esthéticienne, Paris, Éditions du Conquistador, 1957.
Helena Rubinstein, My Life for Beauty, New York, Simon and Schuster, 1965. Édition française : Ma vie. Mes secrets de beauté, trad. de l’américain par Solange Lecomte, Paris, Seuil, 1967.
Biographies
Michèle Fitoussi, Helena Rubinstein. La femme qui inventa la beauté, Paris, Grasset, 2010 ; Paris, Livre de Poche, 2012.
Madame Avant-Garde. Helena Rubinstein, préface par Michèle Fitoussi, Paris, Le Cherche- Midi, 2016.
Ruth Brandon, La Guerre de la beauté. Comment L'Oréal et Helena Rubinstein ont conquis le monde, Paris, Denoël, 2011.
Catherine Jadzdewski, Helena Rubinstein, Paris, Assouline, « Mémoire de la beauté», 1999 et 2006.
Madeleine Leveau-Fernandez, Helena Rubinstein, Paris, Flammarion, « Grandes biographies », 2003
Patrick O’Higgins, Madame. Dans l’enfer doré d’Helena Rubinstein, trad. de l’américain par Jeanne Mignot, Paris, Robert Laffont, 1972.
Catalogues
The Helena Rubinstein Collection, vente des 20-29 avril 1966, New York, Parke-Bernet Galleries, 1966.
Mason Klein, Helena Rubinstein. Beauty is Power, New York, Jewish Museum, 2014.
Iris Meder et Danielle Spera (dir.), Helena Rubinstein. Pioneer of Beauty – Helena Rubinstein. Die Schönheitserfinderin, Jüdisches Museum Wien, 2017. 20
Helena Rubinstein. « L'aventure de la beauté ». Coédition mahJ – Flammarion. 256 pages ; 250 illustrations. 35 €
Du 20 mars au 25 août 2019
Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : 01 53 01 86 65
Mardi, jeudi, vendredi de 11 h à 18 h. Mercredi de 11 h à 21 h. Samedi et dimanche de 10 h à 19 h
Visuels :
Helena Rubinstein photographiée par Cecil Beaton
New York, 1951
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal
Helena Rubinstein photographiée par Erwin Blumenfeld
New York, vers 1955
© The Estate of Erwin Blumenfeld
Les bijoux de Madame
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal ; DR
Red, Hot and Cool, publicité pour le rouge à lèvres Jazz avec Dave Brubeck et Suzy Parker
Photo Richard Avedon, 1955
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal
Poudrier
entre 1915 et 1930
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal ; DR
Helena Rubinstein dans son laboratoire à Saint-Cloud
années 1930
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal © Roger Viollet
Helena Rubinstein dans un tailleur de Coco Chanel
Paris, vers 1920
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal ; DR
Intérieur du salon de beauté d’Helena Rubinstein à New York
1937
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal ; DR
Quai de Béthune, Paris, devant sa collection d’arts premiers
Paris, Archives Helena Rubinstein - L'Oréal ; DR
Helena Rubinstein dans son appartement new-yorkais
1954
Collection Lilith Fass, Paris ; DR
Candido Portinari. Portrait d’Helena Rubinstein
Huile sur toile, 1939
Musée d’art de Tel-Aviv, don d’Helena Rubinstein
© ADAGP, Paris, 2019
Du 18 octobre 2017 au 6 mai 2018
Au Jewish Museum Vienna
Jewish Museum Judenplatz, Judenplatz 8, 1010 Vienna,
Tel: +43 (1) 535 04 31
Du dimanche au jeudi de 10 h à 18 h. Vendredi de 10 h à 14 h.
Visuels :
Helena (Mitte) mit drei Ihrer Schwestern und ihrer Mutter in Krakau
ca. 1905
©0Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Mit dem Fotografen Cecil Beaton bei der Planung der privaten Kunstgalerie 1959
© Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Long Island, ca. 1953, Fotografie Bild (c) Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Puderdose mit Spiegel, 1930er Bild (c) Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Helena Rubinstein in Schiaparelli Kleid,
Fotografie von Cecil Beaton
© Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Kosmetikkoffer © Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Puder-Edition anlässlich der Krönung von Queen Elizabeth II, 1953
©Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Werbung für Mascara Matic 1958
©Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Eröffnung der Fabrik in Tel Aviv 1962
©Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Au Jewish Museum Vienna
Jewish Museum Judenplatz, Judenplatz 8, 1010 Vienna,
Tel: +43 (1) 535 04 31
Du dimanche au jeudi de 10 h à 18 h. Vendredi de 10 h à 14 h.
Visuels :
Helena (Mitte) mit drei Ihrer Schwestern und ihrer Mutter in Krakau
ca. 1905
©0Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Mit dem Fotografen Cecil Beaton bei der Planung der privaten Kunstgalerie 1959
© Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Long Island, ca. 1953, Fotografie Bild (c) Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Puderdose mit Spiegel, 1930er Bild (c) Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Helena Rubinstein in Schiaparelli Kleid,
Fotografie von Cecil Beaton
© Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Kosmetikkoffer © Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Puder-Edition anlässlich der Krönung von Queen Elizabeth II, 1953
©Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Werbung für Mascara Matic 1958
©Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Eröffnung der Fabrik in Tel Aviv 1962
©Archiv / Archives Helena Rubinstein, Paris
Du 21 avril au 12 juillet 2015
Au Boca Raton Museum of Art
501 Plaza Real, Boca Raton, FL 33432
In Mizner Park
T: 561.392.2500
Mardi, Mercredi et vendredi de 10 h à 17 h, Jeudi de 10 h à 20 h, samedi et dimanche de 12 h à 17 h
Au Boca Raton Museum of Art
501 Plaza Real, Boca Raton, FL 33432
In Mizner Park
T: 561.392.2500
Mardi, Mercredi et vendredi de 10 h à 17 h, Jeudi de 10 h à 20 h, samedi et dimanche de 12 h à 17 h
Du 31 octobre 2014 au 22 mars 2015
Au Jewish Museum
1109 5th Ave at 92nd St. New York, NY 10128
T: 212.423.3200
Samedi, dimanche, lundi et mardi de 11 h à 17 h 45. Jeudi de 11 h à 20 h et vendredi de 11 h à 16 h.
Du 21 avril au 12 juillet 2015
Au Boca Raton Museum of Art, Boca Raton, FL
501 Plaza Real, Boca Raton, FL 33432
In Mizner Park
T: 561.392.2500
Au Jewish Museum
1109 5th Ave at 92nd St. New York, NY 10128
T: 212.423.3200
Samedi, dimanche, lundi et mardi de 11 h à 17 h 45. Jeudi de 11 h à 20 h et vendredi de 11 h à 16 h.
Du 21 avril au 12 juillet 2015
Au Boca Raton Museum of Art, Boca Raton, FL
501 Plaza Real, Boca Raton, FL 33432
In Mizner Park
T: 561.392.2500
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Les citations proviennent des musées. Cet article a été publié le 20 août 2020.
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