Beer-Sheva, dénommée aussi Be'er Sheva, Bersabée ou Beersheba (בְּאֶר שֶׁבַע) signifie en hébreu « puits du serment ». Cette ville biblique est située au sud de l’Etat d’Israël. Elle a connu un développement rapide depuis la refondation de l’Etat Juif. Le musée d’Art du Negev présente l’exposition « Once Upon a Time in Be’er Sheva ».
L'avenir de Jérusalem
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« Jérusalem : une ville au cœur de la controverse »
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"Hub technologique"
En septembre 2017, Mounir Mahjoubi, alors secrétaire d’État chargé du Numérique dans le gouvernement d’Edouard Philippe sous la Présidence d’Emmanuel Macron, a effectué une visite officielle en Israël. Il s'est rendu dans le "hub technologique réunissant multinationales, start-upers, investisseurs et universitaires".
"Créé en 1969, cette université de 20 000 étudiants est bien le poumon et le pilier de ce hub. Partenaires d’Oxford, du Cern ou de l’université de Chicago, l’établissement israélien est reconnu pour ses recherches en greentech, en biologie mais aussi en informatique. Le gouvernement décide dans les années 2000 d’installer ses départements en création digitale mais aussi en cybersécurité. Une nouvelle impulsion qui pousse l’Université à développer ses unités de recherche en informatique. Responsable du département d’ingénierie informatique, le professeur Jihad El-Sana souligne que l’Université a créé ces dernières années “12 laboratoires spécialisés dans des matières comme l’ingénierie graphique, la vision par ordinateur, la robotique, la cryptographie, la géométrie. Nos étudiants peuvent se spécialiser dans le machine learning, le traitement des données, les jeux vidéos ou la cybersécurité”. Mounir Mahjoubi très à l’écoute rappelle “qu’il n’existe pas de structure équivalente en Europe.” “Un étudiant sur trois reste ici après son cursus, c’est important pour nous de puiser dans une main d’oeuvre bien formée”, relève Yoav Tzruya, associé de JVP, la plus importante société d’investissement israélienne en capital risque. Un écosystème qui attire de plus en plus de Français, à Beersheva et ailleurs."
« Once Upon a Time in Be’er Sheva »
A l’occasion de leur centième anniversaire, les Central Zionist Archives (CZA), en collaboration ave la Steven Spielberg Jewish Film Archive, qui célèbre son 50e anniversaire, a eu l’initiative de l’exposition « Once Upon a Time in Be’er Sheva » (Il était une fois à Beer Sheva) au musée d’Art du Negev. Une sélection de photographies, d’affiches et films retraçant la vie à Be’er Sheva lors des premières décennies suivant la refondation de l’Etat d’Israël opérée par Dr Dalia Manor, commissaire de l'exposition, et son assistante Nirit Dahan.
Le CZA conserve les archives des institutions du mouvement sioniste : la World Zionist Organization (Organisation sioniste mondiale), la Jewish Agency (Agence Juive), le Jewish National Fund, le Keren Hayesod/the United Israel Appeal, le World Jewish Congress (Congrès Juif mondial).
Les "archives sont des trésors historiques et culturels accessibles principalement aux chercheurs et aux experts. Le CZA a décidé de présenter, à une audience plus large la richesse de ses documents au travers d’expositions en Israël".
Première étape : le Negev Museum of Art. Là, "le choix a consisté à présenter les oeuvres visuelles sur les premières années de Be’er Sheva, ce qui rappellera à ses habitants les gens, places, institutions et événements qu’ils ont oubliés avec le temps. Mais, l’image qui en ressort n’est pas exhaustive, pas seulement en raison des dimensions du musée".
L’exposition "consiste surtout en photographies des années 1950 et 1960, montrant des places et des gens dans la Vieille Ville, notamment la mairie (maintenant le Negev Museum of Art), les débuts de la construction d’immeubles résidentiels et publics dans la nouvelle ville, des jeunes étudiants, des cérémonies et des festivités..."
Les "oeuvres exposées reflètent d’abord et surtout les efforts et perspectives de ces organisations et des entités qui leur sont associées. Elles ont décidé quoi documenter et comment le faire : les photographies sont souvent mises en scène et soulignent l’agenda de l’establishment – faire fleurir le désert, absorber/intégrer des immigrants, l'éducation, des cérémonies d’inauguration, des visites par des dirigeants et donateurs. Ces sujets sont aussi évoqués dans les documentaires de cette période, principalement des films de propagande afin d’obtenir des dons d’outre-mers".
"D’autres aspects de la cité sont saisis dans des affiches, la plupart imprimées par la municipalité de Beer Sheva : elles informent sur les institutions culturelles de la ville, des événements ou célébrations, et reflètent les confrontations politiques qui ont émaillé les premiers temps de la cité".
Une" revue de presse et des documents élargissent le tableau".
"Avec les années, ces oeuvres, empreintes de l’idéologie nationale, ont acquis une valeur historico-documentaire. Elles illustrent l’apparition de la ville et ses environs, des modes de vies et de travail, des styles vestimentaires".
La "date de fondation de Be’er Sheva est habituellement identifiée avec la guerre d’Indépendance, avec la libération de la ville de l’armée égyptienne le 21 octobre 1948. Des archives révèlent les plans pour établir un nouveau centre urbain près de la Be’er Sheva ottomane bien avant la refondation de l’Etat d’Israël. Des idées préliminaires ont été discutées en 1946, et durant l’élaboration des cartes et plans de la ville en 1947. La compagnie Afikim BaNegev a été créée pour les matérialiser, et a dirigé avec l’administration militaire la ville jusqu’à la fin de 1949. Des services municipaux ont été alors transférés à la municipalité, et finalement le conseil municipal a été créé en février 1950".
Du 12 juin au 31 août 2019
Au Negev Museum of Art
HaAtsmaut St 60, POB 5011 Beersheba, 8415001. Israël
Tél. : 08-6993535
Lundi, mardi et jeudi de 16 h à 22 h. Mercredi de 19 h à 00 h 00. Vendredi et samedi de 14 h à 22 h
Visuels :
© Ko Hon Chiu Vincent
© Yvon Fruneau
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Be'er Sheva, Bersabée, Beer Sheva ou Beersheba (בְּאֶר שֶׁבַע) signifie en hébreu « puits du serment ».
Histoire Les patriarches Abraham et Isaac, son fils, ont creusé sept puits dans cette zone, et y ont prononcé deux serments séparément avec le roi Philistin Abimelech.
Localisés dans le lit sec d’une rivière, près d’un aquifère, nappe phréatique, d’eau fraîche, les vestiges les plus anciens de Beersheva remontent au XIe et XIIe siècles avant l’ère commune. La cité s’est développée au fil des siècles, et est devenue une capitale régionale au VIIIe siècle de l’ère commune.
« Sous le règne du roi David, les Israélites ont conquis Beer Sheva, qui est devenue une ville de la tribu de Siméon et a été plus tard incorporée dans la tribu de Judah (Josh. 15:28; 19:2) ».
« Après la défaite des Israélites contre les conquérants babyloniens, la ville a été désertée pendant de nombreuses années. Après le retour des Juifs de Babylone, ils s’y sont réinstallés (Neh. 11:27, 30). Durant la période romano-byzantine, après 70 de l’ère commune, Beersheba s’est trouvée à l’écart de la ligne-frontière défensive contre les attaques des Nabatéens".
Des « fouilles archéologiques ont mené à la découverte de la toute première preuve d'une localité juive à Beer-Sheva datant de la période du Second Temple, a annoncé jeudi matin l'autorité des Antiquités. La localité a été découverte dans le cadre d'une initiative du ministère de la Construction et du Logement, à la recherche de découvertes archéologiques avant la construction d'un nouveau quartier à l'entrée nord de cette ville située dans le sud du pays."
« Selon les professeurs Peter Fabian de l'Université Ben Gourion du Negev et Daniel Varga de l'Autorité des antiquités israéliennes : "Les vestiges de la localité couvrent une superficie d'un demi-acre et comprennent plusieurs structures et installations, telles que les fondations d'une grande tour de guet, d'anciennes fosses à ordures et un système souterrain qui servait probablement de bain rituel juif." Le site est situé le long de la frontière sud de l'ancien royaume de Juda, à proximité d'une route qui menait de Tel Beer-Sheva à la plaine côtière méridionale."
« Les recherches ont permis de retracer pour la première fois des traces de la vie quotidienne des Juifs dans la ville antique, notamment une partie d’une lampe à huile ornée d’une menorah à neuf branches, ou encore des vases en calcaire utilisés par les Juifs à des fins rituelles. Le site, datant du début du premier siècle de notre ère à la Révolte de Bar-Kochva en 135, contient des passages souterrains cachés qui ont été utilisés par les rebelles juifs".
Les « membres de l’équipe archéologique ont été particulièrement satisfaits après la découverte du chandelier (menorah) à neuf branches, qui selon les archéologues, constitue "probablement l'une des premières représentations artistiques d'une menorah à neuf branches jamais découverte." "Alors que la menorah dans le temple juif était composée de sept branches, celles qui ne le sont pas en avaient entre huit et onze. En effet, le Talmud babylonien indique que le peuple juif ne devait pas créer de candélabre reproduisant celui du Temple, ce qui explique la différence du nombre de branches".
« La ville a été abandonnée durant la période d’occupation Arabe ».
« Sous domination ottomane, elle a connu un nouvel essor en 1900. Les Juifs ont recommencé alors à y retourner ». Les Bédouins fréquentait la cité pour s'approvisionner en eau. La Vieille ville de Beer Sheva est un "exemple rare d'une ville bien planifiée, édifiée par l'Empire ottoman et inaugurée en 1907 - la seule de ce genre en Israël". Elle résulte de la volonté du pouvoir ottoman de renforcer son contrôle sur le désert du Néguev.
Durant la Première Guerre mondiale, Beer Sheva représentait un avantage décisif en raison de ses "17 puits abondants" dans le désert. Le 31 octobre 1917, Beersheba a été le premier lieu en Eretz Israël conquis et libéré par les forces alliées composées de soldats britanniques, australiens et néo-zélandais (ANZAC). La bataille (charge de la cavalerie légère) victorieuse de Beer Sheva est menée par le général Edmund Allenby contre les troupes ottomanes. Les Australiens se distinguent par leur courage audacieux. Un Mémorial rend hommage à ces soldats. Les soldats alliés se dirigent ensuite vers Jérusalem.
Durant le mandat britannique, Beer Sheva était un centre administratif.
En 1928, des émeutes Arabes ont causé la mort de 133 Juifs ; 339 Juifs ont été blessés De nombreux Juifs ont quitté Beersheba, et une minorité y est retournée parfois. En 1936, des Arabes ont attaqué un bus juif. La révolte Arabe (1936–1939) a forcé les rares Juifs y vivant à fuir la ville. Lors du recensement de 1922 en Palestine mandataire, Beer Sheva comptait 2 356 habitants : 2 012 musulmans, 235 chrétiens, 98 juifs et 11 Druzes. Le recensement de 1931 indique à Beersheba 545 maisons occupées et une population de 2 959 âmes : 2 791 musulmans, 152 chrétiens, 11 juifs et 5 Bahá'ís. Un sondage de 1945 effectué par l'administration britannique évalue ainsi la population de 5 570 habitants : 5 360 musulmans, 200 chrétiens et 10 divers.
Beer Sheva se trouvait dans la partie destinée à l’Etat Arabe dans le plan de partage onusien de la Palestine mandataire en 1947.
Le 21 octobre 1948, lors de l'Opération Yo'av, Beer Sheva est libérée grâce notamment à une unité du Palmach, un commando français sous l'autorité de Teddy Eytan (Tadée Diffre), compagnon de la Libération, capitaine de l’armée française dans la division Leclerc. Le 20 novembre, le chef d'orchestre et compositeur juif américain Leonard Bernstein et l'Orchestre philharmonique d'Israël y donnent un concert pour les soldats valeureux.
Beer Sheva est située profondément à l’intérieur de l’Etat d’Israël souverain depuis la guerre d’Indépendance de 1948. En 1949, des accords d'armistices reconnus par l’ONU la situent à l'intérieur de la Ligne Verte.
Beer Sheva garde son importance stratégique en raison, non seulement de son aquifère, mais aussi grâce à sa localisation au carrefour de plusieurs routes : vers le nord ouest - Hebron et Jérusalem -, vers l'Est vers la mer Morte et al Karak, vers le sud vers Aqaba, à l'ouest vers la bande de Gaza et le sud-ouest vers Al-Auja et la frontière avec l'Egypte.
Une "ville de développement" où sont arrivés les juifs ayant quitté l'Ethiopie, les pays Arabes, l'ex-Union soviétique...
Elle est souvent surnommée la « capitale du Negev » car elle est l’agglomération la plus importante de cette partie méridionale d’Israël.
Avec « environ 200 000 habitants dans un espace de près de 118 km², Beer Sheva figure en huitième place des villes israéliennes en terme de population et en deuxième en terme de taille ».
Fondé en 1959, le Soroka University Medical Center est le seul hôpital du Néguev. Disposant de plus de mille lits, elle accueille et soigne tous les patients, sans discrimination.
Ouverte en 1969, l'université Ben Gourion du Néguev dispose de cinq campus. Elle est réputée pour ses unités de recherche en sciences, médecine, en histoire de la Shoah, de la pensée juive...
Liste du patrimoine mondial
En 2005, les "tels bibliques – Megiddo, Hazor, Beer-Sheba" ont été inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture).
Les "tels, des tertres préhistoriques de peuplement, sont caractéristiques des plaines de la Méditerranée orientale, notamment du Liban, de la Syrie, d’Israël et de l’est de la Turquie. Sur plus de 200 tels en Israël, Megiddo, Hazor et Beer-Sheba sont représentatifs de ceux qui abritent d’importants vestiges de cités aux liens bibliques et sont étroitement associés à des événements décrits dans la Bible. Ces trois tels présentent également quelques-uns des plus beaux exemples de systèmes d’adduction d’eaux souterraines dans le Levant, datant de l’âge du fer, très élaborés et créés pour desservir de denses communautés urbaines. Les traces de leur construction au cours des millénaires reflètent l’existence d’une autorité centralisée, d’une agriculture prospère et du contrôle de routes commerciales importantes".
"Les trois tels sont disséminés dans l'État d'Israël : le tel Hazor au nord, près de la mer de Galilée ; le tel Megiddo à 50 kilomètres au sud-ouest ; le tel Beer-Sheba près du désert du Néguev, dans le sud".
"Les trois sites témoignent de la richesse et de la puissance des villes de l'âge du bronze et de l'âge du fer sur les terres bibliques fertiles. Elles doivent cette prospérité à une autorité centralisée qui contrôlait les routes commerciales vers le nord-est et le sud qui reliaient l'Égypte à la Syrie, l'Anatolie à la Mésopotamie, ainsi qu'à la création et à la gestion de systèmes d'adduction d'eau complexes et techniquement avancés. Ensemble, ces tels témoignent des principales étapes du développement urbain dans la région".
"Ils sont également représentatifs de l'occupation du même site sur une grande étendue et sur plusieurs étages, occupation qui a duré plusieurs millénaires jusqu'au VIe siècle avant notre ère ; ils illustrent en particulier, dans leur épanouissement final, les étapes de gestation de l'histoire biblique, du XIIe au VIe siècle avant notre ère. Avec leurs vestiges impressionnants de palais, de fortifications et d'urbanisme, ils offrent des manifestations physiques clés de l'époque biblique".
"Le groupe de temples du début de l'âge du bronze, à Megiddo, est exceptionnel par le nombre de temples, la continuité de l'activité cultuelle et les traces de l'activité cultuelle. À Hazor, les remparts sont considérés comme le meilleur exemple du genre dans la région, du sud de la Turquie au nord du Néguev, en Israël. Le palais de la fin de l'âge du bronze est le plus élaboré d'Israël et l'un des plus beaux du Levant. En ce qui concerne les vestiges de l'âge du fer, le plan d'aménagement élaboré de Beer-Sheba et le plan orthogonal de Megiddo ont peu d'équivalents dans le Levant".
"Les trois tels conservent des vestiges impressionnants de leurs systèmes souterrains d'adduction d'eau, exemples complexes et parfaitement adaptés à la géographie des lieux de solutions techniques au problème du stockage de l'eau".
"Critère (ii) : Les trois tels représentent un échange de valeurs humaines à travers tout le Moyen-Orient grâce aux grandes routes commerciales et aux alliances avec d'autres États ; ces échanges se manifestent par les styles des constructions qui ont intégré des influences égyptiennes, syriennes et égéennes pour créer un style local particulier.
Critère (iii) : Les trois tels témoignent d'une civilisation disparue - celle des villes cananéennes de l'âge du bronze et des villes bibliques de l'âge du fer - qui se manifeste par l'expression de leur créativité : urbanisme, fortifications, palais et technologie des systèmes d'adduction d'eau.
Critère (iv) : Les villes bibliques témoignent des étapes clés du développement urbain du Levant qui a exercé une influence considérable sur l'histoire ultérieure de la région.
Critère (vi) : Les trois tels, du fait qu'ils sont mentionnés dans la Bible, constituent un témoignage religieux et spirituel d'une valeur universelle exceptionnelle".
Intégrité
"Toutes les composantes des tels sont incluses dans le bien. Les trois tels ont conservé des vestiges substantiels de villes de l'âge du bronze et de l'âge du fer ayant des liens avec la bible. Chaque tel a un rapport avec l'ensemble du bien à travers ses temples, ses fortifications et système de portes, ses palais, ses systèmes d'adduction d'eau, son urbanisme et son importance dans la Bible. Aucun de ces attributs n'est menacé."
Authenticité
"Les trois tels sont globalement restés en l'état et intacts depuis leur déclin et leur abandon, entre le Xe et le IVe siècle avant notre ère. Ils ont au fil du temps conservé leur authenticité et pris l'apparence caractéristique d'un cône au sommet aplati qui domine le paysage environnant. Depuis le début du XXe siècle, le tel d'Hazor et celui de Megiddo font l'objet de fouilles archéologiques, le tel de Beer-Sheba ayant été fouillé pour la première fois dans les années 1960".
"Pour des raisons de sécurité et d'interprétation, quelques interventions ont été faites sur les systèmes d'adduction d'eau des trois sites, mais celles-ci ne portent pas atteinte à l'authenticité de l'ensemble du système."
"Pour le tel Hazor, une approche non conventionnelle a été adoptée : elle a consisté à démonter et reconstruire un entrepôt et un bâtiment résidentiel ailleurs sur le site. Ces deux édifices de l'âge du bronze avaient été fouillés dans les années 1950 et étaient restés exposés à la dégradation sur un « îlot » à mesure que les fouilles descendaient dans les couches archéologiques plus anciennes. Cette action a été considérée comme justifiée en ce qu'elle a permis de poursuivre et d'achever les fouilles du site et de regrouper les éléments antérieurs trouvés autour et sous les deux structures".
Besoins en matière de protection et de gestion
"Les trois tels appartiennent à l'État d'Israël qui les a classés parcs nationaux, sous l'administration de l'INPA (administration israélienne chargée de la nature et des parcs) ; ils sont protégés en vertu de la loi de 1998 relative aux parcs nationaux, aux réserves naturelles, aux sites nationaux et aux sites commémoratifs. Le tel Megiddo et le tel Hazor relèvent du district nord de l'INPA, le tel Beer-Sheba du district sud."
"Le Planning and Development Forum du directeur général de l'INPA approuve tous les projets majeurs d'activités dans les parcs nationaux. Il existe en outre un forum interne des sites du patrimoine mondial, placé sous la présidence du Directeur de l'archéologie et du patrimoine de l'INPA. Cet organe coordonne et contrôle les activités sur tous les sites inscrits. Il s'occupe également de leur gestion et de celle des sites inscrits sur la Liste indicative de l'État d'Israël."
"Afin d'instituer une norme de conservation comparable sur les trois sites qui constituent le bien, un plan de conservation intégré et un programme de suivi sont souhaitables."
Brutalisme architectural
Le brutalisme désigne un style d'architecture privilégiant les matériaux bruts (béton) visibles, les lignes géométriques simples, une multiplicité de fenêtres, l'absence de décoration. Il est caractéristique de la construction immobilière des années 1950 et 1960.
En Israël, les jeunes architectes (Ram Karmi), des sabras, agréés lors de commandes publiques ont privilégié ce style, principalement à Beer Sheva où les architectes ont eu le souci d'adapter le brutalisme à son environnement désertique. Un style allégorique de l'Israélien au comportement direct et destiné aux bâtiments accueillant les nouveaux olim.
Exemples de ce style : la Maison Altshul conçue par Yasky/Alexandroni, Les Drawers Tower et Pyramid House dessinées par Lupenfeld-Gamerman, le Be’er Sheva City Hall et la Zalman Aranne Library à l'université Ben-Gurion imaginés par Nadler-Bixon-Gil, le Conservatoire de Musique pensé par Rechter-Zarhi, le Negev Center par Ram Carmi, le Negev Brigade Memorial conçu par l'artiste Dani Karavan, le Mivtachim sanitarium à Zichron Ya’akov par Jacob Rechter (1968), ce qui lui valut le Prix Israël d'Architecture en 1973.
Dédaigné, ce style en rupture avec celui des Beaux-arts suscite un regain d'intérêt depuis une dizaine d'année chez des architectes et urbanistes.
Dr. Hadas Shadar milite pour la reconnaissance officielle de Beer Sheva comme "capitale du brutalisme" et son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, à l'instar de la "Ville Blanche de Tel Aviv - le mouvement moderne" (Bauhaus).
Urbanisme
En mars 2014, un projet immobilier gigantesque a été annoncé. "L'armée israélienne s'est en effet lancée dans une des plus grandes opérations d'aménagement du territoire de l'histoire du pays. La moitié des bases installées dans la région de Tel Aviv, surpeuplée, vont déménager avec armes et bagages vers un Sud semi-désertique, qui s'étend sur la moitié du pays, mais qui abrite moins de 10% de la population. Cet exode va concerner 30.000 soldats et officiers avec leurs familles. Une vingtaine de bases installées dans le centre du pays vont être évacuées. Dans un premier temps, l'aventure se matérialisera dès 2015 par l'ouverture d'une « mégabase » d'entraînement. Puis viendront deux autres bases réservées à des unités d'élite spécialisées dans les renseignements militaires, la cyberguerre, les écoutes et l'espionnage. Bref, le nec plus ultra de la haute technologie militaire, dont une partie des installations seront souterraines, à titre de précaution".
"Pour compléter le tableau de ce qui pourrait se transformer à terme en une nouvelle Silicon Valley, Beer-Sheva, la capitale du Néguev, va devenir la « cybercapitale » d'Israël, selon l'expression de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre. Un parc industriel va être créé dans cette ville regroupant des dizaines d'entreprises privées israéliennes et étrangères, ainsi que des institutions publiques et universitaires. Ce site abritera également une nouvelle École supérieure de la science et de la technologie, ainsi qu'un centre de développement spécialisé dans les « cyberétudes ». Plusieurs entreprises ont joué le rôle de pionniers en s'installant d'ores et déjà à Beer-Sheva, tels EMC, un groupe informatique américain, et l'allemand Deutsche Telekom. D'autres devraient suivre. IBM et Lockheed Martin ont ainsi annoncé leur intention d'ouvrir des centres de R&D dans ce parc technologique, qui emploiera à terme 10.000 salariés. Pour financer cette opération qui comprend la construction de logements, d'infrastructures, de routes, Citicorp et Morgan Stanley, deux banques d'affaires américaines, se sont déjà mises sur les rangs. L'enjeu est de taille : 9 milliards de dollars d'investissements".
« Ber asaabeaa » pour l’ONU
En juillet 2016, le Shin Bet a arrêté Waheed Abd Allah Bossh, ingénieur du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Israël soupçonnait cet employé d’orienter le PNUD vers des travaux dont bénéficierait le Hamas, notamment une base navale pour la branche militaire du mouvement terroriste : « En 2015, il a contribué à construire une marina pour l’utilisation de la branche militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza en utilisant des ressources du PNUD ».
En août 2016, dans une lettre officielle, le PNUD a réclamé la libération de Waheed Abd Allah Bossh en arguant de l’immunité diplomatique dont bénéficieraient ses employés, un droit de visite dans la prison où il était détenu à Beer Sheva dénommée sous son nom arabe « Ber asaabeaa ». Il a indiqué que le projet de marina avait été dirigé par l’Autorité palestinienne, et non par le Hamas.
Ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon a répondu par la négative à cette requête : « Nous n’accordons pas l’immunité aux terroristes essayant de faire du mal à nos citoyens ».
Histoire Les patriarches Abraham et Isaac, son fils, ont creusé sept puits dans cette zone, et y ont prononcé deux serments séparément avec le roi Philistin Abimelech.
Localisés dans le lit sec d’une rivière, près d’un aquifère, nappe phréatique, d’eau fraîche, les vestiges les plus anciens de Beersheva remontent au XIe et XIIe siècles avant l’ère commune. La cité s’est développée au fil des siècles, et est devenue une capitale régionale au VIIIe siècle de l’ère commune.
« Sous le règne du roi David, les Israélites ont conquis Beer Sheva, qui est devenue une ville de la tribu de Siméon et a été plus tard incorporée dans la tribu de Judah (Josh. 15:28; 19:2) ».
« Après la défaite des Israélites contre les conquérants babyloniens, la ville a été désertée pendant de nombreuses années. Après le retour des Juifs de Babylone, ils s’y sont réinstallés (Neh. 11:27, 30). Durant la période romano-byzantine, après 70 de l’ère commune, Beersheba s’est trouvée à l’écart de la ligne-frontière défensive contre les attaques des Nabatéens".
Des « fouilles archéologiques ont mené à la découverte de la toute première preuve d'une localité juive à Beer-Sheva datant de la période du Second Temple, a annoncé jeudi matin l'autorité des Antiquités. La localité a été découverte dans le cadre d'une initiative du ministère de la Construction et du Logement, à la recherche de découvertes archéologiques avant la construction d'un nouveau quartier à l'entrée nord de cette ville située dans le sud du pays."
« Selon les professeurs Peter Fabian de l'Université Ben Gourion du Negev et Daniel Varga de l'Autorité des antiquités israéliennes : "Les vestiges de la localité couvrent une superficie d'un demi-acre et comprennent plusieurs structures et installations, telles que les fondations d'une grande tour de guet, d'anciennes fosses à ordures et un système souterrain qui servait probablement de bain rituel juif." Le site est situé le long de la frontière sud de l'ancien royaume de Juda, à proximité d'une route qui menait de Tel Beer-Sheva à la plaine côtière méridionale."
Les « membres de l’équipe archéologique ont été particulièrement satisfaits après la découverte du chandelier (menorah) à neuf branches, qui selon les archéologues, constitue "probablement l'une des premières représentations artistiques d'une menorah à neuf branches jamais découverte." "Alors que la menorah dans le temple juif était composée de sept branches, celles qui ne le sont pas en avaient entre huit et onze. En effet, le Talmud babylonien indique que le peuple juif ne devait pas créer de candélabre reproduisant celui du Temple, ce qui explique la différence du nombre de branches".
« La ville a été abandonnée durant la période d’occupation Arabe ».
« Sous domination ottomane, elle a connu un nouvel essor en 1900. Les Juifs ont recommencé alors à y retourner ». Les Bédouins fréquentait la cité pour s'approvisionner en eau. La Vieille ville de Beer Sheva est un "exemple rare d'une ville bien planifiée, édifiée par l'Empire ottoman et inaugurée en 1907 - la seule de ce genre en Israël". Elle résulte de la volonté du pouvoir ottoman de renforcer son contrôle sur le désert du Néguev.
Durant la Première Guerre mondiale, Beer Sheva représentait un avantage décisif en raison de ses "17 puits abondants" dans le désert. Le 31 octobre 1917, Beersheba a été le premier lieu en Eretz Israël conquis et libéré par les forces alliées composées de soldats britanniques, australiens et néo-zélandais (ANZAC). La bataille (charge de la cavalerie légère) victorieuse de Beer Sheva est menée par le général Edmund Allenby contre les troupes ottomanes. Les Australiens se distinguent par leur courage audacieux. Un Mémorial rend hommage à ces soldats. Les soldats alliés se dirigent ensuite vers Jérusalem.
Durant le mandat britannique, Beer Sheva était un centre administratif.
En 1928, des émeutes Arabes ont causé la mort de 133 Juifs ; 339 Juifs ont été blessés De nombreux Juifs ont quitté Beersheba, et une minorité y est retournée parfois. En 1936, des Arabes ont attaqué un bus juif. La révolte Arabe (1936–1939) a forcé les rares Juifs y vivant à fuir la ville. Lors du recensement de 1922 en Palestine mandataire, Beer Sheva comptait 2 356 habitants : 2 012 musulmans, 235 chrétiens, 98 juifs et 11 Druzes. Le recensement de 1931 indique à Beersheba 545 maisons occupées et une population de 2 959 âmes : 2 791 musulmans, 152 chrétiens, 11 juifs et 5 Bahá'ís. Un sondage de 1945 effectué par l'administration britannique évalue ainsi la population de 5 570 habitants : 5 360 musulmans, 200 chrétiens et 10 divers.
Le 21 octobre 1948, lors de l'Opération Yo'av, Beer Sheva est libérée grâce notamment à une unité du Palmach, un commando français sous l'autorité de Teddy Eytan (Tadée Diffre), compagnon de la Libération, capitaine de l’armée française dans la division Leclerc. Le 20 novembre, le chef d'orchestre et compositeur juif américain Leonard Bernstein et l'Orchestre philharmonique d'Israël y donnent un concert pour les soldats valeureux.
Beer Sheva est située profondément à l’intérieur de l’Etat d’Israël souverain depuis la guerre d’Indépendance de 1948. En 1949, des accords d'armistices reconnus par l’ONU la situent à l'intérieur de la Ligne Verte.
Beer Sheva garde son importance stratégique en raison, non seulement de son aquifère, mais aussi grâce à sa localisation au carrefour de plusieurs routes : vers le nord ouest - Hebron et Jérusalem -, vers l'Est vers la mer Morte et al Karak, vers le sud vers Aqaba, à l'ouest vers la bande de Gaza et le sud-ouest vers Al-Auja et la frontière avec l'Egypte.
Une "ville de développement" où sont arrivés les juifs ayant quitté l'Ethiopie, les pays Arabes, l'ex-Union soviétique...
Elle est souvent surnommée la « capitale du Negev » car elle est l’agglomération la plus importante de cette partie méridionale d’Israël.
Avec « environ 200 000 habitants dans un espace de près de 118 km², Beer Sheva figure en huitième place des villes israéliennes en terme de population et en deuxième en terme de taille ».
Fondé en 1959, le Soroka University Medical Center est le seul hôpital du Néguev. Disposant de plus de mille lits, elle accueille et soigne tous les patients, sans discrimination.
Ouverte en 1969, l'université Ben Gourion du Néguev dispose de cinq campus. Elle est réputée pour ses unités de recherche en sciences, médecine, en histoire de la Shoah, de la pensée juive...
Liste du patrimoine mondial
En 2005, les "tels bibliques – Megiddo, Hazor, Beer-Sheba" ont été inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture).
Les "tels, des tertres préhistoriques de peuplement, sont caractéristiques des plaines de la Méditerranée orientale, notamment du Liban, de la Syrie, d’Israël et de l’est de la Turquie. Sur plus de 200 tels en Israël, Megiddo, Hazor et Beer-Sheba sont représentatifs de ceux qui abritent d’importants vestiges de cités aux liens bibliques et sont étroitement associés à des événements décrits dans la Bible. Ces trois tels présentent également quelques-uns des plus beaux exemples de systèmes d’adduction d’eaux souterraines dans le Levant, datant de l’âge du fer, très élaborés et créés pour desservir de denses communautés urbaines. Les traces de leur construction au cours des millénaires reflètent l’existence d’une autorité centralisée, d’une agriculture prospère et du contrôle de routes commerciales importantes".
"Les trois tels sont disséminés dans l'État d'Israël : le tel Hazor au nord, près de la mer de Galilée ; le tel Megiddo à 50 kilomètres au sud-ouest ; le tel Beer-Sheba près du désert du Néguev, dans le sud".
"Les trois sites témoignent de la richesse et de la puissance des villes de l'âge du bronze et de l'âge du fer sur les terres bibliques fertiles. Elles doivent cette prospérité à une autorité centralisée qui contrôlait les routes commerciales vers le nord-est et le sud qui reliaient l'Égypte à la Syrie, l'Anatolie à la Mésopotamie, ainsi qu'à la création et à la gestion de systèmes d'adduction d'eau complexes et techniquement avancés. Ensemble, ces tels témoignent des principales étapes du développement urbain dans la région".
"Ils sont également représentatifs de l'occupation du même site sur une grande étendue et sur plusieurs étages, occupation qui a duré plusieurs millénaires jusqu'au VIe siècle avant notre ère ; ils illustrent en particulier, dans leur épanouissement final, les étapes de gestation de l'histoire biblique, du XIIe au VIe siècle avant notre ère. Avec leurs vestiges impressionnants de palais, de fortifications et d'urbanisme, ils offrent des manifestations physiques clés de l'époque biblique".
"Le groupe de temples du début de l'âge du bronze, à Megiddo, est exceptionnel par le nombre de temples, la continuité de l'activité cultuelle et les traces de l'activité cultuelle. À Hazor, les remparts sont considérés comme le meilleur exemple du genre dans la région, du sud de la Turquie au nord du Néguev, en Israël. Le palais de la fin de l'âge du bronze est le plus élaboré d'Israël et l'un des plus beaux du Levant. En ce qui concerne les vestiges de l'âge du fer, le plan d'aménagement élaboré de Beer-Sheba et le plan orthogonal de Megiddo ont peu d'équivalents dans le Levant".
"Les trois tels conservent des vestiges impressionnants de leurs systèmes souterrains d'adduction d'eau, exemples complexes et parfaitement adaptés à la géographie des lieux de solutions techniques au problème du stockage de l'eau".
"Critère (ii) : Les trois tels représentent un échange de valeurs humaines à travers tout le Moyen-Orient grâce aux grandes routes commerciales et aux alliances avec d'autres États ; ces échanges se manifestent par les styles des constructions qui ont intégré des influences égyptiennes, syriennes et égéennes pour créer un style local particulier.
Critère (iii) : Les trois tels témoignent d'une civilisation disparue - celle des villes cananéennes de l'âge du bronze et des villes bibliques de l'âge du fer - qui se manifeste par l'expression de leur créativité : urbanisme, fortifications, palais et technologie des systèmes d'adduction d'eau.
Critère (iv) : Les villes bibliques témoignent des étapes clés du développement urbain du Levant qui a exercé une influence considérable sur l'histoire ultérieure de la région.
Critère (vi) : Les trois tels, du fait qu'ils sont mentionnés dans la Bible, constituent un témoignage religieux et spirituel d'une valeur universelle exceptionnelle".
Intégrité
"Toutes les composantes des tels sont incluses dans le bien. Les trois tels ont conservé des vestiges substantiels de villes de l'âge du bronze et de l'âge du fer ayant des liens avec la bible. Chaque tel a un rapport avec l'ensemble du bien à travers ses temples, ses fortifications et système de portes, ses palais, ses systèmes d'adduction d'eau, son urbanisme et son importance dans la Bible. Aucun de ces attributs n'est menacé."
Authenticité
"Les trois tels sont globalement restés en l'état et intacts depuis leur déclin et leur abandon, entre le Xe et le IVe siècle avant notre ère. Ils ont au fil du temps conservé leur authenticité et pris l'apparence caractéristique d'un cône au sommet aplati qui domine le paysage environnant. Depuis le début du XXe siècle, le tel d'Hazor et celui de Megiddo font l'objet de fouilles archéologiques, le tel de Beer-Sheba ayant été fouillé pour la première fois dans les années 1960".
"Pour des raisons de sécurité et d'interprétation, quelques interventions ont été faites sur les systèmes d'adduction d'eau des trois sites, mais celles-ci ne portent pas atteinte à l'authenticité de l'ensemble du système."
"Pour le tel Hazor, une approche non conventionnelle a été adoptée : elle a consisté à démonter et reconstruire un entrepôt et un bâtiment résidentiel ailleurs sur le site. Ces deux édifices de l'âge du bronze avaient été fouillés dans les années 1950 et étaient restés exposés à la dégradation sur un « îlot » à mesure que les fouilles descendaient dans les couches archéologiques plus anciennes. Cette action a été considérée comme justifiée en ce qu'elle a permis de poursuivre et d'achever les fouilles du site et de regrouper les éléments antérieurs trouvés autour et sous les deux structures".
Besoins en matière de protection et de gestion
"Les trois tels appartiennent à l'État d'Israël qui les a classés parcs nationaux, sous l'administration de l'INPA (administration israélienne chargée de la nature et des parcs) ; ils sont protégés en vertu de la loi de 1998 relative aux parcs nationaux, aux réserves naturelles, aux sites nationaux et aux sites commémoratifs. Le tel Megiddo et le tel Hazor relèvent du district nord de l'INPA, le tel Beer-Sheba du district sud."
"Le Planning and Development Forum du directeur général de l'INPA approuve tous les projets majeurs d'activités dans les parcs nationaux. Il existe en outre un forum interne des sites du patrimoine mondial, placé sous la présidence du Directeur de l'archéologie et du patrimoine de l'INPA. Cet organe coordonne et contrôle les activités sur tous les sites inscrits. Il s'occupe également de leur gestion et de celle des sites inscrits sur la Liste indicative de l'État d'Israël."
"Afin d'instituer une norme de conservation comparable sur les trois sites qui constituent le bien, un plan de conservation intégré et un programme de suivi sont souhaitables."
En Israël, les jeunes architectes (Ram Karmi), des sabras, agréés lors de commandes publiques ont privilégié ce style, principalement à Beer Sheva où les architectes ont eu le souci d'adapter le brutalisme à son environnement désertique. Un style allégorique de l'Israélien au comportement direct et destiné aux bâtiments accueillant les nouveaux olim.
Exemples de ce style : la Maison Altshul conçue par Yasky/Alexandroni, Les Drawers Tower et Pyramid House dessinées par Lupenfeld-Gamerman, le Be’er Sheva City Hall et la Zalman Aranne Library à l'université Ben-Gurion imaginés par Nadler-Bixon-Gil, le Conservatoire de Musique pensé par Rechter-Zarhi, le Negev Center par Ram Carmi, le Negev Brigade Memorial conçu par l'artiste Dani Karavan, le Mivtachim sanitarium à Zichron Ya’akov par Jacob Rechter (1968), ce qui lui valut le Prix Israël d'Architecture en 1973.
Dr. Hadas Shadar milite pour la reconnaissance officielle de Beer Sheva comme "capitale du brutalisme" et son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, à l'instar de la "Ville Blanche de Tel Aviv - le mouvement moderne" (Bauhaus).
Urbanisme
En mars 2014, un projet immobilier gigantesque a été annoncé. "L'armée israélienne s'est en effet lancée dans une des plus grandes opérations d'aménagement du territoire de l'histoire du pays. La moitié des bases installées dans la région de Tel Aviv, surpeuplée, vont déménager avec armes et bagages vers un Sud semi-désertique, qui s'étend sur la moitié du pays, mais qui abrite moins de 10% de la population. Cet exode va concerner 30.000 soldats et officiers avec leurs familles. Une vingtaine de bases installées dans le centre du pays vont être évacuées. Dans un premier temps, l'aventure se matérialisera dès 2015 par l'ouverture d'une « mégabase » d'entraînement. Puis viendront deux autres bases réservées à des unités d'élite spécialisées dans les renseignements militaires, la cyberguerre, les écoutes et l'espionnage. Bref, le nec plus ultra de la haute technologie militaire, dont une partie des installations seront souterraines, à titre de précaution".
"Pour compléter le tableau de ce qui pourrait se transformer à terme en une nouvelle Silicon Valley, Beer-Sheva, la capitale du Néguev, va devenir la « cybercapitale » d'Israël, selon l'expression de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre. Un parc industriel va être créé dans cette ville regroupant des dizaines d'entreprises privées israéliennes et étrangères, ainsi que des institutions publiques et universitaires. Ce site abritera également une nouvelle École supérieure de la science et de la technologie, ainsi qu'un centre de développement spécialisé dans les « cyberétudes ». Plusieurs entreprises ont joué le rôle de pionniers en s'installant d'ores et déjà à Beer-Sheva, tels EMC, un groupe informatique américain, et l'allemand Deutsche Telekom. D'autres devraient suivre. IBM et Lockheed Martin ont ainsi annoncé leur intention d'ouvrir des centres de R&D dans ce parc technologique, qui emploiera à terme 10.000 salariés. Pour financer cette opération qui comprend la construction de logements, d'infrastructures, de routes, Citicorp et Morgan Stanley, deux banques d'affaires américaines, se sont déjà mises sur les rangs. L'enjeu est de taille : 9 milliards de dollars d'investissements".
"Sur le terrain, tout a été pensé pour attirer les officiers de carrière. La base d'entraînement aura des allures de « vraie » ville, avec un auditorium, trois synagogues, des terrains de sport et, bien entendu, toutes les installations militaires traditionnelles, tels des stands de tir et des sites de simulation de combats. Selon le lieutenant-colonel Shalom Alfassy, un des responsables du projet, les classes d'enseignement et les bibliothèques seront équipées du dernier cri en matière d'informatique. Écologie oblige, l'armée s'est engagée à construire le plus vert possible. Résultat : les installations, qui s'étendront sur 250.000 m², ont été conçues de telle façon qu'elles seront pratiquement autosuffisantes, grâce à une énergie solaire disponible à profusion et à une isolation des bâtiments qui devrait permettre de « réduire l'utilisation de l'air conditionné au minimum », précise le lieutenant-colonel Shalom Alfassy. Le déménagement ne constituera toutefois pas seulement une manne pour le Néguev. Le gouvernement veut faire d'une pierre deux coups en tentant de casser la spéculation immobilière effrénée dans et autour de Tel Aviv. Les bases évacuées vont libérer des terrains à construire."
A l'été 2017, le ministère de la Défense a suspendu la procédure d'appels d'offres dans l'attente d'une ligne ferroviaire reliant rapidement Tel Aviv et Beer Sheva.
« Ber asaabeaa » pour l’ONU
En juillet 2016, le Shin Bet a arrêté Waheed Abd Allah Bossh, ingénieur du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Israël soupçonnait cet employé d’orienter le PNUD vers des travaux dont bénéficierait le Hamas, notamment une base navale pour la branche militaire du mouvement terroriste : « En 2015, il a contribué à construire une marina pour l’utilisation de la branche militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza en utilisant des ressources du PNUD ».
En août 2016, dans une lettre officielle, le PNUD a réclamé la libération de Waheed Abd Allah Bossh en arguant de l’immunité diplomatique dont bénéficieraient ses employés, un droit de visite dans la prison où il était détenu à Beer Sheva dénommée sous son nom arabe « Ber asaabeaa ». Il a indiqué que le projet de marina avait été dirigé par l’Autorité palestinienne, et non par le Hamas.
Ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon a répondu par la négative à cette requête : « Nous n’accordons pas l’immunité aux terroristes essayant de faire du mal à nos citoyens ».
"Hub technologique"
En septembre 2017, Mounir Mahjoubi, alors secrétaire d’État chargé du Numérique dans le gouvernement d’Edouard Philippe sous la Présidence d’Emmanuel Macron, a effectué une visite officielle en Israël. Il s'est rendu dans le "hub technologique réunissant multinationales, start-upers, investisseurs et universitaires".
"Créé en 1969, cette université de 20 000 étudiants est bien le poumon et le pilier de ce hub. Partenaires d’Oxford, du Cern ou de l’université de Chicago, l’établissement israélien est reconnu pour ses recherches en greentech, en biologie mais aussi en informatique. Le gouvernement décide dans les années 2000 d’installer ses départements en création digitale mais aussi en cybersécurité. Une nouvelle impulsion qui pousse l’Université à développer ses unités de recherche en informatique. Responsable du département d’ingénierie informatique, le professeur Jihad El-Sana souligne que l’Université a créé ces dernières années “12 laboratoires spécialisés dans des matières comme l’ingénierie graphique, la vision par ordinateur, la robotique, la cryptographie, la géométrie. Nos étudiants peuvent se spécialiser dans le machine learning, le traitement des données, les jeux vidéos ou la cybersécurité”. Mounir Mahjoubi très à l’écoute rappelle “qu’il n’existe pas de structure équivalente en Europe.” “Un étudiant sur trois reste ici après son cursus, c’est important pour nous de puiser dans une main d’oeuvre bien formée”, relève Yoav Tzruya, associé de JVP, la plus importante société d’investissement israélienne en capital risque. Un écosystème qui attire de plus en plus de Français, à Beersheva et ailleurs."
« Once Upon a Time in Be’er Sheva »
A l’occasion de leur centième anniversaire, les Central Zionist Archives (CZA), en collaboration ave la Steven Spielberg Jewish Film Archive, qui célèbre son 50e anniversaire, a eu l’initiative de l’exposition « Once Upon a Time in Be’er Sheva » (Il était une fois à Beer Sheva) au musée d’Art du Negev. Une sélection de photographies, d’affiches et films retraçant la vie à Be’er Sheva lors des premières décennies suivant la refondation de l’Etat d’Israël opérée par Dr Dalia Manor, commissaire de l'exposition, et son assistante Nirit Dahan.
Le CZA conserve les archives des institutions du mouvement sioniste : la World Zionist Organization (Organisation sioniste mondiale), la Jewish Agency (Agence Juive), le Jewish National Fund, le Keren Hayesod/the United Israel Appeal, le World Jewish Congress (Congrès Juif mondial).
Les "archives sont des trésors historiques et culturels accessibles principalement aux chercheurs et aux experts. Le CZA a décidé de présenter, à une audience plus large la richesse de ses documents au travers d’expositions en Israël".
Première étape : le Negev Museum of Art. Là, "le choix a consisté à présenter les oeuvres visuelles sur les premières années de Be’er Sheva, ce qui rappellera à ses habitants les gens, places, institutions et événements qu’ils ont oubliés avec le temps. Mais, l’image qui en ressort n’est pas exhaustive, pas seulement en raison des dimensions du musée".
L’exposition "consiste surtout en photographies des années 1950 et 1960, montrant des places et des gens dans la Vieille Ville, notamment la mairie (maintenant le Negev Museum of Art), les débuts de la construction d’immeubles résidentiels et publics dans la nouvelle ville, des jeunes étudiants, des cérémonies et des festivités..."
Les "oeuvres exposées reflètent d’abord et surtout les efforts et perspectives de ces organisations et des entités qui leur sont associées. Elles ont décidé quoi documenter et comment le faire : les photographies sont souvent mises en scène et soulignent l’agenda de l’establishment – faire fleurir le désert, absorber/intégrer des immigrants, l'éducation, des cérémonies d’inauguration, des visites par des dirigeants et donateurs. Ces sujets sont aussi évoqués dans les documentaires de cette période, principalement des films de propagande afin d’obtenir des dons d’outre-mers".
"D’autres aspects de la cité sont saisis dans des affiches, la plupart imprimées par la municipalité de Beer Sheva : elles informent sur les institutions culturelles de la ville, des événements ou célébrations, et reflètent les confrontations politiques qui ont émaillé les premiers temps de la cité".
Une" revue de presse et des documents élargissent le tableau".
"Avec les années, ces oeuvres, empreintes de l’idéologie nationale, ont acquis une valeur historico-documentaire. Elles illustrent l’apparition de la ville et ses environs, des modes de vies et de travail, des styles vestimentaires".
La "date de fondation de Be’er Sheva est habituellement identifiée avec la guerre d’Indépendance, avec la libération de la ville de l’armée égyptienne le 21 octobre 1948. Des archives révèlent les plans pour établir un nouveau centre urbain près de la Be’er Sheva ottomane bien avant la refondation de l’Etat d’Israël. Des idées préliminaires ont été discutées en 1946, et durant l’élaboration des cartes et plans de la ville en 1947. La compagnie Afikim BaNegev a été créée pour les matérialiser, et a dirigé avec l’administration militaire la ville jusqu’à la fin de 1949. Des services municipaux ont été alors transférés à la municipalité, et finalement le conseil municipal a été créé en février 1950".
Du 12 juin au 31 août 2019
Au Negev Museum of Art
HaAtsmaut St 60, POB 5011 Beersheba, 8415001. Israël
Tél. : 08-6993535
Lundi, mardi et jeudi de 16 h à 22 h. Mercredi de 19 h à 00 h 00. Vendredi et samedi de 14 h à 22 h
Les citations proviennent du site de la ville.
Visuels :
Mother and son, recent immigrants from India, December 1951
Jewish shoemaker in his workshop, 1949
Visit by President Yitzhak Ben-Zvi, the President on the city streets, January 1953
Home-management courses - a sewing class , Pauline Zachiel, 16, is trying on the skirt she sewed, with Suzanne Aluf, 15, an immigrant from Algeria. The teacher is Mrs. Esther Damias, 30, mother of three, November 1957. (Photographer: Itzhak Mirlin)
The city of Be’er Sheva under construction, the Tournalayer ‘cannon’, July 1950 (Photographer: Zoltan Kluger)
Opening ceremony of the Aliyat Hanoar Institution, May 1954
UnescoVisuels :
Mother and son, recent immigrants from India, December 1951
Jewish shoemaker in his workshop, 1949
Visit by President Yitzhak Ben-Zvi, the President on the city streets, January 1953
Home-management courses - a sewing class , Pauline Zachiel, 16, is trying on the skirt she sewed, with Suzanne Aluf, 15, an immigrant from Algeria. The teacher is Mrs. Esther Damias, 30, mother of three, November 1957. (Photographer: Itzhak Mirlin)
The city of Be’er Sheva under construction, the Tournalayer ‘cannon’, July 1950 (Photographer: Zoltan Kluger)
Opening ceremony of the Aliyat Hanoar Institution, May 1954
Visuels :
© Ko Hon Chiu Vincent
© Yvon Fruneau
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