
« En fin de compte, la photographie révèle qui vous êtes. C’est la recherche de la vérité par rapport à vous-même. Et la recherche de la vérité devient une habitude ».
Leonard Freed
« Leonard Freed. Photographing The World Disorder »
« En partenariat avec la prestigieuse agence Magnum et le Musée de l’Elysée (Lausanne - Suisse), le musée Juif de Belgique présenta « Leonard Freed. Worldview : Photographier un monde en désordre » (« Leonard Freed. Photographing The World Disorder »), rétrospective de l’oeuvre du photographe américain Leonard Freed (1929 – 2006).

« Le combat pour l’égalité raciale aux Etats-Unis, l’Europe à l’heure de la Guerre froide, le conflit israélo-palestinien, ou encore les policiers au travail : loin de choisir ses sujets au hasard, Leonard Freed, un des maîtres de la photographie documentaire (1929-2006), nous donne à voir les individus ordinaires pris dans le désordre du monde. »

« Il sera photographe ».
« Son oeuvre, sensible, patiente et engagée, raconte la deuxième moitié du 20e siècle par le prisme des individus ordinaires ».
« Rejoignant l’agence Magnum en 1972, Freed cherche à rendre intelligible le monde qui l’entoure. La reconstruction de l’Europe d’après-guerre, le mouvement des droits civiques aux États-Unis, le conflit israélo-palestinien, la police et le maintien de l’ordre, la chute du communisme après 1989 : à travers ces événements auxquels il rend toute leur complexité et leur caractère désordonné, ce sont des thèmes aussi intemporels que la peur, l’amour, la violence, la révolte ou l’éphémère des choses que le photographe met en lumière ». Il s'agit d'un conflit né du refus islamique et arabe d'un Etat non-musulman ou/et non-Arabe, en l'occurrence un Etat Juif recréé par d'anciens dhimmis.

« Son regard nous invite à une plongée inédite dans l’histoire du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».
« L’« œil » singulier de Leonard Freed raconte la marche du monde sur plus d’un demi-siècle et à travers trois continents. L’exposition s’articule autour de six thématiques ».
Après un long séjour en Europe, Freed revient aux États-Unis en 1954. Résolu à devenir photographe, il parcourt New York et réalise un premier reportage sur les Juifs hassidiques. Né dans une famille juive, Freed n’est pas religieux et c’est en témoin engagé qu’il observe cette communauté : il aurait pu en faire partie si l’histoire s’était déroulée différemment. Au cours des années qui suivent, de Manhattan à Harlem en passant par Wall Street, il immortalise sa ville natale, effervescente et bigarrée ».
« 1956-1962 : Un ancien monde
Dès 1956, Freed est de retour en Europe. Cette année-là, il documente la catastrophe du Bois du Cazier, qui fait 262 morts dans les charbonnages de Marcinelle. Exploration de la condition humaine, l’oeuvre de Freed s’attache davantage aux individus pris dans la tourmente qu’à l’événement lui-même. En 1958, il s’établit à Amsterdam avec sa femme Brigitte, rencontrée à Rome. Les stigmates que la Seconde Guerre mondiale a laissé sur l’Europe forment désormais le cœur de son travail, qui se poursuit notamment en Allemagne. C’est aussi à cette période qu’il réalise ses premiers reportages en Israël ».
« 1963-1965 : Un monde blanc
Au cours des années 1960, la lutte pour l’égalité raciale secoue les Etats-Unis. Suivant de près le mouvement pour les droits civiques, Freed photographie en 1963 la Marche sur Washington, au cours de laquelle Martin Luther King prononce son fameux discours « I Have a dream ». Par la suite, il se penche sur la vie quotidienne de la communauté afro-américaine de Harlem. Ce travail lui vaut une première consécration : Freed est sélectionné en 1967 pour intégrer l’exposition « The Concerned Photographer », aux côtés de figures aussi illustres que Robert Capa et David Seymour ».
« 1963-1968 : Un monde nouveau
À partir de 1965, Freed est en Allemagne".
"Le poids que la Seconde Guerre mondiale y fait peser sur les mémoires familiales retient son attention, au même titre que les divisions créées par la Guerre froide. Il photographie les mutations du monde du travail, notamment dans le bassin industriel de la Ruhr, mais aussi ce que femmes et hommes font de leur temps libre.

Tout au long des années 1960, Leonard Freed raconte la transformation des sociétés occidentales, photographiant les cercles artistiques d’Amsterdam comme les businessmen de Wall Street. Il n’oublie pas les exclus du système – en particulier les sans-abris. En 1967, il retourne en Israël pour couvrir la guerre des Six Jours, photographiant soldats israéliens et familles arabes ».
« 1970 – 1979 : Un monde en désordre
Au début des années 1970, Freed se lance dans un projet au long cours sur la police new-yorkaise. Il suit les policiers sur les scènes de crimes, et les accompagne aussi dans leur vie quotidienne. Refusant les clichés du genre, qui dépeignent les policiers en gangsters stéréotypés ou en saints gardiens de l’ordre, il nous montre des hommes mal payés, harassés par leur travail, amenés à négocier sur un terrain violent.
Parallèlement à ce projet sur le maintien de l’ordre, Freed se penche sur les dissidents, les marginaux, les contestataires. Il explore différentes formes de contrecultures nées de l’après-1968, retraçant une période de lutte et de désir de liberté. Les hippies, les toxicomanes, les pacifistes, les féministes, les travestis deviennent l’objet de ses reportages ».
« 1981 – 2002 : Un monde sans fin
Durant les décennies 1980-1990, Freed continue à photographier la marche du monde. En 1989, il est au coeur de la révolution roumaine, capturant le visage d’anonymes pris dans la tourmente de l’Histoire. Jusqu’au début des années 2000, il répond à des commandes de magazines, tout en menant des projets personnels, tel un reportage sur Rome. Insatiable, il réalise ses ultimes clichés depuis la fenêtre de sa chambre à Garrison (État de New York), où il meurt en 2006, âgé de septante-sept ans ».
Finissage avec diner d'Iftar
Le 12 mai 2019, à 20 h, a eu lieu une "soirée inoubliable de clôture de l’exposition « Leonard Freed. Photographier un monde en désordre » avec un concert Gospel et un diner" rompant le jeûne du Ramadan (Iftar) :
Au programme
19h30 Quizz
20h15 Allocutions
20h30 Concert Gospel
21h20 Dîner
(Sur invitation uniquement)"
"250 invités de toutes religions et origines étaient attendus à l’événement organisé, à peine deux mois après la fin du procès de Mehdi Nemmouche", ayant commis un attentat terroriste islamiste dans ce musée le 24 mai 2014 et ayant été condamné en 2019 à la réclusion criminelle à perpétuité. "Organisée pour la troisième année consécutive, elle a pour objectif de promouvoir les échanges interculturels et de faire se rencontrer des publics qui se côtoient peu », expliquait un communiqué des organisateurs de l’évènement".
Finissage avec diner d'Iftar
Le 12 mai 2019, à 20 h, a eu lieu une "soirée inoubliable de clôture de l’exposition « Leonard Freed. Photographier un monde en désordre » avec un concert Gospel et un diner" rompant le jeûne du Ramadan (Iftar) :
Au programme
19h30 Quizz
20h15 Allocutions
20h30 Concert Gospel
21h20 Dîner
(Sur invitation uniquement)"
"250 invités de toutes religions et origines étaient attendus à l’événement organisé, à peine deux mois après la fin du procès de Mehdi Nemmouche", ayant commis un attentat terroriste islamiste dans ce musée le 24 mai 2014 et ayant été condamné en 2019 à la réclusion criminelle à perpétuité. "Organisée pour la troisième année consécutive, elle a pour objectif de promouvoir les échanges interculturels et de faire se rencontrer des publics qui se côtoient peu », expliquait un communiqué des organisateurs de l’évènement".
« UNE ŒUVRE EN RECHERCHE DE « VÉRITÉ »
« Freed a toujours accordé une grande attention à l’élément humain. À tel point que les paysages naturels ou urbains ne constituaient à ses yeux que des contextes pour les interactions sociales ou les comportements individuels. Ils ne constituaient jamais une fin en soi. Freed se sentait proche des aspirations humanistes de la Grèce antique ou de la Renaissance. Il voulait que ses photographies affichent un certain désordre, paraissent non terminées, présentent une tension et soient dynamiques. Qu’elles reflètent la vraie nature de la vie sociale. Il faisait face à la réalité – la guerre, la révolution, la vieillesse, la pauvreté et le crime – mais il pouvait aussi s’arrêter et apprécier les petits miracles de la vie – un enfant qui montre fièrement ses muscles, des amoureux qui s’embrassent, une foule en adoration autour de son champion, Martin Luther King. Ses photographies sont à la fois directes, honnêtes, touchantes, poétiques, douces et profondément émouvantes ».
(William A. Ewing, commissaire d’expositions et co-auteur de l’ouvrage Leonard Freed. Worldview)
"Les juifs allemands aujourd'hui. Leonard Freed"
Le Jüdische Museum Berlin (musée juif de Berlin) propose l'exposition inédite "Deutsche Juden heute. Leonard Freed" (Les juifs allemands aujourd'hui. Leonard Freed).
"Au début des années 1960, moins de vingt ans après la Shoah, le photographe juif américain Leonard Freed (1929-2006) a sillonné l'Allemagne de l'Ouest pendant plusieurs mois. Il souhaitait, avec son appareil photo, immortaliser la vie des Juifs allemands. Par ses images, Freed cherchait à contrer l'ignorance des Allemands quant à la minorité juive invisible qui vivait parmi eux. Il a photographié plusieurs communautés juives, notamment dans les environs de Francfort et de Düsseldorf."
"En 1965, 52 de ses photographies, accompagnées de textes, furent publiées sous le titre Deutsche Juden heute (Les Juifs allemands aujourd'hui). Ces images et textes se concentrent sur les communautés juives et abordent les relations entre Juifs et Allemands. La vie juive est fragile. Les thèmes abordés dans le livre de Freed ont également été abordés dans deux publications antérieures, parues en 1963 et 1964 : un numéro du magazine d'information Der Spiegel intitulé « Juden in Deutschland » (Juifs en Allemagne) ; et un ouvrage publié par Hermann Kesten, intitulé « Je ne vis pas en République fédérale » ("Ich lebe nicht in der Bundesrepublik"). La question de savoir s'il est possible de vivre en tant que Juif en Allemagne alimente un débat qui perdure encore aujourd'hui".
"Les 52 photographies de la série de Leonard Freed, acquises auprès de la veuve du photographe, Brigitte Freed, font partie de la collection du musée. Elles sont exposées dans leur intégralité pour la première fois".
"German Jews Today"
By Theresia Ziehe, Curator of Photography and of the exhibition
"Leonard Freed’s Photo Series German Jews Today
In 1961 and 1962, Leonard Freed turned his lens toward the Jewish community of West Germany. It was not his first time focusing on Jewish subject matter. As early as 1954, he had photographed Orthodox Jews in the Williamsburg neighborhood of Brooklyn, New York, where he was born and raised. In 1958, he published his first book, Joden van Amsterdam, containing fifty-two photographs from an extensive series on Jewish life in Amsterdam.
For his project in Germany, Freed primarily took photographs in Frankfurt, Düsseldorf, and the surrounding regions, but also in Bad Sobernheim, Berlin, Dachau, Essen, Hamburg, Cologne, Mainz, Munich, Nuremberg, Offenbach, Warendorf, Worms, the Westerwald mountains, and Reichenstein Castle. Nearly every picture features people – but not as conventional portraits. Rather, the images reflect situations and moods.
Historical Context
The Holocaust was less than twenty years in the past. West Germany’s few Jewish communities were small, with around 25,000 Jews residing in the country altogether. Their presence in the “land of the perpetrators” could not be taken for granted. Most were there for lack of other options, living with “packed suitcases,” as the saying went. Observers abroad were also perplexed by their decision to live in Germany, where antisemitism remained mainstream and the process of reckoning with the legacy of Nazism was only getting started, and at a snail’s pace. After the 1961 Eichmann trial in Jerusalem, two more years went by before the second Auschwitz trials began in Frankfurt. Israel did not establish diplomatic relations with West Germany until 1965. That year, the Bundestag debated whether the statute of limitations for Nazi crimes had expired. Many Germans wished to “draw a line” under the past. In 1966, the World Jewish Congress held a special discussion in Brussels on the theme “Germans and Jews: A Problem Unresolved.” Such an event would have been unthinkable then in Germany.
Freed’s Concern
With his photographs, Leonard Freed sought to counteract Germans’ ignorance about the invisible Jewish minority in their midst. This was an important concern for him, as he observed Germans’ refusal to confront their recent past. This impression was reinforced when he met his future wife Brigitte and visited her at her parents’ home in Dortmund. Alongside this educational motivation, his quest for his own Jewish identity played a formative role in this long-term project.
Realization of the Photo Project
By the early 1960s, Brigitte and Leonard Freed were already living in Amsterdam with their young daughter, Elke Susannah. In order to travel together to different German cities for the photography project, they often left their daughter with her grandparents in Dortmund. Brigitte served as Freed’s interpreter, organized photography appointments, and accompanied her husband during the shoots. Later, she developed prints in the darkroom and labeled the photographs.
Out of several thousand images, Leonard Freed selected fifty-two for the ninety-six-page book, which he published in 1965 under the title German Jews Today. The book was designed by renowned designer Willy Fleckhaus, and essays by prominent Jewish intellectuals accompanied the photographs, juxtaposing powerful writing against Freed’s visuals. For each image, Freed wrote his own captions, some of them quite detailed. Unlike the subjective impressions he recorded in his other books, these captions were written in a neutral and informative style.
The Arrangement of the Photographs
No doubt the sequence of photographs was also deliberate. Leonard Freed’s camera captures both skepticism and hope. The book is divided into five thematic sections linked by accompanying texts. It opens with a panorama, presenting various themes via individual photographs. The very first image depicts marble busts along a wall of the old Jewish cemetery in Frankfurt am Main; the identities of their subjects are unknown. The second photograph shows the Jewish cemetery in Worms, one of the oldest in Europe. Both images highlight the long tradition of Judaism in Germany and the profound rupture the Holocaust represented.
The book includes three images with direct visual references to Nazi atrocities, all of which appear in the first chapter of photographs. The first shows a woman’s arm tattooed with a concentration camp number from Auschwitz; the second, a prayer book containing photographs of murdered family members; and the third, spaced wooden boards over a blood trench at the site of Dachau concentration camp.
The second group of photographs is dedicated to religious aspects of Jewish communal life, including several images from the Polish-Jewish prayer room in Frankfurt as well as scenes from a Jewish wedding and a Bar Mitzvah. The following section depicts various professions, such as a stonemason, a textile manufacturer, and two scenes from a kosher slaughterhouse. The penultimate section features well-known individuals. Finally, Freed turns his lens to young people, children and teenagers. This conclusion, with its largely open-ended and optimistic images, reinforces the photographer’s hopeful outlook. Freed’s photos are marked by empathy, sensitivity, and seriousness but also have humorous touches.
A US Perspective on Germany
Alongside Jewish themes, Leonard Freed had been photographing other aspects of Germany since the early 1950s, which he compiled in the 1970 book Made in Germany. Freed was fascinated by the country and its people; his introduction wondered what it would look like in twenty-five years. Particularly notable are a series of short texts at the end of the extensive pictorial section, titled Trauma I–IV, which recount personal stories and experiences of prejudice and antisemitism from Freed’s perspective.
Freed later wrote, “I feel being born in the United States gives me a fresh or extra eye to observe what the average German will overlook.” (fax from Leonard Freed to Ute Eskildsen, 1990; Leonard Freed Archive). This is undoubtedly true of the pictures he took in the 1960s for the German Jews Today series."
Bâtiment Libeskind, rez-de-chaussée, Galerie Eric F. Ross
Lindenstraße 9–14, 10969 Berlin
Tél. : T +49 (0)30 259 93 549
Tous les jours de 10 h à 18 h
Visuels :
Leonard Freed, Simhat Torah ball, Köln, 1961; Jewish Museum Berlin, accession 2006/198/8
Leonard Freed, Lighting the candles on Shabbat, Frankfurt am Main, 1961; Jewish Museum Berlin, accession 2006/198/7.
Leonard Freed, Groundbreaking ceremony for the new synagogue, Mainz, 1962; Jewish Museum Berlin, accession 2006/198/13. Further information about this photo can be found in our online collections (in German)
Leonard Freed, New synagogue and new community center, Düsseldorf, 1961; Jewish Museum Berlin, accession 2008/305/3.
21 rue des Minimes, 1000 Bruxelles
Tél. : 02 512 19 63
Tél. : 02 512 19 63
Du mardi au vendredi de 10 h à 17 h. Le samedi et dimanche de 10 h à 18 h
Visuels :
Affiche
Suspect placé en détention préventive dans une voiture de police. New York, 1978
© Leonard Freed / Magnum Photos
Marche sur Washington. Washington D.C., 28 août 1963
© Leonard Freed / Magnum Photos
Le long du Mur de Berlin. Allemagne de l’Ouest, 1965
© Leonard Freed / Magnum Photos
Une jeune fille et son petit frère à un festival hippie à Hyde Park, Londres. Angleterre, 1971
© Leonard Freed / Magnum Photos
Affiche
Suspect placé en détention préventive dans une voiture de police. New York, 1978
© Leonard Freed / Magnum Photos
Marche sur Washington. Washington D.C., 28 août 1963
© Leonard Freed / Magnum Photos
Le long du Mur de Berlin. Allemagne de l’Ouest, 1965
© Leonard Freed / Magnum Photos
Une jeune fille et son petit frère à un festival hippie à Hyde Park, Londres. Angleterre, 1971
© Leonard Freed / Magnum Photos
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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 10 mai 2019.
Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 10 mai 2019.
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