Arte diffusera le 18 mai 2019 « La reine Victoria - Entre désir et devoir » (Zwischen Lust und Pflicht – Queen Victoria) par Andrea Oster. « Conformément aux mœurs puritaines de l’époque, la reine Victoria (1819-1901) était représentée soit en mère de la nation, soit en épouse dévouée de son grand amour, le prince consort Albert. Derrière cette imagerie officielle se cache en réalité une femme passionnée. Portrait. »
« Je ferai de mon mieux... » C'est cette phrase empreinte de modestie et de conscience de la charge à assumer que, âgée onze ans, Victoria prononce en apprenant qu'elle succéderait à son oncle Guillaume IV sur le trône britannique.
« Le 24 mai 2019 marque le 200e anniversaire de la naissance de la Victoria Ière, qui a régné plus de soixante ans, jusqu'à sa mort en 1901 ».
« Ce documentaire explore une facette méconnue de son existence, l'imagerie officielle la représentant, conformément aux mœurs puritaines de l’époque, soit en mère de la nation, soit en épouse dévouée de son grand amour, le prince consort Albert ».
« La mort prématurée de ce dernier en 1861, à seulement 42 ans, plonge la souveraine dans une profonde dépression, qui l’éloigne de la scène politique pendant six ans. Mais peu à peu, elle reprend goût à la vie et entame une relation discrète, dont la nature réelle reste controversée, avec John Brown, un domestique écossais – par ailleurs retracée dans un film diffusé le 22 avril par ARTE ».
« Quand Brown meurt à son tour, en 1883, Victoria est âgée de 64 ans ».
« Depuis quelques années déjà, elle s’est découvert une passion pour l’Empire colonial britannique ».
« Fascinée par l’Inde, elle presse ses ministres de lui obtenir une couronne impériale, qu’elle obtient en 1876. Cette requête cache aussi une prosaïque question de préséance : impossible en effet pour Victoria de n’être que reine à l’heure où sa fille aînée s’apprête à devenir impératrice en Allemagne ».
« Ponctué de scènes reconstituées, de nombreuses interviews d’historiens et d’extraits du journal de la souveraine, ce portrait permet de découvrir toutes les dimensions de ses vies privée et publique ».
Comme la reine Elisabeth Ière (1558-1603), la reine Victoria a marqué son temps dénommé l' "ère victorienne". C'est sous son règne que, sous l'effet de la révolution industrielle, l'Angleterre se transforme profondément grâce au chemin de fer, et aux mutations affectant l'économie - industrialisation, libéralisme, progrès technologique affectant aussi l'agriculture -, la société - essor démographique, syndicats -, l'urbanisation, la politique - parlementarisme inventif, apparition de grands partis, expansion coloniale -.
L'époque victorienne voit s'épanouir le talent d'auteurs majeurs : Charles Dickens (1812-1870), Bram Stoker (1847-1912), Thomas Hardy (1840-1928), Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930), les sœurs Brontë Charlotte (1816–1855), Emily (1818–1848) et Anne (1820–1849), George Eliot (1819–1880) ainsi qu'Elizabeth Gaskell (1810-1865). George Bernard Shaw (1856-1950) et Oscar Wilde (1854-1900) sont des dramaturges réputés.
Tout cela permet à la Grande-Bretagne d'accéder au statut de première puissance mondiale.
Une époque évoquée avec talent en 1970 par Billy Wilder dans La Vie privée de Sherlock Holmes (The Private Life of Sherlock Holmes), aux décors signés par Alexandre Trauner. Un film dramatique émaillé d'humour où les scénaristes Billy Wilder et I.A.L. Diamond révèlent une facette du caractère de la reine Victoria âgée.
Mais c'est Romy Schneider, alors adolescente, qui avait prêté son visage juvénile à la jeune reine Victoria dans "Les Jeunes Années d'une reine" (Mädchenjahre einer Königin), film autrichien réalisé par Ernst Marischka (1954), avec Adrian Hoven et Magda Schneider.
Les Juifs sous l'ère victorienne
Né dans une famille juive anglaise sépharade d'origine italienne, Benjamin Disraeli (1804-1881) s'était converti à l'anglicanisme. Écrivain et politicien conservateur, il a été à deux reprises Premier ministre (1868, 1874-1880). En 1876, la reine Victoria le fait comte de Beaconsfield et en 1878 le nomme à l'ordre de la Jarretière, l'ordre de chevalerie britannique le plus élevé.En 1998, la Littman Library of Jewish Civilization a publié "Victorian Jews Through British Eyes" de Anne Cowen et Roger Cowen.
"When Queen Victoria came to the throne in 1837, Britain was home to only 30,000 Jews and they did not yet have full political rights. By the end of the century their numbers had increased about sevenfold, and practising Jews had taken their places in both the House of Commons and the House of Lords. Victoria’s reign therefore saw a tremendous change in the profile of Jews within British society."
"The Victorian period was also one of economic transition for British Jews. While initially in a narrow range of predominantly working-class or marginal occupations with only a small upper-class élite, Jews became increasingly middle-class during these years; they began to enter the professions, and to move from inner London to fashionable suburbs. Increasingly, Britain's Jews were British-born and of British descent, and proclaimed their loyalty to British ideals. From 1881 on, however, the position changed dramatically: a mass of Jewish immigrants arriving from Russia, made conspicuous by their foreign dress, appearance, language, and habits, prompted the emergence of an ‘Aliens Question’ into the British political arena. The image of Jews changed yet again"."All these developments were picked up in the illustrated magazines of the time: the object of a magazine is to interest its readers, and the unfamiliar may be more compelling reading than the commonplace. To illustrate the social history of the Jews in Victorian Britain, the authors therefore combed the Illustrated London News, Punch, and The Graphic and selected nearly 150 illustrations, with commentary, to show how the British image of the Jew developed in this period. The topics considered include early Victorian attitudes to Jews; the leading Jewish families and other prominent Jews; the Jewish way of life; immigrant Jews; Jewish life abroad; and the Jew in art".
« La reine Victoria - Entre désir et devoir » par Andrea Oster
Allemagne, 2018, 54 min
Sur Arte le 18 mai 2019 à 22 h 25
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