lundi 20 août 2018

« L’appel de Gaza. L'impossible retour de Nidal ? »


Arte diffusera le 20 août 2018, dans le cadre d’« ARTE Regards » (Re: Eine unmögliche Reise?), « L’appel de Gaza. L'impossible retour de Nidal ? » (Nidal will zurück nach Gaza). Installé en Allemagne, Nidal veut retourner voir sa famille vivant à Gaza, et avoir l'assurance de pouvoir retourner à Berlin...


« Nidal est germano-palestinien. Il a quitté Gaza à l’âge de 4 ans et n'a revu ni ses parents, ni ses dix frères et sœurs depuis. Sa famille a vécu trois guerres en quelques années. Pourquoi ne pas ajouter que les Israéliens eux aussi ont subi ces guerres causées par les tirs du Hamas ?

2007 : reporter, Nidal a perdu une jambe dans la bande de Gaza. Son véhicule a été touché par un missile, et est tombé dans un ravin. La jambe droite de Nidal est broyée dans la chute. Une prise en charge par le média auquel il collaborait assure son transfert pour être opéré en urgence dans un hôpital israélien. A 14 h, il rejoint la frontière et au point de passage. L'ambulance israélienne arrive à minuit. Pour survivre, Nidal accepte d'être amputé, de porter une prothèse. Il mène vie normale et éprouve une joie de vivre. 

2010. Nidal obtient une bourse, et part à Berlin, devenue sa ville d'adoption. "Ancien reporter, Nidal s’est construit une existence paisible à Berlin, où il tient un café ». Un "QG de la scène artistique" appelé le Bulbul Café (Café Rossignol). 

« Mais l’absence de sa famille restée à Gaza le hante et alors que la situation entre Israël et Gaza empire, il décide de vendre son café et de retourner dans sa ville natale ». Il pressent qu'une "nouvelle guerre va arriver. Si jamais il arrivait quelque chose [à ma famille], j'en aurais le cœur brisé". Nidal "vend son café du jour au lendemain". L’appartement est sous-loué pendant quelques semaines. Sa chienne sera gardée par des amis.

Il y a trois ans il pouvait encore passer par Israël. Mais depuis, les tensions entre Israéliens et Palestiniens se sont aggravées. On peut se rendre dans la bande de Gaza par Erez, si l'on dispose d'un laissez-passer spécial, ou par Rafah.

Nidal se rend à Amman, en Jordanie. Il achète des vêtements pour ses cinq sœurs. Il espère traverser la frontière vers Israël avec son passeport allemand, compte traverser les territoires disputés et rejoindre Gaza. Les douaniers jordaniens acceptent son passeport allemand. Côté israélien : problème. "Nidal doit faire demi-tour, direction la Jordanie".

A Amman, Nidal est hébergé chez des amis. Il tente d'obtenir l'autorisation d'aller dans la bande de Gaza. Mais cela risque d'être considéré comme un "retour au pays", un Aller simple. C'est un dilemme rapide pour Nidal : Israël accepte sa demande de se rendre dans la bande de Gaza et tamponne son passeport allemand. Ce qui est légal. Mais Nidal le regrette car il ne pourra plus utiliser ce passeport dans la région.

Un bus doit conduire Nidal à Gaza. Mais Nidal refuse, car il exige l'assurance de pouvoir quitter Gaza afin de retourner en Allemagne. Ironie de l'histoire : un des soldats israéliens qui l'interroge revient d'Allemagne pour effectuer son service militaire.

Retour de Nidal à Amman. "De quoi Israël a-t-il peur", s'interroge Nidal.

"Le Hamas dirige la bande de Gaza. Une fois que Nidal sera dans la bande de Gaza, vous saurez ce qu'il fera ? Si quelqu'un essayait de la manipuler ? Cela prend du temps de vérifier", explique Grisha Yakuvovich. "Pour Israël, tout est affaire de sécurité".

L'équipe du reportage décide de remettre les cadeaux à la famille de Nidal qui vit dans un quartier calme. Les parents ont 11 enfants et 18 petits-enfants. L'échange entre Nidal et sa famille se résumera à l'appel téléphonique quotidien. Les femmes portent le foulard islamique. Sept des frères et sœurs de Nidal ont des diplômes universitaires. La mère a été la seule à avoir l'autorisation de rendre visite à Nidal à Berlin. pas de travail, pas d'enseignement de qualité", déplore une sœur de Nidal. Jamal renchérit : "Les cadeaux ne nous suffisent pas. Rien ne peut remplacer la présence de Nidal. C'est triste. Mais on n'y peut rien".

Depuis 2007, un blocus économique par l'Egypte et Israël. La corruption pèse sur les Gazaouis. Comment faire pour sortir ? "On ne peut pas, à moins que sa demande soit sélectionnée par un Comité gazaoui dirigé par Isramel Khateb qui avance : "Nous avons une autorisation pour qu'il puisse entrer dans la bande de Gaza. Entrer est tout aussi difficile que sortir de la bande de Gaza".

Homosexuels, chrétiens et autres Gazaouis... Ils sont nombreux à vouloir quitter une zone sous la férule du mouvement terroriste islamiste Hamas. Selon al Jazeera, les officiers égyptiens exigeaient en 2016 jusqu'à 10 000 dollars pour remettre une autorisation pour traverser à Rafah.

Nidal revient à Berlin, chaleureusement accueilli par sa chienne :  "Ma famille m'a dit de ne pas venir car elle voulait que je rentre à Berlin. Je vais continuer à y croire et bientôt je reverrai ma famille".

Il est touchant qu'un adulte souhaite revoir sa famille, mais rien n'empêchait Nidal de se rendre dans la bande de Gaza auparavant, notamment par le côté égyptien.

Enfin, ce reportage présente des vues d'une ville gazaouie moderne, avec ses gratte-ciels. Ce qui nous épargne le misérabilisme de la propagande anti-israélienne.


Allemagne, 2018, 30 min
Sur Arte le 20 août 2018 à 13 h

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