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Hérode le Grand (73-4 avant l’ère commune) a régné en roi de Judée (37-4 avant l’ère commune) sous domination romaine.
Auguste disait à son sujet : « Mieux vaut être le chien d'Hérode qu'un de ses enfants ».
Judée sous domination romaine
Diplomate, guerrier et bâtisseur, Hérode Ier le Grande, d’origine édomite – peuple du royaume d’Edom situé au sud de la Judée -, est né à Ascalon (Judée) en 73 avant l’ère courante, et a régné de 37 à -4 avant l’ère commune.
Eretz Israël est alors occupée par les Romains, convoitée par les Parthes (empire arsacide), et sa vie politique troublée.
Une ère où s’achève la République romaine et s’affirme l’Empire romain sous l’autorité d’Octave-Auguste.
« Rome a déjà étendu son empire sur presque toute l'Asie Mineure, Pompée a transformé la Syrie grecque en province romaine et César a déjà conquis l'Egypte. L'ancien royaume juif, dirigé par la dynastie hasmonéenne, s'effondre dans une querelle fratricide. Elle est bientôt réglée par Rome, mais voici que les Parthes, successeurs des Perses à Babylone, rêvent de s'étendre jusqu'à la Méditerranée. Pour leur faire obstacle, les Romains auraient pu essayer de prendre le contrôle direct de la Judée, mais ils choisissent de s'en remettre à un autochtone, Hérode. Les Romains ne comprenaient pas grand-chose à la religion des Juifs et estimaient qu'ils ne seraient pas aisés à gouverner. Sans doute aussi parce qu'ils avaient déjà trouvé un appui solide en Judée, en la personne du conseiller du dernier roi hasmonéen, Hyrcan II, à savoir Antipater l'Iduméen, le père d'Hérode. Les Romains ont remarqué très tôt la vaillance guerrière d'Hérode. Aussi, en 40 av. J.-C., quand les Parthes portent un descendant de la dynastie hasmonéenne sur le trône de Jérusalem, le Sénat nomme « roi de Judée » le jeune Hérode, alors réfugié à Rome auprès de son ami Marc Antoine. Hérode revient alors au pays, reconquiert en 37 av. J.-C. la Ville sainte des Juifs, Jérusalem. Hérode est un personnage historique fort, un roi au double visage, nommé par certains Hérode le Cruel, par d'autres Hérode le Grand. Grâce à l'appui de Rome, il contrôle un territoire qui dépasse la limite de la Judée proprement dite », résume Libération.
Nommé roi de Judée par le Sénat romain - l’occupant romain lui confia le trône de Jérusalem -, Hérode Ier « conquit le royaume des Asmonéens. Lorsqu’Auguste devint l’empereur romain en 30 avant l’ère chrétienne, Hérode l’assura de sa loyauté, ce qui lui valut de recevoir Jéricho, la région côtière au sud de Dor et la région située à l’est du lac de Tibériade. En 23 av. l’ère chrétienne, il reçut les régions de Bashan, Horen et Tarchon, ainsi que, trois ans plus tard, le plateau du Golan ».
Instrumentalisé par sa sœur Salomé, cet Iduméen renforce son pouvoir en ôtant le pouvoir politique détenu par les prêtres à la direction de la Judée depuis le début de l’ère du Second Temple et en éliminant des rivaux potentiels, jusque dans sa famille.
Les Juifs à cette époque ? Difficile à évaluer leur nombre. Selon des historiens, « la population juive a atteint son apogée dans l'empire romain, certains estimant qu'un habitant sur dix de l'empire était alors de religion juive. Dans le seul royaume d'Hérode, il y aurait eu plus de deux millions de Juifs, appartenant à différents courants religieux : les pharisiens, qui ont constitué une opposition populaire à Hérode ; les sadducéens, soumis à Hérode qui nommait les grands prêtres parmi eux ; les esséniens, qui vivaient en communauté fermée. Enfin, il y avait les Samaritains, qui n'admettaient que le Pentateuque et avaient leur propre lieu sacré, le mont Garizim ».
« Les Romains, s'ils considéraient que la religion d'Etat était essentielle pour garantir l'identité romaine et la loyauté à l'Etat, étaient en même temps des gens pragmatiques. Ils en avaient été instruits par l'expérience des Grecs : Il ne fallait pas forcer les Juifs à adorer des idoles. Et ils se rendaient compte eux-mêmes que les Juifs n'étaient pas comme les autres peuples païens : ils n'étaient pas disposés à adopter un quelconque conformisme. C'est ainsi que les Romains ont accordé aux Juifs un statut officiel qui les exemptait de toute forme d'adhésion à la religion d'Etat romaine. Cette politique, à la fois très judicieuse et très tolérante, n'allait pas sans contrepartie, sous la forme d'un impôt exceptionnel, le fiscus judaicus. Pendant un certain temps, les Juifs ont bénéficié d'une situation avantageuse, du moins économiquement (sinon spirituellement), grâce en grande partie aux bonnes relations entretenues par Hérode avec Rome », a analysé Jacques Kohn.
Le « père [d’Hérode], Antipater, était iduméen : ce peuple du Sud était converti au judaïsme de fraîche date. Sa mère était nabatéenne. Ce peuple païen venu d'Arabie avait pour capitale Pétra. Hérode n'avait aucune légitimité à régner sur les Juifs, et il le savait. Son mariage avec la petite-fille de l'ex-roi hasmonéen Hyrcan II, Mariamne, Juive de Jérusalem », princesse hasmonéenne avec qui il a eu cinq enfants, « devait lui donner un peu de légitimité. Cependant, il vit dans l'obsession paranoïaque du complot, éliminant toute personne pouvant menacer son pouvoir : le jeune frère de Mariamne » - « Hérode, qui avait nommé Aristobule grand prêtre à l'âge de 17 ans, se mit à le surveiller attentivement quand il s'aperçut de sa popularité grandissante. Aristobule III, d'origine hasmonéenne, avait un droit légitime à la fonction de grand prêtre, comme étant un vrai Juif et un authentique Cohen » -, puis le grand-père de Mariamne - Hyrcan II -, puis Mariamne » bien-aimée soupçonnée d’infidélité, en 29 avant l’ère courante. « Et enfin, les fils nés de Mariamne : Alexandre et Aristobule. A l'approche de sa mort, Hérode, se sachant détesté par le peuple, demande à sa sœur Salomé de massacrer tous les notables pharisiens, très populaires, avant d'annoncer sa mort afin que le peuple ne se réjouisse pas. Elle a eu la sagesse de ne pas exécuter cette demande ». (Libération, 23 juin 2007). En tuant ses deux fils, le roi Hérode a « compromis sa succession, ce qui a amené les Romains à prendre le contrôle direct de la Judée » où ils nommeront praefectus Ponce Pilate.
Le roi Hérode a assuré l’essor économique du royaume doté d’une agriculture prospère, des palmeraies de Jéricho, aux dattes réputées commercialisées jusqu'à Rome et édulcorant, du baumier ou balsamier, plante des rives de la mer Morte qui a disparu et d'où était extrait un parfum onéreux, d’oliveraies produisant une huile d'olive destinée à l'alimentation et à l'éclairage, et des vignobles.
Hérode « bénéficiait d'un soutien complet de Rome dans l'administration d'un territoire très important qui incluait plusieurs grands axes commerciaux. Tout transitait par la Judée, point de passage obligé pour le commerce de l'encens venant du Yémen via la péninsule arabique en direction de la Méditerranée », a écrit Jacques Kohn.
Hérode le Grand, bâtisseur de Judée
Grâce à la technologie romaine et aux revenus d’un commerce florissant, Hérode multiplie les constructions remarquables, prodiges d’ingéniosité, de 29 à 9 avant l’ère commune.
Théâtre et amphithéâtre à Jérusalem, « trois tours à l'entrée à la ville de Jérusalem (les restes sont dénommées improprement la « Tour de David »), extensions et rénovations du Second Temple de Jérusalem, dès 22 avant l’ère commune, « en comblant une vallée, faisant de son esplanade le plus vaste espace de tout le monde romain », édification du palais de Jéricho, d’un « palais raffiné sur un éperon rocheux inaccessible » dans le désert, Massada et son « système étonnant d'adduction d'eau qui irriguait des jardins aménagés pour la culture de produits agricoles de première nécessité », et « d’un second palais sur une montagne artificielle, Herodium » - palais détruit en 70 de l'ère commune lors de la « grande révolte » -, restauration de la forteresse Antonia près du Temple, palais, ville et port de Césarée « créé sur une côte rectiligne » et – remarquable réussite du génie civil -, édifice situé au-dessus de la Caverne des Patriarches à Hébron, fondation de villes – Sébaste (Samarie), Panéion près des sources du Jourdain, Antipatris (Tel Afek) aux sources du Yarkon, Phasaélis, au nord de Jéricho, édification de la forteresse de Massada, de monuments publics à Tripoli, Tyr, Sidon, Ascalon, Damas, Antioche, Athènes, Sparte, dans l’île de Rhodes, « palais somptueux comportant des centaines d'appartements pour accueillir Auguste et sa suite » dans sa capitale... Le redouté roi bâtisseur Hérode le Grand, roi de Judée, laisse une empreinte durable, encore visible aujourd'hui.
Il a aussi « ressuscité les Jeux olympiques, tombés en désuétude : il voulait être un grand roi reconnu par tout le monde gréco-romain... »
La « ville portuaire de Césarée a été un centre de négoce et la capitale administrative de la Judée romaine, et est devenue un symbole, aux yeux des Juifs, de tout ce qui était païen, romain, et incompatible avec le judaïsme. Hérode y créa un port artificiel, le deuxième en taille de l'Empire, et il y construisit un bel amphithéâtre, un hippodrome pour les courses de chars, avec des thermes et un temple immense consacré à l'Empereur-dieu romain, Auguste César ».
Quant à la reconstruction du Temple, elle « devait lui permettre de se rendre populaire auprès de ses sujets qui le tenaient dans le plus profond mépris... Le Mur Occidental (connu jadis comme le " Mur des Lamentations ") ne constitue qu'une partie de ce mur de soutènement de 500 mètres de longueur, conçu pour contenir une énorme esplanade artificielle. Les historiens évaluent le nombre de Juifs vivant dans l'Empire Romain à environ six à sept millions (plus un autre million en Perse), dont beaucoup venaient à Jérusalem pour les trois fêtes de pèlerinage : Pessa'h, Chavou'oth et Soukoth. Aussi fallait-il disposer de beaucoup de place pour accueillir tant de gens. D'où la taille de l'esplanade... Le Saint des Saints était couvert d'or ; les murs et les colonnes des autres bâtiments étaient en marbre blanc ; les sols étaient en marbre de Carrare, dont la couleur bleue donnait l'impression d'une mer en mouvement ; les rideaux étaient constitués par des tapisseries de fil bleu, blanc, écarlate et pourpre, lesquelles décrivaient, selon Flavius Josèphe, « la vue entière des cieux ». Flavius Josèphe décrit son extraordinaire apparence : « De quelque endroit qu'on le contemplât, le Sanctuaire avait tout ce qu'il fallait pour éblouir l'esprit et les yeux. Renvoyés dans toutes les directions par les énormes plaques d'or, les premiers rayons du soleil reflétaient d'énormes rayonnements de feu qui forçaient ceux qui les contemplaient à détourner leurs regards comme s'ils avaient observé directement le soleil. Aux étrangers qui s'approchaient, il ressemblait à distance à une montagne couverte de neige, car tout ce qui n'était pas couvert par de l'or était d'un blanc éblouissant… (Guerre juive, p. 304) » Hérode trouva cependant bon de placer à l'entrée principale un énorme aigle romain, ce que les Juifs pieux ont tenu pour un sacrilège. Un groupe d'étudiants en Tora brisa promptement cet emblème d'idolâtrie et d'oppression, mais Hérode les fit pourchasser, traîner sous des chaînes jusqu'à sa résidence de Jéricho, où ils furent brûlés vivants… Il nomma son propre grand prêtre, après avoir mis à mort quarante-six membres du Sanhédrin. Sa paranoïa, ses immixtions dans la hiérarchie du Temple, et son zèle pour l'hellénisation du peuple juif, tout cela a contribué à un mécontentement croissant qui a fini par exploser lors d'une révolte contre Rome environ 70 ans après sa mort. En marge des événements apparents se déroulait une bataille spirituelle plus profonde entre le paganisme et le judaïsme. En outre, des sentiments nationalistes juifs commençaient à faire surface. L'hellénisation de la Judée n'avait pas contribué à arranger les choses. Le pays était habité par de nombreux Grecs ainsi que par d'autres non-Juifs qui avaient adopté leur mode de vie. De plus, encouragés par les Romains, d'autres adeptes de la culture grecque s'y étaient installés. En plus de cela, les classes supérieures de Juifs, quoique minoritaires, souscrivaient à cette culture « « plus évoluée », sans parler, bien entendu, du roi lui-même qui était un admirateur avoué de la civilisation hellène. Hérode se considérait comme un dirigeant éclairé chargé de conduire son peuple obscurantiste vers le modernisme. Il fit donc ce qui lui paraissait nécessaire pour mener son projet à bonne fin, y compris par la persécution et l'assassinat de tous les rabbins en qui il voyait des menaces non seulement à son autorité mais aussi à l'hellénisation totale des Juifs. En raison de ces ingérences d'Hérode et de la propagation à grande échelle des influences hellénistiques parmi les couches supérieures de la société juive, la hiérarchie du Temple est devenue très corrompue. Les Sadducéens, un groupe religieux composé de gens riches, qui collaboraient avec les Romains afin de conserver leur pouvoir, contrôlaient maintenant le Temple, au désespoir du courant majoritaire, les Pharisiens, et de la minorité religieuse extrême, les Zélotes », a analysé Jacques Kohn.
Le roi Hérode meurt de la gangrène à Jéricho (Samarie) en 4 avant l’ère commune. Son royaume est transmis divisé entre ses trois fils : la moitié du royaume (Judée) revient à Archéalaos doté du titre d’ethnarque (gouverneur), l’autre moitié est répartie en parts égales entre Hérode Antipas (Galilée) et Philippe (Trachonitide) titulaires du titre de tétrarques.
Les Romains rasent Jérusalem après la révolte du patriote juif Bar Kokhba vaincu par l'empereur romain Hadrien en 135. Ils veulent détruire en Judée tout souvenir d’histoire juive, y compris les noms de Judée et de Jérusalem. Ils nomment Jérusalem Ælia Capitolina, et, pour désigner ce territoire, ils forgent le terme « Palestine » à partir du mot Philistins, anciens ennemis des Hébreux et disparus (préhistoire).
Historiographie
Enseignant, ami, conseiller d’Hérode, Nicolas de Damas consacre 144 livres laudateurs à l’égard du roi.
Dans un premier temps, l’historien juif Flavius Josèphe, se fondant sur les écrits du secrétaire d'Hérode Nicolas de Damas, livre un portrait plutôt positif du monarque. Mais dans un second livre, il modifie son récit, peut-être marqué par ses relations avec les juifs de Rome.
Les juifs, qui ne l’ont guère aimé, ont souligné la cruauté du règne du roi Hérode.
C’est l’Evangile selon Matthieu (2, 16-18) qui a terni l’image du roi Hérode en alléguant que, après l’annonce par les grands prêtres et les scribes du peuple de la naissance du « roi des Juifs » à Bethléem, le souverain l’aurait fait rechercher, en vain, pour le tuer. Le roi Hérode aurait alors ordonné de tuer tous les enfants mâles de moins de deux ans de la cité (Massacre des Innocents). Mais l’historienne Mireille Hadas-Lebel relève que les sources romaines n’évoquent pas ce massacre qui doit être lu à la lumière du récit de l’Exode.
« Fort de corps » et « capable de tout », « cruel, passionné, inflexible », « en somme une fort belle bête, un lion à qui on ne tient compte que de sa large encolure et de son épaisse crinière, sans lui demander le sens moral » et dont il ne reste « que des ruines grandioses et une affreuse légende ». C’est ainsi qu’Ernest Renan décrit le roi Hérode dans « Les Juifs sous la domination romaine – Hérode le Grand » (Revue des Deux Mondes, tome 121, 1894)
Découvertes archéologiques
En 2011, la découverte de pièces de monnaie, dont la plus récente datait de l’an 17 après Jésus-Christ, dans un mikvé (bain rituel juif) sous-terrain, situé dans le niveau le plus bas du Kotel à Jérusalem, a incité à penser que le roi Hérode n’aurait pas contrôlé toute la reconstruction du Temple de Jérusalem. Il est donc logique de déduire que le Kotel a été construit, non pas par le roi Hérode, mais par ses successeurs, Agrippa I et Agrippa II, ses petit-fils et arrière-petit-fils.
Le Kotel est un vestige du mur de soutènement du mont du Temple qui, selon le Dr. Ronny Reich de l’Université de Haïfa, a été construit pour mieux supporter la venue de dizaines de milliers de pèlerins, notamment à Pessah. Le Kotel et l’arche de Robinson, escalier monumental menant alors au Mont à partir de l’ouest, ont été construits à la fin du projet du mont du Temple.
« Cette découverte laisserait penser que les travaux de reconstruction entrepris par le roi Hérode n’étaient pas achevés à sa mort, en 4 avant Jésus-Christ (aujourd’hui, les historiens s’accordent à penser que Jésus est né en 6 avant notre ère). La spectaculaire reconstruction du Temple, entreprise par Hérode dans le but de se concilier les juifs – l’esplanade fut élargie aux dimensions actuelles, ce qui obligea à édifier des murs de soutènement à l’est et au sud –, avait pris du temps. Ne serait-ce que parce qu’il s’était engagé à ne pas interrompre le culte durant le chantier. La découverte de ces pièces montre cependant que même le gros œuvre aurait été, en partie, réalisé après sa mort. « Jusqu’ici, nous pensions que ces murailles avaient été édifiées sous son règne. Mais avec la découverte de ces pièces, frappées vingt ans après sa mort, nous avons compris qu’il ne pouvait pas en être le constructeur », a déclaré Eli Shakoun, l’un des archéologues. Déjà l’historien juif Flavius Josèphe avait daté la fin de cette extension massive du Temple par Agrippa II, vers le milieu du premier siècle de l’ère commune. De même, dans le Nouveau Testament, dans Matthieu (chapitre 24, verset 1), Jésus sort du Temple, et ses disciples s’avancent vers lui « pour lui faire remarquer les constructions du Temple ». En 70 apr. J.-C., le Temple était incendié par les romains et ne fut plus jamais relevé ».
En 2007, des archéologues sous la direction du professeur Ehud Netzer de l’université hébraïque de Jérusalem ont déclaré avoir trouvé la tombe d’Hérode au sommet de l’Hérodion, au sud de Jérusalem.
Une double polémique a surgi car le tombeau a été découvert dans les territoires disputés – des « Palestiniens » ont réclamé des vestiges montrés - et des doutes ont été mis quant à l’attribution du tombeau, aux proportions et au style jugés trop modestes, au roi Hérode.
La Judée sous le roi Hérode le Grand
Arte rediffusa les 3 et 4 janvier 2019, dans le cadre d’Invitation au voyage (Stadt Land Kunst) par Fabrice Michelin, un reportage sur la Judée sous le roi Hérode le Grand (Judäa).
Il est heureux et exact que le terme biblique « Judée » soit utilisé par Arte.
Mais pourquoi d’une part la chaîne franco-allemande Arte a-t-elle omis dans son communiqué les mots « Hébreux », « Juif », « Judaïsme » ?
Et pourquoi les auteurs du reportage et ses journalistes n’utilisent-ils pas le vocable « Judée » ? En effet, ils persistent à recourir à « Cisjordanie » - pourquoi pas CisIsraël ? - pour désigner la Judée et la Samarie. Ce qui déjudaïse et nie le lien entre cette région et le peuple Juif.
« Hérode le Grand - Nouveau Salomon ou tyran sanguinaire ? »
Arte diffusa le 13 avril 2019 « Hérode le Grand - Nouveau Salomon ou tyran sanguinaire ? » (Der Kindermörder von Bethlehem? Herodes der Große), documentaire israélien réalisé par Alan Rosenthal.
« Selon l’Évangile selon saint Matthieu, Hérode Ier le Grand, roi de Judée, est le tyran qui aurait ordonné le "massacre des Innocents" : l’assassinat de tous les enfants mâles nés à Bethléem, à l'époque de la naissance de Jésus. Flavius Josèphe, historien contemporain de l’évangéliste, fait lui le récit à charge d’un règne émaillé d’atrocités, mais ne mentionne pas ce sanglant épisode. Qu'en est-il ? »
À travers la tradition chrétienne issue notamment de l’Évangile selon saint Matthieu, Hérode Ier le Grand, roi de Judée, est surtout resté dans les mémoires comme le tyran qui aurait ordonné le "massacre des Innocents" : l’assassinat de tous les enfants mâles nés à Bethléem, à l'époque de la naissance de Jésus. Flavius Josèphe, historien contemporain de l’évangéliste, déroule pour sa part le récit à charge d’un règne émaillé d’atrocités, sans pour autant mentionner ce sanglant épisode ».
« Que nous apprennent les sources historiques sur ce personnage controversé ? Derrière l’image de souverain autoritaire, placé sur le trône de Jérusalem par les Romains, haï de son peuple, et plus encore de ses sujets juifs, les chercheurs dessinent aujourd’hui le portrait plus contrasté d’un fin stratège, chef de guerre passé maître dans l’art de la diplomatie, mais qui, à la fin de sa vie, finira par succomber à la paranoïa. En retraçant avec minutie la biographie de ce roi, ce docu-fiction se penche également sur la montée en puissance de la Judée au sein de l’Empire romain ».
"Le secret du tombeau d'Hérode"
National Géographic Channel diffusa les 12 janvier 2020 à 22 h 45 et 20 janvier 2020 à 01 h 50 "Le secret du tombeau d'Hérode" (Herod's Lost Tomb), documentaire de James Barrat (Etats-Unis, 2018, 45 minutes). "Quand l'archéologue Ehud Netzer découvrit en 2006 ce qu'il pensait être le tombeau d'Hérode 1er le Grand, le méchant biblique, sa trouvaille fût reconnue comme l'une des plus grandes découvertes archéologiques jamais faites en Israël. Mais aujourd'hui, à la lumière de nouvelles révélations - et de nouvelles analyses - certains experts pensent que la tombe du méchant maître reste encore à découvrir".
"Le secret du tombeau d'Hérode" de James Barrat
Etats-Unis, 2018, 45 minutes
Sur National Géographic Channel les 12 janvier 2020 à 22 h 45 et 20 janvier 2020 à 01 h 50
« Hérode le Grand - Nouveau Salomon ou tyran sanguinaire ? » par Alan Rosenthal
Israël, 2019
Sur Arte le 13 avril 2019 à 20 h 50 et 21 avril 2019 à 16 h
Sur Histoire les 7 avril 2022 à 18 h 50 et 21 avril 2022 à 19 h 25
France, 2018,
Sur Arte les 31 mai 2018 à 16 h 30, 3 janvier 2019 à 17 h 25, 4 janvier 2019 à 8 h 45
Visuels :
A la croisée de l’Egypte, du monde arabe et des grands empires, s’étendait autrefois le royaume de Judée. Au 1er siècle avant Jésus, régnait le roi historique du peuple juif, Hérode le Grand. Forteresse, magnifique palais, grand temple de Jérusalem, port de Césarée ... L’empreinte de ce roi bâtisseur et cruel se lit encore aujourd’hui.
© Elephant Doc
La carte de la Judée sous le roi Hérode provient d'une brochure du ministère israélien des Affaires étrangères.
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Les citations sur les films sont d'Arte. Cet article a été publié le 29 mai 2018, puis les 4 janvier et 6 avril 2019, 13 janvier 2020.
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