Arte diffusera le 2 février 2021 « Vienne avant la nuit » (Wien vor der Nacht), film réalisé par Robert Bober. Auteur de plus de cent films, « l’écrivain et réalisateur Robert Bober arpente Vienne sur les traces de son arrière-grand-père juif. Une émouvante quête identitaire doublée d’un portrait, nourri de littérature, de la métropole autrichienne avant le nazisme ».
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Les Juifs dans la Grande Guerre, 1914-1918 (5675-5679)
« Documentariste (Récits d’Ellis Island, coréalisé avec Georges Perec) et écrivain français, Robert Bober » naît en 1931 à Berlin, en Allemagne. En août 1933, sa famille juive fuit le nazisme et s’installe en France.
En juillet 1942, elle échappe à la rafle du Vél d’Hiv. Robert Bober arrête sa scolarité après le certificat d’études primaires, et à 16 ans débute son apprentissage comme tailleur. Un métier qu’il abandonne à l’âge de 22 ans.
Il s’oriente alors vers la poterie et élabore des projets thérapeutiques pour des enfants malades, orphelins traumatisés, désocialisés depuis la guerre.
Autre tournant décisif : dans les années 1950, Robert Bober rencontre François Truffaut qui le choisit comme assistant pour Les Quatre Cents coups (1959), Tirez sur le pianiste (1960), Jules et Jim (1962).
En 1967, Robert Bober réalise Cholem Aleichem, un écrivain de langue Yiddish, son premier documentaire, pour l’ORTF.
Sa filmographie évoque l’après-guerre, les effets de la Shoah, son histoire familiale de réfugié juif allemand - La génération d'après (1971) et Réfugié provenant d'Allemagne, apatride d'origine polonaise (1976)- et l'affaire Dreyfus.
Dans les années 1980, Robert Bober et le journaliste Pierre Dumayet conjuguent leur talent pour des documentaires (ReLectures pour tous) sur des écrivains – Marcel Proust, Paul Valéry, Gustave Flaubert, Raymond Queneau, Georges Perec… - et peintres : Van Gogh, Alechinsky.
C’est en 1979 que Robert Bober réalise, avec Georges Perec, son documentaire le plus célèbre : Récits d’Ellis Island (INA, 1979). La première partie, Traces, est centrée sur l'arrivée des émigrés de 1892 à 1924 à Ellis Island. La seconde, Mémoire, se focalise à New York, sur les émigrants juifs et italiens dont Ellis Island a été la porte d’entrée aux États-Unis.
En 1999, les éditions P.O.L ont publié Récits d'Ellis Island, histoires d'errance et d'espoir, de Georges Perec et Robert Bober "De 1892 à 1924, près de seize millions d’émigrants en provenance d’Europe sont passés par Ellis Island, un îlot de quelques hectares où avait été aménagé un centre de transit, tout près de la statue de la Liberté, à New York. Parce qu’ils se sentaient directement concernés par ce que fut ce gigantesque exil, Georges Perec et Robert Bober ont dans un film, Récits d’Ellis Island, histoires d’errance et d’espoir, décrit ce qui restait alors de ce lieu unique, et recueilli les traces de plus en plus rares qui demeurent dans la mémoire de ceux qui, au début du siècle, ont accompli ce voyage sans retour. Notre livre se compose de trois grandes parties. La première restitue, à travers une visite à Ellis Island et à l’aide de textes et de documents, ce que fut la vie quotidienne sur ce que certains appelèrent « l’île des larmes ». Dans la deuxième, « Description d’un chemin », Georges Perec évoque sa relation personnelle avec les thèmes de la dispersion et de l’identité. La troisième, « Mémoires », reprend les témoignages d’hommes et de femmes qui, enfants, sont passés par Ellis Island et racontent leur attente, leur espoir, leurs rêves, leur insertion dans la vie américaine."



Robert Bober a été distingué par le Grand prix (1991) de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) pour l’ensemble de son œuvre.
Film-essai
« Vienne avant la nuit » (Wien vor der Nacht), est un film réalisé par Robert Bober. Auteur de plus de cent films, « l’écrivain et réalisateur Robert Bober arpente Vienne sur les traces de son arrière-grand-père juif. Une émouvante quête identitaire doublée d’un portrait, nourri de littérature, de la métropole autrichienne avant le nazisme ».
Robert Bober « n’a pas connu son arrière-grand-père maternel, mort en 1929, deux ans avant sa naissance ».
« Ce lointain aïeul, ferblantier dont il a conservé deux somptueux chandeliers, n’a pourtant cessé d’éveiller en lui le besoin d’éclairer ses origines, de remonter le fil d’une transmission nimbée de flou ».

Né en 1853, Wolf Leib Fränkel a quitté son shtetl polonais la cinquantaine venue, à la poursuite du rêve américain ».
En 1904, « refoulé à Ellis Island, il a posé ses valises dans Leopoldstadt, le quartier juif de la capitale autrichienne, à son retour d’exil avorté ».


Le Festival international du film d'histoire à Pessac a projeté le 23 novembre 2018 à 19 h 30.
CITATIONS DE ROBERT BOBER
« Les larmes, c'est le seul stock qui ne s'épuise jamais. » (Quoi de neuf sur la guerre ?, P.O.L)
« Venu de Pologne et arrivé à Ellis Island le 8 juin 1904, Wolf Leib Fränkel, mon arrière-grand-père fut refoulé en raison d’un trachome. Retraversant la vieille Europe, il décida de s’arrêter à Vienne, en Autriche, où il reprit sa profession de ferblantier. C’est là qu’il mourra. En 1929. Né deux ans après, je ne l’ai donc pas connu. Pourtant, j’ai le sentiment que quelque chose de lui m’a été transmis. Il fut l’exact contemporain de Stefan Zweig, d’Arthur Schnitzler, de Joseph Roth, de Franz Werfel, de Sigmund Freud, ces auteurs qu’il m’a semblé en les lisant retrouver quelque chose de ce qui me relie à ma propre histoire et qui, comme mon arrière-grand-père, allaient m’accompagner dans la recherche et l’affirmation de mon identité ».
Après, sont venus Max Ophuls et Martin Buber.
Et Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Stefan Zweig, Franz Kafka, d’autres encore.
Bien plus tard, Georges Perec, Thomas Bernhard, Paul Celan.
Entre-temps, il y a eu la montée du national-socialisme.
Avant, bien avant, Menahem-Mendel de Kotzk disait que ne manquer de rien était la pire des malédictions.
Mais lorsque le monde s’obscurcit, pensait Wolf Leib Fränkel, est-ce mieux ? »
« Vienne avant la nuit » par Robert Bober
Allemagne, France, Autriche, Les Films du Poisson, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, 2016, 1 h 20
Sur Arte les 17 avril 2018 à 0 h 25, 26 avril 2018 à 2 h 35, 2 février 2021 à 02 h 15
Au Festival international du film d'histoire à Pessac le 23 novembre 2018 à 19 h 30
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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 15 avril 2018, puis le 24 novembre 2018.
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 15 avril 2018, puis le 24 novembre 2018.
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