Arte rediffusera le 8 mai 2020 « Un destin d'héritier - Arndt von Bohlen » (Herr von Bohlen privat) par André Schäfer. « La vie brève et tumultueuse du dernier descendant des Krupp, richissime dynastie industrielle », spécialiste notamment dans l’armement, « lourdement compromise avec le nazisme, que Visconti peignit dans ses « Damnés ».
« Le trisaïeul d'Arndt von Bohlen, Alfred Krupp, a posé la première pierre d'un immense empire industriel sur les fondations d'une petite forge, ouverte à Essen au début du XIXe siècle ». Il a été surnommé le « roi du canon » (Kanonenkönig).
« Soutien financier de la première heure des nazis, son grand-père, Gustav von Bohlen und Halbach, marié à Bertha Krupp, a fait de la firme familiale un géant mondial de l'armement ».
Alfried Krupp von Bohlen und Halbach a adhéré aux SS dès 1931. « En 1943, il approfondit la collaboration avec Hitler ». Le groupe Krupp bénéficie de commandes majeures de l'Etat nazi. En 1939, environ 190 000 personnes sont employées par le groupe Krupp. Pour éviter les bombardements des Alliés sur son usine à Essen, Krupp multiplie les sites secrets de fabrication destinés à soutenir l'effort de guerre du IIIe Reich.
Alfried Krupp von Bohlen und Halbach a adhéré aux SS dès 1931. « En 1943, il approfondit la collaboration avec Hitler ». Le groupe Krupp bénéficie de commandes majeures de l'Etat nazi. En 1939, environ 190 000 personnes sont employées par le groupe Krupp. Pour éviter les bombardements des Alliés sur son usine à Essen, Krupp multiplie les sites secrets de fabrication destinés à soutenir l'effort de guerre du IIIe Reich.
Après la Deuxième Guerre mondiale, le procès de Krupp AG (1947-1948) est le troisième liés à des industriels allemands, avec le procès Flick et le procès IG Farben. C'est aussi le dixième des douze procès pour crimes de guerre organisés par les autorités américaines dans leur zone d'occupation en Allemagne à Nuremberg. Douze anciens dirigeants du groupe allemand, dont Alfried Krupp von Bohlen und Halbach, directeur général du groupe depuis 1943, et son père, Gustav Krupp, sont accusés d'avoir permis l'armement du IIIe Reich, donc son expansion belliciste, et d'avoir exploitée une main d'oeuvre forcée, non rémunérée : environ 100 000 personnes, dont 23 000 prisonniers de guerre.
Karl Heinrich Pfirsch est acquitté. Mais les onze autres sont condamnés à des peines de trois à douze ans d’emprisonnement. Alfried Krupp, se voit contraint de vendre ses actions de la société. Condamné à douze ans de prison pour « pillage systématique des biens étrangers et traitements inhumains à des travailleurs forcés et des prisonniers », Alfried Krupp n'en reprend pas moins la direction de l'affaire à sa libération ».
« Mais à sa mort, en 1967, pour préserver les intérêts de la famille, le groupe est transformé en fondation, et Arndt, son fils unique, est évincé de la présidence. En contrepartie d'une rente annuelle de 2 millions de marks, le jeune héritier renonce à une succession qui en vaudrait 3 milliards. Il s'éteindra en 1986, à 48 ans, d'un arrêt cardiaque, au terme d'une vie brève et tumultueuse ».
« Traqué en permanence par les tabloïds allemands, homosexuel affiché, bien que marié à une aristocrate autrichienne, Arndt von Bohlen und Halbach a mené une vie de nabab, à mille lieues des conventions de son milieu, s'adonnant à tous les plaisirs et régalant sans compter amis et solliciteurs ».
« Pour retracer le destin hors normes du dernier des Krupp, sulfureuse dynastie industrielle qui inspira ses « Damnés » à Luchino Visconti, André Schäfer fait rejouer les temps forts de son existence par des comédiens, dans les lieux emblématiques de son existence : la résidence de Sylt, près de la Baltique ; le château de Blühnbach en Autriche ou encore la villa Hügel d'Essen, berceau de l'empire industriel familial ».
« Ponctué d'archives et de témoignages de proches, notamment ceux d'Holger Lippert, son exécuteur testamentaire, et de sa collaboratrice Gabriele Frederking, ce passionnant portrait, mi-fiction mi-documentaire, dessine la personnalité d'un homme libre et généreux, qui s'est perdu en cherchant obstinément la beauté derrière les cendres d'un lourd passé ».
« Un destin d'héritier - Arndt von Bohlen », documentaire par André Schäfer
Allemagne, Florianfilm GmbH, Cine Plus Filmproduktion, Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF), 2015, 90 min
Avec Udo Kier, Fritz J. Raddatz, Henriette von Bohlen und Halbach
Sur Arte les 3 janvier 2018 à 0 h 05 et 8 mai 2020 à 01 h 35
Visuels :
Mathias Waske, peintre et ami d'Arndt von Bohlen et Halbach
Michael Graeter, journaliste de Boulevardjournalist
Arne Gottschling (Arndt vonBohlen und Halbach)
© Florianfilm
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