samedi 18 janvier 2020

Fred Astaire (1899-1987)


Fred Astaire (1899-1987) était un danseur élégant, acteur, chanteur, pianiste, batteur et compositeur américain. Arte rediffusera le 19 janvier 2020 « Fred Astaire donne le « la » (Fred Astaire gibt den Ton an), par Yves Riou et Philippe Pouchain. « Musicien doué, Fred Astaire nourrissait ses étourdissantes chorégraphies des partitions des plus grands compositeurs. Retour sur son fertile compagnonnage avec Irving Berlin, Jerome Kern et George Gershwin ». 

Fred Astaire (1899-1987)

En 1981, lors d'une soirée en hommage à Fred Astaire (1899-1987), Mikhaïl Barychnikov, ancien danseur étoile à la technique admirable, s'est avancé sur scène et a rappelé combien les danseurs russes étaient des spectateurs attentifs de ses films, et alors que les spectateurs de cette soirée s'attendaient à une série de louanges, ce danseur et chorégraphe a déclaré : "Au nom de tous ces danseurs, je vous dit combien nous vous... haïssons". Le public s'est alors esclaffé. Et Mikhaïl Barychnikov d'exprimer son admiration pour Fred Astaire, enfant de la balle devenu un tap dancer inégalé, un immense danseur mettant au service de musique de jazz sa technique classique impeccable et son élégance, un chanteur exceptionnel et un acteur sensible.

« Fred Astaire - L'homme aux pieds d'or »
« Fred Astaire - L'homme aux pieds d'or » est un documentaire réalisé par Yves Riou et Philippe Pouchain. « Aérien, élégant, d'une précision et d'une inventivité folles, Fred Astaire donnait l'impression de s'amuser en dansant. Mais il détestait l'improvisation, et ses chorégraphies résultaient d'un travail acharné. Sur un tempo alerte, ce documentaire retrace la trajectoire élégante du roi de la comédie américaine. Un exaltant tour de piste au bras de Fred Astaire ». 

« Le danseur Rudolf Noureev louait sa musicalité et son agilité. Son confrère Mikhaïl Barychnikov le jalousait et disait : « De quoi ai-je l’air à côté ? »

« Aérien, élégant, d'une précision et d'une inventivité folles, Fred Astaire donnait l'impression de s'amuser en dansant. Mais il détestait l'improvisation, et ses chorégraphies résultaient d'un travail acharné ».

Fred Astaire est né en 1899 au Nébraska dans une famille dont le père, Frederic "Fritz" Austerlitz, était né à Linz, en Autriche, de parents juifs qui s'étaient convertis au catholicisme. Frederic Austerlitz était arrivé à New York en 1893, à l'âge de 25 ans.


Luthérienne d'origine allemande, la mère de Fred Astaire, « qui voulait à tout prix que ses enfants s'élèvent au-dessus de leur modeste condition d'émigrés autrichiens, met très tôt le pied à l'étrier » à son fils.

« Dès l'âge de 4 ans, Fred Astaire apprend la danse aux côtés de sa sœur Adele. Les deux prodiges sont happés par les tournées théâtrales et apprennent leur métier sur les planches. Leur numéro fait de leur couple la coqueluche de Broadway, en partie grâce au charme et à la drôlerie d'Adele, qui ensorcelle littéralement le public ». Fred Astaire acquiert une expérience unique dans le "vaudeville" au théâtre. Il joue plutôt le clown blanc face à sa sœur pétillante d'humour. Le tandem devient le chouchou de Broadway dans les années 1920 et joue dans Funny Face. La rencontre avec George Gershwin s'avère décisive et l'harmonie entre eux règne. Fred Astaire intervient dans la composition, l'arrangeur.

Adele Astair est courtisée et se marie en 1932. « Lorsque sa sœur finit par épouser un lord anglais, histoire qui sera racontée dans la comédie musicale « Mariage royal », Fred Astaire, délaissé, rebondit et se lance alors dans la brillante carrière hollywoodienne qu'on connaît ».

A Hollywood, Fred Astaire fait un test cinématographique pour la RKO. Jugement mitigé.


David O. Selznick lui donne une chance dans une comédie musicale Flying Down To Rio, avec Ginger Rogers elle aussi poussée par sa mère ambitieuse. "Elle lui donnait du sexe, il lui donnait de la classe", a résumé Katherine Hepburn.

Fred Astaire épouse en 1933 une jeune femme, Phyllis Potter. Le couple aime pratiquer le golf et se rendre dans des courses de chevaux.


Avec le chorégraphe Hermes Pan, Fred Astaire répète inlassablement les numéros. Hermes Pan répète en prenant la place de Ginger Rogers et en "doublant" les claquettes de l'actrice.

« Ce documentaire tente de percer à jour ce qui rendait unique cet interprète et chorégraphe d'exception ».

Soucieux de pédagogie, Fred Astaire forme des professeurs pour ses écoles de danse pour enfants.


Il participe aussi à l'effort de guerre, comme sa sœur Adele. 



L'après-Deuxième Guerre mondiale s'avère délicat pour cet artiste. Après des échecs cinématographiques commerciaux, le quarantenaire Fred Astaire songe à arrêter sa carrière cinématographique.

Easter Parade, comédie musicale (1948) réalisée par Charles Walters avec Judy Garland et Fred Astaire, qui remplace le danseur athlétique Gene Kelly blessé avant le tournage, rencontre un immense succès public.



Fred Astaire s'est inspiré de Bill Robinson, danseur afro-américain célèbre sous le nom de Bojangles, auquel il lui rend hommage dans un film. « Excellent pianiste et batteur, passionné de jazz – il lutta d'ailleurs contre la ségrégation en vigueur à l'écran en exigeant de figurer dans le même plan que des musiciens noirs –, cet amoureux du swing concevait ses chorégraphies en osmose avec la musique, comme en témoigne sa complicité artistique et amicale avec de nombreux compositeurs ».

« Des plus beaux couples qu'il forma à l'écran à un comparatif endiablé de son style avec celui de Gene Kelly, son antithèse, aussi terrien qu'il était aérien, le film suit tambour battant la trajectoire de Fred Astaire, de témoignages admiratifs (Serge Bromberg, Leslie Caron, la réalisatrice Pascale Bouhénic, etc.) en virevoltantes archives ». Contrairement à ce qu'allègue Serge Bromberg, l'actrice Paulette Goddard était aussi une danseuse.


La star et danseuse Leslie Caron a joué en 1955 avec lui dans Daddy Long Legs (Papa Longues jambes), film réalisé par Jean Negulesco après le décès prématuré de l'épouse de Fred Astaire. Bouleversé, cet acteur a songé à renoncer à ce tournage, en payant un dédommagement au producteur. Admirative, l'actrice et danseuse Leslie Caron se souvient combien Fred Astaire aimait se moquer de lui-même, insérer des moments loufoques et se déplaçait selon sa musique intérieure : "Même quand il marchait dans la rue, c'était avec un rythme... De tous mes partenaires, il a été le plus simple. Il savait rendre les choses tout-à-fait naturelles. C'était un homme généreux, courtois, délicieux. C'était un très grand". 

« Fred Astaire donne le « la  »
« On le sait moins mais Fred Astaire, en plus d'être un génial danseur et un as des claquettes, jouait parfaitement du piano et de la batterie ».

« Pour élaborer les chorégraphies au cordeau de ses comédies musicales, il travaillait en amont sur les partitions. « Je voulais être fidèle aux compositeurs », souligne-t-il dans une interview ».

Ce « documentaire revient sur ses collaborations uniques avec trois grands artistes : Irving Berlin, Jerome Kern et George Gershwin. À eux quatre, ils donnèrent un sacré coup de lustre à la comédie musicale ».

Le « récit joint le geste à la parole avec de nombreux extraits de films montrant le fruit de ces amitiés artistiques : le gracieux tourbillon de plumes de « Cheek to Cheek », les duos facétieux avec Ginger Rogers et cette séquence étonnante, où, dans une épure qui confine à l'abstraction, Fred Astaire exécute des claquettes dignes d'un percussionniste, en rythme avec la machinerie d'un bateau ».

« L'acteur chante aussi, avec son élégance habituelle, des ballades mythiques comme « The Way You Look Tonight » ou « They Can't Take That Away from Me », le testament amoureux de George Gershwin ».

Citations

“The hardest job kids face today is learning good manners without seeing any.”

“Why didn't you tell me i was in love with you?”

“The higher up you go, the more mistakes you are allowed. Right at the top, if you make enough of them, it's considered to be your style.”

“When you have a Dancing partner, there's always gonna be a moment where the girl's gonna cry, Ginger didn't do that. But, most every other girl I've worked with have cried because they said "aah, I can't do it" and I have to go "Yes, you can, Shut up!" and they do do it.”

“When a clumsy cloud from here, meets a fluffy little cloud from there, he billows towards her. She scurries away, and he scuds right up to her. She cries a little, and there you have your showers. He comforts her, they spark! That's the lightning. They kiss........Thunder.”

“What counts more than luck is determination and perseverance. If the talent is there, it will come through. Don't be too impatient. Stick at it. That's my advice. You have to plug away, keep thinking up new ideas. If one doesn't work, try another.”

“If we followed our own advice, we'd be successful.”


« Fred Astaire - L'homme aux pieds d'or » par Yves Riou et Philippe Pouchain
France, 2016
Sur Arte le 24 décembre 2017à 18 h 05, 7 janvier 2018 à 7 h 05, 8 janvier 2017 à 5 h, 6 janvier 2019 à 17 h 35
Visuels :
Los Angeles, dans les années 1940. Le danseur, acteur et chanteur Fred Astaire (1899 - 1987) lors d'une séance photo
© George Karger/Michael Ochs Ar

Les danseurs Adele Astaire (1896-1981) et Fred Astaire (1899-1987), frère et sœur, photographiés en costume, enfants, USA, vers 1905.
© Getty Images

Los Angeles - 1941: le danseur, acteur et chanteur Fred Astaire et The Delta Rhythm Boys (Buddy Collette, Alfred Grant, Chico Hamilton, Red Mack) et Joe Comfort à la batterie, dans une scène de la comédie musicale "You'll Never Get Rich" de la Columbia Pictures en 1941 à Los Angeles, Californie.
© Michael Ochs Archive/Getty Im

Irving Berlin joue du piano ici pour les danseurs Fred Astaire et Ginger Rogers. Berlin a écrit la musique pour plusieurs comédies musicales d'Hollywood dans lesquelles le célèbre duo de danse est apparu.
© Bettmann Archive

« Fred Astaire donne le « la » par Yves Riou et Philippe Pouchain
France, 2016
Sur Arte les 24 décembre à 19 h, 19 janvier 2020 à 18 h 55.
Disponible du 12/01/2020 au 06/02/2020
Visuels :
L'acteur Fred Astaire danse pour les soldats américains au Palace Garden à Versailles, France, lors d'un concert de l' U. S. O. spectacle pour les troupes stationnées en France pendant la Seconde Guerre mondiale.
© Bettmann Archive

Fred Astaire jouant de l'accordéon pendant que Irving Berlin joue du piano entre deux scène du film "Top Hat"
© Bettmann Archive

Affiche de la comédie musicale de Mark Sandrich 'Shall We Dance', avec Fred Astaire et Ginger Rogers, 1937.
© Movie Poster Image Art/Getty

Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 21 décembre 2017, puis le 5 janvier 2019.

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