vendredi 8 septembre 2023

Frank Horvat (1928-2020)

Né en 1928 à Abbazia (ou Opatija dans l'actuelle Croatie) dans une famille juive originaire d’Europe centrale, Frank Horvat (1928-2020) était un photographe italien, membre de l’agence Magnum, qui a évolué dans plusieurs domaines : photographies de mode, photojournalisme, portraits, paysage et sculpture. Le Jeu de Paume propose l’exposition « Frank Horvat. Paris, le monde, la mode. 1950-65 ».


« La photographie, c’est l’art de ne pas appuyer sur le bouton », résumait de manière paradoxale le photographe talentueux Frank Horvat  (1928-2020), illustre représentant de la Mitteleuropa.
       
Frank Horvat est né dans une famille juive originaire d’Europe centrale – son père Karl, médecin généraliste hongrois, sa mère Adèle psychiatre viennoise -, en 1928, à Opatija ou Abbazia, alors en Italie et actuellement en Croatie.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il vit à Lugano, en Suisse. Adolescent de quatorze ans, il échange  sa collection de timbres contre un Retinamat 35 mm.

De 1947 à 1950, ce photographe italien étudie l’art à l’Academia di Brera, travaille pour une firme de publicité, achète un Rolleicord et collabore comme photographe free lance à des magazines italiens.

En 1950, Frank Horvat se rend à Paris, où il fait la connaissance de Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa. Il est influencé par Henri Cartier-Bresson dont il loue la richesse de contenus de ses phtographies et l’art du cadrage et de la construction de l’image. Sur ses conseils, il délaisse son Rollei pour un Leica.

Pendant deux ans, il sillonne l’Asie : Inde, Pakistan… Ses photographies sont publiées par Life, Picture Post, Réalités, Match, Picture Post, Die Woche et Revue. En 1955, l’une d’elles est sélectionnée pour l’exposition célèbre Family of Man, au MoMa, Musée d'art moderne de New York.


En 1955, Frank Horvat s’installe à Paris, tout en travaillant souvent à New York.

Il préfère le léger Reflex 35 mm pour saisir des détails difficiles à capter avec d’autres appareils photographiques.

En 1957, Frank Horvat  débute une collaboration avec des magazines de mode en privilégiant la lumière naturelle : Le Jardin des Modes, Elle avec Hélène Lazareff, « une petite bonne femme très gentille qui terrorisait tout le monde », Vogue, Glamour, Harper’s Bazaar… Il devient célèbre pour son travail de photographe de mode et pour la publicité qu’il exerce jusqu’en 1988. Sa photographie la plus célèbre s’avère Givenchy Chapeau à Longchamp, jardin des Modes publiée en 1958 par Le Jardin des modes. Un cliché en noir et blanc de Bettina Graziani, au visage presque entièrement dissimulé. En 1986, Frank Horvat photographie, pour la première fois, une femme enceinte nue.

De 1958 à 1961, il est photographe associé à Magnum.

Pour Revue, Horvat renoue en 1962-1963 avec le photojournalisme et entame un tour du monde. Il travaille sur deux livres : Strip-tease et Télévision.

Pour contrer la crise des magazines, il s’essaie aussi au cinéma et à la vidéo.

En 1976, Frank Horvat réalise en couleurs son « triptych » : Portraits of Trees (1976–82), Very Similar (1982-86) et New York up and down (1982–87).

Souffrant d’une maladie des yeux, Frank Horvat interviewe ses amis photographes : Edouard Boubat, Robert Doisneau, Mario Giacomelli, Josef Koudelka, Don McCullin, Sarah Moon, Helmut Newton, Marc Riboud, Jeanloup Sieff et Joel-Peter Witkin. Il réunit ces entretiens dans Entre Vues (Nathan, 1988). Horvat loue Helmut Newton pour son affirmation de la transgression.

En 1989, il est l’un des premiers artistes à expérimenter la photographie numérique. Grâce à Photoshop, il assemble des parties de photographies prises à des moments divers, sur des lieux variés. Ce procédé produit des effets curieux, cocasses, bizarres en créant une oeuvre nouvelle polysémique. Frank Horvat recourt à l’informatique pour des travaux sur la peinture et la sculpture romane.

De 1990 à 1998, il travaille sur des projets de livres : “Sculptures By Degas”, “Bestiarium”, “Mythologies”, “Walks Around Boulogne-Billancourt”, “History Of Fashion At Musée Galliera”, “Romanesque Sculptures”.

En 1998, Frank Horvat opte pour un appareil photographique compact, maniable, qu’il transporte dans une poche. Il ouvre son premier site Internet, Horvatland.

En 2003-2004, il publie La Véronique, livre de photographies prises dans les environs de sa maison en Provence.

De nombreux établissements culturels consacrent des rétrospectives à cet « outsider de la photographie » : l’Espace Landowski, la Villa Tamaris, la Fondation Helmut Newton...

En 2011, Horvat publie sur Internet sa première application iPad (Horvatland).

Loin de l'esbroufe et du sensationnalisme, il s’intéresse aux beautés de la vie quotidienne, et travaille actuellement sur la série Nothing Special.

"Frank Horvat. Horvatyear – Diptyques"
Dans le cadre de la 6e édition du festival Photo Saint-Germain, deux galeristes – Olivier Lorquin (Galerie Dina Vierny) et Benoît Sapiro (Galerie Le Minotaure) – « présentèrent une exposition commune sur une sélection de vingt diptyques du photographe Frank Horvat ».

« Les diptyques d’Horvat rappellent la métamorphose moderne – causée par la photographie – qui a imposé des relations nouvelles entre les œuvres d’art et les spectateurs, l’espace et d’autres artefacts. Grâce au cadrage, à l’uniformisation des objets et des espaces à un format, aux deux dimensions et à une gamme de couleurs déterminée, grâce aussi à leur extraction du contexte originaire, la photographie les a libérés, leur a donné une autonomie et une possibilité de gagner des sens nouveaux, de signifier quelque chose d’autre ou de plus. Elle a également rendu possible la juxtaposition des objets (et des situations) issus des époques et des cultures différentes qui auparavant ne pouvaient pas se rencontrer. André Malraux a expliqué ce phénomène à travers son concept du Musée imaginaire et l’a mis en pratique dans la trilogie Métamorphose des dieux. Les diptyques sont donc des confrontations d’images métamorphosées ou bien réincarnées, faisant partie de l’imaginaire d’Horvat où elles peuvent infiniment créer de nouveaux liens, raconter de nouvelles histoires, toujours différentes. Elles libèrent et mettent en valeur le hors-champ, ce que l’on ne peut pas apercevoir à la surface de l’image, ce qui dans le texte reste caché entre les lignes. Le hors champ a toujours été important, expliquait Horvat dans un de ses entretiens, il permet d’imaginer ce qui n’est pas représenté. La seule chose qui éveille l’imagination est ce qu’on ne montre pas, ce qui est en dehors du cadre ».

« Un tel procédé défend les images devant la « pétrification » de sens dont elles sont porteuses ; il protège leur existence en ouvrant le cadre à de nouvelles interprétations. Les diptyques, comme le musée imaginaire (par opposition au musée classique), sont un lieu de rencontre, le fruit d’une passion. Cette façon d’assembler les images reflète une manière particulière de regarder et de vivre dans le monde. Elle est comme une mémoire pratique qui lutte avec la dispersion, unit le familier et le commun, selon ses propres (et secrètes) règles.

Frank Horvat a créé 365 diptyques parmi lesquels les deux galeristes en ont choisi vingt qui répondaient le plus à leur propre sensibilité et leurs centres d’intérêts. Une fois arrêté, ce choix semble aller de soi. L’exposition privilégie ainsi les compositions favorisant le regard humain, et non intellectuel, d’Horvat ; sa faculté de saisir les gestes et les regards qui se répondent malgré le temps et l’espace qui les sépare. La plupart de ces diptyques sont en noir et blanc, caractéristique qui les rapproche des techniques des années 1920-30 (spécialité de Benoit Sapiro) mais aussi qui rend le point de rupture entre les deux photographies plus floues, donnant au regardeur l’impression de vertige. Deux se métamorphose en un ».

HorvatYear, par Frank Horvat (mai 2017)

« 2018 sera l’année de mes quatre-vingt-dix ans. Pour le célébrer, j’ai préparé une série de 365 diptyques : autant que les jours de l’année.

Ces diptyques sont des juxtapositions de deux photos, assemblées par une certaine analogie de composition, de couleur et d’ambiance, mais pas nécessairement par leur sujet, temps ou lieu. Récemment, j’ai réalisé que certains diptyques peuvent signifier autre chose (ou quelque chose de plus) que des images simplement placées côte-à-côte. J’ai numérisé quelques milliers de photos, dont certaines, prises à quatorze ans avec mon premier appareil : toutes celles que je n’ai pas détruites ou perdues – volontairement ou par négligence – et auxquelles, à un certain moment, j’ai trouvé une valeur. J’en ai choisi quelques centaines dont j’ai imaginé que quelqu’un voudrait les voir sur ses murs. Cela exclut les situations douloureuses ou choquantes donc inévitablement certaines de mes favorites. L’étape cruciale fut de les combiner. Par un appariement, une photo peut devenir plus forte – ou plus faible, comme dans la vie. Chacune raconte son histoire, sur un fragment de réalité qu’elle représente. Mais dans certains cas, le couplage peut révéler des aspects moins apparents à première vue, tout comme certains objets semblent changer lorsqu’ils sont observés sous différents angles. L’agencement des diptyques m’a donné une leçon, non seulement sur ma photographie, mais aussi sur le mécanisme de mes associations mentales des images, des souvenirs et des émotions. Comme des empreintes de pas, qu’à ce moment de ma vie, je souhaite laisser derrière moi ».

"Frank Horvat. Paris années 50"
La Maison de la Photographie Robert Doisneau a présenté l'exposition "Frank Horvat. Paris années 50".

Deux séries photographiques en noir et blanc sont montrées. L'une révèle comme semble-t-il un documentaire le Paris by night du cabaret de strip-tease Le Sphinx à Pigalle. Lassitude de stripteaseuses potelées qui jaugent leur collègue, pâleur de la chair, regard énigmatique d'un client, geste empreint de familiarité exprimant une relation asymétrique... La seconde, aux limites entre le figuratif et l'abstraction, entre réalisme et onirisme, a saisi le Paris quotidien, animé, en métamorphose - sur une façade, une ancienne affiche murale disparaît peu à peu, et comme zébrée par des branches sans feuille d'arbres -, la perspective transforme des silhouettes de piétons en traits sombres... 

"Au début des années 1950, Frank Horvat est alors un jeune photographe qui navigue dans les différentes sphères du métier. Tour à tour reporter, illustrateur et bientôt photographe de mode reconnu, il refuse dès cette époque de choisir, de se limiter à une spécialité ou de s’enfermer dans un genre. C’est donc avec un certain goût pour l’expérience et une curiosité aiguisée qu’il déambule dans Paris, la ville où il a choisi de s’installer. Cette exposition présente ainsi deux séries réalisées durant la même décennie avec la capitale pour toile de fond ou pour sujet et qui révèle la large palette expressive maîtrisée par le photographe dès ses débuts", a écrit Michaël Houlette, directeur de la Maison de la photographie Robert Doisneau à Gentilly.

Et Michaël Houlette de poursuivre : "Le premier ensemble d’images, qui pourrait s’apparenter à une forme documentaire, montre un Paris de nuit, fait de night-clubs et de cabarets fréquentés par les touristes étrangers en quête de strip-tease à la française. En réalisant ses premières prises de vues, Frank Horvat ne souhaite pas en faire le thème d’un travail au long cours mais répond simplement à la commande d’un magazine américain. S’il photographie le spectacle et le public du Sphinx à Pigalle, son culot l’introduit rapidement derrière le rideau où il rejoint les danseuses dans leurs loges. Ces instantanés, pourtant réalisés dans une certaine hâte, nous plongent dans une promiscuité intime où les corps dénudés se laissent approcher pour un instant de pose et où les regards complices croisent volontiers ceux du jeune photographe. Quelques années plus tard, cette série ainsi que d’autres clichés (pris au Crazy Horse notamment) font l’objet d’une publication intitulée J’aime le Strip-Tease." 

Et Michaël Houlette de continuer : "La seconde série d’images exposée ici montre davantage un Paris au grand jour où s’affichent la physionomie, le dessin et même le « graphisme » de la ville ainsi que les mouvements qui l’animent. Frank Horvat utilise un téléobjectif pour réaliser certains de ses clichés qui, à l’époque, ne font pas non plus l’objet d’un thème spécifique." 

Et Michaël Houlette de conclure : "De ce travail résulte des séquences étonnantes, riches de surprises formelles voire abstraites, où les plans impitoyablement martelés en aplats affirment les lignes, les contours et les matières des lieux ou des visages. À travers cet ensemble, cette recherche esthétique libre, Frank Horvat dévoile sa vision de Paris faite à la fois d’individus, anonymes ou célèbres, de foules, de points de vue et d’ambiances insolites mais aussi de pauses et d’accélérations, de silences et d’effervescences." 

"Hommage à Frank Horvat"
Le 7 juillet 2021, de 22 h à 0 h 30, "Les Rencontres d'Arles, ARTE et la plateforme Tënk, proposèrent au cœur de la semaine d’ouverture une soirée dédiée aux films documentaires autour de la photographie avec une programmation de moyens et courts métrages." Parmi ces films : "Hommage à Frank Horvat" (15mn, 2019), extrait du film Le Photosophe, des instants avec Frank Horvat de Sandra Wis.

"Cette version courte et inédite du film Le Photosophe, des instants avec Frank Horvat, proposée par la réalisatrice pour les Rencontres d’Arles, nous livre le cheminement intellectuel qui amène l’artiste à poser un regard sans concession sur ce qui l’entoure et sur ses prises de vues photographiques."

"Frank Horvat. L'imprévisible"
Les Douches la galerie présenta l'exposition "Frank Horvat. L'imprévisible". 
Une première fois pour la galerie. 

Horvat, "un homme insaisissable qui a toujours aimé brouiller les pistes. Eu égard à la richesse de son oeuvre, nous avons privilégié ses photographies de mode. En faisant sortir les mannequins dans la rue, Frank Horvat a fait sensation en cassant les codes de l’époque. La mode dialogue désormais avec la vie."

"Dans les années cinquante et soixante – et bien après également – être photographe « de mode » signifiait obligatoirement travailler en studio en respectant nombre de codes qui permettaient de « bien montrer » le vêtement, par la répétition des poses et le cadrage de détails, entre autres. Frank Horvat, lui qui aimait capter l’animation de la rue parisienne, la mettre en forme, la résumer en un instant, fut le premier à faire sortir les mannequins dans la rue, à les intégrer à la vie courante, à s’amuser, finalement, du contraste entre le raffinement de certaines tenues de couturiers et de certaines robes de mariées avec les vêtements des travailleurs des Halles ou les habits des habitués d’un bistrot. S’il révolutionne l’approche de la mode, Frank Horvat le fait en restant fidèle à une perpétuelle curiosité bienveillante pour l’humain et à une façon de pratiquer la photographie avec prestance et élégance dans des instantanés libres et, finalement, joyeux. Soudain la mode n’est plus guindée, elle dialogue vraiment avec la vie", a écrit Christian Caujolle. 

Et Christian Caujolle retrace la vie de l'artiste : "Né en 1928 en Italie de parents médecins, juifs et originaires d’Europe Centrale, Frank Horvat vit successivement en Suisse, en Italie, au Pakistan, en Inde, en Angleterre et en France, où il s’installe à la fin des années 1950, tout en se rendant régulièrement aux États-Unis et en voyageant souvent en Europe, dans les Amériques et en Asie. Lui qui prit ses premières photographies en Italie dans une tonalité humaniste fut définitivement marqué par sa rencontre, à Paris, avec Henri Cartier-Bresson qui le convainquit d’adopter le Leica et de partir pour l’Inde". 

"A partir du milieu des années soixante, alors que la crise de la presse frappe – déjà – les photographes, il s’essaie, sans grand succès, à la vidéo, à l’illustration au cinéma. On voit bien là ce qui sera le fondement de tout son parcours : un questionnement de la nature de la photographie, des enjeux autour des images, de la nécessité de la recherche et d’une obligatoire prise de risques. C’est ainsi que le voyageur se passe à lui-même des commandes qui deviendront des livres de référence, qu’il explore sans cesse la couleur et ses possibles, qu’il est un des tout premiers à mettre à profit les possibilités offertes par le numérique pour illustrer Les métamorphoses d’Ovide ou inventer un étonnant Bestiaire. Dès les années quatre-vingt-dix, en précurseur là encore", poursuit Christian Caujolle. 

Et Christian Caujolle de poursuivre : "Au milieu des années quatre-vingt, affecté par une maladie oculaire, il se met à l’écriture et réalise des entretiens avec des photographes qu’il aime (dont Édouard Boubat, Robert Doisneau, Mario Giacomelli, Josef Koudelka, Don McCullin, Sarah Moon, Helmut Newton, Marc Riboud, Jeanloup Sieff et Joel-Peter Witkin). II préparait une nouvelle édition, enrichie de nouveaux dialogues de ce livre, « Entre vues ». 

"Rétif à toute étiquette, si ce n’est celle de photographe, il s’est, toute sa vie, passionné pour la nature, les limites, les possibles de la photographie. En témoigne sa collection personnelle, débutée il y a plus de 40 ans par échange avec ses pairs, et qui nous propose à travers près de 500 tirages, une sélection habile de ce qu’il considère comme les meilleures œuvres d’une large sélection de photographes renommés", observe Christian Caujolle. 

Et Christian Caujolle de conclure : "Sous le regard du plus Parisien des Italiens, on ne pense plus à la photographie « de mode ». On s’attache simplement à suivre le regard d’un photographe qui sait mettre à profit des formes inventées par d’autres, des corps dans l’espace, des contrastes de lumière pour composer des rectangles au rythme ample, harmonieux. Une photographie également derrière laquelle on sent le plaisir éprouvé par l’opérateur qui s’émerveille toujours des surprises que peut lui réserver l’outil qu’il s’est choisi et qu’il s’approprie bien loin des règles établies. Comme dans sa définition favorite : « Une bonne photo, c’est une photo que l’on ne peut pas refaire. Une photo doit être imprévisible et tout ce qu’il y a dedans doit être nécessaire ». 

« Frank Horvat. Paris, le monde, la mode. 1950-65 »
Le Jeu de Paume propose l’exposition « Frank Horvat. Paris, le monde, la mode. 1950-65 ».

« Après le succès de l’exposition Frank Horvat présentée au Château de Tours au printemps 2022, le Jeu de Paume propose à Paris une nouvelle version enrichie de l’exposition. Celle-ci apporte une vision renouvelée sur les quinze premières années de la carrière du photographe, de 1950 à 1965, une période bouillonnante durant laquelle il affirme une personnalité hors norme d’auteur-reporter et de photographe de mode. »

« Né à Abbazia en Italie en 1928, de parents juifs originaires d’Europe Centrale, Francesco Horvat est contraint de se réfugier en 1939 en Suisse, près de Lugano, avec sa mère et sa sœur. »

« Parti pour Milan après la guerre, il s’essaie au métier de publicitaire puis de photographe. Ses premières images sont publiées au début des années 1950 par les journaux italiens et suisses Epoca, Die Woche et Sie und Er. »

« Admirateur d’Henri Cartier-Bresson auquel il rend visite à Paris en 1951 dans l’espoir d’intégrer l’agence Magnum, il acquiert un Leica et effectue un premier voyage initiatique au Pakistan et en Inde de 1952 à 1954. Parvenant à capter en gros plans des scènes d’une grande intensité et parfois des lieux interdits, il se révèle comme un photographe du corps et de l’intime. »

« Des voyages initiatiques au Pakistan et en Inde, de 1952 à 1954, lui valent de nombreuses parutions dans la presse internationale, alors qu’Edward Steichen sélectionne une de ses images prises au Pakistan pour l’exposition The Family of Man au Musée d’art moderne de New York (MoMA). »

A la suite de Die Woche, les grands magazines internationaux Paris-Match, Picture Post, Le Ore ou Life le publient sous le nom de Franco, puis de Frank Horvat, et Edward Steichen sélectionne une de ses images du Pakistan pour la célèbre exposition The Family of Man au Musée d’art moderne de New York (MoMA).

« Parvenant à capter en gros plans des scènes d’une grande intensité et parfois des lieux interdits, il se révèle être un photographe du corps et de l’intime. Une fascination qu’il exprimera dans ses images de mode pour Jardin des Modes, British Vogue ou Harper’s Bazaar ou dans les vibrations parfois hallucinées d’un tour du monde effectué en 1962-1963, resté largement inconnu. »

« Jeux de regard, scènes de nuit, fragilité entrevue derrière les masques, mélancolie des corps, troubles physiques et amoureux, dessinent une cartographie intime de ce photographe mû tout au long de sa vie par une recherche introspective et par une inépuisable quête de l’expérience nouvelle. »

« Sa carrière de photoreporter se poursuit à Londres et à Paris où il s’installe fin 1955. Dans ses reportages sur les nuits parisiennes, strip-tease, cabarets, music-halls voire lieux de prostitution, il capte autant l’attitude des spectateurs-voyeurs que le spectacle lui-même. » 

« C’est à cette période qu’il acquiert un téléobjectif Novoflex et s’essaie à un grand nombre de points de vue inédits sur Paris, exacerbant par un effet de grain, de contraste et d’écrasement des plans, la saturation de l’espace public et l’anonymat de la foule. Romeo Martinez, éditeur et rédacteur-en-chef de la revue Camera, consacre vingt pages à ce travail dans le numéro de janvier 1957 et l’expose à la Première Biennale de Photographie de Venise la même année. » 

« Ce sont ces images de rue, reprises dans plusieurs revues photographiques européennes, qui paradoxalement, le conduisent vers l’univers de la mode. Par l’intermédiaire de William Klein, qui a remarqué ses images dans Camera, il entre en relation avec Jacques Moutin, le directeur artistique de Jardin des Modes. »

« Ce dernier lui propose de transposer son style de photographie urbaine, granuleuse, en lumière naturelle et en petit format, dans la mise en scène des collections de mode et particulièrement du prêt-à-porter, alors en pleine explosion. C’est grâce à lui qu’il réalise ses images les plus célèbres, comme Tan Arnold au Chien qui fume ou celle de la femme au chapeau Givenchy observant aux jumelles une course imaginaire. Cette irruption d’un « esprit reportage » vivant, humoristique et décalé dans la photographie de mode séduit les autres magazines et Frank Horvat devient un photographe à succès. Monique Dutto à la sortie du métro, Nico au Bois de Boulogne, Ana Karina aux Halles paraissent dans Jours de France. Son travail et son approche sont considérés comme novateurs dans les milieux de la mode. Ses mises en situation naturelles se transforment en compositions sophistiquées dans les images qu’il réalise pour Vogue britannique et Harper’s Bazaar de 1960 à 1962. Simone d’Aillencourt, China Machado ou Vera Valdez, femmes aux parcours peu communs, y posent devant son objectif. » 

Frank Horvat « éprouve cependant, dès cette époque, le désir de s’échapper des codes stéréotypés du photojournalisme et de la photographie de mode. Appuyé par le directeur-en-chef du magazine de reportage allemand Revue, il entreprend pendant huit mois un vaste essai photographique autour du monde, qui le mènera au Caire, Tel Aviv, Calcutta, Sydney, Bangkok, Hongkong, Tokyo, Los Angeles, New York, Caracas, Rio de Janeiro et Dakar entre 1962 et 1963. Dans ce dernier grand reportage en noir et blanc, il laisse libre cours à l’expression de ses fascinations et à une inspiration personnelle aux vibrations parfois hallucinées. Jeux de regard, scènes de nuit, fragilité entrevue derrière les masques, mélancolie des corps, troubles physiques et amoureux, dessinent une cartographie intime de ce photographe mû tout au long de sa vie par une recherche introspective et par une inépuisable quête de l’expérience nouvelle. » 

« Les nombreux écrits autobiographiques laissés par Frank Horvat éclairent ce que ses images laissent entrevoir des ressorts intimes d’une création singulière, qui peut se lire à bien des égards comme une longue quête de soi. Jeux de regards, spectacles de la nuit, complicité des modèles, mélancolie des corps et scintillement du trouble amoureux racontent un voyage intérieur et dessinent la cartographie introspective d’un artiste animé par une inextinguible soif d’expériences nouvelles. Se trouve ainsi dévoilée la richesse d’une oeuvre complexe et multiforme, replacée dans le contexte de l’histoire de la presse illustrée d’après-guerre et du bouleversement des codes de la photographie de mode au tournant des années 1950 et 1960 ».

« Sont présentés un ensemble inédit de photographies ainsi que de nombreuses revues de mode, apportant un éclairage particulier sur le contexte de création de ces images, à une époque où l’essor du prêt-à-porter et l’évolution du statut des femmes dans la société modifient profondément les canons du genre. »

« Réalisée à partir des importantes archives et écrits conservées par le photographe dans sa maison-atelier-studio de Boulogne-Billancourt, l’exposition comporte 170 tirages et 70 documents d’époque (publications, écrits, ouvrages, planches contacts). À côté d’images emblématiques, le public peut découvrir des ensembles de photographies moins connues voire complètement inédites ». 

« C’est toute la richesse et la singularité d’une oeuvre complexe et multiforme qui est ici dévoilée, replacée dans le contexte de l’histoire de l’image photographique et de la presse illustrée d’après-guerre. » 

« L’exposition prend appui sur des documents d’époque : vintages, publications, écrits, afin de suivre et expliciter la démarche du photographe, dans le contexte de l’évolution de la presse illustrée et de la photographie de mode d’alors. Elle s’attache à discerner les moteurs profonds de l’oeuvre et à en faire ressortir la force et les points de tension. Elle souligne les points communs entre son oeuvre de photoreporter et son travail pour la mode. La fascination pour la beauté, le motif du regardeur-voyeur, l’attention au trouble physique ou amoureux, sont quelques-uns des thèmes récurrents de Frank Horvat, qui apparaît avant tout comme un photographe du corps et de l’intime. S’y révèle aussi la facette mélancolique d’un auteur indépendant et parfois solitaire, se vivant comme un outsider malgré son succès comme photographe de mode. »

Cette exposition, dont la commissaire est Virginie Chardin, a été produite par le Jeu de Paume, en collaboration avec le Studio Frank Horvat. « Au début des années 1980, Frank Horvat s’installe à Boulogne-Billancourt et imagine son studio, lieu de travail et de vie baigné de lumière naturelle, noir et blanc comme la photographie avec quelques touches de couleurs sur la façade au printemps, recouverte de glycine. Le Studio Frank Horvat réunit des dizaines de milliers d’images rigoureusement classées et commentées mais aussi sa propre collection de photographies constituée pendant 70 ans d’échanges avec les plus grands talents de son époque (de Guy Bourdin à Sebastiao Salgado). Sa fille, Fiammetta Horvat en assure aujourd’hui la gestion et s’attache à promouvoir cette collection exceptionnelle. »

« POINTS FORTS »
« Hommage. Le Jeu de Paume présente la première grande exposition consacrée à Frank Horvat (1928-2020) en France depuis son décès le 21 octobre 2020. Avec près de 170 tirages et 70 documents originaux, « Frank Horvat. Paris, le monde, la mode » apporte une vision renouvelée sur l’oeuvre de cet acteur majeur de la photographie française et européenne. 

1950-1965. L’exposition se concentre sur les 15 premières années de sa carrière exceptionnelle, 1950-1965, période d’intense activité du photographe. Elle revient sur son travail de photojournalisme pour des magazines internationaux, ses expérimentations parisiennes, l’apogée de sa carrière dans la mode, et un essai personnel autour du monde. Entre 1950 et 1965, Horvat affirme une personnalité hors norme d’auteur-reporter et de photographe de mode. L’exposition apporte une vision renouvelée sur l’oeuvre de cet acteur majeur de la photographie française et européenne.

Archives et inédits. L’exposition est réalisée à partir des archives du photographe conservées dans sa maison-studio de Boulogne- Billancourt, pour certaines, jamais montrées au public. 50 tirages ont été également produits par le Jeu de Paume, tout spécialement pour l’occasion. 

Paris
. À Paris, où il s’installe définitivement à partir de 1956, Frank Horvat réalise ses reportages parmi les plus remarquables sur la prostitution, les cabarets et spectacles de strip-tease, dont une magistrale série sur le Sphinx à Pigalle. 

Icônes de mode. Au tournant des années 1950-1960, effectuant une ascension rapide dans le milieu de la mode, il collabore avec des grands magazines tels Jardin des Modes, Elle, Vogue britannique et Harper’s Bazaar et choisit des mannequins atypiques comme Anna Karina, Nico ou Deborah Dixon. 

Tour du Monde. L’exposition présente un ensemble de tirages d’époque jamais montrés, rendant compte d’un tour du monde effectué en 1962-1963 dans 12 grandes métropoles. Cet essai, réalisé pour le magazine allemand Revue, marque la fin de sa carrière pour la presse de reportage ». 


Les débuts d’un photoreporter 
1928-1954
« Cette première section retrace l’origine et le parcours du jeune photographe et présente des documents personnels. »

« Francesco Horvat naît le 28 avril 1928 à Abbazia, une station balnéaire de l’Adriatique alors en territoire italien (actuel Opatija, en Croatie). Ses parents, médecins juifs originaires d’Europe centrale, se séparent alors qu’il n’a que cinq ans. » 

« Suite à une série de décrets antisémites et racistes promulgués par Benito Mussolini en 1938, le père de Francesco fuit alors en Yougoslavie puis en Hongrie, où il survivra pendant la guerre grâce à de faux papiers. Sa mère se réfugie avec ses deux enfants en Suisse, où elle se remariera pendant la guerre. La famille s’installe à Lugano puis à Intragna, un petit village situé en Suisse italienne à quelques kilomètres de Locarno. C’est là que Francesco, appelé alors Franco par ses proches, passera son adolescence. En 1944 il échange sa collection de timbres contre un appareil photo Retinamat, avec lequel il commence à photographier son entourage. » 

« Après un passage à Zürich, c’est à Milan qu’il choisit de devenir photoreporter en 1950. »

« Après-guerre, suite à une visite à son père qui, entre-temps, a émigré en Israël, le jeune homme décide d’être photojournaliste. »

« À cette période, la demande d’images est importante et les photographes ne manquent pas de travail. » 

« La presse illustrée est alors en pleine renaissance. Dès 1951, il obtient ses premières parutions dans les revues italienne et suisses Epoca, Die Woche et Sie und Er, sous le nom de Franco Horvat, avec des reportages sur l’Italie populaire. Rêvant d’intégrer l’agence Magnum, il rencontre Henri Cartier-Bresson, achète un Leica et entreprend un voyage initiatique au Pakistan. À Lahore, il parvient à saisir des scènes du quartier rouge de Hira Mandi, les fumeurs d’opium et de haschich et d’impressionnantes cérémonies musulmanes. En Inde, de 1952 à 1954, il témoigne de la misère à Calcutta et se passionne pour la capture des éléphants sauvages. Enfin, la fête de la Pâque chez les Samaritains de Jordanie lui inspire une série publiée par Life. »

« Si, formellement, les photographies de Frank Horvat obéissent aux codes du photojournalisme de l’époque, ses choix de thèmes le dirigent d’emblée vers les nuits, les corps et l’intime. En dépit de réalités parfois difficiles, ses images sont empreintes de douceur, le photographe demeurant à distance respectueuse des sujets. Elles lui valent de nombreuses publications dans la presse internationale. L’une d’elles sera sélectionnée dans la célèbre exposition « The Family of Man », présentée au Museum of Modern Art (MoMA) de New York en 1955. »

« En 1947, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, George Rodger, William Vandivert et David Seymour créent l’agence Magnum à New York. Depuis 1936, le magazine américain Life a révolutionné le photojournalisme en mettant la photographie au centre de l’information, et devient source d’inspiration pour de nombreuses publications à travers le monde. C’est le cas par exemple de l’hebdomadaire italien Epoca lancé par Alberto Mondadori en 1950. Franco Horvat y publie ses premiers sujets en 1951. La même année, le graphiste Jacques Plancherel lance la revue Die Woche à Zurich. Ce magazine, qui apporte un soin particulier à la mise en page et à l’impression, et qui publiera de nombreux grands photographes parmi lesquels Werner Bischof, Henri Cartier-Bresson ou Robert Doisneau, se veut un magazine d’information responsable, d’inspiration humaniste. Il sera le principal client de Frank Horvat jusqu’en 1956. » 

« Cette section présente un ensemble de tirages argentiques modernes réalisés spécialement pour l’exposition, des images d’Italie en 1950-1951 et du Pakistan en 1952. À Lahore, alors que Frank Horvat recherche une « picture story » à envoyer à Die Woche, son intuition le conduit dans le « quartier rouge » de Hira Mandi (« Marché aux diamants » en ourdou), lieu de prostitution mais aussi d’une importante fête annuelle. À cette occasion, des jeunes filles, exceptionnellement dévoilées et parées, dansent et sont exposées au regard des hommes, ceux-ci obtenant le droit de s’entretenir avec les familles en vue d’une rencontre ou d’un mariage. Il photographie également des fumeurs d’opium et de haschich, une cérémonie religieuse musulmane particulièrement frappante et un mariage au cours duquel le fiancé découvre dans un miroir le visage de sa fiancée. »

« Cette section dévoile aussi des planches contacts et tirages d’époque d’un sujet poignant tel que la misère régnant sur le pont Howrah à Calcutta autour de 1953, ainsi qu’un reportage sur la cruauté de la capture des éléphants sauvages, sujet qui le passionne au point d’y consacrer un livre quelques années plus tard. 

Réunis pour cette exposition, des publications d’époque permettent de recontextualiser ces tirages (Epoca, Die Woche, Picture Post, Point de Vue, Le Ore...), présentés aux côtés du catalogue original de The Family of Man de 1955 et de l’ouvrage La capture des éléphants sauvages. »

Reportages à Londres et pour Réalités
1954-1959
« De retour d’Asie, le jeune photographe séjourne quelques mois à Londres, où les Anglais lui inspirent des images amusées, voire ironiques. Signant désormais Frank Horvat, il rejoint Paris fin 1955 et y noue des relations suivies avec le mensuel Réalités dont sont salariés Jean-Philippe Charbonnier et Édouard Boubat, lequel deviendra un grand ami. » 

« Créée après-guerre sur le modèle du magazine américain Fortune, cette revue d’information illustrée est alors l’une des plus lues et les plus influentes en France. En 1956, elle commande à Frank Horvat une enquête sur le proxénétisme, qui le passionne et lui ouvre de nouvelles pistes de recherche. À distance ou dissimulé au volant de sa voiture, il explore de nuit et de jour les cafés de Pigalle, la rue Saint-Denis et les allées du bois de Boulogne, dans une sorte de long travelling qui n’est pas sans évoquer l’univers du film noir ou du roman policier. Une fois le sujet terminé, il fait faire ses tirages par Georges Fèvre, l’un des tireurs les plus réputés de Pictorial Service. Surnommé Picto, ce laboratoire rassemble autour de lui de nombreux auteurs français et étrangers indépendants ou membres des agences Rapho et Magnum. Frank Horvat finira par intégrer cette dernière en 1960, après avoir réalisé plusieurs reportages politiques et sociaux pour Réalités, notamment sur Alger, Berlin, la banlieue de Paris, la Grande-Bretagne et – en compagnie de Jeanloup Sieff – les mineurs du Borinage, en Belgique. » 

« De retour en Europe, Frank Horvat s’installe quelques mois à Londres où il poursuit sa carrière de photo-reporter, en travaillant pour l’agence Black Star de New York. Les Anglais lui inspirent des images humoristiques, voire ironiques, où le guindé côtoie l’excentrique. Amorçant une nouvelle recherche formelle, il recadre ses images pour des effets de gros plan, durcit ses tirages en accentuant le grain et réalise des montages en vue de proposer ses propres mises en page. Cette section présente un ensemble de vintages consacrés au marché aux chiens et à l’exposition annuelle des fleurs de Chelsea, véritable institution londonienne, qui témoignent d’un soin particulier apporté à ses recadrages en gros plan. Elle rassemble également des tirages modernes sur le Boxing Club, le métro ou le quartier cockney de Lambeth dans la banlieue de Londres. »

« Fin 1955 le photographe s’installe à Paris où il se rapproche du mensuel français Réalités, dont est salarié Edouard Boubat qui deviendra un grand ami. Le magazine lui commande en 1956 un sujet sur le proxénétisme à Paris, une thématique qui le passionne et lui ouvre de nouvelles pistes de recherche. À distance ou dissimulé au volant de sa voiture, il explore de nuit ou de jour les rues et cafés de Pigalle, la rue Saint-Denis, ainsi que les allées du bois de Boulogne, dans une sorte de long travelling qui n’est pas sans évoquer l’univers du cinéma ou du roman policier. Une fois le reportage terminé, les tirages sont réalisés par Georges Fèvre, l’un des tireurs les plus réputés du laboratoire Pictorial Service (surnommé Picto). Un ensemble de 10 tirages de cette série, dont 6 tirages d’époque de Georges Fèvre, sont montrés dans cette salle. »

« Entre 1956 et 1959, il réalise d’autres importants sujets pour Réalités, notamment sur Alger, Londres, la banlieue parisienne et les mineurs du Borinage en Belgique. »

Paris au téléobjectif
1956
« L’imagination est une faculté quasi divine qui perçoit tout d’abord, en dehors des méthodes philosophiques, les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies ». 
Charles Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe
« En 1956, Frank Horvat épouse Maria Teresa Lorenzetti (Mate) et se fixe à Paris. Fasciné par la découverte de la ville de Charles Baudelaire et de Henri Cartier-Bresson, il décide d’expérimenter un nouveau téléobjectif sur le paysage urbain. Ses vues en hauteur, surplombant monuments et carrefours, entremêlent foule et véhicules. Il s’attarde aux jeux graphiques que dessinent les enseignes, le mobilier urbain, les toits, la typographie et le grain de l’image. Roméo Martinez, rédacteur en chef de la revue internationale Camera, consacre à ce travail un grand portfolio et une exposition à la Biennale de photographie de Venise. Cet essai, repris par d’autres magazines, lui vaut d’être exposé avec des auteurs comme Peter Keetman ou William Klein. »

« Ses déambulations dans Paris conduisent Frank Horvat à acquérir un téléobjectif qu’il décide de tester sur le paysage urbain. Intrigué par les effets qu’il en obtient, il expérimente des vues en hauteur, surplombant monuments et carrefours où la foule et les véhicules s’entremêlent. Il s’intéresse aux jeux graphiques que dessinent les enseignes, le mobilier urbain, les toits et la typographie omniprésente dans la ville. Se postant au milieu de la foule, il capte des gros plans de visages ou se baisse à hauteur d’enfant. Les objectifs de longue focale mis sur le marché font alors l’objet d’un véritable engouement. Horvat montre une sélection de ses images à Romeo Martinez, le rédacteur en chef de la revue Camera qui, enthousiasmé, décide de leur consacrer un article important et de les exposer à la première Biennale de la photographie de Venise. »

« Cette reconnaissance aura une importance cruciale pour la suite de sa carrière. » 

« Elle lui vaut des interviews et portfolios dans les revues internationales de photographie et d’être exposé aux côtés d’auteurs comme Peter Keetman ou William Klein. L’attention portée aux motifs typographiques, aux enseignes lumineuses, à la signalétique urbaine ont parfois conduit à rapprocher Frank Horvat de ce dernier, bien que la vision d’Horvat soit dénuée de critique sociale et apparaisse plus réservée et moins démonstrative. » 

« Une sélection de ces publications ainsi que des tirages d’époque et modernes inédits, est présentée dans cette section. »

Paris by night, spectacles et spectateurs
1956-1962
« Par l’intermédiaire de William Klein, Frank Horvat rencontre en 1957 Jacques Moutin, le directeur artistique de Jardin des Modes, qui lui propose de transposer le style de ses séries parisiennes à la photographie de mode. Il accepte, à condition de travailler avec un appareil petit format, en lumière et décors naturels, comme en reportage. Les mannequins sont priées d’abandonner maquillage excessif et poses stéréotypées : une méthode de travail qui rompt avec les usages habituels de la mode. Durant deux ans, ses photographies paraissent dans presque tous les numéros de la revue, où il est rejoint par Helmut Newton et Jean-Loup Sieff. La fraîcheur de ses images et le naturel de ses modèles fait sensation, et Frank Horvat devient le représentant d’un « style reportage » dans la mode, qu’il poursuit ensuite à Jours de France et Elle. »

« À l’étranger, Frank Horvat est rapidement perçu comme une étoile montante. Il quitte Magnum qui apprécie peu son mélange des genres et travaille dès 1960 pour le Vogue anglais aux côtés de Norman Parkinson, Irving Penn et Brian Duffy, puis en 1962 pour Harper’s Bazaar, la plus prestigieuse des revues de mode dont les photographes Richard Avedon ou Hiro sont des stars. » 

« Ses mises en scène deviennent sophistiquées et ses mannequins de plus en plus célèbres. Il choisit des personnalités fortes, hors normes ou atypiques. Tout à la fois portraits de femmes et images de mode, ses compositions font preuve d’une collaboration active entre le photographe et ses modèles. Nico, Anna Karina, Maggi Eckardt, Judy Dent, Simone d’Aillencourt, Benedetta Barzini, Deborah Dixon, Carol Lobravico, Vera Valdez, Iris Bianchi ou China Machado sont les héroïnes de cette salle. »

« Cette section met à l’honneur la magistrale série que Frank Horvat réalise au cabaret de strip-tease Le Sphinx, place Pigalle, en 1956, avec un ensemble de quinze tirages modernes. À la demande d’un « men’s magazine » américain sur le Paris by night, le photographe parvient à s’immiscer discrètement dans cette boîte de strip-tease fréquentée par des touristes ou provinciaux et à s’assurer, en coulisse, la participation complice, amusée et émouvante des stripteaseuses. Par un renversement des rôles qu’il maîtrise brillamment, il érige ces femmes en maîtresses du spectacle, tout en renvoyant à leur passive et pathétique solitude les spectateurs-voyeurs, eux-mêmes devenant à leur insu les sujets, captifs de la scène. Un tirage moderne d’une célèbre image de cette série, prêté par le Musée National d’art Moderne - Centre Pompidou, montre les variations de recadrages effectuées par l’auteur sur ses images et l’attention portée aux spectateurs autant qu’aux stripteaseuses. »

« Cette série lui vaut des commandes en 1958 de Jours de France pour une rubrique « Soirées de Paris » avec des sujets sur Françoise Sagan, Coco Chanel et Bernard Buffet au théâtre des Champs-Élysées, un défilé Chanel, les spectateurs du Lido et des Folies Bergère, où le thème du voyeurisme est évoqué de façon récurrente. Un livre, J’aime le strip-tease, paraît aux éditions Rencontre à Lausanne, avec une étonnante mise en page du graphiste Jacques Plancherel, initiateur de la revue Die Woche. » 

« Une sélection de tirages d’époque et modernes ainsi que l’ouvrage J’aime le strip-tease illustrent cette section ». 

La mode dans la rue
1957-1961
« Ayant vu ses images de Paris au téléobjectif dans Camera, William Klein le présente à Jacques Moutin, le directeur artistique de Jardin des Modes. Cette rencontre va complètement transformer la carrière de Frank Horvat car Jacques Moutin lui propose de transposer le style de ses vues parisiennes dans des images de mode. Le photographe accepte, à condition de pouvoir travailler au Leica et en lumière naturelle, ce qu’il maîtrise le mieux. Il prend, en 1957, une série de photographies au Chien qui fume, un café des Halles. Parmi elles, une photographie montrant le mannequin Tan Arnold dans une pose élégante mais naturelle, au comptoir d’un zinc parisien, sans lumière artificielle, va devenir une oeuvre emblématique de son style. À cette même époque, il réalise, d’après un croquis dessiné par Jacques Moutin, celle qui deviendra de loin sa photographie la plus célèbre et la plus diffusée : une femme dont on n’aperçoit que les yeux sous un impressionnant chapeau Givenchy, avec, derrière elle, un groupe d’hommes de dos observant aux jumelles une course de chevaux imaginaire. » 

« La fraîcheur de ses images fait sensation et d’autres magazines, comme la revue Elle, dont le directeur artistique est alors Peter Knapp, sont sensibles aux poses naturelles et libres de ses modèles. Les photographies de Nico (future chanteuse du groupe Velvet Underground) au bois de Boulogne, d’Anna Karina (future actrice pour Jean-Luc Godard) aux Halles, et de Monique Dutto au milieu des passants, publiées par Jours de France en 1959, s’inscrivent dans la même veine, tout comme la série de mariées dans la rue publiée par Vogue anglais en 1961. Frank Horvat devient le représentant d’un «style reportage » dans la mode. C’est pourquoi la revue Magnum le montre en couverture de 1951 photographiant un mannequin avec son Leica, outil par excellence du photoreporter. »

« Un ensemble de tirages modernes et d’époque, de nombreuses publications et des planches contacts sont ici présentés. »

Photographe de mode à succès et égéries
1960-1964 
« Pour leur première collaboration, Vogue anglais publie en mars 1960 une très belle série pour laquelle Horvat abandonne les scènes d’extérieur pour le studio. Les mannequins y posent sur un fond uni, avec des instruments de musique, animaux empaillés, statues et autres accessoires. Judy Dent devient l’un de ses modèles préférés. Il prendra d’elle de touchants portraits, dont un nu évoquant une intimité certaine. Puis Frank Horvat est engagé par Marvin Israel à Harper’s Bazaar, l’une des plus prestigieuses revues de mode. Il y publie en 1962 quelques-unes de ses photographies emblématiques. En Italie, il fait poser Deborah Dixon au milieu de groupes d’hommes – un motif récurrent dans son oeuvre – ou avec des écrivains, artistes, intellectuels, dans des mises en scène laissant penser à des femmes de tête et non de simples modèles choisis pour mettre en valeur des vêtements. C’est une idée qu’il reprend dans le numéro d’automne 1962, cette fois-ci à Paris et avec des mondaines ou intellectuelles célèbres. Frank Horvat a souvent considéré ces séries pour Harper’s Bazaar comme représentant l’apogée de sa carrière dans la mode. »

« Sont ici réunies certaines des plus belles images de mode de Frank Horvat pour ces deux revues, à l’aspect sophistiqué. Elle s’intéresse à ses mannequins, pour la plupart des femmes d’exception ayant connu un destin peu banal. Maggie Eckardt, Judy Dent, Simone d’Aillencourt, Benedetta Barzini, Deborah Dixon, Carol Lobravico, Vera Valdez, Iris Bianchi ou China Machado sont les héroïnes de cette section. »

L’appel du large : le tour du monde d’un photographe
1962-1963
« Malgré son succès, Frank Horvat ne se satisfait pas de son travail pour la mode. Celle-ci en soi ne l’intéresse pas et les desiderata des directeurs artistiques, rédacteurs et agences, lui sont pénibles. Il vit mal le dilemme entre reportage et mode qui a motivé son départ de Magnum et n’a pas abandonné l’idée de se confronter à la réalité du monde. Par ailleurs, une vie personnelle compliquée lui donne envie de reprendre le large. L’occasion va lui en être fournie par le magazine allemand Revue, avec une commande de reportage sur douze villes non européennes. »

« Durant près de huit mois, en un tour du monde aux tonalités hallucinées reliant Le Caire, Tel-Aviv, Calcutta, Sydney, Bangkok, Hong Kong, Tokyo, Los Angeles, New York, Caracas, Rio de Janeiro et Dakar, le photographe laisse libre cours à une inspiration intuitive et sensuelle, où les variations sur le thème de l’échange des regards composent une partition de plus en plus obsessionnelle. À son retour, il fait faire de grands tirages par Jules Steinmetz, qui deviendra son tireur attitré durant trente ans. Mais la presse de reportage est en pleine crise et Revue n’en publie qu’une petite partie. Ses tirages sommeilleront dans des boîtes et il ne travaillera quasiment plus pour la presse de reportage. Les tirages d’époque présentés ici sont donc largement inédits. »
 
« La solitude des corps, une mélodie mélancolique et une vision quelque peu désenchantée du monde font de cet essai photographique l’un des plus personnels de Frank Horvat. »

« En 1962, le magazine de reportage Revue, basé à Munich, lui propose de faire un tour du monde pour un sujet sur des grandes villes non européennes. Frank Horvat accepte, à condition d’avoir carte blanche et de pouvoir montrer l’intégralité de son travail à son retour. Dans ce voyage, il laisse libre cours à une recherche personnelle instinctive et charnelle, où l’échange des regards devient de plus en plus récurrent. On ne peut en effet s’empêcher de penser à la photographie de la jeune fille dévoilée de Lahore, cachant son visage de sa main, appartenant à la belle et élégiaque série de Calcutta, prise un soir de Noël dans un bar à marins et où des hôtesses ou prostituées anglo-indiennes ivres et épuisées adressent au photographe un regard sans espoir. En témoignent également les scènes de bar à Pigalle avec des prostituées mélancoliques. Les corps enlacés des amoureux de Sydney, la grâce dans les gestes timides des hôtesses de Tokyo et des adolescents de quinze ans dans les discothèques de Shimbashi, la sensualité des corps dansants de Rio font écho aux corps endormis par l’hypnose de Los Angeles, à la femme défiant de son regard le policier de Caracas et à l’élégance altière des femmes de Dakar. »

« À son retour, il fait faire de grands tirages par Jules Steinmetz, l’un des meilleurs tireurs de Paris, avec qui il travaillera pendant trente ans. Cependant, ces tirages sommeilleront dans des boîtes et Frank Horvat n’effectuera quasiment plus de reportages pour la presse, hormis quelques sujets en couleurs pour Réalités. Ce n’est que quarante ans plus tard qu’il rassemblera dans un livre autoédité les images et textes de ce tour du monde. »

Les tirages d’époque de Jules Steinmetz présentés dans cette salle, d’une grande puissance visuelle, sont donc pour une majorité inédits. » 



« Une bonne photo, c'est une photo que l'on ne peut pas refaire ».

« Une photo doit être imprévisible, et tout ce qu'il y a dedans doit être nécessaire ».

« La photographie c’est l’art de ne pas appuyer sur le bouton ».

« Une photo ne dit pas seulement ce que son auteur voudrait, mais aussi ce qu’il dit sans le vouloir. » 
Chronique de mes appareils photo, manuscrit non daté*

« À aucun moment je n’ai su démêler tout-à-fait la curiosité visuelle du désir amoureux, la crainte de la photographie manquée de l’angoisse des occasions perdues. » 
Projet d’un cycle d’enseignement supérieur de photographie, manuscrit, 1982*

« Si le photojournalisme montre les choses telles qu’elles sont, la photo de mode les montre comme on voudrait qu’elles soient. » 
Chronique de mes appareils photo, manuscrit non daté*

« Le réseau mystérieux des coïncidences est le milieu vital de la photographie, son domaine spécifique, sa matière première – comme la couleur est celle de la peinture ». 
Projet d’un cycle d’enseignement supérieur de photographie, manuscrit, 1982*

« Mes photographies de mode ne montraient pas que des robes et des mannequins. Mais aussi des personnes et des objets qui me concernaient - ne fût- ce que par le hasard d’une ombre ou de l’expression d’un passant. » 
Chronique de mes appareils photo, manuscrit non daté*

« Au moment où j’y mis le pied la première fois, Paris était pour moi la capitale du monde. De celui de la mode bien sûr, mais aussi de ceux de la peinture, des lettres, des spectacles et surtout - dans ma perspective - du photojournalisme, car c’était le siège de Magnum. » 
Autobiographie, manuscrit non daté*

*archives du studio Frank Horvat

BIOGRAPHIE

« 1928 
Naissance de Francesco Horvat.
1944 
Il échange sa collection de timbres contre un appareil photo 24x36 Retinamat. 
1947 
Il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan en cours de peinture, qu’il abandonne rapidement pour gagner sa vie.
1949 
Premiers essais de reportage avec un Rolleicord 6x6.
1951 
Premières publications dans Epoca et Die Woche. Se rend à Paris et rencontre Henri Cartier-Bresson.
1952 
Il réalise plusieurs sujets au Pakistan.
1953 
Il séjourne à Bénarès, Calcutta, Bombay. Il suit 
ensuite un pèlerinage dans l’Himalaya. Parutions dans Die Woche, Paris-Match, Picture Post
1954 
Il se rend en Israël et en Jordanie, il photographie la fête de Pâques chez les Samaritains, puis part à Londres où il travaille pour l’agence Black Star de New York. 
1955 
Une de ses images du Pakistan est présentée dans l’exposition The Family of Man au MoMA de New York. 
Publications dans Der Spiegel, Die Woche, Life.... À la fin de l’année, il s’installe à Paris où il restera définitivement.
1956 
Il collabore avec le mensuel français Réalités. Il réalise un grand sujet sur la prostitution à Paris, sur les cabarets de striptease à Pigalle et un grand essai personnel sur Paris au téléobjectif.
Naissance de Michel, fils de Frank Horvat et de Maria Teresa Lorenzetti. 
1957 
Publication de Paris au téléobjectif dans la revue Camera
Exposition à la première Biennale de Photographie de Venise. 
William Klein le présente à Jacques Moutin, directeur artistique de Jardin des Modes. Il commence à prendre des photographies de mode pour ce magazine.
Naissance du second fils, Lorenzo.
1958 
Parutions dans Jardin des Modes et Jours de France
Exposition collective 12 internationella fotografer au Värmlands Museum (Suède), aux côtés notamment de Mario de Biasi, Robert Doisneau et William Klein. 
1959 
Parutions dans Elle, Jardin des Modes, Magnum, Jours de France. Reportages sur Londres, le Borinage, Paris et sa banlieue pour Réalités.
1960 
Il devient membre de l’agence Magnum. La même année il couvre la campagne de Richard Nixon contre John F. Kennedy. 
Parutions dans Elle et Vogue anglais
1961 
Naissance du troisième fils, Marco.
Il participe au Salon National de la Photographie, Bibliothèque Nationale, Paris. 
Il quitte l’agence Magnum.
1962 
Parutions dans Harper’s Bazaar US, Harper’s Bazaar International Fashion Folio, Queen. Sur commande du magazine allemand Revue, il part au Caire puis à Tel-Aviv et Calcutta. 
1963 
Il poursuit son tour du monde à Sydney, Bangkok, Hongkong, Tokyo, Los Angeles, New York et Caracas avant de terminer par Rio de Janeiro et Dakar. 
Parutions dans Elegance et Vogue Paris
1964 
Publications le sujet sur Rio de Janeiro dans la revue Terre d’Images
1965 
Publications dans Harper’s Bazaar anglais, Harper’s Bazaar américain et Queen.
1967 
Naissance de son quatrième fils David, avec Marie-Louise Pierson.
1976 
Voyage autour du monde pour ses portraits d’arbres, premier projet en couleur en collaboration avec Michel Fresson.
1977 
Exposition personnelle Arbres au musée des arts décoratifs de Nantes.
Exposition collective La Deuxième Génération de la photographie en couleur, Rencontres internationales de la photographie d’Arles.
1979 
Naissance de sa fille Sarah Fiammetta, avec Alexandra de Leal.
1981 
Exposition collective Paris-Paris au Centre Pompidou, Paris.
1982 
Commence les séries Vraies semblances et New York Up & Down. Achète un ordinateur.
1983 
Début d’une collaboration avec le supplément hebdomadaire de la Frankfurter Algemeine Zeitung.
1985 
Exposition collective Shots of Style, Great fashion photographs au Victoria and Albert Museum, Londres.
1986-87 
Projet Entre vues : entretiens avec d’autres photographes et début de sa collection personnelle de photographies.
1987 
Dessine et fait construire un atelier-studio à Boulogne-Billancourt.
1988 
Exposition collective Photographes et créateurs de mode au musée des Arts décoratifs, Paris.
1989 
Exposition personnelle Frank Horvat côté mode à l’Espace photographique de la ville de Paris.
1989-90 
Projets avec l’image numérique et Photoshop, notamment le Bestiaire.
1991 
Exposition collective Appearances, Fashion photography since 1945 au Victoria and Albert Museum, Londres ; exposition personnelle Rétrospective au Château d’eau, Toulouse.
1992 
Fait partie du comité éditorial de la revue Photographers International, Taiwan, fondée par Nathalie Juan et Juan I-Jong.
1994 
Exposition collective Vanités. Photographies de mode des XIXe et XXe siècles, Centre national de la photographie, Paris.
1996 
Exposition personnelle Paris-Londres au musée Carnavalet, Paris.
1999 
Réalise un journal photographique quotidien à l’occasion de la fin du millénaire.
2000
Exposition 1999, un journal photographique au Musée Maillol, Paris. 
2001 
Exposition personnelle Strip-tease à la galerie Dina Vierny, Paris.
2002 
Exposition personnelle Vraies Semblances à la galerie Dina Vierny, Paris.
2003 
Exposition personnelle Les 75 Printemps de Frank Horvat, Maison de la photographie, Toulon.
2006 
Exposition personnelle Le labyrinthe Horvat, Espace Landowski, Boulogne-Billancourt.
2007 
Commence le projet Un oeil au bout des doigts qu’il poursuivra jusqu’à la fin de ses jours.
2008 
Exposition personnelle Horvat. Les voies d’un regard, Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer.
2009-2020 
Autoédite sa collection de « Livres blancs », Only for Few.
2012 
Crée sa propre application pour iPad, Horvatland.
2014 
Expositions personnelles House with Fifteen Keys au Palazzo Mediceo di Seravezza, Italie ; La maison aux quinze clefs, Théâtre de La Photographie et de l’Image, Nice, France.
2015 
Exposition personnelle House with Fifteen Keys à la Fondation Helmut Newton, Berlin.
2018 
Expositions personnelles : Un moment d’une femme, Nexus Chanel Hall, Tokyo ; Kyotographie, Kyoto ;
Frank Horvat, storia di un fotografo, Musei Reali, Turin.
Frank Horvat et ses contemporains, collection de la Maison Européenne de la Photographie, Mérignac ; Maison de la photographie, Lille.
Exposition collective Icons of Style. A Century of Fashion Photography, J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
Réalisation par Sandra Wis du film Le photosophe, des instants avec Frank Horvat.
2019 
Exposition personnelle House with Fifteen Keys au Multimedia Art Museum, Moscou, 2019.
2020 
Exposition personnelle Paris années 50 à la Maison de la Photographie Robert Doisneau, Gentilly.
Frank Horvat décède le 21 octobre à Paris. »
                 

Du 16 juin au 17 septembre 2023 
1, place de la Concorde. 75001 Paris
Tél. : 01 47 03 12 50
Mardi  de 11h à 21h.
Du mercredi au dimanche de 11h à 19h
Visuels :
Helmut Newton
Frank Horvat par Helmut Newton
années 1970
© Helmut Newton Foundation

Frank Horvat
Tan Arnold au Chien qui fume, Paris, pour Jardin des Modes, 1957
Tirage argentique moderne

Frank Horvat
Place de la Concorde, Paris, pour Jardin des Modes, 1958
Tirage argentique moderne

Frank Horvat
Le Sphinx, place Pigalle, Paris, 1963
Tirage argentique moderne

Frank Horvat
La City, Londres, Angleterre, pour Réalités, Femina-Illustration, 1959
Tirage argentique moderne

Frank Horvat
Paris au téléobjectif, circulation devant la gare Saint-Lazare, 1956
Tirage argentique d’époque

Frank Horvat
Le Sphinx, en coulisse, place Pigalle, Paris, 1956
Tirage argentique moderne

Frank Horvat
Jeune marié découvrant le visage de sa femme dans un miroir, Lahore, Pakistan, 1952
Tirage argentique moderne

Du 9 septembre au 29 octobre 2022
 
5, rue Legouvé - 75010 Paris
Tél. : 01 78 94 03 00
Du mercredi au samedi de 14 h à 19 h ou sur rendez-vous en dehors de ces horaires.
Visuel :
© Frank Horvat Studio / Courtesy les Douches la Galerie, Paris 

Frank Horvat
Anna Karina aux Halles, Paris, pour Jours de France, 1959
Tirage gélatino-argentique postérieur
Signé et numéroté par l’artiste au recto, titré et daté au crayon au verso
Dimensions du tirage: 40 x 30 cm
© Frank Horvat / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris
Numéro d’inventaire: FH2110004

Frank Horvat
Coco Chanel se cachant pour voir son défilé, Parispour Jours de France, 1958
Tirage gélatino-argentique postérieur
Signé et numéroté par l’artiste au recto, titré et daté au crayon au verso
Dimensions de l’image: 36 x 24 cm
© Frank Horvat / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris 
Numéro d’inventaire: FH2203039

Frank Horvat
Mariée en bus, Paris, pour le vogue britannique, 1961 copie 2
© Frank Horvat / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

Frank Horvat
Mondrian fashion by Saint-Laurent, Madrid, Espagne, pour Harper’s Bazaar, 1964
Tirage gélatino-argentique postérieur, réalisé par Hervé Hudry
Signé et numéroté par l’artiste au recto, titré et daté par Hervé Hudry
Dimensions du tirage: 50 x 40 cm
© Frank Horvat / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris
Numéro d’inventaire: FH2206009

Frank Horvat
Hall des trains de banlieue, gare Saint-Lazare, Paris, pour Réalités, 1959
Tirage gélatino-argentique postérieur, réalisé en 2004 par Hervé Hudry
Signé et numéroté par l’artiste au recto, titré et daté au crayon au verso
Dimensions du tirage: 50 x 40 cm
© Frank Horvat / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris
Numéro d’inventaire: FH2110005

Frank Horvat
Paris au téléobjectif, Champs Elysées, France, 1956
Tirage gélatino-argentique postérieur, réalisé en 2004 par Hervé Hudry
Signé et numéroté par l’artiste au recto, titré et daté au crayon au verso
Dimensions de l’image: 35 x 23 cm
© Frank Horvat / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris
Numéro d’inventaire: FH2203016

"Hommage à Frank Horvat", extrait du film Le Photosophe, des instants avec Frank Horvat de Sandra Wis
15 mn, 2019
Visuel :
LE PHOTOSOPHE, des instants avec Frank Horvat
Un film de Sandra WIS.

Du 2 octobre 2020 au 10 janvier 2021 
A la Maison de la Photographie Robert Doisneau 
1, rue de la Division du Général Leclerc 
94250 Gentilly, France 
Tél : +33 (0) 1 55 01 04 86 
Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 18 h 30. Samedi et dimanche de 13 h 30 à 19 h
Visuels : 
© Frank Horvat
Gare Saint-Lazare, Paris, 1959

© Frank Horvat
Le Sphynx, Paris, 1956

© Frank Horvat
Toits, Paris, 1956
Téléobjectif

© Frank Horvat
Arbre et ancienne publicité murale, Paris, 1955

Du 3 au 22 novembre 2017. Vernissage le  2 novembre 2017

la Galerie Le Minotaure 
2, rue des Beaux-arts. 75006 Paris
Tél. : 01 43 54 62 93
Du mardi au samedi  de 11 h à 13 h et de 14 h à 19 h

A la Galerie Dina Verny  
36, Rue Jacob. 75006 Paris
Tél : +33 (0)1 42 60 23 18
Du mardi au samedi de 14 h à 19 h


Visuels 
1959, London, UK, dancing couple in Soho - 1956, Paris, France, flic (french policeman) (b), 2017, 90 x 120 cm

1955, Brighton UK, peeking boys (b) - 1956, Paris, France, Le Sphynx (L), 2017, 90 x 120 cm

1961, New York, USA, little boy on a slide in Central Park - 1961, New York, USA, little girl and doll in Central Park (a), 2017, 90 x 120 cm

1962, Roma, Italy, for HB, italian high fashion with Deborah Dixon on the steps of Piazza di Spagna (i) - 1962, Paris, France, for HB, french high fashion, Carol Lobravico, at Café de Flore (b), 2017, 90 x 120 cm

1955, Paris, France, sandwich man - 1956, Paris, France, broken doll at the Flea Market, 2017, 90 x 120 cm

1955, London, UK, lovely day - 1955, London, UK, ladies in Hyde Park, 2017, 90 x 120 cm


Articles sur ce blog concernant :
Articles in English
Les citations sur l'exposition sont extraites des dossiers de presse. Cet article a été publié le 30 octobre 2017, puis les 5 janvier 2021 et 6 septembre 2022.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire