Les Archives municipales L’Échappée à Rillieux-la-Pape présentent l’exposition Shoah et Bande dessinée accompagnée d'un catalogue intéressant. Près de 75 ans de représentations de la Shoah auprès de « lecteurs de 7 à 77 ans » par des auteurs du 9e art, pendant ou après la Deuxième Guerre mondiale, parfois par une survivante ou des enfants de déportés, sous des formes diverses – comics, romans graphiques, mangas, dessins de presse, etc. -, et comme sources d’inspirations pour illustrer les génocides des Arméniens, des Tutsis, etc. Des omissions et des parallèles problématiques avec des autofictions sans lien avec la Shoah.
Mus / Mouse / Maus. Variations suédoises autour de la BD d’Art Spiegelman
Cinéma et Shoah, de l’affiche au dossier de presse
Shoah et Bande DessinéeCinéma et Shoah, de l’affiche au dossier de presse
« Chacun est libre d’interpréter ce dessin. Il y est question de libération, d’indestructibilité, d’éternité... Mais les mots sont faibles dans certains domaines », a déclaré Enki Bilal, à propos de son affiche de l’exposition présentée au Mémorial de la Shoah en 2017.
La « mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, génocide sans précédent, sans équivalent dans l’Histoire, longtemps considéré comme relevant de l’indicible. On se souvient du « Hier ist kein warum » (« Ici, il n’y a pas de pourquoi ») de Primo Levi. Le propre de tout événement, est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction. Le génocide des Juifs d’Europe ne pouvait y échapper. Non sans prudence, erreurs et tâtonnements mais aussi génie, la Bande Dessinée s’est donc emparée de la Shoah. C’est ce parcours historique et artistique qui est proposé dans ce qu’il est convenu d’appeler le 9e art en interrogeant les sources visuelles de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites (humour, satire) ».
Il « appartenait logiquement au Mémorial de la Shoah de s’emparer du sujet, de s’interroger sur les tenants et aboutissants de cet art, populaire s’il en est, et ce dans toute sa diversité, des comics à la bande dessinée franco-belge, des romans graphiques aux mangas ».
« Comment, et depuis quand, les artistes de la bande dessinée se sont-ils saisis de la représentation du sujet ? Comment sont relayés les témoignages ? Jusqu’à quel point de réalisme l’horreur est-elle représentée, autour de quels thèmes, de quels motifs, de quels symboles ? Comment ces représentations évoluent-elles aujourd’hui selon les références politiques, sociales et esthétiques de notre époque, tandis qu’une forme d’antisémitisme persiste ? Comment la Shoah a été mobilisée par la fiction, que ce soit dans les comics ou dans la bande dessinée franco-belge avec La Bête est morte ! de Calvo, où le thème est présent dès 1944 ? Près de 75 ans plus tard, des lignes de force, quasiment une grammaire, se dégagent de ces narrations et de ces représentations dont cette exposition tente pour la première fois de dresser l’inventaire ».
Fait méconnu : parallèlement à la littérature et le cinéma, la bande dessinée a abordé la Shoah.



L’exposition s’articule autour de sept axes : Premiers témoins, premiers dessins, Un sujet hors sujet, La paradoxale impuissance des héros US, La révolution Maus, Le rire grinçant, Mémoriaux et enfin Fictions & Compagnie.

On demeure surpris de l’absence du dessin de presse de TIM représentant en 1967 un déporté juif campant fièrement derrière des fils barbelés, et publié après la conférence du général de Gaulle, alors Président de la République, évoquant quelques mois après la guerre des Six-jours « un peuple d’élite, sûr de lui et dominateur ».
Devant le succès public de l’exposition, le Mémorial de la Shoah en a reporté la date de fin du 30 octobre 2017 au 7 janvier 2018.
Un mini-site Internet lui est consacré.
Outre des visites guidées et un atelier pour enfants, un cycle de manifestations, dont des rencontres souvent gratuites, est « l’occasion d’approfondir et d’élargir le propos de l’exposition » :



- Le 2 février 2017 : « On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle ? » « Depuis la fameuse sentence de Desproges, on sait que l’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Mais entre l’humour bon enfant de Rabbi Jacob (« Comment Salomon, vous êtes Juif ? ») et les attentats de Toulouse, de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les lignes ont bougé. Peut-on rire de la Shoah, et plus généralement des Juifs ? La question reste posée ». Quid des assassinats de Sébastien Selam et d’Ilan Halimi ? « En présence de Jean-Yves Camus, politologue chercheur associé, Iris, Philippe Geluck, auteur du Chat, Bernard Joubert, spécialiste de la censure et de la bande dessinée, et Pascal Ory, historien, université Paris 1. Animée par Delphine Peras, journaliste à L’Express » ;
- Le 5 février 2017 : « Art mineur » et questions majeures. « Depuis les années 1960, la bande dessinée a acquis une reconnaissance importante auprès des institutions, qu’elles soient muséales ou académiques. Elle a pourtant longtemps été classée dans la catégorie des « mauvais genres », comme la science-fiction et le polar. Comment la bande dessinée est-elle passée du statut de littérature « populaire » sinon « vulgaire » à celle de 9e art ? Devait-elle en passer par là pour que la Shoah puisse être abordée dans ses pages ? En présence de Jean-Paul Gabilliet, professeur, université Bordeaux-Montaigne, Jean-Pierre Mercier, historien, conseiller scientifique à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, et Didier Pasamonik. Animée par Jérôme Dupuis, journaliste à L’Express » ;

- Le 10 septembre 2017, dans le cadre du festival Les Traversées du Marais : Dessiner un génocide : possible ou impossible ? « Déambulations à trois voix. En trio, un auteur, un dessinateur, un historien, un spécialiste de la bande dessinée ou l’un des commissaires de l’exposition guident à travers l’exposition Shoah et bande dessinée ; l’occasion de découvrir l’envers du décor, d’écouter des anecdotes… En présence de Jean-Pierre Dionnet, fondateur de Métal Hurlant et spécialiste des comics, Kkrist Mirror, dessinateur de bande dessinée, et de Didier Pasamonik » ;
- Le 22 octobre 2017 : Génocide et bande dessinée : une périlleuse équation ? Avec pour guides, Gorune Aprikian scénariste, réalisateur et producteur de cinéma, auteur de Varto, Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival de la bande dessinée d’Angoulême, et Didier Pasamonik ;
- Le 3 décembre 2017, Bande dessinée et cinéma : deux arts confrontés aux génocides. « En présence de Marie-Edith Agostini, Ophir Levy, historien du cinéma, et Marc Lizano, auteur (dessin) de L’Enfant cachée ».
Cette exposition est réalisée en partenariat avec le Festival International de la Bande Dessinée, Panini Comics ainsi que la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image.
La scénographie est signée Gilles Belley.
Shoah et bande dessinée : « de l’ombre à la lumière »
De 1942 à nos jours, des centaines d’artistes ont dessiné la Shoah. À mesure que les victimes et les témoins de ce crime unique dans l’histoire disparaissent inéluctablement, la question de sa représentation devient de plus en plus centrale. Le curseur se place entre la transcription réaliste, factuelle, de l’horreur, de sa vérité et de son historicité, et son évocation proprement artistique la plus libre possible », ont écrit Marie-Édith Agostini, Joël Kotek et Didier Pasamonik, commissaires de l’exposition.


Et de conclure : « Loin d’être exhaustive, l’exposition aiguise le regard sur ce médium. Ce sont non seulement près de 75 ans de représentations de la Shoah présentées au Mémorial, mais autant de créations exemplaires de la créativité dans la bande dessinée mondiale ».
Premiers témoins, premiers dessins
Les « rescapés des camps n’ont pas seulement été les victimes des crimes nazis, ils en sont également les premiers témoins. Les productions qui rendent compte de la souffrance des déportés, de leur combat quotidien pour la survie comme de la mort de leurs proches, sont plus nombreuses qu’on ne le croit. Elles ont été conçues à différentes époques et sous diverses formes, mais rares sont celles qui l’ont été au cœur de l’enfer ».
« Plus rares encore sont les œuvres graphiques, à l’exemple des 22 planches, œuvres d’un détenu d’Auschwitz dont on ne connait que les initiales M.M. et qui furent enfouies puis retrouvées par hasard en 1947 près d’un crématoire. Or, ces dessins fixent, par la force des choses, les premières représentations, les premiers schémas narratifs de ces événements ».
Les « dessins tout à la fois académiques et hallucinés de l’artiste juif polonais, naturalisé français, David Olère en sont l’exemple emblématique. Son œuvre témoigne sans ambigüité de l’impossible, de l’impensable réalité de ce qui s’est passé là-bas ».

« Si ces dessins ne correspondent pas exactement à la définition de la bande dessinée, ils constituent des suites qui font narration, qui font sens ».
Un sujet hors sujet
« Quand les artistes ont-ils pris pour la première fois la conscience de la Shoah ? Tardivement. Pour la plupart d’entre eux après la guerre, et encore, sans chercher à entrer dans les détails. En France pourtant, La Bête est morte de Dancette et Calvo (1944) la mentionne très tôt de façon précise, mais réfractée : la guerre des hommes est devenue celle des animaux. Dans Coeurs-Vaillants, la même année, une bande dessinée de Robert Rigot évoque Mauthausen, le calvaire des déportés chrétiens, mais oublie celui des Juifs, assassinés par millions dans les centres et sites d’extermination nazis ».
« La Shoah est la grande oubliée de la BD franco-belge et ce jusqu’aux années 1980. Sa première et seule mention date de 1952. Dans une histoire de L’Oncle Paul, publié dans l’hebdomadaire Spirou, Jean-Michel Charlier et Jean Graton évoquent le destin héroïque et tragique de Raoul Wallenberg, l’un des premiers Justes parmi les nations pour ses actions de sauvetage des Juifs de Hongrie ». Il n’est pas fortuit que ce héros juif suédois ait été évoqué dans la presse non communiste, car nul ne sait exactement ce que fut son sort après son arrestation par l’Armée rouge le 17 janvier 1945.

« Dans l’immédiat après-guerre, on évoque des camps de concentration dignes de l’enfer, mais les Juifs n’y sont pas ».
« Ce n’est qu’en 1955, avec Master Race de Krigstein et Feldstein, qu’apparaît le premier chef d’œuvre montrant la Shoah de façon claire ». Deux auteurs juifs…
La paradoxale impuissance des héros US
« Pour des raisons qui tiennent aux différentes politiques de mémoires nationales, la Shoah s’est constituée assez rapidement en tabou. Les super-héros sont tout simplement interdits de Shoah. Même s’ils leur arrivent de pénétrer dans l’univers concentrationnaire, ils ne viendront à libérer aucun centre ou site d’extermination et il est, somme toute, heureux qu’il en soit ainsi. La question occupe bien moins encore les créateurs européens ou japonais. Il faudra attendre la fin des années 1970 pour voir la BD européenne et japonaise s’ouvrir aux personnages et au martyre juifs »... en Europe continentale.

« En Europe aussi, le sujet n’arrive pas à passer. De Goscinny à Gotlib, le sujet n’est évoqué qu’en « contrebande » (Annette Wieviorka). Le réveil se fera très tardivement. La diffusion du feuilleton Holocaust apparaît comme un moment clef, déclencheur d’une mémoire longtemps refoulée et ce, y compris au Japon ». La mémoire uniquement des Juifs en Europe continentale ?
« Entre 1983 et 1985 paraît L’Histoire des trois Adolf d’Osamu Tezuka, le « dieu des mangas », récit de près de 1200 pages qui met la Shoah par balles au cœur du récit ». Le catalogue de l'exposition désigne "Un regard japonais sur notre histoire". Mais c'est une histoire commune à l'Europe sous le joug nazi et au Japon impérial.
Chiune "Sempo" Sugihara (1900-1986), vice consul pour l'Empire japonais en Lituanie, qui durant la Deuxième Guerre mondiale a aidé des milliers de Juifs à fuir l'Europe en leur accordant des visas de transit. Il est évoqué dans le catalogue de l'exposition dans la partie sur le regard de Tezuka qui "n'élude pas la responsabilité de son pays dans ce conflit".
Quid de la politique du Japon à l’égard des Juifs dans sa « sphère de prospérité de la grande Asie orientale » : ghetto à Shanghaï, camps d’internement en Indonésie, etc. En 1942, la population juive en Indonésie s’élève à environ 3 000 âmes, ayant généralement la nationalité des Pays-Bas ou d’autres pays européens, et des « Juifs baghdadi ». Âgée de 78 ans, Anne-Ruth Wertheim, néerlandaise Juive a témoigné en juillet 2013 sur son enfance en Indonésie, alors dénommée Indes orientales néerlandaises. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, pendant l’occupation de cet archipel par le Japon (mars 1942-août 1945), Anne-Ruth Wertheim a été internée en 1944 dans un camp spécifique destiné aux Juifs. Ceux-ci y ont été battus, sous-alimentés… L’internement des Juifs a débuté en 1943 : le Japon a interné des Juifs de pays autres que ceux des Alliés – Etats-Unis, Grande-Bretagne, etc. -, par exemple du Moyen-Orient, dont l’Egypte. A la fin de la guerre, les Juifs ont été victimes aussi de jeunes favorables à l’indépendance de l’Indonésie. Des sujets tabous pour le Japon ? Des thèmes ignorés ou tabous pour le Mémorial de la Shoah et ses commissaires d'exposition, qui n'ont souvent qu'une vision datée, uniquement européocentrée de la Shoah, comme si les Nazis ainsi que leurs alliés et collaborateurs, dont le grand mufti de Jérusalem al-Husseini, ne visaient pas la destruction de tous les juifs, où qu'ils se trouvaient ?
« Dans la BD franco-belge mais aussi italienne, les récits convoquent enfin des personnages, sinon des héros, juifs positifs et non-stigmatisants. Ils s’ouvrent aux crimes nazis et aux complicités européennes, telles celles » du régime de Vichy.


« Dans la BD franco-belge mais aussi italienne, les récits convoquent enfin des personnages, sinon des héros, juifs positifs et non-stigmatisants. Ils s’ouvrent aux crimes nazis et aux complicités européennes, telles celles » du régime de Vichy.
La révolution Maus
« En 1980, sous la forme d’un supplément de la revue d’avant-garde RAW, Art Spiegelman, figure du mouvement Underground américain, publie Maus qui convoque pour la première fois le judéocide en Bande dessinée. L’ouvrage qui traite aussi de la difficile relation de son auteur avec un père rescapé d’Auschwitz, est publié en volumes en 1986 et 1991 ».

Maus « est l’aboutissement d’une longue et douloureuse quête personnelle menée au travers d’une patiente et prodigieuse recherche artistique. Produit symptomatique de la génération des enfants de survivants à l’origine d’un courant spécifique de la littérature de la Shoah, il apporte une contribution essentielle à la construction de l’identité juive contemporaine ».
Le rire grinçant
Le « feuilleton de Marvin J. Chomsky, Holocaust (1978), a incontestablement marqué son temps, y compris la bande dessinée. Avec des réactions très diverses, notamment satiriques. L’humour est-il compatible avec la compassion, voire le respect, que méritent les victimes ? Le débat reste ouvert ».
La « Shoah, fer de lance du devoir de mémoire, s’étant imposé en véritable totem dans le contexte général de la montée des extrêmes, il paraît logique que les humoristes, toujours enclins à brocarder les institutions, s’y soient frottés. Pour le meilleur et le pire, réservé à quelques publications d’extrême droite à la diffusion clandestine que nous avons choisi de ne pas montrer. À part ces quelques publications, les dérives antisémites ou négationnistes sont extrêmement rares dans la BD franco-belge contemporaine ».
« Reste que ce qui est vrai de la bande dessinée ne l’est pas de la caricature, comme en témoignent les centaines de caricatures postés sur les sites liés à la fachosphère ou encore à l’État iranien ». Qu’est-ce que la « fachosphère » ? Quid de l’Autorité palestinienne et du négationniste Mahmoud Abbas (Abou Mazen) ?
« Depuis 1945, la parole antisémite n’a jamais paru aussi libérée, notamment dans les réseaux sociaux ». C’est oublier que des médias français sont pourvoyeurs de paroles antisémites.
« On peut sans doute rire de tout mais pas (avec) n’importe qui et n’importe comment, comme le démontrent ici les planches, truffées d’humour corrosif d’un Georges Wolinski, mort sur l’autel de la liberté d’expression, les facéties grinçantes de Lewis Trondheim et d’Uri Fink, et même ce sommet du mauvais goût qu’est Hitler=SS de Jean-Marie Gourio et Philippe Vuillemin ».
Mémoriaux
« Faut-il encore rappeler l’impact de Maus sur l’image et le statut de la bande dessinée, culturellement mais aussi commercialement ? C’est à l’échelle du monde que la librairie s’ouvre désormais aux « Graphic Novels », permettant l’émergence d’œuvres mémorielles majeures comme L’Ascension du Haut Mal de David B (1996), Persépolis de Marjane Satrapi (2000), L’Art de voler d’Antonio Altarriba et Kim (2011) ou encore de L’Arabe du futur de Riad Sattouf (2015) ». C’est la partie gênante de l’exposition. Quel rapport entre ces œuvres autobiographiques ou relevant de l’autofiction – mémorielles ? - et la Shoah ?

Il « se passera encore une dizaine d’années avant que l’Europe ne suive le mouvement. Les commémorations liées à la Seconde Guerre mondiale en sont l’occasion. En une poignée d’années, à partir de 2005, les références à la Shoah, qui jusqu’ici étaient rares, se multiplient. Les « Justes », ces hommes de bien qui ont sauvé des Juifs de la persécution sont à leur tour tirés de l’oubli ».



Tout un pan reste à écrire, notamment le sort des Juifs d’Afrique du nord pendant la Deuxième Guerre mondiale.
« Mieux : la Shoah est devenue une référence pour le « travail de mémoire », en particulier pour les autres génocides arméniens et tutsis, mais aussi pour les autres populations victimes du nazisme : les handicapés, les « Gens du voyage », les homosexuels... » Les Nazis n’ont pas déporté les homosexuels en France, hormis les trois départements annexés et régis par les lois allemandes !

Fictions & Compagnie
« Reste la question de la fiction. La représentation de la Shoah se trouvant en quelque sorte libérée, des auteurs vont logiquement s’emparer du sujet, symbole par excellence du mal absolu. Sa puissance évocatrice apparaît, en effet, sans pareille. Magneto comme Hellboy sont des enfants de la Shoah. Ils sont enfantés par ce qui est ressenti comme le summum de la folie, de la déraison humaine ».
La « fiction permet de magnifier le réel mais aussi de dépasser les limites du vraisemblable, sinon du raisonnable. C’est ainsi que Captain America en vint à libérer d’Auschwitz mais… dans un univers parallèle ; et le jeune Magneto est transposé dans l’univers d’Auschwitz pour justifier sa haine de l’Humanité ».
« L’intention n’est certes pas négationniste mais n’est-on pas en droit de s’interroger sur l’impact de ces fictions dans l’imaginaire de ses lecteurs ? Quelles traces laissent-elles dans les mémoires, en particulier, des jeunes ? »

« En offrant des récits que ses auteurs entendent rendre, ou non, exemplaires, la Bande Dessinée est devenue, qu’ils le veuillent ou non, une source historique en concurrence directe avec les manuels d’histoire. Aucun medium, à l’exception peut-être du cinéma, ne participe autant à la fabrication mémorielle de l’imaginaire historique. Cela confère sans doute aux auteurs des responsabilités qu’ils n’imaginaient devoir endosser il y a vingt ans encore ».
Le 22 octobre 2017 à 16 h 30, le Mémorial de la Shoah proposa une déambulation à trois voix sur le thème Génocide et bande dessinée : une périlleuse équation ? " En trio, un auteur, un dessinateur, un historien, un spécialiste de la bande dessinée ou l’un des commissaires de l’exposition vous guident à travers l’exposition Shoah et bande dessinée ; l’occasion de découvrir l’envers du décor, d’écouter des anecdotes… Présence exceptionnelle du dessinateur Stéphane Torossian (Varto) qui dédicacera son album à l’issue de la déambulation. En présence de Gorune Aprikian scénariste, réalisateur et producteur de cinéma, auteur de Varto, Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival de la bande dessinée d’Angoulême, et de Didier Pasamonik, commissaire scientifique de l’exposition".
"Comment appréhender un thème à ce point chargé ? Comment traduire en images une telle horreur ? Quels sont le rôle et la place des témoins et de la mémoire dans une bande dessinée ? Jusqu’où peut-on aller (cf. Charlie hebdo)? Et quelle est aujourd’hui l’évolution d’une telle représentation sous l’influence d’une polarisation croissante, de conflits politiques et de normes sociales et esthétiques changeantes ? L’exposition Shoah et B.D. montre comment des dessinateurs de bande dessinée de différents styles ont tenté depuis les 75 dernières années de traduire la Shoah en images. Art Spiegelman est largement abordé avec sa célèbre création, Maus. Mais des dessinateurs moins connus du grand public sont également présentés dans cette exposition comme Horst Rosenthal, Will Eisner, Bernard Kriegstein & Al Feldstein, Osamu Tezuka, Joe Kubert, Jim Kaliski … et beaucoup d’autres encore. Au total, l’exposition regroupe plus de 200 créations, explication à l’appui".
"L’exposition Shoah et bande dessinée a été conçue et présentée l’année dernière au Mémorial de la Shoah à Paris. La version qui sera présentée à Kazerne Dossin est complétée par un volet belgo-néerlandais spécialement conçu pour cette exposition. On peut notamment y découvrir des œuvres de Michel Kichka, Marc Verhaegen et Marvano
"L’exposition présente plus de 200 bandes dessinées, romans graphiques et manuscrits sur le thème de la Shoah. Mais comment illustrer la Shoah? Quel est le rôle et la place des témoins et de la mémoire dans la bande dessinée? Les œuvres sont-elles fictives ou plutôt documentaires? A quels motifs, métaphores et techniques artistiques les auteurs font-ils appel? Mais surtout, quel est le rôle éducatif et sociétal joué par la bande dessinée pour les jeunes et les futures générations ?"
Le 22 octobre 2017 à 16 h 30, le Mémorial de la Shoah proposa une déambulation à trois voix sur le thème Génocide et bande dessinée : une périlleuse équation ? " En trio, un auteur, un dessinateur, un historien, un spécialiste de la bande dessinée ou l’un des commissaires de l’exposition vous guident à travers l’exposition Shoah et bande dessinée ; l’occasion de découvrir l’envers du décor, d’écouter des anecdotes… Présence exceptionnelle du dessinateur Stéphane Torossian (Varto) qui dédicacera son album à l’issue de la déambulation. En présence de Gorune Aprikian scénariste, réalisateur et producteur de cinéma, auteur de Varto, Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival de la bande dessinée d’Angoulême, et de Didier Pasamonik, commissaire scientifique de l’exposition".
Holocaust en strips
La Kazerne Dossin Mémorial, Musée et Centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l’homme présenta l’exposition Holocaust en strips. Shoah et Bande dessinée. "Cette exposition donne un aperçu de la représentation de la Shoah dans la bande dessinée au cours des 75 dernières années. Réalité et fiction semblent être à l’opposé. Mais en est-il toujours ainsi? L’histoire devient de plus en plus souvent sujet de fiction et la Shoah n’y échappe pas. Le neuvième art s’est emparé de l’extermination des Juifs en Europe et cela, dès le moment où la guerre faisait encore rage et depuis les années 70 non sans prudence, erreurs et tâtonnements, parfois avec génie. “Maus” de Art Spiegelman est un chef-d’oeuvre, mais de nombreux autres auteurs de bande dessinée ont également réussi à traduire la Shoah en images.""Comment appréhender un thème à ce point chargé ? Comment traduire en images une telle horreur ? Quels sont le rôle et la place des témoins et de la mémoire dans une bande dessinée ? Jusqu’où peut-on aller (cf. Charlie hebdo)? Et quelle est aujourd’hui l’évolution d’une telle représentation sous l’influence d’une polarisation croissante, de conflits politiques et de normes sociales et esthétiques changeantes ? L’exposition Shoah et B.D. montre comment des dessinateurs de bande dessinée de différents styles ont tenté depuis les 75 dernières années de traduire la Shoah en images. Art Spiegelman est largement abordé avec sa célèbre création, Maus. Mais des dessinateurs moins connus du grand public sont également présentés dans cette exposition comme Horst Rosenthal, Will Eisner, Bernard Kriegstein & Al Feldstein, Osamu Tezuka, Joe Kubert, Jim Kaliski … et beaucoup d’autres encore. Au total, l’exposition regroupe plus de 200 créations, explication à l’appui".
"L’exposition Shoah et bande dessinée a été conçue et présentée l’année dernière au Mémorial de la Shoah à Paris. La version qui sera présentée à Kazerne Dossin est complétée par un volet belgo-néerlandais spécialement conçu pour cette exposition. On peut notamment y découvrir des œuvres de Michel Kichka, Marc Verhaegen et Marvano
Sous la direction de Didier Pasamonik et Joël Kotek, Shoah et Bande dessinée - L’image au service de la mémoire. Denoël Graphic / Mémorial de la Shoah, 2017. 168p. couleurs format 214 x 200mm cartonné relié dos toilé. ISBN : 978-2-207-13668-3
Du 27 septembre 2021 au 12 octobre 2021
Archives municipales L’Échappée 83, avenue de l’Europe. 69140 Rillieux-la-Pape
Tél. : 04 37 85 01 97
2800 Malines - Belgique
Tél. : + 32 (0) 15 29 06 60
Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9 h à 17 h. Samedi et dimanche de 9 h 30 à 17 h
Du 19 janvier au 7 janvier 2018
Au Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier. 75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72
Ouverture tous les jours sauf le samedi de 10 h à 18 h et le jeudi jusqu’à 22 h
Entrée libre
Les citations sont extraites du dossier de presse.
Visuels
Le Héros de Budapest, de Jean Graton (dessinateur) et Michel Charlier (scénariste), Dupuis, 1952, © Jean Graton/Graton Editeur
U.S.A Comics, Vol. 1 # 1, couverture de Jack Kirby, Marvel, août 1941.
Charlie Hebdo 416 cover © Maryse Wolinski
Le boxeur, de Reinhard Kleist (dessinateur, scénariste), Carterman, 2012, collection particulière de Reinhard Kleist
www.reinhard-kleist.de.
Vivre Libre ou mourir - L'autre Doisneau, de Raphaël Drommelschlager (Auteur de bandes dessinées) et Jean-Christophe Derrien (scénariste), Le Lombard, 2011, collection particulière de Raphaël Drommelschlager.
Deuxième génération ce que je n’ai pas dit à mon père, de Michel Kichka (dessinateur, scénariste), Dargaud, 2012, collection du Center for Persecuted Arts, courtesy Da
Rose Valland, capitaine des Beaux-Arts, de Catel Muller (dessinatrice), Claire Bouilhac, Emmanuelle Polack (scénaristes) et Claire Champeval (coloriste), Dupuis, 2009, Collection particulière de Catel Muller.
Deogratias, de Stassen (dessinateur, scénariste), Aire Libre, Dupuis, 2000, collection particulière Erik Deneyer - Libraire Het B-Gevaar.
Captain America Comics, Vol. 1 # 1, couverture de Joe Simon, Jack Kirby, Marvel, mars 1941.
Nous n’irons pas voir Auschwitz, de Jérémie Dres (dessinateur, scénariste), Cambourakis, 2011, collection particulière de Jérémie Dres.
Holocaust en strips
©Kazerne-Dossin
Michel-Kichka
Deuxième génération, ce que je n'ai pas dit à mon père
©Dargaud, Kichka
Holocaust en strips
©Kazerne-Dossin
Du 17 septembre 2018 au 23 juin 2019
A la Kazerne Dossin Mémorial, Musée et Centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l’homme
Goswin de Stassartstraat 1532800 Malines - Belgique
Tél. : + 32 (0) 15 29 06 60
Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9 h à 17 h. Samedi et dimanche de 9 h 30 à 17 h
Du 19 janvier au 7 janvier 2018
Au Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier. 75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72

Entrée libre
Les citations sont extraites du dossier de presse.
Visuels
Partie de chasse, d'Enki Bilal (dessinateur) et Pierre Christin (scénariste), Dargaud, 1983, Collection particulière d’Enki Bilal, courtesy Casterman.
La bête est morte, d’Edmond-François Calvo (dessin), Victor Dancette et Jacques Zimmermann (scénaristes), Éditions Gallimard, novembre 1944, collection particulière.
Auschwitz, de Pascal Croci (dessinateur, scénariste), Éditions EP/Groupe Paquet, 2000.
Mickey au camp de Gurs, d'Horst Rosenthal (auteur), 1942, collection du Mémorial de la Shoah
Kent Blake of the Secret Service # 14 : “The Butcher of Wulfhausen ”, de Sam Kweskin (dessin et encre), Marvel, 1953, Collection particulière de Steven M. Bergson Sequential Art Judaica. Collection (Toronto, Canada).
Sir Arthur Benton tome 2 : Wannsee, 1942, de Stéphane Perger (dessinateur) et Tarek (scénariste), 2005, collection particulière de Tarek.
Le Journal d’Anne Frank, d’Antoine Ozanam (scénariste, co-auteur) et Nadji (dessinateur), Soleil, 2016, collection particulière d’Antoine Ozanam.
Impact n°1, mars 1955, couverture dessinée par Jack Davies. Collection de James Halperin, Heritage Auctions (HA.com), Courtesy of William M. Gaines Agent, Inc. All Rights Reserved.
Mickey au camp de Gurs, d'Horst Rosenthal (auteur), 1942, collection du Mémorial de la Shoah.
Seules contre tous, de Miriam Katin (dessinatrice, scénariste), Futuropolis, 2005, collection particulière de Miriam Katin.
La bête est morte, d’Edmond-François Calvo (dessin), Victor Dancette et Jacques Zimmermann (scénaristes), Éditions Gallimard, novembre 1944, collection particulière
La bête est morte, d’Edmond-François Calvo (dessin), Victor Dancette et Jacques Zimmermann (scénaristes), Éditions Gallimard, novembre 1944, collection particulière.
Auschwitz, de Pascal Croci (dessinateur, scénariste), Éditions EP/Groupe Paquet, 2000.
Mickey au camp de Gurs, d'Horst Rosenthal (auteur), 1942, collection du Mémorial de la Shoah
Kent Blake of the Secret Service # 14 : “The Butcher of Wulfhausen ”, de Sam Kweskin (dessin et encre), Marvel, 1953, Collection particulière de Steven M. Bergson Sequential Art Judaica. Collection (Toronto, Canada).
Sir Arthur Benton tome 2 : Wannsee, 1942, de Stéphane Perger (dessinateur) et Tarek (scénariste), 2005, collection particulière de Tarek.
Le Journal d’Anne Frank, d’Antoine Ozanam (scénariste, co-auteur) et Nadji (dessinateur), Soleil, 2016, collection particulière d’Antoine Ozanam.
Impact n°1, mars 1955, couverture dessinée par Jack Davies. Collection de James Halperin, Heritage Auctions (HA.com), Courtesy of William M. Gaines Agent, Inc. All Rights Reserved.
Mickey au camp de Gurs, d'Horst Rosenthal (auteur), 1942, collection du Mémorial de la Shoah.
Seules contre tous, de Miriam Katin (dessinatrice, scénariste), Futuropolis, 2005, collection particulière de Miriam Katin.
La bête est morte, d’Edmond-François Calvo (dessin), Victor Dancette et Jacques Zimmermann (scénaristes), Éditions Gallimard, novembre 1944, collection particulière
Le Héros de Budapest, de Jean Graton (dessinateur) et Michel Charlier (scénariste), Dupuis, 1952, © Jean Graton/Graton Editeur
U.S.A Comics, Vol. 1 # 1, couverture de Jack Kirby, Marvel, août 1941.
Charlie Hebdo 416 cover © Maryse Wolinski
Le boxeur, de Reinhard Kleist (dessinateur, scénariste), Carterman, 2012, collection particulière de Reinhard Kleist
www.reinhard-kleist.de.
Vivre Libre ou mourir - L'autre Doisneau, de Raphaël Drommelschlager (Auteur de bandes dessinées) et Jean-Christophe Derrien (scénariste), Le Lombard, 2011, collection particulière de Raphaël Drommelschlager.
Deuxième génération ce que je n’ai pas dit à mon père, de Michel Kichka (dessinateur, scénariste), Dargaud, 2012, collection du Center for Persecuted Arts, courtesy Da
Rose Valland, capitaine des Beaux-Arts, de Catel Muller (dessinatrice), Claire Bouilhac, Emmanuelle Polack (scénaristes) et Claire Champeval (coloriste), Dupuis, 2009, Collection particulière de Catel Muller.
Deogratias, de Stassen (dessinateur, scénariste), Aire Libre, Dupuis, 2000, collection particulière Erik Deneyer - Libraire Het B-Gevaar.
Captain America Comics, Vol. 1 # 1, couverture de Joe Simon, Jack Kirby, Marvel, mars 1941.
Nous n’irons pas voir Auschwitz, de Jérémie Dres (dessinateur, scénariste), Cambourakis, 2011, collection particulière de Jérémie Dres.
Holocaust en strips
©Kazerne-Dossin
Michel-Kichka
Deuxième génération, ce que je n'ai pas dit à mon père
©Dargaud, Kichka
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©Kazerne-Dossin
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Shoah (Holocaust)
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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié les 18 août et 22 octobre 2017, 6 janvier 2018, 24 juin 2019.
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