Nadav Lapid est un scénariste, réalisateur, acteur et écrivain israélien engagé. Arte diffusera le 16 février 2022 à 23 h 35 « Synonymes » de Nadav Lapid. « Un jeune Israélien s’expatrie à Paris et coupe les ponts avec son pays d’origine... Ours d’or à la Berlinale 2019, un excentrique choc des cultures brillamment orchestré par Nadav Lapid et emporté par le jeu intense de Tom Mercier. »
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Nadav Lapid est né en 1975 à Tel Aviv dans une famille dont les membres sont des artistes.
Après des études de philosophie et d'histoire dans les universités de Tel Aviv et de Paris VIII, il débute une carrière de journaliste.
Puis, il complète sa formation à l'École de cinéma et de télévision Sam-Spiegel. Là, il réalise trois courts métrages.
En 2008, lors de sa résidence à la Cinéfondation du Festival de Cannes, il écrit le scénario de son premier long métrage, "Le policier" (2011).
Il entame une carrière internationale, comme membre du jury de festivals ou réalisateurs de films qui y sont sélectionnés, et parfois primés. L'Institutrice est montré à la 53e Semaine de la critique, durant le Festival de Cannes 2014.
Suivent From the Diary of a Wedding Photographer présenté au Festival de Cannes 2016, Synonymes - Ours d'or à la Berlinale 2019 - et Le Genou d'Ahed (2021) au titre clin d'oeil à celui d'un film d'Eric Rohmer.
Nadav Lapid est Chevalier des Arts et des Lettres.
« L’institutrice »
Arte diffusa « L’institutrice » (Ich habe ein Gedicht) par Nadav Lapid. « Centré sur l'obsession d'une institutrice pour un petit garçon surdoué pour la poésie, un film d'une séduction rare qui interroge l'aveuglement d'un monde avant tout tourné vers le matérialisme ».
Un film manichéen sur le mystère de la création poétique et la grâce de certains enfants.
« En Israël, Nira, une institutrice, réalise peu à peu que Yoav, un de ses élèves de 5 ans, possède un don bluffant pour la poésie. Nira écrit elle-même des poèmes, comme une sorte de jardin secret qui lui permet d’échapper à la banalité de sa vie conjugale. Mais le talent hors norme du garçonnet commence très vite à l'obséder, d'autant plus qu'elle ne peut en percer l'opacité. Yoav reste pour elle un enfant mystérieux, qu'il faut protéger et encourager. Envers et contre tous, elle décide de s'accaparer Yoav, quitte à franchir les limites de la loi et de la raison… »
« Semi-autobiographique (le réalisateur fut lui aussi un enfant surdoué écrivant de la poésie), « L'institutrice » s'avère moins directement politique que « Le policier », le premier film de Nadav Lapid qui auscultait une société israélienne au bord de l'implosion ».
Né en 1975, Nadav Lapid a étudié le cinéma à l'école « Sam Spiegel » à Jérusalem, la philosophie et l'histoire à l'Université de Tel-Aviv et la littérature à l'Université de Paris VIII. Il a collaboré comme chef-opérateur à plusieurs documentaires en Israël et publié un recueil de quatre nouvelles, Danse Encore (Éditions Actes Sud, 2010) et été journaliste sportif à Ha'ir.
« S'il s'attache avant tout à décrire cette étrange relation entre une femme et un enfant, son questionnement sociétal garde au final la même acuité. Quelle place réserve-t-on à la poésie, à l'art, et donc à la pensée alternative, dans un monde matérialiste, voire vulgaire, tourné avant tout vers le profit et la possession ? »
« Tout en grâce et en nuances, Nadav Lapid fait montre de la même maestria formelle que dans son œuvre précédente (cadrages au cordeau, lumières travaillées…). Un style singulier qui le met à l'abri de tout didactisme et se révèle des plus stimulants ».
Un film trop long, manichéen.
Comment une institutrice peut-elle laisser cet enfant, en sueur, sans chapeau pour le protéger du soleil sur la plage ?
Un film trop long, manichéen.
Comment une institutrice peut-elle laisser cet enfant, en sueur, sans chapeau pour le protéger du soleil sur la plage ?
Le film a reçu The Israeli Film Critics Forum Prize au Festival international du film de Jérusalem 2014.
Propos recueillis du réalisateur publiés dans le dossier de presse
« L’Institutrice parle, entre autres, de la place des choses qui n’ont aucune utilité dans un monde où tout est question de gain, de perte ou de profit. La poésie ne fonctionne pas selon une logique économique. À l’opposé d'un roman, épais et lourd, elle n’est pas le fruit de mois de labeur, elle est capricieuse, s'écrit instantanément, se lit immédiatement et reste parfois indéchiffrable. Il est souvent difficile d’expliquer ce qu’est un poème, à quoi il sert et pourquoi il est si important qu'il existe. Souvent la poésie se trouve dans cette zone grise entre la vérité la plus profonde et l’imposture ».
« Le mystère des poèmes de l’enfant et leur provenance s’opposent à la tentative de l’institutrice de trouver un ordre, une logique, de comprendre d’où viennent ses mots. La poésie, dont l’écriture est rapide et instantanée – on tourne la tête et les mots sont là – correspond donc à la conscience partielle d’un enfant, à sa vision naïve de son propre acte de poésie. L’enfant se perçoit-il comme un poète ? Est-ce qu’il comprend que les mots qu’il clame sont des poèmes ? »
« Le film parle de la société israélienne, de l’armée par exemple, qui gomme les dernières traces de sensibilité chez ses jeunes recrues, comme le fils de l’institutrice, en les envoyant accomplir leur devoir « de soldats et d’hommes ». Ou la division de la société israélienne entre Ashkénazes et Séfarades, conflit interne avec lequel l’institutrice s’identifie (bien que chaque société ait ses propres Ashkénazes et Séfarades). Il me semble aussi que le film reflète la transformation radicale de la société israélienne en une société hyper matérialiste et vulgaire. En Israël, pays jeune, sans tradition, cette transformation est très rapide, plus brutale et peut-être plus visible qu’ailleurs. En Israël, tout est plus transparent, exposé, à nu. En revanche, ce qui est universel ce sont les relations entre la poésie et le monde d’aujourd’hui… »
« Synonymes »
« Un jeune Israélien s’expatrie à Paris et coupe les ponts avec son pays d’origine... Ours d’or à la Berlinale 2019, un excentrique choc des cultures brillamment orchestré par Nadav Lapid et emporté par le jeu intense de Tom Mercier. »
« De retour du service militaire, Yoav, un jeune Israélien, s’exile à Paris. Alors qu’il se douche, il se fait voler ses affaires. Nu et transi, il est recueilli par un jeune couple bourgeois blasé, Émile et Caroline, qui le veille, regarnit sa penderie et avec qui se noue une plaisante complicité intello-érotique. En rupture avec son pays d’origine, "cet État méchant, obscène, ignorant, idiot, sordide, fétide…", Yoav se refuse à parler hébreu. Muni de son petit dictionnaire, il s’abreuve de synonymes français qu’il déclame dans les rues de Paris. De petits boulots en rencontres, ce "coq israélien" va multiplier les expériences étranges, dans sa vaine tentative d’assimilation forcée. »
« Tantôt agitée, tantôt statique, la caméra épouse les soubresauts de son excentrique héros. Son errance parisienne s’inspire de celle de Nadav Lapid. Voulant aussi "fuir le destin israélien", le cinéaste a vécu dans la capitale française dans sa jeunesse et y a découvert le cinéma. »
« Malgré ses efforts, Yoav est sans cesse renvoyé à son identité d’origine, allant jusqu’à endosser un uniforme couvert de médailles lors d’un improbable tournage porno, caricature du "soldat émérite" qu’il a été dans son ancienne vie. Il comprend aussi que sous ses airs guindés, et, un brin apathiques, la patrie des Lumières n’est pas dénuée d’hypocrisie et d’incohérences. »
« Une large part de ce face-à-face théâtral et burlesque entre deux pays repose sur les épaules musclées de son interprète, l’Israélien Tom Mercier (La corde). Cocktail explosif d’innocence et de virilité, l’acteur emplit de sa vitalité et de sa voix de stentor ce Paris endormi où il s’obstine à entrer par effraction ».
« L’institutrice » par Nadav Lapid
Pie Films, ARTE France Cinéma, Haut et Court Productions, 2014, 114 minutes
Image : Shai Goldman
Montage : Era Lapid
Musique : Michael Emet
Producteur/-trice : Osnat Handelsman-Keren, Talia Kleinhendler, Carole Scotta
Scénario : Nadav Lapid
Avec Sarit Larry, Avi Shnaidman, Lior Raz, Ester Rada, Yehezkel Lazarov, Dan Toren, Jil Ben David
Sur Arte le 30 août 2017 à 20 h 55
Visuel :
Affiche du film de Nadav Lapid
Sarit Larry et Avi Shnaidman
Sarit Larry et Avi Shnaidman
© Itiel Zion
Allemagne, France, Israël, 2018, 117 min
Scénario : Nadav Lapid et Haïm Lapid
Production : SBS Films, Pie Films, Komplizen Film, ARTE France Cinéma
Producteurs : Saïd Ben Saïd, Michel Merkt
Image : Shaï Goldman
Montage : Era Lapid, François Gédigier, Neta Braun
Avec Louise Chevillotte (Caroline), Tom Mercier (Yoav), Quentin Dolmaire (Emile), Uria Hayik (Yaron), Olivier Loustau (Michel), Yehuda Almagor (le père de Yoav)
Sur Arte le 16 février 2022 à 23 h 35
Disponible du 09/02/2022 au 22/02/2022
Les citations sur le film sont extraites du site d'Arte. Cet article a été publié le 30 août 2017.
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