Acteur, chanteur, producteur, réalisateur, scénariste, entertainer américain Juif sioniste Jerry Lewis (1926-2017) est mort le 20 août 2017 à Las Vegas. Il a créé un personnage de naïf malhabile et s'est engagé pour collecter des fonds au profit de la recherche médicale. Le 25 août 2017, à 22 h 25, en plein chabbat, Arte rediffusera Jerry Lewis, le clown rebelle (Jerry Lewis. The Man Behind the Clown), documentaire de Gregory Monro.
Âgé de cinq ans, Joey Lewis, puis Jerry Lewis débute avec ses parents dans les spectacles organisés pour les estivants new-yorkais Juifs, pour la plupart ashkénazes, passant, leurs vacances dans les hôtels
cacher de la
populaire Jewish Borscht Belt (Ceinture Juive du Borscht), ou
Jewish Alps (“Alpes juives”), désignant ces localités des montagnes Catskill, près de New York. Là, ont joué des artistes du
stand-up :
Mel Brooks, Woody Allen, Rodney
Dangerfield, Joan Rivers, Lou
Goldstein, etc. Un des hôtels de la chaîne Kutsher dans cette Ceinture a été
démoli en mai 2014.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il ne peut s’engager en raison d’un souffle au cœur.
En 1944, il épouse Patti Palmer avec laquelle il a cinq fils, et adopte un garçon. Leur fils
Joseph Christopher Lewis (1964-2009) meurt d'une overdose de drogue.
Martin and Lewis
En 1946, Jerry Lewis forme avec
Dean Martin (1917-1995)
Martin and Lewis, un duo qui se rôde dans des cabarets. Dean Martin incarne le crooner, le latin lover, Jerry Lewis, un naïf, parfois benêt, à la voix nasillarde. Plus jeune et séduisant que Laurel et Hardy ou Abbott et Costello, ce tandem complémentaire divertit l'Amérique de l’après-guerre.
Sa notoriété croit avec ses numéros lors d’émissions à la radio, puis à la télévision dès 1948 dans le populaire Ed Sullivan Show sur CBS TV.
En 1949, Paramount repère Jerry Lewis et Dean Martin, et les engage pour jouer dans Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) de George Marshall.
Pour la célèbre firme hollywoodienne, Jerry Lewis et Dean Martin tournent en sept ans dans dix-sept comédies populaires produits par Hal Wallis.
Dernier film du duo Dean Martin-Jerry Lewis :
Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust, 1956) de Frank Tashlin. “Un passionné de cinéma et un petit escroc traversent les États-Unis pour se rendre à Hollywood. Malcolm, un passionné de cinéma enthousiaste et naïf, et Steve, un joueur un peu escroc mais charmeur, gagnent ensemble un beau cabriolet. Malcolm rêve d'aller à Hollywood pour rencontrer Anita Ekberg ; Steve doit quitter New York au plus vite pour échapper aux individus auxquels il doit de l'argent. À bord de leur décapotable, ils traversent les États-Unis en direction de La Mecque du cinéma »
Pour renouveler le comique souvent burlesque – comique de situation, gags, expressions faciales de Jerry Lewis -, ou ce duo, le réalisateur Frank Tashlin fait jouer au chien danois Mister Bascom un rôle non négligeable.
Au fil des années, le duo, fondé à l’origine sur deux personnages antithétiques et complémentaires, fonctionne moins bien auprès du public : le charme de Jerry Lewis opère au détriment du personnage incarné par son compère. Ainsi en 1954, le magazine
Look découpe une photo du duo pour ne retenir que le portrait de Jerry Lewis qu’il met en couverture.
La rupture entre les deux amis artistes a lieu en 1956.
Chacun poursuit une carrière solitaire à succès. Dean Martin révèle ses talents dramatiques dans Comme un torrent (Some Came Running) de Vincente Minelli et Rio Bravo de Howard Hawks.
A l’instigation de Frank Sinatra, Dean Martin
apparaît lors de l’édition 1976 du Téléthon animée par Jerry Lewis. Après le décès du fils de Dean Martin, Dean Paul Martin en 1987, Jerry Lewis et Dean Martin se rapprochent.
Un "auteur"
Jerry Lewis poursuit sa carrière à la Paramount pour laquelle il devient une star comique notamment sous la direction de Frank Tashlin.
Parallèlement, il poursuit une carrière de chanteur à succès :
Rock-a-Bye Your Baby with a Dixie Melody, It All Depends on You…
En 1960, il finance et réalise The Bellboy (Le dingue du palace) à l’hôtel Fontainebleau (Miami). Une prouesse pour un film à petit budget, tourné sans script et quasiment muet. Jerry Lewis innove par la régie vidéo (Video Assist) qui lui permet immédiatement de visualiser sa prestation grâce à une caméra vidéo. Une technique reprise à ce jour par les autres réalisateurs.
Des comédies où Jerry Lewis présente de manière ironique, cocasse, sa vision de la société américaine, de
l'homo americanus.
Le zinzin d'Hollywood
Dans
Le zinzin d'Hollywood (The Errand Boy¸ 1961), Jerry Lewis démonte les étapes dans la fabrication d’un film, et associe comique visuel, humour spirituel et émotion.
« Le patron des studios Paramutual veut comprendre où passent les budgets faramineux qu'il dépense à longueur d’année. Il tombe par hasard sur Morty S. Tashman, un colleur d'affiches maladroit et benêt, à qui il propose de devenir garçon de courses. De cette façon, le jeune homme aura accès à tous les services et deviendra les yeux de son patron. Morty s'acquitte de se son travail avec zèle, mais son incroyable gaucherie provoque un flot de catastrophes... »
Comme
The Bellboy (Le dingue du palace),
Le zinzin d’Hollywood est construit sur une succession de « saynètes burlesques et poétiques (la fameuse séquence du petit clown blanc) », mais Jerry Lewis « l’enrichit d’un regard satirique sur l’usine à rêve, obsédée par la réussite et le rendement. Il s’agit pour Jerry Lewis de montrer l’envers du décor et aussi comment il utilise l’argent, en passant en revue tous les maillons de la chaîne de la fabrication d’un film, du scénario à la première projection publique. Ces différentes étapes lui inspirent une succession de gags irrésistibles, mais aussi un cours magistral sur la création et l’économie du cinéma ». Jerry Lewis démystifie et démythifie les coulisses du système hollywoodien, en soulignant le travail long, minutieux et collectif nécessaire à la production d’un film. Une manière de concilier cinéma commercial et cinéma d’auteur.
Le tombeur de ces dames
Dans
Le tombeur de ces dames (The Ladies Man, 1961), « un universitaire découvre l’infidélité de sa fiancée. Sa misogynie le plonge dans un délire qui lui rend insupportable toute présence féminine. Mais à la suite d’un malentendu, il est engagé comme homme à tout faire dans un pensionnat de jeunes filles… »
Jerry Lewis révèle sa virtuosité technique. « Ainsi, le décor du pensionnat fait l’objet d’un effet de distanciation : il s’agit d’une maison de poupées géante coupée en deux dont chaque pièce est explorée par la caméra dans des plans virtuoses. Le travail sur la couleur place aussi le film aux confins de l’expérimentation, comme en témoigne la scène onirique de la femme vampire, silhouette noire émergeant d’une chambre blanche. Son film dessine le profil psychanalytique de l’homme américain et des rapports hommes-femmes faussés par le culte de la séduction et de la beauté, sous forme d’un cauchemar agressif et clinquant ».
Docteur Jerry et Mister Love
Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor, 1963) offre l’opportunité pour Jerry Lewis en adaptant Docteur Jekyll et Mister Hyde de Stevenson de régler « ses comptes avec le monde du spectacle » et dénoncer « le culte de l’apparence ».
« Professeur de chimie timide et complexé, Julius Kelp souffre de ne pas savoir capter le cœur des jeunes filles qui peuplent ses cours. Malgré tous ses efforts, son physique ingrat, ses maladresses, sa myopie et sa voix de fausset n'inspirent qu'une vague pitié à Stella, la jolie blonde qui trône au second rang. Pour séduire la belle, Julius met au point une potion miraculeuse qui le transforme aussitôt en un redoutable séducteur, égocentrique et macho... »
Avec son quatrième long métrage, Jerry Lewis signe un chef-d’œuvre combinant « un classique de la comédie, une satire de la société américaine et un film matriciel du fantastique moderne ». Jerry Lewis se révèle « un clown génial, un transformiste hallucinant », et « un réalisateur extrêmement brillant dont la fluidité de la mise en scène et l’utilisation de la couleur influencera toute une génération de cinéastes cinéphiles.
La première apparition de Buddy Love dans le cabaret, précédé d’un long travelling en caméra subjective, annonce le prologue de
La nuit des masques de John Carpenter et les plans-séquences de Martin Scorsese, tandis que Brian De Palma se souviendra des rituels cruels des étudiants et du bal de fin d’année dans
Carrie au bal du diable et de la panoplie vestimentaire de Buddy Love pour les chanteurs grotesques de
Phantom of the paradise ».
En 2008, Jerry Lewis collabore avec Drake Bell à l’adaptation en film d’animation de
The Nutty Professor et en 2012, il met en scène une version musicale du film.
En 1966, Jerry Lewis signe un contrat de réalisateur-producteur avec la Columbia Pictures.
The Day the Clown Cried (1972), dont
l’intrigue se déroule dans un camp de concentration nazi, demeure son film inachevé et jamais distribué. Pourquoi ? Jerry Lewis avoue, avec lucidité et fermeté, avoir “honte de son travail. C’est mauvais, mauvais, mauvais”. Producteur, il en a interdit la commercialisation. Le 10 août 2013, un
extrait du film et du tournage – Serge Gainsbourg et Jane Birkin assistent à certaines scènes à Paris - est publié sur Y
ouTube.
A la télévision, Jerry Lewis anime
The Jerry Lewis Show sur ABC (1963, 1970), puis sur NBC (1967-1969).
Sur les scènes du monde entier, accompagné d’un orchestre, ce
crooner alterne chansons et sketches, dont le fameux sketch
The Typewriter, repris par Francis Perrin et
Michel Leeb.
Il fait ses débuts dans les comédies musicales en 1976 avec Hellzapoppin' avec Lynn Redgrave, puis sur Broadway en 1994 dans Damn Yankees, chorégraphié par Rob Marshall.
Parallèlement, il enseigne le cinéma notamment à la University of Southern California de Los Angeles, où ses élèves s’appellent Steven Spielberg, George Lucas, etc.
En février 1980, Jerry Lewis remet un César d’honneur à Louis de Funès en créant un
numéro comique hilarant sans embarrasser le célèbre récipiendaire.
Divorcé en 1980, il épouse en 1983 SanDee Pitnick avec laquelle il adopte une fille.
Son interprétation dans The King of Comedy (La Valse des pantins), de Martin Scorsese (1983) est saluée par la critique.
Cependant, les apparitions de Jerry Lewis au cinéma se raréfient, en particulier en raison de
problèmes de santé, dans la décennie suivante où on le remarque dans
Arizona Dream d’Emir Kusturica (1994).
En 2013,
Max Rose, film dramatique de Daniel Noah, avec Jerry Lewis, Dean Stockwell et Kerry Bishé est présenté au Festival de Cannes hors compétition.
Célébré en France comme un auteur par les revues
Positif et
Les cahiers du cinéma, soutenu principalement par le journaliste et critique Robert Benayoun qui loue le génie comique de Jerry Lewis au-delà ou par ses mimiques et grimaces, Jerry Lewis est distingué par la Légion d’Honneur en 1984 et 2006.
Il est distingué par de nombreux Prix à Hollywood - Jean Hersholt Humanitarian Award (2009) - et au festival de Venise.
Il a animé l’annuel Téléthon (1966-2010) pour l’association de dystrophie musculaire qu’il soutient depuis 1952.
Ce n'est qu'à la fin de sa vie, en 2011, qu'il
a confié avoir une relation intime avec
Marilyn Monroe, mais sans préciser l'année et en réponse à une question sur le Président John F. Kennedy et son frère Robert Kennedy. Une passion charnelle qui a duré un mois. «
Marilyn Monroe toute nue... Je peux vous dire qu'il fallait avoir la forme pour être son amant. Pendant un mois, je ne pouvais même plus bouger »,
se souvenait Jerry Lewis.
Et se rend pour la première fois en Israël en 1981 pour y participer à un Téléthon. Il
déclare : «
Tout le monde peut dire des blagues, mais pas n’importe qui peut être aussi meshuga [fou, en yiddish] que moi ».
En 2014, Arte a diffusé un cycle de quatre films interprétés ou/et réalisés par Jerry Lewis :
Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust, 1956),
Le tombeur de ces dames (
The Ladies Man, 1961),
Le zinzin d’Hollywood (
The Errand Boy, 1961) et
Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor, 1963). Un florilège des œuvres de l’acteur, chanteur, producteur, réalisateur, scénariste,
entertainer américain Juif sioniste Jerry Lewis.
Donald Trump
Le 17 décembre 2015, dans
l'émission The World Over, sur la chaîne catholique EWTN,
Jerry Lewis a déclaré : "Je pense que [Donald Trump] est
great : c'est un
showman et nous n'avons jamais eu de
showman occupant le fauteuil présidentiel... Il n'est pas
Ronald Reagan. Vous ne pouvez pas faire de comparaison avec Ronald Reagan. Je pourrais parler pendant trois heures simplement en le louant. Il était si bien". Interviewé par Raymond Arroyo, Jerry Lewis
a affirmé : "Les réfugiés devraient rester où ils se trouvent. Personne n'a œuvré plus dur que moi pour la condition humaine, mais ils ne font pas partie de la condition humaine. Si 11 types de ce groupe de 10 000 sont membres d'
ISIS [
Etat islamique, ndr], comment puis-je prendre ce risque ? Je ne veux plus perdre de nouveau des Français ou des Britanniques. Vous ne pouvez pas critiquer le président pour cela, parce qu'il n'a jamais été préparé à cela. Et ce que j'observe en lui, c'est de l'incertitude. Et l'incertitude ne caractérise pas un leader. Il doit faire... L'Etat islamique a attaqué le monde. Où sont tous nos alliés de l'OTAN ? Pourquoi l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne, et l'Espagne, ne font rien pour arrêter l'Etat islamique ? Réunissez vos armées, joignez-vous à l'armée américaine et éliminez-le ! Nous ne l'arrêtons pas. Nous nous contentons de relater ce qu'il fait. C'est ridicule !"
Le 13 janvier 2016, dans le cadre de la rétrospective Annett Wolf, la Cinémathèque française
présenta Jerry Lewis (
Jerry Lewis Og Hans Verden), documentaire de Annett Wolf (Danemark / 1972 / 42 min) : "Sur le plateau de son film maudit et jamais sorti en salles,
The Day the clown Cried, Jerry Lewis donne sa vision de la comédie, du drame, de la mise en scène, et montre à un acteur comment mourir au ralenti".
Jerry Lewis, le clown rebelle
Le 18 juin 2017, Arte diffusa
Jerry Lewis, le clown rebelle (Jerry Lewis. The Man Behind the Clown), documentaire de
Gregory Monro. "J'ai toujours eu cinq anq... J'étais le pitre de la classe... J'ai débuté en écrivant des textes pour des comédiens... Je suis toujours en train de scruter le monde... Dean Martin était bien plus qu'un frère pour moi, et il me manque toujours autant... Je suis nostalgique de tout. J'ai eu beaucoup de chance et j'en suis bien conscient. J'ai eu l'opportunité de gagner le cœur du public", a confié
Jerry Lewis, dont le père était un chanteur et comique, et la mère pianiste.
C'est un enfant anxieux qui souffre d'être fils unique.
"Dans la lignée de Charlie Chaplin, Buster Keaton et Stan Laurel, Jerry Lewis s’inscrit dans la plus pure tradition de l’âge d’or de la comédie. Ses numéros de pantomime, ainsi que son humour burlesque et corrosif, ont fait de lui l’un des comiques les plus influents du 7eme Art. Mais Lewis était bien plus qu’un clown, son intérêt pour l’art du cinéma l’a hissé au rang d’artisan de la comédie. Une passion qui l’a conduit à écrire, produire, réaliser et jouer dans ses propres films, des œuvres désormais classiques comme « Le dingue du palace », « Le tombeur de ces dames », « Le zinzin de Hollywood » ou encore « Dr. Jerry et Mister Love ».
"En devenant cinéaste, Lewis a cassé son image de simple comique et s’est imposé comme une valeur sure à Hollywood, où il s’est amusé également à bousculer les conventions. Il a innové en inventant une nouvelle méthode de tournage, et sa vision du monde et du genre humain lui ont fait gagner ses lettres de noblesse Outre-Atlantique. Cependant, les critiques américains et l’élite culturelle l’ont boudé et le boudent toujours. Alors que les Américains ne voient en Lewis que le clown, les Européens et plus particulièrement les Français, le considèrent comme un auteur. Une admiration qui a suscité de nombreuses questions au sein de la culture populaire durant plus de 50 ans. Pour quelle raison les Européens adulent-ils autant Jerry Lewis ? Qu’est-ce qui explique l’hostilité des Américains envers lui ? Est-il vraiment un génie visionnaire ? Qui se cache derrière le nez rouge ?"
"A l’occasion de ses 90 ans, Jerry Lewis revient sur sa carrière exceptionnelle. De son duo légendaire avec le crooner Dean Martin, à son incroyable popularité internationale, sans oublier sa grande histoire d’amour avec l’art du cinéma. Par le biais d’archives rares, d’extraits de films et de témoignages d’amis, de critiques de cinéma et d’artistes comme Sean Hayes, Tony Lewis, Jonathan Rosenbaum ou encore Martin Scorsese,
le réalisateur Gregory Monro invite le spectateur à redécouvrir le parcours hors du commun d’un clown philanthrope et visionnaire, trop souvent mécompris".
"Digne successeur des grands maîtres (Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel), Jerry Lewis a passé sa vie au service du divertissement. Comique, cinéaste, producteur, philanthrope... : qui se cache derrière le masque élastique de l'as de la maladresse ? Retour sur une carrière à rebondissements".
"C'est le visage des empotés, des pitres, des enfants, des souffre-douleurs, toujours au mauvais endroit au mauvais moment… Dès les années 1940, Jerry Lewis connaît un succès public fulgurant, notamment grâce à son duo avec Dean Martin. Mais son passage derrière la caméra, début 1960, brouille les pistes et braque les critiques sur sa légitimité à se proclamer "cinéaste", malgré la technicité et l'originalité extraordinaires dont il fait preuve dans sa mise en scène. Dès lors, Jerry Lewis entame un bras de fer avec les studios de Hollywood, pour lesquels il écrit, produit et réalise des œuvres singulières, comme
Le tombeur de ces dames ou
Dr. Jerry et Mister Love, connaissant la gloire et gagnant le respect en Europe, tout en étant simultanément rejeté par les critiques et le public américains".
"Le plus pur comique, c'est celui qui se passe du verbe", commente Pierre Étaix, l'un des nombreux intervenants, en entretien ou en archives – aux côtés, entre autres, de Martin Scorsese et Jean-Luc Godard –, du documentaire de Gregory Monro. Digne successeur des grands maîtres (Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel…), Jerry Lewis a passé sa vie au service du divertissement. Mais s'il a fait de son corps l'arme polymorphe d'un burlesque qui s'embarrasse rarement de mots, c'est aussi pour mettre face à elle-même une Amérique oublieuse de ses plus faibles. Une des raisons, peut-être, du peu de succès rencontré dans son propre pays et du triomphe que lui a réservé l'Europe, notamment la France, où les cinéastes de la Nouvelle Vague ont salué en lui un pair, satiriste brillant, émouvant et hilarant, de son temps".
Un vrai cinglé du cinéma (Hollywood or Bust)
Film de Frank Tashlin (États-Unis, 1956, 1h34mn, VF/VOSTF)
Scénario : Erna Lazarus
Image : Daniel L. Fapp
Musique : Walter Scharf, Charles O'Curran, Sammy Fain, Paul Francis Webster
Musique : Howard A. Smith
Production : Paramount
Avec : Jerry Lewis (Malcolm Smith), Dean Martin (Steve Wiley), Anita Ekberg (Anita Ekberg), Pat Crowley (Terry Roberts), Maxie Rosenbloom (Bookie Benny), Pat Crowley (Terry Roberts), Maxie Rosenbloom (Bookie Benny), Willard Waterlab (Neville)
Diffusion sur Arte les 25 décembre à 20 h 50 et 30 décembre à 15 h 05
Visuels : © Arte
Le zinzin d’Hollywood (The Errand Boy)
Film de Jerry Lewis (États-Unis, 1961, 1h32mn, noir et blanc, VF/VOSTF)
Scénario : Jerry Lewis, Bill Richmond
Image : W. Wallace Kelley
Musique : Walter Scharf
Montage : Stanley E. Johnson
Costumes de Edith Head
Production : Jerry Lewis
Avec : Jerry Lewis (Morty S. Tashman), Brian Donlevy (Mr. T. P. Paramutual), Isobel Elsom (Irma Paramutual), Sig Rumann (Baron Elston Carteblanche), Fritz Feld (le réalisateur des années 1920), Howard McNear (Dexter Sneak)
Diffusion sur Arte les 25 décembre à 22 h 25, 30 décembre 2013 à 13 h 35 et 10 janvier 2014 à 13 h 35
Visuels : © Arte
Le tombeur de ces dames (The Ladies Man)
Film de Jerry Lewis (États-Unis, 1961, 1h35mn, VF/VOSTF)
Scénario : Jerry Lewis, Bill Richmond
Image : W. Wallace Kelley
Musique : Walter Scharf
Montage : Stanley Johnson
Production : Jerry Lewis Productions
Avec : Jerry Lewis (Herbert H. Heebert), Helen Traubel (Helen Welenmelon), Pat Stanley (Fay), Kathleen Freeman (Katie), Buddy Lester (Buddy), Gloria Jean (Gloria), Hope Holiday (Miss Anxious), Sylvia Lewis (Sylvia), Shary Layne (Faith)
Diffusion sur Arte les 27 décembre 2013 à 13 h 40, 2 janvier à 20 h 50 et 13 janvier 2014 à 13 h 35
Visuels : © Arte
Film de Jerry Lewis (États-Unis, 1963, 1h43mn, VF/VOSTF)
Scénario : Jerry Lewis, Bill Richmond, d’après Robert Louis Stevenson
Image : W. Wallace Kelley
Musique : Walter Scharf, Lee Brown
Montage : John Woodcock
Costumes : Edith Head
Production : Paramount Pictures, Jerry Lewis Enterprises
Avec : Jerry Lewis (Julius Kelp / Buddy Love), Stella Stevens (Stella Purdy), Del Moore (le Dr Warfield), Kathleen Freeman (Miss Lemmon), Howard Morris (M. Kelp), Elvia Allman (Mme Kelp)
Diffusion sur Arte les 1er janvier à 20 h 50, 3 janvier à 13 h 35 et 8 janvier 2014 à 13 h 35
French Connection Films, Arte France, INA, Lowlands Media, Inkwell Films, 2016, 61 min
Sur Arte le 18 juin 2017 à 22 h 50
Visuels :
Affiche
Jerry Lewis assis derrière une camera Panavision
© Owen Franken
Jerry Lexos dans le film "Le zinzin d'Hollywood", 1961
© Jerry Lewis Films, Inc.
Jerry Lewis sur le tournage de "The Pasty"
© Jerry Lewis Films, Inc.
Portrait de Jerry Lewis
© Jerry Lewis Films, Inc.
Jerry Lewis_Copyright
Martin & Lewis in the 1950s
Credit - Jerry Lewis Archives
Jerry Lewis with director Martin Scorsese on the set of _The King of Comedy_ in 1982
Credit - Jerry Lewis Archives
A lire sur ce blog :
Cet article a été publié le 25 décembre 2013, puis les 18 mai 2014 et 16 mars 2015, 11 janvier 2016, 18 juin 2017.