mardi 17 juillet 2018

Chefs-d’œuvre de la Collection Leiden. Le siècle de Rembrandt


Le musée des Beaux-arts Pouchkine présente l’exposition The Age of Rembrandt and Vermeer: Masterpieces of The Leiden Collection« La collection Leiden, la plus riche collection particulière de tableaux de l’école de Rembrandt au Siècle d’or hollandais, doit son nom à la ville de Leyde, lieu de naissance de Rembrandt ». La finesse du goût du couple Kaplan, mécènes américains juifs.
Chefs-d’œuvre de la Collection Leiden. Le siècle de Rembrandt
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Les Rothschild en France au XIXe siècle
« La famille Stein : la fabrique de l'art moderne » d’Elizabeth Lennard
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À triple tour. Collection Pinault

En 2017, « dans le cadre de sa saison dédiée au Siècle d’or hollandais, le musée du Louvre a présenté Chefs-d’œuvre de la Collection Leiden. Le siècle de Rembrandt, une sélection des principaux chefs-d'oeuvre des peintres du 17e siècle hollandais, issue de la collection de Thomas Kaplan et son épouse Daphné Recanati Kaplan ». Une exposition itinérante présentée à Moscou en 2018.

« Rassemblée pour la première fois dans un grand musée international, cette sélection met à l’honneur la plus importante collection d’œuvres de Rembrandt aujourd’hui en mains privées ». 

Les visiteurs découvrent « ainsi une trentaine de peintures et de dessins des plus grands peintres du Siècle d’or originaires de la région de Leyde (Leiden aux Pays-Bas), au premier rang desquels dix oeuvres de Rembrandt et une onzième, récemment attribuée ».

« Parmi les peintures de Rembrandt rassemblées en son sein, la Leiden Collection possède en particulier la Minerve, un grand format spectaculaire, issu d’une série représentant des femmes fortes et des déesses de la mythologie ». 

La « sélection présentée au Louvre compte aussi des tableaux de « rembranesques » et met en lumière les « peintres fins » de Leyde qui constituent le cœur de cette collection. L’ensemble est ainsi composé de peintures de très grande qualité réalisées par les plus grands peintres (Jan Steen, Jan Lievens, Frans van Mieris, Gerard Dou) et illustre les spécialités de l’art hollandais. L’accrochage thématique permet de montrer qu’un seul et même artiste peut pratiquer différents genres et entend également rappeler que la peinture hollandaise s’appuie sur un répertoire mêlé pratiquant tous les modes, du satirique au solennel ».

« A l’occasion de cette exposition », Thomas Kaplan et Daphné Recanati Kaplan ont officiellement donné au musée du Louvre le grand format Eliezer et Rebecca au puits, peint par Ferdinand Bol (1616-1680), un des plus brillants élèves de Rembrandt. « Acquise par les Kaplan en 2009, l’œuvre est prêtée par le collectionneur dans les galeries hollandaises du Louvre depuis 2010 ».

« Après l’exposition Chefs-d’oeuvre de la collection Leiden, le siècle de Rembrandt, une soixantaine de chefs-d’œuvre de la collection sera présentée au Long Museum de Shanghai et au musée national de Pékin en 2017 et 2018 puis au Louvre Abu Dhabi avant de retourner en Europe puis en Amérique ». 

« Dans le cadre d’un projet scientifique mené sous la direction d’Arthur K. Wheelock Jr., conservateur à la National Gallery of Art à Washington, Thomas et Daphne Kaplan ont souhaité rendre leur collection accessible aux chercheurs et aux passionnés par le biais d’un catalogue en ligne, consultable dès le 23 janvier 2017 sur www.theleidencollection.com ».

Rembrandt van Rijn, dit Rembrandt (1606-1669). Minerve 
« Minerve, de Rembrandt, est daté de 1635, c’est-à-dire de l’année où l’artiste ouvre son atelier à Amsterdam. Ce chef-d'oeuvre grandiose est l’aboutissement d’une série de peintures d’histoire qui, toutes, représentent des femmes héroïques de l’Antiquité : Bellone (1633) au Metropolitan Museum of Art à New York, Artémise (1634) au musée du Prado à Madrid, Flore (1634) au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, et Flore (1635) à la National Gallery à Londres. On ne sait pas exactement ce qui a motivé cette série, mais il est probable qu’elle ré-pondait à l’ambition de Rembrandt de devenir peintre d’histoire, ce qui, pour lui comme pour ses contemporains, était la plus haute forme d’expression artistique. Dans cette composition monumentale, Rembrandt représente la femme assise à un bureau dans la pose traditionnelle des érudits masculins dans leur étude. En tant que déesse vierge de la guerre, de la sa-gesse, de l’art, de la médecine, du filage et du tissage, Minerve est entou-rée de ses divers attributs : de luxueuses tapisseries, d’épais volumes, un globe terrestre, un casque et un bouclier à tête de Gorgone. En rendant avec minutie les vêtements brillants de Minerve, Rembrandt montre sa bonne connaissance d’Homère, lequel ex-plique qu’Athéna – l’homologue grecque de Minerve – portait une robe qu’elle avait elle-même brodée et une « splendide cape ». 

Éliézer et Rébecca au puits
"Éliézer et Rébecca au puits, huile sur toile de Ferdinand Bol (1616-1680), a été donnée au musée du Louvre par le collectionneur américain Thomas Kaplan et son épouse Daphné Recanati Kaplan, philanthropes et amis de la France, en collaboration avec les American Friends of the Louvre. Le musée du Louvre tient à les remercier pour leur exceptionnelle libéralité. Acquise en vente publique en 2009 par le couple Kaplan, cette œuvre avait également suscité l’intérêt du Louvre sans qu’il puisse s’en porter acquéreur. Le collectionneur et le musée nouant des relations à cette occasion, le tableau put être présenté à partir de 2010, sous forme de dépôt, dans les galeries hollandaises du musée, favorisant ainsi la découverte par le public du musée, d’un chef-d’œuvre récemment redécouvert. Le Louvre se félicite que cette présentation aboutisse à un don en faveur du département des Peintures. Bol traite ici une scène de" la Bible hébraïque : "selon la Genèse (24, 10-20), Abraham envoie son serviteur Éliézer à la recherche d’une épouse pour son fils, Isaac. Éliézer s’adresse à Dieu, priant pour un signe distinguant la jeune fille. L’épisode du puits est la réponse à cette prière : Rébecca donne à boire à Éliézer, selon les termes mêmes de la prière. Le peintre a choisi de montrer le moment précis du don de l’eau. Natif de Dordrecht, Bol suivit l’enseignement de Rembrandt à Amsterdam, avant de s’établir dans cette métropole comme maître indépendant avant 1642. Il est connu comme portraitiste, mais a aussi laissé des tableaux religieux ou mythologiques d’une grande sensibilité. Le tableau vaut par la beauté des types (l’homme dans la force de l’âge, la jeune fille à la peau pâle), la composition orchestrée (jeu des regards, contre-plongée, contrepoint du paysage), la lumière. C’est de Rembrandt que vient cette manière d’entrer de plain-pied dans l’histoire, en même temps que l’ampleur dans le traitement d’un thème aux résonances universelles : une jeune femme donnant à boire à un homme."

Lievens, Garçon à la cape et au turban (Portrait du Prince Rupert du Palatinat), Vers 1631 

« L’un des plus beaux portraits des débuts de la carrière de Jan Lievens est ce Garçon à la cape et au turban, exécuté à Leyde vers 1631, à une époque où le peintre était au sommet de sa première période de maturité. Ce jeune et digne garçon porte des vêtements exotiques, à la mode à la cour des Pays-Bas et à celle d’Angleterre, confectionnés dans des étoffes chatoyantes qui attestent sa richesse et son prestige. Il est coiffé d’un turban bleu et or richement tissé, orné d’une magnifique plume de paradisier. La peau souple et lisse du garçon, ses larges joues et son regard pénétrant sont magnifiquement dépeints dans une lumière forte et diffuse. On a reconnu dans le modèle le prince Rupert, comte palatin, un des fils de Frédéric V et Élisabeth Stuart, qui vivaient alors en exil à La Haye avec leurs enfants. On pense que le portrait est une commande obtenue par Constantijn Huygens, secrétaire du stadhouder, qui, impressionné par le talent de Lievens, souhaitait promouvoir sa carrière. Les commandes de portraits de la cour de Bohême étaient essentielles pour Lievens, qui aspirait à devenir peintre en Angleterre à la cour de Charles Ier, où il devait tenter sa chance l’année suivante après avoir quitté sa ville natale de Leyde. » 

Rembrandt, Autoportrait au regard plongé dans l’ombre, 1634
Rembrandt "peint cet autoportrait en 1634, l’année où il épouse Saskia van Uylenburgh. Il se représente en jeune homme confiant, affrontant son public avec assurance, mais il a les yeux dans l’ombre produite par le bord ondulé de son béret, ce qui empêche le spectateur de voir pleinement son regard. L’artiste porte des vêtements démodés, et notamment un manteau doublé de fourrure qui ressemble à un surcot de savant. Rembrandt a exécuté ses premiers autoportraits à Leyde dès les années 1620. Beaucoup de ces premières oeuvres se rapprochent des tronies, ces études de caractère qui offrent des possibilités infinies d’exploration des expressions faciales, des costumes exotiques et du jeu des ombres et des lumières sur le visage du modèle. Rembrandt se peindra durant toute sa vie, souvent dans des compositions qui seront copiées ou retravaillées par ses élèves. Le présent portrait en est un exemple. Peu après son achèvement, probablement en 1636-1637, Rembrandt a chargé un élève de le retravailler pour en faire un tronie plus vendable représentant un homme exotique d’âge mur, en l’habillant avec plus de raffinement et en le coiffant d’un haut chapeau de fourrure. Depuis les années 1950, une grande partie de ces ajouts ont été ôtés, dans une volonté de retrouver l’autoportrait d’origine."

Musées Pouchkine et Hermitage
Pour la première fois, en 2018, lmusée des Beaux-arts Pouchkine puis le musée Hermitage présentent l’exposition The Age of Rembrandt and Vermeer: Masterpieces of The Leiden Collection du Dr. Thomas S. Kaplan et de son épouse Daphné Recanati Kaplan"The Leiden Collection is among the largest collections of 17th-century Dutch paintings, and represents the most significant privately-held collection of Rembrandt and Rembrandt School paintings in the world. The exhibition of The Leiden Collection at The Pushkin State Museum of Fine Arts in Moscow and The State Hermitage Museum in St. Petersburg "explores the artistic world of the Dutch Republic through a selection of 82 paintings and drawings by Rembrandt van Rijn and his contemporaries, many of which have never been on view in Russia. Focusing on the artistic center of Leiden and the larger circle of artistic creativity that emerged around it, the exhibition elucidates Rembrandt’s artistic beginnings, his relationship to rivals and contemporaries or peers, and the artistic traditions that flourished in cities across Holland during the Dutch Golden Age. Artists such as Jan Lievens, Gerrit Dou, and Frans van Mieris, as well as Frans Hals, Hendrick ter Brugghen, and Johannes Vermeer, provide a remarkable glimpse into the ideas and traditions that shaped the Dutch Golden Age. Seen together with the renowned collections in Moscow and St. Petersburg, the works in this exhibition reflect the enduring interest in collecting Dutch art, one that has existed in Russia for nearly four hundred years. Seen together with the renowned collections existing in Moscow and Saint Petersburg, the works featured in this exhibition reflect the deep interest in Dutch art that has endured in Russia for nearly four hundred years."

"Named after the city where Rembrandt was born and launched his career, The Leiden Collection was assembled by the Kaplans in a remarkably short period of time through a combination of enthusiastic research, profound dedication to the art of the Dutch Golden Age, and a measure of what Dr. Kaplan terms “collector’s luck.” Dr. Kaplan had loved the works of Rembrandt and the Dutch Golden Age from his early youth. It was not until 2003, however, when he learned that masterpieces from his most-admired era —including paintings by Rembrandt himself— were not all held in museums and indeed were still available on the market, that he and his wife Daphne began their extraordinarily ambitious collecting initiative."

The Leiden Collection, "at its spiritual core, represents the largest assembly of Rembrandt paintings in private hands, rivaling in scope and depth all but the largest national museums. Twelve of the Master’s paintings are on display in Russia, including his earliest known works from Leiden, the “Allegories of the Senses” series: Stone Operation (Allegory of Touch), Three Musicians (Allegory of Hearing), and the recently discovered Unconscious Patient (Allegory of Smell), which stands as the earliest art work possessing the Master’s signature. Rembrandt’s mature period, when he worked in Amsterdam, is highlighted by works including Young Girl in a Gold-Trimmed Cloak, Portrait of a Man in a Red Coat, and Self-Portrait with Shaded Eyes. Visitors to the museum will also have an opportunity to see the famous Minerva in her Study, which belongs to a series of stylistically similar paintings created by Rembrandt between 1633 and 1635, and currently held in the collections of the Hermitage (Saint Petersburg), Prado Museum (Madrid), and Metropolitan Museum (New York)."

"Other rarities abound for the Russian public in this exhibition. Young Woman Seated at a Virginal by Johannes Vermeer, the only mature work by the famed artist that remains in private hands, will be on display. Only 36 art works by this great master are known to exist, making this exhibition a truly unique opportunity for the public given the lack of representation of Vermeer’s legacy in Russian museums. This painting was produced in his later years, on a canvas believed to have come from the same bolt as Vermeer’s The Lacemaker, currently in the Louvre’s permanent collection. Another extremely rare masterpiece to be shown is Hagar and the Angel by Carel Fabritius. Painted by the greatest of Rembrandt’s pupils, this piece represents one of only 13 surviving art works by the master and the sole remaining example in a private collection."

"The rich selection of art works in the exhibition comprises many other of Rembrandt’s contemporaries: Pieter Lastman, his teacher, and Jan Lievens, the friend and colleague with whom he shared a studio in Leiden. Among the many beloved “cabinet” paintings by the so-named Leiden fijnschilders (“fine-manner painters”) are several pieces by Gerrit Dou, one of the first and most renowned of Rembrandt’s apprentices, as well as works by Frans van Mieris the Elder. Additional masters represented are Gerard ter Borch, Ferdinand Bol, and Gabriel Metsu. The Collection also features paintings by Frans Hals of Haarlem quite prominently. Hals was celebrated throughout Europe for his original portraits of people stemming from various segments of society, such as merchants, pastors, or military leaders, whom he painted in an extraordinarily liberated and vivid manner. The exhibition at The Pushkin State Museum of Fine Arts will show his jewel-like Portrait of Samuel Ampzing, painted on copper, as well as the larger Portrait of Conradus Vietor on canvas. As exemplified by the collections in Moscow and Saint Petersburg, works by all of these artists constituted some of the most sought-after paintings in Europe during their time and beyond."

"Two drawings of animals beautifully complement the collection of paintings: a bravura drawing of a lioness by Rembrandt, and the exquisite Study of a Bear's Head, by Leonardo da Vinci."

"In 2018 the Hermitage is staging an exhibition of Dutch masterpieces from the Leiden Collection, one of the world’s best-known private collections of 17th-century Dutch painting, owned by Thomas Kaplan. The display comprises 83 works by outstanding painters from the Golden Age in the Netherlands: Rembrandt (including works from his early Leiden period and his later work), Frans Hals, Johannes Vermeer and Rembrandt’s pupils (Ferdinand Bol and Govert Flinck). A special section of the exhibition consists of examples of Leiden fine painting. These small works were painted in pure colours on wood or copper using a special virtuoso technique and have always been of great interest to collectors (Gerard Dow, Frans van Mieris the Elder, Gabriel Metsu, Godfried Schalcken). The works in the display show the wide range of genres in 17th-century Dutch painting. Besides historical compositions, portraits and genre scenes, they also include charming animalistic compositions. The exceptionally high standard of preservation of these masterpieces makes it possible to admire the technical perfection and virtuoso painting technique of the Dutch masters".


Du 5 septembre 2018 au 13 janvier 2019
Dvortsovaya Naberezhnaya (Embankment), 34. 190000 St Petersbourg, Russie
Tél. : +7 (812) 571-34-65
Mardi, Jeudi, Samedi, Dimanche de 10 h 30 à 18 h, mercredi et vendredi de 10 h 30 à 21 h
Fermé les 1er janvier et 9 mai

Du 28 mars au 22 juillet 2018
12 rue Volkhonka. Moscou. Russie
Tél. : +7 (495) 609-95-20
Du samedi au mercredi de 11 h à 20 h. Jeudi, Vendredi de 11 h à 21 h 

Du 22 février au 22 mai 2017
Au Louvre
Salles Sully
Aile Sully, 2e étage
Tél. : 01 40 20 53 17
De 9h à 18h, sauf le mardi. Nocturne mercredi et vendredi jusqu’à 22 h

Visuels
Catalogue russe
Rembrandt van Rijn (1606–1669), Minerve, 1635. Huile sur toile, 137 x 116 cm. Leiden Collection. Image courtesy of the Leiden Collection, New York

Gerrit Dou
Un chat à la fenêtre d’un atelier d’artiste
1657. Huile sur panneau. 34 x 26,9 cm.
© New York, The Leiden Gallery

Rembrandt van Rijn, dit Rembrandt (1606-1669)
Le Patient inconscient (allégorie de l’Odorat)
Vers 1624-1625. Huile sur panneau. 21,6 x 17,8.
© New York, The Leiden Gallery

Ferdinand Bol 
Eliezer et Rebecca au puits
Huile sur toile, 1645-1646
171 x171,80
(c)The Leiden Collection, New York

Lievens (1606-1674)
Garçon à la cape et au turban (Portrait du Prince Rupert du Palatinat)
vers 1631, Huile sur panneau, 66,7 x 51,7cm 
© New York, The Leiden Gallery

Rembrandt van Rijn, dit Rembrandt (1606-1669) 
Autoportrait au regard plongé dans l’ombre
1634. Huile sur panneau.. 71,1 x 56 
© New York, The Leiden Gallery

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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 19 mai 2017.

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