mardi 27 avril 2021

Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945)


Né dans une famille juive pauvre tunisoise, Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945) a été champion du monde de boxe, catégorie poids mouches, en 1931. Après avoir perdu ce titre, sa carrière connait une longue éclipse. Déporté en 1943 vers le camp d’Auschwitz, il est assassiné le 22 janvier 1945 lors des marches de la mort consécutives à l’évacuation partielle de ce camp nazi. Un roman signé par André Nahum, deux films - Victor Young Perez, de Jacques Ouaniche avec Brahim Asloum, Young et moi. Tomer Sisley sur les traces du boxeur d’Auschwitz. documentaire de Sophie Nahum - et des albums de bandes dessinées publiés par les éditions Futuropolis l’évoquent. Le 26 avril 2021, la loge Léon Blum du B'nai B'rith organise une visioconférence sur Zoom avec Jean-Philippe Lustyk, journaliste français, auteur de "Le grand livre de la boxe". 


Le boxeur Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945) et né à la Hara, quartier pauvre de Tunis, en Tunisie alors protectorat français. 

Il est champion de France des poids mouches,  puis champion du monde dans cette catégorie en 1931 en battant par K.O. le boxeur américain Frankie Genaro, Le plus jeune champion du monde à ce jour.

Sa carrière sportive décline ensuite.

Arrêté le 21 septembre 1943, Victor Younki, dit « Young » Perez est interné au camp de Drancy, près de Paris.

Le 7 octobre 1943, il est déporté de la gare de Bobigny - le convoi n° 60 a transporté mille personnes - au camp d’Auschwitz. Sur ces mille déportés, seuls deux survivront à la Shoah.

Auschwitz
"Le directeur d'Auschwitz 3, Monowitz-Buna, passionné de boxe, avait été tellement heureux de voir arriver dans son camp un "champion du monde", qu'il avait eu l'incroyable idée de monter une écurie de boxeurs au sein du camp et d'organiser des combats le dimanche, des combats de chiens, pour distraire les SS. Young et quelques autres déportés y boxèrent pour sauver leur peau", a relaté Sophie Nahum dans le Huffington Post, le 25 février 2015.

Né en 1926 à Strasbourg, Noah Klieger est arrêté sur dénonciation, et déporté à Auschwitz le 15 janvier 1943. Il échappe à la sélection grâce au champion du monde des poids mouche Victor « Young » Perez qui lui suggère de se présenter comme un boxeur. Il entre dans l’équipe de boxe d’Auschwitz- III (Buna-Monovitz) créée par le commandant Schwartz. Les combats se déroulent le dimanche d’octobre 1943 à mai 1944. Après 1945, ce journaliste embarque sur l’Exodus, fait son aliyah, et combat pour l’indépendance de l'Etat d'Israël. Il écrit pour Yediot Aharonot et L’Equipe.

« Young » Perez est assassiné lors de la Marche de la Mort. 

Pendant plus d'un demi-siècle, « Young » Perez est injustement ignoré des historiens et journalistes. 

André Nahum
En 2002, les éditions Télémaque ont publié Quatre boules de cuir, réédité sous le titre Young Perez, champion, d'André Nahum, médecin à Sarcelles qui avait recueilli les souvenirs de la famille Perez et rédigé la première biographie de ce champion. "C’est de Tunis qu’est venu un des champions les plus attachants que le monde de la boxe ait connu. Né dans une famille juive modeste, Victor Younki « Young Perez », débarque à Paris en 1927 après un début de carrière prometteur. A 20 ans, au terme d’un combat d’anthologie contre l’Américain Frankie Genaro, tenant du titre, il devient en 1931 le plus jeune Champion du Monde des poids mouche. Il reste à ce jour le plus jeune détenteur de ce titre. Il est adulé du public et du Paris des années folles. Dénoncé en 1943, il est déporté à Auschwitz où le commandant du camp, passionné de boxe, organise contre lui des simulacres de combats. Sa trajectoire fulgurante connaît un dénouement tragique. Tunis, début des années 30, à chaque coin de rues, la gloire naissante de Young Perez éclate qui va rendre leur fierté à tous les juifs tunisiens. André Nahum a 11 ans, il est fasciné et va suivre l’ascension extraordinaire de son idole. 50 ans plus tard, devenu médecin, André Nahum reçoit à sa consultation la visite d’une patiente inattendue. Margot Yaïch n’est pas malade mais elle est la sœur de Young Perez et veut que l’histoire de son frère sorte de l’oubli. Ce sera l’oeuvre et le combat d’une vie pour André Nahum, qui recueillera auprès de membres de sa famille et de ses amis ce récit unique de la vie fascinante du champion. Ancien médecin, conteur et gardien de la mémoire juive tunisienne, André Nahum est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Le Médecin de Kairouan » (Ramsay, 1995) et « Humour et sagesses judéo-arabes » (Desclée de Brouwer, 1998). Il était un des animateurs piliers de Judaïque FM et s'est battu plus de 20 ans pour rappeler le souvenir du grand champion et homme de cœur que fut Young Perez, injustement oublié"

Exposition
Lors de l'exposition Le sport européen à l’épreuve du nazisme. Des J.O. de Berlin aux J.O. de Londres (1936-1948), la seconde salle a été dédiée à des portraits de sportifs de sept disciplines : gymnastique - Alfred Flatow et Gustav Felix Flatow -, escrime, sports de combat - boxeur Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945), champion de France des poids mouches puis champion du monde dans cette catégorie en 1931, abattu lors d'une marche de la mort -, sports aquatiques - Alfred Nakache et les nageuses du club Juif viennois Hakoah -, athlétisme, football - Matthias Sindelar - et sports de raquette - joueurs de tennis Daniel Prenn et Gottfried von Cramm.

Victor Young Perez
Le 20 novembre 2013, le biopic Victor Young Perez réalisé par Brahim Asloum est sorti sur les écrans français.

A Auschwitz, « le boxeur Victor Young Perez, 136 combats, 91 victoires dont 27 par KO, et un titre de champion du monde des poids mouches, affronte Kurtz, un soldat allemand de vingt kilos et vingt centimètres de plus que lui, devant son frère Benjamin et les autres déportés. Au cours de ce combat à mort, il voit sa vie défiler sous ses yeux : il se revoit enfant à Tunis, avec Rachid, Maxo et Benjamin, ses amis, ainsi que Mireille, son amour. Il revit sa glorieuse carrière de boxeur, mais aussi sa déportation. Et les coups de Kurtz continuent de pleuvoir sur le plus jeune champion du monde de l'histoire de la boxe… »

Le 20 novembre 2013, Maya Nahum a signé l'article Victor Young Perez, un détournement de boxeur publiée par Causeur. Elle a fustigé une réécriture de "l’histoire du champion juif tunisien assassiné à Auschwitz".
"Tunis 1911, Auschwitz, 1945. Deux dates, deux lieux qui résument le destin de Victor Young Perez, le plus jeune champion du monde poids mouche de l’histoire de la boxe, encore aujourd’hui.Il existe très peu d’écrits sur Young. Le livre « référence » est celui d’André Nahum, mon père (sur Wikipedia, à la rubrique Young Perez, on dénombre 106 notes, dont 97 sur le livre d’André Nahum). André Nahum, ancien médecin à Sarcelles, était hanté depuis l’enfance par le champion oublié. Il s’est battu pour sa mémoire et a passé vingt ans de sa vie à faire des recherches dans la presse sportive, auprès de ses vieux patients, de Margaux et Benjamin Perez, la sœur et le frère, etc. En un mot, il a élevé ses enfants avec la figure de Young comme s’il faisait partie de la famille.Young Perez, c’est l’histoire d’un gosse de la Hara, pauvre ghetto juif de Tunis. Belle gueule, farceur, bagarreur, un peu voyou, écolier buissonnier de l’Alliance israélite, Victor a une passion, la boxe. À cette époque, le noble art fait rêver la rue comme le foot aujourd’hui. Victor et sa bande de copains parviennent à intégrer une salle d’entraînement grâce à la générosité d’un mécène de la communauté. Très vite, il est repéré comme le plus prometteur. Petit, léger, souple il est d’une rapidité époustouflante et son jeu de jambes devient vite unique.Il remporte le titre mondial contre Franckie Genaro à Paris en 1931, à 20 ans. 5 petites minutes d’un combat victorieux le propulsent vers la gloire.Young, soudain riche et célèbre, croule sous les invitations dans le beau monde. La star du moment, c’est lui. Ces années 30 sont folles de jazz, de boites de nuit, de jolies filles, de jolis garçons et de boxe. Pas un jour sans combat. Le tout-Paris des Arts et des lettres remplit les salles de boxe. On y croise Cocteau, qui soutient le grand Al Brown, ou Joséphine Baker, pour ne citer qu’eux. Dans cette ambiance vertigineuse, le jeune juif tunisien rencontre une starlette débutante, de deux ans son aînée, l’adorable Mireille Balin. Ils deviennent amants. On les voit partout ensemble.Young la couvre de cadeaux somptueux. Il gâte pareillement ses parents et son entourage. Il n’oublie pas d’où il vient. Il ne refuse rien à personne. Un cœur gros comme ça. L’argent doit profiter à ceux qui en ont besoin et même si certains exagèrent, il s’en fiche. Mireille tire profit des projecteurs sur Young, elle se montre, fait sa pub, dirait-on maintenant. Elle est élégante, éduquée, et sophistiquée. Tout la sépare de son amoureux : le milieu social, la culture, la religion. L’époque n’est pas à la mixité. Elle se lasse, s’éloigne de Young peu à peu, tourne et monte à son tour vers les sommets. Il en souffre atrocement, la poursuit, prend du poids, se laisse aller, et perd son titre mondial.Les fidèles copains l’entourent, mais beaucoup sont rentrés chez eux, dont le grand frère, Benjamin, boxeur lui aussi qui choisit la raison et s’en va ouvrir un commerce à Tunis. L’époque s’est durcie. L’heure est à la haine des Juifs. Young devrait rentrer à Tunis, mais il n’écoute personne. Il croit que rien ne peut lui arriver, à lui, le champion du monde. Il va se refaire et conquérir à nouveau sa belle Mireille, il en est sûr. Inconscient ou naïf, il acceptera un combat à Berlin en 1938. Il y vit l’horreur de l’humiliation et de la peur.De son coté, Mireille , après une passion torride avec Tino Rossi est à présent  au bras d’un bel officier allemand. Elle paiera cher cet amour, sera arrêtée et violée à la fin de la guerre. Young Perez est arrêté en septembre 1943. Embarqué à Drancy, puis déporté à Auschwitz et assassiné. Que s’est-il passé ? Qui l’a dénoncé ? Des témoins ont émis des hypothèses. On ne saura jamais.Comment M. Ouaniche a-t-il rendu ce matériau extraordinaire dans son film ? On ne retrouve rien. Le film tient tout entier dans le dernier combat de Young contre un allemand à Auschwitz. Une séquence très longue, où le boxeur Brahim Asloum donne le meilleur de lui-même. Asloum fait le boulot comme personne, il boxe. Le choix de faire jouer Young Perez par Brahim Asloum, champion du monde comme lui est la grande trouvaille du réalisateur.Sinon ?Quoi de la Hara de Tunis dans les années 20 ? De l’ambiance décrite pourtant dans tellement d’ouvrages (très bizarre, l’accent parisien des copains de Young dans les ruelles du ghetto! L’accent tune, c’est quand même typique). Quoi du Paris des années 30 que Young va découvrir dans sa nouvelle vie de champion ? (quelle lourdeur,  cette scène sensée nous montrer ses conquêtes, où l’on voit Young dans le tourniquet d’un palace au bras d’ une nouvelle femme à chaque sortie du tourniquet!)Quoi de son retour triomphal à Tunis, en héros, retour pourtant historique ? De l’accueil national ? De la fierté de la Hara ? De la générosité légendaire de Young  pour son ghetto? Rien. Pourquoi le choix de cette actrice qui joue Mireille avec un fort accent italien ? Pourquoi son frère Benjamin à Auschwitz alors que dans la réalité, il était à Tunis et n’a jamais été déporté ? (cette invention donne lieu à des scènes de mélo fraternel digne d’un soap opera!) Parce que c’est de la fiction ? Et que la fiction a tous les droits ? C’est vrai.Mais notre droit est d’écrire que le Young  du film n’a pas grand-chose à voir avec le vrai Young Perez. La production n’avait pas les droits du livre d’André Nahum (il les a vendus à un autre producteur). Or comment écrire l’histoire de Young en ignorant le seul récit existant, de crainte d’être accusé de plagiat ? Pas d’autre choix que de suivre la trame de ce  récit1 mais en le vidant de sa substance, en inventant des anecdotes, en changeant même l’histoire de Benjamin, mais aussi en transformant l’Histoire.Le résumé annonce le récit de « la jeunesse insouciante (de Young) à Tunis avec Rachid, Maxo et Benjamin ». Or, comme dans toutes les bandes du ghetto, au côté de Young, les gosses étaient juifs. À cette époque, il y avait peu d’interférences entre les communautés en dehors des relations professionnelles. Chacune vivait cloisonnée. Que dire aussi de cette assemblée d’hommes en seroual et chéchias, manifestement tous musulmans, acclamant Young au début du film ? Pourquoi donner une image aussi simple d’une société bien plus complexe, à l’ombre du drapeau français ?C’est vrai, c’est une fiction. L’artiste a tous les droits, jusqu’au détournement de boxeur. Mais cette vision  liftée du passé ne fera pas avancer la paix. Elle fausse le jeu, entre Juifs et Arabes liés par une Histoire plus que complexe".
Le 19 juin 2017, à 20 h 59, TV5 Monde diffusa Victor Young Perez, de Jacques Ouaniche.

Young et moi
Petite-fille du biographe, la documentariste Sophie Nahum a débuté, avec l'acteur Tomer Sisley, un documentaire sur ce champion. 

Laurent Preece, co-réalisateur et co-producteur, et Arnaud Mansir, chef opérateur, ont participé à ce film sur Victor Young Perez intitulé Young et moi. Tomer Sisley sur les traces du boxeur d’Auschwitz

L'artiste Keren Ann a offert sa musique pour la bande-son du documentaire. 

Devant les refus de chaines de télévision, Sophie Nahum a fait appel au crowdfunding en invitant les Internautes à co-financer le film. Sur les 30 000 € nécessaires, près de sept mille euros ont été collectés au 27 février 2015. Le 21 avril 2015, la collecte a été terminée : 31 141 € ont été recueillis.

« L'acteur de cinéma Tomer Sisley a entendu parler d'un très grand boxeur qui a été un jeune champion du monde : Victor "Young" Perez. C'est un boxeur, adulé et admiré par tout le monde. Il fut déporté pendant la guerre à Auschwitz, où il boxa. C'est une histoire méconnue qui fascine Tomer Sisley. Il veut en faire un scénario pour le cinéma, inspiré par son incroyable destin. Il part à la rencontre des derniers témoins de sa vie. Tomer Sisley poursuit cette quête sur la vie de Young dans un voyage qui va profondément le bouleverser... »

Le 23 juin 2016 à 20 h 15, la Maison de la culture juive à Nogent-sur-Marne proposa au Cinéma Royal Palace la projection-débat de Young et Moi, documentaire de Sophie Nahum avec Tomer Sisley. La réalisatrice et l'acteur seront présents. Le film relate "l’histoire folle du plus jeune champion du monde de boxe, part sur les traces d’une gloire oubliée de la Tunisie. Le jeune Victor Perez dit Young, issu du quartier très pauvre de La Hara, à Tunis, parti à Paris, pour boxer est devenu le plus jeune champion du monde de l'histoire de la boxe en 1931, à l’âge de 21 ans, seulement. La suite de son histoire est plus extraordinaire encore, mais tragique…"

Bandes dessinées
Ce destin tragique a inspiré des auteurs de bandes dessinées des éditions Futuropolis.


En 2012, est paru À l’ombre de la gloire dont le récit est signé Denis Lapière et les peintures sont les œuvres d'Aude Samama. : 22/08/2012
 
"Victor Younki, dit Young Perez, est né en Tunisie. À 16 ans, il livre son premier combat professionnel et quitte sa terre natale pour Paris, avide d’argent, de gloire et de filles ! En 1931, il devient d’abord champion de France puis, quelques mois plus tard, le plus jeune champion du monde des poids mouche. C’est un danseur agile, qui boxe avec ses jambes. À 23 ans, à l’âge où les autres boxeurs commencent à être connus, il abandonne pour se lancer dans les affaires, dans lesquelles il échoue. Il reprend la boxe pour régler ses dettes. Il livre son dernier combat, pour quelque argent, contre un champion nazi, à Berlin, en 1938, au paroxysme du sentiment populaire anti-juif. Il inaugure ainsi les sept maigres années qu’il lui reste à vivre. Il ne voit pas venir le danger, il n’écoute pas ceux qui lui conseillent de rentrer à Tunis… Rattrapé par ses origines, il est dénoncé et arrêté par la milice en 1943. Il est d’abord interné à Drancy, puis déporté à Auschwitz, avant d’y être abattu en 1945. Il a 27 ans".

"Suite aux revers de fortune de son père, Mireille Balin contrainte de gagner sa vie, devient à 21 ans, grâce à son immense beauté, mannequin pour Jean Patou. Elle bifurque vers le cinéma et c’est Pabst qui lance sa carrière. Elle devient une actrice adulée du public français, après avoir joué dans Pepe le Moko et Gueule d’amour. Pour autant, ce n’est pas une grande comédienne, elle ne sait joue qu’un rôle, celui de la femme fatale, celle qu’elle est dans la vie et qui aura comme amants célèbres Jean Gabin et Tino Rossi. À l’aube des années 40, son amour du pouvoir et de l’argent, la pousse à travailler pour l’Occupant, et elle tombe sincèrement amoureuse d’un jeune officier de la Wehrmacht. La Résistance la rattrape. Son amant sera abattu et elle sera violée par un groupe de FFI, alors qu’ils fuyaient vers l’Italie". 

"C’est en octobre 1931, à l’occasion de la somptueuse fête, où le tout-Paris se presse, donnée en l’honneur de son titre de champion du monde, que Young Perez et Mireille se rencontrent. Le pauvre petit juif arabe et la belle parisienne blanche catholique s’aimeront un temps, avant que la guerre ne les sépare, les emportant chacun vers leur destin tragique".

"Aude avait envie de travailler sur le thème de la boxe. Les corps en mouvement dans un carré de lumière, l’intéressaient pour leur aspect pictural. Le destinée fulgurante de Young Perez, alliée à celle tout aussi tragique de la comédienne Mireille Balin, femme fatale du cinéma français des années trente, a conquis Denis. Les peintures sensuelles magnifient le scénario fluide et subtil de la vie de ces deux êtres, tout à la fois en prise directe avec leur époque et totalement dépassés par les événements".

En 2013, les éditions Futuropolis ont publié Young. Tunis 1911 – Auschwitz 1945, sur un récit d'Aurélien Ducoudray et des dessins d'Eddy Vaccaro.

 Après avoir raconté la vie de Battling Siki dans Championzé, Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro reviennent sur le devant du ring avec une nouvelle biographie de boxeur, celle de Victor Young Perez. 136 combats, 91 victoires dont 27 par KO, Young devint à 20 ans, le plus jeune champion du monde des poids mouches. 

"Né dans une modeste famille juive de Tunis en juin 1911, Victor Perez se passionne très jeune pour la boxe, et décide de devenir champion du monde, comme le Sénégalais Battling Siki ! En 22, il s’installe à Paris, travaille dans un magasin de chaussures et commence à s’entraîner sous la direction de son premier manager, Joe Guez. Il est très vite remarqué, tout le monde s’accorde à dire que c’est un pugiliste né, qu’il a du souffle, de l’esquive et est rapide. Il est sacré champion de France poids plume en 1930, avant de devenir champion du monde l’année suivante. Il devient la coqueluche du Tout-Paris, l’amant de la très belle Mireille Balin, mannequin, danseuse et bientôt actrice (Elle sera l’héroïne de Pépé le Moko, avec Jean Gabin), et la Tunisie en fait un héros. Mais le 31 octobre 1932, à Manchester, il cède son titre de champion du monde au profit de Jackie Brown. Cette date marque pour lui, la fin des jours heureux, de la gloire et de la vie facile. C’est le début d’une lente descente aux enfers, qui aboutit à Auschwitz, en 1943. Il y fait l’objet d’un traitement particulier. Le commandant de son camp étant un passionné de boxe, il lui est demandé d’entraîner une équipe de prisonniers pour présenter régulièrement des combats, et il travaille aux cuisines. Une faveur qui lui permet de nourrir en catimini ses compagnons de chambrée. Il sera d’ailleurs abattu par les nazis, le 22 janvier 45, alors qu’il est pris à distribuer du pain. Il portait sur son avant-bras gauche, le numéro 157178". 

INSEP
Le 15 mai à 18 h 30, l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) rendit hommage au boxeur Victor Young Perez. "La commémoration annuelle en l’honneur de Victor Young Perez (*), (le « Youki », le plus jeune champion du monde à 20 ans, le 26 octobre 1931, contre Frankie Genaro) – 73ème anniversaire de son assassinat. Pour Victor Young Perez, chantre du courage sur un ring, héros bravant la barbarie hitlérienne dans un camp d’extermination, notre mémoire est notre plus sincère hommage à un boxeur digne de vérité et de sens humain. Venez nombreux."

"Le grand livre de la boxe"
Le 26 avril 2021, la loge Léon Blum du B'nai B'rith organise une visioconférence sur Zoom avec Jean-Philippe Lustyk, journaliste français, auteur de "Le grand livre de la boxe". Jean Philippe Lustyk "commentera des images d’archives et présentera son dernier livre: le grand livre de la boxe, aux Editions Marabout. La Boxe a été pendant toute la 1er partie du 20eme siècle, le sport Roi, le plus populaire et les boxeurs, les héros de leur temps. En raison de la pauvreté, la famine et/ou l'antisémitisme de nombreuses communautés européennes fuient la Russie, l'Irlande, l'Italie pour émigrer aux Etats-Unis et vivre le rêve américain. Les boxeurs juifs n'échappent pas à cette règle, bien souvent ils changent de noms et deviennent de véritable stars du ring. Jean Philippe Lustyk remonte le cours de l'histoire jusqu'à aujourd'hui. Il nous fait voyager dans cet univers fascinant et découvrir des champions hors normes qui ont marqué le sport mais aussi la société de Muhammad Ali à Mike Tyson en passant par Benny Leonard , Joe Louis ou Marcel Cerdan… Réservation.


Victor Young Perez, par Jacques Ouaniche
Noé Productions, Mazel Productions, France 3 Cinéma, FMS
Musique de Didier Lockwood
Avec Brahim Asloum / Victor Perez, Steve Suissa / Benjamin Perez, Isabella Orsini / Mireille Balin, Patrick Bouchitey / Léon Beillères, Davy Sardou / Maxo, Bruce Payne / Colonel Hepman
Sur France 3 le 13 décembre 2016 à 23 h 15
Sur  TV5 Monde le 19 juin 2017, à 20 h 59

Young et moi. Tomer Sisley sur les traces du boxeur d’Auschwitz, par Sophie Nahum
Hello Prod, Canal plus, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, 2015, 70 min
Image : Arnaud Mansir
Son : Dominique Castinel
Montage : Bob Rayers

Denis Lapière et Aude Samama, À l’ombre de la gloire Futuropolis, 2012. 195 x 265 mm. 152 pages. 20 €. Code Sodis : 790155. ISBN : 9782754806053

Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro, Young. Tunis 1911 – Auschwitz 1945. Futuropolis, 2013. 214 x 290 mm. 128 pages. 20 €. Code Sodis : 790170. ISBN : 9782754806282

Visuels :
© CMEDJ  
  
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Cet article a été publié le 13 décembre 2016, puis le 15 mai 2018.

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