Arte diffusera le 9 janvier 2017 « Le testament du docteur Mabuse (Das Testament des Dr. Mabuse), de Fritz Lang. La deuxième œuvre de la trilogie cinématographique de Fritz Lang (1890-1976) concernant le machiavélique Docteur Mabuse et dont le troisième opus est Le Diabolique Dr Mabuse. Une parabole politique dans un contexte dramatique d'ascension au pouvoir du nazisme. Et l'illustration d'une emprise psychologique allant jusqu'à la destruction d'un esprit sain par un cerveau maléfique.
Après Le docteur Mabuse, « film muet de 1922, Lang utilise à nouveau le personnage du savant fou, figure allégorique du mal, pour résumer la stratégie nazie de conquête du pouvoir ». C'est la dernière collaboration de Fritz Lang avec son épouse, la scénariste Théa von Harbou, nazie.
Le docteur Mabuse, « devenu fou, est interné dans un hôpital psychiatrique. Il parvient pourtant, de l'intérieur de l’asile, par l’intermédiaire du directeur de l’asile, le docteur Baum, qu’il tient sous son pouvoir hypnotique, à créer et diriger une organisation de malfaiteurs qui commet crimes et délits... Le dernier film réalisé par Fritz Lang en Allemagne dénonce les méthodes criminelles des nazis. Une force d'expression hallucinante, annonciatrice de chaos ».
« L’empire du crime que Mabuse dicte à Baum annonce l’ordre nouveau promis par Hitler. Fritz Lang entoure ses personnages de masques primitifs, de crânes et de tableaux. En 1933, les expressionnistes sont entrés dans les musées mais ne vont pas tarder à en être chassés par les nazis ».
Le film « est interdit par Goebbels en mars de la même année, et, quelques mois plus tard, le réalisateur décide de quitter l’Allemagne pour la France. Trente ans après, Lang clôturera sa trilogie avec Le diabolique docteur Mabuse. Symbole d’une volonté de puissance ambivalente, le personnage aura été son double, sa part obscure, mettant en scène ses crimes comme le cinéaste ses films ».
« Deuxième film parlant de Fritz Lang, et deuxième rencontre avec le docteur Mabuse après le diptyque muet de 1922, Le Testament du Dr. Mabuse s’inspire encore de la forme feuilletonesque et des péripéties violentes qui avaient assuré le triomphe de ce génie du Mal. Mais cette fois-ci Lang est davantage sensible à la portée politique, voire documentaire, de son film. Les exactions décrites (attentats, explosions, menaces) sont directement tirées des colonnes des faits-divers, et témoignent de la tension qui pouvait régner en Allemagne à l’aube du nazisme. Un personnage lors d’un monologue exalté semble mimer la gestuelle et les grimaces de Hitler dans ses discours devant les foules. Le Testament du Dr. Mabuse, chef-d’œuvre absolu qui n’a rien perdu de sa puissance visionnaire, appartient à une période transitoire dans la filmographie de Lang, qui ne signa que trois films entre sa grande période muette et son exil hollywoodien. On constate, comme dans M le maudit, une maîtrise impressionnante dans l’utilisation dramatique des éléments sonores et un sens incroyable du suspens et de l’action. Les passages surnaturels, quant à eux, ont conservé leur terrifiante précision onirique. Cinéaste des hommes victimes de leur destin, Lang a aussi donné naissance au plus omnipotent des criminels. Hanté par cette création fascinante, Lang conclura sa carrière avec une ultime réapparition de Mabuse, en triomphateur des médias et de la société de surveillance, dans le génial et prophétique Diabolique Docteur Mabuse (1960) », a analysé Olivier Père.
Le film « est interdit par Goebbels en mars de la même année, et, quelques mois plus tard, le réalisateur décide de quitter l’Allemagne pour la France. Trente ans après, Lang clôturera sa trilogie avec Le diabolique docteur Mabuse. Symbole d’une volonté de puissance ambivalente, le personnage aura été son double, sa part obscure, mettant en scène ses crimes comme le cinéaste ses films ».
« Deuxième film parlant de Fritz Lang, et deuxième rencontre avec le docteur Mabuse après le diptyque muet de 1922, Le Testament du Dr. Mabuse s’inspire encore de la forme feuilletonesque et des péripéties violentes qui avaient assuré le triomphe de ce génie du Mal. Mais cette fois-ci Lang est davantage sensible à la portée politique, voire documentaire, de son film. Les exactions décrites (attentats, explosions, menaces) sont directement tirées des colonnes des faits-divers, et témoignent de la tension qui pouvait régner en Allemagne à l’aube du nazisme. Un personnage lors d’un monologue exalté semble mimer la gestuelle et les grimaces de Hitler dans ses discours devant les foules. Le Testament du Dr. Mabuse, chef-d’œuvre absolu qui n’a rien perdu de sa puissance visionnaire, appartient à une période transitoire dans la filmographie de Lang, qui ne signa que trois films entre sa grande période muette et son exil hollywoodien. On constate, comme dans M le maudit, une maîtrise impressionnante dans l’utilisation dramatique des éléments sonores et un sens incroyable du suspens et de l’action. Les passages surnaturels, quant à eux, ont conservé leur terrifiante précision onirique. Cinéaste des hommes victimes de leur destin, Lang a aussi donné naissance au plus omnipotent des criminels. Hanté par cette création fascinante, Lang conclura sa carrière avec une ultime réapparition de Mabuse, en triomphateur des médias et de la société de surveillance, dans le génial et prophétique Diabolique Docteur Mabuse (1960) », a analysé Olivier Père.
Avec ce film « Le Diabolique Docteur Mabuse » (Die 1.000 Augen des Dr. Mabuse), Fritz Lang « achève en 1960 sa carrière et clôt une trilogie » initiée à Berlin avec Docteur Mabuse, le joueur (1922) et Le testament du docteur Mabuse (1933).
« Alors qu'il se rendait à la télévision où il devait faire d'importantes révélations, un reporter est retrouvé mort dans sa voiture. Peu de temps avant, le commissaire Kras avait été informé du drame par une vision du docteur Cornelius, un aveugle qui pratique la divination et informe la police à ses heures. Selon les premiers éléments de l'enquête, le reporter aurait été assassiné à l'aide d'une nouvelle arme mise au point par les États-Unis, dont le prototype a été dérobé quelques mois plus tôt. Des similitudes avec un crime ancien font ressurgir l'ombre du docteur Mabuse, un génie du mal qui sévissait à la fin des années 1920 et dont le IIIe Reich a étouffé les crimes ».
« Troisième volet des méfaits du docteur Mabuse, tourné en pleine guerre froide à Berlin, le dernier film de Fritz Lang dénonce la surveillance à l'œuvre dans les sociétés totalitaires ». Ces mille yeux désignés dans le titre original du film.
De retour en 1956 en Allemagne, après vingt ans d'exil en France puis aux États-Unis, le réalisateur Fritz Lang « pointe ici les dérives perverses qu'engendrent la surveillance et le voyeurisme dans les sociétés totalitaires ».
« Multipliant les références à ses anciens « Mabuse », il s'amuse à égarer le spectateur par une habile construction qui désigne tour à tour chacun de ses protagonistes comme un potentiel coupable. Comme si, au fond, le mal pouvait surgir de partout ».
« Le testament du docteur Mabuse (Das Testament des Dr. Mabuse), de Fritz Lang
« Le testament du docteur Mabuse (Das Testament des Dr. Mabuse), de Fritz Lang
Nero-Film, 1933, 117 min
Auteur : Norbert Jacques
Image : Karl Vash, Fritz Arno Wagner
Montage : Conrad von Molo, Lothar Wolff, Fritz Lang
Musique : Hans Erdmann, Walter Sieber
Producteur/-trice : Fritz Lang, Seymour Nebenzal
Scénario : Thea von Harbou, Fritz Lang
Avec Rudolf Klein-Rogge, Oskar Beregi, Theodor Loos, Gustav Diessl, Otto Wernicke, Wera Liessem, Karl Meixner, Camilla Spira, Rudolf Schündler
« Le Diabolique Docteur Mabuse » par Fritz LangAuteur : Norbert Jacques
Image : Karl Vash, Fritz Arno Wagner
Montage : Conrad von Molo, Lothar Wolff, Fritz Lang
Musique : Hans Erdmann, Walter Sieber
Producteur/-trice : Fritz Lang, Seymour Nebenzal
Scénario : Thea von Harbou, Fritz Lang
Avec Rudolf Klein-Rogge, Oskar Beregi, Theodor Loos, Gustav Diessl, Otto Wernicke, Wera Liessem, Karl Meixner, Camilla Spira, Rudolf Schündler
Sur Arte le 9 janvier 2017 à 22 h 50
Central Cinema Company Film, CEI-Incom, Critérion Film, RFA, France, Italie, 1960, 100 min
Producteurs : Artur Brauner, Fritz Lang
Scénario : Fritz Lang, Heinz Oskar Wuttig, Jan Fethge, Norbert Jacques
Image : Karl Löb
Montage : Walter Wischniewsky
Musique : Gerhard Becker et Bert Grund
Avec Dawn Addams, Peter van Eyck, Gert Fröbe, Wolfgang Preiss, Werner Peters, Reinhard Kolldehoff, Howard Vernon, Bruno W. Pantel, Andrea Checchi, Nico Pepe, David Cameron, Rolf Moebius, Albert Bessler
Sur Arte les 27 juin à 20 h 55 et 30 juin 2016 à 13 h 35
Visuels : © ARD/Degeto
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Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 27 juin 2016.
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