Le Lévitique condamne l'homosexualité masculine. Le judaïsme, quel que soit ses courants, accueille les Juifs homosexuels. Depuis 1977, des homosexuels français sont réunis dans l'association dynamique, Beit Haverimn (« La maison des amis », en hébreu). Deux affaires récentes montrent leur situation paradoxale. Le 3 juin 2016, l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk a déploré l'homosexualité et la Gay Pride à Tel Aviv, lors de sa chronique hebdomadaire matinale sur Radio J. Une polémique s'en est suivie, mêlant postures "politiquement correctes", hypocrisie, crainte de s'aliéner un lobby particulièrement actif dans les milieux politiques et médiatiques, électoralisme - "vote homosexuel" dans certains arrondissements parisiens -, réactions liberticides, propos comminatoires, ignorance du judaïsme, silence rabbinique, mépris pour l'altérité, la norme et l'autorité spirituelle ou morale, clientélisme, etc. Le 17 août 2021, Fabien Azoulay a été transféré d'une prison en Turquie, où il effectuait sa peine résultant d'une condamnation pour importation d'une substance illicite, à une maison d'arrêt en France. Un transfert bénéficiant d'une mobilisation d'institutions juives françaises qu'elles ont refusée au Dr Lionel Krief, spolié.
Le Lévitique, troisième des cinq livres de la Torah, présente la relation sexuelle entre hommes comme une « abomination » ("To'évah", en hébreu) :
"Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination". (Lévitique 18:22)
Le Lévitique ajoute (20:13) : "L'homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme : c'est une abomination qu'ils ont tous deux commise, ils devront mourir, leur sang retombera sur eux".
Une exécution théorique car la peine de mort n'est pas appliquée : à partir de la chute du Temple, un sanhédrin ne peut pas se former pour l'énoncer.
Selon le rabbin libéral Gabriel Farhi, la prohibition de l'homosexualité masculine viserait la sodomie.” Delphine Horvilleur, rabbin du mouvement juif libéral, considère que "le texte n’est pas clair. Selon elle, il dénoncerait des relations sexuelles ayant un caractère humiliant entre hommes, mais pas la tendance homosexuelle. Quand à l’homosexualité féminine, elle serait “sans impact”.
"Gilles Berneim ancien grand rabbin de France, avait signé une déclaration contre l'homophobie, mais ce n'est jamais suivi par des actes", a déploré Alain Beit, président du Beit Haverimn (« La maison des amis », en hébreu), association française créée en 1977 et regroupant des homosexuels juifs (Le Point, 25 septembre 2017).
Si l'homosexualité comme pratique est condamnée par le judaïsme orthodoxe, les divers courants du judaïsme s'accordent sur l'accueil des homosexuels. Le mouvement juif libéral américain ordonne des rabbins homosexuels. Et, en mai 2019, Daniel Atwood, âgé de 27 ans, a été le premier rabbin orthodoxe gay ordonné à Jérusalem, alors que la Yeshivat Chovevei Torah, séminaire juif libéral newyorkais, ait refusé sa semikha ou ordination après qu'il se soit fiancé à un homme.
En octobre 2020, Benny Lau, rabbin orthodoxe israélien influent du courant sioniste religieux, "a déclaré que la loi juive n’interdisait pas aux membres de la communauté LGBTQ de fonder une famille. Il a fait cette déclaration dans le cadre d’une série de directives, publiées sur sa page Facebook, à l’intention des Juifs pratiquants appartenant à la communauté LGBTQ et à leurs proches, sous l’intitulé « Être seul n’est pas une bonne chose pour l’Homme ».
Sur ce sujet large, j'aborderai deux affaires importantes : la polémique liée aux propos de Joseph Haïm Sitruk, ancien grand rabbin de France (1987-2008) sur Radio J en 2016, et la campagne d'institutions juives françaises unanimes visant le transfert de Fabien Azoulay, franco-américain quadragénaire gay, d'une prison turque à une prison française. Une mobilisation publique qu'ils ont refusée au Dr Lionel Krief, spolié.
Radio J
Né en 1944 à Tunis, l'ancien grand rabbin de France, Joseph Haïm Sitruk, est un chroniqueur régulier de Radio J, une des quatre radios de la fréquence juive en Ile-de-France, le vendredi matin, vers 7 h 50,
Le 3 juin 2016, il a déploré l'homosexualité et la Gay Pride à Tel Aviv, lors de sa chronique hebdomadaire radiophonique qui dure quelques minutes.
Le 5 juin 2016, Serge Hajdenberg, directeur de Radio J, a expliqué sur cette radio qu'il laissait toute liberté à l'ex-grand rabbin de France Haïm Sitruk, puis s'est désolidarisé des propos tenus le 3 juin 2016 et qu'il a condamnés. Le propre du journalisme, c'est d'autoriser des opinions différentes dans le cadre de la loi. Et l'ancien grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk a le droit de ne pas être "politiquement correct", et de rappeler la position du judaïsme orthodoxe.
Jewpop
Né en 1944 à Tunis, l'ancien grand rabbin de France, Joseph Haïm Sitruk, est un chroniqueur régulier de Radio J, une des quatre radios de la fréquence juive en Ile-de-France, le vendredi matin, vers 7 h 50,
Cette chronique a suscité l'hostilité générale, d'abord dans la blogosphère juive, puis légèrement au-delà. Et en plus, Joseph Haïm Sitruk a osé viser une niche touristique israélienne. Donc aucun renfort à espérer d'outre-Méditerranée. Quant aux rares sites Internet ayant défendu Haïm Sitruk tout an avançant la maladresse dans l'expression, tels JSS News et Dreuz, malheur à eux : ce fut un hallali.
En enlevant cette chronique du site de la radio - pour éviter un procès ? -, Serge Hajdenberg a rendu difficile l'étude du contenu de la chronique. Tout un chacun a réagi sur les réseaux sociaux à partir d'un mot ou d'une phrase sortis de leur contexte. Sauf s'il est parvenu à trouver le podcast sur un autre site Internet.
Guy Rozanowicz, secrétaire général de la radio, a aussi évoqué des "propos dangereux" de l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk,
Quelle est l'audience de la chronique hebdomadaire de l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk ? Alain Granat pense-t-il sincèrement qu'un Internaute attentif et influençable se rendrait immédiatement à Tel Aviv pour ne serait-ce qu'exprimer son opposition morale à la Gay Pride ? Un acte violent a-t-il été commis lors de cette manifestation sous surveillance policière accrue ?
Jewpop
Dès le 4 juin 2016, sur Jewpop, le "site qui voit des Juifs partout", Alain Granat a fustigé cette chronique du 3 juin 2016, sur Radio J, de Haïm Sitruk, ancien grand rabbin de France, hostile à la Gay Pride. Cette chronique est absente du site de la radio de la fréquence juive francilienne.
Alain Granat a écrit :
"Le 3 juin, jour de la Gay Pride de Tel-Aviv, c’est un torrent d’homophobie qu’il a déversé en toute impunité à l’antenne de la fréquence juive, Radio J se métamorphosant alors en Radio CourtoiJ.Une bonne chronique radio, tout comme le sermon d’un rabbin, se doit de démarrer par une accroche forte. Joseph Sitruk, malgré sa santé fragile après plusieurs AVC et la maladie qui le frappe, a conservé ses réflexes en la matière. Avec une introduction ne laissant nul doute sur la teneur à venir de ses propos, toute en empathie et compréhension pour les juifs homosexuels. L’esprit apaisant du shabbat s’annonce sur les ondes de la radio juive : « La Torah considère l’homosexualité comme une abomination et un échec de l’Humanité ». Vous nous rétorquerez que de telles paroles provenant de Joseph Sitruk n’ont rien de surprenantes. Tenant, durant ses mandats successifs de Grand rabbin de France (de 1987 à 2008), d’une ultra-orthodoxie tranchant avec l’esprit d’ouverture de ses prédécesseurs les Grands rabbins Kaplan et Sirat, le contraire eût étonné.
La suite de son intervention est à l’avenant, axée sur la Gay Pride de Tel-Aviv, qui « rabaisse au rang le plus vil » Israël, « initiative de tentative d’extermination morale » de son peuple. Et concluant en beauté sur le mode djihad : « J’espère que les auditeurs écouteront mon appel au secours et réagiront de façon radicale à une telle abomination ». On se souvient de l’assassinat l’année dernière d’une adolescente de 16 ans, Shira Banki, lors de la Gay Pride de Jérusalem, par un intégriste juif. Radical.
On se pose aussi légitimement la question de la responsabilité de la direction de l’antenne de Radio J, diffusant en direct sur ses ondes des propos d’une telle violence et les cautionnant de facto par son absence de réaction. Alain Beit, nouveau président de l’association juive LGBT Beit Haverim, s’en est indigné, soulignant à juste titre que si Joseph Sitruk est dans son droit d’exprimer son désaccord avec la Gay pride de Tel-Aviv, sa chronique déborde largement de ce cadre en incitant à la haine des homosexuels.On passera sur la « mise en onde » surréaliste de cette chronique, offrant en spectacle aux auditeurs la voix d’un homme affaibli par la maladie, entre extrait sonore d’un épisode de Star Wars et parodie d’un discours de Bouteflika. Vous êtes bien sur une radio juive. On en sourirait presque si ces propos et leur diffusion irresponsable n’étaient aussi lamentables".
A chaque élection au Grand rabbinat de France, on nous fait le même coup : le candidat "ouvert" contre le tenant de l'orthodoxie. Orthodoxie ? Je connais le sens de ce mot. Mais que signifie "ultra-orthodoxe" ? Existe-t-il des critères pour évaluer l'orthodoxie ? Si oui, lesquels ?
Pourquoi évoquer le djihad, spécifique à l'islam ? L'interprétation par Alain Granat du mot "radical" ne repose sur aucun mot. Aucun appel à l'assassinat dans cette formulation maladroite du grand rabbin Haïm Sitruk. Par un raccourci honteux, Alain Granat enchaîne sur l'assassinat de l'adolescente israélienne Shira Banki, en 2015, par un fanatique. Que signifie "radical" ? Il existe un Parti radical de gauche. Pourquoi dénigrer ce vocable "radical" ?
Avec Jewpop, aucune voix divergente ne doit s'exprimer, même maladroitement, même d'une voix quasi-inaudible, même émanant d'une personne atteinte de maladies graves ? Alain Granat aurait-il réagi ainsi si cette chronique avait été diffusée lors des mandats (1987-2008) de cet ancien grand rabbin Joseph Haïm Sitruk ? S'est-il indigné que celui-ci ait continué d'exercer sa fonction éminente malgré sa grave maladie ? Faut-il être "politiquement correct", donc de gauche, pour être publié sur Jewpop ?
Alain Granat qui évoque "RadioCourtoiJ", un jeu de mot évoquant Radio Courtoisie, média souvent classé à droite ou à l'extrême-droite.
Où est l'appel à la haine ? Il y a un appel à l'action, mais sans aucune précision sur celle à mener. Par contre, le texte d'Alain Granat est d'une rare agressivité. "On ne tire pas sur une ambulance", avait pourtant écrit la journaliste Françoise Giroud.
Et, dans un autre domaine, Alain Granat s'est-il indigné du discours de l'actuel grand rabbin de France Haïm Korsia, le 6 septembre 2015, lors de la cérémonie en mémoire aux martyrs de la Déportation, invitant à un "sursaut civique et humain", à "des gestes forts" en faveur de l'accueil des "migrants" ? En quoi était-il "civique" d'accueillir des immigrés en situation irrégulière, originaires d'Etats inculquant dès le plus jeune âge l'antisémitisme à leurs habitants ? Des "gestes forts", c'est moins grave qu'une "réaction radicale" ?
Gabriel Farhi
Gabriel Farhi a fondé l'AJTM (Alliance pour un judaïsme traditionnel et moderne) représenté par la synagogue parisienne Beth Yaacov. Il est le fils du rabbin Daniel Farhi qui dirigea le MJLF (Mouvement juif libéral de France).
Le 5 juin 2016, sur Judaïques FM, Gabriel Farhi, rabbin de la communauté Beth Yaacov et aumônier israélite des hôpitaux, a exprimé son dégoût face aux propos de l'ancien grand rabbin de France et "une certaine clémence considérant l’état de santé de l’ancien Grand Rabbin de France en lui reconnaissant une certaine constance sur le sujet". Dans l'article L'Homophobie n'est pas une opinion sur son blog :
Delphine Horvilleur
Sur son compte Facebook, Delphine Horvilleur, femme rabbin du MJLF, a invité le 5 juin 2016 à relire le numéro de Tenoua sur l'homosexualité, tout en rappelant la mémoire de Shira.
Antoine Strobel-Dahan, rédacteur-en-chef de Tenoua, a publié sur le site de la revue du (MJLF), un texte intitulé Homophobie condamnant la chronique objet de la controverse. Il consacre environ la moitié du texte à l'assassinat de Shira Banki en 2015 et de Rabin. Il oriente les lecteurs vers le numéro 60 de la revue consacré à la position du judaïsme sur l'homosexualité. Il publie l'enregistrement audio des interventions du grand rabbin, de Serge Hajdenberg et de Guy Rozanowicz, secrétaire général de la radio évoquant des "propos dangereux", sur Radio J.
Gabriel Farhi
Gabriel Farhi a fondé l'AJTM (Alliance pour un judaïsme traditionnel et moderne) représenté par la synagogue parisienne Beth Yaacov. Il est le fils du rabbin Daniel Farhi qui dirigea le MJLF (Mouvement juif libéral de France).
Le 5 juin 2016, sur Judaïques FM, Gabriel Farhi, rabbin de la communauté Beth Yaacov et aumônier israélite des hôpitaux, a exprimé son dégoût face aux propos de l'ancien grand rabbin de France et "une certaine clémence considérant l’état de santé de l’ancien Grand Rabbin de France en lui reconnaissant une certaine constance sur le sujet". Dans l'article L'Homophobie n'est pas une opinion sur son blog :
Vous souvenez-vous de Shira Banki ? C’était cette jeune fille de tout juste 16 ans qui défilait le 30 juillet dernier lors de la Gay Pride à Jérusalem. Un homme, prétendument religieux, s’est jeté sur elle et l’a poignardée à mort. Elle a succombé à ses blessures trois jours plus tard. La veille de son passage à l’acte le meurtrier faisait part de sa haine à l’encontre des homosexuels sur les ondes d’une radio israélienne. Pourquoi ce rappel alors que nous n’avons pas encore atteint la date anniversaire ? Parce que d’autres propos, similaires, ont été entendus cette fois-ci sur les ondes françaises de nos voisins d’antenne Radio J. Le Grand Rabbin Sitruk, ancien Grand Rabbin de France, a exprimé avec « violence » je reprends ses propos toute sa désapprobation de la tenue le jour même de la Gay Pride à Tel Aviv vendredi dernier. Joseph Sitruk « crie son indignation dans des termes radicaux et violents ». L’homosexualité est une « abomination » et une « catastrophe ». C’est même une « tentative d’extermination morale du peuple d’Israël ». Face à un tel péril, Joseph Sitruk en appelle aux auditeurs de Radio J en leur demandant de « réagir de façon radicale à une telle abomination »...
Comment un ancien Grand Rabbin de France pour lequel il nous est demandé de prononcer régulièrement des Psaumes face à son état de santé critique peut-il dans un sursaut, d’une voix chancelante, tenir de tels propos ? ... On ne peut faire le reproche à Joseph Sitruk de son ultra-orthodoxie et de sa lecture littérale de la Torah. Mais a t-il vu le monde évoluer ? A t-il entendu parler de Shira Banki ? Sait-il qu’en tant que maître il a des disciples qui entendront cet appel à une réaction « radicale » comme un appel au meurtre des homosexuels. Sait-il enfin qu’en France les propos homophobes sont pénalement punis par la justice ?
Curieusement, Gabriel Farhi fuit le dialogue sur la position du judaïsme sur l'homosexualité pour se réfugier dans l'émotion vertueuse, voire dans la menace procédurière.
Delphine Horvilleur
Sur son compte Facebook, Delphine Horvilleur, femme rabbin du MJLF, a invité le 5 juin 2016 à relire le numéro de Tenoua sur l'homosexualité, tout en rappelant la mémoire de Shira.
Antoine Strobel-Dahan, rédacteur-en-chef de Tenoua, a publié sur le site de la revue du (MJLF), un texte intitulé Homophobie condamnant la chronique objet de la controverse. Il consacre environ la moitié du texte à l'assassinat de Shira Banki en 2015 et de Rabin. Il oriente les lecteurs vers le numéro 60 de la revue consacré à la position du judaïsme sur l'homosexualité. Il publie l'enregistrement audio des interventions du grand rabbin, de Serge Hajdenberg et de Guy Rozanowicz, secrétaire général de la radio évoquant des "propos dangereux", sur Radio J.
Caroline Fourest
Dans sa chronique du 6 juin 2016 sur France Culture intitulée L'appel à haine du rabbin Sitruk, Caroline Fourest, journaliste qui ne cache pas son homosexualité, a fustigé le grand rabbin Sitruk qualifié d'"intégriste". A tort, elle a allégué que l'homosexualité serait une "obsession" du chroniqueur, et l'homosexuel un "nouveau bouc émissaire". Combien de textes sur ce thème par ce chroniqueur de Radio J ? 5, 10 sur des centaines ? Plus ? Moins ? Et Caroline Fourest de conclure sur l'impératif de condamner l'ancien grand rabbin. Les mêmes qui "sont Charlie" refusent la liberté d'expression à ceux ayant un avis distinct du leur ?! Ce "politiquement correct" conduit à la censure, à une société totalitaire.
« Le rejet de l’homosexualité est un classique des religieux conservateurs mais si on ne s’en n’émeut plus, on le légitime, et à force de le légitimer, il ne faut pas s’étonner que des fous de Dieu, (…) finissent pas exécuter ce qu’ils pensent être un ordre divin », a poursuivi la journaliste. N'importe quoi. Plus de huit millions d'habitants, dont 6,1 millions de Juifs, vivent en Israël, et aucun homosexuel n'y a été assassiné. C'est tellement plus facile, et prudent, de condamner un grand rabbin de France malade que la persécution des homosexuels par l'Autorité palestinienne, ou par divers pays musulmans.
« Ce sont les propos de Joseph Sitruk, qu’il faut abréger », a conclu Caroline Forest. Comment ? Par une réaction "radicale" ?
Réseaux sociaux
Jean-Daniel Flaysakier, journaliste-médecin, l'AJC (American Jewish Committee) Paris représentée par Simone Rodan-Benzaquen, Raphaël Glucksmann, Yael Mellul, avocate, Frédéric Haziza, journaliste... La condamnation est unanime : "propos homophobes", "extrémiste", "inacceptables appels à la violence". Combien ont entendu la chronique ayant suscité le controverse ? On ignorait l'audience si exceptionnelle de la chronique hebdomadaire sur Radio J, vers 7 h 50, de l'ex-grand rabbin de France.
Frédéric Haziza anime une des rares émissions de radios françaises Juives à avoir atteint une dimension nationale : le Forum dominical de Radio J. Il collabore aussi au Canard enchaîné et à La Chaîne parlementaire. En mars 2011, il avait invité Marine Le Pen, présidente du Front national (FN). Ce qui avait suscité l’indignation de responsables communautaires et la division au sein de la direction de la radio. Radio J avait rapidement décidé de ne pas l'accueillir dans son Forum. Pour Frédéric Haziza, liberté devrait être donnée à Marine Le Pen, mais pas à l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk.
Le 4 juin, Frédéric Haziza a twitté : "Propos du GR Sitruk inacceptables. L'homophobie est un délit, une forme de racisme". On ignorait que les homosexuels constituaient "une forme de race". Une phrase qui n'a pas choqué les "belles âmes".
En 2014, Caroline Fourest avait déjà consacré une tribune au guet, divorce juif, mais en prenant une certaine liberté par rapport aux faits. En 2008, elle avait aussi publié dans Charlie hebdo un article à charge contre le grand rabbin Joseph Sitruk, sans lui donner la parole. En 2012, elle a allégué à tort que la France aurait exterminé "six millions de Juifs" (sic) lors de la Deuxième Guerre mondiale, et déplorait l'insuffisante culture générale en France. . Elle souhaite limiter la liberté sur Internet, et précisait : « La haine raciste est la seule limitation à la liberté d’expression ». Apparemment, l'ex grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk ferait partie, selon elle, de ces "haineux" qu'il serait bon d'assigner en justice à fin de condamnation pénale. Et dire qu'elle enseigne à Sciences Po "Faire ou défaire société : différents modèles face aux contestations de la démocratie" !
Réseaux sociaux
Jean-Daniel Flaysakier, journaliste-médecin, l'AJC (American Jewish Committee) Paris représentée par Simone Rodan-Benzaquen, Raphaël Glucksmann, Yael Mellul, avocate, Frédéric Haziza, journaliste... La condamnation est unanime : "propos homophobes", "extrémiste", "inacceptables appels à la violence". Combien ont entendu la chronique ayant suscité le controverse ? On ignorait l'audience si exceptionnelle de la chronique hebdomadaire sur Radio J, vers 7 h 50, de l'ex-grand rabbin de France.
Frédéric Haziza anime une des rares émissions de radios françaises Juives à avoir atteint une dimension nationale : le Forum dominical de Radio J. Il collabore aussi au Canard enchaîné et à La Chaîne parlementaire. En mars 2011, il avait invité Marine Le Pen, présidente du Front national (FN). Ce qui avait suscité l’indignation de responsables communautaires et la division au sein de la direction de la radio. Radio J avait rapidement décidé de ne pas l'accueillir dans son Forum. Pour Frédéric Haziza, liberté devrait être donnée à Marine Le Pen, mais pas à l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk.
Le 4 juin, Frédéric Haziza a twitté : "Propos du GR Sitruk inacceptables. L'homophobie est un délit, une forme de racisme". On ignorait que les homosexuels constituaient "une forme de race". Une phrase qui n'a pas choqué les "belles âmes".
C'est curieux : les mêmes qui exhortent à accepter la différence, l'autre, sont les premiers à condamner celui qui affirme le même impératif, et au premier lieu de l 'altérité, la différence sexuelle.
« En qualifiant la Gay Pride de Tel Aviv de « tentative d’extermination morale du peuple d’Israël », et en appelant à réagir « de façon radicale à une telle abomination », l’ancien grand rabbin de France Haïm Sitruck a-t-il réalisé la gravité des paroles qu’il a tenues hier sur Radio J ? » s'est indigné Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF, a dénoncé les propos de l’ancien Grand rabbin de France. C'est le même qui a refusé de rencontrer Naftali Bennett, alors ministre d'un gouvernement issu d'élections démocratiques en Israël.
"Je préfère cette photo aux propos haineux prononcés par Sitruck. Elle rassemble alors les propos peuvent tuer" a twitté Gil Taieb le 4 juin 2016. Ce membre du Conseil du Consistoire israélite de Paris Ile-de-France a refusé d'aider le Dr Lionel Krief, médecin nucléaire juif français qui lutte contre sa mort socio-professionnelle. Tout comme l'AJC France. La solidarité avec les homosexuels prévaut sur celle avec les Juifs ? Gil Taieb entamera-t-il des démarches au sein du Consistoire contre Haïm Sitruk ?
Beit Haverim
"Je préfère cette photo aux propos haineux prononcés par Sitruck. Elle rassemble alors les propos peuvent tuer" a twitté Gil Taieb le 4 juin 2016. Ce membre du Conseil du Consistoire israélite de Paris Ile-de-France a refusé d'aider le Dr Lionel Krief, médecin nucléaire juif français qui lutte contre sa mort socio-professionnelle. Tout comme l'AJC France. La solidarité avec les homosexuels prévaut sur celle avec les Juifs ? Gil Taieb entamera-t-il des démarches au sein du Consistoire contre Haïm Sitruk ?
Beit Haverim
« C’est bien l’unité de la communauté dans son ensemble que vous avez compromise » a déclaré Alain Beit, président de l’association juive LGBT, Beit Haverim, à Haïm Sitruk. Depuis quand "la communauté juive" est-elle unie ? Même pas pour défiler contre l'antisémitisme en 2002. Récemment, Serge Klarsfeld a manifesté son opposition à la conférence à laquelle participait l'essayiste Eric Zemmour car elle se tenait à la grande synagogue de la rue des Victoires. Jusqu'où ces dirigeants associatifs iront-ils dans des atteintes à nos libertés fondamentales ? La chronique du grand rabbin Joseph Haïm Sitruk a-t-elle été instrumentalisée dans une offensive impitoyable contre le judaïsme orthodoxe, consistorial ?
Alain Beit a l'intention d'assigner en justice Haïm Sitruk pour "incitation à la haine". Alain Beit va-t-il assigner aussi Tenoua qui diffuse le podcast de la chronique litigieuse ou Frédéric Haziza pour son tweet ? Vraisemblablement non, en raison notamment de la proximité avec le MJLF, Et Alain Beit poursuivrait quels propos ? Un mot traduit en français ? Une opposition à la Gay Pride ? Vous imaginez une audience avec un septuagénaire respectable se déplaçant difficilement, arborant au revers de sa veste l'insigne de Commandeur de la Légion d'Honneur, et peinant à répondre aux questions de magistrats ou d'avocats ? Et un juge de ces "territoires perdus de la justice", si réjoui de voir des Juifs se disputer, oserait condamner la Bible, le judaïsme, ou la traduction d'un mot hébreu en "abomination" - vocable utilisé aussi pour désigner l'adultère -, voire le terme "radical" ? Est-ce ce que visent des homosexuels revendiqués et leurs soutiens ? Cette audience judiciaire risquerait de se tourner à leur désavantage dont il donnerait une image inquiétante. Leur vrai visage ? Entre deux identités - juif et homosexuel - laquelle prévaut au sein du Beit Haverim ?
Le ridicule tue aussi.
Le 18 décembre 2015, présidée par Alain Bourla, la XVIIe chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance de Paris a condamné Christine Boutin, ancienne ministre et ex-présidente du Parti chrétien démocrate, à 5 000 euros d’amende pour « incitation et provocation à la haine et à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle », en l'occurrence envers les homosexuels. Le "tribunal correctionnel a été au-delà des réquisitions du procureur, qui avait réclamé à l’audience fin octobre une amende de 3 000 euros à son encontre. Christine Boutin a également été condamnée à verser 2 000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux associations, Mousse et Le Refuge, qui s’étaient constituées parties civiles". Dans un entretien au magazine Charles (2 avril 2014) et intitulé « Je suis une pécheresse », Christine Boutin avait déclaré : « L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ». « Ce que l’on entend dans vos propos, c’est que les homosexuels sont une abomination », avait résumé le procureur, indiquant que le parquet avait reçu 500 plaintes de particuliers outrés après sa déclaration". Qui on ? Est-on condamnable en fonction de la perception, variable selon les individus, de ses propos ? L'avocat de Christine Boutin "avait plaidé la relaxe, estimant que sa cliente était jugée pour « une opinion ». Il lançait alors : « Votre décision aura des conséquences énormes sur la liberté d’expression. Si vous suivez les réquisitions du procureur, alors il faut saisir la Bible ! » « Mon opinion s’inscrit dans la tradition chrétienne. Mais je suis une femme directe, j’essaye d’être en accord avec mes convictions profondes mais cela ne veut pas dire que je condamne les personnes homosexuelles. Je ne pensais pas blesser avec ce mot. Depuis, je ne l’ai pas redit », avait déclaré l’ancienne députée des Yvelines, en faisant part de ses regrets. Le procureur avait déclaré en audience devant un public essentiellement composé de soutiens des parties civiles : « Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique. » En rappelant que la loi condamnant l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle avait été votée en 2004, il a ajouté : « Il n’y a pratiquement pas de jurisprudence, c’est la raison pour laquelle votre décision est attendue ». Un jugement inquiétant pour la liberté d'opinion et de culte.
Beit Haverim va-t-il ajouter une jurisprudence à ce jugement lourd ?
Haïm Korsia
Le 8 juin 2016, interrogé par Laetitia Enriquez pour Actualité juive hebdo, le grand rabbin de France Haïm Korsia a dit « comprendre que les propos du grand rabbin Sitruk aient pu choquer, plus particulièrement dans le contexte de l’horrible assassinat perpétré l’an dernier dans un même défilé qui se déroulait à Jérusalem... Mais je connais bien le grand rabbin Sitruk, et je peux vous assurer que ses propos ont largement dépassé sa pensée, et qu’ils ne correspondent pas à ce que le grand rabbin Sitruk a construit d’humanité tout au long de sa carrière ».
Et de poursuivre : « Il faut être autant rigoureux avec soi-même qu’il faut être généreux et bienveillant envers les autres. C’est là la grandeur du judaïsme et c’est ce que le grand rabbin Sitruk m’a lui-même appris tout au long de ces années que j’ai passées à ses côtés. Si le mot abomination est bien la traduction du mot qu’emploie la Torah au sujet de l’homosexualité, pour autant, la Torah ne parle pas de condamnation humaine. Chacun doit au contraire accueillir l’autre dans le respect de son intimité et, de façon plus générale, en œuvrant en faveur de la lutte contre les discriminations, y compris contre l'homophobie. Or, en matière de lutte contre les discriminations, le grand rabbin Sitruk a toujours été à l’avant-garde de tous les combats menés par la société française au cours de ces trente dernières années ».
Le 18 décembre 2015, présidée par Alain Bourla, la XVIIe chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance de Paris a condamné Christine Boutin, ancienne ministre et ex-présidente du Parti chrétien démocrate, à 5 000 euros d’amende pour « incitation et provocation à la haine et à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle », en l'occurrence envers les homosexuels. Le "tribunal correctionnel a été au-delà des réquisitions du procureur, qui avait réclamé à l’audience fin octobre une amende de 3 000 euros à son encontre. Christine Boutin a également été condamnée à verser 2 000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux associations, Mousse et Le Refuge, qui s’étaient constituées parties civiles". Dans un entretien au magazine Charles (2 avril 2014) et intitulé « Je suis une pécheresse », Christine Boutin avait déclaré : « L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ». « Ce que l’on entend dans vos propos, c’est que les homosexuels sont une abomination », avait résumé le procureur, indiquant que le parquet avait reçu 500 plaintes de particuliers outrés après sa déclaration". Qui on ? Est-on condamnable en fonction de la perception, variable selon les individus, de ses propos ? L'avocat de Christine Boutin "avait plaidé la relaxe, estimant que sa cliente était jugée pour « une opinion ». Il lançait alors : « Votre décision aura des conséquences énormes sur la liberté d’expression. Si vous suivez les réquisitions du procureur, alors il faut saisir la Bible ! » « Mon opinion s’inscrit dans la tradition chrétienne. Mais je suis une femme directe, j’essaye d’être en accord avec mes convictions profondes mais cela ne veut pas dire que je condamne les personnes homosexuelles. Je ne pensais pas blesser avec ce mot. Depuis, je ne l’ai pas redit », avait déclaré l’ancienne députée des Yvelines, en faisant part de ses regrets. Le procureur avait déclaré en audience devant un public essentiellement composé de soutiens des parties civiles : « Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique. » En rappelant que la loi condamnant l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle avait été votée en 2004, il a ajouté : « Il n’y a pratiquement pas de jurisprudence, c’est la raison pour laquelle votre décision est attendue ». Un jugement inquiétant pour la liberté d'opinion et de culte.
Beit Haverim va-t-il ajouter une jurisprudence à ce jugement lourd ?
Haïm Korsia
Le 8 juin 2016, interrogé par Laetitia Enriquez pour Actualité juive hebdo, le grand rabbin de France Haïm Korsia a dit « comprendre que les propos du grand rabbin Sitruk aient pu choquer, plus particulièrement dans le contexte de l’horrible assassinat perpétré l’an dernier dans un même défilé qui se déroulait à Jérusalem... Mais je connais bien le grand rabbin Sitruk, et je peux vous assurer que ses propos ont largement dépassé sa pensée, et qu’ils ne correspondent pas à ce que le grand rabbin Sitruk a construit d’humanité tout au long de sa carrière ».
Et de poursuivre : « Il faut être autant rigoureux avec soi-même qu’il faut être généreux et bienveillant envers les autres. C’est là la grandeur du judaïsme et c’est ce que le grand rabbin Sitruk m’a lui-même appris tout au long de ces années que j’ai passées à ses côtés. Si le mot abomination est bien la traduction du mot qu’emploie la Torah au sujet de l’homosexualité, pour autant, la Torah ne parle pas de condamnation humaine. Chacun doit au contraire accueillir l’autre dans le respect de son intimité et, de façon plus générale, en œuvrant en faveur de la lutte contre les discriminations, y compris contre l'homophobie. Or, en matière de lutte contre les discriminations, le grand rabbin Sitruk a toujours été à l’avant-garde de tous les combats menés par la société française au cours de ces trente dernières années ».
Le grand rabbin Korsia "assure en outre que son prédécesseur n'avait pas mesuré le risque d'interprétation d'appel à la violence de ses mots sur d'éventuelles actions radicales de qui que ce soit", car « le grand rabbin Sitruk a toujours affirmé que celui qui commet un crime au nom de l'Éternel, commet un crime contre l'Éternel ».
D'un grand rabbin de France, de l'auteur d'un essai sur le judaïsme et la sexualité, on attendait une réaction d'une autre nature. Le long silence de Haïm Korsia sur la polémique née des propos du grand rabbin dont il a été le conseiller spécial, intrigue et s'avère éloquent. Une piste explicative peut être trouvée dans un Droit de réponse de Me Alex Buchinger publié par Actualité juive (n° 1394, 9 juin 2016). Cet avocat avait été pris à partie par le rabbin Gabriel Farhi dans cet hebdomadaire (1er juin 2016) dans un texte intitulé Le grand rabbin de France n'est pas libéral. Me Alex Buchinger écrit : "En tant que secrétaire rapporteur de l'ACIP" (Association Consistoriale Israélite de Paris), "je suis l'interlocuteur de ses salariés. Plusieurs rabbins consistoriaux m'avaient fait part de leurs préoccupations du fait de la place prise de plus en plus grande, par les dirigeants du mouvement libéral aux côtés du grand rabbin de France, et ce, au détriment de l'institution consistoriale". Cet avocat affirmait sa conviction que le grand rabbin Korsia n'était pas libéral.
Même silence de la part du grand rabbin de Paris Michel Gugenheim.
Aucun rabbin, consistorial ou libéral, n'a indiqué, dans un communiqué de presse ou un post, la position du judaïsme sur l'homosexualité afin d'éclairer, d'informer, Juifs et non-Juifs. Aucun n'a fait ce travail indispensable de pédagogie. Ce qui aurait pu aussi mettre un terme à la polémique. Seul le rabbin Raphaël Sadin, Roch Kollel du Kollel Elicha dans le quartier de Bayit Vegan, à Jérusalem (Israël), a soutenu vers le 22 juin 2016, sur EspaceTorah.com, le grand rabbin Sitruk, et présenté de manière didactique la position du judaïsme sur l'homosexualité.
Rappeler la position du judaïsme sur l'homosexualité aurait également risqué de s'aliéner ce mouvement juif libéral et d'écorner l'image du grand rabbin de France Haïm Korsia.
Pauline Bebe
Sur le Huffington Post, Pauline Bebe, première femme rabbin de France; a publié le 9 juin 2016, une lettre ouverte au Grand rabbin Joseph Sitruk intitulée "J'ai été scandalisée lorsque j'ai pris connaissance des propos que vous avez tenus sur les ondes de la communauté à la veille de shabbath dernier" ;
Épilogue
Le 10 juin 2016, dans sa chronique matinale sur Radio J, l'ancien grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk est revenu sur sa précédente chronique. Il a affirmé ne pas vouloir exclure. Puis, il a souhaité aux auditeurs de "vivre un Chavouot dans la sérénité".
Le 16 juin 2016, sur Radio J, le grand rabbin Haïm Korsia a défendu son prédécesseur - "Il a toujours défendu les libertés individuels et ceux en situation de faiblesse, et contre les discriminations" - en se plaçant uniquement sur le terrain des libertés et de la lutte contre l'homophobie : "On est dans la protection des droits de chacun. L’honneur du judaïsme est qu'à coté de Martin Luther King, des Juifs ont porté son combat... L’horrible tuerie d'Orlando [attentat terroriste contre un club homosexuel en Floride et revendiqué par un terroriste au nom de l'Etat islamique, Nda] est motivée par la haine. On doit combattre cette haine d'où qu'elle vienne".
Radio J a diffusé une annonce publicitaire sur un prochain événement du Beit Haverim. Le 19 juin 2016, Guy Rozanowicz a interviewé en direct le responsable de l'association fondée en 1975 qui a regretté le silence du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) sur la chronique controversée.
Cette polémique inutile a terni l'image du judaïsme, présenté comme rétrograde et dangereux, et de ses principaux protagonistes. A lire les réactions et gloses, souvent outrancières, des représentants du mouvement juif libéral, on s'interroge sur leur respect des textes juifs.
Débat communautaire
Le Grand rabbin de France Haïm Korsia a répondu favorablement à l'invitation du Beit Haverim et participa au débat Judaïsme contre toutes les discriminations, le 29 juin 2016, à 18 h 30, au Centre communautaire de Paris. Ce débat a été animé par Eva Soto et Pierre Gandus, journalistes respectivement sur Judaïques FM et Radio Shalom, et Jean-François Strouf, responsable de la communication et des projets au Centre et à l'ECUJE (Espace culturel et université juif d'Europe) et membre d'Avenir du judaïsme.
Organisée par le Centre communautaire de Paris et le Beit Haverim, le 29 juin 2016, cette réunion est ainsi présentée : "Dans la plus récente actualité comme dans les grandes tendances de la société, les questions de discrimination sont hélas à l’ordre du jour. On a parfois du mal à mettre des mots sur des actes. Après l’attentat d’Orlando, il aura fallu attendre plusieurs heures avant que soit prononcée l’expression « crime homophobe » - quid de l'absence du mot "islamiste" ? -, "aussi longtemps que pour l’expression « attentat antisémite » après l’attaque contre l’HyperCacher. Quel regard le Judaïsme, comme doctrine, et ses dirigeants portent-ils sur ces discriminations ? A l’intérieur même de la Communauté juive, les femmes sont-elles considérées avec équité par nos institutions ? Les homosexuels sont-ils réellement les bienvenus dans nos synagogues ? Dans quelle mesure l’orthodoxie juive dialogue-t-elle avec les autres courants du Judaïsme ? "
Selon le rabbin Farhi, ce débat avec Alain Beit, président de Beit Haverim, sera l'occasion de "réfléchir sur les discriminations, de présenter le regard du judaïsme sur les discriminations, de faire un tour d'horizon sur la place des femmes, les différents courants - Loubavitch, conservateur, libéral, Masorti - du judaïsme". Une manière de noyer la question de l'homosexualité parmi des thématiques diverses. Le statut des femmes est-il comparable à celui des homosexuels ? Dans aucune synagogue on interroge les fidèles sur leur sexualité, et l'entrée à la synagogue n'est pas subordonnée à l'hétérosexualité.
L'AFP (Agence France Presse) publiait une dépêche intitulée La place des homosexuels dans le judaïsme français en débat. "C'est la première fois qu'un grand rabbin de France en exercice accepte notre invitation, qui sera aussi l'occasion de parler de plusieurs sujets qui fâchent", a expliqué à l'AFP Alain Beit, président de l'association de juifs homosexuels. Le grand rabbinat a tenu à "élargir le propos à d'autres discriminations, comme le sexisme", ainsi qu'aux relations entre le judaïsme incarné par le Consistoire israélite, traditionaliste et orthodoxe, et les courants progressistes (libéral ou massorti), confirme-t-on dans l'entourage du chef religieux de la première communauté juive d'Europe".
L'AFP citait Jean-François Strouf qui considérait la déclaration de l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk "en contravention avec la loi: en France, l'homophobie n'est pas une opinion, c'est un délit... Ma lecture, qui est celle de la très grande majorité des Juifs pratiquants, est que ce que dit la Torah n'est jamais au service de la stigmatisation. Si quelqu'un ne veut pas respecter le shabbat, par exemple, personne ne peut le stigmatiser. Cela doit s'appliquer à tous les sujets".
L'AFP évoquait aussi le guet, divorce juif, la "candidature d'une femme à la présidence du Consistoire central qui a été contestée par des dayanim, les juges rabbiniques". Sur l'homosexualité, "sujet pas vraiment abordé par le Consistoire" déplore Alain Beit, "les tabous demeurent. Est-ce que les juifs homosexuels sont des parias? Ou bien sont-ils les bienvenus dans les synagogues, traités sur un pied d'égalité au niveau des rites, avec une possibilité de "monter à la Torah" par exemple?" D'où l'idée d'un premier débat, dont le mouvement homosexuel espère qu'il ne sera "pas un rendez-vous unique".
Le 29 juin 2016 à 18 h 24, la page Facebook de cet événement indiquait : 17 Internautes intéressés dont moi, 15 participants et quatre invités. Parmi les participants : le rabbin Gabriel Farhi, deux journalistes d'Actualité juive hebdo - Sandrine Szwarc et Pierre Regini - et Yaël Hirschhorn, conseillère en Communication du grand rabbin de France. Bigre ! L'événement passionne...
La rare photographie publiée sur Twitter révèle une faible assistance. Lors du débat, aucun post n'a été publié sur cette page Facebook. Sur Twitter, Mikael Zenouda, président d'Act Up-Paris, a twitté quelques citations des orateurs.
Exemples : "Les discriminations contre les femmes ne tuent pas en France et dans le monde occidental, ailleurs oui envers les jeunes filles" (Haïm Korsia) - or, le "4 octobre 2002, Sohane Benziane, 17 ans, était brûlée vive dans une cave de la cité Balzac, à Vitry-sur-Seine" -, "Réprobation collective contre les maris qui ne remettent pas le guet à son ex femme, symbole d'asservissement de la femme" et "Place des femmes : aucune limitat° à l'accès à l'étude, mais pr rabbinat : posit° libérale non partagée par le judaïsme orthodoxe" (Korsia), "Il y a déjà un placard dans une synagogue, n'en rajoutons pas un 2eme" (Beit Haverim). Quoi de neuf ? Rien.
Ultime tweet de Mikael Zenouda à 20 h 54 à la fin du débat : "Rencontre korsia / beit : questions du public, aucune femme n'a eu la parole. @labarbelabarbe se frotterait les mains". Puis, Mikael Zenouda s'est ravisé et a interpellé Haïm Korsia sur ce fait. A 23 h 54, il a interrogé : "Je n'ai tjrs pas compris votre conception différente de l'homophobie, condamnable et d'être contre l'homosexualité, acceptable".
Par ce débat entre personnes partageant peu ou prou les mêmes idées, le grand rabbin Haïm Korsia a poli son image en "rabbin-prônant-l'ouverture-et-la-tolérance" par un discours convenu. Fiasco ?
Curieusement, Actualité juive hebdo (n° 1398, 7 juillet 2016) a publié un article d'une demi-page présentant de manière louangeuse ce débat. " Sans précédent également étaient à la fois la teneur et la fermeté des propos tenus car, avec audace, si ce n'est courage, la plus haute autorité religieuses du judaïsme français a martelé que l'homophobie est d'abord un délit pénalement condamnable et que "L'homophobie n'a absolument pas sa place dans le judaïsme, ni à la synagogue, ni à l'école juive", a écrit Sandrine Szwarc. Cette "plus haute autorité religieuse du judaïsme français" a-t-elle défini l'homophobie ? Où est son courage ? Le Code pénal définit-il l'homophobie ? Cet article illustre l'écart abyssal entre un média communautaire et un regard extérieur critique.
Ce "débat" est révélateur d'un manque ou d'un refus de lucidité de dirigeants communautaires sur l'urgence de défendre les Juifs spoliés sous un "gouvernement des juges", telle la sexagénaire, Eva Tanger, qui affronte aussi des problèmes liés à son divorce religieux (guet), et sur laquelle pèse une menace d'expulsion alors que le fond du dossier est en cours d'examen. Au lieu d'affronter le pouvoir politique, le grand rabbin Korsia, qui n'a pas aidé le Dr Lionel Krief victime de spoliations et d'antisémitisme, a tenu des propos creux similaires à ceux énoncés lors de sa campagne électorale en 2014 et depuis son élection. Au mieux, aucun intérêt. Au pire : lamentable.
Décès
D'un grand rabbin de France, de l'auteur d'un essai sur le judaïsme et la sexualité, on attendait une réaction d'une autre nature. Le long silence de Haïm Korsia sur la polémique née des propos du grand rabbin dont il a été le conseiller spécial, intrigue et s'avère éloquent. Une piste explicative peut être trouvée dans un Droit de réponse de Me Alex Buchinger publié par Actualité juive (n° 1394, 9 juin 2016). Cet avocat avait été pris à partie par le rabbin Gabriel Farhi dans cet hebdomadaire (1er juin 2016) dans un texte intitulé Le grand rabbin de France n'est pas libéral. Me Alex Buchinger écrit : "En tant que secrétaire rapporteur de l'ACIP" (Association Consistoriale Israélite de Paris), "je suis l'interlocuteur de ses salariés. Plusieurs rabbins consistoriaux m'avaient fait part de leurs préoccupations du fait de la place prise de plus en plus grande, par les dirigeants du mouvement libéral aux côtés du grand rabbin de France, et ce, au détriment de l'institution consistoriale". Cet avocat affirmait sa conviction que le grand rabbin Korsia n'était pas libéral.
Même silence de la part du grand rabbin de Paris Michel Gugenheim.
Aucun rabbin, consistorial ou libéral, n'a indiqué, dans un communiqué de presse ou un post, la position du judaïsme sur l'homosexualité afin d'éclairer, d'informer, Juifs et non-Juifs. Aucun n'a fait ce travail indispensable de pédagogie. Ce qui aurait pu aussi mettre un terme à la polémique. Seul le rabbin Raphaël Sadin, Roch Kollel du Kollel Elicha dans le quartier de Bayit Vegan, à Jérusalem (Israël), a soutenu vers le 22 juin 2016, sur EspaceTorah.com, le grand rabbin Sitruk, et présenté de manière didactique la position du judaïsme sur l'homosexualité.
Rappeler la position du judaïsme sur l'homosexualité aurait également risqué de s'aliéner ce mouvement juif libéral et d'écorner l'image du grand rabbin de France Haïm Korsia.
L'affaire Bernheim a aussi marqué les rabbins français et les a incités à la prudence à l'égard de l'homosexualité. La position de Gilles Bernheim, alors grand rabbin de France, contre le mariage entre homosexuels, promu alors par le Président François Hollande et le gouvernement socialiste, s'avère à l'origine de la découverte publique de sa fausse agrégation et de ses plagiats, ainsi que de la fin de sa fonction éminente. Nul Juif ne peut seul s'opposer au pouvoir politique en France. Une leçon bien comprise.
Sur le Huffington Post, Pauline Bebe, première femme rabbin de France; a publié le 9 juin 2016, une lettre ouverte au Grand rabbin Joseph Sitruk intitulée "J'ai été scandalisée lorsque j'ai pris connaissance des propos que vous avez tenus sur les ondes de la communauté à la veille de shabbath dernier" ;
"Vous qui êtes rabbin, vous ne pouvez pas ignorer le pouvoir des mots, cette phrase des Proverbes (18, 21): "La vie et la mort sont entre les mains de la langue" et son interprétation talmudique (TJ Péah 1, 1) "Dites au médisant: il parle ici et il tue à Rome, il parle à Rome et il tue en Syrie".Ce texte riche en citations, et au ton violent, révèle la mission que s'est assignée Pauline Bebe : "faire évoluer les esprits sur ce sujet" et "faire évoluer une loi injuste". Quel programme !
Ne croyez-vous pas que le fanatisme et les appels à la haine ont fait couler assez de sang sur la surface de la terre?
Dois-je je vous rappeler ce que dit la tradition juive sur la responsabilité des dirigeants dont les propos ont une influence plus grande sur ceux qui les écoutent? "Avtalion disait: Sages, mesurez vos paroles" (M. Avoth 1, 11).
Vous citez la Torah, mais cette même Torah ne dit-elle pas dans la même parasha kedoshim "Ne reste pas indifférent au danger de ton prochain" (Lev.19, 16)?
Alors je ne peux me taire en entendant vos propos qui incitent à la haine, et si Shira Blanki (de mémoire bénie) a été assassinée, vos propos sont aussi assassins!
Monsieur le grand rabbin, en proférant ces paroles monstrueuses contre la communauté homosexuelle, vous semblez vous prévaloir de la Torah, pourtant faudrait-il établir une hiérarchie dans le domaine de l'éthique? Il semblerait que vous effectuez un choix dans cette Torah. Continuez-vous à mettre en pratique la lapidation par exemple du "fils rebelle et insoumis (Deut. 21, 18-21) pour lequel les sages rabbins de la Tossefta (Tos. Sanh. 11) ont dit "un fils rebelle et insoumis n'a jamais existé"?
Continuez-vous à pratiquer la polygamie qui a été interdite par une takana, un décret de Rabbenu Guershom au XIIIème siècle, refusez-vous d'établir une ketouba, un acte de mariage sous prétexte qu'il aurait été inventé par Shimon ben Shétah au premier siècle pour protéger les droits de la femme et n'existait pas dans la "Torah"? Continuez-vous d'appliquer la peine de mort alors qu'elle a été quasi-abrogée par les rabbins du Talmud (M. Makkoth 1, 10)? Lorsque les rabbins ont trouvé une loi injuste, ils ont eu le courage de la faire évoluer parce qu'il fallait s'assurer que la halakha, la loi juive, reste éthique.
Ainsi aucun juif aujourd'hui ne peut se targuer d'observer la Torah à la lettre et heureusement! Et le Deutéronome (17, 9) ne nous dit-il pas qu'il faut consulter les juges de notre temps? Lorsque cela correspond à vos propres préjugés homophobes, il faudrait écouter un verset qui est marqué par son temps et ne correspond plus à notre sens de l'éthique aujourd'hui?
Comme les rabbins ont fait évoluer la loi sur "le fils rebelle et insoumis", nous devons faire évoluer les esprits sur ce sujet.
Monsieur le grand rabbin, l'humiliation de la communauté homosexuelle est une 'avera, une transgression du principe fondamental d'éthique de la Torah "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lev.18, 19) ainsi qu'une incitation à la haine. Rashi sur Berakhot (20a) disait: "dans de nombreux cas les sages ont permis de déraciner les paroles de la Torah lorsqu'il s'agit de kevod habrioth, de l'honneur dû à toute personne créée par Dieu".
Pensez-vous que la communauté homosexuelle n'a pas droit à ce kevod habrioth, à cet honneur, qui est dû à tout être humain quelles que soient ses origines, sa naissance, son orientation sexuelle? Feriez-vous des différences entre les créatures de Dieu?
Alors pour donner un autre visage au judaïsme, je veux vous dire que je suis fière de faire partie du mouvement religieux juif majoritaire dans le monde aujourd'hui, réunissant près de deux millions de juifs dans 50 pays du monde qui affirme la totale égalité de leurs fidèles et qui donne aux juifs homosexuels la même place qu'aux hétérosexuels.
Je suis fière que l'Etat d'Israël organise cette marche de fierté (gay pride) alors que d'autres pays continuent de persécuter, prôner l'exclusion et la violence envers cette communauté. Je suis fière de voir des drapeaux multicolores flotter dans le ciel d'Israël aux côtés des drapeaux bleus et blancs. Je suis fière de compter de nombreuses personnes gays dans ma communauté et qu'elles puissent accéder comme tous les autres juifs à tous les rites, transmettre le judaïsme et le vivre au quotidien en portant haut l'étendard de la kedousha, de la sainteté.
Comme tous les êtres humains, ils portent en eux l'étincelle divine car quelle que soit notre orientation sexuelle, nous avons tous "été créés à l'image de Dieu, betselem elohim" (Gen.1, 27)!
La Shekhina (Présence Divine) pleure dès qu'un être humain en humilie un autre et pire lorsqu'il incite à la violence. Monsieur le grand rabbin, vous faites pleurer la Shekhina.
Mais je sais que chaque fois qu'un être humain reconnaîtra la dignité d'un autre, différent de lui, en le regardant droit dans les yeux et qu'il ne niera pas son héritage de la Torah et sa place légitime, entière et juste dans la tradition juive, la Shekhina séchera ses larmes".
Épilogue
Le 10 juin 2016, dans sa chronique matinale sur Radio J, l'ancien grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk est revenu sur sa précédente chronique. Il a affirmé ne pas vouloir exclure. Puis, il a souhaité aux auditeurs de "vivre un Chavouot dans la sérénité".
Le 16 juin 2016, sur Radio J, le grand rabbin Haïm Korsia a défendu son prédécesseur - "Il a toujours défendu les libertés individuels et ceux en situation de faiblesse, et contre les discriminations" - en se plaçant uniquement sur le terrain des libertés et de la lutte contre l'homophobie : "On est dans la protection des droits de chacun. L’honneur du judaïsme est qu'à coté de Martin Luther King, des Juifs ont porté son combat... L’horrible tuerie d'Orlando [attentat terroriste contre un club homosexuel en Floride et revendiqué par un terroriste au nom de l'Etat islamique, Nda] est motivée par la haine. On doit combattre cette haine d'où qu'elle vienne".
Radio J a diffusé une annonce publicitaire sur un prochain événement du Beit Haverim. Le 19 juin 2016, Guy Rozanowicz a interviewé en direct le responsable de l'association fondée en 1975 qui a regretté le silence du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) sur la chronique controversée.
Cette polémique inutile a terni l'image du judaïsme, présenté comme rétrograde et dangereux, et de ses principaux protagonistes. A lire les réactions et gloses, souvent outrancières, des représentants du mouvement juif libéral, on s'interroge sur leur respect des textes juifs.
Débat communautaire
Le Grand rabbin de France Haïm Korsia a répondu favorablement à l'invitation du Beit Haverim et participa au débat Judaïsme contre toutes les discriminations, le 29 juin 2016, à 18 h 30, au Centre communautaire de Paris. Ce débat a été animé par Eva Soto et Pierre Gandus, journalistes respectivement sur Judaïques FM et Radio Shalom, et Jean-François Strouf, responsable de la communication et des projets au Centre et à l'ECUJE (Espace culturel et université juif d'Europe) et membre d'Avenir du judaïsme.
Organisée par le Centre communautaire de Paris et le Beit Haverim, le 29 juin 2016, cette réunion est ainsi présentée : "Dans la plus récente actualité comme dans les grandes tendances de la société, les questions de discrimination sont hélas à l’ordre du jour. On a parfois du mal à mettre des mots sur des actes. Après l’attentat d’Orlando, il aura fallu attendre plusieurs heures avant que soit prononcée l’expression « crime homophobe » - quid de l'absence du mot "islamiste" ? -, "aussi longtemps que pour l’expression « attentat antisémite » après l’attaque contre l’HyperCacher. Quel regard le Judaïsme, comme doctrine, et ses dirigeants portent-ils sur ces discriminations ? A l’intérieur même de la Communauté juive, les femmes sont-elles considérées avec équité par nos institutions ? Les homosexuels sont-ils réellement les bienvenus dans nos synagogues ? Dans quelle mesure l’orthodoxie juive dialogue-t-elle avec les autres courants du Judaïsme ? "
Selon le rabbin Farhi, ce débat avec Alain Beit, président de Beit Haverim, sera l'occasion de "réfléchir sur les discriminations, de présenter le regard du judaïsme sur les discriminations, de faire un tour d'horizon sur la place des femmes, les différents courants - Loubavitch, conservateur, libéral, Masorti - du judaïsme". Une manière de noyer la question de l'homosexualité parmi des thématiques diverses. Le statut des femmes est-il comparable à celui des homosexuels ? Dans aucune synagogue on interroge les fidèles sur leur sexualité, et l'entrée à la synagogue n'est pas subordonnée à l'hétérosexualité.
L'AFP (Agence France Presse) publiait une dépêche intitulée La place des homosexuels dans le judaïsme français en débat. "C'est la première fois qu'un grand rabbin de France en exercice accepte notre invitation, qui sera aussi l'occasion de parler de plusieurs sujets qui fâchent", a expliqué à l'AFP Alain Beit, président de l'association de juifs homosexuels. Le grand rabbinat a tenu à "élargir le propos à d'autres discriminations, comme le sexisme", ainsi qu'aux relations entre le judaïsme incarné par le Consistoire israélite, traditionaliste et orthodoxe, et les courants progressistes (libéral ou massorti), confirme-t-on dans l'entourage du chef religieux de la première communauté juive d'Europe".
L'AFP citait Jean-François Strouf qui considérait la déclaration de l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk "en contravention avec la loi: en France, l'homophobie n'est pas une opinion, c'est un délit... Ma lecture, qui est celle de la très grande majorité des Juifs pratiquants, est que ce que dit la Torah n'est jamais au service de la stigmatisation. Si quelqu'un ne veut pas respecter le shabbat, par exemple, personne ne peut le stigmatiser. Cela doit s'appliquer à tous les sujets".
L'AFP évoquait aussi le guet, divorce juif, la "candidature d'une femme à la présidence du Consistoire central qui a été contestée par des dayanim, les juges rabbiniques". Sur l'homosexualité, "sujet pas vraiment abordé par le Consistoire" déplore Alain Beit, "les tabous demeurent. Est-ce que les juifs homosexuels sont des parias? Ou bien sont-ils les bienvenus dans les synagogues, traités sur un pied d'égalité au niveau des rites, avec une possibilité de "monter à la Torah" par exemple?" D'où l'idée d'un premier débat, dont le mouvement homosexuel espère qu'il ne sera "pas un rendez-vous unique".
La rare photographie publiée sur Twitter révèle une faible assistance. Lors du débat, aucun post n'a été publié sur cette page Facebook. Sur Twitter, Mikael Zenouda, président d'Act Up-Paris, a twitté quelques citations des orateurs.
Exemples : "Les discriminations contre les femmes ne tuent pas en France et dans le monde occidental, ailleurs oui envers les jeunes filles" (Haïm Korsia) - or, le "4 octobre 2002, Sohane Benziane, 17 ans, était brûlée vive dans une cave de la cité Balzac, à Vitry-sur-Seine" -, "Réprobation collective contre les maris qui ne remettent pas le guet à son ex femme, symbole d'asservissement de la femme" et "Place des femmes : aucune limitat° à l'accès à l'étude, mais pr rabbinat : posit° libérale non partagée par le judaïsme orthodoxe" (Korsia), "Il y a déjà un placard dans une synagogue, n'en rajoutons pas un 2eme" (Beit Haverim). Quoi de neuf ? Rien.
Par ce débat entre personnes partageant peu ou prou les mêmes idées, le grand rabbin Haïm Korsia a poli son image en "rabbin-prônant-l'ouverture-et-la-tolérance" par un discours convenu. Fiasco ?
Curieusement, Actualité juive hebdo (n° 1398, 7 juillet 2016) a publié un article d'une demi-page présentant de manière louangeuse ce débat. " Sans précédent également étaient à la fois la teneur et la fermeté des propos tenus car, avec audace, si ce n'est courage, la plus haute autorité religieuses du judaïsme français a martelé que l'homophobie est d'abord un délit pénalement condamnable et que "L'homophobie n'a absolument pas sa place dans le judaïsme, ni à la synagogue, ni à l'école juive", a écrit Sandrine Szwarc. Cette "plus haute autorité religieuse du judaïsme français" a-t-elle défini l'homophobie ? Où est son courage ? Le Code pénal définit-il l'homophobie ? Cet article illustre l'écart abyssal entre un média communautaire et un regard extérieur critique.
Décès
Né en 1944 à Tunis, l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk (z"l) est mort le 25 septembre 2016, à 71 ans. J'adresse mes condoléances à sa famille.
En 1990, quelques jours après la profanation du cimetière juif de Carpentras, Joseph Sitruk, alors grand rabbin de France, s'était rendu dans un réunion qu'il avait conclue par ces mots : "Je perçois votre émotion. Je la comprends. J'y suis sensible. Permettez-moi de vous raconter une histoire que m'a relatée un de mes étudiants. Celui-ci a vu ces trois inscriptions sur un mur de l'université hébraïque de Jérusalem : "Dieu est mort", signé Nietzsche". Au-dessous, quelqu'un avait écrit : "Nietzsche est mort", signé Dieu". Et au-dessus de cette inscription, une troisième personne avait conclu : "Le peuple juif est vivant !"
Radio J quarantenaire
Le 7 mai 2017, Radio J a invité le Beit Haverim à l'occasion du quarantenaire de sa création. A été notamment évoqué le refus du CRIF d'accepter l'association Beit Haverim comme association membre.
Pour cet anniversaire, le Beit Haverim a édité le livre Judaïsme et homosexualité. "Ce livre militant fait un bond en arrière de 40 ans pour expliquer comment une poignée de Juifs ashkénazes, en 1977, ont décidé de créer ce groupe embryonnaire qui deviendra le Beit Haverim. Traversant les décades, l’association n’a cessé de lutter pour la reconnaissance des droits des homosexuels. Quelles sont les clés qui permettent d’assumer son identité juive quand on est gay, lesbienne ou trans ? Comment la communauté juive, par l’intermédiaire de son grand rabbin de l’époque, a joué un rôle majeur pour tenter d’empêcher le mariage pour tous ? Malgré les pressions traditionnalistes, les couples de même sexe sont de plus en plus décomplexés et renouent avec une valeur chère au judaïsme, le désir de transmission, en devenant parents. Ces avancées ne peuvent malheureusement pas cacher l’homophobie d’une partie de la communauté (d’ailleurs dans le déni à ce sujet). Pourtant, le meurtre de Shira Banki à Jérusalem, puis les violents propos de l’ex-grand rabbin de France, Joseph Sitruk, interpellent. Face à tous ces tumultes, le Beit Haverim reste une oasis permettant à ses membres de maintenir un lien avec le judaïsme sans avoir à se cacher ou à craindre le regard des autres. Il n’existe pratiquement aucune bibliographie en langue française sur le thème Judaïsme et homosexualité. Cela n’est pas étonnant car les institutions juives pratiquent depuis des années une politique de l’autruche sur ce sujet en niant ou négligeant l’existence du problème.Cependant, notre position de double minorité demeure très inconfortable car nous, homosexuels juifs, « pesons » peu au sein de la communauté. De fait, très peu d’efforts sont faits pour notre inclusion ; Les représentants de nos institutions semblent n’avoir tiré aucune leçon de notre statut de minorité, refusant de nous accorder un statut, ce dont ils ont eux-mêmes souffert. Pourtant, le judaïsme enseigne de ne pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas qu’il nous fasse. Alors que les rabbins libéraux et massortis échangent avec nous depuis assez longtemps, les rabbins du Consistoire refusent pour la plupart de s’afficher avec nous. Il a été extrêmement difficile de trouver un rabbin du Consistoire qui accepte d’écrire pour le livre. Nous regrettons d’ailleurs que l’actuel grand rabbin de France ait décliné notre invitation alors qu’il est sensé représenter tous les Juifs. L’objet de ce livre est donc de réparer ces lacunes en présentant une analyse des rapports entre judaïsme et homosexualité, afin de favoriser l’émergence de pistes d’inclusion des personnes LGBT juives dans la communauté pour la prochaine décennie".
Le Beit Haverim organise aussi une série d’événements en 2017 : conférence, etc.
S'il a participé à la Gay Pride à Paris lors de chabbat, le Beit Haverim défend l'Etat d'Israël accusé notamment de pinkwashing, c'est-à-dire de promouvoir par des actions de marketing son image gay-friendly, de tolérance à l'égard des homosexuels via la Gay Parade de Tel Aviv.
En 1990, quelques jours après la profanation du cimetière juif de Carpentras, Joseph Sitruk, alors grand rabbin de France, s'était rendu dans un réunion qu'il avait conclue par ces mots : "Je perçois votre émotion. Je la comprends. J'y suis sensible. Permettez-moi de vous raconter une histoire que m'a relatée un de mes étudiants. Celui-ci a vu ces trois inscriptions sur un mur de l'université hébraïque de Jérusalem : "Dieu est mort", signé Nietzsche". Au-dessous, quelqu'un avait écrit : "Nietzsche est mort", signé Dieu". Et au-dessus de cette inscription, une troisième personne avait conclu : "Le peuple juif est vivant !"
Radio J quarantenaire
Le 7 mai 2017, Radio J a invité le Beit Haverim à l'occasion du quarantenaire de sa création. A été notamment évoqué le refus du CRIF d'accepter l'association Beit Haverim comme association membre.
Pour cet anniversaire, le Beit Haverim a édité le livre Judaïsme et homosexualité. "Ce livre militant fait un bond en arrière de 40 ans pour expliquer comment une poignée de Juifs ashkénazes, en 1977, ont décidé de créer ce groupe embryonnaire qui deviendra le Beit Haverim. Traversant les décades, l’association n’a cessé de lutter pour la reconnaissance des droits des homosexuels. Quelles sont les clés qui permettent d’assumer son identité juive quand on est gay, lesbienne ou trans ? Comment la communauté juive, par l’intermédiaire de son grand rabbin de l’époque, a joué un rôle majeur pour tenter d’empêcher le mariage pour tous ? Malgré les pressions traditionnalistes, les couples de même sexe sont de plus en plus décomplexés et renouent avec une valeur chère au judaïsme, le désir de transmission, en devenant parents. Ces avancées ne peuvent malheureusement pas cacher l’homophobie d’une partie de la communauté (d’ailleurs dans le déni à ce sujet). Pourtant, le meurtre de Shira Banki à Jérusalem, puis les violents propos de l’ex-grand rabbin de France, Joseph Sitruk, interpellent. Face à tous ces tumultes, le Beit Haverim reste une oasis permettant à ses membres de maintenir un lien avec le judaïsme sans avoir à se cacher ou à craindre le regard des autres. Il n’existe pratiquement aucune bibliographie en langue française sur le thème Judaïsme et homosexualité. Cela n’est pas étonnant car les institutions juives pratiquent depuis des années une politique de l’autruche sur ce sujet en niant ou négligeant l’existence du problème.Cependant, notre position de double minorité demeure très inconfortable car nous, homosexuels juifs, « pesons » peu au sein de la communauté. De fait, très peu d’efforts sont faits pour notre inclusion ; Les représentants de nos institutions semblent n’avoir tiré aucune leçon de notre statut de minorité, refusant de nous accorder un statut, ce dont ils ont eux-mêmes souffert. Pourtant, le judaïsme enseigne de ne pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas qu’il nous fasse. Alors que les rabbins libéraux et massortis échangent avec nous depuis assez longtemps, les rabbins du Consistoire refusent pour la plupart de s’afficher avec nous. Il a été extrêmement difficile de trouver un rabbin du Consistoire qui accepte d’écrire pour le livre. Nous regrettons d’ailleurs que l’actuel grand rabbin de France ait décliné notre invitation alors qu’il est sensé représenter tous les Juifs. L’objet de ce livre est donc de réparer ces lacunes en présentant une analyse des rapports entre judaïsme et homosexualité, afin de favoriser l’émergence de pistes d’inclusion des personnes LGBT juives dans la communauté pour la prochaine décennie".
Le Beit Haverim organise aussi une série d’événements en 2017 : conférence, etc.
S'il a participé à la Gay Pride à Paris lors de chabbat, le Beit Haverim défend l'Etat d'Israël accusé notamment de pinkwashing, c'est-à-dire de promouvoir par des actions de marketing son image gay-friendly, de tolérance à l'égard des homosexuels via la Gay Parade de Tel Aviv.
Hommage à Ilan Halimi
Le 9 février 2021, Le Monde juif a publié l'article "Honteux : une association membre du CRIF s’associe aux antijuifs du Comité Adama Traoré et aux islamo-gauchistes de l’UNEF pour un hommage à Ilan Halimi". "Le Beit Haverim, qui a intégré le CRIF en 2019, s’associe pour l’occasion au controversé Comité Adama Traoré, qui soutient le mouvement antisémite BDS et les terroristes antijuifs, dont Georges Ibrahim Abdallah, ainsi qu’au syndicat étudiant islamo-gauchiste de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France).
En 2018, l’UNEF a apporté son soutien aux émeutes terroristes organisées à Gaza par le Hamas à la frontière avec Israël.
Le 9 février 2021, j'ai interrogé l'association Beit Haverim pour savoir si elle y participera et les éventuelles raisons de cette participation, ainsi que le CRIF pour avoir son opinion sur ces faits.
Je n'ai reçu aucune réponse.
Fabien Azoulay
C'est un twitt publié le 10 avril 2021 par Mikaël Journo, rabbin de la communauté de Chasseloup-Laubat à Paris (75015) et alors candidat au poste de grand rabbin de France, qui a révélé à beaucoup d'Internautes et publiquement l'incarcération en Turquie du Franco-américain juif Fabien Azoulay âgé de 43 ans.
Le 27 février 2018, Fabien Azoulay avait été condamné par la Cour d’assises d’Istanbul à 16 ans et 8 mois de prison, pour avoir acheté en 2017 du GBL, un produit rendu illégal en Turquie six mois auparavant. Un achat effectué sur un site Internet, par carte bancaire, depuis Istanbul où ce quadragénaire se trouvait dans le cadre d'un tourisme médical (opération d'implants capillaires).
Le GBL (gamma-butyrolactone) est un produit chimique utilisé initialement comme un solvant industriel. "Utilisé comme stimulant sexuel ou excitant dans les clubs parisiens, le GBL, une fois entré dans l’organisme, se change en GHB, un anesthésiant utilisé en médecine et surnommé « drogue du viol ». Si cette substance se fait plus discrète depuis 2018, lorsque les autorités et le milieu de la nuit parisienne ont tiré la sonnette d’alarme, cela n’empêche pas sa consommation de perdurer, principalement dans des cadres privés." Une overdose de GHB induit un coma ou le décès du consommateur.
Depuis sa condamnation, le quadragénaire a "été transféré à la prison de Giresun à huit cents kilomètres d’Istanbul ce qui rend les visites de ses proches impossibles. Son isolement est total".
"Incarcéré depuis le 16 septembre 2017, il a été victime de violences aggravées commises par un codétenu, qui lui a infligé des brulures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive. Il est constamment l’objet d’intimidations et de harcèlement en vue de sa conversion à l’Islam"
Les avocats de Fabien Azoulay, dont Me François Zimeray, ont souligné l'innocence de leur client. En mai 2019, ils ont demandé son transfert, "une procédure complexe". "La demande de transfèrement de Fabien n’a connu aucune évolution depuis bientôt novembre 2019. Selon ses avocats, Maîtres Carole-Olivia Montenot et François Zimeray : « Nous ne méconnaissons pas ce qui fait que les relations sont distendues entre la France et la Turquie mais il n’est pas admissible que Fabien Azoulay en fasse les frais. Nous appelons au sens des responsabilités de part et d’autre pour qu’une solution humanitaire soit trouvée et qu’il soit transféré en France. »
Des institutions juives françaises, dont le CRIF et le B'nai B'rith France, se sont mobilisées en faveur de Fabien Azoulay.
Dans une lettre au Président de la République Emmanuel Macron, les avocats de la famille de Fabien Azoulay ont alerté sur la condition dramatique du condamné dans une geôle turque. Ils y ont dénoncé « une audience expéditive et une condamnation anormalement lourde. Fabien est désespéré et ses jours sont en danger ».
Lancée par David Benaym, la pétition "Transférez Fabien Azoulay incarcéré en Turquie, harcelé, torturé car français, Juif et gay" a recueilli 120 189 signatures au 18 août 2021. Sous-titre : "Le Midnight Express de Fabien Azoulay, incarcéré en Turquie". Cette pétition rappelait les faits et exhortait à transférer Fabien Azoulay dans une prison française. "La famille considère que le risque que Fabien attente à ses jours est réel. Elle compte sur l’implication du Président Macron, désormais personnellement informé de la situation, pour mettre un terme à cette situation".
Les Présidents français Emmanuel Macron et turc se sont entretenus pendant 45 minutes en tête-à-tête avant le début du sommet de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique nord) le 14 juin 2021, à Bruxelles (Belgique). Le Président de la République Emmanuel Macron a twitté :
"J’ai pu évoquer le cas de notre compatriote Fabien Azoulay. Les conditions d’un transfèrement rapide avancent et je l’espère nous permettront d’aboutir dans les meilleurs délais. La discussion de ce matin produit des résultats d’ores et déjà utiles".
Le 17 août 2021, sa mise à l'écrou a été signifiée à Fabien Azoulay qui a été incarcéré à la maison d'arrêt de La Santé.
"Quand l'administration [Quai d'Orsay ou ministère des Affaires étrangères, Ndlr] se retrouve dans une situation d'inertie, il n'est pas de meilleure arme que la mobilisation de l'opinion publique. La mobilisation a permis que les deux Présidents, français et turc, se parlent. Les choses ont pu s'améliorer très rapidement", a déclaré Me Carole-Olivia Montenot, avocate de Fabien Azoulay, sur Radio J, le 18 août 2021.
Elle a demandé pour son client un accompagnement psychologique et par l'aumônier de La Santé. Elle a déploré que le parquetier ait interdit à Xavier Azoulay de voir son frère revenu de Turquie. Elle a remercié ceux qui se sont mobilisés en faveur du transfèrement.
Elle a annoncé qu'elle allait déposer pour son client des demandes de permis de communiquer, et une requête en adaptation de la peine turque pour importation de produit stupéfiant au droit français : recel de vente de GBL, une infraction punie d'une peine d'emprisonnement de cinq ans. Devrait suivre la "libération quasi-immédiate" de Fabien Azoulay, compte tenu des quatre années d'emprisonnement déjà effectuées.
Le 4 novembre 2021, Fabien Azoulay a été libéré. « C'est pour Fabien la fin d'un long calvaire et pour nous une victoire émouvante. Quatre années d'une détention injuste et brutale qui le marqueront à vie. Ce dénouement doit tout à l'obstination de ses soutiens, à la rigueur juridique et à la diplomatie. Convaincus de son innocence, nous n'avons jamais cédé à la tentation de découragement. Pour Fabien, c'est un nouveau départ », ont salué dans un communiqué ses avocats, Carole-Olivia Montenot et François Zimeray.
"Coming out + Témoignages"
En 2023, les éditions Stock ont publié, dans la collection Essais-Documents, "Coming Out - Témoignages" d'Elise Goldfarb et Julia Layani.
« Dans les années 1990-2000, personne n’était gay à l’école. Personne n’était gay en colo. Personne n’était gay dans les dessins animés ni dans les films, personne n’était gay à la télé – sauf quelques personnalités stéréotypées à l’extrême et exclusivement des hommes, jamais de femmes –, personne n’était gay au gouvernement, personne n’était gay dans les églises, les mosquées ou les synagogues. Personne n’était gay, en fait. En tout cas, personne ne le disait ouvertement. »
"Pour briser le silence, Bilal Hassani, Pomme, Jeremstar, Inès Rau, Laurent Ruquier, Céline Pham, Eddy de Pretto, Xavier Dolan, Aloïse Sauvage, Loulou Parfois, Augustin Trapenard mais aussi des personnes anonymes prennent la parole et racontent leur coming out ou celui d’un proche."
"Comment révéler son homosexualité ou sa transidentité à sa famille, ses amis, ses collègues et parfois même son public ? À quel moment ? Comment l’assumer ? Quelles clés de compréhension donner à son entourage ou à sa communauté religieuse ? Est-il nécessaire de le dire, tout simplement ?"
"Adapté du podcast phénomène Coming out, ce livre retrace des destins, des expériences et des générations différents. Ces paroles intimes deviennent une clameur universelle que personne ne peut oublier ou effacer."
"Un livre à offrir à ceux qui comprennent – et à ceux qui comprennent moins".
Elise Goldfarb et Julia Layani, "Coming Out - Témoignages". Editions Stock, collection Essais-Documents, 2023. 400 pages. Format : 135 x 215 mm. EAN : 9782234094819. 18,90 €
Articles in English
Cet article a été publié le 8 juin 2016, puis les 25 septembre 2016 et 8 mai 2017.
Cet article a été publié le 8 juin 2016, puis les 25 septembre 2016 et 8 mai 2017.
Lors de la cérémonie de commémoration de la Shoah
RépondreSupprimerdimanche 25 septembre 2016 à la Synagogue de la Victoire à Paris, et diffusée sur France 2 (12:00), figurait parmi les drapeaux un emblème tricolore avec en son centre un triangle rose barré d'un morceau de fil de fer barbelé, rappelant l'infâme insigne que portaient les homosexuels dans las camps de la mort.
Ceci, il me semble, montre une grande ouverture des dirigeants de la communauté juive de France.
Claude Torres
Je n'ai pas pu voir toute cette cérémonie et je n'ai pas remarqué ce drapeau. Pourriez-vous m'en envoyer une copie-écran ?
SupprimerLa présence de ce triangle rose me choque :
1. Il s'agit d'une cérémonie à la mémoire des déportés et des victimes de la Shoah.
2. Serge Klarsfeld a affirmé qu'aucun homosexuel n'a été déporté de France pour homosexualité (http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/election-presidentielle-2012/20120215.OBS1456/serge-klarsfeld-defend-les-declarations-de-christian-vanneste.html). Les 2-3 homosexuels déportés l'ont été d'Alsace alors partie du IIIe Reich.
3. Cette cérémonie rend hommage à tous les déportés juifs, dans distinguer les grands ou les petits, les blonds ou les bruns, etc.
Donc, pourquoi rendre hommage à ceux ayant porté le "triangle rose" ?
4. Est-ce un signe "d'ouverture" ou de non respect de l'Histoire ?
Bonjour,
SupprimerLa cérémonie est disponible en replay sur PLUZZ : http://pluzz.francetv.fr/videos/ceremonie_du_souvenir.html
Le drapeau est visible à plusieurs reprises (voir à 6'42 par ex.)
Image : http://www.musiques-regenerees.fr/TriangleRose29092016_LaVictoire.jpg
Merci.
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