

« De Sabri, que sa famille dévastée continue d'aimer et de pleurer, ne reste qu'une chambre vide, peuplée de souvenirs déconnectés du combat mortifère qu'il a embrassé ». Des photos de la famille, un jeu vidéo très violent... Quand sa mère lui envoyait via Internet des photographies de la famille, Sabri lui répondait : "C'était bien, mais à cette époque, on ne priait pas". Sabri lui adressait des photographies numérisées que sa mère analysait pour obtenir des informations, et l'invitait à quitter le pays des "mécréants". Une mère brisée par la mort de son fils. Celui-ci lui reprochait de l'avoir scolarisé dans des établissements publics.

Des signaux ? Les parents, parfois chrétiens, les repèrent et les interprètent trop tardivement. Ils ne s'attendent pas à ce que leurs enfants quittent leur pays, souvent natal. Ils pointent des vulnérabilités psychologiques sur lesquelles ont appuyé des gens pour les endoctriner. Aucun d'eux ne s'interrogent sur ce qui dans l'islam a conduit leurs enfants à choisir le djihad et à aspirer à mourir en shahid.
Une mère quinquagénaire, dont le fils converti à l'islam souhaitait rejoindre les rangs de l'Etat islamique, avait porté plainte avant le départ de son fils. Son dossier est allé à la cellule de radicalisation qui a considéré son dossier comme non prioritaire, et ne l'a pas empêché de partir en Syrie car il était majeur. Certains policiers considèrent les parents comme responsables des actes de leur enfant.

Devant une classe de lycéens, Saliha alerte sur le réseau constitué du rabatteur/recruteur, de celui qui endoctrine - "un grand qui dit de partir" -, et du sponsor qui prend en charge le jeune de son départ à son arrivée en dar al-islam.
Me Alexis Deswaef critique le parquet fédéral qui mêle les parents et les enfants terroristes. Le parquet fédéral veut une condamnation tant qu'il n'est pas sûr de leur mort.
Devant le Parlement flamand, Saliha ben Ali, mère pieuse de quatre enfants, relate son histoire, milite pour un "statut de victimes pour les parents et les enfants, voire les petits-enfants nés là-bas", dénonce le laxisme face aux discours notamment de Sharia4Belgium, etc.
« Dans un double mouvement, Jasna Krajinovic filme son intimité avec les siens, et la suit dans ses rencontres publiques. Avec tact et sensibilité, elle nous permet d'entendre et de comprendre une douleur devenue difficilement audible ».
« La chambre vide », de Jasna Krajinovic
2015, 59 min
Sur Arte les 5 janvier 2016 à 22 h 30, 24 mai à 21 h 50 et 25 mai 2016 à 9 h 50
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Les citations sur le concert viennent d'Arte et du documentaire. Cet article a été publié le 5 janvier 2016.
Les citations sur le concert viennent d'Arte et du documentaire. Cet article a été publié le 5 janvier 2016.
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