Brillant Polytechnicien, Patrick Drahi est un entrepreneur franco-israélien Juif né au Maroc. Il a fait fortune en rachetant et restructurant des entreprises du câble. Propriétaires de médias en France et en Israël, il est en voie d'acquérir la maison d'enchères Sotheby's. Il est la cible de l'antisémitisme.
« L’homme est secret et pourtant il emprunte des dizaines de milliards d’euros pour acheter des opérateurs de téléphonie partout en Europe ». C’est ainsi que le journaliste John Paul Lepers décrit Patrick Drahi en annonçant son « enquête sur la méthode Drahi qui intrigue et laisse pas mal de salariés sur le carreau ».
Cette méthode ? « Créer une nouvelle société holding qui va racheter une entreprise en s’endettant », la société rachetée remboursant les intérêts à taux faible de la dette.
« Patrick Drahi, naissance d’un tycoon » est donc une enquête « sur la stratégie très risquée de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi, résidant en Suisse » depuis 1999, qui « achète partout dans le monde des compagnies de téléphone et des câblo-opérateurs – dont SFR en 2014 et Portugal Telecom ». Prix cassés, fin de prestations, open spaces vides, hygiène insuffisante, accord de garantie de l'emploi mais centaines de départs d'employés...
"L'homme qui valait 50 milliards fascine les banquiers, mais fait trembler les salariés".
"L'homme qui valait 50 milliards fascine les banquiers, mais fait trembler les salariés".
Télécommunications
Patrick Drahi est né en 1963 dans une famille Juive de professeurs de mathématiques à Casablanca (Maroc).
Il s’installe avec sa famille à Montpellier (France) à l’âge de quinze ans.
En 1983, ce brillant élève est admis à l’Ecole Polytechnique, et complète sa formation à l’Ecole nationale supérieure des Télécommunications.
Après avoir travaillé chez Philips cinq ans et chez Kinnevik, il crée en 1993 son cabinet de conseil, puis se lance avec succès comme entrepreneur en maîtrisant la LBO (Leveraged Buy-Out) ou AEL (achat à effet de levier), et en se concentrant sur le secteur alors délaissé du câble.
Cet ingénieur est l’actionnaire majeur de l’opérateur français Numericable et de l’opérateur israélien Hot.
Son nouvel associé, Alain Weill, patron de RMC et BFM, chaîne d'information en continu, le présente comme « un grand entrepreneur qui a une dimension mondiale. Quelqu’un de très doué, de très simple, qui a une boulimie d’acquisition pour profiter d'une époque exceptionnelle de taux, qui achète des sociétés qui produisent des ressources régulières. Tous les grands entrepreneurs en France se sont développés par la dette. Peu d'entrepreneurs ont le courage de faire ce qu'il fait aux Etats-Unis. Patrick Drahi a un modèle : John Malone, numéro un du câble aux Etats-Unis ». La dette ? "Tout dépend de son actif", répond Alain Weill.
Et qui a du affronter l’opposition teintée d’antisémitisme et de xénophobie de l’establishment français.
En mars 2014, Arnaud Montebourg, alors ministre français de Ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, a préféré que Vivendi vende sa filiale SFR à Bouygues et non pas à Numéricable dirigée par Patrick Drahi, « ce David qui vient de l'emporter au nez et à la barbe de Goliath » (Philippe Manière).
Le 18 mars 2014, dans sa chronique Les idées claires sur France Culture, le journaliste économique Philippe Manière a ironisé sur l'intervention « surprenante » et du « ton vindicatif » d’Arnaud Montebourg, qui, « sans doute chauffé par un establishment furieux d'avoir été doublé par ce parvenu de Drahi, a succombé à une sorte de réflexe anti-métèque... qui n'est pas à son honneur ni à l'honneur de la république ».
Citant une source gouvernementale, BFM TV a écrit : « Bercy a lancé une enquête sur sa situation fiscale, et notamment sa résidence fiscale exacte, étant donné l'importance que prend Patrick Drahi dans l'économie hexagonale. »
Pour conquérir l’establishment parisien qui lui était hostile, pour être connu de la classe politique et détenir des contenus, cet outsider a monté en quelques années un empire médiatique d’une douzaine de magazines, dont L’Express, et le quotidien Libération.
,
A l'été 2012, l'agence de presse israélienne Guysen TV, fondée essentiellement par Guy Senbel et Dominique Fitoussi, a été rachetée par Patrick Drahi et Haïm Slutzky qui ont confié la direction de la nouvelle chaîne israélienne trilingue – français, américain, arabe - i24news, lancée en juillet 2013, à Frank Melloul.
« L’information est l’union de tous les points de vue », allègue le slogan de la campagne de promotion d'i24news. Non, l'information doit être authentifiée, vérifiée, précise, acurate selon le terme des anglo-saxons.
« L’information est l’union de tous les points de vue », allègue le slogan de la campagne de promotion d'i24news. Non, l'information doit être authentifiée, vérifiée, précise, acurate selon le terme des anglo-saxons.
Las ! i24news n’a jamais rempli la mission qu’elle s’était assignée : se différencier des autres médias sur la couverture d'Israël, notamment par un regard différent, une terminologie non biaisée. Cet échec d'une chaîne qui se caractérise par la présence majoritaire d'invités de gauche et d'extrême gauche, s’avère d’autant plus dramatique pour les Juifs d'Israël et de diaspora que cette chaîne télévisée dispose de moyens importants - effectif de 250 personnes -, et dans une période aussi cruciale.
Père de quatre enfants, philanthrope – Prix Scopus 2015 décernée par l’association des Amis de l’Université de Jérusalem et remis par le philosophe Bernard-Henri Lévy -, Patrick Drahi, dont le patrimoine s’élève à 14,9 milliards de dollars selon Forbes « survivra-t-il aux 50 milliards de dettes de sa société Altice », dont le siège a quitté le Luxembourg pour Amsterdam, groupe fondé en 2001 ? Sa « boulimie d'achat a abouti à cette dette vertigineuse ». Avec 15% des actions, Patrick Drahi peut diriger Altice.
"Dans le dernier classement des 500 plus grandes fortunes de France établi par le magazine Challenges, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, cède la première place à Liliane Bettencourt, l'héritière de l'empire L'Oréal. Patrick Drahi, PDG d'Altice (9e, à 7,5 milliards d'euros) a vu sa fortune fondre de 56%. Vincent Bolloré, (10e, à 7,3 milliards d'euros) patron de Bolloré, a vu la sienne perdre un quart de sa valeur. Les 500 Français les plus fortunés de France pèsent, à eux tous, 456 milliards d'euros, soit 4 milliards de moins que lors de la précédente édition. Un léger recul dû, là encore, à une année boursière extrêmement agitée".
"Dans le dernier classement des 500 plus grandes fortunes de France établi par le magazine Challenges, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, cède la première place à Liliane Bettencourt, l'héritière de l'empire L'Oréal. Patrick Drahi, PDG d'Altice (9e, à 7,5 milliards d'euros) a vu sa fortune fondre de 56%. Vincent Bolloré, (10e, à 7,3 milliards d'euros) patron de Bolloré, a vu la sienne perdre un quart de sa valeur. Les 500 Français les plus fortunés de France pèsent, à eux tous, 456 milliards d'euros, soit 4 milliards de moins que lors de la précédente édition. Un léger recul dû, là encore, à une année boursière extrêmement agitée".
Vox report
Le « vox report » : de grands travaux - ponts, marbres, style néoclassique réhabilité - et la reconstruction très controversée de Skopje, capitale de la République de Macédoine « pour lui donner un visage "antique" et controversé », pour exalter son identité nationale. Une statue de 25 mètres de haut représente Philippe II de Macédoine, qui est un héros grec, et père d'Alexandre le Grand.
Rachats
Le 11 mai 2017, le "propriétaire de SFR a chipé la Ligue des champions de football à Canal + et BeIN Sports. La Ligue des champions, c'est la plus grande compétition de football, celle des matchs de légende des Catalans du FC Barcelone et de son roi Messi contre le Real Madrid de Cristiano Ronaldo coaché par Zidane, le Bayern Munich, et bien sûr le PSG ou Monaco... C'est Patrick Drahi qui a lui-même fixé le montant, à l'issue d'un week-end du 1er mai studieux. Entre les deux tours de la présidentielle, le milliardaire franco-israélien a convié, sous le soleil de Tel-Aviv, Michel Combes, le PDG de SFR, et Alain Weill, le patron des médias du groupe. Au sommaire du séminaire dans les locaux de l'opérateur télécom local Hot : adopter la stratégie pour battre Canal et BeIN... « On a appris après coup qu'en fait l'UEFA avait fait un contrôle de la solvabilité du groupe déjà très endetté, pour s'assurer que SFR pourrait bien payer les trois saisons », se souvient un proche de l'opérateur. En emportant la Ligue des champions, Patrick Drahi a fait coup double : empocher une compétition essentielle pour recruter des abonnés et affaiblir ses concurrents. Une victoire qui valait bien une tournée générale de champagne. Et bientôt le mercato des commentateurs. Après avoir agité le marché des droits sportifs, SFR pourrait agiter celui des journalistes et des experts du football. La chaîne va avoir besoin de nouveaux commentateurs pour ses soirées Ligue des champions".
Selon Haaretz, Altice négocierait à l'été 2017 le rachat du quotidien israélien Yediot Aharonot. Altice pourrait acquérir 34% du groupe médiatique contrôlé par Eliezer Fishman.
Selon CNBC et l'agence Reuters, "après le rachat des opérateurs du câble américain Suddenlik et Cablevision en 2015 (respectivement pour 9,1 et 17,7 milliards de dollars), Patrick Drahi voudrait donc désormais s'attaquer à Charter Communications, le deuxième câblo-opérateur américain... La valeur totale de l'entreprise serait donc de l'ordre de 200 milliards de dollars (environ 170 milliards d'euros). Celle d'Altice est, elle, estimée à 90 milliards d'euros. Quant à Altice USA, elle ne pèse « que » 23 milliards de dollars en capitalisation boursière. Mais ce n'est pas la première fois que le groupe de Patrick Drahi tente d'acquérir un câblo-opérateur plus gros que lui. En 2014, il était parvenu à racheter SFR via Numericable, dont le chiffre d'affaires était plus de dix fois moindre".
Le Point analyse la stratégie de Patrick Drahi. "Patrick Drahi a construit son empire en deux temps. Au début des années 2000, il a patiemment racheté des réseaux câblés jusqu'à devenir le numéro un en France avec Numericable. Puis, entre 2014 et 2015, tout s'est accéléré. Coup sur coup, il a racheté SFR, Virgin Mobile, L'Express, Libération et le groupe BFM TV-RMC. Ensuite, il a acquis Portugal Telecom, et donc les réseaux câblés américains Suddenlink et Cablevision. L'ardoise a rapidement grimpé puisqu'en deux ans il a déboursé pas moins de 65 milliards de dollars. Sa dette est ainsi passée de 2,3 milliards d'euros en 2013 à près de 50 milliards d'euros deux ans plus tard. Une dette abyssale qui ne le tourmente guère puisqu'il expliquait devant une commission sénatoriale le 8 juin 2016 qu'il dormait plus facilement avec ses 50 milliards de dettes qu'avec les 50 000 francs qu'il avait empruntés à ses débuts, en 1991. Et pour cause, les banques continuent à le financer volontiers, elles lui proposent même de s'endetter encore plus qu'il ne le fait. Pour SFR, il aurait pu lever 100 milliards d'euros auprès des banques s'il l'avait souhaité. Idem pour Portugal Telecom, pour lequel les banques lui proposaient d'emprunter 60 milliards d'euros quand lui ne comptait en lever que 6… « Ça ne veut rien dire, 50 milliards de dettes. Il faut regarder ce qu'il y a en face : des actifs de grande qualité qui génèrent du cash flow, de la rentabilité », expliquait, en 2016 sur France Inter, Bernard Mourad, son ancien banquier qui a quitté Altice Media Group pour rejoindre l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron. Générer du cash flow (ou « flux de trésorerie » en français), c'est le mantra de Patrick Drahi. Et la garantie qu'il offre aux banques. Dans chaque entreprise qu'il rachète, il s'engage à réduire les frais de fonctionnement, à supprimer des postes et à mettre la pression aux fournisseurs pour dégager des marges qui lui permettront ensuite de rembourser les intérêts. La stratégie d'Altice a toujours été la même : s'endetter auprès d'investisseurs en quête de placements avec de hauts rendements pour financer son développement. Et profiter des taux d'intérêt actuellement très bas pour multiplier les opérations de refinancement et allonger la maturité moyenne de sa dette. Grâce à ces montages financiers, Altice ne sera confronté à de grosses échéances qu'à compter de 2022... Outre le montant colossal qu'il va falloir lever pour acquérir Charter, le groupe du milliardaire français va également devoir composer avec une concurrence féroce sur ce dossier. Charter a déjà rejeté l'idée d'une fusion avec l'opérateur de téléphonie mobile américain Sprint, mais SoftBank, sa maison mère japonaise, étudierait une offre publique d'achat (OPA), selon la presse américaine. Verizon, le premier opérateur mobile américain, garderait lui aussi un œil sur Charter. Mais Patrick Drahi dispose tout de même dans ce dossier d'un avantage non négligeable par rapport à ses concurrents : son amitié avec John Malone, premier actionnaire de Charter via son groupe Liberty Media, « roi » du câble américain que Patrick Drahi a toujours considéré comme son mentor. Lui qualifie le patron d'Altice de « génie » dans sa manière de bâtir son groupe à grands coups d'acquisitions tout en tirant avantage des faibles taux d'intérêt".
"Ogre des networks"
A l'automne 2017, les éditions L'Archipel ont publié Patrick Drahi, l’ogre des networks, de Elsa Bembaron. "Avec un patrimoine estimé à 11 milliards d’euros, il est à présent la cinquième fortune de France. Il y a quelques années, son nom n’était connu que d’une poignée d’initiés. Aujourd’hui, pas une semaine ne passe sans que sa holding Altice s’illustre par un coup d’éclat : rachat de droits sportifs, d’entreprises françaises ou étrangères… SFR, Virgin Mobile, Libération, le groupe Express/Expansion, BFMTV, RMC, Suddenlink, Portugal Telecom, Cablevision aux États-Unis : la liste de ses actifs ne cesse de s’allonger. Pourtant, Patrick Drahi n’est ni un héritier comme Martin Bouygues, ni un inventeur comme Xavier Niel. Parti de rien, il est à la tête d’un groupe qui pèse 40 milliards – et cumule 51 milliards d’euros de dettes. Comment ce polytechnicien, né au Maroc de parents professeurs de mathématiques, est-il devenu l’un des hommes les plus influents de France ? Comment a-t-il bâti son empire ? Son modèle est-il viable ? Jusqu’où sa soif de puissance le mènera-t-elle ? Cette biographie, la première consacrée au plus mystérieux des magnats des networks et de la presse, dévoile les méthodes de négociation et de gestion de ce patron hors norme. Dont l’ambition non dissimulée est de devenir, bientôt, le leader mondial des télécoms, des contenus et de la publicité".
Gérard Filoche
Le vendredi 17 novembre 2017 au soir, Gérard Filoche a publié sur son compte Twitter un photomontage montrant "Emmanuel Macron le bras orné d'un brassard ressemblant à un brassard nazi, mais avec la croix gammée remplacée par le signe dollar, et en arrière plan des photos de Patrick Drahi, Jacob Rothschild et Jacques Attali, ainsi que les drapeaux américain et israélien. « Un sale type, les Français vont le savoir tous ensemble bientôt » avait écrit Gérard Filoche en accompagnement de ce photomontage, qu'il a effacé quelques minutes plus tard".
Ancien trotskiste, passé du Parti Communiste (PCF) à l'aile gauche du Parti socialiste (PS) via la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Gérard Filoche est membre du Bureau national du PS. Il a été inspecteur du travail et candidat à la Primaire de la gauche en 2016.
Ce tweet « a été retiré, il ne sera plus là, j'ai fait mes excuses», a également déclaré Gérard Filoche à l'AFP. « Qu'est-ce qu'on veut de plus ? » a-t-il ajouté, soulignant qu'il est «fondateur de SOS Racisme ». « Je suis de gauche et contre la droite et l'extrême droite», a-t-il ajouté, «s'ils disent que je suis antisémite qu'ils le prouvent, que je suis raciste, qu'ils le prouvent», a-t-il encore déclaré, mettant en cause pour les attaques le visant «les macroniens d'un côté et l'aile droite du PS de l'autre ».
Cette photographie a suscité une polémique et a été l'objet d'une condamnation générale parmi les politiciens. "Ce photomontage, publié dans Egalité & Réconciliation en février, a déjà valu à l'essayiste d'extrême droite Alain Soral d'être poursuivi, selon son site internet.
Le PS a annoncé avoir lancé une procédure d'exclusion contre Gérard Filoche. Fâcheux pour celui qui "a publié au printemps 2017 un « Manifeste contre le racisme et l'antisémitisme ».
Lors de l'audience du 10 octobre 2018 du Tribunal de Grande instance (TGI) de Paris, Gérard Filoche, "ancien trotskiste, avait expliqué avoir décidé de diffuser ce montage trouvé sur Internet alors qu'il était absorbé dans l'écriture d'un livre, « Macron et la casse sociale », et que s'ouvrait le congrès d'En Marche". Il avait plaidé la négligence et le manque de vigilance.
Il "subsiste à l'issue des débats « un doute » sur l'« intention » de l'ancien trotskiste de provoquer à la haine envers les juifs, a reconnu la représentante de l'accusation, « doute » qui l'a empêchée de requérir sa condamnation pour ce délit. Tout au long de son procès, Gérard Filoche n'a eu de cesse d'évoquer avec véhémence une « erreur de manipulation », un manque de « vigilance ». Le parquet a requis la relaxe du prévenu.
Le 12 décembre 2018, le Tribunal a relaxé Gérard Filoche : « Pour particulièrement choquante et consternante que puisse être la diffusion de ce montage par Gérard Filoche, le contexte de l'envoi de ce montage ne confère pas à celui-ci la portée d'une provocation à la haine ou à la violence ». Le tribunal a relevé « le caractère obsessionnel du ressentiment de (Gérard Filoche)envers Emmanuel Macron », dont il « critique publiquement le néo-libéralisme supposé ».
« Je suis relaxé, ce procès odieux qu'on m'a fait n'avait pas de raison d'être », "s'est ensuite félicité sur Twitter Gérard Filoche, qui a par ailleurs lancé en janvier un nouveau réseau, la « Gauche démocratique et sociale ». Jacques Attali et plusieurs associations antiracistes, parties civiles, ont donc été déboutés. Pour eux, si la question de l'antisémitisme de M. Filoche ne se posait pas, son tweet était bien condamnable".
Gilets jaunes/BFM/Antisémitisme
Depuis le 17 novembre 2018, les Gilets jaunes manifestent tous les samedis après-midis dans les principales villes françaises. Ils réclament la baisse ou la suppression de certaines taxes et la hausse de leur pouvoir d'achat.
"La photographie remonte au 19 décembre, mais ce n'est que vendredi que des éclaircissements et réactions sont intervenus au sujet d'une banderole déployée sur un rond-point du Rhône occupé par des «gilets jaunes». « Macron = Drahi = Attali = Banques = Medias = Sion », peut-on lire sur cette banderole. «Autant de stéréotypes antisémites tiennent sur une pancarte. Et on laisse passer?», a interrogé sur Twitter l'auteure de la photo, Simone Rodan-Benzaquen, directrice de la branche française de l'organisation juive américaine American Jewish Committee. Son message a été partagé pluis d'un millier de fois".
"Sion est un terme renvoyant à Israël et au «sionisme». Le «S» de ce mot sur la banderole reprend par ailleurs la graphie de l'emblème SS. Le style des «A» renvoie quant à lui à l'antimaçonnisme, comme le rappelle Conspiracy Watch, observatoire des théories du complot" dans un Twitt.
Le 7 février 2019, "des gilets jaunes se sont rassemblés devant le parlement de Navarre dans l’espoir d’intercepter le président fondateur d’Altice, venu signer le contrat de déploiement du très haut débit entre SFR et le département. La vingtaine de gilets jaunes n’a pas pu croiser Patrick Drahi, le patron d’Altice venu à Pau pour la signature de la délégation de service public du projet très haut débit des Pyrénées-Atlantiques entre SFR et" le conseil général. "Les manifestants ont finalement été invités par les forces de l’ordre à quitter le parvis du parlement de Navarre et à rester devant l’entrée du site".
Comme de nombreux médias, BFM, lancée sur la TNT en 2005, n'a pas pressenti cette explosion sociale. "À l'automne dernier, à la faveur de la fièvre jaune qui a saisi les ronds-points du pays, BFMTV a eu, pendant quelques heures, la première audience de France - devant TF1. Inquiets, fascinés, ou heureux de voir s'étendre un mouvement social d'une rare intensité, les téléspectateurs ont plébiscité la couverture de la chaîne d'info en continu du groupe Altice de Patrick Drahi. Peu importent les pincements de nez de ceux qui accusent le diffuseur de sensationnalisme, de voyeurisme, voire de jeter sur de l'huile sur le feu : il a alors créé un « réflexe BFMTV ». N'a-t-il pas en outre reçu une véritable consécration, quelques mois plus tôt, sous la forme d'une interview exclusive du président de la République, Emmanuel Macron ? L'an dernier, BFM a affiché une part d'audience de 2,6%, loin devant LCI, CNews et franceinfo. Ce succès est l'oeuvre d'un homme, Hervé Beroud, souvent décrit par ses collaborateurs comme « une machine de guerre ». Dès son arrivée chez BFMTV, en 2010, après plus de vingt ans chez RTL, il imprime sa marque, son style, pousse ses collaborateurs à sortir des scoops. Hervé Beroud introduit une culture plus populaire, dans la lignée de celle de RTL, en ménageant une large place à la météo et aux faits divers. Pourtant, lui aussi s'est fait surprendre par les gilets jaunes. Il reconnaît n'avoir pas su percevoir l'ampleur de la colère qui a traversé le pays récemment, même si, pour ne pas perdre le contact avec la France profonde, il a lancé ses équipes dans une couverture presque obsessionnelle des événements... « On a été taxés de pro-Macron par des gilets jaunes et d'attiser le feu par des dirigeants politiques. C'est assez fou, non ? » s'étonne-t-il. « On a dit de nous que l'on avait fait et défait des présidents, que l'on avait fait grandir la contestation des gilets jaunes. En mai 68, c'étaient censément Europe 1 et RTL qui avaient contribué au mouvement... », relativise-t-il. BFMTV n'en a-t-elle tout de même pas fait un peu trop sur les violences ? « Couvrir des événements en direct est notre raison d'être. Libres aux gens de regarder ou pas. À la différence des réseaux sociaux, nous encadrons les choses, nous vérifions... Ces derniers mois, il a dû faire face, en parallèle à la contestation sociale dans la rue, à une sérieuse crise en interne. Alors que plusieurs journalistes de la chaîne ont été insultés et même agressés, les reporters ont décidé de boycotter les ronds-points une journée. Surtout, un gros malaise s'est fait jour dans la rédaction avec une remise en cause des choix éditoriaux. « Il s'est pris une petite claque », note un salarié. « Je dois avouer que j'ai été surpris par l'ampleur de ce malaise, reconnaît Hervé Beroud. Mais cela nous a permis d'en parler. »BFMTV a depuis annoncé qu'elle diffuserait moins d'images en boucle. Les images de violence seront mieux encadrées et BFMTV veut développer le grand reportage. « Il a été réceptif à nos attentes », admet François Pitrel, président de la Société des journalistes de la chaîne".
Des Gilets jaunes ont manifesté leur dédain et ont ostracisé des journalistes suspectés d'être liés au pouvoir politique. "La haine des gilets jaunes s’est cristallisée autour de BFM TV. C’est bien là leur seul point commun avec Emmanuel Macron, persuadé de son côté que la chaîne d’info en continu a été « le principal organisateur des manifestations » en leur consacrant des longs directs tous les samedis. Pourquoi haïr une chaîne qui leur a effectivement donné autant de temps d’antenne ? Le principal reproche qui est fait à BFM est de mentir sur les chiffres de la mobilisation. Tous les samedis, le chiffre donné par le ministère de l’Intérieur apparaît sur le fameux bandeau : 12 000 manifestants, pour l’acte VII par exemple. Ce chiffre est toujours reçu par les gilets jaunes comme une insulte, comme une négation de ce qu’ils sont en train de vivre".
"Alain Weill, Président directeur général de Altice France, annonce la nomination, à compter de début juillet 2019, de Marc-Olivier Fogiel, en tant que Directeur général de BFMTV. Pour Alain Weill : l'arrivée de Marc-Olivier, remarquable journaliste, à la tête de BFMTV symbolise notre volonté d’écrire la prochaine page de l’histoire de la première chaîne d’info de France. Marc-Olivier aura pour mission de poursuivre le développement de BFMTV et apportera à la chaîne sa grande expérience, sa rigueur, sa vision de l’information, son sens aiguë des responsabilités et ses qualités managériales." Marc-Olivier Fogiel est proche du couple présidentiel.
Sotheby's
Le 17 juin 2019, un communiqué de presse annonçait que "Patrick Drahi a acheté la célèbre maison de vente aux enchères, que l'opération valorise à 3,7 milliards de dollars, d'après un communiqué de presse lundi 17 juin. L'accord a été signé entre Sotheby's et BidFair USA, une entité détenue à 100% par le patron du groupe de télécoms et médias Altice (SFR, BFMTV, RMC, Libération...)"
"L'homme d'affaires, qui se dit "passionné par cette industrie" depuis toujours, a offert 57 dollars par action, soit 61% de plus que le prix de l'action de Sotheby's à la clôture de la Bourse de New York le 14 juin. Il compte financer la transaction grâce à des financements garantis par BNP Paribas ainsi que des fonds propres, en précisant qu'il ne "compte pas vendre de parts d'Altice Europe". Il envisage en revanche de vendre des actions d'Altice USA à hauteur de 400 millions de dollars d'ici la fin de l'année. "Je réalise cet investissement pour ma famille, via ma holding personnelle, dans une perspective de très long terme", indique Patrick Drahi dans son communiqué." Les 57 dollars par titre correspondent au cours de l'action Sotheby's en 2018.
Patrick Drahi "assure cependant que l'industrie des télécoms et des médias "restera sa priorité", qu'il continuera de diriger Altice Europe et restera président du conseil d'administration d'Altice USA. La transaction, qui devrait être finalisée au quatrième trimestre de cette année, retirerait Sotheby's de la Bourse. Elle était cotée sur le New York Stock Exchange depuis trente-et-un ans."
"Désormais, les deux grandes maisons de ventes aux enchères dans le monde sont toutes les deux françaises. Il y a 20 ans, François Pinault rachetait Christie's. Aujourd'hui, c'est Patrick Drahi (qui possède SFR mais également de nombreux médias comme BFM, L'express ou RMC) qui met plus de trois milliards d'euros sur la table pour s'offrir Sotheby's. Ce n'est pas rien car c'est la valeur d'une entreprise comme Air France, par exemple. Sauf que racheter Sotheby's, ça impressionne beaucoup plus dans le monde des affaires. C'est d'ailleurs l'une des raisons de ce rachat, épater la galerie et faire partie des "grands" de ce monde. Quand on est propriétaire de la prestigieuse maison Sotheby's, on accède aux plus grandes familles fortunées du monde. Mieux, on fait la couverture des magasines américains. Or, pour Patrick Drahi (qui porte sur ses épaules 50 milliards d'euros de dette soit plus que la dette de la Slovaquie) impressionner et avoir des amis fortunés, c'est important. Avoir de riches amis, ça rassure le banquier... C'est surtout, un business en plein développement. Pourquoi ? Parce qu'il y a toujours plus de milliardaires sur terre (notamment en Asie) qui ne savent plus quoi faire de leur argent et qui s'offrent du coup des tableaux de maîtres, d’impressionnistes et du contemporain. Et là, c’est coup double. D'abord socialement c'est très valorisant, vous êtes riches et en plus vous avez du goût, vous êtes cultivés et vous vous intéressez à l'art. Deuxième avantage : gagner de l'argent. Le prix des œuvres d'art ne cesse de grimper. Pourquoi ? Parce que les banques centrales arrosent le monde entier avec de l'argent, des milliers de milliards qui ruissellent sur tous les marchés, la Bourse, l'immobilier et le marché de l'art. Ça fait deux bonnes raisons de racheter Sotheby's, c'est une excellente vitrine sociale avec à la clé, de juteuses commissions", a expliqué Axel de Tarlé sur Europe 1 le 18 juin 2019.
"Deux contre-offres rivales de celle de Patrick Drahi sont en préparation sur Sotheby's, malgré l'accord à 3,7 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros), rapporte vendredi le New York Post. D'après le journal, qui cite des sources proches des discussions, de riches amateurs d'art new-yorkais sont en train d'unir leurs forces pour préparer une offre supérieure à celle de Patrick Drahi. L'identité de ces potentiels associés n'est pas connue mais la rumeur veut qu'il s'agisse d'homme d'affaires célèbres à Wall Street pour leurs collections d'oeuvres d'art, comme le PDG de Blackstone, Stephen Schwarzman, poursuit le New York Post. Parallèlement, Taikang Asset Management, gérant d'actifs basé à Hong Kong et premier actionnaire de Sotheby's avec une participation de 17%, songe lui aussi à soumettre une offre plus élevée que celle du fondateur du groupe de médias et de télécoms Altice, rapporte une source citée par le journal."
Rachats
Le 11 mai 2017, le "propriétaire de SFR a chipé la Ligue des champions de football à Canal + et BeIN Sports. La Ligue des champions, c'est la plus grande compétition de football, celle des matchs de légende des Catalans du FC Barcelone et de son roi Messi contre le Real Madrid de Cristiano Ronaldo coaché par Zidane, le Bayern Munich, et bien sûr le PSG ou Monaco... C'est Patrick Drahi qui a lui-même fixé le montant, à l'issue d'un week-end du 1er mai studieux. Entre les deux tours de la présidentielle, le milliardaire franco-israélien a convié, sous le soleil de Tel-Aviv, Michel Combes, le PDG de SFR, et Alain Weill, le patron des médias du groupe. Au sommaire du séminaire dans les locaux de l'opérateur télécom local Hot : adopter la stratégie pour battre Canal et BeIN... « On a appris après coup qu'en fait l'UEFA avait fait un contrôle de la solvabilité du groupe déjà très endetté, pour s'assurer que SFR pourrait bien payer les trois saisons », se souvient un proche de l'opérateur. En emportant la Ligue des champions, Patrick Drahi a fait coup double : empocher une compétition essentielle pour recruter des abonnés et affaiblir ses concurrents. Une victoire qui valait bien une tournée générale de champagne. Et bientôt le mercato des commentateurs. Après avoir agité le marché des droits sportifs, SFR pourrait agiter celui des journalistes et des experts du football. La chaîne va avoir besoin de nouveaux commentateurs pour ses soirées Ligue des champions".
Selon Haaretz, Altice négocierait à l'été 2017 le rachat du quotidien israélien Yediot Aharonot. Altice pourrait acquérir 34% du groupe médiatique contrôlé par Eliezer Fishman.
Selon CNBC et l'agence Reuters, "après le rachat des opérateurs du câble américain Suddenlik et Cablevision en 2015 (respectivement pour 9,1 et 17,7 milliards de dollars), Patrick Drahi voudrait donc désormais s'attaquer à Charter Communications, le deuxième câblo-opérateur américain... La valeur totale de l'entreprise serait donc de l'ordre de 200 milliards de dollars (environ 170 milliards d'euros). Celle d'Altice est, elle, estimée à 90 milliards d'euros. Quant à Altice USA, elle ne pèse « que » 23 milliards de dollars en capitalisation boursière. Mais ce n'est pas la première fois que le groupe de Patrick Drahi tente d'acquérir un câblo-opérateur plus gros que lui. En 2014, il était parvenu à racheter SFR via Numericable, dont le chiffre d'affaires était plus de dix fois moindre".
Le Point analyse la stratégie de Patrick Drahi. "Patrick Drahi a construit son empire en deux temps. Au début des années 2000, il a patiemment racheté des réseaux câblés jusqu'à devenir le numéro un en France avec Numericable. Puis, entre 2014 et 2015, tout s'est accéléré. Coup sur coup, il a racheté SFR, Virgin Mobile, L'Express, Libération et le groupe BFM TV-RMC. Ensuite, il a acquis Portugal Telecom, et donc les réseaux câblés américains Suddenlink et Cablevision. L'ardoise a rapidement grimpé puisqu'en deux ans il a déboursé pas moins de 65 milliards de dollars. Sa dette est ainsi passée de 2,3 milliards d'euros en 2013 à près de 50 milliards d'euros deux ans plus tard. Une dette abyssale qui ne le tourmente guère puisqu'il expliquait devant une commission sénatoriale le 8 juin 2016 qu'il dormait plus facilement avec ses 50 milliards de dettes qu'avec les 50 000 francs qu'il avait empruntés à ses débuts, en 1991. Et pour cause, les banques continuent à le financer volontiers, elles lui proposent même de s'endetter encore plus qu'il ne le fait. Pour SFR, il aurait pu lever 100 milliards d'euros auprès des banques s'il l'avait souhaité. Idem pour Portugal Telecom, pour lequel les banques lui proposaient d'emprunter 60 milliards d'euros quand lui ne comptait en lever que 6… « Ça ne veut rien dire, 50 milliards de dettes. Il faut regarder ce qu'il y a en face : des actifs de grande qualité qui génèrent du cash flow, de la rentabilité », expliquait, en 2016 sur France Inter, Bernard Mourad, son ancien banquier qui a quitté Altice Media Group pour rejoindre l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron. Générer du cash flow (ou « flux de trésorerie » en français), c'est le mantra de Patrick Drahi. Et la garantie qu'il offre aux banques. Dans chaque entreprise qu'il rachète, il s'engage à réduire les frais de fonctionnement, à supprimer des postes et à mettre la pression aux fournisseurs pour dégager des marges qui lui permettront ensuite de rembourser les intérêts. La stratégie d'Altice a toujours été la même : s'endetter auprès d'investisseurs en quête de placements avec de hauts rendements pour financer son développement. Et profiter des taux d'intérêt actuellement très bas pour multiplier les opérations de refinancement et allonger la maturité moyenne de sa dette. Grâce à ces montages financiers, Altice ne sera confronté à de grosses échéances qu'à compter de 2022... Outre le montant colossal qu'il va falloir lever pour acquérir Charter, le groupe du milliardaire français va également devoir composer avec une concurrence féroce sur ce dossier. Charter a déjà rejeté l'idée d'une fusion avec l'opérateur de téléphonie mobile américain Sprint, mais SoftBank, sa maison mère japonaise, étudierait une offre publique d'achat (OPA), selon la presse américaine. Verizon, le premier opérateur mobile américain, garderait lui aussi un œil sur Charter. Mais Patrick Drahi dispose tout de même dans ce dossier d'un avantage non négligeable par rapport à ses concurrents : son amitié avec John Malone, premier actionnaire de Charter via son groupe Liberty Media, « roi » du câble américain que Patrick Drahi a toujours considéré comme son mentor. Lui qualifie le patron d'Altice de « génie » dans sa manière de bâtir son groupe à grands coups d'acquisitions tout en tirant avantage des faibles taux d'intérêt".
Altice pratique une "stratégie de convergence entre les télécoms et les contenus". "C’est la stratégie des acteurs gagnants : aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les mouvements de Verizon, d’AT&T, de Comcast ou de BT l’illustrent. Cette convergence rapproche les télécoms et les médias mais aussi la publicité, car les opérateurs ont une bonne connaissance de leurs clients et n’entendent plus laisser ce domaine aux géants de l’Internet", a déclaré Michel Combes, directeur général d’Altice, au Monde (28 août 2017). Altice "est présent à la fois dans les télécoms mais aussi dans les contenus : il possède BFM-TV et Libération, a acquis des droits de football et lancé, le 22 août, une chaîne de cinéma et séries, Altice Studio. Altice se revendique comme un acteur « global », présent en France via SFR mais aussi aux Etats-Unis".
Crise fin 2017
"Alors que l'action de son groupe a cédé plus de 40% en huit jours le fondateur d'Altice a fait son mea culpa le 15 novembre 2017. « On vend mal nos produits et on ne s'occupe pas assez bien de nos clients » a reconnu Patrick Drahi.
"Soucieux de montrer qu’il a la situation bien en main, le milliardaire, qui s’était rendu la veille au siège du groupe, a écrit" le 18 novembre 20107, "deux missives à ses salariés, la première à ceux de SFR, la seconde, à la branche médias, qui coiffe notamment BFM, RMC, et la production cinéma.
« Malgré la chute du cours de Bourse, le groupe bénéficie d’une véritable stabilité financière. Notre dette est sécurisée à 85 % à taux fixe et le premier remboursement majeur n’arrivera qu’en 2022. Donc, clairement, si les taux remontaient ou si les agences revoyaient la notation de notre dette, cela n’aurait strictement aucun impact pour l’entreprise dans les cinq prochaines années », a-t-il expliqué à tous. « Les perturbations boursières ne doivent pas nous éloigner de notre objectif quotidien : servir nos clients pour vos collègues des télécoms, et pour vous, continuer de faire ce que vous faites, aussi bien que vous le faites, au sein de vos chaînes, stations ou titres. »
Crise fin 2017
"Alors que l'action de son groupe a cédé plus de 40% en huit jours le fondateur d'Altice a fait son mea culpa le 15 novembre 2017. « On vend mal nos produits et on ne s'occupe pas assez bien de nos clients » a reconnu Patrick Drahi.
"Soucieux de montrer qu’il a la situation bien en main, le milliardaire, qui s’était rendu la veille au siège du groupe, a écrit" le 18 novembre 20107, "deux missives à ses salariés, la première à ceux de SFR, la seconde, à la branche médias, qui coiffe notamment BFM, RMC, et la production cinéma.
« Malgré la chute du cours de Bourse, le groupe bénéficie d’une véritable stabilité financière. Notre dette est sécurisée à 85 % à taux fixe et le premier remboursement majeur n’arrivera qu’en 2022. Donc, clairement, si les taux remontaient ou si les agences revoyaient la notation de notre dette, cela n’aurait strictement aucun impact pour l’entreprise dans les cinq prochaines années », a-t-il expliqué à tous. « Les perturbations boursières ne doivent pas nous éloigner de notre objectif quotidien : servir nos clients pour vos collègues des télécoms, et pour vous, continuer de faire ce que vous faites, aussi bien que vous le faites, au sein de vos chaînes, stations ou titres. »
"Ogre des networks"
A l'automne 2017, les éditions L'Archipel ont publié Patrick Drahi, l’ogre des networks, de Elsa Bembaron. "Avec un patrimoine estimé à 11 milliards d’euros, il est à présent la cinquième fortune de France. Il y a quelques années, son nom n’était connu que d’une poignée d’initiés. Aujourd’hui, pas une semaine ne passe sans que sa holding Altice s’illustre par un coup d’éclat : rachat de droits sportifs, d’entreprises françaises ou étrangères… SFR, Virgin Mobile, Libération, le groupe Express/Expansion, BFMTV, RMC, Suddenlink, Portugal Telecom, Cablevision aux États-Unis : la liste de ses actifs ne cesse de s’allonger. Pourtant, Patrick Drahi n’est ni un héritier comme Martin Bouygues, ni un inventeur comme Xavier Niel. Parti de rien, il est à la tête d’un groupe qui pèse 40 milliards – et cumule 51 milliards d’euros de dettes. Comment ce polytechnicien, né au Maroc de parents professeurs de mathématiques, est-il devenu l’un des hommes les plus influents de France ? Comment a-t-il bâti son empire ? Son modèle est-il viable ? Jusqu’où sa soif de puissance le mènera-t-elle ? Cette biographie, la première consacrée au plus mystérieux des magnats des networks et de la presse, dévoile les méthodes de négociation et de gestion de ce patron hors norme. Dont l’ambition non dissimulée est de devenir, bientôt, le leader mondial des télécoms, des contenus et de la publicité".
Gérard Filoche
Le vendredi 17 novembre 2017 au soir, Gérard Filoche a publié sur son compte Twitter un photomontage montrant "Emmanuel Macron le bras orné d'un brassard ressemblant à un brassard nazi, mais avec la croix gammée remplacée par le signe dollar, et en arrière plan des photos de Patrick Drahi, Jacob Rothschild et Jacques Attali, ainsi que les drapeaux américain et israélien. « Un sale type, les Français vont le savoir tous ensemble bientôt » avait écrit Gérard Filoche en accompagnement de ce photomontage, qu'il a effacé quelques minutes plus tard".
Ancien trotskiste, passé du Parti Communiste (PCF) à l'aile gauche du Parti socialiste (PS) via la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Gérard Filoche est membre du Bureau national du PS. Il a été inspecteur du travail et candidat à la Primaire de la gauche en 2016.
Cette photographie a suscité une polémique et a été l'objet d'une condamnation générale parmi les politiciens. "Ce photomontage, publié dans Egalité & Réconciliation en février, a déjà valu à l'essayiste d'extrême droite Alain Soral d'être poursuivi, selon son site internet.
Lors de l'audience du 10 octobre 2018 du Tribunal de Grande instance (TGI) de Paris, Gérard Filoche, "ancien trotskiste, avait expliqué avoir décidé de diffuser ce montage trouvé sur Internet alors qu'il était absorbé dans l'écriture d'un livre, « Macron et la casse sociale », et que s'ouvrait le congrès d'En Marche". Il avait plaidé la négligence et le manque de vigilance.
Il "subsiste à l'issue des débats « un doute » sur l'« intention » de l'ancien trotskiste de provoquer à la haine envers les juifs, a reconnu la représentante de l'accusation, « doute » qui l'a empêchée de requérir sa condamnation pour ce délit. Tout au long de son procès, Gérard Filoche n'a eu de cesse d'évoquer avec véhémence une « erreur de manipulation », un manque de « vigilance ». Le parquet a requis la relaxe du prévenu.
Le 12 décembre 2018, le Tribunal a relaxé Gérard Filoche : « Pour particulièrement choquante et consternante que puisse être la diffusion de ce montage par Gérard Filoche, le contexte de l'envoi de ce montage ne confère pas à celui-ci la portée d'une provocation à la haine ou à la violence ». Le tribunal a relevé « le caractère obsessionnel du ressentiment de (Gérard Filoche)envers Emmanuel Macron », dont il « critique publiquement le néo-libéralisme supposé ».
« Je suis relaxé, ce procès odieux qu'on m'a fait n'avait pas de raison d'être », "s'est ensuite félicité sur Twitter Gérard Filoche, qui a par ailleurs lancé en janvier un nouveau réseau, la « Gauche démocratique et sociale ». Jacques Attali et plusieurs associations antiracistes, parties civiles, ont donc été déboutés. Pour eux, si la question de l'antisémitisme de M. Filoche ne se posait pas, son tweet était bien condamnable".
Gilets jaunes/BFM/Antisémitisme
Depuis le 17 novembre 2018, les Gilets jaunes manifestent tous les samedis après-midis dans les principales villes françaises. Ils réclament la baisse ou la suppression de certaines taxes et la hausse de leur pouvoir d'achat.
"La photographie remonte au 19 décembre, mais ce n'est que vendredi que des éclaircissements et réactions sont intervenus au sujet d'une banderole déployée sur un rond-point du Rhône occupé par des «gilets jaunes». « Macron = Drahi = Attali = Banques = Medias = Sion », peut-on lire sur cette banderole. «Autant de stéréotypes antisémites tiennent sur une pancarte. Et on laisse passer?», a interrogé sur Twitter l'auteure de la photo, Simone Rodan-Benzaquen, directrice de la branche française de l'organisation juive américaine American Jewish Committee. Son message a été partagé pluis d'un millier de fois".
"Sion est un terme renvoyant à Israël et au «sionisme». Le «S» de ce mot sur la banderole reprend par ailleurs la graphie de l'emblème SS. Le style des «A» renvoie quant à lui à l'antimaçonnisme, comme le rappelle Conspiracy Watch, observatoire des théories du complot" dans un Twitt.
Le 7 février 2019, "des gilets jaunes se sont rassemblés devant le parlement de Navarre dans l’espoir d’intercepter le président fondateur d’Altice, venu signer le contrat de déploiement du très haut débit entre SFR et le département. La vingtaine de gilets jaunes n’a pas pu croiser Patrick Drahi, le patron d’Altice venu à Pau pour la signature de la délégation de service public du projet très haut débit des Pyrénées-Atlantiques entre SFR et" le conseil général. "Les manifestants ont finalement été invités par les forces de l’ordre à quitter le parvis du parlement de Navarre et à rester devant l’entrée du site".
Comme de nombreux médias, BFM, lancée sur la TNT en 2005, n'a pas pressenti cette explosion sociale. "À l'automne dernier, à la faveur de la fièvre jaune qui a saisi les ronds-points du pays, BFMTV a eu, pendant quelques heures, la première audience de France - devant TF1. Inquiets, fascinés, ou heureux de voir s'étendre un mouvement social d'une rare intensité, les téléspectateurs ont plébiscité la couverture de la chaîne d'info en continu du groupe Altice de Patrick Drahi. Peu importent les pincements de nez de ceux qui accusent le diffuseur de sensationnalisme, de voyeurisme, voire de jeter sur de l'huile sur le feu : il a alors créé un « réflexe BFMTV ». N'a-t-il pas en outre reçu une véritable consécration, quelques mois plus tôt, sous la forme d'une interview exclusive du président de la République, Emmanuel Macron ? L'an dernier, BFM a affiché une part d'audience de 2,6%, loin devant LCI, CNews et franceinfo. Ce succès est l'oeuvre d'un homme, Hervé Beroud, souvent décrit par ses collaborateurs comme « une machine de guerre ». Dès son arrivée chez BFMTV, en 2010, après plus de vingt ans chez RTL, il imprime sa marque, son style, pousse ses collaborateurs à sortir des scoops. Hervé Beroud introduit une culture plus populaire, dans la lignée de celle de RTL, en ménageant une large place à la météo et aux faits divers. Pourtant, lui aussi s'est fait surprendre par les gilets jaunes. Il reconnaît n'avoir pas su percevoir l'ampleur de la colère qui a traversé le pays récemment, même si, pour ne pas perdre le contact avec la France profonde, il a lancé ses équipes dans une couverture presque obsessionnelle des événements... « On a été taxés de pro-Macron par des gilets jaunes et d'attiser le feu par des dirigeants politiques. C'est assez fou, non ? » s'étonne-t-il. « On a dit de nous que l'on avait fait et défait des présidents, que l'on avait fait grandir la contestation des gilets jaunes. En mai 68, c'étaient censément Europe 1 et RTL qui avaient contribué au mouvement... », relativise-t-il. BFMTV n'en a-t-elle tout de même pas fait un peu trop sur les violences ? « Couvrir des événements en direct est notre raison d'être. Libres aux gens de regarder ou pas. À la différence des réseaux sociaux, nous encadrons les choses, nous vérifions... Ces derniers mois, il a dû faire face, en parallèle à la contestation sociale dans la rue, à une sérieuse crise en interne. Alors que plusieurs journalistes de la chaîne ont été insultés et même agressés, les reporters ont décidé de boycotter les ronds-points une journée. Surtout, un gros malaise s'est fait jour dans la rédaction avec une remise en cause des choix éditoriaux. « Il s'est pris une petite claque », note un salarié. « Je dois avouer que j'ai été surpris par l'ampleur de ce malaise, reconnaît Hervé Beroud. Mais cela nous a permis d'en parler. »BFMTV a depuis annoncé qu'elle diffuserait moins d'images en boucle. Les images de violence seront mieux encadrées et BFMTV veut développer le grand reportage. « Il a été réceptif à nos attentes », admet François Pitrel, président de la Société des journalistes de la chaîne".
Des Gilets jaunes ont manifesté leur dédain et ont ostracisé des journalistes suspectés d'être liés au pouvoir politique. "La haine des gilets jaunes s’est cristallisée autour de BFM TV. C’est bien là leur seul point commun avec Emmanuel Macron, persuadé de son côté que la chaîne d’info en continu a été « le principal organisateur des manifestations » en leur consacrant des longs directs tous les samedis. Pourquoi haïr une chaîne qui leur a effectivement donné autant de temps d’antenne ? Le principal reproche qui est fait à BFM est de mentir sur les chiffres de la mobilisation. Tous les samedis, le chiffre donné par le ministère de l’Intérieur apparaît sur le fameux bandeau : 12 000 manifestants, pour l’acte VII par exemple. Ce chiffre est toujours reçu par les gilets jaunes comme une insulte, comme une négation de ce qu’ils sont en train de vivre".
"Alain Weill, Président directeur général de Altice France, annonce la nomination, à compter de début juillet 2019, de Marc-Olivier Fogiel, en tant que Directeur général de BFMTV. Pour Alain Weill : l'arrivée de Marc-Olivier, remarquable journaliste, à la tête de BFMTV symbolise notre volonté d’écrire la prochaine page de l’histoire de la première chaîne d’info de France. Marc-Olivier aura pour mission de poursuivre le développement de BFMTV et apportera à la chaîne sa grande expérience, sa rigueur, sa vision de l’information, son sens aiguë des responsabilités et ses qualités managériales." Marc-Olivier Fogiel est proche du couple présidentiel.
Le 17 juin 2019, un communiqué de presse annonçait que "Patrick Drahi a acheté la célèbre maison de vente aux enchères, que l'opération valorise à 3,7 milliards de dollars, d'après un communiqué de presse lundi 17 juin. L'accord a été signé entre Sotheby's et BidFair USA, une entité détenue à 100% par le patron du groupe de télécoms et médias Altice (SFR, BFMTV, RMC, Libération...)"
"Désormais, les deux grandes maisons de ventes aux enchères dans le monde sont toutes les deux françaises. Il y a 20 ans, François Pinault rachetait Christie's. Aujourd'hui, c'est Patrick Drahi (qui possède SFR mais également de nombreux médias comme BFM, L'express ou RMC) qui met plus de trois milliards d'euros sur la table pour s'offrir Sotheby's. Ce n'est pas rien car c'est la valeur d'une entreprise comme Air France, par exemple. Sauf que racheter Sotheby's, ça impressionne beaucoup plus dans le monde des affaires. C'est d'ailleurs l'une des raisons de ce rachat, épater la galerie et faire partie des "grands" de ce monde. Quand on est propriétaire de la prestigieuse maison Sotheby's, on accède aux plus grandes familles fortunées du monde. Mieux, on fait la couverture des magasines américains. Or, pour Patrick Drahi (qui porte sur ses épaules 50 milliards d'euros de dette soit plus que la dette de la Slovaquie) impressionner et avoir des amis fortunés, c'est important. Avoir de riches amis, ça rassure le banquier... C'est surtout, un business en plein développement. Pourquoi ? Parce qu'il y a toujours plus de milliardaires sur terre (notamment en Asie) qui ne savent plus quoi faire de leur argent et qui s'offrent du coup des tableaux de maîtres, d’impressionnistes et du contemporain. Et là, c’est coup double. D'abord socialement c'est très valorisant, vous êtes riches et en plus vous avez du goût, vous êtes cultivés et vous vous intéressez à l'art. Deuxième avantage : gagner de l'argent. Le prix des œuvres d'art ne cesse de grimper. Pourquoi ? Parce que les banques centrales arrosent le monde entier avec de l'argent, des milliers de milliards qui ruissellent sur tous les marchés, la Bourse, l'immobilier et le marché de l'art. Ça fait deux bonnes raisons de racheter Sotheby's, c'est une excellente vitrine sociale avec à la clé, de juteuses commissions", a expliqué Axel de Tarlé sur Europe 1 le 18 juin 2019.
"Deux contre-offres rivales de celle de Patrick Drahi sont en préparation sur Sotheby's, malgré l'accord à 3,7 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros), rapporte vendredi le New York Post. D'après le journal, qui cite des sources proches des discussions, de riches amateurs d'art new-yorkais sont en train d'unir leurs forces pour préparer une offre supérieure à celle de Patrick Drahi. L'identité de ces potentiels associés n'est pas connue mais la rumeur veut qu'il s'agisse d'homme d'affaires célèbres à Wall Street pour leurs collections d'oeuvres d'art, comme le PDG de Blackstone, Stephen Schwarzman, poursuit le New York Post. Parallèlement, Taikang Asset Management, gérant d'actifs basé à Hong Kong et premier actionnaire de Sotheby's avec une participation de 17%, songe lui aussi à soumettre une offre plus élevée que celle du fondateur du groupe de médias et de télécoms Altice, rapporte une source citée par le journal."
2015, 29 min
Sur Arte les 22 novembre à 20 h 15 et 24 novembre 2015 à 6 h 40
A lire sur ce blog :
Articles in English
Les citations viennent d'Arte. L'article a été publié le 19 novembre 2015, puis les 8 juillet 2016, 30 août et 16 novembre 2017.
Les citations viennent d'Arte. L'article a été publié le 19 novembre 2015, puis les 8 juillet 2016, 30 août et 16 novembre 2017.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire