jeudi 4 juin 2015

Mon interview sur Radio Chalom Nitsan a eu lieu le 4 juin 2015


Mon interview par Radio Chalom Nitsan  (RCN), radio Juive de la Côte d'Azur a eu lieu le jeudi 4 juin 2015, de 14 h 20 à 14 h 40. Menée par José Gimenez, l'interview pourra être entendue pendant une semaine sur le site de ce média. J'ai évoqué l'antisémitisme en France après les attentats terroristes islamistes de janvier 2015, la problématique ambassade d'Israël en France et les boycotts, notamment universitaires, d'Israël.


Une France fragmentée, affaiblie, en déclins, affronte le djihad, et agrée à l'"islamiquement correct".

Antisémitisme 
Les agressions antisémites se succèdent, sans que les médias nationaux ne les relatent. Les Juifs sont progressivement gommés de l'image de la France, de son Histoire.

Le plan Valls de lutte contre l'antisémitisme et le racisme s'avère inadéquat. Ce plan vise a ajouter l'antisémitisme comme « circonstance atténuante » pour tous les crimes et délits, à combattre ces fléaux sur Internet, à renforcer la formation des enseignants et visiter dse lieux de mémoire, promouvoir des ambassadeurs sportifs, et surtout financer une campagne de communication. 

Or, ce plan sera coordonné par une délégation interministérielle, dirigée par un préfet, et rattachée au Premier ministre (DILCRA).  

Il convient de noter que :
- l'antisémitisme n'est pas défini. Il apparaît dans le droit français sous la forme d'une circonstance aggravante. La CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l'homme) le minore car elle interroge sur des stéréotypes archaïques - "Pensez-vous que les Juifs ont trop de pouvoir" -, et non sur le préjugé déterminant à l'origine des assassinats de Juifs : blood libel (accusation fausse selon laquelle des Juifs tueraient des enfants non-Juifs pour utiliser leur sang pour fabriquer des matzot à Pessah) modernisés par l'affaire al-Dura ("soldat-israélien-tueur-d'enfant-palestinien") et ses répliques, etc.

- il faut lutter contre les "3D" - diabolisation, délégitimation et double-standards - définis par Nathan Sharansky, notamment les blood libels ;

- l’ennemi est à peine désigné : « islamisme radical », Daesh ;

- cet antisémitisme/antisionisme est toléré sur le sol français. La France ne peut pas lutter contre l'Etat islamique et autoriser des manifestations pro-Hamas, ni recevoir Salah Hamouri, membre du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), et arrêter des djihadistes. C'est un comportement "schizophrène" comme l'a indiqué José Gimenez qui m'a interviewée ;

- le dialogue judéomusulman oscille entre le « piège à cons » et la tarte à la crème. Qui le mène ? Avec quelle compétence ? Sous quelle forme ? Avec quelle teneur ? Dans quel but ? Un syncrétisme religieux ? Ce dialogue omet les sujets tabous : antisémitisme musulman, antijudaïsme islamique, dhimmitude, exode de près d'un million de Juifs de pays musulmans, etc. Dans cet "islamiquement correct", des Français Juifs sont parmi les Cerbères les plus déterminés à faire perdurer la sanctuarisation de l'islam en France.

L'antisémitisme est un problème politique en France qui ne peut se résoudre que par l'Elysée/Quai d'Orsay, et l'affirmation de la vérité : le droit, l'Histoire, la morale sont du côté d'Israël.

Problématique ambassade
L’ambassade d’Israël en France s’avère problématique en raison d’une communication, classique et digitale, biaisée et carencée, d'un fonctionnement en vase clos, avec des représentants souvent timorés dans leur défense d'Israël, incompétents et pratiquant l'autocongratulation sans raison, de l'absence de hasbara sur son site Internet, ainsi que de ses soutiens à des manifestations "artistiques" ou "pour la paix" partiales, parfois visant à la destruction de l’Etat Juif.  Ce qui réduit l'efficacité de son action, et creuse un fossé entre cette ambassade et des organisations françaises Juives. Et ce, dans un contexte, national et international, dramatique : les intérêts de l'Etat d'Israël divergent parfois de ceux des Français Juifs. 

Positionnés à gauche ou à l'extrême-gauche, de récents ambassadeurs d'Israël ont défendu faiblement le narratif israélien. Meir Rosenne, décédé le 14 avril 2015, fin bretteur, ardent sioniste, représentait un modèle d'ambassadeur d'Israël. Au début des années 1980, lors d'une conférence à Sciences Po, il était interrogé par un étudiant sur les liens entre l'Etat d'Israël et l'Afrique du sud de l'apartheid. Placide, avec son ironie coutumière, il a rappelé que la France devançait largement l'Etat Juif par l'importance de ses échanges commerciaux avec l'Afrique du sud au régime décrié. 

Le 21 mai 2015, Tzipi Hotovely, vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré aux membres de son administration dans un discours diffusé aux 106 représentations diplomatiques israéliennes dans le monde : "De nombreuses fois, dans nos relations internationales, il semble que l'on nous demande plus d'utiliser les arguments qui sonnent bien diplomatiquement, que de souligner la justesse de notre cause. Mais à une époque où l'existence même d'Israël est remise en question, il est important d'avoir raison. La communauté internationale use de considérations de justice et moralité. Nous devons revenir à la vérité basique de notre droit sur cette terre. Le journaliste et dirigeant des localités Uri Elitzur a dit que, au cours des 40 dernières années, alors que les Palestiniens exigeaient leurs terres, Israël répondait : "Nous avons des intérêts stratégiques et des inquiétudes sécuritaires". Ces arguments sont ceux d'un voleur. Si je porte votre manteau car il fait froid, et je prouve pragmatiquement et analytiquement que j'ai froid, le monde posera une question primitive et analytique : "A qui appartient ce manteau ?" Dans ce contexte, il est important de dire que ce manteau est le nôtre, ce pays est le nôtre, entièrement. Nous ne sommes pas venus ici pour nous excuser de cela".

Dans ce "djihad cognitif", dans cette "guerre asymétrique cognitive" (Richard Landes) où les médias véhiculent comme information la propagande anti-israélienne, l'Etat Juif doit exprimer ses arguments car il a la morale, le droit et la justice pour lui.

Boycotts
Les boycotts universitaires, commerciaux, etc. d'Israël visent à diaboliser, délégitimer, diffamer, ostraciser, marginaliser, exclure de la communauté internationale l'Etat Juif, à dissocier les liens entre les Juifs de diaspora et l'Etat d'Israël afin que cet Etat soit détruit par des Etats musulmans et sa population tuée, sans que nul ne vienne à son secours.

Les tribunaux français rechignent souvent à condamner ceux qui appellent au boycott des produits israéliens, alors que le boycott - incitation à la discrimination - est illégal en droit européen et en droit français : c'est un délit dont la commission est assortie de sanctions pénales.

Confusion entre liberté d'expression et délit, motivations choquantes et peu juridiques pour relaxer les boycotteurs, application aléatoire de la loi sur le boycott, condamnations rares, avec sursis et aux montants dérisoires, refus parfois du Parquet de requérir les sanctions pénales prévues par la loi, fautes de procédure ou de forme du Parquet, dépendant du ministère de la Justice et supposé ne pas les commettre, entachant d'illégalités les procédures, annulant ces dernières et induisant des relaxes des prévenus... Par son fonctionnement aléatoire, l'institution judiciaire française contribue à l'antisionisme, vecteur contemporain majeur de l'antisémitisme.

Ainsi, le 21 mai 2015, la Cour d'appel de Paris a condamné pour "incitation à la haine racialeOlivia Zémor, présidente de l'association CAPJPO-EuroPalestine à 1 000 euros d'amende avec sursis et à verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 500 euros au titre des frais judiciaires au Bureau de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) et à la Chambre de commerce France-Israël. A titre de comparaison, la Cour d'appel de Paris a injustement condamné des copropriétaires français Juifs à payer 1 000 € de dommages et intérêts ainsi que 8 000 € à un Syndicat de copropriété et à un ancien syndic. 

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