vendredi 9 décembre 2016

Erich Lessing, photographe


Le musée Juif de Vienne  (Jüdische Museum Wien) a présenté l’exposition Lessing présente Lessing (Lessing zeigt LessingLessing presents Lessing). Né dans une famille viennoise Juive, Erich Lessing  fuit le nazisme en rejoignant la Palestine mandataire. Après son engagement dans la RAF (Royal Air Force) comme pilote et photographe, il est recruté comme photojournaliste par Magnum. Pour les plus grands magazines, il couvre l’insurrection hongroise (1956) et la guerre d’Algérie. Puis s’oriente vers les livres de photographies sur l’art et enseigne. L'Institut hongrois montre l'exposition La Révolution en images avec des photographies notamment d'Erich Lessing.


Erich Lessing  est né dans une famille bourgeoise, juive et viennoise en 1923. Son père est un dentiste, et sa mère pianiste concertiste.

En décembre 1939, après l’Anschluss (12 mars 1938), annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie, cet adolescent s’installe en Palestine mandataire (Eretz Israel).

Après avoir étudié au Technion (Haïfa) et exercé divers métiers (éleveur de carpes, chauffeur de taxi), il se fixe sur sa passion, la photographie.

Il sert comme pilote et photographe dans des unités de la RAF (Royal Air Force) en Afrique.

Sa mère, pianiste, est déportée à Auschwitz où elle est tuée lors de la Shoah.

En 1947, c’est un reporter-photographe, notamment pour l’Associated Press, qui rentre en Autriche.

Dès 1951, Erich Lessing est recruté par David Seymour (Chim) pour Magnum, agence photographique dont il devient membre en 1955.

Ses reportages sur les grands événements politiques européens sont publiés par les plus célèbres magazines, dont Life, Picture Post, Paris-Match, Epoca et Quick Magazine.

Insurrection hongroise
En 2002, l’Institut hongrois et la Galerie Bernard Jordan ont présenté quarante photographies d’Erich Lessing sur la révolution hongroise de 1956 sous le titre « Photographies de Erich Lessing, 1956-Budapest ».

En noir et blanc, dans l’ordre chronologique, ces photographies témoignaient de l’effervescence intellectuelle, d’une insurrection jeune et déterminée, réprimée violemment par l’Armée rouge, puis de la vie qui continue. Elles révélaient aussi la sympathie pour Imre Nagy, premier ministre.

Après les révélations du rapport Khroutchev et les grèves en Pologne, « un peuple avide de liberté » secoue le joug communiste comme le montrent les numéros de Paris Match publiant en novembre 1956 des clichés de Eric Lessing consacrés à ces semaines qui déchirent « un peuple avide de liberté », après la révélation du rapport Khrouchtchev et les grèves des ouvriers polonais, et alors que survient la guerre de Suez.

Au « Petöfy Club », se prépare l’insurrection : intellectuels et journalistes y évoquent les réformes nécessaires. Dans les rues, les gens écoutent attentivement leurs discours qui y sont diffusés via des hauts parleurs.

Les symboles du régime honni - livres de propagande communiste, les photographies de Mátyás Rákosi, ex-premier secrétaire du PC hongrois, statue de Staline - sont détruits, brûlés ou dépecés. Le pain est amené de la campagne au QG des insurgés. Un homme récite des poèmes de Sandor Petöfi, écrivain de la révolte hongroise de 1948. Un vétéran unijambiste de la guerre et un Gavroche campent fièrement. Près d’immeubles en ruines, des insurgés ont peint leur emblème national sur un tank soviétique.

Peu après la réaction sanglante de la police à une manifestation pacifique, des Hongrois battent et lynchent un membre de l’AVO (police secrète communiste). Près d’immeubles en ruines, des insurgés ont peint leur emblème national sur un tank soviétique. Les personnes dans la file d’attente regardent le magasin où elles espèrent se procurer des vivres, et deux dames conversent devant un soldat mort.

C’est chez lui que le Premier ministre, Imre Nagy, pose.

Soutenue par des partis communistes européens, bénéficiant d’un contexte international où l’intervention à Suez capte l’attention, l’URSS réprime cette volonté hongroise d’émancipation.

Imre Nagy est arrêté, emmené en Roumanie, jugé et pendu le 16 juin 1958.

Détentions sans jugement, condamnations à mort et exécutions se multiplient.

Dans les trois mois qui suivent la répression, sur les 10 millions d’habitants de Hongrie, plus de 200 000, souvent jeunes, fuient la répression. Lessing les aide et les photographie près de la frontière, dans des « conditions de misère... ». Arrêté, emmené en Roumanie, jugé, Nagy est pendu le 16 juin 1958.

Après ses photographies sur la révolution hongroise - un travail honoré de l’American Art Director’s Award en 1956 - et la guerre d’Algérie (1958), ce témoin se rend compte que son travail n’a « rien changé ».

Erich Lessing entame alors sa « seconde vie » : il publie une quarantaine de livres sur l’art, les religions et les civilisations et enseigne.

Le Prix Nadar récompense l’ensemble de son œuvre. Il est membre du Comité International des Musées à l’UNESCO .

Dans le cadre du 1er Mois européen de la Photographie 2004, la Mairie du Xe arrondissement de Paris a accueilli une rétrospective de plus de 400 photographies de Erich Lessing intitulée « Mémoire du temps, photographies de reportage 1948-1973 ».

Le musée Juif de Vienne  (Jüdische Museum Wien) présente l’exposition Lessing zeigt Lessing (Lessing presents Lessing). « Les images du photographe autrichien Lessing sont célèbres. Sa photo légendaire de Leopold Figl et des ministres Alliés des Affaires étrangères sur le balcon" du palais du Belvédère lors de la signature du traité d’Etat autrichien (Österreichischer Staatsvertrag), rétablissant l'indépendance d'une Autriche indépendante et démocratique, le 15 mai 1955, “est devenu une icone de la nouvelle Autriche”… Les photographies d’Erich Lessing “sur la campagne israélienne, prises au fil des années, évoquent les scènes de la Bible. Hannah Lessing, secrétaire générale de l’Austrian National Fund, a effectué une sélection hautement personnelle des photos de son père. Son choix comprend non seulement les photos historiques et les magnifiques paysages israéliens, mais aussi une rétrospective historique de la vie dans l’Autriche et l’Europe après-guerre.

L'Institut hongrois montre l'exposition La Révolution en images avec des photographies notamment d'Erich Lessing. "À l’occasion du 60e anniversaire de la révolution hongroise de 1956, l’Institut hongrois de Paris présente, en collaboration avec le Musée de la photographie hongroise, les œuvres de Ferenc Berendi, Mario de Biasi, Erich Lessing, Ata Kando, Jean Marquis et de Jean Pierre Pedrazzini. Documents et films d’époque accompagnent ces images bouleversantes devenues iconiques, pour mieux raconter encore ce chapitre douloureux de l’histoire hongroise. L’exposition a été réalisée grâce au soutien du Comité commémoratif du 60e anniversaire de la révolution de 1956".

Du 21 octobre au 10 décembre 2016. Vernissage le 20 octobre à 19h
92, rue Bonaparte 75006 Paris
Tél. : +33 1 43 26 06 44

Du 29 avril au 6 septembre 2015
Au musée Juif de Vienne (Jewish Museum Vienna)
Museum Judenplatz
Judenplatz 8, 1010 Wien, Autriche
Tel: +43 (1) 535 04 31
Du dimanche au jeudi de 10 h à 18 h, le vendredi de 10 h à 17 h

Visuel :
Leopold Figl and signatory powers present the state treaty at the balcony of the Upper Belvedere 1955 /© VBK/Lessing

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Cet article a été publié par Guysen. Cet article a été publié le 30 avril 2015.

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