Artiste autodidacte, Madeleine Testyler est née à Paris dans une famille de fourreurs Juifs originaires de Pologne. Elle grandit dans le quartier du Marais (75003). Enfant victime de la rafle du Vél d’Hiv, elle survit en étant cachée. Orpheline en 1946, elle débute avec son époux Jo Testyler comme styliste dans la fourrure et la peau retournée. Autodidacte, cette coloriste innove et parsème son œuvre de clins d’œil au judaïsme et parfois humoristiques. Son parcours artistique la mène vers des peintures abstraites en acrylique et des sculptures figuratives. De clins d’œil au judaïsme et humoristiques, ses œuvres ont acquis une puissance dramatique. Le 9 février 2025 à 14 heures, dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris sera commémoré le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Une cérémonie organisée par l'Union des déportés d'Auschwitz et la Mairie de Paris, sous le haut patronage de la ministre déléguée auprès du ministre des Armées chargé de la mémoire et des anciens combattants. Dans ce cadre, un tableau de Madeleine Testyler sur la Shoah y sera exposé. Vidéo de tableaux récents en fin d'article.
Elle grandit avec sa sœur cadette Arlette dans le quartier du Marais. Premier honneur, c’est son dessin que choisit l’école parisienne de la rue Chapon pour décorer le préau.
Après s’être rendu le 14 mai 1941 à la convocation « pour examen de situation » par la police française dans le cadre de la « rafle des billets verts » (Juifs de Pologne, Tchécoslovaquie et Autriche), le père de Madeleine Reiman est interné dans le Loiret - son épouse tente vainement d’obtenir sa libération -, puis est déporté en 1942 à Auschwitz où il est tué.

La mère de Madeleine Reiman meurt en 1946. Madeleine Reiman devient orpheline à l’âge de huit ans.
Adolescente, elle évolue du classicisme vers l’impressionnisme, puis abordera la fragmentation cubiste.
Cette artiste autodidacte expose depuis 1958. Ses œuvres figurent dans des collections privées en France, en Israël, aux Etats-Unis et au Brésil. Pour des raisons personnelles, elle a refusé d’exposer en Allemagne.

Le premier style pictural, c’est celui des « volutes », avec une technique mixte, acrylique et peinture à l’huile, et de grands reliefs de matière qui donnent une force à la composition. Puis vient la période « blanche », avec motifs géométriques et perspectives, enfin le concept original de panneaux aux couleurs chaudes. Les tableaux superposés récents ont un style plus abstrait et fluide : rien n’est cerné, tout se fond.
Depuis 1995, la peintre crée des panneaux de bois de 10 cm de large sur 40 à 90 cm de long, aux couleurs du folklore mexicain. Ces bandes peuvent être disposées en nombre variable, ou comme cadres verticaux de tableaux. Derrière l’apparente profusion de motifs, deux ou trois dessins teintés différemment.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont induit chez l’artiste une œuvre dure : par des collages de photos de ses parents et des couleurs violentes, un paravent évoque la Shoah.

« Le titre qu’on donne aux œuvres les mutile. Chacun voit ce qu’il veut », note cette artiste, impatiente de voir ce qui va apparaître lors du processus créatif...
En 2006, Madeleine Testyler fait mon aliyah. Avec rapidité, elle y crée des œuvres picturales fortes, dramatiques.
Sur son site Internet, un film la montre créer avec rapidité et précision un tableau dominé par des couleurs vives rompues par des mouvements noirs et gris.
Un de ses tableaux a été vendu lors de la vente aux enchères au profit de la WIZO, le 29 septembre 2014, aux Salons Hoche (Paris).
Le 19 janvier 2015, à 16 h, Madeleine Testyler invita ses amis dans son atelier israélien à une exposition de ses tableaux. Elle montra les étapes qui vont de la figuration à l'abstraction.
Le 9 février 2025 à 14 heures, dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris sera commémoré le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Une cérémonie organisée par l'Union des déportés d'Auschwitz (UDA) et la Mairie de Paris, sous le haut patronage de la ministre déléguée auprès du ministre des Armées chargé de la mémoire et des anciens combattants.
Dans ce cadre, un tableau de Madeleine Testyler sur la Shoah y sera exposé. Sur le fond jaune rappelant l'étoile jaune, la peintre a assemblé des photographies (portraits, famille) en noir et blanc, des empreintes de main de couleur noire, des pièces d'identité, des morceaux de tissus rayés évoquant les vêtements usagés, légers, portés par les déportés dans les camps nazis, etc.
A l'Hôtel de Ville
75196 Paris Cedex 04
Entrée : 3 rue de Lobau -75004 Paris
Visuels :
Sans titre
Acrylique sur toile
H 147 cm / L 125 cm
Shoah, 114 rue du Temple Paris 3e
3 m
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Cet article a été publié par Actualité juive hebdo en une version concise. Il a été publié sur ce blog les 19 septembre 2014, 17 janvier 2015.
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